Utilisateur:Skimel/Racisme antiblanc

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L'expression racisme antiblanc désigne une forme de racisme spécifiquement tourné contre les Blancs ou perçus comme tels. Ce type de racisme est parfois vu comme une forme de « retournement » du racisme[1], d'où l'expression « racisme inversé (en) » (en anglais reverse racism), parfois utilisée aux États-Unis ou en Europe[2],[3],[4], car ce racisme évoque dans plusieurs pays le racisme exercé par les « dominés », le racisme perçu comme « ordinaire » étant exercé par les « dominants »[5],[6].

Cette hostilité à portée raciale peut se manifester au travers d'injures, de diffamation, de harcèlements, d'agressions (y compris de meurtres et de viols) ou de discriminations. Aux États-Unis, il a notamment été exprimé par des groupes nationalistes noirs. Au Zimbabwe, le président Robert Mugabe a mis en place une politique raciste visant à exproprier et chasser les Blancs. En Afrique du Sud, l'homme politique Julius Malema ayant repris dans ses meetings un chant incitant à tuer des fermiers blancs a été reconnu coupable d'incitation à la haine par la justice[7],[8].

En France, le racisme antiblanc, sans être marginal, est néanmoins considéré comme un phénomène minoritaire à l'échelle nationale par rapport à d'autres types de racisme, les Blancs étant l'objet de très peu de discriminations en ce qui concerne le travail ou le logement[6],[9],[10],[11],[12],[13] ; le terme y est surtout utilisé, dans le domaine politique, par l'extrême droite et parfois par le reste de la droite[14] instrumentalisé[6] en réaction à l'antiracisme[15]. Le concept s'est étendu hors du champ lexical de l'extrême droite et a été cité par des organisations antiracistes comme le MRAP[15] ou la LICRA[16]. L'expression est objet de controverses. Sans remettre en cause l'existence de ce racisme, des associations, des chercheurs, des journalistes et des personnalités politiques[17],[18] critiquent l'utilisation de cette expression, celle-ci ayant d'abord été introduite par le Front national[19],[20] et favorisant selon eux un antagonisme communautaire faisant des distinctions entre les types de racisme[21].

Histoire de la notion en France[modifier | modifier le code]

Une notion issue de l'extrême-droite[modifier | modifier le code]

L'expression « racisme antiblanc » a été développé par l'extrême droite française, qui a d'abord popularisé le terme, dont elle a fait un élément de son lexique[22],[23],[24],[25],[26],[27]. Le quotidien de droite Le Figaro note à ce propos : « L'idée d'un “racisme inversé” a été théorisée depuis plus de vingt ans par le Front national, en opposition aux mouvements antiracistes ». Selon Damien Charrieras, doctorant en communication de l'université de Montréal et l’université Paris-III, « La notion de racisme anti-Blancs est habituellement utilisée par des groupes apparentés à l’extrême-droite française »[22]. Le sociologue Sylvain Crépon, également spécialiste de l'extrême droite, explique que :

« [l'expression de “racisme antiblanc”] a été conceptualisée en 1978 par François Duprat, alors l'un des responsables du Front national, juste avant sa mort dans un attentat non expliqué. Il est à l'origine des principales thématiques du FN qui sont toujours présentes à l'heure actuelle, à savoir, d'une part, le slogan de la préférence nationale “Un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés en trop”, d'autre part, la dénonciation du “racisme anti-Français”. Finalement, c'est le retournement de rhétorique pour laquelle l'extrême droite a toujours été très forte. Puisqu'on les accuse d'être racistes, ils accusent à leur tour les racistes anti-blancs, anti-Français[23]. »

D'après Valérie Igounet, François Duprat est également à l'origine du slogan « Non au racisme anti-Français ! »[28]. Bruno Mégret est ensuite promu spécialiste du « racisme anti-français » au sein du FN[29]. Selon le Dictionnaire de l’extrême droite du psychosociologue Erwan Lecœur[30], la notion de « racisme antiblanc » a été également introduite par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF), association classée à d’extrême droite[31], au côté de termes comme « racisme antifrançais » et « racisme antichrétien »[30], affirmation reprise par Le Figaro[25]. La notion a été largement propagée et instrumentalisée par l’extrême droite[22],[25],[26] (notamment dans le sillage de la Nouvelle Droite), en réponse à l’émergence du thème de l’antiracisme. Jean-Marie Le Pen le leader du FN affirmait à ce propos :

