Utilisateur:Zunkir/Mesopotamie

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I[modifier | modifier le code]

https://www.academia.edu/40047110/Deities_of_Nineveh_

G[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

en akkadien Gilgameš, Bilgamesh dans les textes sumériens anciens, sans doute BÌL.GA.MÈŠ, « l'ancêtre est un héros / jeune homme »[1]

Un personnage humain et divin[modifier | modifier le code]

Généalogie : un « demi-dieu » mésopotamien[modifier | modifier le code]

Bas-relief représentant la déesse Ninsun, mère de Gilgamesh selon l'Épopée, période néo-sumérienne (fin du IIIe millénaire).

Gilgamesh est généralement présenté comme étant le descendant d'un être surnaturel, y compris une divinité, les spécialistes modernes parlant souvent de lui comme un « demi-dieu »[2].

Sa mère est la déesse Ninsun. Concernant son père, plusieurs traditions semblent exister : dans la Liste royale sumérienne, son père est un démon-lilū (une sorte d'incube ?), et dans l'Épopée c'est Lugalbanda, roi d'Uruk ayant également accompli plusieurs exploits célébrés par des textes épiques[3]. D'après la version hittite de l'Épopée, qui est la seule à mentionner la naissance de son héros, Gilgamesh aurait été créé par les grands dieux, notamment le Dieu-soleil et le Dieu de l'Orage, qui lui donnent force et courage[4].

La version standard mentionne aussi le fait que les dieux ont façonné son allure[5].

(Ce) Gilgamesh,
Dès sa naissance,
Était prestigieux !
Dieu aux deux tiers,
Pour un tiers homme,
La forme de son corps,
Mah l'avait dessinée,
Elle en avait agencé la figure.

— Tablette I de la version standard, traduction de J. Bottéro[6]

Le dieu Gilgamesh et son culte[modifier | modifier le code]

Masse d'armes vouée au dieu Gilgamesh, Girsu, période d'Ur III (c. XXIe siècle av. J.-C.).

Un autre thème récurrent des récits mettant en scène Gilgamesh est la mort[7]. Deux mythes sumériens tournent autour de ce sujet : La mort de Gilgamesh et Gilgamesh, Enkidu et les Enfers. Ils ne sont pas repris dans l'Épopée, mais cette dernière est bâtie autour de la quête de Gilgamesh pour éviter la mort. Gilgamesh est donc un personnage obsédé par la mort, qui cherche à comprendre ses mystères, et à savoir comment sont les Enfers dans le récit où Enkidu y est envoyé. Il est effrayé par sa mort future, qu'il cherche à éviter. Mais même celui qui a accompli tant d'exploits surhumains ne peut éviter cette fatalité. Les Anciens mésopotamiens avaient une vision pessimiste de la mort, qui touchait de façon égale les puissants et les pauvres, et les envoyait mener une existence de tristesse dans l'Au-delà.

Héros humain pour qui la mort est une obsession, Gilgamesh est aussi un être divin, une divinité infernale du pays de Sumer[8]. C'est d'ailleurs sous cette forme qu'il apparaît dans la source la plus ancienne le concernant qui est à notre disposition, une liste de divinités provenant de Fara qui est parmi les plus anciens textes religieux exhumés en Mésopotamie (2600-2500 av. J.-C.). Le mythe de La mort de Gilgamesh est certes un texte pessimiste, présentant comme un échec la quête d'immortalité du héros, mais finalement il devient une des divinités des Enfers, ce qui peut être vu comme une sorte de compensation. Plus précisément, plusieurs textes semblent indiquer que Gilgamesh joue le rôle de juge des Enfers. Sa fonction est détaillée dans l'hymne paléo-babylonien qui lui est dédié[9], mais elle reste à expliciter dans la mesure où il ne semble pas y avoir de croyance en un jugement après la mort en Mésopotamie. Le tribunal qu'il dirige serait plutôt destiné à juger des affaires liées seulement au monde des morts[10]. Dans plusieurs textes, on le nomme également « roi des Enfers » (LUGAL KUR.RA), ce qui n'est que rhétorique dans la mesure où les maîtres des Enfers dans la mythologie mésopotamienne sont Ereshkigal et Nergal.

C'est donc en tant que divinité chthonienne, liée aux Enfers, qu'il est vénéré et reçoit des offrandes dans plusieurs temples de basse Mésopotamie, où il dispose de statues à son effigie comme les autres dieux[11]. Ainsi, à Lagash à l'époque archaïque (c. 2400-2350), il reçoit des sacrifices, notamment lors d'une fête religieuse liée au monde des morts, et il dispose même d'un lieu de sacrifice spécifique appelé « Quai de Gilgamesh » (DBÌL.ÀGA.MES). Son culte est encore attesté à l'époque de la Troisième dynastie d'Ur (c. 2100-2000 av. J.-C.), et le texte de La mort de Gilgamesh qui a été rédigé vers cette période ou peu après prescrit de vénérer particulièrement Gilgamesh lors de la fête NE.NE.GAR de l'« allumage de tous les feux ». Les feux qui étaient alors allumés sous les auspices de Gilgamesh, représenté par sa statue, devaient permettre aux esprits des ancêtres défunts de retrouver leurs anciennes demeures et leurs descendants qui y vivent, avant de s'en retourner dans l'au-delà sous la surveillance du dieu.

Un roi légendaire d'Uruk[modifier | modifier le code]

  • un hymne du roi Shulgi de la Troisième dynastie d'Ur (2094-2047 av. J.-C.) mentionne les exploits de Gilgamesh[13]. Il évoque notamment les combats de Gilgamesh contre la cité rivale de Kish, dont il défait le souverain Enmebaragesi ;
  • d'après la Liste royale sumérienne[14], Gilgamesh est le cinquième roi de la première dynastie d'Uruk, présenté comme le fils d'un démon-lilū, seigneur de Kullab (un village qui devient un des deux quartiers principaux d'Uruk), qui aurait régné 126 années ;

La cité d'Uruk est l'une des plus importantes villes de basse Mésopotamie durant la période où aurait vécu Gilgamesh, le début de l'époque dite des Dynasties archaïques. C'est sans doute la plus grande ville de cette région, avec des murailles et des monuments impressionnants. Le cycle épique de ses souverains, ainsi que la Liste royale sumérienne en font une des grandes puissances politiques de cette époque[15]. Les récits relatifs aux rois prédécesseurs de Gilgamesh sur le trône de la cité, Enmerkar et Lugalbanda mettent souvent en scène leur rivalité avec la ville d'Aratta, sans doute localisée dans le Plateau iranien, tandis que Gilgamesh semble s'être opposé à Kish, la grande puissance du nord de la basse Mésopotamie. Les rois d'Uruk ont tous un lien particulier avec la divinité Inanna/Ishtar, déesse de la ville d'Uruk, où elle a son grand temple, l'Eanna, principal complexe monumental de la ville, avec Kullab, le quartier de son père le dieu Anu (d'où vient peut-être Gilgamesh, si on suit la Liste royale). Mais alors qu'Enmerkar et Lugalbanda ont un très bon rapport avec la déesse, Gilgamesh semble avoir des relations plus conflictuelles avec elle.

Sous la troisième dynastie d'Ur (ou Ur III, v. -), il est célébré dans des hymnes commandités par les souverains de cette lignée, qui se présentent comme ses « frères » et se placent sous sa protection. Il y apparaît alors comme un personnage d'essence divine, ancien roi d'Uruk (ville dont est originaire la dynastie d'Ur III), aux actes héroïques. La Liste royale sumérienne en fait un souverain d'Uruk (ou plus précisément d'une partie de celle-ci, dénommée Kulab(a)) ayant exercé son hégémonie sur la Mésopotamie dans des temps reculés[16].

  • Uruk dans standard : prologue, épilogue

Un personnage historique ?[modifier | modifier le code]

Il est courant de trouver dans les ouvrages spécialisés que Gilgamesh est un personnage qui a probablement existé, avant d'être « héroïsé » puis divinisé par les générations qui lui ont succédé[17]. Plusieurs spécialistes estiment qu'il s'agit bien d'un personnage ayant vécu vers - (la période des dynasties archaïques II)[18], qui correspond à une sorte d'« âge héroïque » de la Mésopotamie, un roi d'Uruk qui aurait alors rapidement acquis un statut héroïque et divin, et dont la vie (notamment ses exploits martiaux, voire la construction de la muraille) serait dans une certaine mesure à l'origine des récits qui le mettent en scène[19]. L'argument traditionnellement avancé pour appuyer de la réalité historique du dieu est sa présence dans la Liste royale sumérienne, texte historiographique se présentant comme une liste de rois ayant régné depuis les origines des temps. Gilgamesh y figure parmi d'autres rois associés à Uruk par la tradition mésopotamienne : Enmerkar, Lugalbanda, Dumuzi le pêcheur. Les opinions actuelles concernant ce texte sont qu'il ne s'agit pas d'un document historique fiable, sauf pour les derniers règnes, effectivement corroborés par d'autres sources écrites. Gilgamesh tombe dans la catégorie des rois dont l'existence est douteuse, sans forcément être complètement fictive. Enmebaragesi, un des rois de la dynastie de Kish précédant celle de Gilgamesh, est connu par des inscriptions de son époque, et a donc vécu avec certitude, ce qui conforte selon certain l'idée que Gilgamesh a vraiment existé[20].

Il manque donc une preuve déterminante de la réalité de son existence, qui reste toujours non prouvée[21],[22],[23],[24]. Il est donc à classer au même titre que le roi Arthur dans la catégorie des personnages dits « semi-légendaires », apparaissant comme des héros dont les légendes semblent comprendre des éléments historiques. Mais quant à déterminer quelle sont les parts respectives des faits réels et des légendes, si un roi de ce nom a bien vécu, s'il s'agit de l'amalgame de différents personnages, ces questions restent posées. Une problématique similaire concerne le dieu Dumuzi, qui apparaît comme Gilgamesh dans la Liste royale sumérienne en tant que roi des temps anciens (mais sous deux aspects, Dumuzi le pêcheur et Dumuzi le berger)[25].

Le premier héros[modifier | modifier le code]

Gilgamesh est le protagoniste de plusieurs récits épiques mésopotamiens, plusieurs comptant parmi les plus anciens provenant de cette civilisation. Il est donc traditionnellement présenté, aux côtés d'autres personnages principaux de récits semblables, comme un « héros » mésopotamien (ou sumérien)[26], le plus important d'entre eux en raison de la popularité de son Épopée[27], voire comme le « premier héros »[28], ou du moins le « premier héros littéraire »[29]. Ici la notion de « héros » renvoie à une définition moderne, celle d'un personnage qui accomplit des exploits dignes d'être gardés dans les mémoires[30], plus précisément des exploits guerriers[31]. Les anciens Mésopotamiens connaissaient une notion voisine, celle rendue en sumérien par le terme ur-sag et en akkadien par qarrādu, qui se traduit par « guerrier » ou « héros (dans un contexte martial) », voire « vaillant »/« preux »/« brave »/« champion »[32], et sert avant tout à désigner des dieux et des rois[33]. Gilgamesh est appelé ainsi dans l'adresse finale de Gilgamesh aux Enfers[34],[35].

Les récits épiques en sumérien[modifier | modifier le code]

Tablette avec le récit Gilgamesh et Huwawa. Ashmolean Museum.

Plusieurs récits épiques rédigés en sumérien racontent les exploits de Gilgamesh en tant que héros, qui est la forme la plus courante sous laquelle il est attesté dans les textes[36]. Ces récits sont à resituer dans une tradition attribuant des actes légendaires à des anciens rois d'Uruk, Gilgamesh et ses deux prédécesseurs Enmerkar et Lugalbanda[37]. La tradition liée à Gilgamesh est celle dont le plus d'œuvres sumériennes nous sont parvenues :

  • Gilgamesh et Agga raconte l'affrontement du roi d'Uruk avec Agga, roi de la cité voisine de Kish[38] ;
  • deux récits de combats, dits Gilgamesh et le Taureau céleste[39] et Gilgamesh et Huwawa[40] qui opposent le héros, aidé de son ami Enkidu, à des monstres : le taureau envoyé par la déesse Inanna (Ishtar) ou le terrible géant Huwawa (Humbaba), gardien de la Forêt des cèdres, épisodes repris plus tard dans l'Épopée ;
  • La Mort de Gilgamesh[41] est un récit mal conservé de l'agonie du héros, auquel les dieux confèrent le rôle de juge des morts ;
  • dans Gilgamesh, Enkidu et les Enfers[42], Enkidu descend aux Enfers pour y chercher les insignes de royauté donnés par Inanna à Gilgamesh, que celui-ci y a laissé tomber ; Enkidu est alors retenu aux Enfers, mais son esprit revient raconter à Gilgamesh ce qui se passe dans le royaume des morts.

L'Épopée de Gilgamesh[modifier | modifier le code]

Tablette de la version ninivite de l'Épopée de Gilgamesh.

Le début du IIe millénaire av. J.-C. voit le début de la rédaction de récits en akkadien mettant en scène Gilgamesh, qui aboutissent finalement à l'élaboration d'un seul récit massif, appelé Épopée de Gilgamesh par ses traducteurs contemporains. Elle rencontre un très grand succès dans tout le Proche-Orient ancien : des versions sont retrouvées jusqu'à Ugarit et Megiddo au Levant, Tell el-Amarna en Égypte, et Hattusa en Anatolie centrale. Sur ce dernier site, on a même retrouvé des fragments de traduction de l'œuvre en hittite et en hourrite. La version la plus complète est celle retrouvée à Ninive dans la « bibliothèque d'Assurbanipal », surnommée « version standard », qui se compose de douze tablettes, et est notre meilleure source pour connaître le déroulement du texte. En akkadien, son titre était selon l'usage mésopotamien son incipit, donc ses premiers mots : dans sa première mouture « Celui qui surpasse les autres rois » (šutur eli šarrī), puis dans sa version standard « Celui qui a tout vu » ou « Celui qui a vu les profondeurs » (ša naqba imuru), ce qui reflète une évolution entre un récit originel mettant en avant les exploits héroïques du personnage, vers un récit mettant plus en valeur la sagesse qu'il a acquise par ses aventures[43],[44],[45].

L'Épopée se divise en deux parties principales. Le début présente Gilgamesh, roi tyrannique d'Uruk. Pour faire cesser ses excès, les dieux créent Enkidu, un être capable de le combattre. L'affrontement qui a finalement lieu entre les deux ne voit aucun vainqueur, et au contraire les deux deviennent des camarades. Ils accomplissent ensuite deux grands combats, repris des anciens mythes sumériens : ils défont le géant Humbaba de la Forêt de cèdres du Liban, puis le Taureau céleste envoyé par le dieu Anu à la demande de sa fille Ishtar que Gilgamesh avait éconduite brutalement. Humbaba (ou Huwawa), aux pouvoirs magiques exagérés, est un monstre aux pattes de taureau et gueule de lion. Après l'avoir tué, Gilgamesh et Enkidu repartent glorieux à Uruk avec le bois précieux. En représailles, les dieux provoquent la mort d'Enkidu. C'est le tournant de l'œuvre : après une première partie décrivant les exploits héroïques et l'amitié de Gilgamesh et Enkidu, après la mort tragique de ce dernier le récit se mue en récit d'apprentissage, décrivant la quête initiatique au bout de laquelle Gilgamesh s'éveille peu à peu à la sagesse. Mortifié par le décès de son ami cher, Gilgamesh décide de partir pour trouver un moyen d'éviter la mort. Cela l'amène sur l'île où vit l'immortel Uta-napishtim, survivant du Déluge, qui lui raconte cet événement dramatique et lui apprend qu'il ne pourra jamais obtenir la vie éternelle. Gilgamesh rentre alors à Uruk, cherchant à mener une vie heureuse jusqu'à sa mort et à prodiguer aux mortels la sagesse qu'il a acquise au cours de ses aventures, en particulier le récit du Déluge, et plus largement refonder la civilisation autour de sa cité aux puissantes murailles, Uruk[43],[44],[45].

Dans l’Épopée, Gilgamesh est présenté sous des aspects assez contrastés, comme en témoigne le prologue, et d'une manière générale la première tablette. C'est un personnage assurément remarquable, au-dessus du commun des mortels. La beauté de Gilgamesh est célébrée à plusieurs reprises dans le texte. Son corps jeune et puissant présente tous les attributs qui le rendent agréable à regarder et érotique, de quoi faire tomber sous son charme la déesse Ishtar : il est « (bien) bâti » (bânu), « bon/favorable » (damqu), « vigoureux » (baštu), « voluptueux » (kuzbu, ici une sorte de magnétisme sexuel)[46]. Les hauts faits du roi d'Uruk, bien connus par la tradition mésopotamienne, sont également rappelés dans le prologue : son règne à Uruk, la construction de ses murailles, du temple d'Ishtar, ses qualités de meneur d'homme et de guerrier[47].

Après cette présentation élogieuse, la stature du héros est écornée : le récit bascule sur la description de la tyrannie exercée par Gilgamesh à Uruk, et du fait que ses sujets se plaignaient de ses excès auprès des dieux. Cette présentation du héros, et de la royauté, s'éloigne de la vision idyllique généralement véhiculée par les textes épiques, et plus largement par la littérature officielle mésopotamienne, lorsqu'on entend magnifier le roi-héros. En particulier Gilgamesh s'avère incapable de suivre les conseils qu'on lui donne et ne se préoccupe par d'en prendre dans les moments de détresse, révélant alors ses failles en se faisant submerger par ses émotions, ce qui est loin de l'image idéale du roi sage et réfléchi[48]. Il ne s'agit sans doute pas tant d'une critique de la royauté et du héros, que d'une autre manière de le rendre plus humain, imparfait, avant un récit qui alterne la description de ses exploits et de ses échecs, de ses joies et de ses souffrances. Les excès des débuts de son règne servent aussi à contraster avec son apaisement final et la sagesse avec laquelle il a exercé sa fonction après ses aventures, instaurant un ordre juste après avoir été dans un premier temps un roi à la conduite peu recommandable[49].

Les images des exploits de Gilgamesh[modifier | modifier le code]

  • des passages de l'Épopée de Gilgamesh font probablement l'objet de représentations iconographiques, mais en l'absence d'inscriptions, il est difficile de savoir avec certitude si c'est bien ce héros qui est représenté[50]. Ainsi une sculpture du palais de Khorsabad représentant un personnage maîtrisant un lion est souvent présentée comme une image de Gilgamesh, mais cela n'est pas assuré[51]. On a longtemps pensé que le héros nu aux longs cheveux représenté souvent sur des sceaux-cylindres et accompagné d'un homme-taureau représentait Gilgamesh accompagné d'Enkidu, mais il s'est avéré qu'il s'agissait probablement de la divinité protectrice Lahmu. Seules quelques plaques d'argile, voire quelques sceaux-cylindres pourraient représenter des passages de combats de l'Épopée, à savoir ceux contre Humbaba et contre le Taureau Céleste.
Héros maîtrisant un lion, souvent présenté comme étant Gilgamesh, mais cela reste incertain[51]. Bas-relief de la façade N du palais de Khorsabad, fin du VIIIe siècle av. J.-C. Musée du Louvre.

D'autres faits héroïques[modifier | modifier le code]

Une figure majeure de la tradition mésopotamienne[modifier | modifier le code]

D'autres sources sumériennes et akkadiennes fournissent des informations sur Gilgamesh, parfois en tant que divinité des Enfers et pas seulement en tant que personnage héroïque[52], notamment :

Propagande royale[modifier | modifier le code]

Si l'on se fie à de nombreuses traditions le concernant, Gilgamesh est un ancien roi d'Uruk passé à la postérité. La plus ancienne allusion à ce personnage le mettant en rapport avec cette cité est datée du temps du roi Utu-hegal d'Uruk (2120-2112 av. J.-C.)[53], mais il s'agit alors du dieu. C'est sous ses successeurs de la Troisième dynastie d'Ur que ce personnage apparaît dans les textes en tant que roi d'Uruk. Les souverains d'Ur III Ur-Namma (2112-2094 av. J.-C.) et Shulgi (2094-2047 av. J.-C.) se présentent comme étant ses « frères et amis »[54], cherchant à se faire voir comme ses héritiers (leur dynastie semble être originaire d'Uruk).

Incantations et présages[modifier | modifier le code]

  • Gilgamesh apparaît dans des listes de présages et des incantations du IIe et du Ier millénaire[55] ;

Littérature historique[modifier | modifier le code]

  • d'après la Chronique de Tummal, un texte racontant la reconstruction d'un temple d'Enlil à Nippur, Gilgamesh et son fils Ur-lugal feraient partie des anciens rois ayant fait restaurer cet édifice[56] ;
  • la Ballade des héros des temps jadis, une prière datant de la première moitié du IIe millénaire av. J.-C., mentionne Gilgamesh ainsi qu'Enkidu et Humbaba parmi une liste d'illustres personnages héroïques de la Mésopotamie[57]

La lettre à Gilgamesh[modifier | modifier le code]

  • une « Lettre de Gilgamesh » datant du VIIe siècle av. J.-C. a été exhumée à Sultantepe : il s'agit peut-être de l'œuvre d'un scribe se mettant dans la peau du héros, au ton légèrement humoristique[58]. Gilgamesh demande à un autre roi de lui envoyer des pierres précieuses pour faire réaliser une statue d'Enkidu après la mort de ce dernier, allusion à un passage de l'Épopée ;

MESO[modifier | modifier le code]

Contexte culturel et historique[modifier | modifier le code]

Dresser un historique de la religion en Mésopotamie est complexe et n'a que rarement eu les faveurs des spécialistes du sujet. L'identification de différents stades de cette religion reste très controversée, car si des évolutions artistiques, architecturales, littéraires ou cultuelles restent identifiables, les connaissances peuvent évoluer très vite à la suite de nouvelles découvertes et parfois repousser la datation de l'apparition de certains phénomènes, ou bousculer des idées courantes, comme l'idée d'une décadence aux périodes récentes. Expliquer ces évolutions est encore plus incertain : il est courant de relier les changements aux évolutions politiques et culturelles, en particulier ethniques, qu'a connues la Mésopotamie. Cela peut être complété par une autre approche, de type évolutionniste, postulant un stade ancien de la religion plus naturaliste et collectif tandis que les stades plus récents de la religion mésopotamienne tendent vers des conceptions de l'existence de certaines divinités plus élevées (hénothéisme) et d'une pensée religieuse plus centrée vers l'individu, comme si elles devaient être un prélude à l'apparition du monothéisme et des penseurs de l'« âge axial ». L'exposé des grandes lignes du développement de la religion mésopotamienne est néanmoins nécessaire pour une meilleure compréhension de ses croyances et pratiques.

Périodes proto-urbaines (v. 6000-3000 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

Empreinte de sceau-cylindre représentant une scène rituelle devant un temple (construction rectangulaire à gauche). Période d'Uruk récente (v. 3500-3100 av. J.-C.). Metropolitan Museum of Art.
  • premiers temples / Obeid
  • sources période Uruk

L'écriture apparaissant autour de 3350-3200 av. J.-C., et la littérature caractérisée de « religieuse » (mythes, hymnes, rituels) ne se développant que vers le milieu du IIIe millénaire av. J.-C., l'univers religieux des premiers Mésopotamiens doit être appréhendé par l'étude de leur architecture, leur art et leurs pratiques funéraires. Cela pose certaines difficultés car les lieux de culte antiques ne sont pas toujours identifiables clairement. Les plus anciens groupements monumentaux se trouvent à Eridu dès le début du Ve millénaire av. J.-C., puis à Uruk ou encore Tell Uqair et Tepe Gawra au IVe millénaire av. J.-C.). Ils comportent manifestement des édifices qui ont pu avoir une fonction cultuelle et qui seraient alors les ancêtres des temples des périodes historiques (des installations cultuelles et des restes de matériel de culte et d'offrandes ayant parfois pu être mis au jour)[59]. Certains historiens ont cherché à reconstituer à partir de ces sources et des textes des périodes suivantes une première forme de religion mésopotamienne vénérant des forces de la nature liées avant tout à la fertilité (dans un contexte de communautés d'agriculteurs, éleveurs et pêcheurs), mais cela reste spéculatif[60].

Tablette d'Uruk (c. 3200-3000 av. J.-C.) enregistrant une livraison de produits céréaliers pour une fête de la déesse Inanna, un des plus anciens textes connus documentant le culte religieux[61]. Pergamon Museum.

Parmi les premières tablettes administratives, datées de la fin de la période d'Uruk (c. 3200-3000 av. J.-C.), certaines semblent faire référence à des offrandes pour des divinités et à un personnel religieux, même si elles sont souvent encore mal comprises. Les représentations artistiques comme les sceaux-cylindres et le grand vase d'Uruk paraissent indiquer qu'à partir de cette époque les divinités sont représentées sous forme humaine (anthropomorphisme), indiquant une évolution de la pensée religieuse.

La religion « sumérienne »[modifier | modifier le code]

  • contexte culturel : Sumériens et Akkadiens ; dualité des dieux
  • sources : après la période

La Mésopotamie du sud, d'où proviennent la majorité des informations pour cette période, est alors divisée en deux groupes ethniques. Les Sumériens, vivant à l'extrême sud de la plaine, sont un peuple d'origine inconnue (ne parlant pas une langue sémitique en tout cas, à la différence des Akkadiens qui leur ont succédé) installé dans cette région on ne sait trop quand (au plus tard au début du IIIe millénaire av. J.-C.). Ils vivent au contact d'un groupe de populations sémites établies plus au nord, que l'on appelle par commodité les Akkadiens (car la région où ils sont majoritaires ainsi que leur langue de type est-sémitique sont appelées « Akkad » et « akkadien » durant les siècles suivants). La présence d'autres peuples aux périodes antérieures est fort probable, mais leur influence sur la culture mésopotamienne est mal connue ; il est possible que certains dieux soient issus de ce substrat. Il est cependant clair que ce sont les Sumériens qui jouent un rôle dominant dans la culture de la région à cette période, et ce sont leurs mythes avec leurs dieux qui sont les premiers mis par écrit. Cependant, leurs contacts avec les Akkadiens sont très importants dès cette période, et un syncrétisme se met en place. Les divinités sumériennes sont ainsi identifiées à celles des akkadophones : Inanna équivaut à Ishtar, Enki à Ea/Aya, etc., leurs aspects se confondent au point qu'il est bien difficile de les démêler. De là découle la spécificité de la culture mésopotamienne des siècles suivants, qui fait que malgré la disparition des Sumériens vers la fin du IIIe millénaire av. J.-C., leur langue et leurs rituels ne sont pas oubliés, et sont préservés dans le milieu des temples. En raison de la cohabitation entre Sumériens et Sémites dès les débuts de la période attestée par les textes, l'existence d'une religion identifiable comme proprement sumérienne et d'éléments sémitiques isolables reste compliquée et controversée, comme l'est la question des éventuels conflits entre ces deux peuples et de l'ethnicité dans la Basse Mésopotamie de cette période[62].

Dynasties archaïques (v. 3000-2300 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

  • Sumer et Akkad/Kish civilization
  • archéologie : temples
  • panthéons locaux : Lagash, Ebla
  • Mari / Ebla / Assur

Les textes de la première moitié et du milieu du IIIe millénaire av. J.-C. (période des dynasties archaïques), exhumés à Ur, et surtout Abu Salabikh, Shuruppak et Ebla (située en Syrie mais influencée par la culture mésopotamienne[63]) comportent les premiers textes mythologiques, rituels et hymniques connus[64]. Les traits caractéristiques de la religion mésopotamienne semblent déjà en place même si les zones d'ombres restent nombreuses en raison du nombre limité de textes.

La « face de la paix » de l'Étendard d'Ur, représentant une scène de banquet cultuel, c. 2500 av. J.-C.

Politiquement, la Basse Mésopotamie du IIIe millénaire av. J.-C. est divisée entre plusieurs entités politiques que l'on qualifie de « cités-États », organisées autour d'une ville principale. Cela se reflète dans la religion, puisque chacune de ces cités dispose de son grand dieu qui occupe son temple majeur, et d'un panthéon local qui lui est propre, organisé sous la forme d'une grande famille dont le dieu-patron est le père et où chacun a une fonction précise, ce qui semble relié avec les structures politiques de cette période et le développement de la royauté et d'un groupe de serviteurs de l'État dont le monde divin semble le reflet[65]. Il faut cependant rejeter la vieille idée de l'existence d'une « cité-temple », dans laquelle le temple en tant qu'institution encadrait la vie économique et sociale, car dès cette période le pouvoir royal a la main haute sur les institutions religieuses[66]. Les différentes cités ont également des spécificités cultuelles, comme des types de prêtres particuliers, aussi des mythes et une « théologie » spécifiques[67]. Le cas de l'État de Lagash est le mieux connu par les textes de la période[68], mais sa tradition religieuse n'a pas connu la postérité de celles d'autres cités, en premier lieu Nippur (villes du grand dieu Enlil)[69], mais aussi Eridu (ville d'Enki/Ea) et Uruk (ville de la déesse Inanna et du dieu An). La culture des cités sumériennes et même akkadiennes est cependant relativement homogène, le syncrétisme est fort, au point qu'on trouve déjà des formes de panthéons communs marqués par la primauté religieuse d'Enlil et de Nippur, son culte étant peut-être organisé sous la forme d'une amphictyonie des cités sumériennes[70],[71]. Une autre particularité des panthéons de cette période est la place importante qu'ils faisaient aux divinités féminines, la plupart d'entre elles perdant en importance aux périodes postérieures (Ninhursag, Nisaba, Namma, Ereshkigal, etc.)[72].

