Virginie Despentes

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Virginie Despentes
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Virginie Despentes en mars 2012, à l'avant-première du film Bye Bye Blondie.
Naissance (54 ans)
Nancy, Drapeau de la France France
Activité principale
Distinctions
Auteur
Genres

Œuvres principales

Virginie Despentes, née le à Nancy[1], est une écrivaine et réalisatrice française, à l'occasion traductrice et parolière.

Elle a été révélé par son roman Baise-moi (1994), dont elle a ensuite réalisé l'adaptation cinématographique (2000).

Elle est membre de l'académie Goncourt depuis le [2].

Biographie

Enfance turbulente (1969-1980)

Quand naît celle qui prendra à vingt-cinq ans le pseudonyme de Virginie Despentes, ses parents ont vingt et dix-neuf ans[3]. Postiers engagés dans le syndicat CGT, ils participent aux manifestations avec leur fille[3]. À deux ans, elle chante déjà L'Internationale[3].

Sa mère lui achète les Fantômette de la Bibliothèque rose, mais ce sont les subversifs Reiser et Wolinski qu'elle aime lire en cachette[3]. À l'école primaire, elle exaspère ses maîtres par des bagarres incessantes avec les garçons, qu'elle dépasse tous en taille[3]. En grandissant, c'est Marilyn Monroe, image de la fragilité féminine, qu'elle se choisit comme idole. Mais elle la reniera à l'adolescence[3].

Le dérangement de l'adolescence (1981-1987)

À l'écart des autres élèves de son collège, qui la surnomment pour cette raison « Bulle », elle se fait élire et réélire chaque année déléguée de classe après que son père, qui s'est présenté sous l'étiquette du Parti socialiste, a perdu l’élection municipale de Jarville[3]. Elle échoue toutefois à mobiliser les élèves contre les professeurs, dont elle juge l'enseignement réactionnaire, et à les entraîner dans des grèves[3].

Virginie Despentes découvre l'écriture auprès d'un professeur de français original, amateur du poète compositeur Hubert-Félix Thiéfaine et du groupe de rock post-punk Joy Division[3]. Il lui enseigne que la littérature est une chose cruciale : « il m'a ouvert la voie de la littérature et, en un sens, a changé ma vie »[4].

À quinze ans, elle est internée contre son gré[5] en hôpital psychiatrique[6] pendant un peu plus de deux mois[5]. La psychothérapie, en dépit de la sollicitude bienveillante ressentie par la patiente, se heurte à la violence de l'institution et reste un échec que suivent une déscolarisation et une errance à travers les préfectures de France au cours de laquelle l'adolescente est arrêtée de très nombreuses fois par la police[5].

À dix-sept ans, en faisant du stop, au retour d'un voyage à Londres, Virginie Despentes est victime d'un viol, qui fera en 2006 la matière d'un chapitre de son ouvrage King Kong Théorie [7]. Face à ce traumatisme, elle s'installe dans le déni et répond systématiquement aux psychothérapeutes avec lesquels le lien n'est pas rompu « ça ne m'a pas marquée plus que ça »[8]. Ce rejet du ravalement de la condition de femme[pas clair] fera le ressort du personnage de Manu dans son premier roman, Baise-moi. Ce n'est que vingt ans plus tard qu'elle reconnaîtra à propos de ce viol qu'« […] il est fondateur, de ce que je suis en tant qu'écrivain, en tant que femme qui n'en est plus tout à fait une. C'est à la fois ce qui me défigure et me constitue. »[9]

Tout en travaillant comme femme de ménage à Longwy, elle passe son baccalauréat en candidate libre, et n'a pas encore dix huit ans quand elle s'inscrit à Lyon dans une école de cinéma, qui deviendra deux ans plus tard l'ARFIS.

Les années post punk (1988-1993)

Hébergée dans un foyer de La Croix-Rousse mais seule, elle sombre dans un alcoolisme à la bière tout en s'enivrant de la lecture de Bukowski[3]. Elle multiplie les petits boulots, baby-sitter, superviseuse pour un réseau Minitel, employée chez Auchan, vendeuse chez un disquaire, puis pigiste pour journaux rocks[10]… Adepte du groupe de rock alternatif Bérurier noir[8], elle en fréquente le milieu, celui des punks et des autonomes. Le manque d'argent[8] l'amène à « la prostitution volontaire et occasionnelle »[11] via le Minitel rose, dans des « salons de massage » et des peep shows.

