Napolitain

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Napolitain
Napulitano
Pays Italie
Région Abruzzes (excepté la partie occidentale de la Province de l'Aquila)

Basilicate
Calabre (partie nord de la Province de Cosenza)
Campanie
Latium (partie sud de la Province de Latina et de la Province de Frosinone)
Marches (partie sud de la Province de Ascoli Piceno)
Molise
Pouilles (excepté le Salento)
Dialectes étroitement liés à la langue napolitaine dans toute l'Italie du sud.

Nombre de locuteurs 5.700.000
Typologie SVO syllabique
Classification par famille
Codes de langue
IETF nap
ISO 639-2 nap
ISO 639-3 nap
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Échantillon
article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (voir le texte en français)

Articulo 1

Tutte ll'uommene nasceno libbere e cu' eguale dignità e deritte; teneno raggione e cuscienza e hann'a operà ll'uno cu' ll'ato cu' 'nu spirito 'e fratellanza.
Carte du groupe italo-roman méridional. Le napolitain est noté par « IVb ».

Le napolitain est une langue[1],[2] parlée à Naples qui fait partie d'un ensemble plus vaste de parlers dits méridionaux (it), parlés dans les régions proches de la Campanie (Molise, nord de la Calabre, nord des Pouilles, Basilicate). C'est une langue romane qui reste très vivante aujourd'hui dans les rues de Naples, même si la langue officielle et enseignée dans les écoles reste l'italien. Ce dialecte a, en outre, emprunté, suite aux dominations étrangères successives, une série de mots français (par exemple le mot : « boîte ») ou espagnols par exemple et l'intercompréhension est parfois rendue malaisée en raisons de ses particularitées lexicales et syntaxiques. La région de Campanie a reconnu la langue napolitaine comme langue le 14 octobre 2008[3].

La langue napolitaine (napulitano) est un idiome romain, elle est reconnue par l'UNESCO en tant que langue de plein titre dans ses multiples variantes diatopyques on parle couramment le napolitain dans les régions de Naples, Caserte, Sannio, Irpinie, Cilento et dans le sud du Lazium, Abruzzo, Basilicata, Calabre, Molise et Pouilles, soit dans tous les territoires qui constituaient le Royaume des Deux Siciles en deçà du phare de Messine (Sicile) où la langue nationale était justement le Napolitain, tandis qu'au delà du phare de Messine dans tout le reste de la Sicile la langue officielle était le sicilien. Le "vulgaire-puillaise" autre nom dont étaient connus historiquement le napolitain et les autres dialectes "àusoni", remplaça le latin dans les documents officiels et dans les assemblées de la cour à Naples, depuis l'unification des Deux Siciles, par décret de Alphonse Ier, en 1442. Dans le XVI siècle le roi Ferdinand le Catholique imposa le castillan comme nouvelle langue officielle et le napolitain survivait seulement pendant les audiences du Roi,et dans les bureaux de la diplomatie et des fonctionnaires publiques. Le Cardinal Girolamo Seripando, e 1554, décida que dans ces secteurs le napolitain soit remplacé par le vulgaire toscan. Pendant des siècles la littérature en vulgaire napolitain a fait de liaison entre le monde classique et le monde moderne, entre les cultures orientales et celles de l'Europe du nord, de l'«amor cortese», qui avec l'école sicilienne diffusa le platonisme dans la poésie de l'occident, au tragi-comique (Vaiasseide, Policinelle), jusqu'à la tradition populaire ; en langue napolitaine ont été traduites pour la première fois les fables plus célèbres de la culture européenne moderne et pré-moderne, de Cendrillon à la Belle au bois dormant, ainsi que les histoires où apparait le Chat "mammone". De nos jours le vulgaire méridional (napolitain) survit dans la "chanson napolitaine", connue dans le monde entier, où s'est révélée l'une des plus caractéristiques expressions de l'art de la culture occidentale, appréciée par sa vivacité, sa veine poétique et par ses mélodies, qui semblent toute leur force de communication aussi face au panorama très varié de courants philosophiques et artistiques de l'Europe.

Origines et histoire

Le napolitain, comme l'italien est une langue dérivée du latin. On a trouvé aussi des traces de la langue parlée dans le centre-sud d'Italie, avant la conquête romaine, l'osque, (et on a trouvé aussi des inscriptions osques à Pompei, en 79 après J.C.], par exemple), qui est une langue italique dérivant du latin, ainsi que du grec, parlé à Naples jusqu'au II-III siècle.

Le napolitain a subi en autres dans son histoire, comme tant d'autres langues, l'influence et le prêt des idiomes des différents peuples qui ont habité ou dominé la Campanie et l'Italie du centre-sud, les colonnes grecques, les marchands byzantins à l'époque du Duché de Naples jusqu'au IXe siècle, et plus récemment, les Arabes, les Normands, les Français, les Espagnols et aussi les Américains durant la 2ème guerre mondiale et l'occupation de Naples, ont contribué avec quelques mots. Sûrement l'espagnol et surtout le français ont laissé des traces très profondes dans la langue et la culture napolitaine. Toutefois, surtout pour ce qui concerne l'espagnol, il est erroné d'attribuer à l'influence espagnole (Naples fut sous le domaine direct espagnol pendant plus de deux siècles de 1503 à 1707) toute ressemblance entre le napolitain et l'espagnol : s'agissant de langues romaines ou néo-latines, la plupart des éléments communs remontent au latin vulgaire (en particulier la construction de l'accusatif personnel indirect et l'usage de "tenir" et de "être" dans un lieu ou d'avoir et d'être, et ainsi de suite).

Sous les Aragonais, le napolitain fut proposé comme langue de l'administration, sans jamais imposer l'aragonais ou le catalan, mais la tentative avorta avec la chute de Frédéric et le début du vice-règne. Dans la première moitié du XIXe siècle, le Royaume des Deux-Siciles utilisait de fait l'italien comme langue administrative et littéraire et donc le napolitain n'avait plus de statut de langue officielle. Ceci s'est vérifié aussi dans d'autres états. D'ailleurs aussi le Royaume de Sardaigne n'adopta jamais officiellement ni le piémontais ni l'italien, la langue française étant la plus parlée pour ses usages administratifs.

Articles connexes

Notes et références