Amérique latine

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Carte des pays de langues ibériques (espagnol et portugais) et autre langue latine (français), appartenant à l’Amérique latine[note 1].

L’Amérique latine (espagnol : América Latina et en portugais : América Latina) est généralement définie comme la partie de l'Amérique dans laquelle les pays ont pour langue officielle des langues romanes, c'est-à-dire dérivées du latin (espagnol, portugais et français). L'Amérique latine englobe ainsi potentiellement l'Amérique hispanique, certaines îles des Caraïbes, ainsi que la quasi-totalité de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale. Cependant, bien que le français soit une langue romane, les territoires ayant comme langue officielle le français ne sont en général pas retenus pour définir l'Amérique latine[1],[2], considérée la plupart du temps comme formée des seuls pays indépendants dont les langues officielles sont l'espagnol ou le portugais ; donc l'« Amérique hispanique » en y ajoutant le Brésil. Pour ce qui est de Porto Rico, du Belize ou de Haïti, ils ne sont que rarement pris en compte.

À l'instar de l'Amérique du Nord, la population d'Amérique latine est ethniquement diversifiée. La religion prédominante en Amérique latine est le christianisme, principalement le catholicisme[3]. L'Amérique latine a une superficie d'environ 20 010 600 km2, soit plus de 3,9 % de la surface de la Terre, et 13,5 % de sa surface émergée. En 2012, sa population est estimée à plus de 600 millions d'habitants.

Origine de l'expression

Étymologie et apparition de l’idée d’Amérique latine

La bataille de Puebla, le , lors de l'Expédition du Mexique.

L'expression « Amérique latine » a été utilisée pour la première fois par le poète colombien José María Torres Caicedo en 1856[4] et par le socialiste chilien Francisco Bilbao, tous deux proches de Lamennais[5].

Le concept d'une Amérique catholique et latine s’opposant à une Amérique anglo-saxonne et protestante a été repris par l’entourage de Napoléon III[4]. En 1861, c’est au nom de la défense de ces pays « latins », considérés comme culturellement proches de la France, que l'empereur envoie une expédition du Mexique[6] dans un contexte de panlatinisme[7].

Le développement de l'expression « Amérique latine » est donc lié aux visées coloniales de Napoléon III dans cette région, aux alentours de 1860, lors de l'aventure mexicaine. C'est le Français Michel Chevalier qui mit alors en avant un concept de « panlatinité » destiné à promouvoir les ambitions françaises en opposant les régions de langue latine (espagnol, portugais, et français) dans les Amériques, aux régions de langue anglaise[8]. Cette sorte d'« ingérence » est toujours combattue, au nom des droits de la mère patrie, par Madrid, où le concept d'Amérique latine n'a toujours pas droit de cité, mais où prévaut au contraire le concept d'hispanité[9]. Les Espagnols ont toujours préféré les expressions Hispano América ou encore Ibero América pour la désigner[4]. Plus récemment, les géographes utilisent l'expression « Extrême-Occident » pour parler de l'Amérique latine[10],[11]. L'Académie française définit l’Amérique latine comme « l'ensemble des pays d'Amérique anciennement colonisés par l'Espagne et par le Portugal »[12].

Différentes approches possibles

Le parc de l'Amérique-Latine à Québec rend « hommage aux peuples de l'Amérique latine pour lesquels les Québécois, « Latins du Nord », ont développé une vivante amitié et une profonde solidarité »[13].

La définition la plus fréquente de l'Amérique latine retient en pratique les dix-huit pays indépendants de l'« Amérique hispanique », dont la langue officielle principale est l'espagnol, en y ajoutant le Brésil, dont la langue officielle est le portugais et de Haïti, le français, son caractère de langue latine, joue de rôle pour définir l'appartenance à l'Amérique latine. L'expression peut aujourd'hui désigner :

Le Québec, même si l'on y parle une langue latine, le français, n'est pas considéré comme appartenant à l'Amérique latine, du fait de son intégration depuis longtemps au Canada, à l'instar des anciens territoires espagnols que sont la Floride, ou la Californie[16].