« L’antiracisme, instrument politique d’aujourd’hui, comme le fut l’antifascisme avant guerre n’est pas un non-racisme. C’est un racisme inversé, un racisme antifrançais, antiblanc, antichrétien. »

Diffusion de la notion[modifier | modifier le code]

Selon Le Monde, l'utilisation par Jean-François Copé de l'expression en 2012 est une étape car « jusqu’à présent, l’utilisation politique du concept de « racisme anti-blanc » était l’apanage quasi exclusif de l’extrême droite. » Marine Le Pen utilise également le terme « pour discréditer la lutte des associations antiracistes, au premier rang desquels SOS Racisme à qui elle reproche de n’avoir jamais intenté d’action sur cette base ». D'autres mouvements d'extrême droite comme les Jeunesses identitaires vont également s'emparer de la question du « racisme antiblanc » au début des années 2000, en en faisant un de leurs thèmes principaux afin, comme le FN, de couper l'herbe sous le pied des associations antiracistes, mais aussi estimant que « les Européens blancs » sont menacés par « une immigration invasion », devenant ainsi la minorité opprimée dans un « discours racialiste blanc non explicite et suggéré, non passible de poursuites ». Quand Jean-Marie Le Pen utilise « Racisme anti-blanc » accolé à « Français de souche », il utilise le vocabulaire de la mouvance identitaire[26].

En mars 2005, un appel contre les « ratonnades anti-Blancs » est lancé pour dénoncer des agressions subies par des lycéens à Paris. Damien Charrieras explique que « pour la première fois, la notion de « racisme anti-Blancs » fit l’objet d’articles dans Le Monde »[32] suite à cet appel.

Études du concept[modifier | modifier le code]

D’après le dictionnaire d'Erwan Lecœur, l'emploi de ces notions s’inscrit dans une stratégie de « retournement victimaire »[33] contre l’antiracisme pour « sortir du piège de l’accusation récurrente de racisme »[33] et « la retourner par tous les moyens possibles »[33]. Toujours selon Erwan Lecœur, « ce concept a et développé et instrumentalisé par le parti frontiste pour “sortir du piège de l'accusation récurrente de racisme” dont il était victime et “la retourner par tous les moyens possibles” contre ses détracteurs. Objectif : décrédibiliser le discours d'associations comme SOS Racisme, alors en plein essor, en leur reprochant de ne pas défendre les “Français de souche” »[25].

Pour Stéphane François, politologue spécialiste de l'extrême droite, la dénonciation du racisme antiblancs par les franges démagogiques de certains partis de droite et/ou d’extrême droite est «toujours corrélative d’une condamnation d’une supposée islamisation du pays. Ce type de discours est un thème classique de ces partis »[34]. Selon le politologue, « il s'agit, au nom de la résistance au "racisme antiblanc" de mener une lutte pour la défense de l'identité blanche. Il s'agit enfin de démontrer que toute société multiculturelle est vouée à l'échec »[35]. Le discours du racisme antiblanc, lié au débat du grand remplacement, est un « thème porteur pour les différentes formations identitaires européennes, certains agissant par la violence, tandis que d’autres, refusant les violences physiques, développent un discours agressif » qui se rassemblent au niveau européen pour « défendre les "blancs" contre les "autres", vus comme des hordes d’envahisseurs racistes, avides des systèmes sociaux des pays européens ». Selon lui, si la crise et le communautarisme ont aidé à la propagation de ce type de discours, c'est surtout « à la suite des différentes campagnes sur la supposée incapacité des musulmans à s’intégrer dans les sociétés occidentales » relayé par l'extrême droite dont le Bloc identitaire et le « pseudo-débat sur l’identité nationale ». Il conclut que ce racisme existe, mais qu'il est minoritaire et victime d'un tabou dont a profité l'extrême droite[34].