Plus au nord, en Haute Mésopotamie et en Syrie, vivent des populations sémitiques apparentées à celles de Basse Mésopotamie (attestées surtout à Ebla) qui disposent de traditions propres qui les distinguent de celles du sud malgré l'influence méridionale, notamment la prédominance des dieux Dagan et Addu[63].

Premiers empires (v. 2300-2000 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

Ruines de la cité d'Ur, avec la ziggurat en arrière-plan.
  • théologie du pouvoir : élection divine, rôle d'Enlil (et de Nippur), divinisation des rois
  • culte : constructions de temples ; ziggurats ; nombreux textes administratifs sur rituels (calendriers)

À partir du XXIVe siècle av. J.-C., la Basse Mésopotamie est le cœur de deux Empires successifs, qui étendent leur domination sur les régions voisines : l'empire d'Akkad et celui d'Ur III (avec entre les deux le riche règne du roi Gudea de Lagash). Il s'agit d'une période marquante du point de vue de l'évolution de l'idéologie politique, et sans doute aussi des pratiques religieuses, notamment liées à la glorification et la « divinisation » des souverains, la rédaction d'hymnes et récits, le patronage de cultes plus impressionnants grâce à la mobilisation de ressources de plus en plus massives, et la construction de complexes cultuels monumentaux (dominés par les ziggurats)[73]. Il a aussi été avancé que les statues de culte apparaissent à cette période, car il n'y en a pas de traces assurées pour les périodes précédentes ; cela aurait alors entraîné selon certains des changements avec un culte plus orienté vers l'entretien de la statue que celui de la divinité en elle-même[74].

C'est aussi durant ces siècles que les locuteurs du sumérien s'éteignent, laissant la primauté aux éléments sémitiques. La Mésopotamie commence à intégrer des éléments d'origine extérieure, principalement dans sa moitié nord (mais leur influence se fait aussi sentir au sud). Les Hourrites, un peuple parlant une langue isolée et apparemment originaire du sud du Caucase, voient leurs traditions religieuses se mêler rapidement à celles de Haute Mésopotamie (identification de leur grand dieu Teshub à Addu/Adad, de Shaushga à Ishtar[75]), la culture hourrite n'ayant jamais en Mésopotamie l'influence qu'elle a eue en Anatolie hittite[76]. Le second groupe est celui des Amorrites, peuple ouest-sémitique majoritaire en Syrie et en Haute Mésopotamie dans la première moitié du IIe millénaire av. J.-C., dont les traditions religieuses sont principalement connues par les archives de Mari[77]. Leurs traditions découlent de celles de la Syrie et de la Mésopotamie du Nord déjà attestées à l'époque d'Ebla, organisées notamment autour du culte des grands dieux Dagan, Addu et Ishtar, et semblent à l'origine de certaines évolutions religieuses au sud (introduction du dieu Amurru, du mythe du combat du dieu-héros contre la mer, et temporairement du prophétisme).

Royaumes amorrites (v. 2000-1600 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

Sceau-cylindre avec son impression : scène de présentation d'un homme devant une divinité sur un trône, caractéristique du début du IIe millénaire av. J.-C., Musée des beaux-arts de Lyon.

Le Moyen-Orient est alors éclaté entre plusieurs royaumes ne parvenant pas à affirmer leur primauté les uns par rapport aux autres. Le sud, lui-même divisé politiquement, conserve les traditions des périodes précédentes et leur rayonnement. Les royaumes principaux (Isin, Larsa puis Babylone) et les prêtres de leurs villes sont particulièrement bien connus sur le plan architectural, artistique et textuel grâce aux riches trouvailles sur plusieurs grands sites de cette période (Nippur, Ur, Larsa et Sippar en premier lieu)[78],[73]. La prédominance religieuse de Nippur et de son dieu Enlil est sortie renforcée de la période des premiers empires et connaît alors son apogée, comme le reflètent les luttes qui ont lieu pour la domination de cette cité[79].

Ce début du IIe millénaire av. J.-C. est marqué par plusieurs évolutions, comme l'affirmation de certaines divinités dans la piété et le culte, en particulier le Dieu-Soleil Shamash. Certaines pratiques comme la divination suscitée, en particulier l'hépatoscopie, semblent aussi connaître un essor. Cela est peut-être lié à la tendance à des croyances et pratiques davantage individuelles et à une recherche d'un contact plus volontaire avec les dieux et les divinités que certains chercheurs croient identifier dans la littérature et l'art de cette période : les grands dieux des royaumes de cette période deviendraient des figures plus éloignées des gens qu'ils ne l'étaient à l'époque des cités-États, incitant à se tourner vers des divinités personnelles avec lesquelles les gens avaient un lien plus étroit, ce que reflèteraient certaines prières de cette époque, ou encore sur des divinités servant d'intermédiaires entre le croyant et les grands dieux. Cela serait notamment illustré par les scènes de présentation dont regorge la glyptique d'alors, illustrant un homme conduit par la main par une divinité protectrice vers une divinité majeure assise sur un trône. Les mythes du Déluge mis par écrit à cette période (dans Atrahasis, Genèse d'Eridu) reflèteraient l'idée d'une responsabilité individuelle des hommes en cas de faute, risquant une punition divine[80].

Royaumes du Bronze récent (v. 1600-1000 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

Sceau-cylindre assyrien (IXe – VIIIe siècles av. J.-C.) avec son impression : un dieu-héros (sans doute Assur) combattant un monstre avec l'aide d'une déesse, musée du Louvre.

La seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. est caractérisée par le retrait progressif de l'élément hourrite au nord après que le royaume du Mitanni eut été supplanté par celui d'Assyrie au milieu du XIVe siècle av. J.-C., tandis qu'au sud le royaume de Babylone est désormais définitivement dominant sous l'impulsion d'une dynastie d'origine kassite. Même les traditions religieuses mésopotamiennes sont étrangères à ces derniers, ils les adoptent sans chercher à imposer leurs propres croyances. Leur période de domination est marquée par la remise en ordre des cultes, la synthèse et la canonisation de plusieurs récits, manuels de rituels et autres textes littéraires hérités des traditions anciennes. Babylone devient un centre religieux majeur, rayonnant sur tout le Moyen-Orient, y compris le nord mésopotamien.

Maquette du Pergamon Museum proposant une reconstitution de la ziggurat de Babylone, Etemenanki (« Maison-fondement du Ciel et de la Terre »), car ce serait là que Marduk aurait créé le monde suivant la mythologie locale ; elle est sans doute la source d'inspiration de la Tour de Babel.

Les théologiens du royaume de Babylone et de sa capitale en particulier) poursuivent donc les vieilles traditions mésopotamiennes, tout en procédant à des évolutions dont la plus caractéristique est l'affirmation du dieu Marduk comme divinité suprême et de Babylone comme ville suprême et centre du monde : tout un ensemble de mythes, hymnes et rituels sont composés à leur gloire entre les années 1200 et 700 av. J.-C. (notamment l'Épopée de la Création, ou Enuma Elish)[81]. Parallèlement, les réflexions sur la condition humaine, la piété personnelle, la faute et l'origine des malheurs ainsi que les volontés divines se développent, culminant dans les textes sapientiaux des périodes kassite et post-kassite[82],[83].

Empires assyrien et babylonien (v. 1000-500 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

L'affirmation politique de l'empire assyrien est également à l'origine de développements importants : à l'image de ce qui se passe chez le rival du sud, les théologiens locaux cherchent à ériger le dieu national Assur en divinité suprême (et même en divinité universelle dont les autres dieux ne seraient que des facettes selon S. Parpola, au moins pour certains lettrés[84]), et les nombreux spécialistes entourant le roi assyrien pour l'assister dans sa lourde tâche rituelle sont à l'origine d'une riche production de textes rituels, connus notamment par la formidable « bibliothèque » que le roi Assurbanipal a fait rassembler à Ninive, sa capitale, qui est une source essentielle pour la redécouverte de la religion mésopotamienne[83],[85].

Du point de vue des mouvements ethniques, la fin du IIe millénaire av. J.-C. a vu l'intrusion d'un nouveau groupe de populations ouest-sémitiques, d'abord en Haute puis en Basse Mésopotamie, les Araméens, dont la langue supplante peu à peu l'akkadien, même si une fois encore le panorama religieux n'est pas bouleversé par leur arrivée[86]. Cette période est propice aux échanges culturels en raison de la constitution de vastes empires et du brassage de population qui y est à l’œuvre, y compris à la suite des déportations de population, ce qui a des conséquences religieuses. Ainsi, les déportations de Judéens en Babylonie sous Nabuchodonosor II, qui ont sans doute joué un rôle décisif dans la constitution de la religion juive et les influences mésopotamiennes dans les textes bibliques.

Les ressources des rois assyriens et babyloniens leur permettent de réaliser des monuments grandioses, et c'est l'apogée de la tradition d'architecture religieuse de la Mésopotamie antique, qui culmine dans les vastes complexes cultuels situés au centre des cités et regroupant un grand temple et ses dépendances, dont les ziggurats[87]. Cela est particulièrement le cas du sanctuaire de Marduk à Babylone, l'Esagil, qui a fait une forte impression aux étrangers, sa ziggurat étant probablement à l'origine du récit biblique de la Tour de Babel. Les rois babyloniens ont consacré leurs plus gros efforts de construction aux sanctuaires, en revanche ceux d'Assyrie ont placé le plus d'efforts dans leurs palais, sans pour autant négliger les temples.

La lente disparition (500 av. J.-C.-700 ap. J.-C.)[modifier | modifier le code]

Tablette d'un traité d'astrologie provenant d'Uruk à l'époque tardive, musée du Louvre.

La chute de l'empire assyrien en 612-609 av. J.-C. puis celle de l'empire néo-babylonien en 539 av. J.-C. mettent fin aux dernières périodes d'essor de la culture mésopotamienne, qui perd par la suite ses appuis politiques lorsque la Mésopotamie est dominée par des peuples venant de l'extérieur (sans jamais faire l'objet de persécutions religieuses, notion anachronique pour cette époque) : les Perses achéménides d'abord (539-331 av. J.-C.) puis les Grecs (Empire séleucide de c. 311 à 141 av. J.-C.) et les Parthes (c. 141 av. J.-C.-221 ap. J.-C.). L'influence de la religion des premiers (apparentée au mazdéisme) en Mésopotamie est nulle, mais celle des Grecs est plus forte, même si elle se ressent avant tout dans leurs colonies et essentiellement pour les colons grecs, et même si les échanges relèvent souvent du syncrétisme. En outre, les populations de Mésopotamie sont désormais pour la plupart des locutrices de l'araméen, l'akkadien étant devenu une langue morte à son tour.

L'antique religion se replie avec la lente désagrégation des temples où elle s'exprimait, d'abord au nord puis plus lentement au sud. Les temples de Babylone et d'Uruk ont livré les dernières traces de pratiques héritées de la vieille tradition, et même d'un certain dynamisme dans le cas de la seconde, où un grand complexe monumental est créé à la période hellénistique et de nombreux rituels sont copiés. Cela fait paradoxalement de cette période dite de « déclin » un champ d'étude significatif[88].

Malgré la domination des éléments araméens et grecs, les panthéons locaux sont toujours marqués par la présence des grands dieux mésopotamiens qui continuent à y être vénérés tant que le polythéisme domine, ils connaissent parfois une nouvelle jeunesse qui témoigne de la vitalité de cette religion tardive : renouveau du culte d'Anu à Uruk à la période hellénistique[89], importance de ceux de Nabû et Nanaya, persistance du culte d'Assur dans sa ville et Shamash et Nergal grands dieux du panthéon de Hatra au tournant de notre ère[90]. Les prêtres babyloniens (les « Chaldéens » des Grecs antiques) continuent d'exercer un rayonnement intellectuel important, notamment dans le domaine de l'astrologie/astronomie qui s'est affirmée au cours du Ier millénaire av. J.-C. comme la branche majeure de la divination[91]. Mais le lent déclin du rôle politique et économique des sanctuaires babyloniens accompagne celui de la culture babylonienne, visible par l'extinction progressive de la documentation cunéiforme[92].

L'affirmation des religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et le mazdéisme, durant la seconde partie de l'époque parthe et sous les Sassanides, précipite le déclin de ces cultes, qui ne peuvent plus s'appuyer sur les grands temples ou le patronage des autorités politiques, et se retrouvent donc marginalisés voire réprimés. Des croyances et pratiques « païennes » semblant présenter des similitudes avec celles de la Mésopotamie antique, essentiellement des sacrifices, de la magie et de l'astrologie, sont évoquées par quelques auteurs arabes au début de la période islamique, puis cessent progressivement d'être attestées à partir du VIIIe siècle, quand l'islam s'impose en Iraq[93].

ZG[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Les ziggurats du Sud[modifier | modifier le code]

Les ziggurats du Nord[modifier | modifier le code]

Les ziggurats élamites[modifier | modifier le code]

Décors et et éléments architecturaux[modifier | modifier le code]

Fonctions[modifier | modifier le code]

DIVINITES[modifier | modifier le code]

Terminologie[modifier | modifier le code]

Les noms des divinités[modifier | modifier le code]

Noms en sumérien et noms en akkadien[modifier | modifier le code]

Épithètes[modifier | modifier le code]

La nature des divinités[modifier | modifier le code]

Immortalité[modifier | modifier le code]

  • Muller Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne

Puissance et pouvoirs[modifier | modifier le code]

  • reçoivent un culte

L'anthropomorphisme divin et ses limites[modifier | modifier le code]

  • anthropomorphisme

La splendeur divine[modifier | modifier le code]

  • melammu

Entre les divinités et les humains[modifier | modifier le code]

  • esprits/génies
  • divinisation humains

Les images et attributs des divinités[modifier | modifier le code]

Les représentations anthropomorphiques[modifier | modifier le code]

Les symboles des dieux[modifier | modifier le code]

Les animaux des dieux[modifier | modifier le code]

La numérologie divine[modifier | modifier le code]

Les évolutions des divinités[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Fusions et fissions[modifier | modifier le code]

Syncrétismes[modifier | modifier le code]

Adoptions[modifier | modifier le code]

Vers un monothéisme ?[modifier | modifier le code]

Les rapports et groupements de divinités[modifier | modifier le code]

Les listes de divinités[modifier | modifier le code]

https://journals.openedition.org/syria/14285

Généalogies[modifier | modifier le code]

Hiérarchies[modifier | modifier le code]

  • hénothéisme

Regroupements[modifier | modifier le code]

  • Igigi et Anunnaki

Panthéons[modifier | modifier le code]

Cercles divins[modifier | modifier le code]

  • cours divines ?
  • organisation politique ?

Affrontements[modifier | modifier le code]

  • tensons
  • Inanna

Les rapports entre humains et divinités[modifier | modifier le code]

Les récits de création de l'humanité[modifier | modifier le code]

Les humains au service des divinités[modifier | modifier le code]

Des échanges intéressés[modifier | modifier le code]

Communications[modifier | modifier le code]

Le dieu personnel[modifier | modifier le code]

Des divinités inaccessibles ?[modifier | modifier le code]

  • théodicées

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Benjamin R. Foster, « Mesopotamia », dans John R. Hinnells (dir.), A Handbook of Ancient Religions, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 161-213
  • (de) Annette Zgoll, « Religion. A. In Mesopotamien », dans Reallexicon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. XI, Berlin, De Gruyter, 2006-2008, p. 323-333
  • (en) Beate Pongratz-Leisten, « Mesopotamia », dans Barbette Stanley Spaeth (dir.), The Cambridge companion to ancient Mediterranean religions, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 33-54
  • (en) Jeremy Black et Anthony Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, Londres, British Museum Press,
  • Jean Bottéro, La plus vieille religion : en Mésopotamie, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire »,
  • (en) Thorkild Jacobsen, The Treasures of Darkness : A History of Mesopotamian Religion, New Haven, Yale University Press,
  • Dominique Charpin, La vie méconnue des temples mésopotamiens, Paris, Collège de France - Les Belles Lettres,

https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1990_num_207_2_1735

MARI[modifier | modifier le code]

https://books.openedition.org/momeditions/3788?lang=fr

https://books.openedition.org/momeditions/4203

https://books.openedition.org/momeditions/4365

https://journals.openedition.org/syria/2691

https://wikis.ifporient.org/archeologie/index.php/Tell_Hariri_-_Mari

https://rephip.unr.edu.ar/handle/2133/21439

YA[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

L'intronisation à Mari[modifier | modifier le code]

Le mariage avec une princesse de Qatna[modifier | modifier le code]

La vie au palais de Mari[modifier | modifier le code]

Un roi non guerrier[modifier | modifier le code]

ALIMENTATION[modifier | modifier le code]

https://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_2008_act_19_1_1154

https://cheminsdhistoire.fr/emission69/

https://www.cairn.info/revue-dialogues-d-histoire-ancienne-2012-Supplement7-page-17.htm

Postgate https://www.jstor.org/stable/26426055

Limet https://www.jstor.org/stable/3210058

Bottéro https://www.jstor.org/stable/3209946

Civil https://www.jstor.org/stable/41765984

  • LAPO 16 309 et sq.

Les produits consommés[modifier | modifier le code]

Céréales[modifier | modifier le code]

Légumes[modifier | modifier le code]

Viandes[modifier | modifier le code]

LIMET CONSOMMATION VIANDE

Boissons[modifier | modifier le code]

https://archeorient.hypotheses.org/7836

Transformation des aliments et cuisine[modifier | modifier le code]

Outils de cuisine[modifier | modifier le code]

https://journals.openedition.org/civilisations/1355

L'artisanat alimentaire[modifier | modifier le code]

  • Les meuniers
  • Les boulangers, cuisiniers et bouchers
  • Les brasseurs

1/ importance de la bière :cf. textes, poteries, images et variétés de bière Uruk III : bureau KUSHIM 2/ déroulé du brassage : Stol, Oppenheim, Bottéro, Civil L'analyse des textes a permis la reconstitution des techniques de brassage de la bière de céréales (orge surtout, aussi du blé) au IIIe millénaire av. J.-C. et au IIe millénaire av. J.-C.[94] La première opération est la confection du malt (baqlu(m)), à partir de grains dont on accélère la germination par humidification puis trempage, afin d'obtenir un « malt vert », qui est ensuite mis à sécher (peut-être parfois chauffé, même si la température ambiante suffit en général). L'autre ingrédient nécessaire au brassage de la bière mésopotamienne est le « pain de bière » (bappir/bappirum), un produit solide ou pâteux confectionné également à partir de grains, souvent aussi avec des aromates et du miel, et cuit au four. Ce produit est émietté et ajouté au malt et à de l'eau, permettant d'obtenir un mout auquel est ajoutée la levure nécessaire à la fermentation. Dans un dernier temps, la bière pouvait être filtrée, avant sa consommation. Dans la Babylonie du Ier millénaire av. J.-C., la bière à base de dattes semble supplanter celle produite à partir de céréales[95]. Des malteurs (baqilum), apparaissent dans un nombre limité de texte, reçoivent de l'orge pour la malter, et livrent le malt à des brasseurs[96]. Plus courantes sont les attestations des brasseurs (sirašu). et institutions / brassage domestique / brasseurs itinérants 4/ lieux de brassage ? récipients ? indices archéologiques

  • Les presseurs d'huile
    • question de l'huile : sésame ou lin ?
    • usages
    • les presseurs
    • le déroulé du pressage
  • Les baratteurs
  • Le vin

Cuisiniers et recettes de cuisine[modifier | modifier le code]

Consommation des aliments[modifier | modifier le code]

L'accès aux aliments[modifier | modifier le code]

  • autoconsommation
  • rations + redistribution offrandes
  • achats ? détail ?
  • stockage et magasins : silos de Shuruppak, bureau de la bière de Chagar Bazar, glacière de Mari
  • pénuries, disettes, cout de la vie : NABU 2022/3 n°96

Les repas quotidiens[modifier | modifier le code]

Le cabaret[modifier | modifier le code]

Les banquets des élites[modifier | modifier le code]

Les repas des dieux[modifier | modifier le code]

Gastronomes et gourmets[modifier | modifier le code]

Les repas des morts[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Civilisation mésopotamienne[modifier | modifier le code]

  • Francis Joannès (dir), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins »,

Introductions[modifier | modifier le code]

  • Cécile Michel, «  L'alimentation au Proche-Orient ancien : les sources et leur exploitation », Dialogues d'histoire ancienne,, vol. 7,‎ , p. 17-45 (lire en ligne)
  • (en) Brigitte Lion, « Mesopotamia », dans John Wilkins et Robin Nadeau (dir.), A Companion to Food in the Ancient World, First Edition, Malden et Oxford, Wiley-Blackwell, , p. 309-318
  • Brigitte Lion, « Alimentation et société en Mésopotamie », dans Florent Quellier (dir.), Histoire de l’alimentation – De la préhistoire à nos jours, Paris, Belin, coll. « Passés composés », , p. 67-91

Synthèse[modifier | modifier le code]

  • Jean Bottéro, La plus vieille cuisine du monde, Paris, Louis Audibert,

Aliments et cuisine[modifier | modifier le code]

  • Jean Bottéro, « Küche », dans Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. VI, 1980-1983, p. 277-298
  • (en) Henri Limet, « The Cuisine of Ancient Sumer », The Biblical Archaeologist, vol. 50, no 3,‎ , p. 132–140 (JSTOR 3210058)
  • (en) Frances Reynolds, « Food and Drink in Babylonia », dans Gwendolyn Leick (dir), The Babylonian World, New York, , p. 171-184

Pratiques et symbolique[modifier | modifier le code]

  • Francis Joannès, « La fonction sociale du banquet dans les premières civilisations », dans Jean-Louis Flandrin et Massimo Montanari (dir.), Histoire de l'alimentation, Paris, Fayard, , p. 47-59
  • Francis Joannès, « L'alimentation des élites mésopotamiennes : nourriture du roi, nourriture des dieux », dans Jean Leclant, André Vauchez et Maurice Sartre (dir.), Pratiques et discours alimentaires en Méditerranée de l'Antiquité à la Renaissance, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, (lire en ligne), p. 23-38
  • Brigitte Lion, « Nourrir les vivants, les morts et les divinités », dans Florent Quellier (dir.), Histoire de l’alimentation – De la préhistoire à nos jours, Paris, Belin, coll. « Passés composés », , p. 93-121

ECRIT[modifier | modifier le code]

Du proto-cunéiforme au cunéiforme[modifier | modifier le code]

La première moitié du IIIe millénaire av. J.-C. voit se produire un ensemble de développement qui donnent naissance à l'écriture cunéiforme, à partir des premiers développements du proto-cunéiforme. Ces évolutions sont mal documentées mais elles sont claires dans les grandes lignes. Les signes en forme de clous qui ont donné son nom à l'écriture cunéiforme se généralisent à cette époque. L'écriture se dote de signes phonétiques qui transcrivent des syllabes, et devient alors en mesure de transcrire des phrases prononcées dans une langue, d'abord celles du sud mésopotamien, le sumérien, puis l'akkadien, et ensuite les langues de pays voisins, l'éblaïte puis l'élamite. C'est donc une écriture à proprement parler, liée à une langue. Le cunéiforme étoffe progressivement son répertoire : toujours utilisé principalement pour des besoins administratifs, et aussi pour des listes de signes, il devient aussi employé pour enregistrer des transactions judiciaires, des rituels religieux, commémorer les actes des souverains et des plus importants dignitaires des royaumes, ainsi que des compositions littéraires. Une autre forme d'écriture se développe au début du IIIe millénaire av. J.-C. dans le sud-ouest iranien, le proto-élamite, avec un répertoire de signes spécifiques, et des usages manifestement administratifs. Son origine reste discutée.

Les textes et leur contexte[modifier | modifier le code]

Après la période des tablettes proto-cunéiformes qui s'achève au plus tard autour de 3000-2900 av. J.-C., les développements de l'écriture dans la première moitié du IIIe millénaire av. J.-C. sont pauvrement documentés. Cette phase correspond à la période des dynasties archaïques (abrégé DA), dans ses sous-périodes I (v. 2900-2750), II (v. 2750-2600) et IIIA (v. 2700-2500)[97].

Pour cette période sont connus un ensemble de textes de nature juridique de provenances diverses, une partie ayant été mise au jour à Kish. Ils sont souvent de nature fragmentaires et mal compris, mais ils semblent généralement faire référence à des transactions sur des terres (leurs éditeurs les ont qualifiés d'« anciens kudurrus », en référence aux stèles enregistrant des donations ou ventes de terres en Babylonie à partir de la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C.).

Le principal lot d'archives connu pour la période DA I provient d'Ur, et date des alentours de 2750-2700 av. J.-C. Il s'agit comme pour la période antérieure d'une documentation administrative, composée d'environ 400 tablettes : listes de personnels et documents comptables, concernant des domaines agricoles. On y trouve aussi quelques documents scolaires. Du DA I ou II datent aussi une vingtaine de tablettes provenant d'Uruk et trois provenant de Nippur, en plus de quelques inscriptions sur pierre de provenance inconnue (une partie des « anciens kudurrus »)[98].

Du DA IIIA datent deux lots principaux, datés des alentours de 2600. Le plus important numériquement, composé d'un millier de tablettes provient du site de Fara, l'antique Shuruppak. Elles sont pour la plupart de nature administrative, mais on y trouve aussi des actes de vente de propriétés (champs, maisons, esclaves), des listes lexicales et scolaires, avec pour la première fois avec assurance des tablettes « littéraires » (textes sapientiaux notamment) ainsi que des textes rituels. L'autre lot majeur de textes provient du site d'Abu Salabikh, situé plus au nord, dont l'ancien nom est indéterminé, comprenant environ 500 textes, avec une minorité de textes administratifs et surtout des textes scolaires et littéraires. Cette période indique donc clairement une diversification des usages de l'écriture[99],[100].

Le DA IIIB voit cette tendance se poursuivre. Les tablettes proviennent majoritairement du site de Tello, l'antique Girsu, ville du royaume de Lagash. En plus d'environ 2 000 textes administratifs datés des alentours de 2400, elle a également fourni un ensemble d'inscriptions royales, surtout des inscriptions votives commémorant des actes pieux, mais on y trouve aussi quelques textes plus étoffés qui permettent d'esquisser pour la première fois une histoire politique du pays sumérien, et des inscriptions de donation de membres de l'élite du royaume. D'autres textes de la période proviennent des sites d'Umma, Zabalam, Nippur, Isin, Kish, Adab et d'autres. Un autre lot d'archives majeur provient du site de Tell Mardikh, l'antique Ebla, en Syrie centrale, dont la découverte dans les années 1970 a révolutionné la perception de cette période en montrant que l'écriture et l'administration complexe étaient pratiqués dans des régions éloignées du pays de Sumer. Il s'agit de milliers de tablettes comprenant des textes épistolaires, légaux, administratifs, rituels, scolaires et littéraires. D'autres tablettes de la même période ont été retrouvées sur d'autres sites syriens, à Tell Hariri, l'antique Mari, et Tell Beydar, l'antique Nabada[99].

La « cunéiformisation » de l'écriture[modifier | modifier le code]

  • graphie : cunéiformisation et ses limites (linéaire dans inscriptions officielles)
  • signes numériques : toujours ronds jusqu'à Ur III
  • écriture en cas => en lignes

Elle a peut-être à voir avec le fait que l'écriture est désormais écrite de manière à transcrire la langue, avec un ordre de mots précis afin de transcrire les phrases, alors que les premiers textes écrits sont organisés autour de cases servent à indiquer une information sans précision linguistique et sans ordre des signes fixes.

Depuis la phase d'Uruk III les signes ont cessé d'être figurés sous la forme de lignes courbes, pour être constitués de lignes droites, ce qui leur a donné un aspect de plus en plus abstrait[101]. Comme vu plus haut cela est lié au fait qu'il était plus simple d'inciser des lignes droites que de tracer des lignes courbes dans de l'argile. La phase d'Uruk III voit aussi se diffuser l'usage de calames à l'extrémité taillée en biseau, qui vont donner une forme de clous aux signes tracés dans les tablettes, donnant l'aspect cunéiforme qui sert à distinguer l'écriture mésopotamienne antique. Le processus de cunéiformisation de l'écriture semble achevé au moment de la rédaction des tablettes d'Ur du DA I. L'abstraction de l'écriture se poursuit et dans les tablettes de l'époque de Shuruppak les signes sont constitués de lignes à l'extrémité en forme de clous qui ne permettent généralement pas de reconnaître le pictogramme qui en est à l'origine[102]. Les calames à l'extrémité arrondie sont cependant encore en usage pour écrire des signes numériques jusqu'aux derniers siècles du IIIe millénaire av. J.-C., quand ils sont remplacés par des signes numériques cunéiformes[103].

Le changement majeur qui se produit dans les siècles suivants concernant la manière dont sont écrits les textes concerne leur sens d'écriture et de lecture, qui bascule de 90° dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Les colonnes des textes anciens sont plutôt lues de haut en bas, et on passe de l'une à l'autre de droite à gauche. Après le basculement de l'écriture, on lit de gauche à droite puis on passe d'une section à l'autre de haut en bas. L'écriture se fait désormais en lignes et non plus en colonnes, et les cases disparaissent, alors qu'au même moment se développe un ordre fixe d'écriture des signes afin de transcrire plus précisément les phrases (ce qui résulte de la phonétisation de l'écriture, cf. ci-dessous). Les textes en akkadien sont écrits en lignes et non en colonnes. La raison de ce changement n'est pas déterminée. La date à laquelle survient ce changement n'est pas aisée à déterminer puisqu'elle ne change pas la forme des tablettes, qu'il suffit de tourner pour lire dans un sens ou dans l'autre. Elle est achevée peut-être dès la fin du IIIe millénaire av. J.-C., ou bien au début du suivant[104],[105],[103].