  • selon un critère géographique et culturel, tout l’espace compris de la Mexamerica au Nord, à la Terre de Feu au sud et comprenant, le Mexique, l’Amérique centrale, les Caraïbes, les pays traversés par la cordillère des Andes : le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili et l'Argentine, les pays du Cône Sud (Argentine, Chili et Uruguay) et le Brésil. Ce vaste ensemble de 22 millions de km2 et de plus de 550 millions d’habitants connaît de profondes disparités mais trouve son identité dans des histoires coloniales et des conquêtes d’indépendances similaires, des modes d’occupation de l’espace et des rapports sociaux comparables[17].
  • selon un critère géopolitique, une « représentation […] qui va à l’encontre de la division classique et géologique du continent en trois parties », un ensemble que l’on peut opposer à l’Amérique du Nord anglo-saxonne[18].

Définition de l'Amérique latine

Histoire et périmètre de l'Amérique latine

L'expression « Amérique latine » peut être diversement comprise, même si la définition du périmètre correspondant n'est pas toujours précise, on considère assez généralement que l'Amérique latine est constituée de 19 pays[14], listés ci-dessous, sans y inclure systématiquement Porto Rico, « associé » aux États-Unis.

Haïti, pays indépendant qui parle une langue latine. L’effondrement de l’Empire espagnol après 1808 donne naissance au même moment, après une quinzaine d'années de guerres de libération, à de nouveaux pays qui font appel à la Bourse de Londres pour financer leur industrie minière[19] et la moderniser, mais leurs destins divergent ensuite, le rêve de Simón Bolívar d'une grande fédération ne se réalisant pas.

Empires espagnol et portugais, 1790.

D'autre part, l’examen attentif de l’histoire et de la culture de l’Amérique latine montre que cette dernière ne constitue pas un ensemble culturellement homogène : l’expression « Amérique latine » efface le passé précolombien de la région, pour ne s'attacher qu'à la langue des colonisateurs. Une définition souvent rencontrée, fait ainsi de l'Amérique latine l'addition des 18 pays indépendants de langue espagnole d'un côté (« l'Amérique espagnole »), du Brésil (de langue portugaise) et Haïti de l'autre[20].

Cette définition de l'Amérique latine est cohérente avec le concept du « partage du monde » signé en 1494 par l'Espagne (alors Castille) et le Portugal lors du Traité de Tordesillas[21], établi pour définir le partage du Nouveau Monde — considéré comme terra nullius — entre les deux puissances coloniales émergentes, avec pour ligne de partage un méridien nord-sud localisé à 370 lieues (1 770 km) à l'ouest des îles du Cap-Vert, méridien qui se situerait aujourd'hui à 46° 37' ouest.

Pays inclus dans l'Amérique latine

Pays Population (2018) Superficie Capitale Plus grande ville Chef d’État
Argentine 44,7 millions 2 766 890 km2 Buenos Aires Buenos Aires Alberto Fernandez
Bolivie 11,3 millions 1 098 581 km2 Sucre [note 2] Santa Cruz de la Sierra[note 3] Jeanine Áñez (intérim)
Brésil 208,9 millions 8 547 877 km2 Brasilia São Paulo Jair Bolsonaro
Chili 17,9 millions 756 950 km2 Santiago Santiago Sebastián Piñera
Colombie 48,2 millions 1 141 748 km2 Bogota Bogota Iván Duque
Costa Rica 5 millions 51 100 km2 San José San José Carlos Alvarado
Cuba 11,1 millions 110 861 km2 La Havane La Havane Miguel Díaz-Canel
Équateur 16,5 millions 283 560 km2 Quito Guayaquil Lenín Moreno
Guatemala 16,6 millions 108 890 km2 Guatemala Guatemala Alejandro Giammattei
Honduras 9,2 millions 112 090 km2 Tegucigalpa Tegucigalpa Juan Orlando Hernández
Mexique 126 millions 1 972 550 km2 Mexico Mexico Andrés Manuel López Obrador
Nicaragua 6,1 millions 129 494 km2 Managua Managua Daniel Ortega
Panama 3,7 millions 75 640 km2 Panama Panama Laurentino Cortizo
Paraguay 7 millions 406 750 km2 Asuncion Asuncion Mario Abdo
Pérou 31,3 millions 1 285 220 km2 Lima Lima Martín Vizcarra
République dominicaine 10,3 millions 48 730 km2 Santo Domingo Santo Domingo Danilo Medina
Salvador 6,2 millions 21 040 km2 San Salvador San Salvador Nayib Bukele
Uruguay 3,4 millions 176 220 km2 Montevideo Montevideo Luis Lacalle Pou
Venezuela 31,7 millions 916 445 km2 Caracas Caracas Nicolás Maduro
TOTAL 614,9 millions 20 010 636 km2

