Picquigny

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 24 mars 2020 à 19:46 et modifiée en dernier par AntonyB (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Picquigny
Picquigny
La mairie.
Blason de Picquigny
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Amiens
Intercommunalité Communauté de communes Nièvre et Somme
Maire
Mandat
José Herbet
2014-2020
Code postal 80310
Code commune 80622
Démographie
Gentilé Picquinois
Population
municipale
1 289 hab. (2021 en diminution de 5,64 % par rapport à 2015)
Densité 125 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 56′ 42″ nord, 2° 08′ 41″ est
Altitude Min. 11 m
Max. 107 m
Superficie 10,31 km2
Élections
Départementales Ailly-sur-Somme
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Picquigny
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Picquigny
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Voir sur la carte topographique des Hauts-de-France
Picquigny
Géolocalisation sur la carte : Somme
Voir sur la carte administrative de la Somme
Picquigny
Liens
Site web http://picquigny.free.fr

Picquigny est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Géographie

Picquigny est un bourg situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Amiens, sur la rive gauche de la Somme.

Géographie physique

Nature du sol et du sous-sol

Le territoire de la commune de Picquigny est divisé en deux grandes parties. La première partie, qui recouvre les deux tiers du territoire, est argilo-calcaire, riche en azote et en acide phosphorique ; la seconde partie est humifère, formée par des alluvions modernes le long de la Somme et du marais communal[1].

Relief, paysage, végétation

Le relief de la commune est celui d'un plateau et d'une vallée. L'altitude la plus basse est de 16 m à la gare, la plus haute de 80 m au bois de Neuilly. De là on découvre le paysage à plusieurs kilomètres à la ronde[1].

Hydrographie

Le territoire de Picquigny est traversé par la Somme et le canal de la Somme. Un marécage complète l'étendue des eaux de surface. Les eaux de la nappe phréatique supérieure sont très ferrugineuses. L'eau de consommation doit être extraite de la nappe beaucoup plus profonde[1].

Climat

Le climat de Picquigny est tempéré océanique avec vents dominants d'ouest et nord-ouest.

Géographie humaine

Urbanisme et aménagement du territoire

Le village de Picquigny s'organise autour de la place de la mairie et du carrefour routier. La commune a un habitat groupé dans la vallée qui grignote la pente du plateau au sud.

Transports et voies de communication

Picquigny est traversée par la canal de la Somme qui n'est plus guère utilisé pour le transport de marchandises. Le tourisme fluvial, par contre, se développe.

Le bourg est desservi par la ligne de chemin de fer de Paris à Boulogne-sur-Mer. La gare de Picquigny est desservie par des TER.

C'est aussi un carrefour routier secondaire sur les routes d'Amiens à Abbeville par la vallée de la Somme, de Picquigny à Airaines et Gamaches et la route de Picquigny à Molliens-Dreuil.

La localité est desservie par la ligne d'autocars no 28 (Saint-Léger - L'Étoile - Flixecourt - Amiens) du réseau inter-urbain Trans'80 [2].

Activités économiques et de services

Les activités de la commune comprennent surtout le commerce, l'artisanat, la santé, ainsi que le tourisme estival. La commune est le siège d'une maison de retraite.

Communes limitrophes

Toponymie

Pecquigny se trouve mentionné en 942 sous les noms Pinkeni ou Pinkinei. Les noms de Pinconii castrum en 1066, de Pinchiniacum en 1110, et de Pinquigniacum au XIIIe siècle ont également été relevés[3],[4].

Du nom de personne germanique Pinko et double suffixe -inius -acum.

On dit que le nom Picquigny est à l'origine du nom Picardie[5].

Histoire

La découverte d'un cimetière gallo-romain en 1895 au lieu-dit les Vignes (au sud du village) prouve que la localité était déjà occupée à l'époque de la conquête romaine[6].

Ce bourg, baronnie de « franc alleu », qui tenait dans sa mouvance trois cent soixante fiefs, est situé sur la Somme, à trois lieues d'Amiens et à sept lieues d'Abbeville[7].

