Rochemaure

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Rochemaure
Rochemaure
Le village de Rochemaure.
Blason de Rochemaure
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ardèche
Arrondissement Privas
Intercommunalité Communauté de communes Ardèche Rhône Coiron
Maire
Mandat
Olivier Faure
2020-2026
Code postal 07400
Code commune 07191
Démographie
Gentilé Rupismauriens
Population
municipale
2 278 hab. (2020 en diminution de 0,57 % par rapport à 2014)
Densité 94 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 35′ 18″ nord, 4° 42′ 16″ est
Altitude Min. 55 m
Max. 682 m
Superficie 24,33 km2
Unité urbaine Montélimar
(banlieue)
Aire d'attraction Montélimar
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Pouzin
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
City locator 14.svg
Rochemaure
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
City locator 14.svg
Rochemaure
Géolocalisation sur la carte : Ardèche
Voir sur la carte topographique de l'Ardèche
City locator 14.svg
Rochemaure
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Voir sur la carte administrative d'Auvergne-Rhône-Alpes
City locator 14.svg
Rochemaure

Rochemaure est une commune française, située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans l'ancienne région historique du Vivarais.

Ses habitants sont appelés les Rupismauriens.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation et description[modifier | modifier le code]

Rochemaure est une commune de 2 278 habitants appelés Rupismauriens[1] (recensement de 2020). Le nom de Rochemaure provient du bas latin et signifie probablement « Roche Noire » qui désigne la pierre de basalte avec et sur laquelle le village et les châteaux sont construits[2]. C'est un ancien chef-lieu de canton de l'arrondissement de Privas qui possède 24 km2 de superficie. Le village est situé à six kilomètres à l'ouest de Montélimar et à cinq kilomètres au nord du Teil.

Son point culminant est l'ancien volcan du Chenavari à 507 mètres d'altitude, et le point le plus bas se situe au sud de la commune, sur le Rhône, à 66 mètres.

Le château du XIIe siècle est planté sur une cheminée volcanique ; de longs remparts descendent dans la vallée, à mi-hauteur la chapelle Notre-Dame-des-Anges, de style gothique provençal ; des quartiers sont accrochés à flanc de colline aux pierres noires et blanches, basalte et calcaire. Les anciens chemins muletiers sont maintenant balisés en chemins de randonnées.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Pendant la période comprise entre 200 et 80 millions d’années avant notre ère, Rochemaure était sous le niveau de la mer. Des coquillages se sont déposés et se sont transformés progressivement en calcaire. Il y a 8 millions d’années, Rochemaure et le Coiron faisaient partie d’une vallée importante, probablement la vallée de l’Ardèche. Entre 6 et 8 millions d’années, une intense activité volcanique remplit cette vallée de lave. À Rochemaure, le sol se fissura à plusieurs endroits pour laisser s’écouler cette roche en fusion. Il y a 2 millions d’années, le sol de cette vallée fut surélevé. Un refroidissement important de la région entraîna une glaciation et le creusement de vallées importantes telles les vallées du Lavezon, de l'Eygue et du Chambeyrol.

La fonte des glaciers finit de creuser ces vallées qui sont bien trop larges pour les rivières qui y circulent. Le calcaire fut souvent emporté par l’érosion, les roches volcaniques plus résistantes devinrent des reliefs. C’est la raison pour laquelle Rochemaure présente des reliefs volcaniques tout à fait originaux qu’on appelle « dykes ». Ce mot anglais qui signifie « digue » est utilisé en géologie pour désigner une lame de lave infiltrée dans une fente. On peut observer également des « orgues de basalte » qui correspondent à des zones de refroidissement de la lave. Les orgues sont perpendiculaires à l’axe de la coulée de lave.

