Lapalisse

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Lapalisse
Lapalisse
L'église de Lapalisse vue depuis le parc du château.
Blason de Lapalisse
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Allier
Arrondissement Vichy
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Lapalisse
Maire
Mandat
Jacques de Chabannes
2014-2020
Code postal 03120
Code commune 03138
Démographie
Gentilé Lapalissois
Population
municipale
3 137 hab. (2021 en augmentation de 2,28 % par rapport à 2015)
Densité 95 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 15′ 01″ nord, 3° 38′ 17″ est
Altitude Min. 264 m
Max. 465 m
Superficie 33,01 km2
Élections
Départementales Lapalisse
(bureau centralisateur)
Localisation
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Lapalisse
Liens
Site web www.ville-lapalisse.fr

Lapalisse est une commune française, située dans le département de l'Allier en région d'Auvergne-Rhône-Alpes.

La commune de Lapalisse est labellisée Village étape depuis 2006.

Les habitants se nomment les Lapalissois et Lapalissoises.

Géographie

Localisation

Lapalisse est située à l'est du département de l'Allier.

Six communes sont limitrophes[1] :

Hydrographie

La commune est traversée par la Besbre dont le débit inter annuel moyen est de 6 m3/s à cet endroit de son cours.

Voies de communication et transports

Voies routières

Jusqu'en octobre 2006, la ville était traversée par la route nationale 7 reliant Moulins et Varennes-sur-Allier vers l'ouest puis le nord d'une part et vers Roanne et Lyon à l'est puis au sud d'autre part, les vibrations des poids-lourds traversant le passage à niveau ayant été jusqu'à provoquer des fissures sur les murs du château.

La ville est contournée depuis cette date par un axe de type voie express à 2×2 voies et l'ancien axe est déclassé dans la voirie départementale (RD 707).

En 2010, un contournement ouest a été réalisé par le département de l'Allier (RD 480). Cette même route continue au nord vers Jaligny-sur-Besbre et Dompierre-sur-Besbre. Au sud de ce contournement, la RD 480 débouche sur un carrefour giratoire avec la RN 7, la RD 707 et la RD 907 menant à Magnet, Cusset et Vichy.

Vers l'est, les RD 990 et RD 990a desservent l'est du département (vers Montaiguët-en-Forez et Marcigny).

Les routes de desserte locale sont :

Transport ferroviaire

La ligne de Moret - Veneux-les-Sablons à Lyon-Perrache passe sur la commune limitrophe de Saint-Prix, où une gare SNCF est implantée. Elle a été fermée au service des voyageurs dans le but de diminuer la durée des relations ferroviaires entre les gares de Clermont-Ferrand et de Lyon-Perrache fin 2006[réf. nécessaire].

Urbanisme

Lapalisse constitue une unité urbaine de 3 122 habitants[2] et une aire urbaine de la même population[3], où, dans les deux cas, la commune est seule[4],[5].

Toponymie

Histoire

Antiquité

La première trace d'occupation au lieu-dit Lubié ou Lubillet précède de quelques siècles l'implantation définitive de l'ancienne Lipidiacus (La Palisse), sur les rives de la rivière Besbre.

Atelier de poterie antique de Lubié

À Lubié se trouve un atelier de poterie gallo-romain[6]. Le style de BANUUS III est l'une des créations les plus caractéristiques de cet atelier[7].

Le site de Chez-Duret, au sud-ouest de la commune, a fait l'objet en 1996 d'une fouille préventive dans le cadre de l'aménagement du contournement routier par la route nationale 7[8].

De la fin du Moyen Âge à la Révolution française

La ville tout entière s'insurge contre la gabelle, impôt particulièrement mal-aimé, en 1736. Le , les gabelous sont attaqués, pourchassés, et contraints de s'enfuir par les toits. La municipalité n'intervient pas, bien au contraire. La Ferme veut un procès : tout le monde fait traîner l'enquête en longueur, et le procès n'a lieu qu'en 1740. Finalement, elle plaide la confusion entre soldats, contrebandiers, gabelous et gens de passage, qui se ressemblent tous, et les choses en restent là, l'intendant ne pouvant la faire condamner. Selon Jean Nicolas, cet épisode témoigne des solidarités qui pouvaient se manifester à l'intérieur d’une communauté[9].

