39e division d'infanterie (France)
39e division d'infanterie | |
Le défilé de la 39e DI à Metz le . | |
Création | 1891 |
---|---|
Dissolution | 1923 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Division d'infanterie |
Rôle | Infanterie |
Garnison | Commercy (1891-1898) Toul (1898-1914) Sarrebourg (1919-1923) |
Guerres | Première Guerre mondiale |
Batailles | 1914 - bataille de Morhange 1914 - bataille du Grand-Couronné 1914 - bataille d'Ypres 1915 - 2e bataille d'Artois 1915 - 2e bataille de Champagne 1916 - Bataille de Verdun 1916 - bataille de la Somme 1917 - Chemin des Dames 1918 - 2e bataille de la Marne |
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La 39e division d'infanterie (39e DI) est une division d'infanterie de l'Armée de terre française qui a participé à la Première Guerre mondiale. Créée en 1891, elle est dissoute en 1923.
Les chefs de la 39e division d'infanterie
[modifier | modifier le code]- - : général Peting de Vaulgrenant
- .
- : général de Saint-Germain
- : général Parison
- - : général Lallement
- .
- - : général Pamard
- .
- : général Goetschy
- - : général Defforges
- .
- : général Ebener
- : général Dantant
- : général Curé
- : général Nourrisson
- : général Guillaumat
- : général Massenet
- - : général Pougin
- 1919 - janvier 1922 : général Tantot[1]
- janvier 1922 - 1923 : général Schmidt[1]
Avant 1914
[modifier | modifier le code]La division est d'abord formée informellement à l'été 1891 à Saint-Mihiel en regroupant quatre régiments régionaux (régiments créés en 1887 et rattachés à une région militaire)[2].
Elle prend le nom officiel de 39e division d'infanterie le . Avec son état-major situé à Commercy, la 39e DI est constituée de deux brigades[2] :
- 77e brigade (Commercy) :
- 78e brigade (Toul) :
Par ordre du , le 154e RI part pour Paris et le 155e régiment d'infanterie prend sa place à la 77e brigade[3].
En 1897[4], le 162e RI est remplacé par le 154e RI à la 77e brigade, maintenant constituée des 154e et 155e RI[5],[6].
En 1898, l'état-major de la division quitte Commercy pour Toul[4],[7]. La division est ensuite réorganisée, la 77e brigade, en garnison à Toul, comptant ensuite les 146e et 153e régiments d'infanterie[8]. Jusqu'en 1913, les 156e et 160e RI de la 78e brigade sont renforcés par le 1er bataillon de chasseurs à pied[9],[10].
Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Composition au cours de la guerre
[modifier | modifier le code]- Infanterie :
- 146e régiment d'infanterie d' à
- 153e régiment d'infanterie d' à
- 156e régiment d'infanterie d' à
- 160e régiment d'infanterie d' à (transféré à la 168e DI)
- un bataillon du 132e régiment d'infanterie territoriale d'août à
- D' à , les 146e et 153e RI forment la 77e brigade et les 156e et 160e RI la 78e brigade.
- Cavalerie :
- 1 escadron (2 escadrons entre janvier et ) du 5e régiment de hussards d' à
- Artillerie :
- 3 groupes de 75 du 39e régiment d'artillerie de campagne d' à
- 127e batterie de 58 du 8e régiment d'artillerie de campagne de à
- 101e batterie de 58 du 39e régiment d'artillerie de campagne de janvier à
- 6e groupe de 155c du 120e régiment d'artillerie lourde de février à (numéroté 12e groupe du 104e régiment d'artillerie lourde jusqu'en ).
- Génie :
- compagnie 20/2 du 10e régiment du génie
Historique
[modifier | modifier le code]1914
[modifier | modifier le code]- 2 – : couverture au nord d'Art-sur-Meurthe, puis sur la Seille, dans la région de Moncel.
- 14 – : mouvement offensif, par Château-Salins, en direction de Morhange.
- 20 – : le , engagée dans la bataille de Morhange, puis repli sur la rive gauche de la Meurthe, vers Ville-en-Vermois.