Climat[modifier | modifier le code]

Il est la plupart du temps très agréable mais est caractérisé par des températures parfois très contrastées avec un été chaud et sec dû à une influence subtropicale marquée (41,1 °C en août 2003), un hiver qui peut être très rigoureux (−17 °C en février 1948) mais aussi très doux, un automne souvent agréable avec l’influence de la Méditerranée réchauffée par les chaleurs de l’été mais aussi marqué par des pluies extrêmement violentes. Il pleut en moyenne 913,3 mm par an avec une moyenne de 121,8 mm en octobre (mois le plus pluvieux) et 35,3 mm en juillet (mois le plus sec). Le vent vient du nord dans 70 % des cas (180 jours par an) et du sud dans 18 % des observations. Le mois le plus froid est janvier avec une température moyenne de 4,5 °C et le plus chaud est juillet avec 22,5 °C.

Deux phénomènes météorologiques sont remarquables à Rochemaure :

  • le mistral, appelé aussi la bise. C’est un vent froid venant du nord qui nous glace mais nettoie le ciel remarquablement bien. Il est dû à des hautes pressions atmosphériques en Europe du Nord et des basses pressions sur la Méditerranée. Il peut atteindre 185 kilomètres à l'heure ;
  • les épisodes cévenols d’automne sont la conséquence de l'accumulation de grandes masses d’air chaudes sur la Méditerranée et qui remontent en buttant sur les Cévennes. Si plus au sud ou à l'est, les précipitations peuvent atteindre 900 mm en 24 heures, le record à Rochemaure est de 218 mm en 24 heures, mesure relevée en septembre 1999.

La plus proche station météorologique de Rochemaure possédant des relevés anciens est celle de Montélimar. Ces relevés sont détaillés ci-dessous :

Relevés météorologiques à Montélimar pour la période 1961-1990
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,2 2,3 3,9 6,5 9,9 13,5 16,1 15,6 13,2 9,4 4,8 1,9 8,2
Température moyenne (°C) 4,5 6 8,6 11,6 15,5 19,3 22,5 21,7 18,6 14 8,3 4,9 13
Température maximale moyenne (°C) 7,7 9,8 13,3 16,7 21,1 25,1 28,9 27,9 24,1 18,5 11,9 7,8 17,7
Précipitations (mm) 67,4 74,7 71,4 73,3 88,7 56,3 35,3 69,6 107,8 121,8 79,9 67,1 913,3
Source : Infoclimat[3]


Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le territoire communal est bordée dans sa partie orientale par le Rhône.

Voies de communication[modifier | modifier le code]

Le village se situe sur la route nationale 86 déclassée. Il est desservi par la ligne E18 du réseau interurbain Cars Région Ardèche reliant la gare de Montélimar à Privas (cours du Palais) à raison de six allers-retours par jour[4]. La ligne 8 du réseau Montélibus dessert Ancône centre à environ 2,5 km de Rochemaure centre. Enfin la ViaRhôna permet une excellente desserte du rivage en voie verte entre Valence et Montélimar.

Lieux-dits, hameaux et écarts[modifier | modifier le code]

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Rochemaure est une commune urbaine[Note 1]. Elle appartient en effet à l'unité urbaine de Montélimar, une agglomération inter-départementale regroupant 7 communes[5] et 56 765 habitants en 2017, dont elle est la banlieue[6],[7].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Montélimar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].

Risques naturels[modifier | modifier le code]

Risques sismiques[modifier | modifier le code]

L'ensemble du territoire de la commune de Rochemaure est situé en zone de sismicité no 3 (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes situées dans la vallée du Rhône et la Basse Ardèche, mais non loin de la limite orientale de la zone no 2 qui correspond au plateau ardéchois[10].

Terminologie des zones sismiques[11]
Type de zone Niveau Définitions (bâtiment à risque normal)
Zone 3 Sismicité modérée accélération = 1,1 m/s2

Autres risques[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Durant l'époque romaine, le site est occupé est une station balnéaire, établie au pied de la montagne et dénommée Fontes Collarionis, conformément à la pureté des eaux sortant des roches basaltiques. Jusqu'en 1209, le lieu est connu sous le nom de La Fare ou Farra en latin. Ce nom pourrait dériver de fararium, désignant un lieu planté de blé[12],[13].