Selon Michel Wieviorka, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), le racisme antiblanc « est un thème d'extrême droite repris à l'occasion d'une opposition politique entre les deux candidats à la présidence de l'UMP », en 2012. Il dénonce dans ce terme une « radicalisation », alors que des hommes politiques comme Jean-François Copé auraient pu, estime-t-il, utiliser le terme « racisme antifrançais ». Pour lui c'est « une thématique excessive », le racisme de certaines minorités serait dirigé contre les « dominants », certes blancs, mais désignés d'abord comme bourgeois, riches ou français, avec parfois des discours antisémites[34].

Pour Hugh Schofield de la BBC, au Royaume-Uni, la question du racisme antiblanc est liée à l'extrême droite, mais les hommes politiques de gauche l'évoquent aussi de peur « que la classe ouvrière blanche bascule à l’extrême droite si on ne parle pas de ces questions »[34]. Selon Olivier Estève, enseignant-chercheur en civilisations anglo-saxonnes, certains sociologues préfèrent parler de « contreracisme » à propos de ce phénomène[36]. C'est le cas d'Éric Fassin, sociologue spécialiste des questions raciales à l'université Paris VIII, qui soutient que le racisme implique des rapports sociaux de domination et « par définition, il ne peut pas être symétrique ». Il rejette comme « absurde » la définition d'un racisme fondé sur une conception individualiste[37]. De son côté, le politologue Pierre-André Taguieff tient pour pertinente l'expression « racisme anti-Blancs », considérant que le racisme n'est pas le seul fait des Blancs[38],[39].

Selon Carole Reynaud-Paligot, chercheuse en histoire à la Sorbonne-Paris I, qui a rédigé plusieurs ouvrages sur le racisme, et qui s'appuie sur une étude de l'INED, les manifestations de racisme antiblanc « concernent une faible proportion de personnes. Elles sont vécues uniquement dans l'espace public sous forme d'insultes, alors que le racisme [envers d'autres communautés] peut impacter l'accès au travail ou au logement, et se manifeste par toutes sortes de discriminations. Concernant les Blancs, il n'y a pas d'impact sur l'insertion sociale ». Le racisme contre la population majoritaire existe, « mais dans une proportion beaucoup plus faible (15 %) que les minorités racisées, et surtout, ce racisme ne se produit qu'une fois, le plus souvent dans la rue ». Une analyse partagée par la généticienne Évelyne Heyer[40]. Le Point rappelle que « 55 % des descendants de pays d'Afrique centrale et 38 % des descendants de Marocains et Tunisiens déclarent avoir été victimes de racisme explicite au cours de leur vie en France »[41].

Mesure du racisme antiblancs en France[modifier | modifier le code]

Dans une enquête sociologique réalisée en 2008 par l'Institut national d'études démographiques, qui n'utilise jamais l'expression de « racisme antiblanc », il apparaît que 16 % de la population majoritaire déclare avoir été victime d'une « situation raciste », contre 32 % pour les immigrés et 36 % pour les descendants d'immigrés. 23 % de la population majoritaire affirme « ne pas avoir vécu de situation raciste mais s'y sentent exposés », contre 29 % pour les immigrés et 25 % pour les descendants d'immigrés. De plus, 10 % des personnes de souche européenne affirment avoir subi au cours des cinq dernières années des discriminations racistes, contre 26 % pour les immigrés, 31 % pour les descendants de deux parents immigrés et 17 % pour les descendants d'un parent immigré. Les motifs de discrimination les plus déclarés par la population majoritaire sont de 18 % liés à l'origine contre 70 % pour les immigrés et 65 % pour les descendants d'immigrés. Les autres motifs de discrimination de la population majoritaire sont liés au sexe (24 %) et à l'âge (16 %)[42].

Aucun membre de la population majoritaire ne déclare avoir été victime de discrimination liée à la couleur de peau dans les motifs de discrimination les plus déclarés, contre 43 % pour les immigrés et 28 % pour les descendants d'immigrés. Les auteurs de l'étude concluent que « le racisme subi est associé à des expériences de discrimination raciale pour les immigrés et les enfants d’immigrés, alors que pour la population majoritaire le racisme subi n’est pas associé à des discriminations basées sur l’origine »[42].