En 1992, elle souffre d'un grave eczéma généralisé et se réfugie dans la maison que ses parents lui abandonnent pour les vacances[3]. En un mois[8], elle y écrit le roman Baise-moi[3]. À l'automne, la jeune femme rejoint un squat[8] parisien et mène une vie de chef de bande, de manifestations et de violence[8]. Son manuscrit circule sous forme de copies dans le milieu post-punk mais il sera refusé par neuf maisons d'édition et même par ceux des libraires qui proposent des ouvrages en dépôt[8]. Son style trash déplait et effraie les professionnels.

En 1993[3], Virginie Despentes travaille à Paris comme critique de films pornographiques pour un magazine spécialisé et partage le logement d'Ann Scott, autre aspirante écrivaine. Les deux jeunes femmes se soutiennent dans leurs ambitions littéraires[8]. À l'occasion, pour vivre, l'une fait le mannequin quand l'autre continue de se prostituer[8]. Elles fréquentent la discothèque Le Pulp — dont la disc jockey, Sextoy, a alors une liaison avec Ann Scott[8] — et son milieu lesbien et transgenre.

Baise-moi, le roman (1994-1995)

En 1994, Virginie Despentes est vendeuse au rayon librairie du Virgin Megastore des Champs-Élysées. Elle a perdu son propre manuscrit de Baise-moi et renoncé à sa carrière littéraire, lorsqu'un ami, à son insu, en présente une copie à Florent Massot[8], un éditeur de rares albums qui témoignent de la contre-culture des banlieues.

Celui-ci prend le risque de publier pour la première fois un roman, à mille, puis deux mille exemplaires[8]. La diffusion ne dépasse pas dans un premier temps le réseau underground du rock alternatif, des fanzines, des squats.

Elle ne se décourage pas[12] et, désormais attachée à sa condition de salariée, reste résolue à changer de vie[5]. Pour effacer son passé compromettant[3], elle choisit un nom de plume. Celui-ci fait « référence au quartier « des pentes » de la Croix-Rousse, à Lyon »[4], où elle a vécu sa vie de prostituée occasionnelle. Elle adresse son livre à dix personnes choisies.

Au cours d'une intimité de trois jours dans une chambre d'hôtel de Belleville, elle le présente à une de ses idoles, Patrick Eudeline[8]. La chronique qu'en tire le rocker, incrédule, choqué et fasciné, parvient à Thierry Ardisson, qui en fait la promotion dans sa nouvelle émission Paris Dernière diffusée sur la chaîne du câble Paris Première.

Les ventes montent à quarante mille exemplaires[8]. À sa suite, le journaliste Laurent Chalumeau fait de même dans l'émission Nulle part ailleurs de Canal+, première chaine de télévision française à diffuser régulièrement des films pornographiques[8]. Baise-moi devient un « phénomène branché du samedi soir »[8]. Les ventes passeront à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires[8].

Une notoriété fulgurante (1996-1999)

Au succès et à une critique gênée, qui tantôt en fait « une victime des bas-fonds que la réussite va sauver de la drogue et de la prostitution »[13], tantôt jette un voile pudique sur son passé[14], Virginie Despentes, provocatrice, répond sans fard, « avec autant de plaisir que j’avais eu à le faire »[14], qu'elle a été pute.

En 1996, Florent Massot publie son deuxième roman. Les Chiennes savantes est, sous la forme d'un roman policier, un portrait noir d'une certaine condition féminine de la France postmoderne, antithèse des « femmes savantes ». Quand la faillite de Florent Massot engloutit la fortune accumulée par Baise moi, elle est approchée par les éditions Grasset[8].

Elle y publie, en 1998, son troisième roman. Les Jolies Choses, « remake grunge des Illusions perdues »[15] écrit « en trois-quatre jours sous coke »[16] reçoit le prix de Flore 1998 et le prix littéraire Saint-Valentin 1999. Son adaptation cinématographique réalisée par Gilles Paquet-Brenner, Marion Cotillard et Stomy Bugsy jouant les rôles principaux, recevra en 2001 le prix Michel-d'Ornano lors du festival de Deauville.