Le nom actuel apparaît sous la forme de castrum de rocha maura au Moyen Âge[12], en provençal rossomaouro[14]. Le nom signifie « rocher noir », semblable au toponyme Mourre Nègre. L'hypothèse d'un lien avec les Maures n'est pas retenu par le toponymiste Charles Rostaing[15],[16],. Le nom viendrait des roches noires sur lesquelles a été construit le village, constituées de basaltes[17]. Ludovic Chadebrier, auteur d'une monographie évoque cependant l'hypothèse d'une origine liée à l'occupation des Sarrasins[14].

Histoire[modifier | modifier le code]

Pont suspendu historique sur le Rhône (1859), en 2006, avant restauration.
Pont suspendu rénové en 2013.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Depuis 1971, les municipalités qui se sont succédé sont sans étiquette et les conseillers municipaux se sont engagés à ne pas exprimer de tendance de politique partisane.

Administration municipale[modifier | modifier le code]

En 1717 sont supprimés pour la première fois les offices municipaux. À Rochemaure, l'office fut recréé en 1733.

Le conseil municipal, réuni le pour élire le maire à la suite des élections municipales de 2020, est composé de dix-neuf membres, dont quatre adjoints[18].

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1692 1717 Louis Vincent (1667-1745), maire perpétuel   Bourgeois
1733 1779[19],[20] Jacques Cornet (1703-1782), maire perpétuel   Avocat en parlement
1779[20] 1788[21] Joseph-Alexandre Chambon d'Espenel (1747-1788), maire perpétuel   Avocat en parlement
1788 1790 Louis-Joseph-Clair Chevalier de Montrond (1760-1829), maire perpétuel   Ancien officier
1790 1792 Claude-François Privat (1745-1832), premier maire élu   Avocat en parlement, notaire
1792 1794 Jean-Alexis Boyrel (1747-1794)   Négociant en soie
1793 1795 Pierre Guilhon (1745-1829), procureur de la commune   Négociant en soie
1794 1795 Jean-Étienne Faure, maire provisoire   Homme de loi
1795 1800 Jacques-Hyacinthe Lacombe de La Blache (1741-1829),
président de l'administration municipale du canton
  Chef d'escadrons (1788) puis colonel au
régiment des Chasseurs de Lorraine,
chevalier de Saint-Louis
1800 1815 Louis-Joseph-Clair Chevalier de Montrond (1760-1829)   Ancien officier
1815 1816 Étienne Maurel   Négociant en soie
1816 1820 Louis-Joseph-Clair Chevalier de Montrond (1760-1829)   Ancien officier
1820 1825 Alexandre-Jacques-Victor Lachave-Delisle (1778-1850)   Propriétaire-rentier
1825 1825 Pierre-Louis-Théodore-Hippolyte de Drivet de La Dernade (né en 1769)   Ancien officier
1825 1830 François Jacques Balazuc   Propriétaire
1830 1831 Laurent Audouard   Propriétaire
1831 1843 Jean-Jacques Jamme (né en 1798)   Négociant en soie
1843 1846 Gratien Coullet   Propriétaire
1846 1848 Jean-Louis-Victor Froment   Propriétaire-rentier
1848 1860 Laurent Maurel   Négociant en soie
1860 1871 Hippolyte Lèbre   Notaire
1871 1871 Gratien Coullet   Propriétaire
1871 1874 Clovis Senouillet   Propriétaire
1874 1874 Alexandre Audouard   Propriétaire
1874 1875 Fabius Froment   Propriétaire
1875 1878 Henri Boiron   Propriétaire
1878 1884 Alphonse Chanéguier   Propriétaire
1884 1897 Clovis Véron   Propriétaire
1898 1908 Victor Julien   Propriétaire
1908 1912 Félicien Bayle   Propriétaire
1912 1919 Constantin Cheynet   Propriétaire
décembre 1919 mai 1929 Eugène Marion   Propriétaire
mai 1929 mai 1935 Henri Audouard URD Greffier de paix
Conseiller général
mai 1935 30 septembre 1944 Gustave Théron    
30 septembre 1944 6 septembre 1946 Jules Duplan    
1946 16 juillet 1956 Emmanuel Chabas    
15 septembre 1956 mars 1965 Maurice Jai    
mars 1965 mars 1971 Odile Chamboredon PCF  
1971 mars 1989 Yves Laurent SE Restaurateur
mars 1989 2006
(démission)
Jacques Nodin DVD Professeur agrégé
Conseiller général (1994-2001)
2006 Christian Lecerf[22] DVD Docteur en médecine
[23] En cours
(au )
Olivier Faure[18] SE  

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Rochemaure fait partie de la communauté de communes Ardèche Rhône Coiron.