La phonétisation de l'écriture[modifier | modifier le code]

La première moitié du IIIe millénaire av. J.-C. voit se produire un ensemble d'évolutions qui vont rendre l'écriture mésopotamienne plus phonétique et lui permettre de transcrire la langue parlée, donc des phrases. Comme vu précédemment, il est possible que des signes proto-cunéiformes aient été lu de façon phonétique, mais quand bien même ce serait le cas ils sont très minoritaires dans le corpus connu, et l'écriture proto-cunéiforme ne se préoccupe pas de rendre une langue, agençant les signes logographiques dans un ordre aléatoire. Autour de 2750-2700 les corpus d'Ur et d'Uruk datés du DA I comprennent en revanche un certain nombre de signes phonétiques, sous la forme de déterminatifs phonétiques qui visent à préciser le sens d'un logogramme, et qui renvoient sans équivoque à du sumérien. On trouve par exemple dans le corpus d'Ur le suffixe /-a/ servant à transformer des verbes en participes : ZIG3 « lever » suivi du complément phonétique GA sera compris zig3.a « levé »[106][107].

La phonétisation de l'écriture est évidente dans les corpus de Shuruppak et d'Abu Salabikh datés des environs de 2600 av. J.-C. Cela revient à dire que le système d'écriture devient capable de rendre des phrases, grâce à des signes syllabiques, ce qui permet notamment de transcrire des verbes et d'autres éléments grammaticaux, encore rares et simples à ce stade. Ils servent encore essentiellement à préciser le sens des mots, et ne sont pas vus comme nécessaires par les rédacteurs des textes, loin de là, parce qu'ils ont au minimum une bonne connaissance du sumérien et comprennent les phrases sans éléments explicatifs développés. L'écriture systématique des éléments grammaticaux en sumérien n'intervient que dans les premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C., quand cette langue est en voie de disparition et que les scribes, qui ne sont pas des locuteurs natifs de cette langue, éprouvent le besoin de détailler la grammaire afin de mieux comprendre les phrases. Quoi qu'il en soit dans le courant de la période qui va de 3200 à 2500 le système d'écriture est devenu capable de rendre la langue sumérienne, en mélangeant des signes logographiques et phonétiques (des syllabogrammes, signes qui renvoient à une syllabe), combinaison caractéristique de l'écriture cunéiforme. La syntaxe des textes est également adapté à ces évolutions, puisqu'au milieu du IIIe millénaire av. J.-C. les signes sont arrangés dans des cases et de plus en plus dans des lignes, dans l'ordre linguistique correct et non plus de façon aléatoire[108]. Il s'agit donc sans équivoque possible d'une « écriture » dans toutes les acceptions du terme, adaptée pour écrire une langue orale[109].

La phonétisation du système se produit à partir des logogrammes antérieurs, par le développement du principe des rébus : un logogramme peut servir à désigner un terme qui se prononce pareil que le mot auquel il renvoie originellement (homophone), puis finalement il est employé simplement pour rendre le son. Cela est facilité par le fait que le sumérien comprend beaucoup de termes qui ne font qu'une syllabe (monosyllabiques : A « eau », GI « roseau », KA « bouche » etc.). De plus un signe peut aussi servir à rendre un son voisin : KA « bouche » servira pour transcrire le son [ka], mais aussi [qa]. Le sumérien comprenant de nombreux termes homophones, plusieurs signes dérivés de logogrammes peuvent servir à transcrire un même son, ce qui offre une pluralité de choix aux scribes (qui ont en général des préférences pour un en particulier). Les syllabogrammes sont couramment employés pour préciser le sens de logogrammes, de façon à permettre de savoir comment les lire quand ils ont plusieurs sens possible (notamment en donnant le son de leur dernière syllabe)[110].

La phonétisation de l'écriture prend plus d'importance quand il s'agit de l'adapter à de nouveaux contextes linguistiques. Le Sud mésopotamien est au IIIe millénaire av. J.-C. partagé entre deux langues dominantes : le sumérien au sud, qui est la langue la plus anciennement identifiée dans les textes écrits et celle à partir de laquelle sont apparemment développés les premiers signes ayant une valeur phonétique, et l'akkadien au nord, une langue sémitique qui commence à apparaître dans des tablettes du DA IIIA, à Shuruppak en pays de langue sumérienne et surtout à Abu Salabikh, qui se trouve dans une région où l'akkadien est la langue dominante[99]. Les textes en akkadien sont écrits avant tout sur la base de signes phonétiques qui renvoient à des syllabes : ainsi le mot awīlum homme sera écrit a-wi-lum. Mais ils préservent la possibilité d'employer les logogrammes, auquel cas awīlum sera écrit avec le signe LU2 qui signifie la même chose en sumérien. L'akkadien étant une langue à déclinaison, les compléments phonétiques peuvent également être employés pour préciser le cas du mot : LU2 suivi du signe phonétique [um] indiquera le nominatif awīlum, suivi de [am] il indiquera l'accusatif awīlam. Ils sont aussi employés pour les pronoms possessifs qui sont suffixés[111]. Dans le corpus d'Ebla l'écriture est adaptée pour transcrire la langue locale, l'éblaïte, parente de l'akkadien[99].

Un autre développement dans le répertoire de signes est l'apparition des déterminatifs, dérivés des logogrammes. Ils sont déjà présents dans les listes de signes de l'époque Uruk III, mais connaissent un important développement dans le système cunéiforme. Ils n'ont pas pour but d'être prononcés, mais servent à préciser la catégorie d'un mot, qu'ils précèdent ou qu'ils suivent : le signe en forme d'étoile DINGIR « dieu » indique que le nom qui le suit est celui d'une divinité, le signe KI « lieu » indique que le nom qui le précède est celui d'un lieu géographique, d'autres déterminatifs précisent la nature d'objets, selon leur matière première (bois, pierre, cuir) ou leur fonction (vases), la catégorie d'animaux (poissons, oiseaux), etc.[112]

Ces différentes évolutions font que, à partir d'un système proto-cunéiforme logographique dans laquelle un signe n'a qu'une valeur, renvoyant à un mot quelle que soit la langue, un signe du système cunéiforme « mature » peut en plus de cela renvoyer à un ou plusieurs sons et servir de déterminatif. Ainsi le signe DUG est à l'origine le logogramme proto-cunéiforme indiquant un « vase », fonction qu'il conserve en cunéiforme. Il a un autre sens logographique dérivé, LUD « vase à boire ». Phonétisé, il sera lu dug en sumérien et karpatum en akkadien dans le sens de « vase », et lud / luṭṭum dans le sens de « vase à boire ». C'est aussi un signe phonétique indiquant la syllabe [dug], puis les syllabes voisines [duk] et [duq], ainsi que [tuk] et [ṭuk], et la syllabe [lud] et de là [lut] et [luṭ]. Il peut aussi servir de déterminatif de la catégorie des vases, précédant les noms de vases dans les textes[113],[114].

GUDEA[modifier | modifier le code]

Exemples[modifier | modifier le code]

Statue A
Image Commentaire
Provenance et collection Donnée 2A
Matière et dimensions Donnée 2A
Apparence Donnée 2A
Inscription Donnée 2A

ASSYRIO[modifier | modifier le code]

https://www.academia.edu/40639109/Interlocking_Commercial_Networks_and_the_Infrastructure_of_Trade_in_Western_Asia_during_the_Bronze_Age

  • « L'assyriologie est-elle une invention de l'Occident ? », in Orient et Occident, processus d'acculturation, Actes des IIe Rencontres à la mémoire de Kasra Vafadari // Bref éloge d'une discipline centenaire: l'assyriologie juridique

Contours et définition[modifier | modifier le code]

  • géographie
  • langues
  • temporalité
  • Oppert : science philologique
  • Bottéro : discipline historique, mais nécessitant l'apprentissage du cunéiforme, de l'akkadien et du sumérien
  • Renger : Altorientalische Philologie und Geschichte / Near Eastern Studies
  • The IAA understands the “Assyriology” in its name to refer to the study of ancient Mesopotamia and neighbouring regions through textual, archaeological and art historical approaches. https://iaassyriology.com/assyriology/ https://iaassyriology.com/

Le terme d'assyriologie est forgé par E. Renan en 1859, sur le modèle d'égyptologie, et en référence à l'Assyrie, le pays par lequel a alors été redécouverte l'antique civilisation mésopotamienne et qui est à ce moment-là la seule des civilisations de la Mésopotamie antique clairement identifiée par des restes matériels[115]. Au moment où se constitue la discipline, la première chaire d'assyriologie du Collège de France confiée à J. Oppert, un des déchiffreurs du cunéiforme, est intitulée « Philologie et archéologie assyriennes », et dans le premier volume de la Revue assyriologique publié en 1884[116], le même J. Oppert définit l'assyriologie comme « une nouvelle science philologique[117]. »

Environ un siècle plus tard, en 1981, après que les autres civilisations mésopotamiennes et proche-orientales aient été redécouvertes, J. Bottéro définit l'assyriologie comme « une discipline historique », « l'histoire de la Mésopotamie antique » qui s'intéresse à l'histoire de la Mésopotamie, voire plus largement des civilisations du Proche-Orient ancien. La référence à l'approche philologique ressort du fait qu'il indique qu'il est nécessaire pour pratiquer cette discipline de s'être initié aux arcanes de l'écriture cunéiforme, et d'au moins deux langues mésopotamiennes, l'akkadien et le sumérien.

La redécouverte des autres civilisations du Proche-Orient ancien a alors rendu obsolète la référence à la seule civilisation assyrienne, alors que l'étude de l'ancienne Mésopotamie implique d'étudier aussi les civilisations de Sumer, Akkad et Babylone, et que celle des autres civilisations du Proche-Orient ancien pratiquant le cunéiforme implique d'englober encore d'autres civilisations (Élam, royaumes syriens, Hittites, Hourrites, Urartu)[118]. De ce fait des dénominations spécifiques sont apparues. Kramer, spécialiste des textes en sumérien, se décrivait ainsi comme un sumérologue, un spécialiste qui « n'assume qu'une part de cette science appelée assyriologie (...), celle qui concerne proprement les textes cunéiformes correspondant à la langue sumérienne », « la sumérologie n'étant qu'une branche de l'assyriologie[119]. » D'autres dénominations sont apparues pour désigner les spécialistes de civilisations pratiquant des langues non-mésopotamiennes : hittitologues pour les Hittites, ugaritologues pour Ugarit, élamologues pour l'Élam, etc.

Pour mieux refléter cette réalité, la dénomination d'assyriologie est alors rejetée par certains, à l'image de J. Renger qui préfère parler de « philologie et histoire de l'Orient (ou Proche-Orient) ancien » (Altorientalische Philologie und Geschichte / Ancient Near Eastern Philology and History), « une partie des Études du Proche-Orient ancien, qui comprend l'archéologie de l'ancien Proche-Orient ainsi que la philologie et l'histoire » et qui « s'intéresse aux langues, à l'histoire et aux civilisations du Proche-Orient ancien[120]. » Cela s'accompagne d'une notion plus englobante et pluridisciplinaire d'« études du Proche-Orient ancien » (Near Eastern Studies), qui inclut également l'archéologie de ces civilisations, celle-ci et la philologie restant « liées par un objectif commun – qui consiste à reconstruire une ancienne civilisation avancée sur la base de preuves écrites et matérielles[121]. » Ce champ de la recherche a des liens avec d'autres qui étudient les mêmes régions mais des civilisations ne pratiquant pas (ou de façon secondaire à l'échelle historique) l'écriture cunéiforme : les études sémitiques, iraniennes, anatoliennes, indo-européennes[122].

Quel sens donner à assyriologie à l'heure actuelle ? Pour l'Association internationale des Assyriologues, qui organise les Rencontres assyriologiques internationales, le terme « fait référence à l'étude de l'ancienne Mésopotamie et des régions voisines par des approches textuelles, archéologiques et historiques de l'art[123]. » W. Sallaberger, qui la préside en 2019, donne une approche plus développée : « Dans notre association, le terme désuet « Assyriologie » recouvre tous les domaines savants liés à l'étude du Proche-Orient ancien à l'époque des cultures cunéiformes, du IVe millénaire avant notre ère au Ier siècle de notre ère dans les régions historiques de Mésopotamie, Syrie et Levant, Iran et Anatolie, y compris les périodes et les régions d'influence et de contact. Notre compréhension de « l'assyriologie » couvre les disciplines philologiques traitant des textes écrits en akkadien, i.e. langues babylonienne et assyrienne, sumérienne, hittite, élamite, hourrite et autres, linguistique de ces langues, histoire de l'ancien Proche-Orient, archéologie et histoire de l'art des régions et périodes respectives[124]. »

Pour P. A. Beaulieu « l'assyriologie est la discipline académique dédiée à l'étude des civilisations antiques de l'Irak » et il présente sa démarche d'assyriologue comme une qui « s'appuie principalement sur l'interprétation philologique des sources cunéiformes, mais intègre également certaines découvertes de l'archéologie et de l'histoire de l'art. »[125].

Pour D. Charpin, « le terme assyriologue est devenu ambigu : dans son acception large, il désigne toute personne qui étudie des textes notés dans l’écriture cunéiforme » et rajoute que « ces textes, écrits dans des langues très différentes, relèvent de civilisations distinctes, même si elles ont été en contact suffisamment étroit pour partager une même écriture. » Lui-même préfère s'en tenir au seul cadre de la « civilisation mésopotamienne », et à une « approche pluridisciplinaire[126]. »

La redécouverte de la Mésopotamie antique[modifier | modifier le code]

Les premiers explorateurs et objets[modifier | modifier le code]

  • voyageurs modernes
  • objets ramenés, "antiquaires" ; cf. comte de caylus
  • explorateurs et fouilleurs du 19e = curiosité, orientalisme, bible

L'époque des premiers déchiffreurs et des premières fouilles[modifier | modifier le code]

La clé du déchiffrement des écritures cunéiformes repose sur des inscriptions trilingues émises par les rois perses de la dynastie achéménide, qui sont en vieux-perse cunéiforme, un système essentiellement alphabétique, et en cunéiforme babylonien (ou akkadien) et élamite, systèmes plus anciens et complexes associant logogrammes (ou idéogrammes) et phonogrammes (essentiellement des signes syllabiques). La première écriture est la plus simple à traduire car elle comprend peu de signes comparé aux autres et transcrit une langue voisine de langues perses anciennes connues à l'époque (avant tout l'avestique). Les deux autres sont plus complexes à traduire, mais la langue babylonienne est de type sémitique et aisément compréhensible à partir des autres langues anciennes du même groupe. En revanche l'élamite est un isolat linguistique, plus difficile à comprendre.

La première écriture traduite est donc le vieux-perse cunéiforme. L'allemand Grotefend a mis en évidence au début du XIXe siècle qu'il s'agissait d'une langue perse, mais sa découverte met plusieurs années à être reconnue. Il faut ensuite le concours de plusieurs savants mieux versés que lui dans le perse ancien pour faire progresser la compréhension de l'écriture : le danois Rasmus Rask, l'allemand (norvégien de naissance) Christian Lassen, l'irlandais Edward Hincks, le français (hambourgeois de naissance) Jules Oppert, et le britannique Henry Creswicke Rawlinson[127],[128]. Personnalité hors norme, à la fois homme de terrain et déchiffreur de talent, Rawlinson a à son actif plusieurs accomplissements décisifs dans le déchiffrement du cunéiforme, qui font qu'il a souvent été présenté non sans raison comme le « père de l'assyriologie »[129], même si on a depuis revalorisé le rôle des autres acteurs du déchiffrement du cunéiforme (surtout Hincks) et mis en évidence le fait que Rawlinson a usé de sa position pour entraver (avec succès) la carrière d'autres grandes figures qui auraient pu lui faire de l'ombre et qui se sont retrouvés écartés des études assyriologiques (Layard, Hincks). Quoi qu'il en soit son concours est décisif pour triompher des derniers obstacles au déchiffrement du cunéiforme perse en 1847. Reste alors à s'attaquer aux deux autres écritures, plus complexes. Pour la version élamite, le caractère isolé de la langue et le nombre de sources limité rendent le projet impossible à l'époque. En revanche pour la variante babylonienne (akkadienne), dont Hincks a identifié qu'elle transcrivait une langue sémitique, le déchiffrement est possible, et l'apport de nouvelles sources cunéiformes va permettre sa réalisation[130].

Cet effort est accompagné par le début des fouilles occidentales en Mésopotamie, en 1842, qui se portent vers l'ancienne Assyrie[131]. Elles sont le fait de Français et de Britanniques, qui n'ont que rarement une expérience archéologique, sont avant tout là pour obtenir des objets destinés à leurs musées nationaux, bénéficient d'un certain laxisme des autorités ottomanes vis-à-vis de leurs fouilles et de l'expédition des objets qu'ils en extraient. Cela s'inscrit aussi dans un contexte de présence accrue des puissances occidentales au Moyen-Orient, et de rivalités entre elles qui rejaillissent régulièrement lors des fouilles. Du point de vue occidental la période est plus généralement marquée par un intérêt pour les civilisations antiques et non-européennes, avec un intérêt marqué pour les œuvres artistiques, la redécouverte de l'Assyrie accompagnant celle de l’Égypte antique. L'apport de ces découvertes aux études bibliques est aussi un élément important de l'intérêt qu'elle suscite[132].

Le premier à ouvrir un chantier est le consul français de Mossoul, Paul-Émile Botta, qui recherche l'emplacement de Ninive ; il ne trouvera rien sur le site qui comprend effectivement les ruines de la ville en question, Kuyunjik, et se reporte vers un lieu voisin, Khorsabad, où il dégage le palais de Sargon II avec ses sculptures et bas-reliefs, et quand il ferme le chantier et en expédie certains en France en 1844 il révèle le potentiel des fouilles en Mésopotamie. Dès 1845 les Britanniques Austen Henry Layard et William Kennett Loftus, assistés d'Hormuzd Rassam, explorent les tells d'Assyrie, surtout Nimroud et Kuyunjik (d'où les Français sont évincés à la suite d'une manœuvre de Rassam), où ils dégagent à leur tour des palais royaux avec d'importants lots de tablettes cunéiformes. Rawlinson est alors un temps occupé à recopier des inscriptions en Perse pour achever le déchiffrement du cunéiforme, puis en 1851 il prend la direction des fouilles britanniques. Les Français retournent à Khorsabad en 1852 sous la direction de Victor Place, et une expédition explore plusieurs sites mésopotamiens sous la direction de Fulgence Fresnel (avec le concours d'Oppert). Cette première phase de fouilles cesse en 1855. Si une bonne partie des œuvres dégagées sombre dans le Chatt el-Arab lorsque le convoi français qui les transporte est attaqué par une tribu locale, ce qui est parvenu au Louvre et (en plus grande quantité) au British Museum suscite une certaine attention, et les publications des résultats des fouilles, qu'il s'agisse des œuvres d'art et des inscriptions, contribuent grandement au progrès des études sur l'ancienne Mésopotamie (P.-E. Botta, Monuments de Ninive, 1849 ; A. H. Layard, Nineveh and Its Remains, 1849 et Inscriptions in the Cuneiform Character from Assyrian Monuments, 1851)[133],[134].

La conjugaison des études de bureau et de terrain permet alors la mise à disposition d'un plus grand nombre d'inscriptions, permettant des progrès décisifs dans la traduction du cunéiforme babylonien (akkadien), notamment grâce à la copie de la version babylonienne de l'inscription de Behistun par Rawlinson et sa publication en 1851. Les années qui suivent voient les efforts de Rawlinson, Hincks et Oppert parachever le déchiffrement de cette écriture. En 1857, la Royal Asiatic Society de Londres reçoit de William Henry Fox Talbot, un autre aspirant au déchiffrement du cunéiforme, une inscription mise au jour à Assur avec sa traduction, et en envoie la version cunéiforme aux trois principaux artisans du déchiffrement de cette écriture, qui lui renvoient leurs propres traductions. Elles concordent suffisamment pour qu'on puisse considérer que l'écriture cunéiforme babylonienne est bel et bien déchiffrée. Cet événement est généralement tenu pour marquer les débuts de l'assyriologie[135],[136],[137].

Le développement des études sur le Proche-Orient ancien[modifier | modifier le code]

Les débuts de l'assyriologie (jusqu'en 1918)[modifier | modifier le code]

Après la phase de déchiffrement l'assyriologie se constitue progressivement autour des figures fondatrices que sont Rawlinson au Royaume-Uni et Oppert en France ; l'autre déchiffreur majeur, Hincks, n'a plus un rôle significatif après 1857 et meurt en 1866. Le terme « assyriologue » apparaît en 1859, sous la plus d'Ernest Renan, qui le forge en s'inspirant d'« égyptologue » et en référence à l'Assyrie, seule civilisation de la Mésopotamie antique alors redécouverte[138],[139]. Les chantiers de fouilles étant à l'arrêt jusqu'en 1872, sont entreprises les traduction et publications des textes exhumés ou copiés en Assyrie (notamment H. C. Rawlinson, E. Norris et Th. Pinches, The Cuneiform Inscriptions of Western Asia, en 5 volumes publiés entre 1861 et 1880 et J. Oppert, Expédition scientifique en Mésopotamie, 2 volumes publiés en 1859 et 1863)[140]. La discipline s'institutionnalise : en 1874 une chaire de « Philologie et archéologie assyriennes » est créée au Collège de France et confiée à Oppert[116]. Elle fait parler d'elle lorsque les traductions mettent en évidence des parallèles avec la Bible, avant tout le déchiffrement du récit du Déluge de l'Épopée de Gilgamesh par George Smith en 1874. Elle se diffuse aussi dans d'autres pays, surtout en Allemagne, d'abord autour d'Eberhard Schrader, spécialiste des études vétéro-testamentaires qui se voit confier une chaire d'assyriologie à l'Académie royale des sciences de Prusse en 1875 et qui lit surtout l'histoire mésopotamienne au prisme de la Bible (Die Keilinschriften und das Alte Testament, 1878), puis à Leipzig autour de Friedrich Delitzsch, principal artisan du développement de l'assyriologie allemande, qui publie notamment une grammaire et un dictionnaire de l'akkadien[141]. La discipline prend ensuite pied aux États-Unis, qui sont en grande partie à l'école de l'Allemagne (avec notamment Paul Haupt à Baltimore et Hermann Hilprecht à Philadelphie) et marqués par de fortes rivalités entre spécialistes et centres de recherche[142],[143],[144].

Ces différentes découvertes incitent à une reprise des chantiers de fouilles. En 1872 George Smith est envoyé à Ninive pour trouver des fragments complétant la « tablette du Déluge », ce qu'il parvient à faire, mais il meurt peu après[145]. Mais les sites assyriens occupent une place secondaire dans cette seconde phase de fouilles, qui se consacre avant tout à la redécouverte des anciens sites de la Babylonie, dans le sud de la Mésopotamie, qui jusqu'alors n'avaient fait l'objet que de modestes fouilles de la part de Britanniques, dont les résultats avaient été jugés décevants en comparaison de ceux obtenus en Assyrie[146]. Ce sont les fouilleurs français qui faire considérablement évoluer la connaissance de la Mésopotamie antique : Ernest de Sarzec fouille en 1877-78 le site de Tello (l'antique Girsu), dans la région de Bassorah, où il met au jour des statues et de nombreux objets inscrits. Les équipes françaises restent sur le site jusqu'en 1900 et en dégagent un nombre considérable d'objets, dont des tablettes qui sont décisives dans la confirmation de l'existence de la civilisation sumérienne[147]. Les Britanniques font quant à eux appel au seul vétéran des sites assyriens encore actif sur le terrain, Hormuzd Rassam, qui ouvre plusieurs chantiers (Ninive, Nimroud, Assur, Babylone, Toprakkale, Sippar) destinés à trouver des objets et tablettes le plus rapidement possible entre 1878 et 1882 ; il ramène de Babylone le cylindre de Cyrus[148], et du Tell Abu Habbah, l'antique Sippar, environ 60 000 tablettes, dont au moins 32 000 dégagées une pièce du sanctuaire[149]. Les Américains se joignent à la partie à partir de 1888-89, avec l'ouverture du chantier de Nippur (dirigé par J. P. Peters puis J. H. Haynes, avec le concours d'Hilprecht), autre moisson de milliers de tablettes cunéiformes (environ 40 000). Le site de Bismaya (Adab) est fouillé par E. J. Banks en 1903-1904[150]. Les campagnes archéologiques sont désormais envisagées sur une période longue, avec des moyens de financement souvent conséquents. Durant cette période les fouilles sont essentiellement destinées à retrouver des objets, la méthodologie des premiers fouilleurs des sites mésopotamiens est rudimentaire, ils ont de grandes difficultés à identifier les bâtiments en terre crue, ne se font pas toujours accompagner d'architectes et à quelques exceptions près (comme Rassam) ne laissent pas de plans des bâtiments dégagés et d'indication précise sur les lieux de trouvaille des objets (et donc des tablettes)[151], les chantiers de Tello et de Nippur étant considérés comme désastreux de ce point de vue, alors que dans d'autres régions du Moyen-Orient des méthodes plus rigoureuses sont élaborées[152]. Les fouilles allemandes qui débutent en 1897 à Babylone sous l'égide de la Deutsche Orient Gesellschaft (DOG, Société orientale allemande, créée en 1989 sous les auspices de l'empereur Guillaume II) et la direction de Robert Koldewey partent dans une toute autre direction, puisque le fouilleur a une formation d'architecte en plus d'archéologue, et emploie pour la première fois des méthodes de fouilles archéologiques à proprement parler sur un site mésopotamien. Disposant de moyens importants, il fouille le site de 1897 à 1917, ouvre des chantiers dans d'autres lieux où d'autres prennent la direction des fouilles, notamment Walter Andrae à Qala'at Sherqat, l'antique Assur (de 1903 à 1914), autre chantier de fouilles qui tranche avec les pratiques contemporaines[153],[154], qui devait permettre par la suite d'identifier assez précisément les nombreux lieux de trouvaille de lots de tablettes[155]. Les fouilles du site de Suse en Perse, qui débutent au même moment, portent quant à elles à son paroxysme le principe de la fouille destinée à dégager des objets. Le projet initial du chef de chantier, Jacques de Morgan, qui a une formation de géologue et se questionne sur les origines de « la » civilisation, est d'araser complètement le tell principal (ce à quoi il devait rapidement renoncer). D'un autre côté, il est le premier à avoir un souci de pluridisciplinarité. Au-delà des critiques qu'ont suscitées ses méthodes de fouilles qui font pâle figure en comparaison à celles de Koldewey et Andrae, force est d'admettre qu'il effectue de nombreuses trouvailles spectaculaires, la plus célèbre étant la stèle du Code de Hammurabi, l'un des monuments-phares de l'assyriologie, dont les deux fragments principaux sont découverts en 1901 et 1902 et traduite et publiée dans la foulée par l'épigraphiste du chantier, le père Jean-Vincent Scheil[156],[157]. La découverte de tablettes en élamite sur ce site permet également de faire progresser peu à peu la connaissance de la troisième langue des inscriptions perses.

Durant l'époque des fouilleurs des capitales assyriennes, l'administration ottomane se préoccupait peu des fouilles et des objets expédiés en Europe. Dans les années 1860 elle commence à émettre des permis, firman, octroyant un droit de fouiller d'une année, puis en 1874 une loi est édictée répartissant les trouvailles à hauteur de un tiers entre le fouilleur, le propriétaire de la zone fouillée et l'État, alors qu'un musée archéologique a été créé à Istanbul. En 1884 une loi plus stricte sur le sort des objets dégagés lors des fouilles. Les fouilleurs ne se soucient pas forcément de respecter la loi, et l'un d'entre eux, E. J. Banks, pris sur le fait, est interdit de fouilles[158]. Un marché des antiquités s'est alors développé dans le Sud mésopotamien, organisé par des marchands de Bagdad qui emploient des tribus de la région pour dégager des objets et tablettes sur des sites, en général quand ils ne sont pas fouillés de façon régulière, mais pas toujours[159]. De la sorte, des milliers de tablettes et autres objets apparaissent sur les marchés des antiquités, pour généralement terminer acquis par des Occidentaux, souvent les mêmes que ceux qui fouillent avec l'autorisation du gouvernement, comme cela semble être le cas d'Hilprecht qui aurait ensuite mêlé ses achats aux textes dégagés par l'équipe qui travaille à Nippur en falsifiant les rapports (ce qui se devait se retourner contre lui par la suite)[160]. À Tell ed-Der, Wallis Budge trouve environ 3 000 tablettes par ses fouilles, et 4 000 autres par des achats[161]. Par le biais des acquisitions les objets dégagés de façon clandestine trouvent le chemin de collections publiques ou privées en Europe et aux États-Unis, et les tablettes provenant d'un même site sont souvent éparpillées. En 1902, après le départ des fouilleurs français, des tablettes de Tello apparaissent ainsi sur les marchés et incitent à la reprise des fouilles sur le site l'année suivante[162]. En 1908 et 1911 surgissent des milliers de tablettes de l'époque d'Ur III, provenant des sites de Drehem (l'antique Puzrish-Dagan) et de Tell Jokha (Umma), qui n'ont pas fait l'objet de fouilles régulières à cette période, et se retrouvent disséminées entre diverses institutions et collections privées occidentales, ce qui a rendu leur analyse complexe[163]. G. Contenau produit ainsi des premières tentatives d'histoire économique et institutionnelle d'Umma à l'époque d'Ur III en partant d'abord des tablettes réunies à l’École pratique des Hautes Études[164], puis de sa collection personnelle[165].