Au printemps 2012, l'INED publie une nouvelle enquête faites entre septembre 2008 et février 2009 sur des personnes nées entre 1948 et 1990 qui montre que 18 % des personnes appartenant à la « population majoritaire » de France, donc à la population blanche, déclare avoir été « la cible d’insultes, de propos ou d’attitudes racistes » contre 30 % pour les immigrés et 37 % pour les descendants d'immigrés[43].

En 2012, Jean-Luc Primon, sociologue à l'université de Nice et chercheur à l'Unité de recherche Migrations et société (Urmis), participant à l'enquête TEO, première base de données de l'INED sur les origines, déclare qu'un peu plus d'une personne sur dix de celles classées dans la population dite majoritaire (ni immigrées, ni issues de l'immigration, ni originaires d'Outre-mer) déclarent avoir vécu une expérience de racisme. « Il s'agit généralement d'expériences limitées, et qui ont lieu souvent dans l'espace public. Ce qu'ils relatent, ce sont souvent une altercation entre automobilistes ou une bousculade dans la rue avec des quolibets ou des injures, des blessures verbales renvoyant ces personnes à leurs origines. Cela se passe rarement à l'école ou sur le lieu de travail »[44].

Traitement juridique[modifier | modifier le code]

L'arsenal juridique français permet de sanctionner les délits et crimes d'expression raciste. La loi sur la liberté de la presse de 1881 pénalise les discours de haine, de haine raciale en particulier[45],[46]. Depuis la promulgation des lois dites « loi Lellouche » (février 2003) et « loi Perben II » (mars 2004), une motivation raciste avérée constitue une circonstance aggravante des délits tels que les violences ou le vol, et des crimes tels que le viol et le meurtre[46],[47]. Cependant, la législation française ne catégorisant pas les infractions à caractère raciste selon l'origine ethnique de la victime, le traitement judiciaire des ces infractions ne fait jamais apparaître le terme « antiblanc » dans la qualification des faits incriminés[48],[49]. Des organes de presse, en revanche, mettent parfois en avant ce qualificatif lorsqu'ils rapportent des affaires judiciaires exposant des faits de racisme à l'encontre d'une victime blanche. Ainsi, par exemple, le , le journal Le Monde publie un article intitulé « la première condamnation pour racisme anti-Blanc »[50]. En écho, le même jour, Le Parisien titre un article « Le racisme anti-blanc, circonstance aggravante d'une agression à Paris »[51]. Les deux textes rendent compte d'une affaire d'agression sur la voie publique, au cours de laquelle des insultes telles que « sale Blanc » ou « sale Français » ont été proférées. Au terme d'un procès, la cour d'appel de Paris a retenu la circonstance aggravante de « racisme »[52]. Relatant l'audience correctionnelle tenue deux ans auparavant, l'hebdomadaire Le Point et le quotidien 20 minutes précisent que le Code pénal français ne distingue pas un « racisme antiblanc »[48],[49]. Selon Me Naïma Moutchou, avocate de l'association antiraciste la LICRA, constituée partie civile dans l'affaire, la condamnation pénale pour racisme prononcée par la cour n'est pas la première dans l'histoire judiciaire française mais la troisième. La jurisprudence française fait état de sentences similaires, sanctions d'insultes racistes, en 1998 à Nancy et en 2008 à Douai[53].

De même, en mars 2016, la cour d'appel de Lyon a alourdi de trois mois de prison ferme la peine de première instance d'un jeune homme condamné pour injures à caractère racial. Le prévenu avait traité de « sale blanc, sale Français » un passager d'un train[54],[55]. La même juridiction a condamné, en janvier 2018, Saïdou, chanteur de Zone d'expression populaire, groupe lillois de hip-hop, à une peine d'un euro symbolique dans l'affaire qui l'opposait à l'AGRIF[56]. Cette association avait porté plainte, en 2010, pour provocation à la haine et injure publique à caractère racial, contre le sociologue Saïd Bouamama et le rappeur de Lille, estimant que les paroles d'une chanson, Nique la France, extraites d'un livre-CD, portant le même titre et publié conjointement par les deux hommes, portaient atteinte à la communauté des « Français blancs dits de souche »[57],[58]. En mars 2015, le tribunal correctionnel de Paris avait finalement relaxé les deux hommes, jugeant, qu'au regard de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, la notion de « Français blancs dits de souche » « ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique » et que la « race blanche n'est en aucune manière une composante juridique de la qualité des Français »[59],[60],[61]. Neuf mois plus tard, sa décision était confirmée en appel[62]. Début 2017, sur le pourvoi formé par l'AGRIF, la Cour de cassation, considérant que les propos poursuivis « désignent, à travers les références constituées par la représentation symbolique de la République, le drapeau français et l’hymne national, des personnes appartenant à la nation française », avait partiellement censuré l'arrêt de la cour d'appel de Paris et renvoyé les parties devant celle de Lyon[56],[63],[64],[65].

