Tramway de Vélez-Málaga

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Tramway de Vélez-Málaga
Image illustrative de l’article Tramway de Vélez-Málaga
Logo du tramway de Vélez-Málaga.

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Une des trois rames Urbos 2 en .

Situation Vélez-Málaga (Andalousie, Espagne)
Type Tramway
Entrée en service 2006
Fin de service 2012
Longueur du réseau km
Lignes 1
Stations 12
Rames CAF Urbos 2
Fréquentation 676 000 voyageurs (2012)
Écartement des rails 1 435 mm
Propriétaire Ville de Vélez-Málaga
Vitesse moyenne 50 km/h
Vitesse maximale 70 km/h

Le tramway de Vélez-Málaga (en espagnol : Tranvía de Vélez-Málaga) est un système de transports collectifs en site propre de type tramway desservant la ville de Vélez-Málaga, en Andalousie. Premier tram andalou moderne, il est arrêté en pour des raisons budgétaires.

Historique[modifier | modifier le code]

Construction et mise en service[modifier | modifier le code]

Les travaux de construction débutent le avec la pose de la première pierre de l'infrastructure, la durée du chantier étant alors estimée à vingt mois[1]. La ligne, qui relie le centre historique de Vélez-Málaga au quartier côtier de Torre del Mar sur 4,7 kilomètres et neuf stations en 17 minutes pour un coût de travaux de 30 millions d'euros, est inaugurée trois ans plus tard, devenant le premier tramway moderne d'Andalousie[2].

En parallèle, une extension de la ligne au nord comptant trois stations sur 1,7 kilomètre est engagée[3]. Elle est terminée en , après vingt-deux mois de travaux, soit le triple du calendrier prévisionnel[4]. Malgré le fait que la Junte d'Andalousie accepte en de financer l'achat d'une troisième rame[5], cette nouvelle section n'entre pas en service. En , une partie de la ligne aérienne de contact (LAC) est arrachée au passage d'un camion-grue[6].

Arrêt d'exploitation[modifier | modifier le code]

La mairie décide en d'arrêter le réseau, en raison du refus exprimé par le gouvernement régional de prendre en charge 25 % des coûts réels d'exploitation et de l'incapacité des autorités municipales à faire face seul aux coûts engendrés[7]. Le maire Francisco Delgado Bonilla, issu du Parti populaire (PP), suspend la décision de fermeture dans l'attente des résultats des élections andalouses du 25 mars 2012, mais il la confirme en après le maintien au pouvoir du Parti socialiste[8].

Alors que 1,2 million de voyageurs étaient officiellement attendus chaque année, leur nombre n'a jamais dépassé 900 000 la première année avant de reculer 676 000 en . Le dernier voyage a lieu le , après avoir accumulé une dette de deux millions d'euros et engendré un déficit annuel de huit cent mille euros[9].

Le , un juge du contentieux administratif rejette le recours du Parti andalouciste contre la décision du bureau municipal de suspendre l'exploitation du tramway[10].

Un rapport du Tribunal des comptes publié en indique que le coût total du tramway de Vélez-Málaga a atteint 42,25 millions d'euros en additionnant la construction, l'exploitation et la maintenance depuis sa cessation d'activité. L'étude souligne que le montant prévisionnel des travaux de 19 millions d'euros a été largement dépassé, s'établissant à 35,8 millions d'euros et que le choix d'installer une telle infrastructure à Vélez ne reposait sur aucune motivation spécifique[11].

Volonté avortée de remise en service[modifier | modifier le code]

En , le département de l'Équipement de la Junte d'Andalousie s'engage à couvrir 40 % du déficit d'exploitation en cas de remise en service, mais aucun accord formel n'est conclu avec la Ville de Vélez-Málaga. Le gouvernement régional indique en que sa direction générale des Mobilités a refusé d'accorder au tramway une « déclaration d'intérêt métropolitain », un prérequis administratif indispensable pour pouvoir prendre en charge 75 % du déficit d'exploitation. Pour les autorités andalouses, le réseau est en effet uniquement urbain, ne rayonne pas de manière suffisante dans l'aire métropolitaine de Malaga et ne facilite pas les déplacements internes à la commune[12].

La mairie souhaite en effet réactiver le système de transport. Ainsi en , le maire lance un appel d'offres pour le marché public de remise en état des infrastructures de circulation mais elle doit le déclarer sans suite faute de candidat au début de l'année suivante. En , les autorités municipales souhaitent relancer une procédure de marché public concernant à la fois les réparations, les essais de roulage et le programme d'exploitation[13],[14].

Un mois plus tard, la mairie indique qu'elle a l'intention de répondre à l'appel à projet de la Fédération des villes et provinces (FEMP) pour solliciter des fonds du plan de relance européen afin de financer la remise en route de la ligne de tramway[15]. Le dossier est officiellement déposé le , par lequel la mairie de Vélez demande deux subventions pour un total de 6,1 millions d'euros : une de 3,7 millions d'euros concernant la rénovation des voies ayant déjà été mises en service, et une de 2,4 millions d'euros pour la remise en état de l'extension qui n'a encore jamais servi, les budgets municipaux devant prendre intégralement en charge la remise au point des rames[16].