En Europe ces nouvelles moissons d'artefacts archéologiques contribuent à un nouvel essor des études assyriologiques. La période est marquée par une controverse sur la nature des idéogrammes présents dans les textes cunéiformes. Ils ne renvoient pas à des termes de l'akkadien (comme cela se passe pour les hiéroglyphes où phonogrammes et idéogrammes sont en égyptien ancien), mais à ceux d'une autre langue qui n'a aucune ressemblance avec lui, par ailleurs attestée par des listes de vocabulaire bilingues qui montrent que même les anciens Assyriens avaient besoin de guides pour les faire correspondre. Il est proposé à la suite d'Oppert, appuyé en particulier par Lenormant et Schrader, qu'il s'agisse des traces d'une ancienne langue qui serait celle des inventeurs de l'écriture cunéiforme. D'autres (en particulier J. Halévy) objectent que ce serait une langue artificielle, développée dans le milieu des prêtres. Ces débats sur la question sumérienne prennent régulièrement un tournant racial : dans une veine antisémite, il s'agit de démontrer qu'il existait une civilisation non-sémite féconde qui a créé la civilisation qu'auraient ensuite repris les Babyloniens et Assyriens, puis les Hébreux, peuples sémites qui sont perçus comme stériles culturellement, alors que pour Halévy il s'agit de défendre la grandeur des peuples sémitiques (son adversaire Oppert, également juif, ne raisonnant pas de la sorte)[166]. Quoi qu'il en soit, le déchiffrement des textes exhumés à Tello révèle qu'ils sont intégralement écrits dans cette langue énigmatique, qui a donc bien eu des locuteurs à une période encore plus reculée que celle des empires assyrien et babylonien. Progressivement et après plusieurs hésitations il est compris qu'il s'agit d'une langue que les anciens Mésopotamiens appelaient « sumérien », parlée au pays de Sumer, et on nomme ses locuteurs « Sumériens ». Le sumérien est certes une langue isolée, mais la présence de listes lexicales et textes bilingues akkadien-sumérien permettent à Oppert puis François Thureau-Dangin de poser les jalons du déchiffrement de cette langue (F. Thureau-Dangin, Inscriptions de Sumer et d'Akkad, 1905)[167]. Delitzsch publie ensuite une grammaire et un glossaire de cette langue (Grundzüge der Sumerischen Grammatik et Sumerisches Glossar, les deux datés de 1914)[142].

Des revues spécifiquement dédié aux études de la Mésopotamie antique sont créées : en Allemagne C. Bezold préside à la parution de la Zeitschrift für Keilschriftforschung und verwandte Gebiete en 1884, remplacée deux ans plus tard par la Zeitschrift für Assyriologie und verwandte Gebiete, et en France le premier volume de la Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale paraît en 1884, sous la direction d'Oppert[168]. Les séries de publications de tablettes se développent : Bezold publie un catalogue en 5 volumes des tablettes du British Museum provenant de Ninive (Catalogue of the Cuneiform Tablets in the Kuyunjik Collection of the British Museum, 1889-1899), celles conservées à Berlin sont éditées dans la collection Vorderasiatische Schriftdenkmäler der Königlichen Museen zu Berlin (1907-1917), les tablettes de Nippur (et de fouilles clandestines) de Philadelphie sont éditées dans les séries Babylonian Expedition (BE) et Publications of the Babylonian Section (PBS), et Thureau-Dangin inaugure en 1910 la série des Textes cunéiformes du Louvre (TCL)[169].

Le champ des études sur les textes cunéiformes s'élargit aussi vers l'ouest. En 1887 des tablettes cunéiformes apparaissent sur le marché des antiquités d'Égypte, où on ne s'attendait pas à en trouver, et les fouilles entreprises sur leur lieu de découverte, le site d'el-Amarna, révèle qu'il s'agit de la correspondance diplomatique des pharaons Amenhotep III et IV (ou Akhénaton), accompagnée de quelques tablettes savantes/scolaires[170]. On y découvre deux autres langues, dont la connaissance progresse en 1906-1907 quand une équipe allemande dirigée par Hugo Winckler entreprend la fouille du site de Boğazköy, situé au centre de l'Anatolie, qui se révélera être Hattusa, l'ancienne capitale des Hittites, peuple dont on venait juste de soupçonner l'existence (et nommés ainsi à partir d'un passage de la Bible qui ne se réfère probablement pas à eux). Y sont mises au jour de nombreuses tablettes cunéiformes, surtout inscrites dans une des deux langues inconnues d'el-Amarna, qui s'avère être celle des Hittites, et qui est finalement identifiée comme une langue indo-européenne par l'assyriologue tchèque Bedřich Hrozný, qui la traduit entre 1914 et 1917[171],[172],[173]. Les années de la première guerre mondiale (et celles qui suivent) voient le travail éditorial sur les textes hittites connaître des progrès rapides en Allemagne après l'arrêt des fouilles, et le début de la formation de l'« hittitologie » avec la création de publications spécialisées (collection des Keilschrifttexte aus Boghazkoy, KBo)[174]. L'autre langue, le hourrite, est une langue isolée dont la traduction prendra plus de temps. Sa seule parente connue, l'urartéen, est identifiée sur des textes cunéiformes mis au jour dans la région du lac de Van, dont les sites commencent à être fouillés au tournant du XXe siècle. Elle mettra également plusieurs décennies avant d'être correctement comprise.

Les progrès des connaissances sur l'ancienne Mésopotamie se font souvent sous le prisme de la Bible, d'autant plus que nombre de spécialistes s'intéressant à ces textes ont eux-mêmes des croyances religieuses. La découverte de la tablette du Déluge par Smith suscite ainsi un grand intérêt, et on recherche dans les premières publications et interprétations de textes assyriens la confirmation de l'historicité des textes de l'Ancien Testament[175]. Par la suite l'assyriologie américaine émerge en partie du grand intérêt que suscitent les études bibliques dans ce pays[176],[144]. Une autre grande figure des débuts de l'assyriologie, Delitzsch, développe quant à lui des interprétations qui vont susciter une longue controverse en Allemagne, surnommée « Babel und Bibel » : il considère que les découvertes effectuées en Mésopotamie démontrent que la Bible est essentiellement le reflet d'inventions originaires de Babylonie. Il effectue en 1902-1903 une série de conférences qui suscitent de fortes critiques, car il va jusqu'à critiquer le concept de révélation divine, la présence de l'Ancien Testament dans la Bible ; il développe également des positions antisémites. Certains spécialistes suivent ses vues à des degrés divers, et se développe le « Pan-babylonisme » qui cherche à tracer l'origine de nombreux motifs mythologiques et cosmologiques à Babylone : H. Zimmern retrouve des antécédents de la Passion du Christ dans des mythes mésopotamiens, P. Jensen qui se concentre sur la dette qu'auraient divers récits mythologiques envers l'Épopée de Gilgamesh. Ces tendances se dissipent après la Première guerre mondiale[177],[178].

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

De nouvelles découvertes archéologiques[modifier | modifier le code]

La carte politique du Moyen-Orient est bouleversée par le démembrement et la fin de l'empire ottoman en 1918. La France exerce alors son mandat sur la Syrie et le Liban (et exerce un monopole sur les fouilles en Iran et Afghanistan), et le Royaume-Uni sur l'Irak. Des Services des antiquités sont créés dans ces pays, ce qui facilite le travail des archéologues occidentaux, et en particulier ceux des pays mandataires. La sécurité et les communications sont améliorées, les autorisations de chantiers plus fiables[179]. Du point de vue des méthodes cette période voit également des progrès s'accomplir, avec un plus grand souci pour la stratigraphie, l'usage de la photographie aérienne[180], même si Mortimer Wheeler considère que ce qu'il a observé lors d'un voyage qui l'a conduit en 1936 sur les chantiers de fouilles du Proche-Orient est très loin des standards européens de l'époque, et A. Parrot entame ses fouilles à Tello en 1931 avec très peu de moyens humains[181].

Cette période voit donc une explosion du nombre de chantiers de fouilles, et plusieurs découvertes majeures pour la connaissance des civilisations du Proche-Orient ancien, historiques mais aussi préhistoriques (ces dernières étant hors du cadre de l'assyriologie). Dans le sud de l'Irak, les Britanniques ouvrent ainsi des chantiers à Eridu et Obeid qui fournissent surtout des informations sur les débuts de la civilisation mésopotamienne à des époques préhistoriques. Puis en 1922 une équipe anglo-américaine dirigée par Leonard Woolley ouvre le chantier de Tell Muqqayar, l'antique Ur, pour ce qui constitue le principal chantier de l'archéologie mésopotamienne de l'époque, marqué par la découverte spectaculaire des tombes royales du dynastique archaïque, en plus du quartier sacré et de zones résidentielles, avec une abondante documentation épigraphique. Le chantier s'achève en 1934. Une autre équipe anglo-américaine, dirigée par Stephen Langdon, fouille au même moment une autre ville mésopotamienne majeure, Kish (sites de Tell Ingharra et Tell el-Oheimir), et également le site voisin de Djemdet-Nasr, victime de fouilles clandestines, où sont glanées des informations précieuses sur la période des débuts de l'histoire[182]. Un autre site des premiers stades de la civilisation mésopotamienne, Fara, l'antique Shuruppak, est fouillé par des Américains[183]. Les équipes allemandes s'attaquent à un chantier majeur, celui de Warka, l'antique Uruk, où elles dégagent des ensembles de bâtiments des périodes à cheval entre la préhistoire et l'histoire, niveaux archéologiques qui livrent également des œuvres artistiques de premier plan et les plus anciens exemples de tablettes écrites connues[184]. Les Français, surtout actifs en Syrie, reprennent quant à eux le chantier de Tello entre 1930 et 1933, puis entament les fouilles d'un autre vaste site, Tell Senkéré, l'antique Larsa, ravagé par des fouilles clandestines[185].

Dans le nord du pays Reginald Campbell-Thompson rouvre les fouilles à Ninive, entre 1927 et 1932, effectuant là-aussi plusieurs découvertes significatives sur les périodes archaïques[186]. Des équipes américaines reprennent quant à elles les fouilles de Khorsabad[187]. L'apparition de tablettes issues de fouilles clandestines dans la région de Kirkuk attire l'attention sur de nouveaux sites antiques. C'est Yorghan Tepe, l'antique Nuzi, qui est fouillé entre 1925 et 1931, et livre une abondante documentation architecturale et épigraphique[188]. Encore plus au sud, la vallée de la Diyala est explorée par une équipe américaine qui fouillent plusieurs sites : Tell Asmar (Eshnunna), Khafadjé (Tutub), Ishchali (Nerebtum) et Tell Agrab (nom antique inconnu). Les découvertes sont diverses et très importantes, et les archéologues établissent une chronologie qui devait servir de référence pour la période qui va d'environ 2900 à 2300 av. J.-C., le « Dynastique archaïque » (Early Dynastic)[189].

En 1933 les autorités irakiennes mettent en place une nouvelle règlementation sur le partage des résultats des fouilles, qui leur est plus favorable que par le passé, ce qui entraîne la fin de la plupart des chantiers entrepris par les pays Occidentaux car leurs perspectives d'enrichir les collections de leurs musées s'amenuisent. Seuls les Allemands restent à Uruk jusqu'en 1939[190].

Les archéologues se reportent alors sur la Syrie. Les phases historiques antérieures à l'Antiquité classique de la région sont inconnues avant 1918, et plusieurs chantiers fouillés brièvement par des équipes françaises dans les années 1920 ont permis de mettre en avant ses potentialités pour l'exploration archéologique : Tell Nebi Mend (Qadesh), Tell Mishrife (Qatna), Arslan Tash (Hadatu) et Tell Ahmar (Til Barsip)[191]. Les Allemands ont repris le chantier de Tell Halaf entre 1927 et 1929[192]. En 1928 l'attention des archéologues est portée vers le site côtier de Minet el-Beidha, puis le site voisin, bien plus vaste, de Ras Shamra, qui renferme les ruines de l'antique Ugarit. Les fouilles qui s'ensuivent révèlent une cité de l'âge du Bronze récent, un des chantiers les plus importants des études sur le Proche-Orient ancien, aussi bien par son architecture, ses artefacts que ses tablettes cunéiformes, notamment celles en alphabet ugaritique[193]. En 1933 est découvert de manière fortuite un autre site de premier ordre, Tell Hariri, l'antique Mari, où A. Parrot se rend après la fermeture du chantier de Tello. Il y découvre un vaste complexe palatial du Bronze moyen, avec une statuaire archaïque remarquable, et des milliers de tablettes cunéiformes. Ces deux découvertes ont profondément modifié la vision du Proche-Orient ancien, en élargissant à la Syrie le champ des études sur les civilisations ayant pratique l'écriture cunéiforme[194]. Les Britanniques fouilles plusieurs sites en Syrie dans les années 1930 : Chagar Bazar, Tell Brak, Tell Açana (Alalakh), apportant également des connaissances notables sur les phases de l'âge du Bronze de la région[195].

En Turquie, la principale découverte de la période pour les phases historiques est celle du site de Kültepe, l'antique Kanesh, révélée là encore par l'apparition de tablettes issues de fouilles clandestines, repérées par Hrozny en 1925. Le site livre un quartier de marchands assyriens établis là au XIXe siècle av. J.-C., et des milliers de tablettes issues de leur correspondance commerciale[196]. Les fouilles de Boğazköy reprennent en 1931 sous la direction de Kurt Bittel et s'accompagnent de nouvelles découvertes permettant d'approfondir la connaissance de la civilisation hittite, architecturales comme épigraphiques[197].

Nouveaux domaines de recherche et quête de l'« autonomie conceptuelle »[modifier | modifier le code]

Le milieu des études sur la Mésopotamie et le Proche-Orient ancien d'après 1918 voit les publications spécialisées se multiplier. Ainsi en 1920 la revue Syria est créée en France pour publier les découvertes effectuées en Syrie mandataire et plus largement dans tous les pays du Moyen-Orient. La même année est créée la revue Orientalia, éditée par l'Institut biblique pontifical, pour traiter des sujets relatifs aux civilisations anciennes du Moyen-Orient. En 1926 c'est la revue Archiv für Orientforschung (AfO) qui est créée à Berlin. La British School of Archaeology crée de son côté la revue Iraq en 1934. Deux projets majeurs d'outils pour les études assyriologiques naissent aussi dans les années 1920 : le Chicago Assyrian Dictionary (CAD), lancé en 1922 à l'initiative de l'égyptologue J. A. Breasted de l'Institut oriental de Chicago, qui est un dictionnaire de l'akkadien en plusieurs volumes (en principe un par lettre) calqué sur le modèle du Wörterbuch der ägyptischen Sprache (« Berliner Wörterbuch ») ; en 1922 également est initié par Bruno Meissner de l'Université de Leipzig un projet de dictionnaire encyclopédique des études assyriologiques, Reallexikon der Assyriologie (RlA), dont le premier tome paraît en 1928. C. Bezold est également à l'initiative de la publication d'un dictionnaire concis de l'akkadien (Babylonisch-Assyrisches Glossar), publié en 1926 après sa mort[198],[199].

Les études assyriologiques ont gagné de nouveaux domaines grâce aux publications et analyses des nombreux textes mis au jour depuis la fin du XIXe siècle. Les publications de tablettes administratives et économiques donnent naissance aux premières propositions d'interprétation des systèmes politiques et économiques de la Mésopotamie antique. Anton Deimel édite ainsi des tablettes du XXIVe siècle av. J.-C. et développe à partir d'elles, et conjointement aux travaux d'Anna Schneider (et, après 1945, Adam Falkenstein), la théorie de la « cité-temple » (Tempelstadt) selon laquelle les premières cités-États sumériennes sont des sortes de théocraties où le temple possède toutes les terres et constitue donc le pôle économique[200],[201]. Plus largement les études sur les textes sumérien progressent dans les années 1920-1930, sous l'impulsion de Deimel, également d'Arno Poebel qui tente notamment une analyse de la langue sumérienne qui fait longtemps référence (Grundzüge der sumerischen Grammatik, 1923) et Edward Chiera qui donne un élan décisif à l'étude de la littérature sumérienne, Samuel Noah Kramer prenant sa suite après sa mort en 1933[202].

La découverte de lots de tablettes conséquents en Syrie (Ugarit, Mari, Alalakh) et en Turquie (Kültepe) offre de nouvelles perspectives de recherche sur des régions et périodes jusqu'alors mal connues, mais ce sera surtout l'affaire des périodes après 1945, le temps qu'un nombre suffisamment important de textes soit édité, traduit et étudié. L'alphabet cunéiforme découvert à Ugarit est rapidement déchiffré, par l'effort conjugué d'Édouard Dhorme, Charles Virolleaud et Hans Bauer[203].

La découverte du Code de Hammurabi et de nombreux textes législatifs a ainsi donné naissance à la branche de l'histoire du droit cunéiforme, investie par des spécialistes d'histoire juridique antique tels que Josef Kohler, Paul Koschaker, Mariano San Nicolò[204]. L'édition des tablettes relatives aux sciences mésopotamiennes permet quant à elle le développement de leur étude. Cela ressort en particulier des mathématiques, grâce aux travaux d'édition et d'analyse de F. Thureau-Dangin (Textes mathématiques babyloniens, 1928) et O. Neugebauer (Mathematische Keilschrifttexte, 1935-1937), qui met en place un projet sur plusieurs décennies sur les sciences de l'Antiquité[204],[205].

Les études sur la Mésopotamie antique ont donc gagné progressivement en densité, diversité et aussi en autonomie. En particulier les études assyriologiques se délestent peu à peu du poids que faisait peser sur elle la Bible depuis leurs débuts et qui avait été particulièrement pesant dans les années de la querelle Babel und Bibel. En 1926 le jeune Benno Landsberger publie un travail pionnier, Die Eigenbegrifflichkeit der babylonischen Welt, dans lequel il souhaite l'« autonomie conceptuelle » (traduction approximative du terme Eigenbegrifflichkeit) des études assyriologiques : il y « met fin au soi-disant « pan-babylonisme », tout en remettant en cause l'application parfois téméraire des concepts de l'Ancien Testament aux phénomènes religieux de la Mésopotamie. Il montra comment appréhender de manière méthodologiquement rigoureuse les modes de pensée et les valeurs propres à la culture mésopotamienne » (J. Renger)[206]. A. T. Olmstead publie en 1923 une synthèse sur l'empire assyrien dans laquelle il souhaite étudier les Assyriens pour eux-mêmes, tout en les analysant sous le prisme de son temps, en mettant en parallèle les atrocités qu'ils décrivent dans les textes officiels avec celles vécues durant la Première guerre mondiale, ce qui renvoie à la question des liens entre les interprétations des historiens et la vie politique et militaire de leur temps[207].

Les assyriologues et le contexte politique des années 1930[modifier | modifier le code]

À partir de 1933 l'assyriologie allemande est prise dans la tourmente qui suit la mise en place de la dictature d'Hitler, qui entraîne une véritable saignée parmi ses rangs[208]. Parmi les principales figures démises de leurs fonctions académiques et quittant le pays à cette période, essentiellement en raison de leurs origines juives, se trouvent Landsberger, Güterbock, Kraus, Neugebauer, Oppenheim, Herzfeld, et Götze (ce dernier en raison de ses positions politiques). Les trois premiers trouvent refuge à Istanbul, où ils participent à la constitution des études sur le Proche-Orient ancien dans ce pays qui, en plus de comprendre les ruines de l'empire hittite, dispose de milliers de tablettes et objets mis au jour en Mésopotamie lors de la période ottomane. Les autres se réfugient aux États-Unis où ils ont également un impact majeur sur les études assyriologiques[209]. Quant à ceux qui restent (Frank, Meissner, Ungnad, Unger, von Soden, etc.), ils semblent souvent avoir adhéré au moins en partie à l'idéologie nazie. Un cas bien étudié est celui de Wolfram von Soden[210], qui considère dans un ouvrage sur l'empire assyrien (Der Aufstieg des Assyrerreichs als geschichtliches Problem, 1937) que celui-ci doit son essor à l'intégration d'éléments aryens, ce qui reflète une adhésion aux schémas de pensée promus par l'idéologie nazie, certes pas totale puisqu'elle ne ressort pas de ses autres travaux. Les chercheurs qui sont des Nazis convaincus avaient plutôt tendance à passer sous silence les civilisations sémitiques telles que les Assyriens[211]. L'emphase semble avoir été mise sur les études sur les Hittites, en raison du caractère indo-européen de ce peuple[212].

Ces années sont marquées par des discussions sur les « races » antiques, vues comme un facteur cardinal dans l'organisation et l'évolution de ces sociétés, ce qui n'est pas spécifique à l'Allemagne, loin de là. Dans ce contexte Thorkild Jacobsen, un jeune assyriologue danois implanté aux Etats-Unis, publie un article dans lequel il bat en brèche ces conceptions, autour de la critique du supposé conflit entre Sumériens et Akkadiens (« The Assumed Conflict between Sumerians and Semites in Early Mesopotamian History », 1939). En 1943, il publie un autre article d'une grande importance, dans lequel il propose l'existence d'une « démocratie primitive » aux débuts des temps sumériens (« Primitive Democracy in Ancient Mesopotamia », 1943), ce qui peut être vu selon Renger comme une marque d'adhésion à ce système politique[213]. En URSS, les études assyriologiques soviétiques se constituent dans les années 1930 autour de Vassili Struve, sous le prisme des approches historiques staliniennes[213].

Assyriologie et études sur le Proche-Orient ancien depuis 1945[modifier | modifier le code]

Les fouilles de la seconde moitié du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Après 1945, les chantiers interrompus avant la guerre peuvent rouvrir. Le contexte politique a changé puisque les mandats occidentaux sont finis, les institutions archéologiques nationales prenant le relais. L'archéologie se professionnalise durant cette période, une nouvelle génération se formant sur les chantiers du Proche-Orient, dont certains éléments dirigent ensuite des fouilles. Les méthodes s'améliorent considérablement, avec l'ouverture à la pluridisciplinarité, qui se voit surtout pour les chantiers des sites préhistoriques, l'emploi d'instruments plus perfectionnés, la pratique des prospections au sol, les progrès des études environnementales et de la cartographie, aussi l'intégration d'instruments analytiques issus de l'histoire culturelle et de l'anthropologie[214].

Les chantiers ouverts après 1945 sont généralement dans la continuité de la phase précédente. Les équipes irakiennes reprennent la fouille d'Eridu, les Allemands celle d'Uruk, les Français Mari, Ugarit et Suse. Les Anglais reviennent à Nimroud en 1949, les Américains à Nippur en 1948. D'autres chantiers sont ouverts. Dans le Nord de l'Irak, les Anglais fouillent Balawat et Tell Rimah. En 1988-90 les équipes irakiennes fouillent à leur tour Nimroud, et y découvrent les tombes de reines néo-assyriennes avec leurs trésors. Dans le sud de l'Irak les Américains puis les Anglais fouillent Abu Salabikh, les Allemands Isin, les Français Larsa, les Belges Tell ed-Der, les Autrichiens à Borsippa. Après 1990 ces chantiers de fouilles sont pour la plupart interrompus par la première guerre du Golfe. La Syrie prend de plus en plus d'importance, puisque dans le sillage des découvertes d'Ugarit et de Mari une nouveau site majeur est mis au jour, Tell Mardikh, l'antique Ebla, exhumé par des équipes italiennes dirigées par Paolo Matthiae à partir de 1968, qui révèle l'existence d'un royaume archaïque avec des milliers de tablettes écrites, alors qu'on pensait que cette région n'avait pas atteint ce degré de complexité. Bien d'autres chantiers sont ouverts en Syrie durant cette époque : Tell Brak, Tell Leilan, Tell Mozan, Tell Beydar, Tell Ashara, etc. Les fouilles de sauvetage sont une caractéristique des années 1970 : plusieurs barrages sont construits sur des cours d'eau de la région, menaçant l'engloutissement de sites archéologiques, ce qui motive la constitution de programmes de fouilles avec des équipes de plusieurs pays afin d'explorer les sites les plus significatifs repérés. De 1968 à 1975 la construction du barrage de Tabqa sur l'Euphrate syrien conduit à la découverte de plusieurs sites, tels que Tell Meskene, l'antique Emar, ville de l'âge du Bronze qui a livré plusieurs bâtiments et de nombreuses tablettes, ainsi que les « colonies » de la période d'Uruk (Habuba Kabira, Djebel Aruda). De 1978 à 1980 c'est le tour du bassin du Hamrin, dans la vallée de la Diyala en Irak oriental[215].

En Turquie l'exploration des sites de l'âge du Bronze se poursuit, surtout sous la direction d'équipes turques ou allemandes : en premier lieu Boğazköy et Kültepe, mais des sites provinciaux hittites sont également explorés : Maşat Höyük, Ortaköy, Kuşaklı, etc.

L'extension géographique de la recherche assyriologique[modifier | modifier le code]

  • expansion géo : Turquie, Irak (nationalismes), Belgique, Japon

Les évolutions des domaines de recherche[modifier | modifier le code]

Du point de vue des instruments de la recherche, les publications de projets antérieurs se poursuivent et de nouveaux voient le jour. En philologie, le projet du Chicago Assyrian Dictionary se concrétise sous la supervision d'Oppenheim, Güterbock, Landsberger, Gelb et Jacobsen, qui en font plus qu'un simple dictionnaire, car en resituant les termes dans leur contexte il permet aussi des entrées sur la culture et les concepts de la Mésopotamie antique. Ce travail collectif est publié de 1956 à 2005. De son côté von Soden publie entre 1954 et 1981 un dictionnaire de l'akkadien en trois volumes, Akkadisches Handwörterbuch (AHw), plus concis, qui est un autre outil employé couramment. Ce même chercheur publie en 1948 un syllabaire akkadien (Das akkadische syllabar) et en 1952 une grammaire de référence de cette langue, Grundriss der Akkadischen Grammatik (GAG). Les autres manuels standards du cunéiforme sont produits par René Labat (Manuel d'épigraphie akkadienne (Signes, Syllabaires, Idéogrammes), 1948) et Rykle Borger (Assyrisch-babylonische Zeichenliste, 1981). Il n'y a en revanche pas de projet de dictionnaire sumérien pendant longtemps, l'outil lexicographique employé pour cette langue étant la série des Materials for the Sumerian Lexicon éditée par Landsberger et Civil à partir de 1938. En 1984 est finalement initié le projet du Sumerian Dictionary de l'Université de Pennsylvanie (PSD), par Ä. Sjöberg puis S. Tinney, dont la publication s'effectue finalement en ligne[216],[217]. La connaissance de la langue sumérienne progresse également au fur et à mesure que sont publiés des textes et que l'on discute sur le vocabulaire et les principes grammaticaux, avec les travaux d'A. Falkenstein sur la langue de l'époque de Gudea (Grammatik der Spräche des Gudea von Lagasch, 1949-50), puis ceux de divers chercheurs dont Jacobsen et Kramer[218], jusqu'à la publication de synthèses grammaticales renouvelant les savoirs (M.-L. Thomsen, The Sumerian language, 1984 ; D. O. Edzard, Sumerian Grammar, 2003).

L'assyriologie et les études sur le Proche-Orient ancien gagnent aussi en cohérence avec la création de congrès internationaux de chercheurs, en premier lieu les Rencontres Assyriologiques Internationales (RAI) créées en 1948 par des universitaires français et belges. Elles se tiennent lieu chaque année, voient le déroulement de conférences, avec un sujet principal, et donnent lieu à des publications. En 1974 les chercheurs du bloc communiste mettent en place des conférences moins régulières, Šulmu (« Paix » en akkadien), auxquelles sont conviés des chercheurs du bloc occidental. Des congrès plus spécifiquement dédiés aux recherches archéologiques sont créés en 1998 (International Congress on the Archaeology of the Ancient Near East, ICAANE)[219],[220].

De nouvelles revues voient le jour, à l'image du Journal of Cuneiform Studies (JCS) lancé en 1947 par les American Schools of Oriental Research. Les années 1970-80 voient la naissance et la concrétisation de projets d'éditions de textes cunéiformes dans des ensembles cohérents : une édition des textes archaïques d'Uruk (Archaische Texte aus Uruk, ATU), donc les plus anciens écrits connus provenant de Mésopotamie, initiée par Falkenstein dès 1965 mais concrétisée à partir de 1982 par H. Nissen, R. Englund et P. Damerow, ce qui se traduit par de grandes avancées dans la connaissance des débuts de l'écriture ; l'Université de Toronto met en place une série d'éditions des inscriptions royales mésopotamiennes, regroupées par périodes (Royal Inscriptions of Mesopotamia, RIM, publiées depuis 1987) ; l'Université d'Helsinki, sous la direction de S. Parpola, lance un ensemble d'éditions des textes provenant des capitales de l'empire néo-assyrien, en premier lieu les archives royales (State Archive of Assyria, SAA), avec des journaux et collections d'études sur cette même période[221].

De fait le travail d'édition de textes cunéiformes, à savoir l'approche philologique de l'assyriologie, reste fondamental, de nombreux textes dégagés depuis longtemps n'ayant jamais fait l'objet d'une publication, ou alors de publications peu adaptées aux conditions de la recherche historique moderne. En effet pendant longtemps le travail d'édition a été mené de façon non coordonnée, et comme il s'agissait avant tout de donner accès aux sources, il se contentait souvent de la reproduction des tablettes (autographie), sans transcription ni traduction, et a fortiori sans analyse historique[222],[223], et aux période récentes les choix vont de la traduction sans appareil critique développé à un travail poussé d'analyse et de commentaire[224]. La série des Archives Royales de Mari (ARM) a ainsi fait le choix de regrouper les éditions de textes par thème, pour renforcer leur intérêt historique[225]. Progressivement s'est aussi développée l'habitude de publier les textes en fonction de leur origine, en identifiant leur contexte de trouvaille si possible et en les regroupant dans une même édition même s'ils sont entreposés dans plusieurs collections (publiques ou privées). Dans ce contexte la réflexion sur l'archive antique devient de plus en plus importante[226],[227].