XIXe siècle

Après le coup d'État du 2 décembre 1851, les habitants des cantons de Luneau, Le Donjon et Jaligny se soulèvent, et s'emparent de Lapalisse après quelques combats (un gendarme tué). Mais la nouvelle de la réussite du coup d'État entraîne la dispersion des insurgés. La répression est sévère : les trois cantons soulevés totalisent environ 350 arrestations[10].

Politique et administration

Jusqu'au 24 août 1941, Lapalisse fut chef-lieu d'arrondissement. L'État Français transféra alors le chef-lieu à Vichy.

Elle est, en outre, chef-lieu (puis bureau centralisateur depuis ) d'un canton couvrant, depuis le redécoupage cantonal, le sud-est du département de l'Allier et la montagne bourbonnaise jusqu'aux portes de Vichy.

Tendances politiques et résultats

Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de la commune de Lapalisse sont les suivantes :

Élection Territoire Titre Nom Début de mandat Fin de mandat
Municipales Lapalisse Maire Jacques de Chabannes 2014 2020
Départementales Lapalisse Conseillers départementaux Martine Arnaud
Jacques de Chabannes
2021
Législatives 3e circonscription Député Gérard Charasse
Régionales Auvergne-Rhône-Alpes Président du conseil régional René Souchon
Présidentielles France Président de la République Emmanuel Macron

Aux élections législatives de 2012, le député sortant Gérard Charasse est élu dans la nouvelle 3e circonscription de l'Allier. Dans la commune, il a recueilli 59,02 % des suffrages exprimés. 59,10 % des électeurs ont voté[11].

Aux élections municipales de 2014, le maire sortant Jacques de Chabannes a été réélu sur une liste divers gauche, seule à se représenter. 57,92 % des électeurs ont voté[12].

Aux élections départementales de 2015, le binôme (radical de gauche) composé de Martine Arnaud et de Jacques de Chabannes a recueilli 54,43 % des suffrages exprimés. 62,83 % des électeurs ont voté[13].

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1959 1971 Lucien Colon Rad.ind. Représentant de commerce[14]
Membre du Comité de Libération de Lapalisse en août 1944[14]
Conseiller municipal de 1945 à 1947 et de 1953 à 1959[14]
Conseiller général du canton de Lapalisse de 1951 à 1974[14]
Chevalier des Palmes académiques[14]
1971 1995 François Grèze PS Médecin généraliste
Conseiller municipal de 1995 à 1998[15]
1995 juillet 2007
(décès)
Bernard Le Provost RPR puis UMP Docteur vétérinaire
Conseiller général du canton de Lapalisse de 1982 à 2001
Conseiller municipal de 1983 à 1995[16]
28 septembre 2007 mars 2008 Louis Villecourt    
mars 2008 En cours
(au 8 avril 2014)
Jacques de Chabannes[17] PRG-MRSL Fonctionnaire
Conseiller général puis départemental du canton de Lapalisse
Président de la communauté de communes du Pays de Lapalisse

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].

En 2021, la commune comptait 3 137 habitants[Note 1], en augmentation de 2,28 % par rapport à 2015 (Allier : −1,97 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 4091 6651 8902 0612 2452 2862 4012 6702 696
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 6652 8012 8212 7712 7462 9002 9522 9042 941
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 8472 9712 9132 7322 9583 1583 2343 2603 182
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
3 3493 5283 6053 5533 6033 3323 2173 1753 105
2018 2021 - - - - - - -
3 1413 137-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

Lapalisse dépend de l'académie de Clermont-Ferrand. Elle gère l'école maternelle publique Arc en Ciel et l'école élémentaire publique G. Giraud[22].

Le conseil départemental de l'Allier gère le collège Lucien-Colon[22]. Hors dérogations à la carte scolaire, les collégiens devraient le fréquenter[23]. Les lycéens sont scolarisés à Cusset, au lycée de Presles[24] (renommé lycée Albert-Londres).