En 1999, Librio publie Mordre au travers, un recueil de nouvelles subversives, pour la plupart inédites. La quatrième de couverture avertit que l'« ouvrage contient des passages susceptibles de heurter la sensibilité de certains lecteurs »[17]. En 1997, Despentes avait déjà publié une nouvelle, « C'est dehors, c'est la nuit », dans un recueil collectif, Dix, édité sous la direction du magazine Les Inrockuptibles.

À l'âge de 30 ans, elle arrête de boire[18].

Baise-moi, le film (2000)

Virginie Despentes porte depuis des années le projet d'adapter son roman Baise-moi à l'écran. Elle envisage initialement de réaliser un film sans scènes de sexe, mais en confiant les rôles principaux à des hardeuses[8].

Son projet, jugé très édulcoré, ne convainc initialement pas les producteurs mais elle finit par obtenir l'accord de Philippe Godeau, fondateur de la société Pan-Européenne formé chez Gaumont, en lui proposant un film tourné caméra à l'épaule, comme dans les films pornographiques, où les scènes de sexe du roman ne seront pas autocensurées ni simulées. Pour l'aider dans la réalisation, l'ancienne élève de l'école cinématographique de Lyon fait appel à Coralie Trinh Thi, actrice pornographique de vingt-cinq ans qui a reçu le Hot d'or 1996 et a la singularité d'« oser prendre son pied sur un tournage et oser le dire ». Les rôles principaux sont confiés à Karen Lancaume et Raffaëla Anderson[8].

Le film sort dans soixante salles françaises en juillet 2000. La critique cinématographique est scandalisée par l'outrance du propos, lequel paraissait acceptable tant qu'il n'était pas mis en images[8]. Les associations féministes, les milieux catholiques conservateurs, les militants d'extrême droite, relayés par une tribune du Nouvel Observateur intitulée « Sexe, violence, le droit d’interdire », obtiennent après trois jours d'exploitation l'interdiction immédiate[8].

Par une interprétation ad hoc[8], qui reconnaît aux auteurs du film leur intention de dénoncer la violence subie par les femmes mais constate la lecture pornographique qui en est faite par le spectateur[19], le Conseil d’État annule le visa d'exploitation[20]. Cette « jurisprudence Baise-moi » rétablit la censure pour les « moins de dix huit ans »[8], restée inutilisée depuis 1981, quand les films pornographiques n'ont plus été interdits qu'au moins de seize ans, soit un an de plus que l'âge de la majorité sexuelle. L'arrêt soulève une ample polémique[21] mais restera en vigueur et sera utilisé quinze fois[8].

Polygraphe de la modernité (2001-2005)

Écrivaine désormais reconnue, Virginie Despentes veut s'évader du rôle caricatural de provocatrice dans lequel le scandale l'a enfermée.

Deux ans passés, elle en prend le contre pied en donnant un quatrième roman, Teen Spirit. Elle y aborde les thèmes optimistes de la réussite sociale, tels que la paternité. La même année, elle publie en collaboration avec Nora Hamdi, au Diable Vauvert, un roman graphique, Trois étoiles, sorte de manga sur la violence physique et sociale faite aux femmes.

Pour ce même éditeur, elle traduit deux textes anglais : Plastic Jesus de Poppy Z. Brite et Mort aux Ramones (Poison Heart: Surviving the Ramones), autobiographie de Dee Dee Ramone, un ancien membre du groupe Ramones. Le groupe de rock Placebo la sollicite en 2003 pour traduire en français un titre de leur album Sleeping with Ghosts : Protect Me from What I Want, qui devient Protège-moi.

En 2004, elle participe au deuxième numéro intitulé « Toujours aussi pute » de la revue Bordel que publie Flammarion. Elle rédige pour le magazine Rock & Folk une biographie de Lemmy Kilmister, musicien du groupe Motörhead, et publie Bye Bye Blondie, roman de l'aliénation, de la douleur qu'est l'exclusion sociale, du renoncement de soi que suppose la réussite sociale. De 2004 à 2005, Virginie Despentes tient un blog sur lequel elle poste chaque jour un billet d'humeur. Le blog est piraté en 2005, ce qui entraîne sa fermeture[22].

Après avoir vécu avec le journaliste Philippe Manœuvre, rédacteur en chef de Rock & Folk[8], Virginie Despentes est, comme elle le déclarera en forme de coming out, « devenue lesbienne à 35 ans »[23].