D'un point de vue méthodologique, cela rejoint un autre sujet important des études sur le Proche-Orient ancien : le lien entre les assyriologues, historiens-philologues travaillant sur les textes, et les archéologues (et historiens de l'art) travaillant sur les autres vestiges matériels. Le lien est toujours existant, puisque le matériel épigraphique exploité par les premiers provient exclusivement de fouilles (régulières ou clandestines). Mais les archéologues ont souvent considéré que les assyriologues voyaient leur travail avec un certain mépris[228], ou du moins une condescendance qui subordonnait les sources non-écrites aux sources écrites, et qui faisait que les travaux des assyriologues se préoccupent généralement peu des sources autres qu'écrites. Progressivement des ponts ont été établis entre les deux, notamment à l'initiative de Th. Jacobsen et des quelques chercheurs qui combinent expérience épigraphique et archéologique (J. N. Postgate en particulier), alors que la diversification des méthodes archéologiques (notamment l'essor des prospections, des analyses culturelles et anthropologiques) facilite la communication entre disciplines historiques. À partir des années 1970-1980 paraissent des travaux d'étude des textes qui prennent plus en compte leur contexte de découverte, ou établissent des relations entre textes, architecture, images et objets exhumés lors de fouilles, ce qui conduit à des synthèses historiques en mesure de mobiliser tout type de source pour reconstituer le passé antique (travaux de J. N. Postgate, M. Liverani, D. Potts)[229].

Les objet d'études des travaux des assyriologues et spécialistes du Proche-Orient ancien se stabilisent quelque peu : depuis la seule Assyrie des pionniers, la découverte des autres composantes de la Mésopotamie antique avaient donné naissance à la notion de « civilisation assyro-babylonienne », ou de « civilisation mésopotamienne », qui s'est imposée à partir des années 1930[230]. Mais ce cadre s'est retrouvé dépassé par la découverte de tablettes cunéiformes au-delà des limites de la Mésopotamie antique, en Susiane, en Syrie, en Anatolie, avant tout. S'est donc aussi imposée la notion de Proche-Orient ancien, dont la Mésopotamie est un pôle majeur, mais une composante parmi d'autres ; en sachant qu'on y inclut couramment des régions n'ayant pas, ou très peu, pratiqué l'écriture cunéiforme, et parfois l'Égypte antique, pour en faire une sorte de regroupement des civilisations à l'origine des civilisations « occidentales »[231]. D'autres encore vont préférer « Asie du sud-ouest », pour éviter d'employer le terme connoté d'« Orient »[232]. Ces considérations renvoient en effet aux débats, inscrits dans un contexte postcolonial, liés à l'« orientalisme », émergeant dans le sillage des travaux d'Edward Said (Orientalism, 1978), à savoir la construction d'un « Orient » fantasmé à l'époque coloniale, notamment lors des découvertes des civilisations mésopotamiennes, dans un contexte de mise en place d'une domination économique et politique de la région par les puissances européennes occidentales, et d'appropriation du passé de ces régions par les chercheurs occidentaux, alors que les populations locales étaient à l'écart. Ces critiques ont a minima suscité une réflexion sur les motivations et concepts des recherches[233]. En assyriologie cela se voit par exemple dans la question de savoir si employer le terme de « harem » dans un contexte mésopotamien antique est le reflet trompeur d'un « Orient » immuable produit par l'imaginaire des chercheurs[234] ou bien une manière appropriée de désigner une réalité antique suffisamment proche de la réalité moderne[235].

Pour ce qui concerne les axes de recherche historiques, ils restent dominés par les problématiques chronologiques, et plus largement l'histoire événementielle[236]. Celle-ci a certes peu les faveurs des historiens depuis les travaux de l'École des Annales, mais pour le Proche-Orient ancien la reconstitution des événements reste une problématique cruciale, et la chronologie absolue n'est pas établie avec précision pour une majeure partie de l'histoire mésopotamienne (en gros avant 1000 av. J.-C.). La « chronologie moyenne », établie dans les années 1960-70, est la plus employée, mais elle reste discutée, et contestée par d'autres chronologies alternatives, notamment des chronologies basse ou ultra-basse qui réduisent l'écart chronologique[237].

À côté de cela, les études sur l'histoire économique, sociale et culturelle sont restée en retrait en dépit de l'intérêt présenté par les sources cunéiformes administratives, juridiques, savantes et épistolaires, pour ces sujets[238]. En 1960, Oppenheim appelait à une orientation de la discipline vers l'anthropologie, et la pluridisciplinarité pour éclairer les textes qu'un historien-philologue n'était pas formé pour analyser convenablement (en histoire des sciences), et plus largement à mieux analyser le contexte de production des écrits étudiés, à se placer du point de vue antique plutôt que moderne[239]. Puis il publiait quelques années plus tard une synthèse sur la civilisation mésopotamienne qui a fait date par son approche mettant au second plan les questions événementielles[240].

L'histoire économique et sociale, qui connaît généralement un essor dans le contexte de l'après-1945 et surtout après 1960, s'est considérablement développée en assyriologie grâce à l'apport des dizaines de milliers de tablettes économiques et juridiques, en puisant d'ailleurs dans le développement de l'histoire du droit en assyriologie. Les questions de constitution des dossiers et de reconstitution des archives antiques sont primordiales dans ces domaines[241]. Du point de vue conceptuel, les études sont marquées par l'inspiration wébérienne (Weber ne s'étant personnellement pas beaucoup penché sur le cas de la Mésopotamie antique), la (vaine) tentative de transposer la notion de féodalisme, et diverses études dérivées du marxisme, en URSS où Igor Diakonoff s'écarte progressivement des théories de Struve pour tracer une voie plus originale, aux États-Unis avec Karl August Wittfogel (Oriental Despotism, 1957) qui part du concept de « mode de production asiatique » et de celui des « despotismes orientaux » pour développer la thèse de l'« État hydraulique », qui sert une critique des systèmes totalitaires. Comme pour les autres périodes de l'histoire pré-moderne, l'histoire économique de la Mésopotamie antique est traversée par des débats entre « modernistes » et « primitivistes », ou plutôt « formalistes » et « substantivistes », c'est-à-dire entre ceux qui estiment que l'économie antique peut s'étudier avec les instruments de l'analyse économique néo-classique, et ceux qui pensent, à la suite de Karl Polanyi, qu'elle se distingue trop des économies modernes pour que cela soit possible, et qu'il faut mobiliser d'autres concepts, plutôt issus de l'anthropologie[242],[243].

En lien avec les problématiques sociales et culturelles, l'histoire des femmes/du genre s'implante progressivement dans les études assyriologiques durant les dernières décennies du XXe siècle[244]. Trois vagues successives peuvent être distinguées[245] : d'abord une prise en compte de la femme en tant qu'objet historique, en lien avec l'émergence des questions féministes, qui se voit par la tenue en 1986 d'une Rencontre Assyriologique Internationale intitulée « La femme dans le Proche-Orient antique » ; puis, dans le contexte de l'émergence des études sur le genre, une évolution vers les questions de construction de genre, et de la subordination des femmes aux hommes, qui se voit lors d'une autre Rencontre Assyriologique, en 2001, « Sex and Gender in the Ancient Near East », et la création d'un éphémère périodique intitulé NIN: Journal of Gender Studies in Antiquity, quatre volumes de 2000 à 2003) ; une troisième vague, en lien avec les approches postmodernes et postcoloniales, adopte une approche moins binaire, et reste peu développée dans le domaine de l'assyriologie, bien que parmi les approches récentes se trouvent des études sur le corps et le genre, les ambiguïtés de genre, la masculinité[246].

Quant à l'axe majeur des débuts de l'assyriologie, à savoir les questionnements sur les rapports entre la documentation cunéiforme et la Bible, il a souvent été marginalisé par les assyriologues qui s'en sont désintéressés. Mais, ainsi que le remarquait P. Garelli en 1964, le lien ne peut être rompu, tellement les études assyriologiques ont à apporter aux études bibliques[247]. En effet, la Bible se rappelle régulièrement aux études sur les textes cunéiformes, comme au moment où sont découvertes les tablettes d'Ebla, et qu'elles attirent l'attention des milieux biblistes et du public intéressé par ce sujet (surtout aux États-Unis), par le fait qu'elle contiendrait des parallèles avec la Bible (on a notamment cru y trouver le nom d'Abraham). Se sont développées des approches exagérant les ressemblances, d'autres les rejetant ou les ignorant, alors qu'entre les deux des spécialistes optent pour une approche qu'ils veulent pondérée, contextualisée, en voyant les civilisations du Proche-Orient ancien comme l'« environnement » culturel et littéraire dans lequel émerge la Bible hébraïque. En l'état actuel des choses les études sur les textes cunéiformes mésopotamiens et, plus encore, syriens (notamment ceux d'Ugarit) sont régulièrement mobilisées par les spécialistes de l'Israël antique pour éclairer le contexte historique et culturel de la région à l'âge du Fer. En témoignent les diverses éditions de textes des civilisations du Proche-Orient ancien, avec la contribution de spécialistes éminents, vues comme une manière d'éclairer le contexte des textes bibliques (J. B. Pritchard, Ancient Near Eastern Texts Relating to the Old Testament,1950 pour la première édition, W. W. Hallo, The Context of Scripture, 2003). Les assyriologues sont donc souvent sollicités pour populariser leurs découvertes auprès d'un public plutôt intéressé par les thématiques liées à la Bible[248].

  • Sumer, sumérien, Archaic Bookeeping, Algaze
  • Ebla, Mari, Ugarit, Hittites, Hourrites, Elamite, etc.

La fin du XXe siècle a vu le champ de la recherche évoluer de façon notable depuis les programmes proposés par Oppenheim et Garelli. En 1997[249] puis en 1999[250] Marc van de Mieroop propose une mise au point développée sur certaines tendances et méthodes de l'assyriologie à ce moment, qui a suscité divers commentaires[251].

  • dvpt nlles tendances :
  • rapports avec Bible : Garelli ; Chavalas 2003 / Snell 2007 Ebla, analyses croisées // Pritchard et Context of Scripture

Les Anciens et les Modernes[modifier | modifier le code]

Quand il s'agit de synthétiser et de vulgariser les informations accumulées sur les civilisations mésopotamiennes, après avoir passé la période d'autonomisation par rapport aux études bibliques, les postures oscillent entre la mise en avant d'un monde des origines de la civilisation occidentale, et le dépaysement causé par l'approche de ces civilisations disparues depuis longtemps et la nécessité de pénétrer des mentalités très différentes des nôtres[252].

S. N. Kramer fait dans son Histoire commence à Sumer, un des rares succès de librairie concernant la Mésopotamie antique, divers essais qui ont pour « seul point commun (...) (d'avoir) trait à de véritables « débuts » de l'histoire humaine ; ils sont, par conséquent, d'une grande importance pour l'histoire des idées et pour l'étude des origines de la civilisation » (ce qui comprend pêle-mêle les premières écoles, le premier « blouson noir », la première réduction d'impôts, la première cosmologie, le premier chant d'amour, etc.), avant d'ajouter qu'il vise plus largement « à reconstituer un ensemble des réalisations spirituelles et culturelles mises en œuvre par la civilisation la plus ancienne et l'une des plus fécondes de l'histoire[253]. »

J. Bottéro déclare à plusieurs reprises que les tablettes mésopotamiennes sont « nos (i.e. les Occidentaux) premiers papiers de famille » et qu'en les étudiant « nous y pouvons reconnaître assez nettement, de loin et en dépit des dissimilitudes, l'état le plus archaïque de notre culture : la lointaine naissance de notre Occident[254]. »

A. L. Oppenheim a en revanche insisté sur le fait qu'il ne faut pas se laisser guider par son propre système de valeur et les préférences culturelles modernes, mais plutôt à chercher à pénétrer ceux des Anciens et le sens qu'ils donnaient à leurs textes[255]. Il plaide alors pour le développement d'une approche anthropologique, avant de produire une synthèse qui a fait date sur les phases récentes de la Mésopotamie antique[256].

Th. Jacobsen, dans sa synthèse sur la mythologie mésopotamienne parue en 1976, Treasures of Darkness, développe également une approche insistant sur l'altérité de la pensée mésopotamienne antique et la nécessité de reconstituer ses contextes propres, pour « recréer le monde des anciens (qui) était, comme toutes les cultures, un système autonome de significations délicatement interdépendantes dans lequel chaque partie était dépendante de toutes les autres parties et n'avait finalement de sens que dans le contexte total de signification du système auquel elle appartenait[257]. »

Assyriologie et études sur le Proche-Orient ancien au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Certains chercheurs ont dressé des états des lieux des recherches dans certains domaines des études assyriologiques, et dégagé plusieurs tendances récentes des premières décennies du XXIe siècle. Sont repris ici quelques exemple qui ont fait l'objet de publications.

La donnée majeure concernant le début du XXIe siècle est la situation politique des pays où se trouvent les sites archéologiques : l'Irak connaît la première guerre du Golfe en 1991, puis la seconde guerre du Golfe en 2003, interrompant l'essentiel des activités archéologiques pendant une vingtaine d'années ; la Syrie, qui est le pays le plus fouillé durant cette même période, connaît une guerre civile à partir de 2011, qui y interrompt les fouilles. Ces conflits créent une instabilité forte dans les régions concernées, qui donne un nouvel essor aux fouilles clandestines et au trafic d'antiquités. Une estimation conduite par E. Stone à partir d'images satellites de plusieurs zones du sud de l'Irak a déterminé que la majorité des sites observés supérieurs à 5 hectares a fait l'objet de fouilles illégales (repérées par les trous creusés à leur surface), et qu'une sélection était effectuée en fonction du potentiel des sites (ceux des périodes d'Ur III et paléo-babylonienne étant privilégiés pour leur potentiel de trouvaille de tablettes)[258]. De nombreux sites sont endommagés, y compris par la présence de troupes américaines et alliées (en particulier à Babylone), causant des dégâts et pertes d'informations archéologique d'une ampleur sans précédent[259]. À cela s'ajoutent les destructions de sites perpétrées par l’État islamique, qui vise plusieurs sites préislamiques (Nimroud, Palmyre, Hatra, etc.), en plus de pratiquer le trafic d'antiquités afin d'en tirer d'importants revenus. Pour prendre des exemples parmi d'autres, une statue contenant une inscription d'époque néo-assyrienne a été mises au jour illégalement à Tell Ajaja, puis détruite par la suite par l'État islamique[260] ; les fouilles clandestines entreprises, apparemment sous la supervision de la même organisation, ont exploré un palais jusqu'alors non fouillé à Ninive[261]. Les principaux sites syriens des zones concernées, tels qu'Ebla et Mari, sont ravagés avec des engins de chantier et des explosifs, causant des dégâts irrémédiables[262],[263].

Les musées sont également touchés, comme lors du pillage du Musée national d'Irak en 2003, et la destruction des images de celui de Mossoul par l’État islamique. Les spécialistes du Proche-Orient ancien ont été mobilisés pour dresser des inventaires des différents types de dégâts perpétrés en Irak.

L'essor du trafic d'antiquités a par ailleurs posé divers problèmes d'ordre légal et éthique lors de la mise en vente des objets[264] : plusieurs restitutions aux pays d'origine ont eu lieu, et les assyriologues sont partagés sur l'attitude à adopter devant des tablettes issues de fouilles illégales, le fait de les étudier étant critiqué car cela constitue un encouragement au trafic des antiquités[265]. La publication de tablettes issues de fouilles clandestines a par exemple conduit à une meilleure connaissance la période du milieu du IIe millénaire av. J.-C. en Babylonie, jusqu'alors mal connue.

Depuis le début des années 2010 les missions archéologiques reprennent dans les régions de l'Irak où les conditions de sécurité le permettent, d'abord au Kurdistan (Qasr Shemamok, Bash Tapa, , puis dans le sud où plusieurs sites majeurs font l'objet de nouvelles fouilles (Tello, Uruk, Larsa, Ur, etc.)[266],[267].

  • contexte : guerre en Irak, pillages, destructions, fouilles

https://bmcr.brynmawr.edu/2008/2008.01.24/

http://www.revue-circe.uvsq.fr/les-editions-critiques-dans-lhistoriographie-des-sciences-anciennes-le-cas-de-lhistoire-des-mathematiques-en-mesopotamie/Ṓ

https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/jah-2013-0006/html

https://www.eisenbrauns.org/books/titles/978-1-57506-770-4.html

  • fin CAD, RlA ; apport Internet, dvpt des outils Une tendance depuis la fin du XXe siècle est le développement des sites Internet conçus par des spécialistes des civilisations du Proche-Orient ancien. Un numéro spécial de la revue Orientalia paru en 2014 contient plusieurs mises au point sur les ressources Internet accessibles sur les différents champs de la recherche du Proche-Orient ancien. Pour s'en tenir à l'assyriologie au sens restreint, la mise au point de D. Charpin distingue plusieurs types de sites : http://oracc.museum.upenn.edu/ https://www.nino-leiden.nl/download/4337

https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/une-bibliotheque-numerique-des-textes-cuneiformes/

https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/apprendre-ordinateurs-dechiffrer-ecritures-cuneiformes/

  • vulgarisation : Handbook
  • histoire environnementale, histoire intellectuelle, histoire globale, rapports avec Antiquité classique ; histoire de l'assyriologie

Sources écrites[modifier | modifier le code]

  • distinction primaire / secondaire = sources archéologiques
  • caractéristiques générales
  • tripartition

Textes d'archives[modifier | modifier le code]

Les archives dans le Proche-Orient ancien : généralités[modifier | modifier le code]

Textes administratifs[modifier | modifier le code]

[268]

[269]

Textes juridiques[modifier | modifier le code]

[270]

  • vente esclave
  • procès Nuzi
  • vente terre Dur-Sharrukin

Lettres[modifier | modifier le code]

[271]

  • Kültepe
  • Amarna
  • Ninive

Inscriptions royales et textes commémoratifs[modifier | modifier le code]

B. Lafont, « Inscriptions royales », dans Joannès (dir.) 2001, p. 410-412 ; C. Michel, « Documents de fondation », dans Joannès (dir.) 2001, p. 245 ; Charpin 2008, p. 229-256.

Textes scolaires et savants[modifier | modifier le code]

Une catégorie aux contours flous[modifier | modifier le code]

[272]

Textes savants et rituels[modifier | modifier le code]

[273]

Textes « littéraires »[modifier | modifier le code]

[274]

BOT 53 : diffusion en plusieurs exemplaires

Textes scolaires[modifier | modifier le code]

Publication des textes cunéiformes[modifier | modifier le code]

L'édition des textes cunéiformes représente une part importante du travail des assyriologues, quoique certains aient tendance à la délaisser pour privilégier des démarches classiques d'un historien. Cela rejoint d'une manière générale le travail sur les sources épigraphiques tel qu'il est pratiqué pour les autres civilisations de l'Antiquité. Loin d'être neutre, ce travail suppose parfois un travail sur les sources brutes (regroupement de morceaux d'une même tablette ou de deux copies d'un même texte) et tout le temps une part d'interprétation, découlant du processus de transcription et de traduction des textes (ne serait-ce qu'au regard du vieil adage traduttore, traditore). Selon les mots de D. Charpin, « les documents ne sont pas donnés à l’assyriologue, ils sont lentement construits par lui. »

« Il faut donc poursuivre infatigablement le travail : la fouille d'abord, puisque c'est elle qui nous alimente, archéologues aussi bien que philologues ; mais aussi l'interrogatoire des pièces, d'une part, et le déchiffrement des textes, de l'autre ; et enfin cette synthèse historique du résultat des deux, qui seule peut nous restituer, même écornée, même imparfaite, une image totale de notre objet de recherche : le passé d'un vieux peuple admirable auquel nous devons infiniment plus que nous n'en avons conscience. »

« Prenons le cas le plus simple, le plus rare à vrai dire, où cet obstacle particulier est levé, où le texte complet de l’œuvre sumérienne a été restauré de façon satisfaisante. Il ne reste plus qu'à traduire le document ancien pour parvenir à sa signification essentielle. Mais c'est là chose plus facile à dire qu'à faire. Sans doute, la grammaire de la langue sumérienne, morte depuis si longtemps, est-elle maintenant assez bien connue, grâce aux études que lui ont consacrées plusieurs savants depuis un demi-siècle. Par contre le vocabulaire pose bien des problèmes, au point qu'il arrive plus d'une fois au malheureux sumérologue de tourner en rond. Très souvent, il ne parvient à deviner la signification d'un mot que d'après celle du contexte, laquelle peut dépendre à son tour du sens du mot en question, ce qui crée une situation plutôt déprimante. Cependant, en dépit des difficultés du texte et des perplexités du lexique, il est paru ces dernières années bon nombre de traductions auxquelles on peut faire crédit. »

  • philologie
  • fondamental selon beaucoup

Sélection et regroupement des textes[modifier | modifier le code]

À l'heure actuelle les assyriologues ne se contentent pas forcément d'éditer les tablettes de façon aléatoire selon leur lieu de trouvaille ou de dépôt, mais ils réfléchissent à la cohérence des groupes de textes qu'ils éditent. Plusieurs situations se présentent alors, liées à l'origine des textes, à leur localisation actuelle, et au projet de recherche.

https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/techniques-identifier-auteurs-textes-cuneiformes/#_ftn1

  • fouilles régulières
    • avec répertoriage
    • sans répertoriage : ex Sippar, Nippur
  • fouilles clandestines : ex Ur 3
  • dispersions des corpus : ex Nippur, Clay
  • fonctionnement archives : ex Assur, offrandes ; mais hors contexte, ex Uruk IV
  • cas des dispersions des archives, reconstitutions
  • reconstitutions de tablettes, collations = cf. intro Kramer

Dans le cas des textes savants, les copies d'un même texte peut avoir été trouvée en plusieurs endroits, ce qui permet la reconstitution d'une version composite (plus ou moins ardue selon les variations entre versions). S. N. Kramer a décrit ce travail, dans son approche traditionnelle (avant l'existence de numérisations de tablettes) :

« Toutefois, la réalisation de cette tâche n'est pas chose aisée. Elle exige et exigera les efforts conjugués de nombreux sumérologues pendant de longues années, surtout si l'on tient compte du fait que la plupart des tablettes d'argile ont été retirées du sol brisées, ébréchées ou décapées, de sorte qu'une faible partie seulement de leur contenu originel a subsisté sur chaque fragment. Heureusement les antiques « professeurs » sumériens et leurs disciples ont exécuté de nombreuses copies de chaque œuvre, ce qui compense dans une certaine mesure le dommage, les tablettes brisées ou lacunaires pouvant fréquemment être restaurées à partir de ces duplicata retrouvés eux aussi dans un état plus ou moins complet. Mais pour manier commodément ces « textes » complémentaires et en tirer profit, il est indispensable de recopier sur le papier tous les signes subsistant sur le document original. Ce qui oblige à transcrire à la main des centaines de tablettes et de fragments recouverts de caractères minuscules, travail fatigant, fastidieux, qui dévore un temps considérable. »

  • ventes tablettes
  • ex : Ur 3, Nippur, Clay,

https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/trafic-antiquites/

Déchiffrement et édition des textes[modifier | modifier le code]

  • étapes

https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/apprendre-ordinateurs-dechiffrer-ecritures-cuneiformes/ https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/une-bibliotheque-numerique-des-textes-cuneiformes/

  • diplomatique

Sources secondaires antiques[modifier | modifier le code]

  • Bottéro : sources limitées
  • Bible ; discussions
  • sources classiques ; discussions : cf. Hérodote, Jardins suspendus

Sources non écrites[modifier | modifier le code]

Même si l'assyriologie est fondamentalement présentée comme une discipline reposant sur l'étude des textes cunéiformes, elle ne peut se pratiquer sans une approche pluridisciplinaire qui intègre l'apport des travaux des historiens de l'art et des archéologues. Cela rejoint une tendance qui s'est développée d'une manière générale dans l'étude des civilisations antiques, avec l'apparition de la dénomination de « sciences de l'Antiquité », dans laquelle l'histoire et la philologie ne sont que des disciplines parmi d'autres[275].

Résultats des fouilles archéologiques[modifier | modifier le code]

Le fait qu'aucune source transmise sans interruption depuis l'Antiquité ne permette d'approcher de façon satisfaisante les civilisations du Proche-Orient ancien (à l'exception de l'Israël antique) donne un rôle incontournable à l'archéologie, puisque c'est par les fouilles que s'obtient la quasi-totalité de la documentation, écrite ou non.

L'archéologie du Proche-Orient ancien a longtemps accusé un certain retard par rapport à celle des autres régions du monde, tant du point de vue des méthodes de fouilles que des interprétations. Il en résulte que les résultats des fouilles anciennes sont souvent difficiles à interpréter, même s'ils peuvent faire l'objet de nouvelles analyses qui tentent de jeter un regard neuf sur leurs résultats. Les progrès se sont effectués pour beaucoup après la Seconde guerre mondiale. Depuis l'archéologie proche-orientale a intégré les méthodes archéologiques modernes, et les approches culturelles et anthropologiques. Il a cependant été relevé une tendance à privilégier les époques pré-historiques pour développer des études archéologiques sous un angle social, culturel et anthropologique, et moins pour les périodes historiques couvertes par les textes, comme si la présence de ceux-ci rendait moins utile une approche archéologique s'intéressant plus aux aspects sociaux.

  • "fournisseurs" de Bottéro
  • Civil Les limites de l'information textuelle

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1965_num_42_1_8483_t1_0157_0000_2

History and Archaeology in the Ancient Near East: 150 Years of a Difficult Relationship

[276]

[277]

Textual Archaeology of the Ancient Near East: Are We Doing It Wrong?

Images[modifier | modifier le code]

  • également rapports avec archéologie cf. Potts dans Gunter
  • sceaux-cylindres
  • stèles, kudurru
  • statuaire : Gudea
  • bas-reliefs NA : Russell Writing on the Wall

L'analyse historienne[modifier | modifier le code]

The Limits of Skepticism

Analyse et commentaires[modifier | modifier le code]

  • philologique
  • sur le fond

Synthèses et vulgarisation[modifier | modifier le code]

  • synthèses, vulgarisation
  • monographies etc.

https://scilogs.fr/breves-mesopotamiennes/encyclopedie-cultures-proche-orient-antique/

  • approches : "plus vieux papiers de famille", ou "autre" inatteignable ?

Thèmes de recherche[modifier | modifier le code]

  • chronologie et histoire
  • économie
  • religion
  • orientalisme
  • genre

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'assyriologie et la Bible[modifier | modifier le code]

Exemples de corpus de textes[modifier | modifier le code]

Ninive[modifier | modifier le code]

Girsu[modifier | modifier le code]

Nippur[modifier | modifier le code]

Uruk[modifier | modifier le code]

Kanesh[modifier | modifier le code]

Mari[modifier | modifier le code]

Ugarit[modifier | modifier le code]

Puzrish-Dagan[modifier | modifier le code]

Ebla[modifier | modifier le code]

Thèmes de recherche[modifier | modifier le code]

Chronologie[modifier | modifier le code]

Religion[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Genre[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Écriture et textes[modifier | modifier le code]

  • Béatrice André-Leickman (dir.) et Christiane Ziegler (dir.), Naissance de l'écriture : cunéiformes et hiéroglyphes, Paris, Réunion des Musées Nationaux, .
  • Brigitte Lion et Cécile Michel (dir.), Les écritures cunéiformes et leur déchiffrement, Paris, De Boccard, .
  • Dominique Charpin, Lire et écrire à Babylone, Paris, Presses Universitaires de France, .
  • (en) Irving Finkel et Jonathan Taylor, Cuneiform, Londres, The British Museum Press, . Traduction Olivier Lebleu, éditions Fedora, 2020.

Présentations de sources[modifier | modifier le code]

  • Dominique Charpin, Hammu-rabi de Babylone, Paris, Presses Universitaires de France, , p. 22-35
  • Dominique Charpin, « Histoire politique du Proche-Orient amorrite (2002-1595) », dans Dominique Charpin, Dietz-Otto Edzard et Marten Stol, Mesopotamien : die altbabylonische Zeit, Fribourg et Göttingen, Academic Press Fribourg ou Vandenhoeck & Ruprecht, , p. 39-56.
  • (en) Paul-Alain Beaulieu, A History of Babylon, 2200 BC - AD 75, Malden, Wiley-Blackwell, , p. 4-17
  • (en) Eckart Frahm, « The Neo‐Assyrian Period (ca. 1000–609 BCE) », dans Eckart Frahm (dir.), A Companion to Assyria, Malden, , p. 162-165

SCEAUX[modifier | modifier le code]

Origines et développement[modifier | modifier le code]

Usages[modifier | modifier le code]

Fonction administrative[modifier | modifier le code]

  • sceaux royaux ; cf. Charpin CR kudurru

Fonction juridique[modifier | modifier le code]

Fonction protectrice et religieuse[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Thèmes généraux[modifier | modifier le code]

Par période et région[modifier | modifier le code]

Période d'Uruk[modifier | modifier le code]

Période proto-élamite[modifier | modifier le code]

Dynasties archaïques[modifier | modifier le code]

Empire d'Akkad[modifier | modifier le code]

Troisième dynastie d'Ur[modifier | modifier le code]

Période paléo-babylonienne[modifier | modifier le code]

Période paléo-assyrienne[modifier | modifier le code]

Mittani[modifier | modifier le code]

Empire hittite[modifier | modifier le code]

Levant du Bronze récent[modifier | modifier le code]

Période médio-babylonienne[modifier | modifier le code]

Période médio-assyrienne[modifier | modifier le code]

Période néo-assyrienne[modifier | modifier le code]

Période néo-babylonienne[modifier | modifier le code]

Période perse achéménide[modifier | modifier le code]

VILLES[modifier | modifier le code]

Définitions et concepts[modifier | modifier le code]

La distinction entre villes et villages est complexe à tracer en Mésopotamie, car le critère de la taille ne suffit pas forcément, de petits sites pouvant avoir les caractéristiques fonctionnelles d'une ville (siège d'une administration, temple, murailles), et que les Anciens mésopotamiens eux-mêmes désignaient toutes les agglomérations (que l'on dénommerait villes, villages, bourgs suivant des critères modernes) de la même manière, uru en sumérien et ālu(m) en akkadien[278].