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Perception de la notion en France[modifier | modifier le code]

Controverses par les associations et des chercheurs[modifier | modifier le code]

La notion de racisme antiblanc reste controversée parmi de nombreuses associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre le racisme ainsi que parmi de nombreux intellectuels non pas à chaque fois parce que l’existence du racisme visant les Blancs est niée en tant que tel, mais parce que le concept de racisme antiblanc, qui prétend rendre compte de ce racisme, l’envisage comme un racisme à part et adopte un point de vue communautariste qui fait des distinctions entre les différents types de racisme et ses différentes victimes, et attise ainsi les antagonismes communautaires[66]. Dans cette perspective, le concept de racisme antiblanc est contesté selon eux au profit d’une vue qui considère le racisme envers les Blancs comme étant un racisme comme les autres.

Samuel Thomas, l'un des leaders de SOS Racisme, reconnaît que le racisme se trouve dans toutes les couches de la population française, y compris dans celles issues de l'immigration. Il considère donc nécessaire d'éduquer aussi bien les uns que les autres. Il refuse toutefois la notion de racisme antiblanc parce que, non seulement elle privilégierait une logique communautariste, mais aussi parce que la notion aurait été instrumentalisée par l'extrême droite[67].

L'historien Georges Bensoussan admet pour sa part ne pas avoir vu émerger la réalité du racisme antiblanc en expliquant qu'« un certain nombre d'études sociologiques comme celle de Christophe Guilluy sur les fractures françaises, celle de Laurent Bouvet sur l'insécurité culturelle ou celle d'Hugues Lagrange sur le déni des cultures n'étaient pas parues » avant la sortie de son livre Les Territoires perdus de la République. Évoquant le fait que la question était peu traitée dans cet ouvrage publié en 2002, Bensoussan indique que les professeurs qui avaient participé à sa rédaction « étaient eux-mêmes tétanisés à l'idée d'évoquer un racisme anti-blanc ou anti-Français »[68]. L'historien Pap Ndiaye souligne également les sous-entendus idéologiques d'extrême droite souvent impliqués dans l'emploi de l'expression racisme antiblanc[69].

En mars 2005, l'« appel contre les violences anti-blanches » de l'hebdomadaire Marianne[70], et la parution de l'article du journaliste Luc Bronner dans Le Monde[71] ont créé un tollé parmi des intellectuels et personnalités politiques. Esther Benbassa, historienne et sénatrice Europe Écologie Les Verts, dénonce une logique communautariste qui, selon elle, sous-tend cette pétition[72],[73],[74]. Dans les colonnes du quotidien Libération, un collectif de chercheurs nommé CLARIS[75], dont les sociologues Michel Kokoreff, Laurent Mucchielli et Marwan Mohammed, a vivement réagi à cet appel et au traitement médiatique de la notion de racisme antiblanc qu’ils jugent symptomatique « d’une lepénisation des esprits »[76].

Tarik Yildiz, doctorant en sociologie politique, publie un essai dans lequel, après neuf entretiens avec des habitants de Seine-Saint-Denis, il dresse une cartographie du racisme antiblanc dans les banlieues[77],[78]. Selon lui, les « Français de souche »[79] subissent avec le racisme antiblanc une pression sociale qui les pousse à déménager[80]. Son propos, selon l'auteur lui-même, ne prétend pas relever de l'étude scientifique[81]. Yildiz déclare « Ne pas entendre ceux qui souffrent, c'est prendre le risque de l'engrenage et les jeter dans les bras des partis extrémistes »[78]. Recommandé par Ivan Rioufol[82] et Robert Ménard[83], l'essai est sévèrement critiqué par l'universitaire Olivier Estève qui juge que, sous couvert de lever un tabou, le travail d'Yildiz apporte une légitimation universitaire à des thèses d'extrême-droite que prétend combattre son auteur. Sur le fond, il reproche au jeune sociologue un défaut de contextualisation de l'« appel contre les ratonnades anti-Blancs » qui sous-tend sa démonstration par l'exemple[84].

