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Bánh chưng

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Bánh chưng
Image illustrative de l’article Bánh chưng
Deux bánh chưng enveloppé dans du lá dong prêts à être cuits à la vapeur.

Lieu d’origine Asie du Sud-Est, Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam
Température de service Chaud, température ambiante
Ingrédients Riz gluant

Le bánh chưng (littéralement « gâteau du roi ») est un plat traditionnel à base de riz gluant vietnamien. Carré, enveloppé dans des feuilles de dong (Phrynium placentarium ; lá dong en vietnamien, de la famille de Maranta arundinacea), il est farci de graines de haricots mungo et de poivre noir[1]. Il est traditionnellement consommé pendant le Nouvel An lunaire (Tết), servi avec des oignons blancs au vinaigre, des légumes en saumure dưa món.

Origines et symbole

Selon le livre Lĩnh Nam chích quái. (Histoires extraordinaires du Lĩnh Nam) publié en 1695, la création du bánh chưng est attribuée à Lang Liêu, un prince de la sixième dynastie Hùng de la Dynastie Hùng (vers 1712 - 1632 av. J.-C.). On raconte que pour choisir un successeur parmi ses fils, le monarque décida d'organiser un concours dans lequel chaque prince apportait une friandise représentant la sincérité pour les ancêtres à l'occasion du Tết, celui qui pourrait introduire le plat le plus délicieux pour l'autel deviendrait le prochain dirigeant du pays.

Alors que les autres princes essayaient de trouver les aliments rares et délicieux de la forêt et de la mer, le dix-huitième prince, Lang Liêu, qui était le fils le plus pauvre du roi Hùng, ne pouvait pas s'offrir des plats aussi luxueux et devait se contenter d'ingrédients quotidiens, comme le riz et le porc. Il créa à partir de ces simples ingrédients un gâteau de forme carrée de la terre appelé bánh chưng et un gâteau de forme ronde du ciel appelé bánh giầy. En goûtant les plats offerts par son fils, le roi Hùng trouva le bánh chưng et le bánh giầy non seulement délicieux mais aussi une belle représentation du respect des ancêtres. Par conséquent, il décida de céder le trône à Lang Liêu et bánh chưng, bánh giầy devinrent des aliments traditionnels pendant le Tết[2],[3],[4]. Lang Liêu fondera la septième dynastie Hùng (vers 1631 - 1432 av. J.-C.).

Considéré comme un plat indispensable du Tết, le bánh chưng est placé sur les autels familiaux pour honorer les ancêtres de la famille et les prier pour un soutien dans la nouvelle année[5]. Enveloppé dans un emballage carré vert, le bánh chưng symbolise la terre, les différents ingrédients du bánh chưng, qui proviennent de tous les produits de la nature, soulignent également la signification du bánh chưng auprès des Vietnamiens.

Ingrédients

Les ingrédients requis du bánh chưng sont le riz gluant, des haricots mungo, du porc gras et du poivre noir, du sel, parfois de l'oignon vert, et le nước mắm pour le goût salé[6]. Au stade de l'enveloppement, on a besoin de lá dong, des ficelles fendues à partir de giang, un type de bambou qui a un long nœud, et parfois d'un moule carré en bois pour que le bánh chưng puisse être enveloppé dans une meilleure forme. Le lá dong, qui n'est populaire qu'en Asie du Sud, peut être remplacé par des feuilles de banane ou même lá bàng[7]. Les ficelles de lá dong et de giang doivent être lavées soigneusement afin de préserver le goût du gâteau, et les ficelles de giang peuvent être trempées dans l'eau ou cuites à la vapeur afin qu'elles deviennent suffisamment souples pour être enveloppées et attachées. Les gens choisissent souvent du riz et des haricots de haute qualité pour préparer le bánh chưng. Les haricots mungo sont trempés dans l'eau pendant environ 2 heures et le riz gluant pendant 12 à 14 heures. Les haricots mungo sont égouttés, cuits et écrasés en une pâte. Le gras du porc est préféré pour le bánh chưng car sa saveur grasse s'associe bien au riz gluant et aux haricots mungo. Après avoir été découpé en lamelles d'environ un demi-pouce d'épaisseur, le porc est mélangé avec du poivre, de l'oignon, du sel et du nước mắm. On peut également ajouter du sucre à ce mélange d'épices[8].