Les premières villes[modifier | modifier le code]

L'apparition des villes[modifier | modifier le code]

La fin de la période préhistorique de la Mésopotamie voit le développement d'agglomérations qui ont une taille de plus en plus importante, et des fonctions sociales spécifiques, qui les différencient progressivement des villages, surtout parce qu'elles sont des centres de pouvoir[279]. Si le sud mésopotamien a longtemps été vu comme pionnier dans ce phénomène, les études récentes ont nuancé cette impression en mettant en avant l'émergence d'agglomérations importantes concomitamment dans les deux régions. Ce phénomène s'accélère en particulier au IVe millénaire av. J.-C., pour la fin duquel on s'autorise à employer le terme de « ville » afin de désigner les plus grandes agglomérations, en premier lieu Uruk. Avant cela s'étaient développés des centres appelés « proto-urbains » (correspondant au stade de la « chefferie ») présentant déjà une architecture monumentale (Tepe Gawra, Tell Brak, Eridu). Il est en tout cas évident que les Mésopotamiens ont dès la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. une idée d'un modèle urbain associant résidences et monuments encadrées par une muraille et séparés par des voies de circulation hiérarchisées, qu'ils sont en mesure d'employer pour planifier la construction des colonies du Moyen-Euphrate (Habuba Kabira, Djebel Aruda), qui constituent les meilleures sources pour étudier les débuts de l'urbanisme.

Les causes du phénomène[modifier | modifier le code]

Les modèles explicatifs lient chacun à leur manière la croissance des agglomérations accompagne l'émergence des institutions sociales de plus en plus intégratrices de l'époque (l’« État ») : l'accent peut être mis sur le fait que le développement de l'administration centralise la production et la circulation des ressources dans les agglomérations, qu'elles dérivent d'une compétition pour l'appropriation des ressources, ou de l'accroissement des inégalités sociales[280].

Selon une reconstitution proposée par J. Ur, les nouvelles sociétés auraient d'ailleurs émergé par l'extension de certaines maisonnées sous l'action de leurs chefs, guidés par plusieurs motivations possibles (subsistance, expansion, prestige, etc.), conduisant à l'intégration par celle-ci des différents groupes constituant la société (notamment les réseaux de parentés, comme les lignages). La différence entre les sociétés « urbaines » et celles qui les précèdent serait alors plutôt une affaire de degré que de nature, parce que les changements ne feraient pas table rase du passé[281].

La consolidation d'un monde urbain[modifier | modifier le code]

Assez rapidement après le développement des premières agglomérations urbaines, dès le début du IIIe millénaire av. J.-C., celles-ci tendent à concentrer la majeure partie de l'espace habité de la Basse Mésopotamie, puisque selon les prospections menées autour de Nippur indiquent que plus de 70 % de l'habitat est occupé par des agglomérations de 10 hectares ou plus (seuil qui constitue faute de mieux la mesure de ce qu'est une ville dans ces études). Les métropoles sont bien plus vastes : Uruk occupe alors 400 hectares, Kish environ 60[282]. Durant les siècles suivants ce « taux d'urbanisation » des régions méridionales diminue jusqu'à un peu plus de 50 % à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. et au début du IIe millénaire av. J.-C.[283]. Durant les derniers temps de l'époque paléo-babylonienne, à compter du XVIIIe siècle av. J.-C., tandis que celles situées plus au nord prospèrent (Babylone, Sippar), les villes de l'extrême sud sont progressivement désertées, d'abord autour d'Ur et Uruk, puis d'Isin et de Nippur, pour des raisons mal comprises (des changements de cours fluviaux semblent partiellement en cause) ; elles sont repeuplées à l'époque kassite, à partir du XVe siècle av. J.-C.[284]. Les variations de l'espace urbain en Haute Mésopotamie aux mêmes époques semblent plus marquées par un aspect cyclique, au moins sur la période 4400-2000 av. J.-C. ; les villes semblent avoir des capacités de croissance plus limitées que dans le sud en raison notamment du contexte écologique (relief plus élevé, vallées encaissées, réseau fluvial peu dense) qui limite plus les possibilités de transport fluvial et l'extension de leur arrière-pays. Les agglomérations les plus importantes du début du IIIe millénaire av. J.-C. approchent ou dépassent la centaine d'hectares (Tell Leilan, Mari). Avec l'émergence d'entités politiques plus puissantes, centralisées et hiérarchisées au IIe millénaire av. J.-C., jusqu'à l'émergence du royaume assyrien, l'urbanisme du nord atteint un stade de maturité[285].

Réseaux urbains et peuplement[modifier | modifier le code]

Basse Mésopotamie[modifier | modifier le code]

Haute Mésopotamie[modifier | modifier le code]

Évolutions[modifier | modifier le code]

Fondations[modifier | modifier le code]

Cycles[modifier | modifier le code]

Mégapoles : Ninive et Babylone[modifier | modifier le code]

Pouvoirs et société urbains[modifier | modifier le code]

L'organisation politique et sociale des cités mésopotamiennes est difficile à saisir en l'absence de sources explicites. On voit cependant le pouvoir s'exercer dans l'espace urbain à plusieurs niveaux.

À la base de la société urbaine se trouve la famille, qui est sans doute généralement nucléaire, avec un ou plusieurs esclaves voire d'autres membres de la famille. Chaque cellule familiale est dominée par un chef (un homme), qui exerce l'autorité patriarcale. La coutume mésopotamienne lui donne une grande autorité sur les membres de sa famille, et c'est lui qui dirige les affaires de sa maisonnée, qui peut fonctionner comme une unité économique.

Au niveau de la cité, le pouvoir est détenu par plusieurs personnages ou groupes. Quand des magistrats urbains apparaissent dans les textes, il est souvent difficile de déterminer leur fonction. Le plus couramment mentionné est celui que l'on appelle le "maire", rabiānu(m) ou hazannu(m), ce dernier terme s'imposant à partir de la seconde moitié du IIe millénaire. Ils peuvent être plus d'un par ville, et parfois les deux fonctions cohabitent. Il s'agit d'une fonction très contrôlée par le pouvoir royal, qui doit entériner sa nomination ou bien le nomme directement. Elle est limitée dans le temps, mais on ne connaît jamais la durée prévue. Le "maire" joue le rôle d'intermédiaire entre le pouvoir central et les citadins ; il semble que sa fonction dépasse souvent les seules limites géographiques de la ville. On en voit chargés de lever les taxes (à Harradum), de contrôler les gens de passage sur son territoire, de restaurer des fortins (Nuzi), et il semble qu'ils soient responsables des crimes et vols commis sur leur territoire. Ils occupent une place éminente dans la société urbaine, et sont de toute manière issus du groupe des élites, et à ce titre apparaissent souvent comme témoins dans des actes juridiques.

Le gouvernement urbain est également assuré par des assemblées (sumérien UKKIN, akkadien puhru(m)), qui ont une fonction juridique, et jouent aussi un rôle de représentation de la communauté devant le pouvoir royal. Elles semblent constituées d'"Anciens" (AB.BA, šibūtu(m)), sans doute les chefs des familles les plus renommées de la ville. Certaines villes ont été gouvernées par des assemblées disposant d'un pouvoir particulièrement important : les cités marchandes d'Assur à l'époque paléo-assyrienne, et Emar (en Syrie) à la même période.

Au niveau inférieur existent des autorités ayant des prérogatives plus limitées. Des communautés de métier sont attestées, notamment pour les marchands d'Assur vus plus haut, et Sippar, Larsa et Ur à l'époque paléo-babylonienne. Ils sont organisés autour de leur quartier d'affaires, le kārum, et chapeautés par le "chef des marchands" (wakil tamkarim), agent du pouvoir royal servant d'intermédiaire avec les marchands. Les métiers artisanaux sont vraisemblablement organisés d'une manière similaire, quand ils sont groupés dans un même quartier (ce qui est attesté par l'archéologie). À l'époque néo-babylonienne, les temples sont dirigés par une assemblée (kiništu). Ces assemblées ont des compétences d'ordre judiciaire et administratif, limitées aux affaires internes de la communauté.

Il faut également signaler le cas des "quartiers" (babtu(m)), qui apparaissent dans des textes, notamment le Code de Hammurabi, où il est dit qu'ils doivent servir dans les témoignages sur des affaires de divorce pour adultère, ou pour prévenir des personnes ayant des animaux potentiellement dangereux. Il s'agit donc d'une instance de contrôle social au niveau de la communauté de voisinage. Il existait probablement des assemblées à ce niveau-là.

Au niveau supérieur du pouvoir se trouve le roi. Celui-ci siège dans des palais urbains, et est donc directement présent dans les villes capitales. Il délègue également son pouvoir à des gouverneurs provinciaux, qui ont eux aussi leurs palais dans des villes (fouillés à Lagash, Nuzi, Til Barsip). M. van de Mieroop a émis l'hypothèse selon laquelle le pouvoir de plus en plus grand pris par le roi au cours de l'histoire mésopotamienne aurait abouti à son éloignement du niveau urbain, et aurait donc laissé plus d'autonomies aux pouvoirs urbains. Il ne faut cependant pas occulter le fait que les gouverneurs provinciaux agissent en tant que représentants du roi, et sont très présents aux périodes tardives.

Enfin, la ville est un lieu de contre-pouvoir. Les textes mésopotamiens nous rapportent de nombreuses révoltes menées par des cités contre le pouvoir central, depuis celle qui voit de nombreuses villes du sud mésopotamien se révolter contre Naram-Sin d'Akkad. Ces révoltes peuvent être motivées par un désir d'indépendance, et elles viennent généralement après une conquête. C'est le cas des nombreux soulèvements de villes de Babylonie aux VIIIe – VIIe siècles contre le pouvoir assyrien, qui tente de les amadouer par des octrois de franchises (exemptions de taxes, corvées). Les luttes peuvent venir également de rivalités de pouvoir, et dans le cadre urbain on agit par des révolutions de palais, comme celle qui aboutit au meurtre de Sennacherib dans le temple de Nabû à Ninive. Les villes sont propices aux coups d'État, et le Code de Hammurabi prend des mesures pour assurer la surveillance des cabarets, qui semblent être des lieux d'intrigues. Très peu de cas d'émeutes populaires sont attestés. On en trouve sous un jour très négatif dans le récit mythologique de l'Épopée d'Erra. Les ressorts exacts des révoltes (qui choisit quel camp rallier, quel rôle jouent les basses couches de la population urbaine) apparaissent souvent difficilement, parce qu'ils sont rarement explicités dans les textes, ou alors sous un jour biaisé. Ainsi Nabonide rapporte que des villes l'ont pris en aversion après une campagne de propagande menée contre lui par des prêtres, qu'il avait lésés.

En cas de conflits, les villes peuvent subir des sièges. La famine frappe souvent la ville assiégée, ou celle qui est coupée de ses voies d'approvisionnement par l'insécurité ambiante. Les réactions à des famines difficiles peuvent aller jusqu'à la vente de personnes libres comme esclaves pour se faire entretenir par des notables, voire jusqu'au cannibalisme attesté lors d'un siège de Nippur à l'époque néo-assyrienne. Quand elles sont prises, les villes subissent une répression très dure, allant jusqu'à la destruction quasi totale (souvent exagérée par les inscriptions royales pour des besoins de glorification), et la déportation d'une partie de la population survivante.

Urbanisme et espaces urbains[modifier | modifier le code]

  • caractéristique de l'urbanité : différenciation et coexistence
  • composantes

Matériaux[modifier | modifier le code]

  • villes d'argile / tells

Murailles et portes[modifier | modifier le code]

The City Gate in Ancient Israel and Her Neighbors: The Form, Function, and Symbolism of the Civic Forum in the Southern Levant (brill)

Rues[modifier | modifier le code]

Drainage et égouts[modifier | modifier le code]

George sewers

https://journals.openedition.org/syria/473

Canaux et ports[modifier | modifier le code]

Palais[modifier | modifier le code]

Temples et lieux de culte[modifier | modifier le code]

Espaces d'échanges[modifier | modifier le code]

Espaces artisanaux[modifier | modifier le code]

Espaces en friche/champs[modifier | modifier le code]

Quartiers[modifier | modifier le code]

Les résidences urbaines[modifier | modifier le code]

L'idéologie de la vie urbaine[modifier | modifier le code]

Ancient Near Eastern City-States Steven J. Garfinkle The Oxford Handbook of the State in the Ancient Near East and Mediterranean

La civilisation mésopotamienne[modifier | modifier le code]

Les organismes faisant partie de l’État d'Ur peuvent donc disposer de ressources par des moyens divers : les productions de leurs terres en régie directe, ou les prélèvements sur leurs terres en régie indirecte, les productions de leurs ateliers, bois, marécages, pêches, le recours aux services de marchands. Leur force de travail s'appuie sur leurs dépendants et des corvéables. Ce système implique que de tels organismes puissent largement fonctionner en autosuffisance au niveau local, en mobilisant ses ressources pour rémunérer ses agents et travailleurs et fournir ses ateliers, et en s'approvisionnant pour les besoins supplémentaires en écoulant certaines ressources.

TXT[modifier | modifier le code]

#𒀭𒐏𒋰𒁀#𒎏𒀀𒉌
  1. 𒂄𒄀#𒍑𒆗𒂵
  2. 𒈗𒈗𒋀𒀊𒆠𒈠
  3. 𒈗𒆠𒂗#𒄀𒆠𒌵𒌵𒆤
  4. 𒂍𒂍𒀀𒉌#𒈬𒈾𒆕
DNimin-tab-ba.............. Pour Nimintaba
nin-a-ni..................... sa Dame
šul-gi.................... Shulgi
nita-kala-ga...... mâle puissant
lugal ur5mki ma... Roi d'Ur
lugal ki-en............... Roi des pays de Sumer
-gi ki-uri ke................. et d'Akkad
é-a-ni.......................... son temple
mu-na-du................... il a construit.[288]
Foundation tablet of king Shulgi (c. 2094–2047 BC), for the Temple of Nimintabba in Ur. ME 118560 British Museum.[286][287] Inscription "For his Lady Nimintabba, Shulgi the mighty man, King of Ur and King of Sumer and Akkad, has built her Temple":[288] The traditional orientation is vertical, but modern transcription is based on the rotated script.

Institutions et pouvoirs[modifier | modifier le code]

Institutions et pouvoirs[modifier | modifier le code]

Apparition de l’État et de l'impérialisme[modifier | modifier le code]
Détail de l'étendard d'Ur (v. 2500 av. J.-C.) : le souverain assis sur son trône dirige un banquet. British Museum.

La Mésopotamie a vu la constitution, dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C., d'un des plus anciens États, si ce n'est le plus ancien, dans l'histoire humaine. Ce premier État est caractérisé par une stratification sociale notable, permettant de distinguer une élite dirigeante, un réseau d'habitat hiérarchisé, dominé par une ville principale, l'existence d'une spécialisation des activités, de pratiques rituelles et d'un culte organisé par les élites, visible dans l'archéologie par la présence d'une architecture monumentale, d'objets de prestige, d'un art reflétant l'idéologie de l'élite dirigeante[289]. Au IIIe millénaire av. J.-C. se développent des structures désignées par convention comme des cités-États, puis elles sont intégrées durant les derniers siècles du même millénaire dans les deux premiers États que l'on qualifie d'« empire » au regard de leur taille et de la prétention à la domination universelle de leurs souverains, l'empire d'Akkad (v. 2340-2150 av. J.-C.)[290] et celui de la troisième dynastie d'Ur (v. 2112-2004 av. J.-C.). Leur succèdent des États territoriaux plus restreints en taille au début du IIe millénaire av. J.-C. avant l'émergence de la première dynastie de Babylone qui a selon certains auteurs un caractère impérial, au moins sous le règne de Hammurabi (v. 1792-1750 av. J.-C.)[291].

Le roi assyrien Teglath-Phalasar III (745-727 av. J.-C.) recevant l'hommage de ses sujets. Bas-relief de Nimroud. Detroit Institute of Arts.

Néanmoins l'affirmation de l'impérialisme est surtout marquée un millénaire plus tard avec l'empire néo-assyrien (v. 934-609. av. J.-C.) caractérisé par la taille du territoire qu'il domine (une portion conséquente du Moyen-Orient, de la Méditerranée jusqu'au plateau Iranien), et un contrôle plus durable et aussi plus fort sur ces territoires et leurs populations, comme l'illustrent les nombreuses déportations de vaincus entreprises à l'échelle de l'empire, la mise en place d'un réseau de provinces et de communications plus efficace, l'érection de capitales de plus en plus vastes manifestant la puissance de l'empire, et en fin de compte la mise en place de rapports politiques et culturels plus intenses entre ce centre et les périphéries qu'il domine[292]. À ce prototype succèdent l'empire néo-babylonien (626-539 av. J.-C.) et l'empire perse achéménide (v. 550-330 av. J.-C.) qui prolonge et raffinent l'édifice impérial, posant à leur tour les bases pour les empires qui leurs succèdent[293].

La royauté mésopotamienne[modifier | modifier le code]

Les États mésopotamiens sont des monarchies : elles ont à leur tête un roi (sumérien lugal, akkadien šarru(m)), qui suivant l'idéologie politique est le représentant terrestre des grands dieux, notamment la divinité tutélaire de son royaume, qui lui a octroyé la charge de diriger les populations de son territoire. La royauté est vue comme un don du monde divin à celui des humains, « descendue du Ciel » aux origines de l'histoire, selon l'expression de la Liste royale sumérienne, chronique historique qui développe la vision cyclique courante de l'historiographie mésopotamienne, qui veut que se succèdent plusieurs dynasties bénéficiant chacune à leur tour des faveurs divines, et chutant lorsqu'elles les perdent. En pratique, cette légitimité divine coexiste en effet avec une légitimité dynastique, les rois se succédant de père en fils. Les fonctions du monarque, découlant de sa position d'intermédiaire entre les mondes humain et divin, sont de diriger l'administration et l'armée du royaume, d'assurer la justice, d'aménager le territoire en construisant canaux, fortifications et villes, et d'assurer le bon déroulement du culte rendu aux dieux, tout cela étant commémoré par de nombreuses inscriptions royales valorisant les actes des monarques[294]. Le roi est entouré de « ministres » l'aidant dans ses tâches, et dirigeant une administration gérant ses terres, le prélèvement des taxes, la justice locale, etc.[295]. Ce système se complexifie avec l'élaboration d'entités politiques plus vastes. En pratique cependant l'emprise des capitales sur leurs territoires et leurs populations est plutôt limitée car leurs moyens humains sont plutôt faibles pour la majeure partie de l'histoire mésopotamienne, et au regard des standards contemporains ils seraient plutôt vus comme des pouvoirs faibles ou comme une sorte d'« État présomptif » (S. Richardson)[296].

Les institutions[modifier | modifier le code]

Dès la mise en place de l’État, apparaissent des institutions qui sont à l'origine de la première production écrite et jouent le rôle principal dans les activités économiques. Ce sont surtout des palais et des temples, ce que A. L. Oppenheim a proposé de nommer des « grands organismes »[297]. Ils gèrent d'importants domaines, qui disposent de champs, de jardins, d'espaces boisés et marécageux, d'ateliers, de bateaux, etc. exploités par une main d’œuvre à leur service organisée en équipes, et en général rétribuées sous la forme de rations d'entretien (en grains, huile, bière, dattes, etc.), ayant valeur de salaire dans une économie pré-monétisée, et une bonne partie de leurs productions revient au culte officiel. Ils sont à l'origine de l'abondante production de documents de gestion qui constitue une portion substantielle des sources permettant d'étudier l'histoire mésopotamienne (reçus, billets d'enregistrement des sorties et dépenses, concernant des mouvements de biens ; documents internes de gestion tels que des inventaires, bilans, documents de gestion du personnel)[298]. En raison de la nature des institutions dirigeant ce système, on a pu parler d'« économie palatiale », ou d'« économie de temple ». Mais plus largement le cadre structurant la société et l'économie de la Mésopotamie antique est la maisonnée (é/bitu(m), termes qui signifient « maison » avec en gros les mêmes acceptions qu'en français), comme l'oikos de la Grèce antique, qui administre son propre domaine, les palais étant les centres des domaines royaux, les temples des domaines des dieux, certes disposant des domaines les plus vastes, mais coexistant avec les domaines privés avant tout aux mains des élites, dont l'importance croît à partir du début du IIe millénaire av. J.-C.[299]. Certains ont donc proposé de parler d'« économie domaniale »[300].

Justice et droit[modifier | modifier le code]

L'exercice de la justice est une des principales prérogatives du souverain, autorité judiciaire de dernier ressort, qui devait être selon les conceptions mésopotamiennes à la fois le garant de l'ordre établi, mais aussi celui qui répare les situations injustes. Les rois promulguaient des textes législatifs, tel le fameux Code de Hammurabi, dont la portée juridique exacte reste débattue, ainsi que des édits plus brefs portant sur un sujet ponctuel, comme des rémissions générales de dettes en période de crise. En pratique, la justice est rendue par des organes non permanents, comprenant des juges professionnels ou non (les membres de l'administration pouvant intervenir à ce titre), devant lesquels des particuliers peuvent porter des litiges qu'ils n'arrivent pas à régler à l'amiable, et qui statent en analysant les preuves (actes écrits, témoignages de tiers, ou à défaut des prestations de serment devant les dieux)[301]. Le droit repose en bonne partie sur l'écrit (même si l'aspect oral compte comme le montre la place du serment dans la justice), de nombreux actes juridiques documentant la vie quotidienne des anciens Mésopotamiens (contrats de vente, de prêts, compte-rendus de procès, etc.)[302].

Armées et diplomatie[modifier | modifier le code]

Les États s'affrontent régulièrement dans des conflits, guerres de conquête ou de résistance, guerres frontalières, guerres civiles, dont l'ampleur peut grandement variér. Les armées des cités-États du IIIe millénaire av. J.-C. s'appuient sur une base de fantassins protégés par des boucliers et armés de lances, de dagues ou de haches, disposés en une sorte de phalange, les chars lourds venant en appui. Les archers semblent surtout prendre en importance sous l'empire d'Akkad, qui paraît privilégier une infanterie légère. Les épées plus longues et légères font leur apparition à la fin du IIe millénaire av. J.-C. et au début du Ier millénaire av. J.-C., notamment dans l'armée néo-assyrienne, qui développe également la cavalerie montée et perfectionne les engins de siège[303]. Les troupes mobilisées associe dès les époques les plus anciennes une armée permanente organisée autour de l'état major et du chef de guerre (en principe le roi), dont le statut tend à être protégé par le pouvoir, qui leur concède des tenures en échange de leur service, et des troupes conscrits, le service militaire étant attendu des sujets hommes, afin de renforcer l'armée lors des campagnes les plus importantes[304]. Selon les données jugées les plus fiables, les royaumes principaux des premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C. (Mari, Eshnunna, Larsa) peuvent mobiliser entre 10 000 et 60 000 hommes, et au VIIIe siècle av. J.-C. l'armée assyrienne de Salmanazar III comprend à peu près 86 000 hommes[305].

La contrepartie à cette activité guerrière est l'existence d'une diplomatie très active, attestée dès les époques archaïques, mais surtout documentée pour le IIe millénaire av. J.-C. qui est une période de fragmentation politique durable, cette activité diplomatique étant bien documentée grâce aux archives de Mari (début du XVIIIe siècle av. J.-C.) et aux lettres d'Amarna mises au jour en Égypte (milieu du XIVe siècle av. J.-C.). Dans ce système diplomatique élaboré et codifié, les messagers officiels assurent les contacts entre les différentes cours, parfois des ambassades temporaires, les rois s'échangent des présents suivant un principe de réciprocité, concluent après des négociations parfois longues des alliances matrimoniales, ainsi que des traités de paix suivant des procédures orales ou écrites, afin de stabiliser et consolider leurs relations[306].

Les premiers États[modifier | modifier le code]

La Mésopotamie a vu la constitution, dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C., d'un des plus anciens États, si ce n'est le plus ancien, dans l'histoire humaine. Ce premier État est caractérisé par une stratification sociale notable, permettant de distinguer une élite dirigeante, un réseau d'habitat hiérarchisé, dominé par une ville principale, l'existence d'une spécialisation des activités, de pratiques rituelles et d'un culte organisé par les élites, visible dans l'archéologie par la présence d'une architecture monumentale, d'objets de prestige, d'un art reflétant l'idéologie de l'élite dirigeante[307]. Schématiquement, l'État mésopotamien est vu comme l'aboutissement d'un processus long et cumulatif, une succession d'entités politiques intégrant de plus en plus de personnes et de plus en plus hiérarchisées et organisées (on parle de sociétés « complexes »), conduisant à la création de « chefferies » qui caractériseraient la période d'Obeid, puis des premiers États à la fin du IVe millénaire av. J.-C., en Mésopotamie du Sud durant la période d'Uruk finale, avec son architecture monumentale dont la taille surpasse largement celle des époques précédentes, les premières villes, le développement des méthodes de gestion et d'administration, l'apparition de l'écriture, d'un artisanat très diversifié et spécialisé, d'un art mettant en avant une figure de type royal, etc. Le fait que l'on constate par l'archéologie sur plusieurs millénaires allant du néolithique au début de l'âge du bronze des sociétés ayant une division du travail et des inégalités sociales de plus en plus affirmées, et des bâtiments communautaires/publics de plus en plus vastes, a fait que ce phénomène souvent été interprété suivant un grille de lecture évolutionniste. Selon l'orientation des auteurs l'émergence de l’État peut être plutôt vue comme une réponse pratique des sociétés à des problèmes qui se posent à elles (conflits, acquisition et préservation des ressources) afin de maximiser leur efficacité, ou bien plutôt comme un processus d'appropriation de plus en plus marqué des ressources et de l'autorité par une élite parvenant à légitimer idéologiquement et à inscrire dans la durée sa domination[308]. Les régions voisines adoptent ensuite l'organisation étatique et ses autres attributs (villes, institutions, écriture, idéologie) par imitation, ce qui assure la propagation progressive des États (on parle d’« États secondaires »), ou par conquête, la forme vue comme la plus aboutie (l’État) supplantant les autres. Dans la pratique, cette évolution est évidemment plus complexe, notamment parce qu'elle est marquée par de nombreuses phases de reflux, les « effondrements », durant lesquelles les sociétés sont moins intégrées, qui révèlent donc les limites des organisations politiques qui se mettent en place, et les résistances qui lui sont opposées[309].

Relief votif perforé d'Ur-Nanshe de Lagash, commémorant la construction d'un temple, musée du Louvre.

Après la fin de la période d'Uruk, le modèle étatique se poursuit en Basse Mésopotamie, dans la vallée de la Diyala où sont attestées durant la période des dynasties archaïques (v. 2900-2340 av. J.-C.) les « cités-États », micro-États dirigeant une portion de la plaine mésopotamienne, et aussi en Haute Mésopotamie. Puis ils sont temporairement intégrés dans des entités territoriales plus vastes, les « premiers empires » d'Akkad et Ur III (voir plus bas), auxquels succèdent d'autres royaumes de dimension modeste durant la première moitié du IIe millénaire av. J.-C. (période paléo-babylonienne). Ces États sont en général des entités territoriales de taille limitée, contrôlées depuis des villes de quelques milliers d'habitants et situées à quelques dizaines de kilomètres des capitales des autres États, dominant un arrière-pays rural très peu densément peuplé, le monde de la Mésopotamie antique étant un monde souvent vide. Les conflits engagent en général quelques centaines de soldats. L'emprise des capitales sur leurs territoires et leurs populations est donc limitée par rapport aux standards contemporains, au regard desquels les premiers États mésopotamiens seraient plutôt vus comme des pouvoirs faibles ou comme une sorte d'« État présomptif » (S. Richardson)[310]. Un autre élément révélateur de la faiblesse de ces premiers États est la récurrence de phases d'effondrement, qui caractérise en particulier les civilisations de l'âge du bronze, ce qui doit être manifestement vu comme le résultat de la disparition des institutions étatiques et urbaines et de leurs élites, en bonne partie dû à la fragilité de leurs structures internes[309]. Mais ces alternances de consolidation et d'effondrement se produisent conjointement à une évolution qui voit ces États progressivement renforcer les moyens et capacités de contrôle sur leurs territoires[311], visible avec la constitution d'entités plus importantes territorialement et durables dans la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. (dynastie kassite de Babylone, Mittani, royaume médio-assyrien).