Territoires parfois inclus dans l'Amérique latine

Pays Population Superficie Capitale Plus grande ville Chef d’État
Drapeau d'Haïti Haïti[22][source insuffisante] 10,8 millions 27 750 km2 Port-au-Prince Port-au-Prince Jovenel Moïse
Drapeau de Porto Rico Porto Rico 3,194 millions 8 870 km2 San Juan San Juan Donald Trump, gouverneur Alejandro García Padilla. (N.B. : pays « associé » aux États-Unis)
Drapeau du Belize Belize[23] 398 000 22 966 km2 Belmopan Belize City Colville Young

Économie

La situation de l'économie des pays d'Amérique latine est très variable d'un pays à l'autre, tant au niveau du PIB, des partenaires commerciaux, de l'inflation, de la pauvreté/richesse, des produits exportés, etc.

Les quatre plus grandes économies en termes de PIB sont le Brésil, le Mexique, l'Argentine et la Colombie[24].

L’Amérique latine a enregistré des progrès considérables au cours des dernières années. Sur le plan politique, après les épisodes de dictature militaire des années 1970 et 1980, la transition démocratique s’est faite dans pratiquement tous les pays. Ce continent, très riche en ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, a connu une croissance vigoureuse pendant les années 2000. De nombreux pays de la région ont en outre tenté de conjuguer le dynamisme économique avec une plus grande équité à travers de nouvelles politiques sociales. Les pays d’Amérique latine n’ont pas échappé aux effets de la crise économique globale, mais ils y font face avec plus de succès que lors de crises précédentes, grâce à l’amélioration de la gestion macroéconomique et à la réduction de la vulnérabilité financière.

Dans un rapport publié en 2014, Oxfam International constate que, après avoir atteint leur niveau le plus élevé en 2000, « les inégalités ont baissé entre 2002 et 2011 » du fait de l'action des gouvernements « favorisant les mesures progressistes, comme l’accroissement des dépenses publiques en matière de santé, d'éducation, de retraites, de protection sociale, d'emploi et de défense du salaire minimum. » L'ONG relève ainsi que « l'expérience latino-américaine montre que l'intervention publique peut avoir un impact déterminant sur les inégalités »[25].

Cependant, des défis importants demeurent pour la région. Dans un environnement international instable, elle devra surmonter des obstacles tels que la faible productivité, le niveau relativement bas de l’épargne et de l’investissement domestiques, les fortes inégalités spatiales et sociales ou l’insuffisance des efforts sur le plan de la recherche et de l’innovation, pour s’installer dans un sentier de croissance et développement durable[26].

L'OCDE souligne en 2020 qu'en Amérique latine, « la classe moyenne est vulnérable parce qu'elle a des emplois de mauvaise qualité, généralement informels, et une protection sociale insuffisante, un faible revenu souvent instable, ce qui l'expose au risque de tomber dans la pauvreté »[27].

Croissance économique

Dans ce domaine, l'Amérique latine présente de forts contrastes. La région a connu un recul significatif de la pauvreté (le taux le plus bas depuis trente ans)[28] et une explosion de la classe moyenne (la proportion de Latino-Américains vivant avec moins de quatre dollars par jour est passée de plus de 40 % en 2000 à moins de 30 % en 2010)[29]. Malgré ces résultats positifs, un tiers de la population de la région est encore menacée par la pauvreté[30]. Certains pays demeurent plus fragiles économiquement alors que d'autres connaissent un développement très rapide qui s'accompagne d'une croissance économique particulièrement dynamique, comme le Pérou, ou près de 70 milliards de dollars d'investissements sont attendus d'ici à 2017[31]. L'exemple de la Colombie est encore plus frappant : 6,4 % de croissance en moyenne en 2013, soit l'un des plus importants taux de croissance du monde, derrière la Chine, le seul pays à avoir fait mieux[32]. L'Amérique du Sud est, avec le Moyen-Orient, le continent qui possède les plus grandes réserves de pétrole de la planète[33]. Ainsi, le Venezuela est la première puissance pétrolière au monde, avec des réserves absolues estimées à 297 milliards de barils, soit plus que n'importe quel autre pays. Les poids lourds de l'économie, le Brésil et le Mexique, font tous les deux figure de géants sur la scène internationale : en effet, le Brésil est la 7e puissance économique mondiale accompagné dans le top 15 du Mexique (14e). Mesurée en parité de pouvoir d'achat, l'économie mexicaine a récemment devancée l'Italie pour occuper désormais la 10e place[34].

