Utilisateur:LangevinWallon/Brouillon/Mouvement synarchique d'empire

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Les rapports de police[modifier | modifier le code]

Les archives intérieures de la période 1930-1939 ont été libérées en 1999[réf. nécessaire].

Les premières notes policières dès avril 1941[modifier | modifier le code]

Au plus tard en avril 1941, les services officiels de police et les officines cagoulardes perçoivent un scandale entre collaborationnistes « au sujet de l'activité en pays occupé d'une organisation secrète ». En effet, une note authentifiée le 9 août 1941 par l'inspection générale des Renseignements généraux, fait naître en 1936 « dans un groupe d'individus ayant eu le désir d'effectuer la conquête des principaux leviers de commande de l'État par l'exploitation du jeu normal des institutions administratives [,…] la Convention synarchique révolutionnaire [CSR] ou Mouvement synarchique d'empire[1] »[2]. Cette note policière fait remonter la formation de ce groupe à partir d'une organisation martiniste « réveillé[e] en 1922 [et…] se recrut[ant] dans les milieux polytechniciens et financiers de l'État[1] »[2].

Cette note policière désigne comme « principaux instigateurs du mouvement » le ministre des Finances de l'époque et six polytechniciens (qui tous resteront recensés sur toutes les listes policières du Mouvement synarchique d'empire qui suivront) :

Cette note policière observe qu'à cette époque les membres du Mouvement synarchique d'empire sont recrutés[5] à l'inspection des Finances, dans l'entourage d'Yves Bouthillier et de Jean Coutrot, surtout dans 5 groupes :

Elle contient enfin une analyse de la stratégie du Mouvement synarchique d'empire (MSE) :

«  Après les élections de mai 1936, l'équipe Coutrot parvint au pouvoir au côtés de M. Spinasse, ministre de l'Économie nationale. Après le changement de régime du 13 juillet 1940, l'équipe Bouthillier parvint au pouvoir : tendances ultra-conservatrices. Dans les deux cas, ce sont les mêmes hommes (membres du MSE) qui bénéficient des plus importants leviers de commande, créations d'emplois et faveurs de toute nature. Leurs méthodes d'action s'inspirent des directions suivantes :

  1. Société secrète avec ciment idéologique à la base (CSR) ;
  2. Division en plusieurs équipes et jeu sur tous les tableaux, afin d'assurer la permanence au pouvoir des membres du MSE quelles que soient les tendances politiques de régime ou de gouvernement.
  3. Paravent technicité. Ceci afin d'échapper aux bagarres politiques lors des changements de gouvernement ou de régime. Les hommes du MSE affirment hautement : "Nous sommes des techniciens, nous ne faisons pas de politique. Nous sommes indépendants, au-dessus des querelles".
  4. Esprit de mafia : lutte secrète ; maintien des positions suscitées. Ne pas hésiter à se débarrasser par tous les moyens des adversaires. Travailler en faveur d'un régime impérial quelles que soient les circonstances. Se servir de la situation actuelle pour parfaire l'organisation et la préparer à passer le moment venu à l'action. Recruter des éléments dirigeants de l'armée et de la police pour disposer d'une force totale lors de la prise complète du pouvoir.
  5. Absence réelle, au fond, de doctrines sociales. Les hommes du MSE ne sont ni réalistes, ni de gauche, ni de droite, ni réactionnaires, ni révolutionnaires [mais définis plus haut comme de "tendances ultra-conservatrices"] ; ils ne recherchent provisoirement le pouvoir que pour les avantages ministériels qu'ils procure et pour préparer l'avenir. Il faut reconnaître que depuis plusieurs mois des avantages importants en cette matière ont été acquis par les hommes dirigeants du MSE.