Elle devient la compagne du philosophe Paul B. Preciado[24] (Beatriz Preciado avant son changement d'état civil), théoricien et adepte de la déconstruction du sexe[25]. Elle expliquera à propos de leur relation, qui durera dix ans, jusqu'en 2014[26], et de son propre changement d'orientation sexuelle :

« Ma vision de l'amour n'a pas changé, mais ma vision du monde, oui. C'est super agréable d'être lesbienne. Je me sens moins concernée par la féminité, par l'approbation des hommes, par tous ces trucs qu'on s'impose pour eux. Et je me sens aussi moins préoccupée par mon âge : c'est plus dur de vieillir quand on est hétéro. La séduction existe entre filles, mais elle est plus cool, on n'est pas déchue à 40 ans[27]. »

En 2005, elle rédige trois titres pour l'album Va chercher la police du groupe A.S. Dragon, ainsi que deux préfaces, l'une pour Roland Cros et son ouvrage sur le groupe Bérurier Noir et l'autre pour J'assume de Nina Roberts, actrice pornographique. En 2006, elle réalise le clip de la chanson Mauvaise étoile pour Patrick Eudeline.

Cette même année 2006 parait King Kong Théorie, livre par lequel elle aborde le genre proprement autobiographique, mais sous la forme d'un essai. L'œuvre est présentée comme un « manifeste pour un nouveau féminisme »[28]. Le magazine féministe belge Axelle organise auprès des lecteurs une collecte de leurs réactions[29].

Vedette dérangeante (depuis 2006)

Après un silence relatif de trois années passées dans l'anonymat à Barcelone auprès de Beatriz Preciado, Virginie Despentes prend un appartement en lisière du parc des Buttes-Chaumont[30] et revient au premier plan de la scène littéraire française en produisant une suite d'œuvres qui, à travers la peinture d'un « malaise de la société », ne cessent de déranger[31].

En 2009, elle réalise son premier documentaire, Mutantes (Féminisme Porno Punk), diffusé sur Pink TV[32] et édité l'année suivante en DVD chez Blaq Out[33]. Elle écrit également une nouvelle sur l'érotisme féminin pour le magazine Psychologies[34].

2010 marque son retour au roman : elle publie Apocalypse Bébé, toujours chez Grasset. Le roman reçoit le prix Trop Virilo le et le prix Renaudot le . Le Diable Vauvert édite aussi une nouvelle traduction établie par Virginie Despentes : Déséquilibres synthétiques de l'anglais Will Work for Drugs de Lydia Lunch. La même année, Cécile Backès et Salima Boutebal proposent une adaptation théâtrale de King Kong Théorie, durant le « Off » du Festival d'Avignon[35].

Elle réalise l'adaptation cinématographique de Bye Bye Blondie avec Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart[36], qui sort en mars 2012.

En 2015, Virginie Despentes entame la publication de la série Vernon Subutex, composée de trois volumes qui paraissent en janvier 2015 (Vernon Subutex, 1), juin 2015 (Vernon Subutex, 2) et mai 2017 (Vernon Subutex, 3).

Membre du jury du Fémina puis de l'académie Goncourt

Le 5 juin 2015, elle devient membre du jury du prix Femina[37] et, le 5 janvier 2016, est élue à l'académie Goncourt.

Le , elle est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[38],[39].

Style

Son œuvre, inventaire de la marginalisation de la jeunesse, participe étroitement à la libération des mœurs vécue par la génération X et l'acclimatation de la pornographie à l'espace public induite par les nouvelles techniques de communication[8]. Par l'exploration transgressive des limites de l'obscénité[40], la romancière comme la cinéaste propose une critique sociale et un antidote au nouvel ordre moral[30]. Plus encore, ses personnages interrogent sur un mode identificatoire le dérangement du sujet qui conduit de la misère et l'injustice à la violence contre soi-même, telle que la toxicomanie, ou contre autrui, comme le viol ou même le terrorisme[41], violences dont elle a eu elle-même à souffrir.

Une langue toujours orale et brutale ?