  • Après la défaite des Huns à Lihons-en-Santerre, les habitants d'Amiens, qui avaient livré passage aux barbares, se réfugièrent dans le château de Picquigny, pour se mettre à l'abri de la vengeance de Dagobert, et ils y furent assiégés par le prince[8].
  • Le , Arnoul, comte de Flandre, et Guillaume Longue-Epée, duc de Normandie, eurent une entrevue à Picquigny pour traiter de la paix. Ils se rendirent sur une petite île sur la Somme, laissant chacun son armée. Les conférences terminées, Guillaume partit, Arnoul le rappela dans l'île. Guillaume ne soupçonnant rien revint et fut assassiné lors d'un guet-apens.
  • À la fin du XIIe siècle, le seigneur de Picquigny est un des douze pairs du comté de Corbie, et un peu plus tard, en 1302, le seigneur de Picquigny a lui-même 18 pairs ː les titulaires des fiefs de Belloy-sur-Somme, Breilly, Rivery, etc[9].
  • Dès le XIIIe siècle, ce bourg avait le statut de commune avec un échevinage.
  • Au début du XIVe siècle, le domaine des seigneurs de Picquigny se composait de deux parties distinctes : l'une (implantée sur les deux rives de la Somme) constituant le vidamé d'Amiens, l'autre (au nord de la Somme) composant l'avouerie de Corbie. Ces derniers tenaient par délégation de cette abbaye le droit de battre monnaie.
  • En 1307, les Templiers, arrêtés le même jour dans toute l'étendue du bailliage d'Amiens par ordre de Philippe le Bel, furent enfermés dans les souterrains du château de Picquigny, alors forteresse imposante.
Stèle commémorant la Paix de Picquigny (1475).
  • En novembre 1498, par devant Jean d'Ardres, bailli de Picquigny, le seigneur Charles d'Ailly permet aux habitants de racheter l'obligation d'aller au four banal faire cuire leur pain contre deux sols six deniers par ménage.
  • En août 1547, Henri II établit un marché tous les seconds lundis de chaque mois pour aider les habitants incendiés à se rétablir.
  • En juillet 1575, établissement d'un marché franc.
  • En janvier 1630, établissement d'un marché le mercredi de chaque semaine.
  • En 1671, Picquigny possède une école.
  • Au XVIIIe siècle, un moine capucin (Frères mineurs capucins) portant de la nom de la commune, Augustin de Picquigny, dont on ne sait rien de la vie, a connu son heure de gloire en prononçant à Arras en 1711 une oraison funèbre du Grand Dauphin Louis de France (1661-1711), fils aîné de Louis XIV. Jugé assez sévèrement par la critique pour « le ridicule et le burlesque qui y règne », le texte a néanmoins été publié la même année et même réédité en 1739[10].

Politique et administration

Liste des maires successifs[11]
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1898 1900 Arsène Lognon    
1900 1904 Théophile Laurent-Sorel    
1904 1908 Charles Decagny    
1908 1912 Jules Duthoit    
1912 1925 Albert Coppens    
1925 1935 Gaston Havart    
1935 1943 Albert Coppens    
1944 1945 Serge Manquest    
1945 mai 1953 Abel Courcelle    
mai 1953 mars 1977 Jean-Jacques Rousseaux    
mars 1977 1978 Christian Dufour    
1978 mars 1989 Jean Hervy    
mars 1989 mars 2001 Romain Zureck    
mars 2001 en cours José Herbet PCF Réélu pour le mandat 2014-2020[12]

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[14].

En 2021, la commune comptait 1 289 habitants[Note 1], en diminution de 5,64 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 2501 2531 2391 3401 4561 5161 5191 5071 502
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 3541 3461 4241 3841 3291 2751 2541 2921 242
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 2381 1981 2381 2061 1441 0961 1091 0441 127
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
1 1951 3091 3221 3811 3971 3861 3831 3821 366
2018 2021 - - - - - - -
1 3171 289-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

  • Château féodal

C'était le château des vidames d'Amiens. Érigé au début du XIe siècle, l'édifice formait un parallélépipède garni de tours circulaires aux angles suivant le schéma classique du début du XIIIe siècle.

Reconstruit au XIVe siècle et complété aux XVIe et XVIIe siècles, il subit des dommages considérables lors de la Première Guerre mondiale. Néanmoins, les vestiges restent imposants et pittoresques, et s'y déroulent, depuis peu, des fêtes médiévales tous les mois d'août.

Dans le cadre de la mise en valeur du site, et pour préparer l'édition 2009 de la fête médiévale, un partenariat a été établi entre l'office de tourisme local et l'association « REMPART » pour réaliser, dans la seconde quinzaine de juillet, le débroussaillage et le dessouchage de l'ancienne place d'armes ainsi que la restauration d'un escalier y donnant accès[17],[18].

En dehors des fortifications elles-mêmes, la prison, la cuisine, deux caves, les latrines et le pavillon Sévigné ont subsisté et sont encore particulièrement intéressants.

  • Collégiale Saint-Martin

L'édifice, qui était à l'origine la chapelle du château fort, se trouve à proximité immédiate des vestiges du logis, à l'intérieur des remparts. On y accède soit par l'escalier Saint-Jean (côté est) soit en franchissant la porte fortifiée (côté ouest).

La charpente de sa nef fut complètement détruite lors d'un incendie au début du XXe siècle. La toiture a fait l'objet d'une réhabilitation en 2008, qui s'est conclue par la pose d'un nouveau coq-girouette, le [19], qui fut précédée d'une bénédiction et d'une petite cérémonie lors de laquelle une partie de la population assemblée tout autour fut photographiée.

Son sol révèle encore l'entrée d'un important souterrain.

  • Escalier Saint-Martin
  • Escalier Saint-Jean
  • Monument aux morts
  • Ancienne gendarmerie nationale : située dans la rue Jean-Choquet (ou son prolongement rue des Chanoines), sa façade de brique et pierre est surmontée d'un fronton indiquant l'année de construction (1895).
  • Chapelle Notre-Dame de Montligeon : fermé par une porte en fer forgé assez ouvragée, l'édifice se dresse au sud de la localité, à l'angle d'une petite rue qui descend du versant boisé et de la route venant de Fourdrinoy et Bovelles.