Des réunions fréquentes ont lieu à Paris au Centre polytechnicien d'études économiques, 12, rue de Poitiers. Ces réunions qui sont généralement tenues sous la présidence de M. Yves Bouthillier ou de M. Coutrot ne comprennent que les principaux membres du MSE. Une discipline rigoureuse y est observée et rien ne doit transpirer sur les sujets très importants concernant notre politique étrangère, nos rapports avec l'Amérique, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, etc., y sont traités. Généralement M. Bouthillier rend compte de l'évolution du gouvernement de Vichy et prend des consignes. […L]es principaux trusts financiers et économiques y sont représentés et […] les directives qui sont données aux membres actuellement au pouvoir s'inspirent toujours en premier lieu des observations qui sont faites par les représentants des oligarchies financières et économiques.  »

— Extrait[6][7] des notes policières dès avril 1941.

Le rapport du Secrétaire général pour la police Henry Chavin en juin 1941[modifier | modifier le code]

Henry Chavin, directeur général de la Sûreté nationale.

En juin 1941, le grand[8] policier Henry Chavin (alors Secrétaire général pour la police) signe un rapport qui décrit les « milieux de recrutement et principaux membres du MSE » :

« 

  1. Anciens élèves de l'École Polytechnique (c'est la grande majorité) appartenant à l'administration, à la banque et à l'industrie.
  2. Anciens élèves de l'École centrale (quelques clients).
  3. Anciens élèves de Sciences politiques (notamment de nombreux inspecteurs des Finances).
  4. Conseil d'État (assez nombreux éléments).
  5. École normale supérieure (quelques éléments).
  6. Quelques médecins et personnalités diverses.

 »

— Rapport d'Henry Chavin, alors Secrétaire général pour la police, établi en juin 1941[1][9]

Ce rapport inclut 46 noms de « grand[s] affilié[s] » synarques, dont 44 apparaîtront également dans le rapport du Service des sociétés secrètes de juin 1942 (ils sont mis en italique dans la citation dudit rapport ci-après). Les deux restant sont :

« 

 »

— Rapport d'Henry Chavin, alors Secrétaire général pour la police, établi en juin 1941[1][2]

L'article de L'Appel en août 1941[modifier | modifier le code]

Le 21 août 1941 paraît un article dans le journal de « propagande nazie » L'Appel dénonçant un « complot [d']un certain nombre d'inspecteurs des Finances et de hauts fonctionnaires du Gouvernement dont les noms seraient cités. Pierre Pucheu ainsi que M. Bouthillier y seraient notamment pris à partie[1] »[10]

«  ce premier article n'a jamais été suivi d'aucun autre. Et nous sommes en mesure d'affirmer que l'arrêt de la publication a eu lieu sur l'injonction formelle des Allemands, à la demande personnelle de Pierre Pucheu. Bien que Constantini fût très lié aux Allemands et qu'il se flattât volontiers de ses relations avec le Fürher, il n'y eut pas moins perquisition à L'Appel par la Gestapo.  »

— Notes[1] des Renseignements Généraux, citées[11] par l'historienne Annie Lacroix-Riz.

Le rapport du Service des sociétés secrètes de Bernard Faÿ en juin 1942[modifier | modifier le code]

Le 25 juin 1942, un rapport du (très[12] cagoulard) Service des sociétés secrètes, police particulière du Secrétariat général pour la police dépendant de Bernard Faÿ, avéré[12] par la direction des Renseignements Généraux, ajoute 51 noms aux 46 déjà répertoriés par le précédent rapport d'Henry Chavin, pour un total de 97 synarques et sous-synarques :

« 

 »

— Rapport du Service des sociétés secrètes, daté du 25 juin 1942, avéré[12] par la direction des RG. Le rapport signale par « ++ » le nom des synarques dont l'adresse figurait « sur le carnet de poche de Coutrot »[15]. La mention « X, suivi de date, signifie : ancien élève de Polytechnique, promotion… ». Les 44 noms mis en italique sont ceux apparaissant déjà dans le rapport d'Henry Chavin de juin 1941.