Entre 2014 et 2020, l'Amérique latine a connu son plus faible taux de croissance moyen depuis 1950 : 0,5 %. Alors que la population continue d’augmenter, la richesse par habitant a reculé de 4 % entre 2014 et 2019. La pauvreté et les inégalités augmentent et les classes moyennes apparues au cours des années 2000 voient leur niveau de vie baisser[25].

Démographie

Importance de la population

Les langues en Amérique latine : en vert l'espagnol, en orange le portugais et en bleu le français.

Les pays d'Amérique latine sont peuplés de façon bien différentes, en particulier en termes d'importance de la population de chaque pays. Ainsi le Brésil a 206 millions d'habitants et le Mexique compte un peu plus de 119 millions d'habitants, alors que l'Uruguay compte moins de 4 millions d'habitants. Deux pays possèdent plus de 100 millions d'habitants, deux plus de 40 millions, quatre autres entre 10 millions et 16 millions, cinq pays comptent entre 5 et 10 millions d'habitants.

Origines de la population

La population d'Amérique latine est également remarquable par la diversité de ses origines ethniques, car le continent - où l'homme est apparu beaucoup plus tardivement que sur la plupart des autres continents - a vu arriver successivement plusieurs vagues de peuplement d'origines diverses.

Populations amérindiennes

La population amérindienne est issue de peuplements pré-coloniaux. Ces populations amérindiennes, originaires d'Asie, ont été décimées au moment de la conquête espagnole, en particulier au Mexique, au contact des maladies venues d'Europe (telles que la variole), auxquelles elles n'ont pu opposer aucune défense naturelle. Indépendamment de la maladie, la conquête elle-même et l'exploitation de la population par les Espagnols et les Portugais ont décimé la population : l'estimation la plus élevée[35] de la mortalité provoquée par l'exploitation des mines de Potosi est de 8 millions d'Amérindiens, notamment en raison de l'utilisation du mercure pour extraire l'argent des mines. Au début du XXIe siècle, la population amérindienne est la majorité seulement en Bolivie (55 % de la population). Elle est très importante au Pérou, avec 45 % de la population, Guatemala 40 %, et en Équateur (25 %), mais est très minoritaire au Mexique (7 %, soit de l'ordre de 7 à 8 millions d'habitants) et en le reste d'Amérique centrale, ou encore plus petite au Venezuela (5 % de la population) et en Colombie (3 % de la population).

Populations d'origine européenne

Elle est au départ essentiellement d'origine portugaise au Brésil ou espagnole ailleurs. Des vagues d'immigration ultérieures sont venues ensuite : par exemple l'immigration italienne en Argentine.

Les latino-américains de type caucasien sont les descendants de fondateurs européens venus en Amérique durant les périodes coloniales et post-indépendantes. Ils sont principalement originaires d'Espagne, d'Allemagne, d'Italie et du Portugal. Bien que minoritaire au regard des 18 millions d'Allemands[36] ou des 31 millions d'Italiens du Brésil[37], on estime à pas moins d'un million la communauté de Français ou de descendants de Français dans les pays latino-américains.

Les pays comptant la plus forte proportion de population d'origine européenne sont l'Uruguay (88 %), l'Argentine (86 %), Costa Rica (84 %) et Puerto Rico (80 %). Au Chili, les habitants d'origine européenne représentent 67 %. Viennent ensuite le Brésil (47 %), le Venezuela (42 %) et Cuba (37 %). En Colombie et au Guatemala, les blancs atteignent un cinquième de la population (20 %), et au Nicaragua 17 %. Dans les pays comme le Mexique et le Pérou environ 15 % de la population est criollo ou blanche, principalement d'origine espagnole. Le pays avec la plus petite population d'origine européenne est le Honduras (1 % de la population).

Populations d'origine africaine

L'arrivée de ces populations en Amérique latine est due à l'esclavage. En effet, la résistance « insuffisante » des populations locales, en particulier face aux maladies importées de l'Ancien monde, a poussé les exploitants espagnols et portugais à faire venir une population d'esclaves, plus résistante, venue d'Afrique.