Despentes affirme que c’est la lecture de l'œuvre de Charles Bukowski qui lui permet de saisir « jusqu’où on peut aller dans cette langue-là, [la langue orale], en comprendre l’intelligence et la complexité »[42]. Plusieurs critiques associent le style de Despentes à une « oralité brutale »[43], à « un style cru »[44], qui se manifeste aux moyens de "mots d’argots"[45], "de tournures appartenant au langage oral voire familier" [45], de suppressions et du discordantiel « ne », et du pronom personnel sujet ainsi que de la chute de sa voyelle finale.

« […] je n'en ai rien à fo*tre de leurs pauvres b*tes de branl*urs et […] j’en ai pris d’autres dans le ventre et […] je les emme*de. C’est comme une voiture que tu gares dans une cité, tu ne laisses pas des trucs de valeur à l’intérieur parce que tu ne peux pas empêcher qu’elle soit forcée. Ma ch*tte, je ne peux pas empêcher les conna*ds d’y entrer et je n'y ai rien laissé de précieux… » B-M, p.56[46]

« - Tu n’irais nulle part, vieille p*te. Parce que tu n’as pas de passeport et tu serais bien en peine de savoir comment faire pour avoir les billets et une fois là-bas, qu’est-ce que tu fo*trais, pauvre folle ? » Vernon Subutex, tome II, p. 46[47].

Mais au-delà de ces phénomènes lexicaux et syntaxiques, c'est également l'usage de métaphores filées qui permet à l'écriture de Despentes d'acquérir une forte expressivité.

« Du bout des doigts, elle caresse la crosse et br*nle le canon, pour le faire durcir et se tendre, qu’il se décharge dans sa bouche comme du fo*tre de plomb. »B-M, p.236[48]

Frédéric Chevillot observe cependant que certains extraits ne comportent ni traits d’oralité, ni registre familier ; il parle de « pureté d’écriture »[49].

« Plus tard dans la nuit, il la réveille en faisant des dessins du bout des doigts sur son dos. Ça fait frisson jusqu’aux chevilles, elle n’a pas le temps de rassembler ses esprits, sa langue est toute petite dans sa bouche. Délicieuse et agile. Son corps gracile comme celui d’un enfant, et son sexe est chaud et rassurant quand il vient dans son ventre. Elle lui est infiniment reconnaissante d’être comme il est, il la serre plus fort dans ses bras, quand elle murmure : « tu me fais du bien, vraiment. » Elle voudrait pleurer contre lui.» B-M, p. 109-110[50].

Humour et ironie

Il est souvent fait état d’un « humour au napalm »[51] dans l’œuvre de Despentes. Virginie Sauzon remarque l’usage de l’antiphrase,

« - Tu’as déjà l’air bien arrangée. Tu t’es battue ?

Non, je suis tombée toute seule. C’est pour ça, faut que je boive pour dormir. Tant que je marche, je tombe. » Baise-moi, p. 67[52]

Elle note également un goût pour la litote :

« “Mais je ne peux pas faire la manche je fais peur aux gens regardez-moi j’ai le sida je leur fais peur. ” Vernon avait doctement acquiescé. “ Ce n’est peut-être pas la peine de leur en parler tout de suite, vous pouvez dire que vous cherchez un hôtel sans expliquer que vous êtes malade.” C’est vrai que du point de vue de la communication, le sida n’était peut-être pas l’argument à mettre en avant. » Vernon Subutex, tome II, p. 103[53].

Virginie Sauzon observe aussi un humour agressif (au moyen d'insultes, de termes injurieux),

« - Je n'ai pas envie de te distraire. Pour tout te dire, j’ai bien envie que tu te casses. Tout de suite, un problème d’odeur. Tu pues la me*de, conn*rd, c’est insupportable.» B-M, page 108-109[54].

« -Tu serais qu’une grosse touriste de me*de. » Vernon Subutex, tome II, p. 46[55]

Et met en lumière une réflexivité parodique[56], à l’œuvre dans Baise-Moi, où les protagonistes commentent leurs cavales et crimes.

« - On n'a pas que ça à fo*tre. il Faut penser à laisser un mot à l’AFP : « elles ont sauté sans élastique », qu’ils ne titrent pas n’importe quoi.