Les listes policières après 1942[modifier | modifier le code]

Les recensements policiers suivants, sans cesse mis-à-jour[16], élargissent l'ensemble des synarques au-delà de la Banque Worms, Banque Lehideux, Banque d'Indochine et du « groupe de Nervo » (Comité des forges, etc.) :

— Extrait[16] du dossier « Fondateurs du MSE »[1] de 1945[13]

Parmi ces recensements policiers figurent[17] :

  1. Une « liste de membres », de ou postérieure à août 1943, compte 364 synarques et sous-synarques, elle inclut tous les précédents sauf Paul-Louis Weiller.
  2. Le long « extrait d'un dossier sur la synarchie et le CSAR ».
  3. Deux extraits d'une « note sur la société secrète fasciste appelée France 1950 (ou F. 1950) », groupe synarchique dont un tableau du 17 avril 1937 mentionne 38 « cadres directeurs » et 26 « membres », accompagné d'un « dossier » sur les activités de chacun « avant 1939 et depuis 1940 ». Parmi eux des politiques et des idéologues, ainsi que :
    1. des hommes de la grande industrie (UIMM, Comité des forges, etc.) :
      1. Raoul Dautry
      2. Auguste Detoeuf
      3. Jean Fraissinet
      4. Edmond Giscard d'Estaing
      5. Jacques Lemaigre-Dubreuil
      6. Ernest Mercier
      7. Georges-Jean Painvin
      8. Eugène Shueller
      9. Émile Taudière
      10. Pierre Waline
      11. etc.
    2. des hommes de la Haute Banque :
      1. Jean Tannery, gouverneur de la Banque de France en 1935-1936 ;
      2. MM. Ardant[Qui ?] frères ;
      3. les inspecteurs des Finances Gabriel Cheneaux de Leyritz et Henri Ardant (« président de la Société générale et du Comité d'organisation des banques »).

Les rapports diplomatiques et militaires[modifier | modifier le code]

Les rapports états-uniens de l'OSS et des ambassades en 1942-43[modifier | modifier le code]

William Leahy, ambassadeur à Vichy.
Biddle (en), ambassadeur auprès de divers pays occupés représentés à Londres, et appartenant à la Haute Banque de Philadelphie liée à John Pierpont Morgan.
Couverture de 1966 du livre de 1947 Our Vichy Gamble (« Notre jeu à Vichy » en français) de William Leonard Langer, chef de la Research and Analysis Branch (en) de l'Office of Strategic Services (véritable porteur du matricule OSS 117), puis sous-directeur de la CIA de 1950 à 1952, et enfin directeur de recherches historiques à l'Université Harvard.

En janvier et mars 1942 puis novembre 1943, des rapports sur la synarchie sont rédigés par deux ambassadeurs états-uniens (l'amiral William Leahy et Anthony Joseph Drexel Biddle Jr. (en)), et par les services voire la main même du chef de la Research and Analysis Branch (en) de l'Office of Strategic Services, William Leonard Langer, qui les rend public dans son ouvrage de 1947 : Our Vichy Gamble.

«  La politique [de Darlan] pouvait compter sur nombre d'ardents partisans parmis les intérêts industriels et bancaires français - en bref, sur ceux qui même avant la guerre s'étaient tournés vers l'Allemagne nazie et avaient vu en Hitler celui qui sauverait l'Europe du communisme. C'étaient les éléments qui avaient dès l'origine soutenu Pétain et Weygand […]. Ces gens étaient d'aussi bons fascistes que tous leurs homologues d'Europe. Ils avaient peur du Front populaire comme de la peste et étaient convaincus de pouvoir prospérer sous la férule de fer d'Hitler. Nombre d'entre-eux avaient de longue date des liens d'affaires importants et intimes avec les intérets allemands et rêvaient encore d'un nouveau système de "synarchie", c'est-à-dire de gouvernement de l'Europe selon les principes fascistes par une fraternité internationale de financiers et d'industriels.  »

— Extrait[18] des rapports de guerre étasuniens des années 1942-43, cité par Langer1947, et traduit par l'historienne Annie Lacroix-Riz.