Pour Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice avec Christiane Taubira en 2013, « le racisme anti-blanc n'existe pas », et « Alain Finkielkraut, commentateur façon café du commerce de l'actualité, et ses adeptes ont popularisé cette notion fondée uniquement sur un sentiment ou une émotion ». L'insulte « sale blanc » ne relève pas selon elle du racisme, mais serait une « réaction épidermique de rejet ponctuel » car « en France, aujourd'hui, aucun “Blanc” n'est refusé à un emploi, à un logement, à la fonction de maire ou de député parce qu'il est “blanc” ». Elle résume : « En France, le racisme structurel ne touche pas les “Blancs” », une évidence et une réalité selon elle qui a échappé aux politiciens. « Quand un imbécile traite quelqu'un de “sale Blanc”, il ne porte préjudice à cette personne que conjoncturellement et non de manière systémique. À la grande différence du racisme anti-noir, anti-arabe, anti-juif, anti-roms... Ces racismes-là non seulement font système, mais renvoient aussi à un moment de leur propre histoire où ces groupes ont pu être considérés comme ceux de “sous-hommes” ou “inférieurs”. Il n'y a par conséquent aucun rapport entre le racisme dont sont victimes les “minorités” et l'insulte “sale Blanc”, sinon une différence de nature. »[85].

Le MRAP s'est penché sur cette question. Pour son coprésident Pierre Mairat : « Nous avons conscience des risques d'instrumentalisation. Mais la vraie question, c'est : est-ce que l'on nie [le racisme anti-Blancs] ou est-ce que l'on constate et analyse ? » La porte parole du PIR Houria Bouteldja affirme que « le MRAP a peur d'être taxé d'islamo-gauchisme et veut devenir respectable » ; et le PIR « voit dans le nouveau contexte l'occasion de [recomposer] le mouvement antiraciste autour de son organisation pour défendre les “véritables racisés”, soit les immigrés originaires des anciennes colonies et leurs descendants[86]. »

Le président de la LDH Pierre Tartakowsky voit dans l'action de la LICRA le risque de « banaliser l'idée que tout le monde est raciste […] Il peut y avoir des imbécillités chroniques, mais le racisme anti-Blancs, en soi, ça n'existe pas. » La présidente de SOS Racisme Cindy Leoni refuse ainsi de reprendre la formule de « “racisme anti-Blancs” : la notion de “racisme” tout court se suffit à elle-même. […] On ne va pas faire la course à l'échalote pour avoir à tout prix des dossiers de personnes blanches. Mais si l'occasion se présente, SOS Racisme pourrait faire comme la Licra. Le cœur du combat, c'est la laïcité, le communautarisme et l'obscurantisme »[87].

Natacha Polony, commentant en 2017 les polémiques liées à la non-mixité, juge que le racisme antiblanc est également porté par un « antiracisme » qui ne cherche pas à prévenir le racisme, mais à dénoncer le « colonialisme de l'Occident », notamment à l'occasion de festivals réservés « aux femmes noires », « aux personnes noires », « aux personnes racisées »[88].

