Sebastião Salgado

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Prix Princesse des Asturies pour les arts () Liste détaillée Prix international de journalisme « Roi d'Espagne » Prix Oskar Barnack ( et ) Prix Erich Salomon () Prix international de la Fondation Hasselblad ( et ) Ordem do Mérito Cultural (en) () Prix Princesse des Asturies pour les arts () Alfred Eisenstaedt Awards for Magazine Photography (d) () Lucie Award () Cherry Kearton Medal and Award () |
Site web |
Sebastião Ribeiro Salgado (né à Aimorés, État du Minas Gerais, le ) est un photographe franco-brésilien humaniste travaillant principalement en argentique noir et blanc. Il est basé à Paris.
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Seul garçon d'une fratrie de huit enfants[2], il obtient une maîtrise d'économie et d'économétrie à l'université de São Paulo.
Économiste[modifier | modifier le code]
En 1969, il s'installe à Paris pour y suivre des cours à l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae) et y prépare un doctorat d'économie agricole[3]. Il effectue plusieurs stages au siège de la FAO à Rome.
En 1971, il est recruté par l'Organisation internationale du café (ICO), basée à Londres. Il y travaillera jusqu’en 1973, date à laquelle il change brutalement de carrière
Photographe[modifier | modifier le code]
En 1973, il commence à s’intéresser à la photographie, en autodidacte. Il intègre successivement les agences photographiques Sygma (1974-1975), Gamma (1975-1979) et Magnum (1979-1994).
En 1994, il crée à Paris l'agence de presse photos Amazonas Images avec sa femme Lélia Wanick Salgado[4].
Salgado choisit lui-même ses projets aux quatre coins du Brésil : il travaille toujours en noir et blanc et observe la vie de ceux qui vivent et qui travaillent dans des conditions difficiles : migrants, mineurs, victimes de la famine… Un de ses reportages les plus renommés, intitulé La Mine d'or de Serra Pelada, porte sur le quotidien dans une mine d’or au Brésil, reportage dans lequel il parvient à décrire les conditions de travail auxquelles les mineurs sont soumis.
Il est nommé représentant spécial de l’UNICEF en 2001.
Dans l'introduction d'Exodes, il écrit : « Plus que jamais, je sens que la race humaine est une. Au-delà des différences de couleur, de langue, de culture et de possibilités, les sentiments et les réactions de chacun sont identiques. Les gens fuient les guerres pour échapper à la mort ; ils émigrent pour améliorer leur sort ; ils se forgent de nouvelles existences dans des pays étrangers : ils s'adaptent aux pires situations… ».
Cependant, depuis le début des années 2000, des journaux (dont le New York Times) et l'écrivain Susan Sontag critiquent les photographies de Salgado. Le photographe est accusé d'utiliser de manière cynique et commerciale la misère humaine, de rendre belles les situations dramatiques qu'il saisit au risque de leur faire perdre leur authenticité. Sontag s'interroge sur « l'inauthenticité du beau » dans l'œuvre de Salgado.
Dans le domaine familial de Bulcão qu'il possède près d'Aimorès au Brésil, avec sa femme Lélia Deluiz Wanick Salgado, il a rendu à la nature et reboisé près de 700 ha de terres épuisées par des années d'exploitation. Ils ont pour cela créé en l'ONG « Instituto Terra »[5], qui a trouvé des financements pour élever et planter près de 4 millions d'arbres. L'institut propose également des programmes de sensibilisation et d'éducation à l'environnement.
En 2014, Wim Wenders et le fils du photographe, Juliano Ribeiro Salgado ont réalisé un documentaire sur le travail de Sebastião Salgado, Le Sel de la Terre (The Salt of the Earth) qui a reçu le prix spécial Un Certain Regard au festival de Cannes 2014[6].
En 2016, Sebastião Salgado se met au service de la liberté de la presse en offrant à l'association Reporters sans frontières (RSF) une anthologie de ses 100 plus belles photos en noir et blanc. Ainsi, le premier numéro de l'année de l'album de RSF, "100 photos pour la liberté de la presse", contient un portfolio sur l'œuvre de Salgado, avec une préface d'Irina Bokova, la Directrice générale de l'UNESCO[7].
Encore en 2016, il réalise en noir et blanc une série de portraits de membres de la tribu indigène Ashaninka, dont il tire un calendrier. Il photographie notamment la famille du leader indigène Benki Piyãko[8].
En 2016, Sebastião Salgado a été officiellement installé au sein de la section de photographie de la prestigieuse Académie des beaux-arts qui dépend de l’Institut de France, à Paris. Il siège ainsi dans le fauteuil qu’occupait Lucien Clergue jusqu’à son décès en 2014[9],[10].
Technique photographique[modifier | modifier le code]
Salgado est connu pour ses travaux en argentique noir et blanc (notamment avec les pellicules Tri-X et T-Max P3200 de Kodak) en utilisant un appareil moyen format Pentax 645 (en). Il utilise également un Canon EOS 5D Mark III[11].