- – : engagée dans la Bataille du Grand-Couronné : combats à Crévic et au bois d'Einville, puis vers Courbesseaux et Drouville.
- 13 – : retrait du front, mouvement par étapes vers la région de Manoncourt-en-Woëvre ; repos.
- – 1er novembre : engagée dans la 1re Bataille de Picardie : d'abord au sud de la Somme, vers Fouquescourt, puis à partir du 1er octobre, au nord de la Somme, vers Fricourt et Mametz, enfin, à partir du , au nord de l'Ancre, vers Gommecourt et le sud d'Hébuterne. Stabilisation du front.
- 22 et : combats vers Foncquevillers et la ferme de la Toutvente (14 morts, 198 blessés).
- 1er – : retrait du front ; mouvement vers Doullens. Transport par voie ferrée de Doullens à Bailleul, puis mouvement vers le nord d'Ypres.
- 3 – : engagée dans la bataille d'Ypres, vers Wytschaete et au sud.
- 6 - : combats vers Saint-Éloi et attaques françaises vers Kruisstraat Cabaret.
- – : mouvement de rocade vers le nord d'Ypres, et occupation d'un secteur à droite, vers Langemark et Wallemolen.
- : déplacement du secteur, à droite, vers Poelcappelle et la voie ferrée d'Ypres à Roulers.
- : attaque française vers Wallemolen.
- - : extension du front, à gauche, jusque vers Langenmarck.
1915
[modifier | modifier le code]- – : retrait du front ; repos à l'est de Wormhoudt.
- – : mouvement vers le front, et, à partir du , occupation d'un secteur vers le bois du Polygone et la voie ferrée d'Ypres à Roulers.
- 12 – : retrait du front ; mouvement par étapes vers la région de Sachin.
- – : transport par camions vers le front, et, à partir du 24, occupation d'un secteur vers la Targette (éléments en secteur dès le 20).
- 9 – : engagée dans la 2e Bataille d'Artois, à Neuville-Saint-Vaast et à la Targette : prise de la Targette ; attaque de Neuville-Saint-Vaast.
- – : retrait du front : repos vers Sus-Saint-Léger.
- – : mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers Neuville-Saint-Vaast :
- : attaques françaises.
- : mouvement de rocade, et occupation d'un secteur vers Écurie et le sud de Neuville-Saint-Vaast.
- – : retrait du front ; mouvement vers le Souich.
- 26 – : transport par voie ferrée, de la région de Lunéville, dans celle de Somme-Yèvre.
- – : mouvement vers le front ; occupation et organisation d'un secteur à l'est de la ferme de Beauséjour.
- – : engagée dans la 2e bataille de Champagne, à l'est de la ferme Beauséjour : enlèvement de la crête de Maisons de Champagne et attaques sur l'ouvrage de la Défaite ; occupation et organisation du terrain conquis. Du au , les 39e et 153e DI alternent dans l'occupation du secteur.
1916
[modifier | modifier le code]- – : retrait du front, mouvement vers le nord-est de Vitry-le-François, puis, à partir du , transport par voie ferrée dans la région de Vézelise ; repos et instruction.
- – : mouvement par étapes vers Baccarat ; travaux. À partir du , mouvement vers le camp de Saffais.
- : transport par voie ferrée dans la région de Revigny, puis mouvement vers celle de Fleury-sur-Aire.
- – : transport par camions à Verdun. À partir du , engagée dans la Bataille de Verdun, dans la région la Meuse, les carrières d'Haudromont, Douaumont.
- : front réduit, à gauche, jusque vers les carrières d'Haudromont ; violents combats pendant cette période.
- 12 – : retrait du front ; transport dans la région de Saint-Dizier.
- – : transport par camions dans la région de Dombasle. À partir du , engagée à nouveau dans la bataille de Verdun, vers la cote 304.
- 7, 8, 9, et : attaques allemandes.
- – : retrait du front ; à partir du , transport par voie ferrée vers Montdidier ; repos. À partir du , mouvement vers Poix ; repos.