Personnalités liées à la commune

Culture, fêtes, sport et loisirs

Fêtes

  • « L'office de tourisme de l'Ouest Amiénois  »[20] a organisé en 2008 la 3e fête médiévale[21] dans le cadre prestigieux du château. Parmi les troupes et associations spécialisées dans la reconstitution historique ayant apporté leur savoir-faire dans l'animation et le spectacle, furent particulièrement remarquées « les Chevaliers du Comté de Boulogne »[22] et « les Compagnons de l'art médiéval »[23].


  • L'association « Les Chevaliers du Roc Blanc »[25], née en 2008 de l'enthousiasme de bénévoles animant la fête médiévale, tente de reconstituer la vie des templiers par des animations sur le site du château.

Picquigny dans la littérature

  • Dans une lettre datée , Madame de Sévigné relata son séjour au château de Picquigny.
  • Dans son roman les Misérables, Victor Hugo fait du père Fauchelevent un originaire de Picquigny.
  • Dans son roman la chanson du trouvère, Kate Sedley fait référence à Picquigny lors de l'accord de 1475.

Héraldique

Ces armoiries sont celles de la commune depuis au moins 1852. Ce sont celles des seigneurs de Picquigny qui étaient vidames de l'évêques d'Amiens. Elles sont attestées depuis le XIIIe siècle par plusieurs sceaux conservés aux Archives départementales de la Somme[26].

Blasonnement :

  • fascé d'argent et d'azur, à la bordure de gueules.

Ornements extérieurs :

  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. Citation à l'ordre de la brigade du 11 novembre 1948 : « Bourg courageux, a été les 5 et 6 juin 1940, le lieu de durs combats menés par le 60e Régiment d'infanterie, et détruit aux deux cinquièmes. S'est remis avec foi et ardeur au travail.[26] »

Patronymes

Voici la répartition (en nombre) de quelques patronymes des électeurs inscrits sur la liste électorale de 1849 :

ACART, 4
BIENDINÉ, 12
DEHOSTINGUE, 6
DELCOURT, 1
FROIDURE, 2
HERBET, 7
POIRÉ, 1
ROUSSEAUX, 5

(saisie non exhaustive !)

Pour approfondir

Bibliographie

  • René Boyenval, René Debrie, René Vaillant, Répertoire des noms de famille de la Somme en 1849 - 232 pages, Éditions ÉKLITRA (Amiens, 1972)
  • Maurice Crampon, Picquigny, le château-fort, la collégiale, la ville, Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1963
  • Père Daire, Histoire civile, ecclésisatique et littéraire du doyenné de Picquigny, 1860, réédition, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1993 (ISBN 2-87760-982-0)
  • François-Irénée Darsy, Histoire de Picquigny, 1860, réédition, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1993 (ISBN 2-87760-049-1)

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

  1. a b et c Notice géographique et historique sur la commune de Picquigny, rédigée par Monsieur Brusselle, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme.
  2. « Le réseau Trans'80 en ligne ».
  3. Dictionnaire de noms de lieux, L. Deroy et M.Mulon, Le Robert, 1992
  4. Dictionnaire des pays et provinces de France, Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, éd. Sud-Ouest, 2000.
  5. Louis Paul Colliette, Mémoires pour servir à l'histoire ecclesiastique : civile et militaire de la province du Vermandois, , 892 p. (lire en ligne), p. 118.
  6. L. Ledieu - « Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie », Tome III, Canton de Picquigny, page 197 (1919, reprint Editions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1979)
  7. "Recueil des monuments inédits de l'histoire du tiers état- chartes, coutumes, actes municipaux…" Par Louandre, Charles Léopold, 1812-1882, Thierry, Augustin, 1795-1856, Augustin Thierry, États généraux, France, Tiers État
  8. Grandes Chroniques de France
  9. P. Feuchère, « Pairs de principauté et pairs de château. Essai sur l'institution des pairies en Flandre. Étude géographique et institutionnelle », dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, Année 1953, Tome 31, fascicule 4, p. 975, lire en ligne.
  10. M. Prevost, « Augustin de Picquigny », dans Dictionnaire de Biographie française, Tome IV, Paris, 1948, Letouzey et Ané
  11. http://picquigny.free.fr/index1.php?numlien=6
  12. « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le )
  13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  17. Union REMPART : Programme 2009 des chantiers bénévoles en Picardie
  18. Site municipal officiel
  19. Thierry Griois, « La collégiale Saint-Martin rajeunit », Le Courrier picard, édition Région d'Amiens,‎
  20. L'office de tourisme de l'ouest Amiénois
  21. Site de l'office de tourisme de l'Ouest amiénois
  22. Photos des Chevaliers du Comté de Boulogne
  23. Les Compagnons de l'art médiéval
  24. Le Chœur des Sources, chorale itinérante en costume médiéval.
  25. Site de l'association Les Chevaliers du Roc Blanc
  26. a et b Jacques Estienne et Mireille Louis (préf. Pierre-Marcel Wiltzer), Armorial du Département et des Communes de la Somme, Abbeville, F. Paillart, , p.61.