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Vue de Lapalisse avec le château de La Palice
Vue de Lapalisse avec le château de La Palice.
  • Château de La Palice.
  • Ancienne Hostellerie du Puits de l'Image (XVe siècle), avec une belle porte et un bel escalier d'époque gothique.
  • Corps de logis et unique tour subsistante d'une partie des anciens remparts de la ville (XIVe et XVe siècles).
  • Ancien Hospice ou Hôpital de La Palisse des sœurs Augustines, fondé en 1656 par Claude-Maximilien de La Guiche, Comte de La Palice et Gouverneur du Bourbonnais, fils de Jean-François de La Guiche, maréchal de France.
  • Ancienne Hôtellerie de L'Ecu de France.
  • Musée de l'Art en Marche (installé dans l'ancienne usine de cuirs Barthelot) consacré à l'art contemporain populaire et à l'art brut.
  • Église Saint-Jean-Baptiste du XIXe siècle construite sur le modèle des églises romanes.
  • Ancienne Halle dite de La Grenette (XIXe siècle) près du Champ de Foire située dans la ville haute. Cette ancienne Halle aux Grains est le dernier témoin avec les restes du Moulin de la Ville, de ce qui rappelle encore quelle fut l'opulence des marchés aux grains de La Palisse du temps de sa splendeur économique. Aujourd'hui ce beau bâtiment après des travaux de rénovation, a été reconverti en salle des fêtes communale.
  • Ancien moulin de la ville (XIXe siècle), immortalisé par une gravure des frères Rouargues. En cours de destruction.
  • Monument aux victimes du coup d'État du (ville haute).