Population et société[modifier | modifier le code]

Sous l’Ancien Régime, la population était comptée en feux c'est-à-dire en nombre de familles. Il y avait en 1644 : 300 feux, en 1709 : 180 feux, en 1721 : 1 079 habitants et 244 feux, en 1734 : 212 feux, en 1774 : 246 feux et en 1780 : 166 feux.

La population est restée stable, autour de 1 000 habitants, au cours des siècles et n’a augmenté qu’à partir de la construction de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse et du nouveau pont de Rochemaure en 1977. Le recensement de 1999 décomptait 1 914 habitants et celui de 2008 1 991 habitants. On dénombre à Rochemaure 914 résidences principales et 114 résidences secondaires. Un foyer compte en moyenne 2,54 personnes. Le revenu moyen mensuel d’un foyer était en 2005 de 2 418 .[réf. nécessaire]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25].

En 2020, la commune comptait 2 278 habitants[Note 3], en diminution de 0,57 % par rapport à 2014 (Ardèche : +2,15 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0251 1101 3541 2851 3541 3881 4731 2721 283
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 2451 2101 2201 1951 2001 1441 1251 0701 043
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
9839779611 0261 0031 0119737571 105
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
1 1539701 0671 7891 8091 8701 9612 2442 268
2020 - - - - - - - -
2 278--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

L'Association pour la promotion des spectacles au château de Rochemaure présente chaque année en juillet un spectacle son et lumière[28].

Sport[modifier | modifier le code]

Le , Rochemaure est ville étape de la sixième étape du Tour cycliste féminin international de l'Ardèche 2020.

Médias[modifier | modifier le code]

La commune est située dans la zone de distribution de deux organes de la presse écrite :

Il s'agit d'un journal hebdomadaire français basé à Valence et couvrant l'actualité de tout le département de l'Ardèche.
Il s'agit d'un journal quotidien de la presse écrite française régionale distribué dans la plupart des départements de l'ancienne région Rhône-Alpes, notamment l'Ardèche. La commune est située dans la zone d'édition de Privas.

Cultes[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

De nombreux artisans et commerçants sont implantés sur la commune. Les trois principales usines de Rochemaure sont :

  • « Prefa 07 » qui fabrique des pièces de béton (bordure de trottoir, etc.) ;
  • « Sibille » qui fabrique des armatures de béton armé ;
  • « Ardèch'oise » : cette usine exploite la source du Prieuré et fabrique des bonbonnes de 18,6 litres d'eau de source.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Église Saint-Laurent de Rochemaure.
Chapelle Notre-Dame-des-Anges.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame-des-Anges, édifiée durant la première moitié du XIIIe siècle[29], est de style gothique provençal[30]. La visite de l’intérieur est possible pendant les journées du patrimoine et au cours des expositions de l'été. La chapelle a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le [31].

On y conserve, à l'intérieur :

Il reste aussi les ruines de la chapelle Saint-Laurent, plus ancienne, située sur le plateau. Le carré dit magique, un carré Sator, était scellé dans un de ses murs.