- – : mouvement vers le front et à partir du , occupation d'un secteur au nord de Maricourt.
- 1er juillet : engagée dans la Bataille de la Somme, attaque française sur Hardecourt-aux-Bois. Ce jour la division perd 400 soldats.
- : prise d'Hardecourt-aux-Bois.
- 11 – : retrait du front ; repos dans la région Cerisy, Bray-sur-Somme.
- – : mouvement vers le front. Engagée à nouveau dans la bataille de la Somme vers Maurepas et au nord.
- : attaque française sur Maurepas.
- : attaque française.
- – : retrait du front, et transport par voie ferrée dans la région du Tréport ; repos.
- – : mouvement vers l'ouest d'Amiens ; repos.
- – : transport par camions vers le front et occupation d'un secteur vers Sailly-Saillisel.
- – : retrait du front (relève par l'armée britannique) ; repos vers Lœuilly. Le , transport par voie ferrée dans la région de Bayon ; repos et instruction.
1917
[modifier | modifier le code]- 14 – : transport par voie ferrée de Bayon à Dormans et Esternay.
- – : mouvement vers le front ; occupation d'un secteur vers Troyon et Moussy-sur-Aisne. À partir du , retrait du front et travaux préparatoires à l'offensive.
- – : mouvement vers la région de Château-Thierry ; repos et instruction.
- – : mouvement vers le front, et, à partir du , occupation d'un secteur vers Moussy-sur-Aisne et Chivy ; préparation de l'offensive.
- 15 avril : Bataille du Chemin des Dames : prise de Braye-en-Laonnois, puis défense et organisation des positions conquises vers la ferme Malval et le sud de Courtecon.
- – : retrait du front ; repos vers Braine.
- – : occupation d'un secteur vers l'Epine de Chevregny et la ferme Malval.
- 5 – : retrait du front et transport par voie ferrée de Villers-Cotterêts, dans la région de Saint-Nicolas-de-Port ; instruction et travaux.
- – : mouvement vers le front ; occupation d'un secteur vers Pont-à-Mousson et Brin-sur-Seille, réduit à droite, le , jusque vers Nomeny, et déplacé à droite, le , vers Chenicourt et Clémery.
- – : retrait du front ; travaux de 2e position vers Rosières-en-Haye et Blénod-lès-Pont-à-Mousson. À partir du , mouvement vers Toul ; repos et instruction.
1918
[modifier | modifier le code]- – : transport vers Tannois. À partir du , occupation d'un secteur vers la cote 344 et la ferme Mormont.
- – : retrait du front ; repos au nord de Revigny-sur-Ornain, puis vers Herpont. À partir du , transport par voie ferrée, de Revigny, dans la région de Bergues, puis dans celle de Poperinghe ; mouvement vers le front.
- – : engagée, au nord du mont Kemmel (en liaison avec l'armée britannique), dans la 3e Bataille des Flandres : résistance aux violentes attaques allemandes et organisation d'un secteur vers le Scherpenberg et la Clytte.
- 6 – : retrait du front ; transport par camions vers Dunkerque.
- : transport par voie ferrée dans la région de Villers-Cotterêts ; repos.
- – : transport par camions vers Couvrelles.
- 27 mai 1918 : engagée dans la 3e Bataille de l'Aisne : résistance à l'offensive allemande dans la région de Soissons.
- 3 – : retrait du front et mouvement par étapes vers l'est de Paris ; instructions d'unités américaines.
- – : transport par camions au sud de Château-Thierry, puis occupation d'un secteur sur les deux rives de la Marne, vers Château-Thierry et Vaux.
- 1er et : attaque locale des positions allemandes dans la région de Vaux. À partir du , engagée dans la 2e Bataille de la Marne.
- : occupation de Château-Thierry.
- – : retrait du front, transport par voie ferrée au sud de Commercy ; repos.
- – : occupation d'un secteur vers l'étang de Vargévaux et Chauvoncourt. À partir du , participation à la Bataille de Saint-Mihiel, en partant du front bois d'Ailly, étang de Vargévaux. À partir du , occupation d'un secteur vers Hattonchâtel et le bois du Chaufour.