Populations métisses

Mais la majorité de la population d'Amérique latine est en réalité le résultat du métissage entre la population amérindienne et les différents apports. Les métis représentent par exemple (estimation 2007) 93 % de la population du Paraguay, 90 % de la population du Honduras, 86 % de la population du Salvador, 75 % de la population du Mexique, 70 % de la population du Panama, 69 % de la population du Nicaragua, 60-65 % de la population du Équateur et 58 % de la population du Colombie. Cependant, les métis sont minoritaires au Chili, où ils ne représentent que 44 % de la population du pays, le Guatemala avec 42 %, le Pérou 40 %, Bolivie 35 %, ainsi qu'en Argentine et en Uruguay, où ils ne représentent que 15 % et 8 % de la population totale respectivement[réf. nécessaire].

Société

Violence

L'Amérique latine est cinq fois plus touchée par les homicides que les autres continents[38]. La moyenne annuelle des meurtres s'établit à 27 pour 100 000 habitants, alors que la moyenne mondiale est de 5 pour 100 000[38]. Cette vague de criminalité touche de nombreux pays d'Amérique latine (supérieur à 80 pour 100 000 habitants par an). La violence est particulièrement urbaine [39].

Outre cette criminalité ardente, de petites délinquances sont en hausse, donnant un sentiment d'insécurité aux classes moyennes (incivilités, vols à la tire, cambriolages, vols de voiture, etc.)[39].

L'Amérique latine connaît une forte violence à l'encontre des femmes. En effet, 50 % des femmes sont maltraitées, dans la sphère intime, au point de vue physique et/ou psychologique. Ces femmes connaissent des formes de violences, bien divers, individuelle et quotidiennes, et dépasse régulièrement le cadre domestique. Les femmes sont les victimes préférées d'une violence sociale généralisée[39].

Inégalités

L'Amérique latine est le continent le plus inégalitaire du Monde. On retrouve ces inégalités à différentes échelles: infra nationale, infra régionale et locale.

En effet en Amérique latine, 40 % des ménages les plus pauvres perçoivent 15 % des revenus totaux, là où 10 % des plus riches détiennent 30 % des revenus totaux.

Les inégalités touchent principalement les groupes sociaux minoritaires tels que les femmes, les enfants de moins de 17 ans et les populations d'origine africaines et sont la source des violences sociales qui sévissent en Amérique latine[39].

Des disparités au sein des grandes métropoles sont visibles entre quartiers riches et quartiers pauvres. Ces différents quartiers sont généralement coupés par des murs physiques ou naturels (forêts, manque d'infrastructures pour rejoindre le centre ville, etc.)[40].

Ces inégalités s'expliquent en partie par un système fiscal très avantageux pour les plus fortunés : peu de prélèvement sur la fortune ou la propriété et des impôts sur les biens et les services (qui touchent indistinctement riches et pauvres) cinq à six fois supérieurs aux impôts sur le revenu[41].

D'après la Cepalc (Nations unies), le coefficient de Gini (qui mesure les disparités de revenus) ne baisse que de 3 % après impôts en Amérique latine contre 17 % dans les pays de l'OCDE. D'après une étude de l'OCDE sur l'Amérique latine, « Les faibles recettes des impôts sur les revenus, les profits et le capital s'expliquent en partie par les généreuses exemptions et les hauts dégrèvements octroyés, ainsi que par l'évasion fiscale des contribuables les plus riches ». Les fraudes fiscales représentent 350 milliards de dollars par an, soit 6,3 % du PIB[41].

Religion

Le catholicisme est majoritaire dans la plupart des pays d'Amérique latine. Toutefois, le protestantisme (principalement évangélique) connaît depuis plusieurs années une forte croissance.

Part des religions dans les pays d'Amérique latine (2014)[42]

Pays Catholicisme
(%)
Protestantisme
(%)
Sans religion
(%)
Autres religions
(%)
Drapeau du Paraguay Paraguay 89,1 7,7 1 2
Drapeau du Pérou Pérou 76 17 4 3
Drapeau du Mexique Mexique 81 9 7 4
Drapeau de l'Équateur Équateur 79 13 5 3
Drapeau de la Bolivie Bolivie 77 16 4 3
Drapeau du Panama Panama 70 19 7 4
Drapeau de l'Argentine Argentine 71 15 11 3
Drapeau de la Colombie Colombie 79 13 6 2
Drapeau du Venezuela Venezuela 73 17 7 4
Drapeau du Costa Rica Costa Rica 62 25 9 4
Drapeau du Brésil Brésil 61 26 8 5
Drapeau de la République dominicaine République dominicaine 57 23 18 2
Drapeau du Chili Chili 64 17 16 3
Drapeau du Nicaragua Nicaragua 50 40 7 4
Drapeau du Honduras Honduras 46 41 10 2
Drapeau du Guatemala Guatemala 51 41 6 3
Drapeau du Salvador Salvador 50 36 12 3
Drapeau de l'Uruguay Uruguay 42 15 37 6