Autres lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Château de Rochemaure, le village et les tournesols.
  • Le château de Rochemaure, bâti sur un dyke (cheminée volcanique), est constitué d’une tour carrée comme on les faisait au début du XIIe siècle, surmontée d’une tour pentagonale construite à la fin du même siècle. Comme tout le bâti ancien à Rochemaure, les pierres de construction sont noires (basalte) et blanches (calcaires). C’est ce qui fait l’originalité des constructions de ce village. Le monument est classé.
  • Les remparts du XIVe siècle[34] partent du château et descendent dans la vallée. On les appelait vintenum parce que les habitants qui habitaient intra muros devaient donner le vingtième de leurs récoltes au seigneur pour l’entretien de l’ouvrage et la solde des soldats. Monument classé.
  • La tour du Guast (XIIe siècle), a ultérieurement été englobée dans les remparts. D'après les résultats de fouilles archéologiques récentes, Il s'agirait du premier château de Rochemaure[35]. À l’intérieur, une partie d’habitation conserve notamment les restes d’une cheminée finement ciselée. C’était probablement l’habitation du co-seigneur de Rochemaure. Monument classé.
  • Le château de Joviac (1597), est une « maison forte » et un domaine agricole remarquablement bâti selon les prescriptions du grand agronome Olivier de Serres, avec un système hydraulique perfectionné. Monument et système hydraulique classés.
  • Le vieux village a été construit autour de la voie romaine d’Antonin le Pieux et autour du château. Site inscrit.
    Le pont suspendu de la commune de Rochemaure, dans l'Ardèche, vue globale.
    Le pont suspendu de la commune de Rochemaure, dans l'Ardèche, vue globale.
  • L'ancien pont suspendu sur le Rhône a été construit en 1858 par les collaborateurs de Marc Seguin, inventeur des ponts en fil de fer. Monument inscrit.
  • Le site volcanique se situe aux contreforts des volcans du Coiron. Il est possible d'admirer le pic du Chenavari, les cheminées volcaniques sur lesquelles sont construites le château médiéval et la tour du Guast, de nombreuses orgues basaltiques. Le nom de Rochemaure vient du bas latin roca maura qui veut dire « roche noire », donc roche basaltique.

Tentatives de falsification de l'histoire de la commune[modifier | modifier le code]

La commune, ses monuments et ses registres d'état civil ont fait l'objet de plusieurs actes de vandalismes, de destructions ou de falsification. Les faits se sont produits depuis 1980 jusqu'à 2011 au moins. Aux archives départementales, 187 pages des registres d'état civil de la commune ont été détruits. Des faits de contrefaçons sur le nom « Cheynet » ont été constatées sur la copie des registres détenue par la commune, avec l'ajout systématique du nom « de Beaupré ». Aux archives nationales, c'est un plan de l'église de Rochemaure, daté du XVIIIe siècle, qui a été falsifié[36],[37],[38].

Pour les premiers faits, un procès a été intenté contre un banquier, Marc Cheynet (qui a fait accoler officiellement à son nom « de Beaupré »). Il a été reconnu coupable par le tribunal, mais aucune peine n'a été infligée au motif de la prescription, la date de commission des faits n'ayant pu être établie précisément. Pour les autres, une plainte et un signalement ont été réalisés en 2018[36],[37],[38].

Cela a créé une situation ubuesque à Rochemaure « pour le généalogiste qui ne trouvera pas les mêmes actes selon qu’il fait ses recherches sur place ou sur Internet. »[39]