Le , le gouvernement espagnol annonce que le projet de remettre en état la première section de la ligne a été déclaré éligible au plan de relance européen et bénéficie donc d'une subvention de 3,7 millions d'euros, qui doit être dépensée dans les deux ans. La mairie indique à cette occasion qu'elle cherche à revendre ses trois rames pour le futur tramway d'Alcalá de Guadaíra afin d'en acquérir de nouvelles, plus petites et plus nombreuses, ce qui permettrait d'accroître la fréquence de passage[17]. L'appel d'offres du marché public de remise en état de l'ensemble du réseau est publié le , pour un coût estimé à 4,1 millions d'euros par la municipalité[18]. Les travaux de réparation de l'infrastructure et des équipements débutent le suivant, pour une durée prévisionnelle de 18 mois[19].

Après une alternance à la mairie lors des élections municipales du 28 mai 2023, la nouvelle administration affirme avoir découvert que le coût de la remise en service serait de 5 millions  pour les finances municipales, alors que l'exécutif sortant affirmait que la municipalité n'aurait rien à débourser[20]. En conséquence, le projet de remise en service est abandonné[21].

Infrastructure[modifier | modifier le code]

La ligne a une longueur totale de 5,9 kilomètres, dont une extension de 1,2 kilomètre jamais entrée en service. Elle relie le centre de Vélez-Málaga au quartier côtier de Torre del Mar[22]. Trois sections sont à voie unique, deux respectivement avant et après la station Parque Jurado Lorca et une avant le terminus Iglesia San Andrés. Le garage-atelier permet d'entreposer les rames, d'en assurer la maintenance et le lavage[23].

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

Le réseau utilisait trois rames de type Urbos 2 de Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF), dont la vitesse maximale atteint 70 km/h[24],[25]. Les véhicules circulaient à une vitesse moyenne de 50 km/h[26].

Entre et , les trois rames sont louées par le métro léger de Sydney, pour un loyer annuel de 200 000 euros et une économie des coûts de maintenance de 80 000 euros[27],[28].

Photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Agence EFE, « Iniciadas las obras del tranvía entre Vélez Málaga y Torre del Mar », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) Segio Mellado, « El primer tranvía moderno andaluz entra en servicio en Vélez-Málaga », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) Lucía Godoy, « Arranca la segunda fase del trazado del tranvía de Vélez », La Opinión de Málaga,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) « Finalizan las obras de la segunda fase del tranvía de Vélez-Málaga », La Vía del Ferrocaril,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) Mayte Cortés, « Acuerdo para poner en servicio la segunda fase del tranvía de Vélez », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Europa Press, « Un camión-pluma derriba el cableado de la catenaria del tranvía de Vélez-Málaga », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) « El Ayuntamiento de Vélez decide suspender el servicio del tranvía al no poder sufragarlo », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) Europa Press, « Vélez-Málaga decide suspender el servicio de tranvía debido a sus elevados costes », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) Fernando J. Pérez, « El tranvía de Vélez-Málaga cierra tras cinco años de servicio », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) « Un juzgado ratifica la legalidad de la paralización del tranvía de Vélez », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) « El «despilfarro» del tranvía de Vélez: 42 millones para una obra en vía muerta », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) Mayte Cortés, « La Junta descarta el interés metropolitano del tranvía de Vélez-Málaga », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) Mayte Cortés, « El alcalde de Vélez aprueba el anteproyecto del tranvía », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) Eugenio Cabezas, « Vélez-Málaga quiere volver a reactivar la reparación del tranvía, paralizado desde 2012 », Diario SUR,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Mayte Cortés, « Vélez-Málaga recurre a los fondos europeos para reactivar el tranvía », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) Mayte Cortés, « Vélez-Málaga solicita al Gobierno 6,1 millones de euros para reactivar el tranvía », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) Eugenio Cabezas, « 3,7 millones de los fondos europeos para el tranvía de Vélez-Málaga, ¿serán suficientes para reponer el servicio? », Diario SUR,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) R. L., « Vélez-Málaga licita por 4 millones de euros las obras para poder recuperar el tranvía », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) « Comienzan los trabajos para la rehabilitación y reparación de las infraestructuras del tranvía en Vélez-Málaga », 101tv,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) « Vélez-Málaga baraja no continuar con el proyecto del tranvía », Málaga Hoy,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) « Vélez-Málaga tira la toalla con el tranvía », Diario SUR,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) Agustín Peláez, « El tranvía de Vélez-Málaga llega a 2018 en la misma vía muerta en la que está desde cinco años y medio », Diario SUR,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (es) Junte d'Andalousie, El tranvía de Vélez-Málaga : Sistemas de transporte urbano en ciudades pequeñas y medianas, , 89 p. (lire en ligne). [PDF]
  24. André Grouillet, « Tramways : le succès de l’Urbos de CAF », Rail Passion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles, « TRAMWAY VELEZ-MALAGA », sur caf.net (consulté le ).
  26. (es) Jon Sedano, « Así viven desde dentro los accidentes los conductores de tranvías », Diario SUR,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) Álvaro López Millán, « El tranvía de Vélez-Málaga vuelve a fucionar... en Australia », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) Agence EFE, « El tranvía de Vélez Málaga regresa de Sídney », La Opinión de Málaga,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]