Picquigny
Picquigny | |||||
La mairie. | |||||
Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Amiens | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Nièvre et Somme | ||||
Maire Mandat |
José Herbet 2014-2020 |
||||
Code postal | 80310 | ||||
Code commune | 80622 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Picquinois | ||||
Population municipale |
1 289 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 125 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 56′ 42″ nord, 2° 08′ 41″ est | ||||
Altitude | Min. 11 m Max. 107 m |
||||
Superficie | 10,31 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Ailly-sur-Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Somme
| |||||
Liens | |||||
Site web | http://picquigny.free.fr | ||||
modifier |
Picquigny est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Géographie
Picquigny est un bourg situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Amiens, sur la rive gauche de la Somme.
Géographie physique
Nature du sol et du sous-sol
Le territoire de la commune de Picquigny est divisé en deux grandes parties. La première partie, qui recouvre les deux tiers du territoire, est argilo-calcaire, riche en azote et en acide phosphorique ; la seconde partie est humifère, formée par des alluvions modernes le long de la Somme et du marais communal[1].
Relief, paysage, végétation
Le relief de la commune est celui d'un plateau et d'une vallée. L'altitude la plus basse est de 16 m à la gare, la plus haute de 80 m au bois de Neuilly. De là on découvre le paysage à plusieurs kilomètres à la ronde[1].
Hydrographie
Le territoire de Picquigny est traversé par la Somme et le canal de la Somme. Un marécage complète l'étendue des eaux de surface. Les eaux de la nappe phréatique supérieure sont très ferrugineuses. L'eau de consommation doit être extraite de la nappe beaucoup plus profonde[1].
Climat
Le climat de Picquigny est tempéré océanique avec vents dominants d'ouest et nord-ouest.
Géographie humaine
Urbanisme et aménagement du territoire
Le village de Picquigny s'organise autour de la place de la mairie et du carrefour routier. La commune a un habitat groupé dans la vallée qui grignote la pente du plateau au sud.
Transports et voies de communication
Picquigny est traversée par la canal de la Somme qui n'est plus guère utilisé pour le transport de marchandises. Le tourisme fluvial, par contre, se développe.
Le bourg est desservi par la ligne de chemin de fer de Paris à Boulogne-sur-Mer. La gare de Picquigny est desservie par des TER.
C'est aussi un carrefour routier secondaire sur les routes d'Amiens à Abbeville par la vallée de la Somme, de Picquigny à Airaines et Gamaches et la route de Picquigny à Molliens-Dreuil.
La localité est desservie par la ligne d'autocars no 28 (Saint-Léger - L'Étoile - Flixecourt - Amiens) du réseau inter-urbain Trans'80 [2].
Activités économiques et de services
Les activités de la commune comprennent surtout le commerce, l'artisanat, la santé, ainsi que le tourisme estival. La commune est le siège d'une maison de retraite.
Communes limitrophes
Toponymie
Pecquigny se trouve mentionné en 942 sous les noms Pinkeni ou Pinkinei. Les noms de Pinconii castrum en 1066, de Pinchiniacum en 1110, et de Pinquigniacum au XIIIe siècle ont également été relevés[3],[4].
Du nom de personne germanique Pinko et double suffixe -inius -acum.
On dit que le nom Picquigny est à l'origine du nom Picardie[5].
Histoire
La découverte d'un cimetière gallo-romain en 1895 au lieu-dit les Vignes (au sud du village) prouve que la localité était déjà occupée à l'époque de la conquête romaine[6].
Ce bourg, baronnie de « franc alleu », qui tenait dans sa mouvance trois cent soixante fiefs, est situé sur la Somme, à trois lieues d'Amiens et à sept lieues d'Abbeville[7].
- Après la défaite des Huns à Lihons-en-Santerre, les habitants d'Amiens, qui avaient livré passage aux barbares, se réfugièrent dans le château de Picquigny, pour se mettre à l'abri de la vengeance de Dagobert, et ils y furent assiégés par le prince[8].