- Bonne idée.» B-M, p.199[57]

Le traitement du rythme

Virginie Despentes affirme qu’en tant qu’auteure, sa phrase est « liée au souffle, à l'énergie »[58], que l’on peut faire un livre « à condition d'avoir une idée de mélodie » [58]. Alexis Brocas écrit que « le style de Despentes (est) travaillé pour accueillir l’oralité dans l’écrit »[59], et qu’il y « coexistent phrases sophistiquées et répliques saisies à l’oreille »[59]. L’alternance de phrases brèves et longues, la suppression de signes de ponctuation, la présence d’homéotéleutes, sont autant de traits stylistiques de l’auteur afin de travailler le rythme.

« Zblam. Zblam. C’est le bruit m*rdique de la réalité qui secoue sa porte. Zblam. Mais pas la réalité de tous les jours, pas celle d’hier. Zblam. Pas la familière. Ni même un truc atroce une nouvelle impossible un séisme un évènement qui exigerait une réaction des décisions rapides. Zblam. Zblam. C’est plutôt la folie, c’est léger comme une ombre mais sous un soleil plombé. C’est le passé révolu, quelques choses qu’on ne pourra plus changer fiché plein milieu d’elle à partir de maintenant plus rien ne sera jamais comme avant. » Vernon Subutex, Tome I, p. 254[60].

Clichés de langue et points de vue

Pierre Pachet observe, à propos du style de Virginie Despentes, « un langage plein de lieux communs »[61], qui arrive, « à force de concentration, de cohérence dans la construction de chacun, de pénétration psychologique dans l’âme de ces personnages sans profondeur, à atteindre une singulière précision, une beauté souvent prenante»[61]. Despentes explique qu’elle « [Je] ramène des choses, c’est un peu comme faire un collage, elle [je] ramène une expression […]»[62]. L’usage des clichés de langue fait partie intégrante de l’écriture de l’auteure, afin de pénétrer dans l’intériorité des personnages.

« Et ces gens-là, quand il faut octroyer un logement HLM, ont le cœur sur la main pour toujours faire passer les étrangers avant le dossier de sa mère, les étrangers, et les potes qui ont le bras long.». Vernon Subutex, tome I, p. 369[63]

Au travers du discours indirect libre, ils se voient cristallisés au lexique propre du personnage,

« La p*te de l’ex directeur du FMI »Vernon Subutex, Tome I, p. 369[64].

Comme le démontre Nicole Sauzon, cela « indique d’emblée une superposition de la voix narratrice et de celle du personnage grâce à un jeu de focalisation »[65].

Thèmes

Le sexe et la violence sont des thèmes majeurs de l’œuvre de Despentes. Loin de la littérature érotique qui vise à provoquer le désir ou à stimuler l’excitation sexuelle, la sexualité chez Despentes représente la façon dont s’organisent les rapports entre les hommes et les femmes en passant par les figures archétypales de la prostitution et du viol. La violence dans son œuvre est surtout féminine mais qui par le biais du crime remplace le modèle dominé par un modèle dominant.

« L’écriture de Despentes ne minimise pas la violence, bien au contraire. Le viol est un motif au cœur de son œuvre, et elle montre qu’il ne se réduit pas à une interprétation simple, en même temps qu’elle récuse les interprétations majoritaires qui en sont faites. C’est pourquoi elle donne aux femmes la possibilité de ne plus en être uniquement des victimes : parce que leur auteure les dote d’une force, d’une agressivité ou d’un parcours allant à l’encontre des codes de la féminité, mais aussi parce qu’elles partagent une expérience commune, elles sont autant d’indices fictionnels révélateurs d’un ordre sexiste réel. »[66]

L’amour est aussi un thème central dans l’œuvre de Despentes, une conception complexifiée de l’amour qui prend sa forme dans son aspect le plus brutal et le plus instinctuel : le viol.

« Tout amour, ou semblant d’amour, est violent, égoïste et personnel. » [67]

L’auteure rejette les tabous et explore toutes les couches sociales, ses pages sont peuplées de femmes marginalisées par la société mais surtout par les hommes. Drogue, alcool, racisme, prostitution, il n’y a pas place à la censure ou aux concessions dans l’œuvre de Despentes.