Les femmes portent des áo dài pour leur tradition. Traditionnellement, bánh chưng nécessite une préparation de nombreux ingrédients, chaque famille vietnamienne qui peut se permettre une telle préparation commence à faire le gâteau à partir du 27 ou 28e jour du mois de décembre (tháng Chạp) dans le calendrier lunaire. Pour préparer le bánh chưng, tous les membres de la famille se réunissent pour effectuer différentes tâches, depuis le lavage du lá dong, le mélange du porc avec les épices, la préparation des haricots mungo et surtout l'emballage de tous les ingrédients en forme de carré et la cuisson des gâteaux. Le Bánh chưng doit être soigneusement bouilli pendant dix à douze heures durant lesquelles les adultes et les enfants sont assis ensemble autour du chaudron en ébullition. Dans les campagnes, pour que le bánh chưng soit disponible pour toutes les familles, même les plus pauvres, un fonds appelé họ bánh chưng est créé conjointement et environ un mois avant le Tết, le capital et le bénéfice accumulés sont divisés entre les membres du fonds afin qu'ils puissent avoir assez d'argent pour préparer le bánh chưng[2].

De nos jours, la tradition du bánh chưng fait par soi-même décline progressivement au Viêt Nam, car la taille d'une famille typique est plus petite et les gens n'ont pas assez de temps pour préparer et faire le bánh chưng. Au lieu de cela, ils vont au magasin de bánh chưng ou commandent des gâteaux à l'avance à des familles qui se spécialisent dans leur fabrication. Par conséquent, les bánh chưng apparaissent toujours dans chaque famille pendant le Tết mais ils ne sont plus un produit familial. Avec le déplacement de la fabrication des bánh chưng de la famille vers des fabricants spécialisés, certains villages artisanaux sont devenus célèbres pour leur réputation dans la fabrication des bánh chưng comme le village de Tranh Khúc ou le village de Duyên Hà, tous deux à Thanh Trì, Hanoï[9],[10].

Notes et références

  1. (en) Aruna Thaker et Arlene Barton, Multicultural Handbook of Food, Nutrition and Dietetics, , « Bánh chưng », p. 171.
  2. a et b Monica Janowski et Fiona Kerlogue, Kinship and food in South East Asia, NIAS Press, , 251-257 p. (ISBN 978-87-91114-93-9).
  3. Alice M. Terada et Janet Larsen, Under the Starfruit Tree : Folktales from Vietnam, University of Hawaii Press, , 105-108 p. (ISBN 978-0-8248-1553-0).
  4. Cathy Spagnoli, Asian Tales and Tellers, August House, , 66-67 (ISBN 0-87483-527-5, lire en ligne).
  5. Charles Agar, Frommer's Vietnam, John Wiley and Sons, (ISBN 0-7645-9676-4, lire en ligne), 22.
  6. Chi Nguyen et Judy Monroe, Cooking the Vietnamese Way, Twenty-First Century Books, , 66-67 (ISBN 0-8225-4125-4, lire en ligne).
  7. (vi) Ngô Chí Tùng, « Tết ở Trường Sa », Laodong.com.vn, .
  8. Nguyễn Nhã, « Bánh chưng ngày Tết », Tuoitre.com.vn, .
  9. « Craft village's banh chung gets trademark », Vietnamnet.vn, .
  10. Minh Nguyen, « The cake of mystique », Vietnamnet.vn, .

Voir aussi

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