Cette falsification d'état civil est désormais parfaitement établie «et reconnue par la justice »[40],[41].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Les Adhémar de Monteil, seigneurs puis barons de Rochemaure[42], ancêtres de la famille de Rohan dont les derniers représentants de la branche de Soubise possèdent Rochemaure durant la majeure partie du XVIIIe siècle[43].
  • Louis-Charles de Lévis, duc de Ventadour (mort le ), baron de Rochemaure[44], descendant des Adhémar, époux de Charlotte-Eléonore-Magdeleine de La Motte-Houdancourt, père d'Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour qui, en 1694, apporte Rochemaure en dot à son mari (ci-dessous).
  • Louis Jules François de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan, (-Paris, ), baron de Rochemaure (seigneurie apportée en dot par sa femme), fils de Hercule Mériadec de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan (1669-Paris, paroisse Saint-Jean en Grève, ), gouverneur de Champagne et de Brie, marié le avec Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour (-), dame de Rochemaure, gouvernante des enfants royaux[45].
  • Charles de Rohan, prince de Soubise (1715-1787), baron de Rochemaure (seigneurie héritée de sa mère) du mois de mai 1724 jusqu'au [46].
  • Jacques Ier d'Hilaire de Jovyac (Les Vans, v. 1565-Rochemaure, château de Jovyac, v. janvier 1632, inhumé en l'église N.-D.-des-Anges de Rochemaure, chapelle Sainte-Anne), gouverneur de la ville et du château de Rochemaure en mai 1592, capitaine de cent hommes d'armes, protestant converti au catholicisme, auteur d'ouvrages en faveur de la religion catholique[47].
  • Jean-François Régis Privat dit Privat-Lachamp (Rochemaure, -Torgau (Prusse), ), soldat au régiment des Gardes-Françaises le , sergent le , sous-lieutenant au 102e régiment d'infanterie le , lieutenant le , adjoint provisoire aux adjudants généraux le , adjoint à l'adjudant général Simon le 11 vendémiaire an IV, aide de camp du général Hoche, qu'il avait rencontré aux Gardes-Françaises et dont il était l'un des proches amis, le 5 messidor an IV. Lors de l'expédition d'Irlande, il est provisoirement nommé chef de bataillon, par le général Hoche, le 26 frimaire an V. Aide de camp du général Augereau le 12 brumaire an VI, il est promu adjudant-général, chef de brigade et chef d'État-major de la 10e division militaire le 12 fructidor an VII[48]. Membre de la Légion d'honneur dans les tout premiers temps, par décret du , il meurt de maladie, en Prusse, lors du siège de Torgau, laissant deux enfants d'Angélique Magdeleine Verdun, de Thionville, qu'il avait épousée en 1793[49].
  • Henri Terrasson de Fougères, administrateur des colonies, lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal-Niger (1920-1922), gouverneur par intérim (1921-1924) puis gouverneur général du Soudan français, inhumé en l'église N.-D.-des-Anges de Rochemaure[50].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Rochemaure