Actuellement son processus de travail est un mélange d'argentique et de numérique[12]. Il réalise les prises de vue en numérique avec un appareil Pentax 645D (en). Salgado ne souhaite pas regarder ses photos sur un écran[13]. Les fichiers numériques sont tirés sous forme de planche-contact afin de réaliser le choix des photos à tirer sur papier (editing). Les photos numériques sélectionnées sont ensuite traitées avec le logiciel DXO filmpack qui permet de rajouter du "grain" argentique correspondant aux films Tri-X ou T-Max P3200. Une fois modifiées ces images numériques sont transférées sur un internégatif (pellicule argentique sans grain) qui permet au tireur de réaliser des tirages argentiques sous agrandisseur sur papier baryté argentique.
On peut dire que Salgado a mis au point un processus « hybride » argentique/numérique économiquement plus viable que le « tout argentique »[14].
Publications[modifier | modifier le code]
Années 1980
- Les Hmongs, Médecins sans frontières, Chêne/Hachette, Paris, 1982
- Autres Amériques, Contrejour, 1986
- Sahel : l'Homme en Détresse, Prisma Presse et Centre national de la photographie, pour Médecins sans frontières, France, 1986
Années 1990
- La Main de l'Homme, Éditions de La Martinière, France, 1993
- La mine d'or de Serra Pelada, Galerie Debret, Paris, 1994
- Terra, Éditions de La Martinière, France, 1997
Années 2000
- Exodus, Éditions de La Martinière, Paris, 2000
- L'homme et l'eau, Éditions Terre Bleue, Paris, 2005
- Africa (avec Mia Couto et Lélia Wanick Salgado), Taschen France, Paris, 2007
Années 2010
- Genesis (avec Lélia Wanick Salgado), Taschen France, Paris, 2013
- De ma terre à la Terre (avec Isabelle Francq), Plon, Paris (ISBN 9782750907631), 2013
- Terres de café, Éditions de La Martinière, France, 2015
Expositions[modifier | modifier le code]
- 1994 : Sebastião Salgado, Festival Photofolies, Rodez
Récompenses, distinctions[modifier | modifier le code]
- 1985 : Prix Oskar Barnack
- 1986 : Infinity Award du photojournalisme
- 1988 : Prix Erich-Salomon
- 1989 : Prix Hasselblad
- 1992 : Prix Oskar Barnack
- 1993 : médaille du centenaire de la Royal Photographic Society[15]
- 1994 : Grand Prix national de la photographie décerné par le ministère de la Culture (France)
- 1998 : Prix Prince des Asturies en Arts
- 2014 : Nommé Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres [16]
- Le 13 avril 2016 : élection à l'Académie des Beaux-Arts [17]
- 14 juillet 2016 : chevalier de la Légion d'honneur
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Sebastião Salgado : “Le petit pays aux si grandes idées” », sur Courrier international, (consulté le 6 décembre 2017).
- Interview de Sabastião Salgado sur France Inter par Patrick Cohen le mardi 19 avril 2016.
- [1]
- Site d'Amazonas images
- About us - The Instituto Terra
- http://www.festival-cannes.fr/fr/theDailyArticle/61157.html
- "Sebastião Salgado. 100 photos pour la liberté de la presse", éd. Reporters sans frontières, coll. "Pour la liberté de la presse", n° 51, printemps 2016 (ISBN 978-2-36220-038-0)
- http://www.agencia.ac.gov.br/fotografo-sebastiao-salgado-cria-calendario-com-imagens-de-indios-do-acre/
- TASCHEN, « Sebastião Salgado en habit vert. Éditions TASCHEN », sur www.taschen.com (consulté le 7 février 2019).
- « Sebastião SALGADO », sur www.academiedesbeauxarts.fr (consulté le 7 février 2019).
- http://cyrilbruneau.com/2013/11/le-materiel-photo-utilise-par-le-photographe-salgado/
- « La France de Raymond Depardon » dans le hors-série Télérama Horizons.
- http://www.lumiere-imaging.fr/portfolios/ilford-masters/item/340-sebastiao-salgado
- Philippe Bachelier, « Comment Sebastião Salgado est passé au numérique » dans : Réponses Photo, hors série n°10, mai 2010, p. 34-51 et 53. Jean-Christophe Bechet, « Salgado. Comme un capitaine de frégate en pleine tempête », dans : Réponses Photo, hors série n°10, mai 2010, p. 52.
- Centenary Medal
- (en) « Photographer Sebastião Salgado show opens in Jeddah », Arab News, (lire en ligne, consulté le 21 janvier 2017)
- [2]
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Philippe Bachelier, « Comment Sebastião Salgado est passé au numérique » dans : Réponses Photo, hors série n°10, mai 2010, p. 34-51 et 53.
- Jean-Christophe Bechet, « Salgado. Comme un capitaine de frégate en pleine tempête », dans : Réponses Photo, hors série n°10, mai 2010, p. 52.
- Patrick Roegiers, Sebastião Salgado, un humaniste engagé, dans Écouter voir, Éditions Paris Audiovisuel, 1989.
Filmographie[modifier | modifier le code]
- Le Sel de la Terre (2014), film de Juliano Ribeiro Salgado, fils du photographe, et Wim Wenders, portant sur la vie et le travail de Sebastião Salgado.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d'autorité :
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- Instituto terra : site de la fondation créée par Sebastião et Lélia Salgado
- Amazonas images : site de l'agence de presse photos créée par Sebastião et Lélia Salgado
- Naissance au Minas Gerais
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- Élève de l'École nationale de la statistique et de l'administration économique
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