«  Ce groupe ne doit pas être considéré comme constitué de Français, pas plus que leurs homologues en Allemagne ne doivent être considérés comme allemands, car les intérêts des deux groupes sont si emmêlés qu'ils en sont indissociables ; ils ne portent d'attention qu'à la défense de leurs intérêts. Il faut inclure de nombreuses grandes banques dans cette catégorie : la Banque nationale pour le commerce et l'industrie (qui était par excellence le groupe de Laval, la Banque d'Indochine (dont Baudoin était le chef), la Banque de Paris et des Pays-Bas. Mais celle qui s'identifiait particulièrement au régime Darlan était la Banque Worms & Cie, dirigée par Hippolyte Worms, avec Gabriel Le Roy Ladurie et Jacques Barnaud comme personnalités dominantes. Pour mesurer à quel point les membres du groupe de la Banque Worms avaient été appelés au gouvernement à l'automne 1941, un bref examen du conseil des ministres et des secrétaires d'État s'impose.  »

— Extrait[18] du rapport diplomatique étasunien rédigé en janvier 1942 par l'ambassadeur Biddle (en), cité par Langer1947, et traduit par l'historienne Annie Lacroix-Riz.

L'ambassadeur Biddle (en) recense dans ce « syndicat d'arrivistes, liés par un serment écrit, [d]'engagement au secret le plus absolu, et [d]'appréciation écrite des pires menaces qui pouvaient peser sur eux en cas de trahison ou simplement d'oubli du secret[19] »[20] :

«  Pierre Pucheu (Intérieur) et Yves Bouthiller étaient les membres de la clique Worms. Le général Bergeret (secrétaire d'État à l'aviation) était classé par les uns dans l'entourage de Pétain, par les autres dans le groupe Worms. Lui excepté les secrétaires d'État étaient à un homme près associés à la même clique. C'étaient

Au groupe Worms [appartenait aussi] un grand nombre de fonctionnaires subalternes (surtout les secrétaires généraux) comme

Il ressort de cette liste que pratiquement tout ministère ou secrétariat touchant les affaires économiques était aux mains d'un homme ou d'un autre de la clique Worms. Nombre d'entre-eux, comme Pucheu, Bouthillier, Barnaud et Lehideux étaient compétents — aussi compétents qu'intéressés et dépourvus de scrupules. Pucheu, que son procès pour trahison fit connaître quelque peu [,…] avait été étroitement associé aux cagoulards et autres mouvements fascistes d'avant-guerre. Comme agent du Cartel sidérurgique il avait cherché à promouvoir la coopération entre l'industrie lourde française et allemande. En d'autres termes, lui, comme plusieurs d'entre eux, avait un passé collaborationniste et ne montrait pas de la simple bonne volonté pour s'allier à l'ennemi mais de l'acharnement. Darlan pouvait compter sur ces hommes, qui non seulement s'employaient à livrer biens et produits manufacturés à l'Allemagne, mais servaient aussi d'intermédiaires pour permettre aux Allemands de prendre possession ou de contrôler des usines françaises. Inutile de dire qu'ils gagnèrent gros dans les opérations et firent simultanément prospérer leurs propres affaires. Cette collaboration économique […] était bien établie avant la guerre et servait bien à la fois les intérêts allemands et français  »

— Extrait[18] du rapport diplomatique étasunien rédigé en janvier 1942 par l'ambassadeur Biddle (en), cité par Langer1947, et traduit par l'historienne Annie Lacroix-Riz.

L'ambassadeur Biddle (en) ne considère alors pas comme faisant partie de ce groupe quatre « hommes de Pétain » : « Joseph Barthélémy, Pierre Caziot, Lucien Romier, et Henri Moysset »[21].

En 1970, Richard Kuisel (historien à l'Université de Georgetown puis également au Center for German and European Studies de BMW[22] dès 2000) rejette[23] dans The legend of the Vichy Synarchy[24] ces quelques sources états-uniennes et françaises disponibles datant de 1941-1945, au mépris[23] des normes de leur traitement, leur préférant des documents a posteriori, dont essentiellement les mémoires de 1946 du synarque avéré Henri Du Moulin de Labarthète pour « mettre en doute la réalité du complot »[25].