Les armes de Rochemaure se blasonnent ainsi :
D'argent à trois rocs d'échiquier de sable ; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône, Éditions Simone Sudre.
  • Marc Cheynet de Beaupré, « Le dernier seigneur de Rochemaure : Essai d'analyse d'archives privées », Revue du Vivarais, t. CVIII, no 760,‎ .
  • Christian Lecerf, Rochemaure de découverte en découverte Randonnées et Patrimoine,
    Vendu en magasins et à la mairie de Rochemaure.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Rochemaure (07400) », sur habitants.fr, SARL Patagos (consulté le ).
  2. Site de la commune.
  3. « Normales et records pour la période 1961-1990 à Montélimar - Ancone », sur Infoclimat (consulté le ).
  4. Liste des lignes desservies par le réseau Cars Région Ardèche pour la commune de Rochemaure, sur auvergnerhonealpes.fr, Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le ).
  5. « Unité urbaine 2020 de Montélimar », sur https://www.insee.fr/ (consulté le )
  6. « Base des unités urbaines 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le )
  7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur https://www.insee.fr/, (consulté le )
  8. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le )
  9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc, Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur https://www.insee.fr/, (consulté le )
  10. Préfecture du Rhône, page sur les risques sismiques
  11. Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
  12. a et b Charles Bacconnier, « Historique du château de Rochemaure sur le Rhône », Les Tablettes d'Avignon et de Provence,‎ , p. 1 (lire en ligne Accès libre)
  13. Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône. Histoire générale illustrée de 40 gravures originales de l'auteur rehaussées de couleurs, Rodez, Éditions Subervie, , 254 p. (lire en ligne)
  14. a et b Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône: Histoire générale, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-18601-8, lire en ligne)
  15. Charles Rostaing, « Toponymie et anthroponymie « sarrasines » en Provence et dans la vallée du Rhône », Revue internationale d'onomastique, vol. 28, no 1,‎ , p. 1–19 (DOI 10.3406/rio.1976.2619, lire en ligne, consulté le )
  16. « Société Française d’Onomastique », Revue internationale d'onomastique, vol. 27, no 2,‎ , p. 150–160 (lire en ligne, consulté le )
  17. Jean-Henri Schnitzler, Statistique générale méthodique et compléte de la France comparée aux autres grandes puissances de l'Europe, H. Lebrun, (lire en ligne)
  18. a et b « Conseil municipal », sur rochemaure.fr, Mairie de Rochemaure (consulté le ).
  19. Auguste Le Sourd, Essai sur les États de Vivarais, Paris, Société Générale d'Imprimerie et d'Édition, , p. 293, note 11.
  20. a et b Archives paroissiales de Rochemaure, 1779.
  21. Archives paroissiales de Rochemaure, 1779-1788.
  22. « Liste des maires du département de l'Ardèche » [PDF], sur le site de la préfecture de l'Ardèche, (consulté le ).
  23. « Conseil municipal de Rochemaure. Réunion publique du . Compte rendu » [PDF], Mairie de Rochemaure (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
  28. Association pour la promotion des spectacles au château de Rochemaure.
  29. Arthur Loutrage, Le castrum de Rochemaure – Contribution à l'étude archéologique d'un château, de son village et de son territoire dans la moyenne vallée du Rhône, t. 1, Aix-Marseille Université, Laboratoire d'Archéologie médiévale et moderne en Méditerranée, , p. 64.
  30. Voir sur patrimoine-ardeche.com.
  31. « Chapelle Notre-Dame-des-Anges », notice no PA00116756, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le 17 novembre 2019).
  32. « Borne milliaire gallo-romaine », notice no PA00116748, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le 17 novembre 2019).
  33. a et b Voir sur patrimoine-ardeche.com
  34. Arthur Loutrage, Le castrum de Rochemaure…, p. 53.
  35. Arthur Loutrage, Le castrum de Rochemaure…, p. 50.
  36. a et b Guillaume de Morant, « Noble à tout prix », Marianne (magazine),‎ , p. 34-35 (lire en ligne)
  37. a et b La Revue française de Généalogie, « Diffamation, généalogie et archives devant la Cour d’appel de Paris », sur La Revue française de Généalogie (consulté le )
  38. a et b La Revue française de Généalogie, « Une affaire généalogique hors norme (encore) devant la justice (dossier) », sur La Revue française de Généalogie (consulté le )
  39. « Procès en série pour une affaire généalogique hors norme », La revue française de Généalogie, no 257,‎ , p. 22 à 25
  40. « Affaire des falsifications de l’état civil de Rochemaure (suite) »
  41. (en) « Rochemaure civil status falsification case (continued) »
  42. Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône, Rodez, Éditions Subervie, , « Les Adhémar », p. 129-142.
  43. Marc Cheynet de Beaupré, « Le dernier seigneur de Rochemaure : Essai d'analyse d'archives privées », Revue du Vivarais, t. CVIII, no 760,‎ , p. 233 et note 9.
  44. Ludovic Chabredier, Rochemaure, gardienne du Rhône, p. 144.
  45. Florentin Benoît d'Entrevaux, Armorial du Vivarais, Privas, Imprimerie Centrale, , p. 423
    Benoît d'Entrevaux donne le détail du contrat de mariage, successivement signé à Versailles puis à Paris le , enfin insinué en Vivarais et conservé aux Archives Départementales de l'Ardèche sous la cote B 119 (en 1908).
  46. Marc Cheynet de Beaupré, « Le dernier seigneur de Rochemaure… », p. 232-233.
  47. Chanoine Baconnier, « Famille et château de Jovyac », Revue du Vivarais, t. LXXI, no 2,‎ [avril-juin 1967], p. 74.
  48. Service historique de la défense (SHD), Vincennes.
  49. « Un aide de camp du Général Hoche, Jean-François Privat, dit Lachamp, de Rochemaure - 1759-1814 », Revue du Vivarais, t. V, nos 1-2-3-4-5, janvier-février-mars-avril-mai 1897, p. 1-14, 49-61, 120-133, 166-173 et 174-177.
  50. Christian Lecerf, Rochemaure – Un village de caractère, Montélimar, Imprimerie Bayle, , p. 13.