Personnalités liées à la commune

  • Jacques II de Chabannes de La Palice, seigneur de La Palisse est né en 1470 et fut tué en 1525 à la désastreuse bataille de Pavie. Issu d'une famille noble originaire de la Charente-Limousine (Chabanais) , il entra très jeune dans le métier des armes et servit trois rois de France : Charles VIII, Louis XII et François Ier. Malgré l'implantation de sa famille en Bourbonnais, Jacques II de Chabannes qui fut également un seigneur picard eut de nombreuses seigneuries et fiefs en France. En 1488, tout juste âgé de 18 ans, il participa auprès de son père Geoffroy de Chabannes à son premier combat, où il fit la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier qui vit la réunion du duché de Bretagne à celui du royaume de France . En 1511 il fut nommé Grand-Maître de France et fut fait maréchal de France en 1515 à l'avènement de François Ier. Brillant officier au sein de l'Ost français, Jacques de La Palice se couvrit de gloire lors de la bataille de Marignan, et lors des nombreuses campagnes d'Italie, engagées par ces trois souverains. En 1523, Chabannes fut chargé par le roi de s'emparer de la personne du Connétable de Bourbon, son suzerain, qui s'était rallié à la cause des Impériaux . Ne pouvant capturer le connétable de Bourbon, le maréchal de La Palice, fit en 1524 lever le siège de Marseille et tailla en pièce son arrière-garde, où l'armée du Connétable fut littéralement déconfite. En , lors de la désastreuse bataille de Pavie, une chanson fut composée par ses soldats pour faire honneur à son héroïque courage militaire, mais fut hélas mal interprétée longtemps après sa mort, donnant ainsi naissance au terme de lapalissade. En effet l'expression : « un quart d'heure avant sa mort il faisait encore envie » signifiait que le maréchal de La Palice avait combattu fort vigoureusement faisant autour de lui des envieux, a été malencontreusement traduite et injustement instrumentalisée par Bernard de La Monnoye au XVIIIe siècle par : « un quart d'heure avant sa mort il était encore en vie ». Si le XVIIIe siècle fut fatal à l'héroïque mémoire de Jacques II de Chabannes malgré les sommations du Préfet de Police de Sartine, le XIXe siècle à travers les interventions de Dumas et de Hugo le réhabilita peu à peu, jusqu'à redevenir pleinement au XXe siècle un véritable personnage de légende. En 2015, en ce début du XXIe siècle, à l'occasion du 500e anniversaire de la bataille de Marignan, la Poste française, ne manqua pas de graver un timbre à l'effigie du légendaire Maréchal de France
  • Jacques Suillet ou Jacques Seuillet ( 1628-1694 ) dit Saint-Jacques de La Palisse, aventurier, mercenaire et explorateur français est né à Lapalisse en 1628.
  • Claude Montal (1800-1865) fils d'un modeste sellier de Lapalisse, est né le et eut le malheur d'être aveugle de naissance. Malgré ce terrible handicap, Claude Montal eut la chance inespérée d'être admis en 1817 à l'Institution Royale des Aveugles à Paris. En peu d'année, il devint un des élèves les plus brillants de l'Institution, se disputant les meilleures notes auprès de son camarade de classe Louis Braille. Peu après le la Révolution de (les Trois Glorieuses) Claude Montal décida de s'affranchir de la tutelle de l'institution royale des aveugles, afin de vivre, comme tout un chacun, une vie d'homme libre. Ce geste d'une audacieuse témérité aux conséquences incalculables, exposa Montal, handicapé visuel, affamé et désargenté à la plus grande des précarités. Occupant une modeste mansarde où il affronte le terrible hiver de 1830, il fut réduit à demander une aide matérielle à l'hôpital des Quinze-Vingts, où il est inscrit comme grand indigent sur le livre des pauvres, établissement où il mange à la soupe populaire. Le Tout-Paris n'avait cure des prétentions supposées de cet aveugle imprudent, et sans doute pût-il bénir pour une fois son infirmité visuelle, qui l'empêcha de voir sur les visages moqueurs nombre de sourires condescendants. Malgré ses déboires quasiment insurmontables, Montal entra par chance en relation avec un professeur du conservatoire de Paris, qui reconnut aussitôt ses exceptionnelles dispositions. À une époque où les aveugles issus de la classe laborieuse étaient promis à la mendicité; Montal passionné d'acoustique, devint le Ier accordeur de piano non-voyant au monde. En ce début du XIXe à l'époque où Frédéric Chopin s'installait à Paris, Montal ouvrit en 1833 un premier cours public sur l'accord du piano, qui eut très vite le suffrage des Gens du Monde et des sommités du Conservatoire de Paris. Encouragé par ce premier succès, Montal publia un traité complet sur l'accord immédiatement salué et édité dans l'édition étrangère. Ce traité d'acoustique fut dédié en 1836 à Camille Pleyel et se trouve toujours édité de nos jours à l'usage des Conservatoires de musique. Grâce à ses prodigieux talents de chercheur, Montal réussit à créer une manufacture de pianos, où il devint l'égal d'un Pleyel ou d'un Sébastien Érard, remportant aux expositions industrielles les plus prestigieuses distinctions. En 1851, lors de la Ire Exposition Universelle au Crystal Palace de Londres, le Prince-Président le fit Chevalier de la Légion d'Honneur, devenant ainsi le second aveugle de France