- Le , Arnoul, comte de Flandre, et Guillaume Longue-Epée, duc de Normandie, eurent une entrevue à Picquigny pour traiter de la paix. Ils se rendirent sur une petite île sur la Somme, laissant chacun son armée. Les conférences terminées, Guillaume partit, Arnoul le rappela dans l'île. Guillaume ne soupçonnant rien revint et fut assassiné lors d'un guet-apens.
- À la fin du XIIe siècle, le seigneur de Picquigny est un des douze pairs du comté de Corbie, et un peu plus tard, en 1302, le seigneur de Picquigny a lui-même 18 pairs ː les titulaires des fiefs de Belloy-sur-Somme, Breilly, Rivery, etc[9].
- Dès le XIIIe siècle, ce bourg avait le statut de commune avec un échevinage.
- Au début du XIVe siècle, le domaine des seigneurs de Picquigny se composait de deux parties distinctes : l'une (implantée sur les deux rives de la Somme) constituant le vidamé d'Amiens, l'autre (au nord de la Somme) composant l'avouerie de Corbie. Ces derniers tenaient par délégation de cette abbaye le droit de battre monnaie.
- En 1307, les Templiers, arrêtés le même jour dans toute l'étendue du bailliage d'Amiens par ordre de Philippe le Bel, furent enfermés dans les souterrains du château de Picquigny, alors forteresse imposante.
- Le , par le traité de Picquigny Louis XI a acheté à Édouard IV une trêve mettant fin à la guerre de Cent Ans moyennant un tribut annuel de cinquante mille écus d'or.
- En novembre 1498, par devant Jean d'Ardres, bailli de Picquigny, le seigneur Charles d'Ailly permet aux habitants de racheter l'obligation d'aller au four banal faire cuire leur pain contre deux sols six deniers par ménage.
- En août 1547, Henri II établit un marché tous les seconds lundis de chaque mois pour aider les habitants incendiés à se rétablir.
- En juillet 1575, établissement d'un marché franc.
- Le , le bourg et sa forteresse servirent de refuge aux débris de l'armée française qui s'était portée au secours de Doullens, sous les ordres du duc de Bouillon, du comte de Saint-Pol et du duc de Nevers, défaits par le général espagnol, Pedro Enríquez de Acevedo, comte de Fuentes.
- En janvier 1630, établissement d'un marché le mercredi de chaque semaine.
- En 1671, Picquigny possède une école.
- Au XVIIIe siècle, un moine capucin (Frères mineurs capucins) portant de la nom de la commune, Augustin de Picquigny, dont on ne sait rien de la vie, a connu son heure de gloire en prononçant à Arras en 1711 une oraison funèbre du Grand Dauphin Louis de France (1661-1711), fils aîné de Louis XIV. Jugé assez sévèrement par la critique pour « le ridicule et le burlesque qui y règne », le texte a néanmoins été publié la même année et même réédité en 1739[10].
- XIXe siècle : passage de Victor Hugo, voyage le long de la Somme et passa à Picquigny.
- Le , c'est dans le secteur de Picquigny que le XXXVIII. Armee-Korps d'Erich von Manstein franchit la Somme lors de la bataille de France.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[14].
En 2021, la commune comptait 1 289 habitants[Note 1], en diminution de 5,64 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Château féodal
C'était le château des vidames d'Amiens. Érigé au début du XIe siècle, l'édifice formait un parallélépipède garni de tours circulaires aux angles suivant le schéma classique du début du XIIIe siècle.
Reconstruit au XIVe siècle et complété aux XVIe et XVIIe siècles, il subit des dommages considérables lors de la Première Guerre mondiale. Néanmoins, les vestiges restent imposants et pittoresques, et s'y déroulent, depuis peu, des fêtes médiévales tous les mois d'août.