- – : retrait du front, mouvement par étapes vers la région Toul, Nancy ; repos, instruction, et préparatifs d'offensive.
- 9 – : mouvement par étapes vers Nomeny, en vue de l'offensive projetée. Se trouve vers Nancy au moment de l'armistice. Première division à entrer dans Metz (territoires reconquis à la suite de l'armistice).
Rattachements
[modifier | modifier le code]- Affectation organique : 20e CA d' à
Par armée :
- 2e armée
- –
- –
- –
- –
- 5 –
- 28 –
- 4e armée
- 13 –
- 5e armée
- 15 –
- 6e armée
- –
- –
- –
- –
- –
- 7e armée
- –
- 2 –
- –
- –
- 8e armée
- –
- 10e armée
- –
- 2 –
- 7 –
- Détachement d'armée de Belgique
- 2 –
- 4 -
- Détachement d'armée de Lorraine
- –
- –
- –
- Région fortifiée de Verdun
- 20 -
- Détachement d'armée du Nord
- –
- Groupement d'armées Pétain
- –
- 1re armée américaine
- –
L'entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]La division reprend en 1919 une structure à deux brigades : 77e brigade avec les 146e et 153e régiments d'infanterie, 78e brigade avec les 156e et 160e régiments d'infanterie. La division installe son état-major et celui de la 78e brigade à Sarrebourg, tandis que la 78e brigade est à Sarreguemines[11],[12]. L'artillerie divisionnaire est constituée du 39e régiment d'artillerie de campagne[12], revenu à Toul[13].
La division est dissoute en 1923[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « État-Major Général de l'Armée : mutations », Journal officiel de la République française, (lire en ligne)
- Belhomme 1902, p. 838.
- Belhomme 1902, p. 860.
- « La revanche », dans EXPOSITION, Commercy, terre militaire de 1767 à aujourd'hui, Office de tourisme du pays de Commercy (lire en ligne)
- Annuaire de l'armée française pour l'année 1896 (lire en ligne), p. 47
- Annuaire de l'armée française pour l'année 1897 (lire en ligne), p. 47
- Pierre Briot, Naissance d'une garnison, (lire en ligne), p. 22
- Annuaire de l'armée française pour l'année 1900 (lire en ligne), p. 76
- Annuaire officiel de l'Armée française, troupes métropolitaines et troupes coloniales pour l'année 1913 (lire en ligne), p. 99
- Annuaire officiel de l'Armée française, troupes métropolitaines et troupes coloniales pour l'année 1914 (lire en ligne), p. 98
- « Nos forces en Alsace-Lorraine », Le Petit Haut-Marnais, (lire en ligne)
- Annuaire officiel de l'Armée française, troupes métropolitaines et troupes coloniales pour l'année 1920, (lire en ligne), p. 108
- Léon, Jacquet, Jean Dhondt et M. J. Godfrin, Historique des 39e et 239e régiments d'artillerie de campagne. 2e édition, Nancy, Impr. J. Coubé et fils, 25, rue Gustave-Simon, , 151 p. (lire en ligne), partie III, chap. I (« Avant la dissolution »), p. 63-64
- Jean-Noël Grandhomme, Boches ou tricolores: les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre, Nuée bleue, (ISBN 978-2-7165-0741-7, lire en ligne), p. 398
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Victor Belhomme, Histoire de l'infanterie en France, t. 5, Henri Charles-Lavauzelle, (lire en ligne), chap. XLIX
- Service historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande guerre, Paris, Impr. nationale, 1922-1934, onze tomes subdivisés en 30 volumes (BNF 41052951) :
- AFGG, vol. 2, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, , 1092 p. (lire en ligne).
- Jean Nicot, Inventaire sommaire des archives de la Guerre 1914-1918, Troyes, Imprimerie « la Renaissance », , 691 p. (lire en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Ordre de bataille de l'armée française en août 1914
- Liste des brigades françaises de la Première Guerre mondiale
- Liste des divisions françaises de la Première Guerre mondiale