Notes et références

Notes

  1. Porto Rico figure sur cette carte comme faisant partie de l'Amérique latine. Cependant, son statut particulier vis-à-vis des États-Unis (le chef d'État de Porto Rico est le président des États-Unis) fait qu'il n'est pas systématiquement inclus dans la définition de l'Amérique latine.
  2. La Paz est la ville où siège le gouvernement, souvent considérée comme la capitale administrative de facto de la Bolivie. Sucre est la capitale inscrite dans la Constitution ; la Cour Suprême s'y trouve toujours.
  3. En tenant compte de l'aire urbaine, c'est l'agglomération de La Paz, regroupant également El Alto et Viacha qui est la plus peuplée.

Références

  1. (en) Forrest D Colburn, Latin America at the End of Politics, Princeton University Press, (ISBN 0691091811, lire en ligne)
  2. (en) Latin America, J. Pearsall Ed., The New Oxford Dictionary of English, 2001. Oxford, Royaume-Uni: Oxford University Press, p. 1040 : « Les parties du continent américain ou l'espagnol ou le portugais sont la langue nationale principale (c'est-à-dire le Mexique, et en pratique, la totalité de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, y compris beaucoup des îles des Caraïbes. »)
  3. « Les pays qui comptent le plus de catholiques », sur linternaute.com, (consulté le )
  4. a b et c Yves Saint-Geours, « L'Amérique latine est le laboratoire du monde », dans L'Histoire, no 322, juillet-août 2007, p. 8
  5. Vicente Romero, « Du nominal “latin” pour l’Autre Amérique. Notes sur la naissance et le sens du nom « Amérique latine » autour des années 1850 », Histoire et Sociétés de l'Amérique latine, no 7, premier semestre 1998, p. 57 – 86
  6. J. F. Bosher, The Gaullist Attack on Canada, 1967-1997, McGill-Queen's Press - MQUP, 2000, p. 239-242
  7. Vicente Romero, « Du nominal “latin” (…) », article cité.
  8. Forrest D. Colburn, Latin America at the end of politics, Princeton University Press[année=2002 (ISBN 978-0-691-09181-5, lire en ligne), p. 10
  9. Alain Rouquié, Amérique latine : Introduction à l'Extrême-Occident.
  10. Yves Saint-Geours, « L'Amérique latine est le laboratoire du monde », dans L'Histoire, no 322, juillet-août 2007, p. 9
  11. [PDF] Alain Rouquié, Amérique Latine. Introduction à l'Extrême-Occident. Paris, Édit. du Seuil, 1987, 439 pages
  12. Dictionnaire de l'Académie française, article « Latin », sur atilf.atilf.fr. Consulté le 21 août 2013.
  13. La plaque du parc de l'Amérique-Latine, sur ccnq.org. Consulté le 21 août 2013.
  14. a et b Alan Gilbert, Latin America, Routledge, 1990, carte précédant la page 1
  15. Le Nouveau-Mexique, comme le Texas, l'Arizona, le Colorado, la Floride, ou la Californie, ne sont pas considérés comme faisant partie de l'Amérique latine, du fait de leur appartenance aux États-Unis (voir à ce sujet Hutchings et Mohannak 2007, p. 174)
  16. (voir à ce sujet Hutchings et Mohannak 2007, p. 174), et ceci bien que près de 30 % des Californiens soient hispanophones.
  17. Claude Bataillon, Jean-Paul Deler, Hervé Théry,Géographie universelle, vol. 3, Amérique latine, chapitre 1, « Ce que latine veut dire », 1991.
  18. Olivier Dollfus, « Amérique latine », dans Yves Lacoste, Dictionnaire de Géopolitique, Flammarion, .
  19. "Simón Bolívar: A Life", par John Lynch, page 206, 2007 [1]
  20. Stuart B. Schwartz, Early Latin America: a history of colonial Spanish America and Brazil, Cambridge University Press, 1983
  21. Peter John Bakewell, A history of Latin America: empires and sequels, 1450-1930, Wiley-Blackwell, 1997, p. 69-70
  22. Pays de langue française, définition de l'Amérique latine donnée par la Real Academia Española, sur buscon.rae.es (consulté le 12 mars 2010).
  23. Le Belize est notamment comptabilisé dans les pays d'Amérique latine dans les publications suivantes : Nouvelles migrations latino-américaines en Europe (p. 176), Atlas élémentaire du monde rural latino-américain (p. 115), Géographie de L'Amérique Latine ([https://books.google.fr/books?id=XOSNpOUKL8kC&pg=PA280&dq=%22belize%22 p. 280).
  24. Selon WORLD ECONOMIC OUTLOOK Database, avril 2006 (FMI)
  25. a et b Renaud Lambert, « La droite latino-américaine dans l’impasse », sur Le Monde diplomatique,
  26. Voir Les enjeux du développement en Amérique latine - Dynamiques socioéconomiques et politiques publiques, AFD mars 2011
  27. En Colombie, le peuple ne veut plus du tandem Duque-Uribe, Diego Calmard, Slate, 4 janvier 2020
  28. « La pauvreté continue de décroître en Amérique Latine », sur actulatino.com, (consulté le )
  29. « Recul de la pauvreté et essor de la classe moyenne en Amérique latine », sur lemonde.fr, (consulté le )
  30. « Amérique latine : un habitant sur trois menacé de pauvreté », sur lesoir.be, (consulté le Date invalide (28 août 2014,))
  31. « En Amérique latine, des situations contrastées », sur lexpress.fr, (consulté le )
  32. « La Colombie accro à la croissance », sur lesechos.fr, (consulté le )
  33. « Réserves prouvées de pétrole brut par région en 2010 », sur LeFigaro, (consulté le )
  34. (en) « Report for Selected Countries and Subjects », sur International Monetary Fund, (consulté le )
  35. Eduardo Galeano, Open Veins of Latin America
  36. « Amérique latine - Les Allemands et leur migration rapide vers le Brésil », sur nopanda.com (consulté le )
  37. « Encontro analisa imigração italiana em MG », sur italiaoggi.com., (consulté le )
  38. a et b « Amérique latine : cinq fois plus de meurtres qu'en moyenne dans le monde », dans Le Monde du 08-10-2008, [lire en ligne]
  39. a b c et d Olivier Dabène, L'Amérique latine à l'époque contemporaine, Colin, (ISBN 9782200248970, OCLC 952382238).
  40. Photographie de Mexico, par Oscar Ruiz, 2013.
  41. a et b Bernard Duterme, « Amérique latine recherche percepteurs désespérément », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  42. (en) Religion in Latin America: Widespread Change in a Historically Catholic Region, Pew Research Center, , 14, 162, 164, PDF (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages

  • Berengère Marques-Pereira et David Garibay, La politique en Amérique latine, Paris, Armand Colin, .
  • Claude Bataillon, Jean-Paul Deler et Hervé Théry, Géographie universelle, vol. 3 : Amérique latine, Paris, Hachette-Reclus, .
  • Christophe Ventura, L'Éveil d'un continent : géopolitique de l'Amérique latine et de la Caraïbe, Armand Colin, , 168 p. (ISBN 9782200291167, lire en ligne).
  • François Chevalier, L'Amérique latine de l'indépendance à nos jours, Presses Universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », , 746 p. (ISBN 9782130451273).
  • Gabriel Wackermann (dir.), L'Amérique latine, Paris, Ellipses, .
  • Pierre Chaunu, Histoire de l'Amérique latine, PUF, coll. « Quadrige », 140 p. (présentation en ligne).
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Articles

  • Vicente Romero, « Du nominal « latin » pour l'autre Amérique : notes sur la naissance et le sens du nom « Amérique latine » autour des années 1850 », Histoire et Sociétés de l'Amérique latine, no 7,‎ , p. 57-86 (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes

Liens externes

  • América, revue scientifique publiée par le CRICCAL (Centre de recherches interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine, Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle)
  • Amérique latine histoire et mémoire, Revue scientifique sur les questions liées au binôme histoire/mémoire en Amérique latine.
  • CRICCAL Centre de recherche interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine, Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle
  • Réseau européen de documentation Amérique latine