Dans l'opinion française[modifier | modifier le code]

En décembre 2013, selon un sondage Ifop pour le magazine Valeurs actuelles, 47 % des Français estiment que le racisme antiblanc est « un phénomène assez répandu en France », contre 53 % qui le jugent « assez marginal ». Au total, 83 % des sympathisants du Front national et 58 % des sympathisants de l'UMP considèrent que le racisme antiblanc est une réalité, contre 28 % chez les sympathisants de gauche. Inversement, 72 % des sympathisants de gauche estiment que le phénomène est assez marginal, contre 42 % des sympathisants de l'UMP et 17 % des sympathisants du Front national[89]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Damien Charrieras, « Racisme ? Une étude rhétorique critique de la polémique sur le racisme anti-Blancs en France », in COMMposite V2007.1, p. 40-73 (ISSN 1206-9256)
  2. Ernest Cashmore, Dictionary of Race and Ethnic Relations, Routledge, 1996, page 322
  3. Gilles-William Goldnadel et Tarik Yildiz, Racisme à l'envers ? La question du racisme anti-blanc est-elle vraiment d'extrême droite ?, Atlantico.fr, 27 septembre 2012
  4. Emmanuel Jovelin, « Ambiguïtés de l'antiracisme : Retour sur quelques associations militantes », Le sociographe, Champ social, no 34 « Racismes ordinaires ? »,‎ , p. 25-34 (DOI 10.3917/graph.034.0025, lire en ligne).
  5. Desmond, M., & Emirbayer, M. (2009). WHAT IS RACIAL DOMINATION? Du Bois Review: Social Science Research on Race, 6(2), 335-355
  6. a b et c Racisme anti-blanc : la question se pose-t-elle ailleurs en Europe (et comment) ?, Atlantico, .
  7. Julius Malema reconnu coupable d'incitation à la haine, Libération et AFP, .
  8. « Afrique du Sud : Julius Malema reconnu coupable d'incitation à la haine », Le Point, 12 septembre 2011.
  9. « Le racisme anti-Blanc, phénomène “minoritaire” », Le Figaro, .
  10. « Le “racisme anti-blanc”, n'est “pas marginal mais minoritaire” », Le Nouvel Obs, .
  11. « Le racisme anti-Blanc en procès », Le Point, .
  12. « Quand Jean-François Copé pioche dans les poubelles du Front national », Dominique Sopo, Huffington Post, .
  13. « Le “racisme anti-blanc”, une notion controversée », La Croix, .
  14. C.V. et AFP, « "Racisme anti-blanc" : le débat continue », Le JDD, .
  15. a et b « Le racisme anti-Blanc, un concept hérité du FN », Le Figaro, 27 septembre 2012
  16. « La LICRA condamne l’appel au meurtre des « Blancs » », sur Licra.org, (consulté le )
  17. SOS racisme : « SOS Racisme n’a jamais pratiqué l’angélisme sur les formes variées de racisme. Nous voulons éduquer les Français, mais aussi les publics issus de l’immigration.[...]La pédagogie antiraciste ne peut supporter le discours de «victimisation », qui encourage les gens à ne défendre que leur communauté. Il faut défendre tout le monde. », Casadesus Frédérick, "Disputatio - Quand le racisme en voit de toutes les couleurs. Le point de vue de Samuel Thomas" in Reformes, no 3031, juin, 2005
  18. MRAP, communiqué officiel intitulé "Jean-François COPE : le tartuffe de l’antiracisme"
  19. Sylvain Crépon, Copé et "l’empiétement sémantique sur le FN", Le JDD, le 26 septembre 2012.
  20. Le racisme anti-Blanc, un concept hérité du FN, Le Figaro, le 26 septembre 2012.
  21. Grosjean Blandine entretien avec Esther Benbassa « On crée des compétitions de victimes », Libération, 26 mars 2005.
  22. a b et c Damien Charrieras, « Racisme ? Une étude rhétorique critique de la polémique sur le racisme anti-Blancs en France », in COMMposite V2007.1, p. 40-73 (ISSN 1206-9256)
  23. a et b Interview avec Sylvain Crépon, Journal du Dimanche, le septembre 2012.
  24. « Il n’y aura pas une histoire pacifiée », interview avec l'historien Pap Ndiaye, Libération, le 13 avril 2005
  25. a b c et d « Le racisme anti-Blanc, un concept hérité du FN », Le Figaro, le 27 septembre 2012.
  26. a b et c Abel Mestre, Caroline Monnot, « Comment l’extrême droite a fait du “racisme anti-blanc” une arme politique », Le Monde,26 septembre 2012.
  27. « "Racisme anti-Blanc" : Vallaud-Belkacem explique pourquoi elle a aussi utilisé ce terme », sur le site lemonde.fr
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