En 1998, Olivier Dard (historien à l'IEP de Paris) considère ces observateurs des renseignements états-uniens « excessivement crédules », et que William Leonard Langer aurait « réutilis[é] sans recul » des « documents » glanés à Vichy « n'apport[a]nt rien de plus que les autres »[26][27]. Dard1998 ne reproduit aucun passage de ces rapports diplomatique, et n'évoque pas[28] les rapports de Londres cités par Langer1947. Lacroix-Riz2010 juge erronée[27] cette hypothèse de manque de recul « tant les faveurs de Washington pour Vichy étaient connues depuis la guerre »[29] et insultante tant pour les ambassadeurs que pour Langer (alors chef de la Research and Analysis Branch (en) de l'OSS), et fait remarquer que tous ces observateurs proviennent d'un milieu non-hostile à la finance et étaient chargés de renseignement.

Le rapport allemand du Militärbefehlshaber in Frankreich en juillet 1944[modifier | modifier le code]

Elmar Michel (de), chef de la section économique du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF).

Le rapport officiel de fin de mandat d'Occupation de la France de juillet 1944 d'Elmar Michel (de).

«  parmi les forces politiques qui pendant les deux premières années d'Occupation et même plus tard, présidèrent aux destinées de la France, un groupe d'hommes d'affaires appelé "synarchie Worms" ou encore "groupe Worms" ou même plus simplement "synarchie" [constitué de Barnaud, Le Roy Ladurie, Pucheu, Lehideux, Benoist-Méchin et Bichelonne (longuement décrit)]. Ils n'avaient joué aucun rôle politique et n'avaient pas appartenu au Parlement. Certains de ses membres n'ont été mis en avant que pour la conduite des négociations d'armistice avec l'Allemagne et seulement en qualité d'experts économiques ; d'autres furent appelés par la suite aux postes directeurs des ministères économiques et montèrent ainsi sur la scène politique.  »

— Extrait[30] du rapport officiel de fin de mandat d'Occupation de la France, rédigé par Elmar Michel (de) en juillet 1944, et traduit par l'historienne Annie Lacroix-Riz.

Kuisel1970 présente de manière déformée[27] ce rapport comme étant « des souvenirs personnels d'après-guerre » d'Elmar Michel (de), alors qu'il s'agit bien d'un « rapport officiel ».

Les archives des milieux bancaires[modifier | modifier le code]

Le journal du grand banquier Charles Rist[modifier | modifier le code]

Charles Rist (à gauche), ancien premier sous-gouverneur de la Banque de France de 1926 à 1929, président du Comité de Paris de la Banque ottomane de 1937 à 1954, vice-président de la Banque des Pays de l'Europe centrale, administrateur de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez et de la Banque de Paris et des Pays-Bas, et membre du comité de surveillance du Credit Anstalt.

Le grand banquier Charles Rist a tenu un journal de 1939 à 1945, établi, présenté et annoté en 1983 par Jean-Noël Jeanneney (historien à l'IEP de Paris) dans lequel Annie Lacroix-Riz (historienne à l'Université Paris Diderot) a relevé[23] l'accusation de complot suivante :

« [Raphaël] Alibert, d'accord avec les gens du CSAR [Comité secret d'action révolutionaire dit « la Cagoule »] et financé par les synarques de la Banque Worms, préparait un coup de force. On s'était entendu avec Hitler pour que celui-ci, intervenant au bon moment, assure le succès de l'affaire et, se posant en arbitre, impose ses conditions »

— Charles Rist (1983), entrée du 18 décembre 1942, p. 321

En 1984, François Goguel (historien à l'IEP de Paris) accrédite ce journal dans la critique historique synthétique suivante :

« L'intérêt de ce témoignage est dû avant tout à l'exceptionnelle qualité de son auteur. L'honnêteté intellectuelle de Charles Rist et la vigueur de son patriotisme éclatent à toutes les pages de ce journal. Il l'a écrit sans aucune intention de publication, mais simplement parce qu'il tenait à conserver, pour lui-même et pour les siens, le souvenir de ce qu'il aurait pensé, ressenti ou appris au cours de ces années d'épreuve, et ce texte rend un son d'authenticité qui ne trompe pas. »

— François Goguel, « Goguel François. Rist (Charles) - Une saison gâtée, Journal de la guerre et de l'occupation, 1939-1945. Etabli, présenté et annoté par Jean-Noël Jeanneney », Revue française de science politique, no 2,‎ , p. 354-357 (lire en ligne)

Kuisel1970 ne disposait pas[23] de cette source.