Les premiers empires[modifier | modifier le code]

Dans la continuité de l'émergence de l'État, la Mésopotamie est également le laboratoire privilégié pour l'analyse de l'apparition de l'impérialisme[312]. S'il n'est généralement pas considéré que le phénomène de l'expansion urukéenne de la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. est déjà un empire[313], en revanche l'expansion territoriale qui se produit un millénaire plus tard sous les rois d'Akkad peut être qualifiée comme telle, et cet État est couramment désigné comme le « premier empire »[314]. En effet à cette période le pouvoir monarchique revêt des aspects caractéristiques de l'idéologie impériale telle qu'elle a été caractérisée pour les périodes postérieures : la prétention à la domination universelle, et l'affirmation du caractère sacré du monarque, ici avec sa divinisation ; au surplus, et en dépit de la relative faiblesse du contrôle d'Akkad sur ses territoires par rapport aux empires postérieurs, on constate des ambitions novatrices comme l'uniformisation des méthodes administratives et de l'écriture dans la documentation officielle, ou encore le caractère pluriethnique de l'empire[315]. En tout état de cause cette période voit un changement majeur dans la nature du pouvoir par rapport aux États archaïques, ce qui explique sans doute la raison pour laquelle les rois d'Akkad sont restés des modèles royaux archétypaux dans la tradition mésopotamienne. L’État d'Ur III est également désigné comme un empire, reprenant de nombreux aspects de celui d'Akkad, mais avec une approche plus « bureaucratique » et centralisatrice. D'autres fois le royaume de Hammurabi de Babylone reçoit également ce qualificatif[316].

Conquêtes et répression : prise d'une ville syrienne par les troupes assyriennes, détail des portes de Balawat, milieu IXe siècle av. J.-C., British Museum.

Le modèle de l'empire, et plus précisément celui de l'empire « oriental » tel qu'il a été conceptualisé en Occident, apparaît véritablement avec l'empire néo-assyrien, sorte de « prototype » qui procède à de nombreuses expériences novatrices dans ses procédés de domination et de légitimation de son emprise sur ses territoires, constitué à partir de la seconde moitié du IXe siècle av. J.-C. au sortir de la dernière phase majeure d'effondrement de l'histoire du Proche-Orient ancien. En plus des aspects idéologiques repris des empires précédents, avec l'idéal de domination universelle, pour le compte du dieu national Assur dont le souverain est le représentant terrestre chargée de la mission sacrée d'élargir l'empire, les traits caractérisant cet empire et le différenciant des précédents sont la taille du territoire qu'il domine (une portion conséquente du Moyen-Orient, de la Méditerranée jusqu'au plateau Iranien), et un contrôle plus durable et aussi plus fort sur ces territoires et leurs populations, comme l'illustrent les nombreuses déportations de vaincus entreprises à l'échelle de l'empire, la mise en place d'un réseau de provinces et de communications plus efficace, l'érection de capitales de plus en plus vastes manifestant la puissance de l'empire, et en fin de compte la mise en place de rapports politiques et culturels plus intenses entre ce centre et les périphéries qu'il domine. Cela s'accompagne de la mise en place d'une rhétorique officielle dans les écrits et l'art qui met en exergue la puissance assyrienne et l'impitoyable répression de ceux qui osent se mettre sur son chemin ; cet empire s'étant progressivement constitué à la suite de plusieurs siècles de guerres face à des ennemis qui lui ont opposé une farouche résistance[317].

La délégation des porteurs de tribut Babyloniens, escalier est de l'Apadana de Persépolis.

Ce modèle fut repris par la suite (une « translatio imperii » antique) assurant la continuité du modèle impérial ainsi mis en place et son affinage. En effet, dans la foulée de la destruction de l'Assyrie, l'empire néo-babylonien reprend bien des aspects de l'empire vaincu, mais avec quelques modifications : d'un côté la domination est à sens unique, puisque les ressources de l'empire sont dirigées vers la reconstruction et l'embellissement de la Babylonie ; de l'autre la rhétorique guerrière et macabre des souverains assyriens est abandonnée, ce qui est peut-être le résultat d'une compréhension du fait que le pouvoir impérial ne peut construire durablement sa légitimité en faisant l'étalage de sa violence impitoyable[318], alors que l'on sait par l'exemple des prises de Jérusalem de 597 et 586 que les Babyloniens n'ont pas vraiment été d'une nature plus clémente que leurs prédécesseurs. Puis les Perses achéménides reprirent et amendèrent à leur tour le modèle impérial, le portant à une échelle territoriale bien plus vaste, tout en prenant en considération la diversité des territoires dominés et proclamant dans son art officiel un idéal d'une domination plus harmonieuse, ce qui reflète peut-être aussi le fait que leur empire avait pu être constitué rapidement (un demi-siècle en gros), en récupérant largement le produit des conquêtes de leurs prédécesseurs[319].

Les monarques[modifier | modifier le code]

  • des monarchies, autocratiques, même si exceptions (PA, tribus) ; démocratie primitive ??
  • figure royale, fonctions royales = cf. les discours royaux / construire et combattre pour les dieux
  • affirmation de la figure royale, divinisations peu courantes
  • ministres et entourage

Grands organismes, élites et domaines[modifier | modifier le code]

Dès la mise en place de l’État, apparaissent des institutions qui sont à l'origine de la première production écrite. Ce sont surtout des palais et des temples, ce que A. L. Oppenheim a proposé de nommer des « grands organismes »[320]. Ils gèrent d'importants domaines, qui disposent de champs, de jardins, d'espaces boisés et marécageux, d'ateliers, de bateaux, etc. exploités par une main d’œuvre à leur service, et une bonne partie de leurs productions revient au culte officiel[321]. Les raisons de l'importance des grands organismes, en particulier dans le Sud, ont fait l'objet de débats : si une reconstitution désormais abandonnée, celle de l’« État hydraulique », voulait que l'importance des autorités publiques soit liées à la mise en place d'un réseau d'irrigation à grande échelle ayant entraîné un régime politique despotique, il reste difficilement contestable que l'encadrement de l'économie par ces institutions permettait à celle-ci d'atteindre sa pleine mesure dans un contexte écologique impropre à la mise en culture sans aménagements importants et plus à même de résister aux aléas du milieu[322].

Les terres des domaines sont pour partie concédées à ceux qui encadrent la gestion de leur administration et du culte, afin qu'ils en prélèvent des revenus en contrepartie de leurs services (puisqu'il s'agit d'une économie peu ou pas monétisée), qui leur permettent également de bénéficier du système de redistribution des produits ayant lieu à l'échelle de l'institution, donc de se constituer un important patrimoine. Ces mêmes personnes disposent par ailleurs de domaines qu'ils gèrent à titre privé, qui se combinent à ceux concédés par les grands organismes. De ce fait, la ligne de séparation entre le secteur « public » des des temples et des palais et le « privé » n'est guère aisée à tracer[323].

En raison de la nature des institutions dirigeant ce système, on a pu parler d'« économie palatiale », ou d'« économie de temple ». Mais plus largement le cadre structurant la société et l'économie de la Mésopotamie antique est la maisonnée (é/bitu(m), termes qui signifient « maison » avec en gros les mêmes acceptions qu'en français), comme l'oikos de la Grèce antique, qui administre son propre domaine, les palais étant les centres des domaines royaux, les temples des domaines des dieux, certes disposant des domaines les plus vastes, mais coexistant avec les domaines privés avant tout aux mains des élites, dont l'importance croît à partir du début du IIe millénaire av. J.-C./SELZ 281-283/. Il convient donc peut-être mieux de parler d'« économie domaniale »[324]. L’État mésopotamien est en quelque sorte façonné comme le patrimoine du souverain, qui agit comme une sorte de patriarche, et intègre les maisonnées des temples et des élites administratives et militaires du royaume[325]. Ceux-ci ont souvent un lien personnel avec le monarque et sont en tout cas généralement soumis à ses directives, puisqu'il reste en dernier lieu le régulateur de la société et de l'économie. Dans ce contexte, l'administration centrale est constituée de postes aux contours souvent vagues, occupés par des fidèles du roi, auxquels sont par ailleurs souvent confiées des provinces[326], et l'administration locale repose largement sur les institutions domaniales et les représentant des communautés urbaines et rurales, aux côtés d'agents royaux, les élites provinciales y ayant généralement un rôle important[327].

Gestion et encadrement[modifier | modifier le code]

La grande majorité de la documentation cunéiforme qui a été exhumée sur les sites de la Mésopotamie antique est le produit de l'activité gestionnaire quotidienne des scribes des domaines. Il s'agit en premier lieu de documents enregistrant les entrées et sorties de biens depuis les magasins (denrées agricoles, animaux, métaux, pierres, outils, etc.), de documents de gestion de personnel, puis d'inventaires et bilans d'exploitation plus complets destinés à être archivés plus longuement, parfois des documents prévisionnels. Ces documents apparaissent dès l'époque d'Uruk lors des débuts de l'écriture, quand s'élabore une forme de « bureaucratie » encadrant les ressources et les travailleurs, organisée en bureaux spécialisés dans les plus grandes institutions. La mise en place d'une administration des ressources et du travail suppose aussi la constitution de systèmes de numération, d'unités de mesure et de temps permettant de déterminer notamment la production attendue et réalisée, les produits stockés, le temps à effectuer par les travailleurs et leur rémunération[328].

Les travailleurs employés par une institution sont en général organisés en équipes, dirigées par un chef ou contremaître, en charge de champs, de palmeraies, de troupeaux, d'étables, d'ateliers, à qui sont assignés des objectifs par les scribes de l'administration institutionnelle, avec des redditions de comptes régulières. Ceux qui travaillent directement pour l'organisme se voient fournir le matériel d'exploitation, et sont rémunérés en rations d'entretien, équivalents des salaires pour une économie non monétisée : avant tout des grains, de la bière et de l'huile[329]. Ce n'est que pour les périodes tardives que les salaires en argent se répandent. D'autres travaillent de manière indirecte, surtout des paysans se voyant confier une terre à exploiter contre versement d'un fermage. Les institutions peuvent ainsi fonctionner en grande partie en s'appuyant sur des circuits de redistribution de leurs propres productions et en utilisant celles-ci pour leurs autres besoins (avant tout le culte), mais comme cela ne suffit jamais à couvrir tous leurs besoins elles font appel à des intermédiaires commerciaux, les marchands, pour écouler une partie de leur production ou bien s'approvisionner auprès de tiers (voir plus bas).

Après plusieurs siècles de développements, sous les empires d'Akkad et d'Ur III ont trouve en gros deux catégories de documents dans les archives des institutions : une première concernant les mouvements et la circulation des biens, à savoir des reçus, billets d'enregistrement des sorties et dépenses, aussi des instructions sur ces mouvements ; une seconde est constituée d'un ensemble de documents internes de gestion, à savoir des inventaires, bilans, documents de gestion du personnel, et aussi de gestion prévisionnelle. Tout cela permet pour ces époques de reconstituer un ensemble complet d'opérations constitué par : la livraison de matières premières aux unités productrices par l'administration centrale gérant les magasins ; la livraison des biens par leurs producteurs (unités agricoles et artisanales) à l'administration de l'institution ; la redistribution des denrées, biens et produits finis par l'administration centrale à tout un ensemble de destinataires finaux (rations d'entretien des dépendants, rémunérations des prébendiers, sacrifices destinés aux dieux) ; des surplus confiés à des marchands pour les écouler auprès d'autres acteurs économiques et acheter en retour des produits pour l'institution, ou bien prêtés contre intérêt ; les scribes de l'administration centrale tiennent des inventaires et bilans réguliers puis déterminent des estimations sur les productions à venir[330]. La production gestionnaire des institutions gouvernementales de la période médio-assyrienne (v. 1400-1000 av. J.-C.) a également pu être reconstituée de manière assez complète, et présente un ensemble relativement homogène dans ses caractéristiques externes comme internes (même type de documents, formulations identiques) : des memoranda enregistrant ponctuellement des transactions et mouvements de biens, des récapitulatifs de ces mouvements, des listes constituant des inventaires ou des recensements de personnel, dont des comptes périodiques (en principe tenus annuellement), des prescriptions pour des transactions en venir, ainsi que divers types de reçus (pour des dettes, des taxes, etc.) ; en revanche il n'y a pas de documents prévisionnels[331].

Droit et justice[modifier | modifier le code]

  • sources : "codes", mais surtout textes de la pratique, contrats/procès
  • institutions judiciaires
  • sens de la justice, notions générales de droit

Les armées[modifier | modifier le code]

Groupes et rapports sociaux[modifier | modifier le code]

  • famille, maisonnée, parenté plus large
  • élites sociales
  • "gens du commun"
  • hommes et femmes
  • esclaves
  • nomades

Famille et maisonnée[modifier | modifier le code]

  • structure familiale ; nucléaire et monogame
  • père, mère, enfants, et esclaves éventuellement
  • "maisonnée" = unité sociale, économique, religieuse / ex transposition dans diplomatie ; firmes paléo-assyriennes
  • parentés plus larges ? question des clans (aussi tribus chez nomades, intègre sédentaires à Mari et Chaldéens)

Hiérarchies sociales[modifier | modifier le code]

Les dernières phases préhistoriques virent le creusement des inégalités sociales, phénomène qui accompagne l'émergence de l’État, qui se construisit avec la formation d'une élite exerçant le pouvoir, dominant le reste de la société, notamment par le contrôle des ressources économiques via les domaines institutionnels[332]. Ainsi si la période d'Uruk (fin du IVe millénaire av. J.-C.), considérée comme un tournant majeur dans ces évolutions, est couramment comprise « par le haut » comme une période de constitution des institutions étatiques et urbaines avec l'émergence d'une élite plus imposante et mieux structurée que par le passé, une lecture « par le bas » insiste sur la mise en place d'une aliénation et d'un asservissement des catégories dominées et dépendantes des institutions[333], et d'autres grilles de lecture évoquent l'appropriation des moyens de production par l'élite, appuyée par une domination idéologique[334], ou encore des « humains domestiqués » par les systèmes gestionnaires des institutions et leurs administrateurs[335]. En tout cas dès le IIIe millénaire av. J.-C. les sociétés mésopotamiennes sont très marquées par les inégalités de conditions[336].

Les esclaves (sumérien ÌR, akkadien (w)ardu(m)) occupent le bas de l'échelle sociale. Privés de liberté juridique et économique, ils sont considérés comme des objets, au service de leur maître. Il y a différentes façons de devenir esclave : s'il ne s'agit pas d'esclaves de naissance, la majorité sont des prisonniers de guerre, et on trouve également des personnes libres tombées en servitude à cause de dettes impayées (ce qui peut n'être que temporaire)[337]. Les couches modestes de la société sont plus largement constituées d'une nébuleuse de « dépendants » ou « semi-dépendants », qui peuvent certes êtres des personnes libres juridiquement, mais qui sont placées dans une situation de subordination économique vis-à-vis des institutions ou d'un puissant personnage, et ne disposent donc pas de moyens de subvenir à leurs besoins par elles-mêmes, ce qui les rapproche dans bien des cas d'une situation servile[338].

Au sommet de l'élite sociale se trouve le roi et sa famille, puis son entourage. Il n'y a pas eu de groupe équivalent à une noblesse dans les sociétés de la Mésopotamie antique, même si on a pu s'en approcher durant les phases impériales assyriennes avec la constitution d'une puissante aristocratie de fonction disposant de grands domaines. Mais la tendance à l'affirmation du pouvoir royal tend aussi à faire dépendre cette élite du bon vouloir du souverain, qui peut faire et défaire les destins de ses sujets en octroyant des gratifications et en les retirant en cas de revers de faveur[339].

Les phénomènes de mobilité sociale sont avérés dans les deux sens, certains marchands et propriétaires fonciers parvenant à s'enrichir au point d'accéder à des fonctions politiques importantes, tandis que d'un autre côté d'autres connaissent des revers de fortune et s'appauvrissent, notamment lors de guerres, en particulier ceux qui sont déportés et réduits en esclavage, ou ceux qui sont contraints de s'exiler de leur communauté d'origine pour adopter un mode de vie plus marginal, entre vagabondage et brigandage[340].

En pratique plusieurs décisions royales s'élèvent contre les inégalités et leurs conséquences : des textes législatifs comme le Code de Hammurabi proclament l'impératif de protection du faible contre le fort, et des édits de rémission permettent de mettre fin à des situations d'endettement chronique d'une grande partie de la population. Les temples semblent parfois avoir agi comme des sortes d'institutions de protection sociale, pour les orphelins et les veuves, en contripartie de leur labeur[341].

Par la suite, durant les différentes phases de l'histoire mésopotamienne, la hiérarchie sociale demeura dominée par les personnages occupant les fonctions les plus importantes dans l'administration royale et/ou celle des temples, qui leur garantissait l'accès aux largesses royales et au patrimoine des temples, donc aux sources de revenus les plus importants, et les textes officiels mésopotamiens reconnaissent régulièrement l'opposition entre des forts/riches et des faibles/pauvres qu'il faut protéger. Le Code de Hammurabi distingue parmi les hommes libres d'un côté un groupe plus honorable, les awīlum, des « gentlemen », et un autre qui l'est moins, muškenum (qui a donné le français « mesquin »), ce qui semblerait refléter cette opposition entre une élite liée aux institutions et au pouvoir royal, et les individus ordinaires. Mais cette distinction juridique est une originalité de ce texte et ne peut être généralisée[342].

D'autres groupes sociaux peuvent être regroupés dans une sorte de « classe moyenne », ou un groupe de « notables », généralement liés aux institutions, mais pas intégralement. Elle est en particulier visible dans l'émergence (ou du moins l'expansion) au début du IIe millénaire av. J.-C. d'un groupe de notables urbains disposant d'archives privées qui sont alors attestées en plus grand nombre, concernant leurs activités agricoles, financières ou marchandes/LIV 190 SELZ dans Leick 2007 p. 280 et sq/. Des cas bien connus sont ceux des marchands paléo-assyriens (qui purent ensuite accéder à des fonctions importantes dans la gestion de la cité)[343] et pour l'époque récente de certaines familles de notables urbains de l'époque néo-babylonienne (qui restèrent en dehors des affaires politiques mais étaient économiquement liés aux temples et au palais), qui sont une sorte de « bourgeoisie » et même des « entrepreneurs » selon certains[344].

  • origines des inégalités sociales, accroissement durant protohistoire, liées à l'émergence de l'Etat
  • hiérarchies sociales = épousent avant tout les hiérarchies dans l'appareil d'Etat, "patrimonialité", richesse, sociétés mésopotamiennes sont façonnées par l'accaparement et partage des ressources par les élites liées à l'exercice du pouvoir ; pas vraiment d'autres hiérarchies sociales reposant sur des notions parallèles, malgré hiérarchies de CH et LA ; tout de même catégories comme marchands et notables du néobab
  • reste : ceux qui participent aux institutions, et jusqu'à la dépendance économique; esclaves

Hommes et femmes[modifier | modifier le code]

  • sociétés patriarcales ; pas de matriarcat originel, mais quand même apparemment aggravation condition féminine, valeurs masculines et viriles même si pas société martiale

La femme mésopotamienne est subordonnée à l'homme sur le plan juridique, d'abord à son père puis à son mari, et cette situation tend à s'accentuer avec le temps, en particulier dans les recueils juridiques du IIe millénaire av. J.-C.[345],[346], même s'il est possible qu'une autre accentuation des inégalités se produise au IVe millénaire av. J.-C.[347].

L'image de la femme idéale posée dès l'époque sumérienne par les rédacteurs masculins des textes littéraires est celle d'une personne humble, modeste, travailleuse et bien organisée, une épouse et mère qui s'occupe de son mari et de leur progéniture, a des qualités de cuisinière et de tisserande, et plus généralement de gestionnaire des affaires domestiques. Celles qui ne répondent pas à ces caractéristiques ne sont pas des dignes représentantes de la gent féminine et de la féminité, et s'exposent à des critiques et punitions[348].

Le travail féminin s'exerce donc avant tout au sein de la maisonnée, comme l'illustre le cas bien connu des femmes des marchands d'Assur du XIXe siècle av. J.-C. qui produisent des vêtements et étoffes que peuvent ensuite vendre leurs maris. En dehors de leur foyer, il était courant que les femmes travaillent au service des institutions dans des activités textiles, et aussi dans la transformation des produits alimentaires (meunerie), travail particulièrement harassant. Ainsi les activités féminines, qu'elles soient exercées de façon domestique ou professionnelle, sont généralement liées à la production textile et alimentaire. Cependant il y a des cas où les dépendantes d'institutions sont mobilisées pour des travaux de force (halage, transport de briques), qui comme dans les autres sociétés antiques n'étaient pas réservés aux hommes. Dans d'autres cas des femmes sont des actrices économiques plus autonomes, pas forcément dépourvues de moyens d'action et silencieuses dans la documentation cunéiforme. Il existait ainsi des femmes scribes ou du moins lettrées, et dans les palais et temples il était courant que ce soient des femmes qui gèrent les institutions confiées à des femmes de l'élite. Les femmes qui sont consacrées à une divinité à l'époque paléo-babylonienne gèrent ainsi leur propre patrimoine. D'autres se spécialisent dans des productions de qualité (parfumeuses), ou les prestations de divertissement (musique et chant), tandis qu'existent des métiers exclusivement féminins (sage-femmes, nourrices, aussi prostituées)[349],[350].


  • femme au foyer, mère, seconde son mari dans ses activités
  • cas des femmes indépendantes, lettrées = exceptions

Maîtres et esclaves[modifier | modifier le code]

  • esclavage, dès les origines
  • formation = guerres, dettes, permanent ou temporaire, surtout dans les institutions, aussi maisonnées des particuliers
  • législation, fuites, encadrement fort par les maîtres ; certains cas vivent bien, + indés
  • cas du servage

Nomades et sédentaires[modifier | modifier le code]

  • groupes nomades : identification, organisation
  • interactions nomades / sédentaires ; nomadisme pastoral, semi-nomadisme

Une partie de la société se caractérise par son mode de vie nomade. Les nomades occupent une place importante durant toute l'histoire mésopotamienne (Amorrites, Kassites, Sutéens, Gutis, Araméens, etc.). Ils vivent dans un cadre tribal, organisé autour de grands groupement de tribus et sont dirigés par un « cheikh ». Cette population pratique un nomadisme de type pastoral, se déplaçant avec ses troupeaux, mais il est courant qu'une partie de la communauté cultive des champs et occupe des villages au moins une partie de l'année : on parle donc plutôt de « semi-nomadisme ». Les nomades constituent parfois un danger pour les sociétés sédentaires : leur mode de vie assez précaire les rend plus fragiles aux coups durs (notamment climatiques), ce qui les pousse souvent à se faire pillards en période de crise. De ce fait, ils sont souvent décrits en terme péjoratifs par les lettrés urbains. Ils vivent pourtant généralement en symbiose avec le monde sédentaire : ils se font pasteurs pour les grands organismes, parfois servent comme travailleurs saisonniers, et ils sont souvent appréciés en tant que soldats[351].

Campagnes et agriculture[modifier | modifier le code]

Le milieu rural et son aménagement[modifier | modifier le code]

Croquis hypothétique d'un finage de la Basse-Mésopotamie antique.

La Mésopotamie n'est pas une région prédisposée à avoir une agriculture efficace : le milieu est aride avec des mois estivaux très chauds, et une pluviométrie annuelle insuffisante pour permettre une agriculture sèche en Basse Mésopotamie et en Basse Djézireh (alors qu'elle est possible en Assyrie et surtout toute la frange nord), les sols sont en général fins, peu fertiles, se dégradent facilement et ont tendance se saliniser rapidement au sud[352]. Le développement de l'irrigation à partir du VIe millénaire av. J.-C.[353] a permis le développement de l'agriculture dans les régions les plus arides, profitant de la proximité des cours d'eau, surtout dans la vaste plaine deltaïque de Basse Mésopotamie, qui devint progressivement une région agricole très productive, profitant d'un grand espace potentiellement cultivable, les paysans mésopotamiens développant parallèlement différentes pratiques culturales permettant de ralentir la dégradation des sols (jachère, usage de cultures plus résistantes au sel et à la sécheresse comme l'orge et le palmier-dattier, ombrages protecteurs[354]). On divise de ce fait couramment l'agriculture mésopotamienne entre les zones d'agriculture irriguée de Basse Mésopotamie et de Basse Djézireh, et les zones d'agriculture sèche des autres régions de Haute Mésopotamie (pratiquant certes aussi l'irrigation en complément)[355].

Le peuplement de l'espace rural est très mal connu car peu de sites ruraux ont été fouillés, et que les textes les documentent du point de vue des institutions urbaines, ce qui introduit un biais faisant qu'on les étudie surtout sous l'angle des relations villes-campagnes. Des villages d'agriculteurs existaient, mais le critère de la taille ne permet pas forcément de les distinguer car de petits sites peuvent avoir des attributs « urbains » (murailles, temples). On trouvait également des hameaux, des fermes isolées et des sortes de centres d'exploitation et d'administration, les « tours » (dimtu(m)) ou forts (dunnu), certains étant fortifiés[356].

Cultures et élevage[modifier | modifier le code]

Les plantes cultivées et les animaux domestiques en Mésopotamie reposaient sur le socle développé au début du Néolithique au Moyen-Orient, dans les foyers levantin et anatolien : céréales (orge, blé), ongulés (ovins, caprins, bovins, suidés). Les communautés mésopotamiennes ont adopté ces éléments assez rapidement. Par la suite de nouvelles domestications et pratiques agricoles ont été mises en place, avec le développement de l'arboriculture et de l'horticulture (notamment le palmier-dattier pour ce qui concerne la Mésopotamie méridionale) et dans l'élevage avec ce qui a pu être dénommé comme des « produits secondaires », c'est-à-dire renouvelables, reposant sur l'utilisation de la force animale (traction des araires, transport, en particulier grâce à la domestication de l'âne) et des produits tels que le lait, la laine, les poils, phénomène qui s'est sans doute étalé sur plusieurs millénaires jusqu'au IVe millénaire av. J.-C.[357] Des animaux et plantes ont continué à être intégrés à l'agriculture mésopotamienne par la suite, essentiellement des apports extérieurs tels que le sésame au IIIe millénaire av. J.-C.[358] et le riz au Ier millénaire av. J.-C., venus depuis l'est[359].

La céréaliculture était l'activité agricole dominante, avant tout l'orge plus adaptée aux sols pauvres et au climat aride, le blé étant secondaire car plus exigeant[360]. Les champs pouvaient également être consacrés à la culture du lin, du sésame, ou de diverses légumineuses et cucurbitacées (pois chiches, lentilles, oignonsetc.) ou d'arbres fruitiers (grenadiers, figuiers, pommiersetc.). Les paysans du Sud plantaient des palmiers-dattiers sur de nombreuses parcelles, car ils en tiraient de forts rendements et ils pouvaient profiter de leurs ombrages bienfaisants pour faire pousser une grande variété de légumes et de fruits à leurs pieds[361],[362]. Au Nord la vigne devint une culture spéculative[363]. L'élevage était dominé par celui des moutons, également des chèvres, et secondairement des bovins et des cochons, aussi des ânes ainsi que de la volaille[364],[365]. Enfin, l'exploitation par les hommes des potentialités des écosystèmes mésopotamiens comprenait également la chasse et la pêche qui restent importantes même après la domestication des animaux[366], avec dans le sud la place importante des espaces marécageux où l'on se procurait notamment des poissons et des roseaux.

Les structures agraires[modifier | modifier le code]

Les paysans n'apparaissent dans les sources écrites que quand ils interagissent avec les institutions et élites urbaines, détentrices des domaines agricoles les plus grands et les plus riches, il est donc difficile d'appréhender une paysannerie indépendante, même si des communautés rurales organisées semblent avoir existé. Dans le cadre institutionnel des temples et palais, les agriculteurs peuvent être organisés en équipes de laboureurs rémunérées par des rations lorsqu'ils travaillent sur des champs en régie directe, mais quand ils sont des fermiers exploitant un champ contre redevance le modèle est plus celui de l'exploitation familiale pratiquant une agriculture de subsistance ; la gestion indirecte semble avoir été prépondérante à partir du début du IIe millénaire av. J.-C. et au Ier millénaire av. J.-C.[367]. De la même manière l'élevage institutionnel était plutôt géré de façon indirecte, mais aussi parfois de façon directe[365]. Beaucoup sont des dépendants économiques ayant peu de marges de manœuvre face aux institutions qui leur concèdent les terres et leur fournissent le matériel d'exploitation, ayant un statut qui a pu être apparenté à celui de serf[368]. Une partie de la main d’œuvre semble du reste avoir loué sa force de travail, et ne disposait donc pas d'exploitations ou du moins pas en quantité suffisante pour subsister. Cependant il ne semble pas y avoir eu de concurrence pour la terre dans les campagnes mésopotamiennes, qui semblent plutôt marquées par le manque d'hommes[369]. Dans une économie peu monétisée, les terres et leurs exploitants étaient une ressource primordiale, et souvent les dépositaires des fonctions les plus importantes dans les institutions ou des militaires étaient rétribués par la concession de terres ou du moins de leurs revenus, ce qu'on désigne comme des « terres de service » (ilku(m) en Babylonie), ou de « prébende » quand elles viennent en contrepartie de charges cultuelles dans un temple[370].