« Je suis furieuse contre une société qui m’a éduquée sans jamais m’apprendre à blesser un homme s’il m’écarte les cuisses de force, alors que cette même société m’a inculqué l’idée que c’était un crime dont je ne devais jamais me remettre.»[68]

Publications

Romans

Nouvelles

Essais

Préfaces

  • 2005 : préface à Bérurier Noir de Roland Cros, éditions Vaderetro.
  • 2005 : préface à J'assume de Nina Roberts, Scali.
  • 2009 : préface à En Amérique de Laurent Chalumeau, Grasset.
  • 2011 : préface à Paradoxia de Lydia Lunch, Au Diable Vauvert.
  • 2013 : préface à Guide de survie en milieu sexiste de Galou et Blan, éd. Blandine Lacour.
  • 2014 : préface à Philippe Djian - En marges (biographie) de David Desvérité, Le Castor Astral.

Articles de revues

Traductions

Distinctions

Remise du prix Landerneau le 11 février 2015 à Landerneau.

Prix littéraires

Autres

Adaptations de ses œuvres

Cinéma

Voir aussi ses propres adaptations.

Théâtre

Audio

  • 2010 : Apocalypse bébé, mise en voix par Nadège Piton, disque audio, Audiolib.

Filmographie

Virginie Despentes aux côtés de Clara Ponsot, vedette de Bye Bye Blondie, lors de l'avant première de son film autobiographique.

Réalisations

Actrice

Participations

Activité musicale

  • 1992 : Participation au groupe Straight Royer, avec Cara Zina, l'auteure d'Heureux les Simples d'esprit, chez Robert Laffont.
  • 2000 : Sortie de Baise-moi, le son, bande originale du film éponyme, qui reflète, dans une certaine mesure, les inspirations et goûts musicaux de l'auteure.
  • 2003 : Adaptation en français de la chanson Protect Me from What I Want de Placebo issue de leur album Sleeping with Ghosts sous le titre Protège-moi.
  • 2005 : Trois chansons écrites pour le groupe A.S. Dragon : Cher tueur, Seule à Paris, Cloue-moi au ciel, extrait de l'album Va chercher la police.
  • 2006 : Disc jockey lors de l'événement « Explicit part 1 Yesporno », une manifestation autour de la féminité et de la pornographie[90].

Virginie Despentes a également chanté avec son groupe Skywalker un titre inclus dans la compilation Créatures des Abysses, sous le label Wild Palm.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Shandy April Lemperlé, Comment prendre une autre forme : une étude sur la traduction anglaise et la version cinématographique du roman Baise-moi de Virginie Despentes, 2006[91].
  • Shirley Jordan, « "Dans le mauvais goût pour le mauvais goût" ? Pornographie, violence et sexualité féminine dans la fiction de Virginie Despentes », Nouvelles écrivaines : nouvelles voix ?, Rodopi, 2002[92].
  • Nadia Louar, « Version femmes plurielles : relire Baise-moi de Virginie Despentes », Palimpseste. Revue de traduction, no 22, 2009[93].
  • Jean-Max Méjéan, « Entretien avec Virginie Despentes », Comment parler de cinéma ?, L'Harmattan, 2005.
  • (en) Shirley Jordan, « Revolting Women ? Excess and détournement de genres in the work of Virginie Despentes », Contemporary French Women's Writing, Peter Lang, 2004[94].
  • (en) Michèle A. Schaal, « Gendered Performances: Fatherhood and Masculinity in Virginie Despentes’s Teen Spirit », Masculinities in Twentieth- and Twenty-First Century French and Francophone Literature, Ed.Edith B. Vandervoort, Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing, 2011. 41-63[95].
  • Michèle A. Schaal, « Virginie Despentes or a French Third Wave of Feminism? », Cherchez La Femme. Women and Values in the Francophone World, Eds. Adrienne Angelo and Erika Fülöp, Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing, 2011. 39-55[96].
  • (en) Lori Saint-Martin, « Rediscovering the absent father, a question of recognition Despentes, Tardieu. », in Amaleena Damlé & Gill Rye, French and francophone studies, Collect° "Women's writing in twenty-first-century France : life as literature.", UWP (en), Cardiff, 2013 (ISBN 9780708325889).
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  • (en) Natalie Edwards, « Virginie Despentes and the risk of a twentieth-century autobiographical manifesto », in Anna Rocca & Kenneth Reeds, Women taking risks in contemporary autobiographical narratives, Cambridge Scholars Publishing, Newcastle, 2013 (ISBN 9781443849791).
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Liens externes

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Notes et références

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