Dans le cadre de la mise en valeur du site, et pour préparer l'édition 2009 de la fête médiévale, un partenariat a été établi entre l'office de tourisme local et l'association « REMPART » pour réaliser, dans la seconde quinzaine de juillet, le débroussaillage et le dessouchage de l'ancienne place d'armes ainsi que la restauration d'un escalier y donnant accès[17],[18].
En dehors des fortifications elles-mêmes, la prison, la cuisine, deux caves, les latrines et le pavillon Sévigné ont subsisté et sont encore particulièrement intéressants.
-
Le château et la collégiale de Picquigny vus de l'ouest.
-
La partie est des vestiges du logis seigneurial laissant entrevoir le clocher de l'église.
-
La cheminée des cuisines.
-
Le château de Picquigny, par Louis Duthoit (1807-1874).
- Collégiale Saint-Martin
L'édifice, qui était à l'origine la chapelle du château fort, se trouve à proximité immédiate des vestiges du logis, à l'intérieur des remparts. On y accède soit par l'escalier Saint-Jean (côté est) soit en franchissant la porte fortifiée (côté ouest).
La charpente de sa nef fut complètement détruite lors d'un incendie au début du XXe siècle. La toiture a fait l'objet d'une réhabilitation en 2008, qui s'est conclue par la pose d'un nouveau coq-girouette, le [19], qui fut précédée d'une bénédiction et d'une petite cérémonie lors de laquelle une partie de la population assemblée tout autour fut photographiée.
Son sol révèle encore l'entrée d'un important souterrain.
-
L'église et le rempart intérieur, vus depuis le premier étage du pavillon Sévigné.
-
La cuve baptismale.
-
Une salle voûtée sous l'église.
- Escalier Saint-Martin
- Escalier Saint-Jean
- Monument aux morts
- Ancienne gendarmerie nationale : située dans la rue Jean-Choquet (ou son prolongement rue des Chanoines), sa façade de brique et pierre est surmontée d'un fronton indiquant l'année de construction (1895).
- Chapelle Notre-Dame de Montligeon : fermé par une porte en fer forgé assez ouvragée, l'édifice se dresse au sud de la localité, à l'angle d'une petite rue qui descend du versant boisé et de la route venant de Fourdrinoy et Bovelles.
-
Notre-Dame de Montligeon.
-
L'ancienne gendarmerie.
-
La Somme à Picquigny.
Personnalités liées à la commune
- Guillaume Ier de Normandie y est assassiné en 942
- Wallon de Sarton, chanoine de la collégiale Saint-Martin de Picquigny ayant ramené à Amiens le chef de saint Jean-Baptiste en 1204.
- Baudoin d'Ailly dit « Beaugeois » (né v. 1355 et mort le ), chevalier français de la fin du XIVe et du début du XVe siècle, seigneur de Picquigny, vidame d'Amiens, conseiller et chambellan de Charles VI.
- Henri Bernardin de Picquigny (1633-1709), théologien capucin français, est né à Picquigny.
Culture, fêtes, sport et loisirs
Fêtes
- « L'office de tourisme de l'Ouest Amiénois »[20] a organisé en 2008 la 3e fête médiévale[21] dans le cadre prestigieux du château. Parmi les troupes et associations spécialisées dans la reconstitution historique ayant apporté leur savoir-faire dans l'animation et le spectacle, furent particulièrement remarquées « les Chevaliers du Comté de Boulogne »[22] et « les Compagnons de l'art médiéval »[23].
-
Superbes costumes de la chorale Le Chœur des Sources[24].
-
Atelier Peinture de blasons.
-
L'assaut du château est imminent.
- L'association « Les Chevaliers du Roc Blanc »[25], née en 2008 de l'enthousiasme de bénévoles animant la fête médiévale, tente de reconstituer la vie des templiers par des animations sur le site du château.
Picquigny dans la littérature
- Dans une lettre datée , Madame de Sévigné relata son séjour au château de Picquigny.