  • rappel conditions environnement : aridité, chaleur, relief plat, opposition Nord/Sud
  • irrigation : origines, développement, usages
  • paysage rural : villages, tells du N, levées au S


Les civilisations du Moyen-Orient ont été les premières à expérimenter la domestication des céréales et des animaux ongulés (ovins, caprins, bovins, suidés) au début du Néolithique, dans des foyers situés au Levant, en Anatolie, sans doute aussi dans le Zagros, avant tout pour des besoins alimentaires (quoi que la chasse, la pêche et la cueillette continuent pendant longtemps à être des compléments indispensables). Les communautés mésopotamiennes ont adopté ces éléments assez rapidement. Par la suite de nouvelles domestications et pratiques agricoles ont été mises en place, avec le développement de l'arboriculture et de l'horticulture (notamment le palmier-dattier pour ce qui concerne la Mésopotamie méridionale) et dans l'élevage avec ce qui a pu être dénommé comme des « produits secondaires », c'est-à-dire renouvelables, reposant sur l'utilisation de la force animale (transport, traction des araires) et des produits tels que le lait, la laine, les poils, phénomène qui s'est sans doute étalé sur plusieurs millénaires jusqu'au IVe millénaire av. J.-C.[371] Des animaux et plantes ont continué à être intégrés à l'agriculture mésopotamienne par la suite, essentiellement des apports extérieurs tels que le sésame au IIIe millénaire av. J.-C.[372] et le riz au Ier millénaire av. J.-C., venus depuis l'est[373].

  • rappels domestications, révolution des produits secondaires
  • types de cultures : céréales et rendements / palmier-dattiers / jardins / vigne
  • animaux élevés : ovins, caprins, porcins, bovins, et autres
  • exploitation des marais, steppes, chasse/pêche


  • cadre institutionnel, appropriation des terres : exploitation directe / formes d'exploitations indirecte, terres de service et fermage
  • équipes de labours, ou exploitations individuelles ; paysannerie indépendante dure à approcher
  • conditions de vie dures ? endettement ; manque d'hommes plus que de terres

Les villes mésopotamiennes[modifier | modifier le code]

  • Définitions et concepts
  • Origines
  • Réseaux urbains / peuplement
    • Basse Mésopotamie
    • Haute Mésopotamie
    • cycles
    • fondations
    • mégapoles = Ninive et Babylone
  • Pouvoirs et société urbains
  • Urbanisme = composantes
    • matériaux = villes d'argile / tells
    • murailles et portes
    • rues
    • canaux et ports
    • palais
    • temples et lieux de culte
    • espaces d'échanges
    • espaces artisanaux
    • espaces en friche/champs
  • résidences urbaines

Origines et traits généraux[modifier | modifier le code]

La fin de la période préhistorique de la Mésopotamie voit le développement d'agglomérations qui ont une taille de plus en plus importante, et des fonctions sociales spécifiques, qui les différencient progressivement des villages, surtout parce qu'elles sont des centres de pouvoir dominé par des groupes monumentaux de plus en plus imposants[374]. Le phénomène était généralement décelé dans le sud, où Uruk est couramment présentée comme la « première ville », vers le milieu du IVe millénaire av. J.-C., mais les études récentes indiquent la présence d'agglomérations de grande taille dans le nord à la même période, comme Tell Brak et Hamoukar. Ce changement est manifestement à relier aux changements socio-politiques de l'époque (apparition de l’« État » et des « grands organismes », essor agricole, différenciations sociale et professionnelle plus prononcées, etc.)[375]. Ce phénomène trouve ses origines plus loin dans le temps, puisque la plupart des grandes agglomérations mésopotamiennes sont occupées un à deux millénaires avant l'apparition de la ville, et qu'elles sont en fin de compte l'aboutissement d'un processus long et cumulatif remontant aux débuts de la sédentarisation durant les premières phases du Néolithique. Certaines connaissent une croissance relativement rapide dès leurs débuts, laissant en général un arrière-pays direct peu densément peuplé, ce qui reflète leur important pouvoir d'attraction, que ce soit intentionnel ou pas. La ville est dès lors une caractéristique essentielle de la civilisation mésopotamienne, les principales agglomérations sont rapidement dotées d'un prestige qui traverse les époques. Cependant la ville n'est jamais vraiment conceptualisée à cette période, la terminologie ne connaissant que des termes généraux pour définir les agglomérations, uru en sumérien et ālu(m) en akkadien, qu'il s'agisse de ce que nous caractériserions comme des villes ou des villages. Les grandes villes atteignent en général une taille d'au moins une centaine d'hectares, mais certaines sont beaucoup plus vastes, notamment les grandes capitales des périodes récentes (750 hectares pour Ninive, quasiment 1 000 pour Babylone). Elles sont généralement situées le long de cours d'eau, en particulier dans le sud où il s'agit d'axes de communication essentiels, et les déplacements de ces derniers peuvent les mettre en péril. Les villes mésopotamiennes connaissent en tout cas pour la plupart des alternances de croissance et de déclin rapides, qui sont parfois partagés à une échelle régionale sur une même période, liés à des aléas écologiques ou politiques. Leur développement peut se faire de façon spontanée, ou bien selon une planification, que ce soit à l'échelle d'un quartier ou d'une ville, ce qui est attesté dès les débuts de l'urbanisation, et particulièrement spectaculaire avec les grandes capitales de l'époque néo-assyrienne (Kalkhu, Dur-Sharrukin, Ninive)[376].

Urbanisme et paysage urbain[modifier | modifier le code]

Les début de l'urbanisation[modifier | modifier le code]

La fin de la période préhistorique de la Mésopotamie voit le développement d'agglomérations qui ont une taille de plus en plus importante, et des fonctions sociales spécifiques, qui les différencient progressivement des villages, surtout parce qu'elles sont des centres de pouvoir[377]. Si le sud mésopotamien a longtemps été vu comme pionnier dans ce phénomène, les études récentes ont nuancé cette impression en mettant en avant l'émergence d'agglomérations importantes concomitamment dans les deux régions. Ce phénomène s'accélère en particulier au IVe millénaire av. J.-C., pour la fin duquel on s'autorise à employer le terme de « ville » afin de désigner les plus grandes agglomérations, en premier lieu Uruk. Avant cela s'étaient développés des centres appelés « proto-urbains » (correspondant au stade de la « chefferie ») présentant déjà une architecture monumentale (Tepe Gawra, Tell Brak, Eridu). Les modèles explicatifs lient chacun à leur manière la croissance des agglomérations accompagne l'émergence des institutions sociales de plus en plus intégratrices de l'époque (l’« État ») : l'accent peut être mis sur le fait que le développement de l'administration centralise la production et la circulation des ressources dans les agglomérations, qu'elles dérivent d'une compétition pour l'appropriation des ressources, ou de l'accroissement des inégalités sociales[378].

La distinction entre villes et villages est complexe à tracer en Mésopotamie, car le critère de la taille ne suffit pas forcément, de petits sites pouvant avoir les caractéristiques fonctionnelles d'une ville (siège d'une administration, temple, murailles), et que les Anciens mésopotamiens eux-mêmes désignaient toutes les agglomérations (que l'on dénommerait villes, villages, bourgs suivant des critères modernes) de la même manière, uru en sumérien et ālu(m) en akkadien[379]. Il est en tout cas évident que les Mésopotamiens ont dès la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. une idée d'un modèle urbain associant résidences et monuments encadrées par une muraille et séparés par des voies de circulation hiérarchisées, qu'ils sont en mesure d'employer pour planifier la construction des colonies du Moyen-Euphrate (Habuba Kabira, Djebel Aruda), qui constituent les meilleures sources pour étudier les débuts de l'urbanisme.

Assez rapidement après le développement des premières agglomérations urbaines, dès le début du IIIe millénaire av. J.-C., celles-ci tendent à concentrer la majeure partie de l'espace habité de la Basse Mésopotamie, puisque selon les prospections menées autour de Nippur indiquent que plus de 70 % de l'habitat est occupé par des agglomérations de 10 hectares ou plus (seuil qui constitue faute de mieux la mesure de ce qu'est une ville dans ces études). Les métropoles sont bien plus vastes : Uruk occupe alors 400 hectares, Kish environ 60[380]. Durant les siècles suivants ce « taux d'urbanisation » des régions méridionales diminue jusqu'à un peu plus de 50 % à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. et au début du IIe millénaire av. J.-C.[381]. Durant les derniers temps de l'époque paléo-babylonienne, à compter du XVIIIe siècle av. J.-C., tandis que celles situées plus au nord prospèrent (Babylone, Sippar), les villes de l'extrême sud sont progressivement désertées, d'abord autour d'Ur et Uruk, puis d'Isin et de Nippur, pour des raisons mal comprises (des changements de cours fluviaux semblent partiellement en cause) ; elles sont repeuplées à l'époque kassite, à partir du XVe siècle av. J.-C.[382]. Les variations de l'espace urbain en Haute Mésopotamie aux mêmes époques semblent plus marquées par un aspect cyclique, au moins sur la période 4400-2000 av. J.-C. ; les villes semblent avoir des capacités de croissance plus limitées que dans le sud en raison notamment du contexte écologique (relief plus élevé, vallées encaissées, réseau fluvial peu dense) qui limite plus les possibilités de transport fluvial et l'extension de leur arrière-pays. Les agglomérations les plus importantes du début du IIIe millénaire av. J.-C. approchent ou dépassent la centaine d'hectares (Tell Leilan, Mari). Avec l'émergence d'entités politiques plus puissantes, centralisées et hiérarchisées au IIe millénaire av. J.-C., jusqu'à l'émergence du royaume assyrien, l'urbanisme du nord atteint un stade de maturité[383].

Les villes de l'âge du bronze[modifier | modifier le code]

  • fondations
  • Villes du S
  • Villes du N

Les villes du Ier millénaire av. J.-C.[modifier | modifier le code]

Les pratiques religieuses[modifier | modifier le code]

Les dieux[modifier | modifier le code]

Le culte divin[modifier | modifier le code]

  • les dieux, la raison d'être des hommes = culte sacrificiel
  • culte quotidien = offrandes
  • calendrier cultuel et fêtes religieuses
  • temple = maison du dieu, statue de culte, appartements, trésor
  • plus largement le centre de son domaine ; à la fois lieu de culte et institution socio-économique, administrations parallèles
  • personnel cultuel

Prières, divination et magie[modifier | modifier le code]

  • communiquer avec le divin, manipuler les forces surnaturelles
  • pratiques quotidiennes au service des hommes, surtout connues dans les cercles royaux, mais concerne toute la société
  • prières et hymnes
  • divination = communication
  • magie et exorcisme

http://oracc.museum.upenn.edu/asbp/ninmed/P393782

Pratiques et cultes funéraires[modifier | modifier le code]

  • croyances sur la mort, les Enfers
  • inhumations
  • rituels funéraires, kispum

Artisanat, matériaux et techniques[modifier | modifier le code]

Technische Experten in frühen Hochkulturen: Der Alte Orient

Les artisans[modifier | modifier le code]

La transformation des aliments[modifier | modifier le code]

L'analyse des textes a permis la reconstitution des techniques de brassage de la bière de céréales (orge surtout, aussi du blé) au IIIe millénaire av. J.-C. et au IIe millénaire av. J.-C.[384] La première opération est la confection du malt (baqlu(m)), à partir de grains dont on accélère la germination par humidification puis trempage, afin d'obtenir un « malt vert », qui est ensuite mis à sécher (peut-être parfois chauffé, même si la température ambiante suffit en général). L'autre ingrédient nécessaire au brassage de la bière mésopotamienne est le « pain de bière » (bappir/bappirum), un produit solide ou pâteux confectionné également à partir de grains, souvent aussi avec des aromates et du miel, et cuit au four. Ce produit est émietté et ajouté au malt et à de l'eau, permettant d'obtenir un mout auquel est ajoutée la levure nécessaire à la fermentation. Dans un dernier temps, la bière pouvait être filtrée, avant sa consommation. Dans la Babylonie du Ier millénaire av. J.-C., la bière à base de dattes semble supplanter celle produite à partir de céréales[385].

La construction et les techniques architecturales[modifier | modifier le code]

briques et tablettes, nattes et autres ; peu de pierre et de bois

Poteries et vanneries[modifier | modifier le code]

Céramique ; glaçure et verre

La métallurgie[modifier | modifier le code]

Appliqué à la Mésopotamie et au Proche-Orient ancien, le découpage classique en « âges » des métaux, forgé pour la préhistoire européenne, peut se révéler trompeur pour l'histoire des techniques. L'âge du bronze débute certes après les premières attestations d'objets en bronze (cuivre + étain) en Anatolie, mais la première partie de cette période (l'« âge du bronze ancien », couvrant en gros le IIIe millénaire av. J.-C.) est en fait dominé par les objets en cuivre, et l'alliage le plus répandu de ce dernier est celui où il est couplé à l'arsenic (le « bronze arsénié »). Ce n'est qu'au début du IIe millénaire av. J.-C. que le bronze semble devenir dominant. De la même manière le fer n'est forgé en grande quantité qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. environ, et encore peu répandu au début de l'« âge du fer », vers 1200.

Les métallurgistes de la Mésopotamie semblent donc avoir privilégié des méthodes plutôt économes en métaux comme le martelage, et moins la fonte, là où des civilisations mieux pourvues en minerai comme celles de Chine de la même période privilégiaient au contraire les méthodes plus dispendieuses[386].

Textile et habillement[modifier | modifier le code]

Moyens de transport[modifier | modifier le code]

Vie quotidienne[modifier | modifier le code]

En dehors des activités économiques, la vie quotidienne et intime des Mésopotamiens est difficilement accessible, et là encore les sources proviennent essentiellement du milieu des élites.

  • alimentation
  • maisons
  • mobilier
  • habits et apparence
  • hygiène
  • sexualité

Les échanges[modifier | modifier le code]

Les marchands[modifier | modifier le code]

Les moyens de paiement[modifier | modifier le code]

Échanges locaux et lieux d'échanges[modifier | modifier le code]

Échanges à longue distance[modifier | modifier le code]

L'écriture[modifier | modifier le code]

L'invention de l'écriture[modifier | modifier le code]

L'écriture cunéiforme[modifier | modifier le code]

Les scribes[modifier | modifier le code]

Les types de textes[modifier | modifier le code]

Milieu et activités intellectuelles[modifier | modifier le code]

Lettrés, écoles et bibliothèques[modifier | modifier le code]

Les textes « techniques »[modifier | modifier le code]

Les « belles-lettres »[modifier | modifier le code]

Architecture et arts[modifier | modifier le code]

Postérité et influences[modifier | modifier le code]

Les métiers artisanaux[modifier | modifier le code]

Les artisans et l'organisation de l'artisanat[modifier | modifier le code]

L'apparition des métiers spécialisés[modifier | modifier le code]

  • historique
  • liste des métiers

Les cadres et espaces de l'artisanat[modifier | modifier le code]

  • villes / campagnes
  • artisanat spécialisé vs domestique
  • artisanat institutionnel
  • guildes ?
  • ateliers / quartiers spécialisés, localisation / itinérance
  • encadrement et législation : CH

Les statuts variés des artisans[modifier | modifier le code]

  • esclaves, dépendants
  • libres
  • "maîtres"

L'apprentissage[modifier | modifier le code]

Travail et genre[modifier | modifier le code]

L'artisanat alimentaire[modifier | modifier le code]

Les meuniers[modifier | modifier le code]

Les boulangers, cuisiniers et bouchers[modifier | modifier le code]

Les brasseurs[modifier | modifier le code]

1/ importance de la bière :cf. textes, poteries, images et variétés de bière 2/ déroulé du brassage : Stol, Oppenheim, Bottéro, Civil

L'analyse des textes a permis la reconstitution des techniques de brassage de la bière de céréales (orge surtout, aussi du blé) au IIIe millénaire av. J.-C. et au IIe millénaire av. J.-C.[387] La première opération est la confection du malt (baqlu(m)), à partir de grains dont on accélère la germination par humidification puis trempage, afin d'obtenir un « malt vert », qui est ensuite mis à sécher (peut-être parfois chauffé, même si la température ambiante suffit en général). L'autre ingrédient nécessaire au brassage de la bière mésopotamienne est le « pain de bière » (bappir/bappirum), un produit solide ou pâteux confectionné également à partir de grains, souvent aussi avec des aromates et du miel, et cuit au four. Ce produit est émietté et ajouté au malt et à de l'eau, permettant d'obtenir un mout auquel est ajoutée la levure nécessaire à la fermentation. Dans un dernier temps, la bière pouvait être filtrée, avant sa consommation. Dans la Babylonie du Ier millénaire av. J.-C., la bière à base de dattes semble supplanter celle produite à partir de céréales[388].

Des malteurs (baqilum), apparaissent dans un nombre limité de texte, reçoivent de l'orge pour la malter, et livrent le malt à des brasseurs[389]. Plus courantes sont les attestations des brasseurs (sirašu). et institutions / brassage domestique / brasseurs itinérants

4/ lieux de brassage ? récipients ? indices archéologiques

  • usages et distribution

Les presseurs d'huile[modifier | modifier le code]

  • question de l'huile : sésame ou lin ?
  • usages
  • les presseurs
  • le déroulé du pressage

Les baratteurs[modifier | modifier le code]

Le vin[modifier | modifier le code]

L'artisanat de la poterie[modifier | modifier le code]

Les techniques[modifier | modifier le code]

  • tour
  • engobe etc.
  • fours de potiers

Les productions[modifier | modifier le code]

  • types de céramiques : archeo / txt
  • autres produits en céramique

L'organisation[modifier | modifier le code]

  • historique spécialisation, standardisation (BRB)
  • archives d'Ur III : Englund Case of Potters et Potts 1997

La construction[modifier | modifier le code]

Les briques et autres matériaux de construction[modifier | modifier le code]

  • Sauvage DCM

Les métiers de la construction[modifier | modifier le code]

  • CH
  • textes de construction publique : Ur III, Borsippa

La métallurgie et l'orfèvrerie[modifier | modifier le code]

Les minerais travaillés et les alliages[modifier | modifier le code]

  • Moorey et Potts 1997 et 2012
  • présentation historique

Les installations et opérations de transformation des minerais[modifier | modifier le code]

  • fours fouillés ; Mari
  • fabrication de métal : théorie, et textes

Les métiers et l'organisation[modifier | modifier le code]

  • ??? cf. Joannès RLA

[390]

L'artisanat textile[modifier | modifier le code]

Pb des sources

Les matières premières[modifier | modifier le code]

  • lin
  • laine
  • chanvre ?
  • peaux
  • ornements ?

Les techniques[modifier | modifier le code]

  • filage
  • cardage
  • blanchissage
  • tissage
  • teinture
  • travail du cuir

L'organisation et les métiers du textile[modifier | modifier le code]

  • Cf. Breniquet
  • Dumuzi Inana A (bal bal e)

Les produits[modifier | modifier le code]

  • rouleaux d'étoffes
  • vêtements
  • tapis

Le travail de la pierre[modifier | modifier le code]

  • pierres travaillées
  • lapicides / tailleurs de pierre
  • sceaux-cylindres, statues/statuettes

La vannerie[modifier | modifier le code]

  • les roseaux et leur coupe
  • les vanniers
  • les produits

Le travail du bois[modifier | modifier le code]

La fabrication de meubles[modifier | modifier le code]

Verre et matières vitreuses[modifier | modifier le code]

Parfums, encens et cosmétiques[modifier | modifier le code]

  • Pharmacopée et parfumerie sumériennes
  • Ebeling Parfumrezepte MA ;
  • RLA 189
  • DCM

Références[modifier | modifier le code]

  1. Tournay et Shaffer 1994, p. 9. Contra (en) G. Rubio, « Reading Sumerian Names, II: Gilgameš », dans Journal of Cuneiform Studies 64, 2012, p. 3-16 pour qui le nom était également Gilgamesh en sumérien.
  2. Frayne et Stuckey 2021, p. 386.
  3. Frayne et Stuckey 2021, p. 386-387.
  4. Tournay et Shaffer 1994, p. 46-47.
  5. Tournay et Shaffer 1994, p. 44.
  6. Bottéro 1992, p. 67
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  19. Jacobsen 1976, p. 209-211 et Tigay 1982, p. 34-35 et 241 par exemple sont favorables à l'idée de l'historicité du personnage. Sur cette question, voir la mise au point de (en) W. G. Lambert, « Gilgameš in Religious, Historical and Omen Texts and the Historicity of Gilgameš », dans P. Garelli (dir.), Gilgameš et sa légende : études recueillies par Paul Garelli à l'occasion de la VIIe rencontre assyriologique internationale (Paris, 1958), Paris, Klincksieck, , p. 48-52.
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  40. Le texte existe en deux versions, A et B. (de) D. O. Edzard, « Gilgamesh und Huwawa A. I. Teil », dans Zeitschrift für Assyriologie 80, 1990, p. 165-203 ; (de) Id., « Gilgamesh und Huwawa A. II. Teil », dans Zeitschrift für Assyriologie 81, 1991, p. 165-233 ; (de) Id., « Gilgamesh und Huwawa, Zwei Versionen der sumerischen Zedernwaldepisode nebst einer Edition von Version "B" » dans Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-historische Klasse, Munich, 1993, p. 1-61 ; George 1999, p. 149-166
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  61. « (en) Tablette W 5233,a/VAT 15245 : description sur CDLI. »
  62. (en) W. W. Hallo, « Sumerian Religion », dans Journal of the Institute of Archaeology of Tel Aviv University 1, 1993, p. 15–35 argumente en faveur de l'existence d'une religion proprement sumérienne et de certaines tensions entre les deux groupes pour des raisons religieuses. M.-J. Seux, « Sumer VI. Sumer et les Sémites », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible fasc. 73, 2002, col. 338-359 rejette l'idée de conflits entre Sumériens et Sémites en Basse Mésopotamie, notamment à connotation religieuse.
  63. a et b P. Mander, « Les dieux et le culte à Ebla », dans G. del Olmo Lete (dir.), Mythologie et religion des sémites occidentaux. Volume 1. Ébla, Mari, Louvain, 2008, p. 1-160
  64. (de) M. Krebernik, « Die Texte aus Fara und Tell Abū Ṣālābiḫ », dans J. Bauer, R. K. Englund, M. Krebernik, Mesopotamien, Späturuk-Zeit und frühdynastische Zeit, Fribourg, 1998, p. 235-427.
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  67. Sur ce dernier point, cf. par exemple (de) M. Dietrich, « Die Kosmogonie in Nippur und Eridu », dans Jahrbuch für Anthropologie und Religionsgeschichte 5, 1984, p. 155-184.
  68. (de) G. Selz, Untersuchungen zur Götterwelt des Stadtstaates von Lagaš, Philadelphie, 1995 ; (en) Id., « Studies in Early Syncretism: The Development of the Pantheon in Lagaš, Examples for Inner-Sumerian Syncretism », dans Acta Sumerologica 12, 111–142.
  69. (de) G. Selz, « Enlil und Nippur nach präsargonischen Quellen », dans M. de Jong Ellis (dir.), Nippur at the Centennial, Papers Read at the 35e Rencontre Assyriologique Internationale, Philadelphie, 1992, p. 189-225
  70. Une telle organisation a pu exister auparavant pour la déesse Inanna d'Uruk. Voir (en) P. Steinkeller, « Archaic City Seals and the Question of Early Babylonian Unity », dans T. Abusch (dir.), Riches Hidden in Secret Places, Ancient Near Eastern Studies in Memory of Thorkild Jacobsen, Winona Lake, 2002, p. 249-257.
  71. Pour une introduction à la religion de cette période et à certaines des problématiques de son étude, voir P. Garelli et al., Le Proche-Orient asiatique, tome 1 : Des origines aux invasions des peuples de la mer, Paris, 1997, p. 289-302 et J.-J. Glassner, « Sumer V. Religion sumérienne », dans Supplément au Dictionnaire de la Bible fasc. 73, 2002, col. 314-388.
  72. Cf. les réflexions de (en) W. G. Lambert, « Goddesses in the pantheon: A reflection of women in society ? », dans J.-M. Durand (dir.), La femme dans le Proche-Orient antique, XXXIIIe Rencontre assyriologique internationale, Paris, 7-10 juillet 1986, Paris, 1987, p. 125-130 et (en) P. Michalowski, « Round about Nidaba: on the early goddesses of Sumer », dans S. Parpola et R.M. Whiting (dir.), Sex and Gender in the Ancient Near East, Proceedings of the XLVIIe Rencontre assyriologique internationale. Helsinki, July 2-6, 2001, Helsinki, 2002, p. 413-422.
  73. a et b Margueron 1991 col. 1165-1179 donne une présentation des édifices religieux de cette période.
  74. A. Spycket, Les statues de culte dans les textes mésopotamiens des origines à la Ire dynastie de Babylone, Paris, 1968 ; idée reprise et prolongée par (en) W. Hallo, « Texts, statues and the cult of the divine king », dans Supplements to Vetus Testamentum 40, 1988, p. 54–66.
  75. Malgré son ancienneté et plusieurs points dépassés, (de) G. Wilhelm, Grundzüge der geschichte und kultur der Hurriter, Darmstadt, 1982 présente un chapitre utile sur la religion hourrite. En français, voir E. Laroche, « Hourrites », dans Y. Bonnefoy (dir.), Dictionnaire des mythologies t. 1, Paris, 1981, p. 527-530 (mêmes remarques que pour le précédent).
  76. Voir cependant pour des éléments d'influences dès la période d'Ur III : (en) T. Sharlach, « Foreign Influences on the Religion of the Ur III Court », dans Studies on the Civilization and Culture of Nuzi and the Hurrians 12, 2002, p. 91-114
  77. J.-M. Durand, « La religion amorrite en Syrie à l'époque des archives de Mari », dans G. del Olmo Lete (dir.), Mythologie et religion des sémites occidentaux. Volume 1. Ébla, Mari, Louvain, 2008, p.
  78. Voir en dernier lieu les synthèses de (de) D. Charpin, D. O. Edzard et M. Stol, Mesopotamien: Die altbabylonische Zeit, Fribourg, 2004. Pour une étude d'un de ses sites tournée vers les aspects religieux et culturels : D. Charpin, Le clergé d'Ur au siècle d'Hammurabi, Genève, 1986.
  79. M. Sigrist, « Nippur entre Isin et Larsa de Sin-iddinam à Rim-Sin », dans Orientalia Nova Series 46, 1977, p. 363-374.
  80. Jacobsen 1976, p. 145-164. (en) D. C. Snell, « The Invention of the Individual », dans D. C. Snell (dir.), A companion to the ancient Near East, Oxford, 2005, p. 358-360.
  81. (en) W. G. Lambert, « The Reign Nebuchadnezzar I: A Turning Point in the History of Ancient Mesopotamian Religion », dans W. S. McCullough (dir.), The Seed of Wisdom, Toronto, 1964, p. 3-13 ; (en) T. Oshima, « The Babylonian god Marduk », dans G. Leick (dir.), The Babylonian World, Londres et New York, 2007, p. 348-360.
  82. (en) W. G. Lambert, Babylonian Wisdom Literature, Oxford, 1963
  83. a et b Pour une introduction à la religion de cette période et aux problèmes soulevés par son étude, voir par exemple P. Garelli et A. Lemaire, Le Proche-Orient Asiatique, tome 2 : Les empires mésopotamiens, Israël, Paris, 2001, p. 167-181 et 285-303.
  84. (en) S. Parpola, « Monotheism in Ancient Assyria », dans B. Porter (dir.), One God or Many? Concepts of Divinity in the Ancient World, Chebeague, 2000, p. 165-209
  85. On trouvera une synthèse des connaissances sur la religion néo-assyrienne dans les passages consacrés à ce sujet de (it) F. M. Fales, L'impero assiro, storia e amministrazione (IX-VII secolo A.C.), Rome, 2001, notamment p. 33-43 et 244-283.
  86. (en) E. Lipiński, The Aramaeans: their ancient history, culture, religion, Louvain, 2000, p. 599-640 pour une présentation de la religion des anciens Araméens, en particulier leurs divinités ; voir aussi E. Martínez Borolio, « Aperçu de la religion des Araméens », dans G. del Olmo Lete (dir.), Mythologie et religion des sémites occidentaux. Volume 2, Émar, Ougarit, Israël, Phénicie, Aram, Arabie, Louvain, 2008, p. 379-415.
  87. Margueron 1991 col. 1195-1213
  88. (en) M. J. H. Linssen, The Cults of Uruk and Babylon, The Temple Rituals Texts as Evidence for Hellenistic Cult Practices, Leyde, 2004 pour l'étude des textes rituels de cette période ; (en) R. J. Van der Spek, « The Size and Significance of the Babylonian Temples under the Successors », dans P. Briant et F. Joannès (dir.), La Transition entre l'empire achéménide et les royaumes hellénistiques, Paris, 2005, p. 261-307 pour les temples en tant qu'institutions. Voir aussi P. Clancier, « La Babylonie hellénistique, aperçu d'histoire politique et culturelle », dans Topoi 15, 2007, p. 21-74 et Id., « Cuneiform Culture’s Last Guardians: the Old Urban Notability of Hellenistic Uruk », dans Radner et Robson (dir.) 2011, p. 752-773. (en) S. B. Downey, Mesopotamian Religious Architecture, Alexander through the Parthians, Princeton, 1988 pour le dernier état de l'architecture religieuse mésopotamienne.
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  124. « In our association, the old-fashioned term “Assyriology” covers all scholarly fields related to the study of the ancient Near East in the time of the cuneiform cultures, from the fourth millennium BCE to the first century CE in the historical regions of Mesopotamia, Syria, and the Levant, Iran, and Anatolia, including periods and regions of influence and contact. Our understanding of “Assyriology” covers philological disciplines dealing with texts written in Akkadian, i. e. Babylonian and Assyrian, Sumerian, Hittite, Elamite, Hurrian, and other languages, linguistics of these languages, the history of the ancient Near East, and the archaeology and art history of the respective regions and periods. » : (en) Walther Sallaberger, « The International Association for Assyriology: Promoting the study of the ancient Near East », (consulté le ).
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  264. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées looting
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Références[modifier | modifier le code]