En décembre 1938, Olivier Rist (neveu de Charles Rist), interrogé lors de l'enquête sur l'assassinat de Dimitri Navachine, avoua à la police avoir « fréquenté une sorte de franc-maçonnerie blanche[31] [(la synarchie)] qui avait pour objet l'intervention d'un groupe d'autodéfense [(la Cagoule)] en cas de putsch communiste[32] »[33].

Les mémoires[modifier | modifier le code]

Les mémoires du délégué patronal Pierre Nicolle[modifier | modifier le code]

Kuisel1970 rejette les multiples références à la Banque Worms des mémoires de 1947 de Pierre Nicolle, tout comme les propos de Roger Mennevée ou de publicistes de gauche de 1944 à 1947.

Les mémoires des hauts fonctionnaires Claude Grusson et François Bloch-Lainé[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Archives[modifier | modifier le code]

Ouvrages universitaires[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h F7-15343.
  2. a b et c Lacroix-Riz 2010, p. 31.
  3. Lacroix-Riz 2010, p. 31 reporte 1922, mais la page Jean Ullmo et le rapport d'Henry Chavin reportent 1924
  4. Lacroix-Riz 2010, p. 31 reporte 1929, mais la note biographique « BRANGER, Jacques (1905-1979). » et le rapport d'Henry Chavin reportent 1927
  5. Lacroix-Riz 2014, p. 31.
  6. F7-15343, Notes, 15 avril 1941 et n°5902/2/POL.-RENS., IG des RG, Vichy, 9 août 1941, qui reproduit in extenso cette note « établie il y a environ 4 mois environ » « lire en ligne »..
  7. Lacroix-Riz 2014, p. 31-32.
  8. Henry Chavin occupe alors le même poste qu'occupera René Bousquet, l'organisateur principal de plusieurs rafles, dont la Rafle du Vélodrome d'Hiver en juillet 1942.
  9. Lacroix-Riz 2010, p. 33.
  10. Lacroix-Riz 2010, p. 574.
  11. Lacroix-Riz 2010, p. 39.
  12. a b et c Lacroix-Riz 2010, p. 34.
  13. a et b Lacroix-Riz 2010, p. 573.
  14. « médecin chef des Ateliers écoles de la chambre de commerce de Paris, du cabinet Lagardelle en [19]42[1] »[13].
  15. Lacroix-Riz 2010, p. 35.
  16. a et b Lacroix-Riz 2010, p. 37.
  17. Lacroix-Riz 2010, p. 38.
  18. a b et c Lacroix-Riz2010_RapportsUSA1942-43.
  19. Langer 1947, p. 167-168.
  20. Lacroix-Riz 2013, p. 23.
  21. Lacroix-Riz 2010, p. 28.
  22. (en-US) « Professor Richard Kuisel Retires from the BMW Center »
  23. a b c et d Lacroix-Riz 2010, p. 26.
  24. Kuisel 1970.
  25. Lacroix-Riz 2010, p. 25.
  26. Dard 1998, p. 217.
  27. a b et c Lacroix-Riz 2010, p. 27.
  28. Dard 1998, p. 572.
  29. Annie Lacroix-Riz, « Quand les Américains voulaient gouverner la France », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  30. Lacroix-Riz2010_RapportsMBF1944.
  31. Définition de la synarchie donnée par l'ancien chef de cabinet civil de Philippe Pétain et synarque Henri Du Moulin de Labarthète (sous le pseudonyme de Philippe Magne) dans DuMoulindeLabarthète1944.
  32. APP, rapport Mayzaud, 21 décembre 1938.
  33. Lacroix-Riz2008, p. 58.
  34. Joly, Noulet et Poinsot 2006, p. 6.
  35. Le secrétariat général de la Police se compose de trois directions actives : direction de la Police judiciaire (à laquelle est soumise en 1943 la police anticommuniste), direction des Renseignements généraux et direction de la Sécurité publique. Au niveau local, les préfets de région assistés des intendants de police centralisent l'activité policière. [34]