- Dans son roman les Misérables, Victor Hugo fait du père Fauchelevent un originaire de Picquigny.
- Dans son roman la chanson du trouvère, Kate Sedley fait référence à Picquigny lors de l'accord de 1475.
Héraldique
Ces armoiries sont celles de la commune depuis au moins 1852. Ce sont celles des seigneurs de Picquigny qui étaient vidames de l'évêques d'Amiens. Elles sont attestées depuis le XIIIe siècle par plusieurs sceaux conservés aux Archives départementales de la Somme[26]. Blasonnement :
Ornements extérieurs :
|
Patronymes
- Voici la répartition (en nombre) de quelques patronymes des électeurs inscrits sur la liste électorale de 1849 :
ACART, 4 |
Pour approfondir
Bibliographie
- René Boyenval, René Debrie, René Vaillant, Répertoire des noms de famille de la Somme en 1849 - 232 pages, Éditions ÉKLITRA (Amiens, 1972)
- Maurice Crampon, Picquigny, le château-fort, la collégiale, la ville, Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1963
- Père Daire, Histoire civile, ecclésisatique et littéraire du doyenné de Picquigny, 1860, réédition, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1993 (ISBN 2-87760-982-0)
- François-Irénée Darsy, Histoire de Picquigny, 1860, réédition, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1993 (ISBN 2-87760-049-1)
Articles connexes
- Liste des communes de la Somme
- Traité de Picquigny
- Liste des seigneurs de Picquigny
- Liste des Vidames d'Amiens
- Château de Picquigny
- Collégiale Saint Martin de Picquigny
- Liste des mémoriaux et cimetières militaires de la Somme
Liens externes
- Site de la mairie de Picquigny
- Ancien site municipal
- Office de tourisme
- Picquigny sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- Notice géographique et historique sur la commune de Picquigny, rédigée par Monsieur Brusselle, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme.
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- Dictionnaire de noms de lieux, L. Deroy et M.Mulon, Le Robert, 1992
- Dictionnaire des pays et provinces de France, Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, éd. Sud-Ouest, 2000.
- Louis Paul Colliette, Mémoires pour servir à l'histoire ecclesiastique : civile et militaire de la province du Vermandois, , 892 p. (lire en ligne), p. 118.
- L. Ledieu - « Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie », Tome III, Canton de Picquigny, page 197 (1919, reprint Editions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1979)
- "Recueil des monuments inédits de l'histoire du tiers état- chartes, coutumes, actes municipaux…" Par Louandre, Charles Léopold, 1812-1882, Thierry, Augustin, 1795-1856, Augustin Thierry, États généraux, France, Tiers État
- Grandes Chroniques de France
- P. Feuchère, « Pairs de principauté et pairs de château. Essai sur l'institution des pairies en Flandre. Étude géographique et institutionnelle », dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, Année 1953, Tome 31, fascicule 4, p. 975, lire en ligne.
- M. Prevost, « Augustin de Picquigny », dans Dictionnaire de Biographie française, Tome IV, Paris, 1948, Letouzey et Ané
- http://picquigny.free.fr/index1.php?numlien=6
- « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Union REMPART : Programme 2009 des chantiers bénévoles en Picardie
- Site municipal officiel
- Thierry Griois, « La collégiale Saint-Martin rajeunit », Le Courrier picard, édition Région d'Amiens,
- L'office de tourisme de l'ouest Amiénois
- Site de l'office de tourisme de l'Ouest amiénois
- Photos des Chevaliers du Comté de Boulogne
- Les Compagnons de l'art médiéval
- Le Chœur des Sources, chorale itinérante en costume médiéval.
- Site de l'association Les Chevaliers du Roc Blanc
- Jacques Estienne et Mireille Louis (préf. Pierre-Marcel Wiltzer), Armorial du Département et des Communes de la Somme, Abbeville, F. Paillart, , p.61.