à recevoir cette distinction. Nommé en 1853 Fournisseur de la Maison Impériale française, il devint également Facteur de pianos de l'Empereur Pierre II (empereur du Brésil) et de Georges V de Hanovre cousin de la reine Victoria. En 1855, lors de la Ire Exposition Universelle française à Paris, Claude Montal qui eut vent d'une campagne de dénigrement à son encontre, provenant de divers concurrents indélicats, eut le soutien personnel du compositeur Hector Berlioz, qui lui fit octroyer une Médaille de Ire Classe. En 1855, lors de la Ière Exposition Universelle française, la laborieuse route de la reconnaissance sociale, ne faisait que commencer pour les aveugles et Claude Montal comme pionnier de la cause des non-voyants en connaissait toute l'ingratitude incommensurable. Au moment même où Montal triomphait avec panache en 1855 au Palais de l'Industrie, le Tout-Paris croulait d'hilarité, lors de la Ière représentation d'un opéra-bouffe de Jacques Offenbach, que le maître avait intitulé Les Deux Aveugles. Le livret de cet opéra-bouffe narrait les infortunes existentielles de deux mendiants aveugles, se disputant les privilèges d'un pont parisien. En 2015 (année de sa Commémoration Nationale), son principal ouvrage a été traduit aux États-Unis par le musicien Fred Sturm, pour le compte de la Piano Technician Guild Foundation. À la fin du XIXe siècle le fabricant américain d'instruments de musique Steinway racheta le Brevet de fabrication du Sosténuto Pédal, inventé et perfectionné par Claude Montal. Le facteur Montal qui avait fourni pour le Palais de l'Élysée un des plus beaux pianos marquetés de sa fabrique, aux convictions profondément républicaines, ne reproduisit jamais les armoiries de Napoléon III , mais se contentait de mentionner simplement sur ses précieux instruments : " Fournisseur de LL. Majestés l'Empereur et l'Impératrice des Français " . En dehors de ses prodigieux talents d'acousticien, Claude Montal qui se préoccupa sans cesse de l'insertion professionnelle des non-voyants, créa pour certains d'entre eux le métier d'accordeur de pianos, formation qui allait progressivement se répandre à l'usage des institutions charitables du monde entier. En 1854, pour le récompenser d'avoir aidé à la fondation de la classe d'accord-facture de l'Institution Impériale des Aveugles à Rio de Janeiro, l'empereur Don Pedro II décerna à Claude Montal le titre de Chevalier de la Rose du Brésil (Ordre de la Rose) . Aujourd'hui encore, des non-voyants sortis de l'Institut National des Jeunes Aveugles (INJA) de Paris peuvent recevoir à l'issue d'une formation professionnelle, le diplôme d'accordeur-facteur, enseignement légué par l'illustre Claude Montal.
Portrait de Simon Dereure, en 1885 à son retour d'exil des États-Unis. Amaigri mais le regard très volontaire, ce portrait fut donné dans Le Cri du peuple (journal, 1871).
  • Louis-Simon Dereure (1838-1900). Membre élu de la Commune de Paris, est né le à Lapalisse, où il apprend auprès de son père le métier d'ouvrier cordonnier. Très vite mêlé à une affaire de Marianne, Dereure qui fut un farouche opposant au régime de Napoléon III à la suite du coup d'État du , s'engagea très tôt auprès du célèbre polémiste Henri Rochefort qui le nomma gérant de son journal La Marseillaise, commençant ainsi dans la presse ses débuts de jeune militant politique. Arrivé à Paris en 1863, l'autodidacte Dereure qui apprend beaucoup de ses lectures, participa à la Commune de Paris et fut élu en Maire-adjoint de Montmartre (XVIIIe) auprès du Maire Georges Clemenceau. Lors de la Commune de Paris, Simon Dereure fut nommé commissaire civil auprès du général Jarosław Dombrowski et il fut chargé avec Eugène Razoua de la formation du 61e bataillon de la Garde nationale . Lors de la reconquête de Paris par l'armée versaillaise d'Adolphe Thiers, Simon Dereure échappa à la peine de mort prononcée par le tribunal militaire en se réfugiant aux États-Unis, où il s'exila plusieurs années à Corning dans la communauté icarienne de l’État de l'Iowa. Aux États-Unis où il remaria avec Léonie Bettanier, Simon Dereure fonda à New-York le journal francophone Le Socialiste. À son retour d'exil des États-Unis vers 1882, peu après la Loi d'amnistie, Simon Dereure au visage amaigri, donna à l'occasion de l'Anniversaire de la Commune, aux côtés d'un article faisant la Une d'Édouard Vaillant, deux grands articles[25] de presse, parus dans le Cri du Peuple , journal fondé en 1871 par Jules Vallès et relancé par lui en 1883. Dereure qui épuisa toutes ses chances de devenir député, entra comme secrétaire au bureau politique du Parti Ouvrier Français (P.O.F) adjoint du député Jules Guesde et de Paul Lafargue gendre de Karl Marx. Compagnon de route de Louise Michel et de Jean Baptiste Clément, Louis-Simon Dereure membre de la Ire Association Internationale du Travail (A.I.T) fut une figure majeure du mouvement communaliste. Plusieurs communes de l'Ile-de-France, conservent des rues portant son nom : Montreuil, Rosny-Sous-Bois, où Ivry-sur-Seine, dont il faillit être élu maire, préférant laisser magnanimement son siège de candidat à son concurrent Jules Coutant-d'Ivry. Le cordonnier Simon Dereure qui se maria en eut le malheur de perdre sa Ière épouse Hortense Poitray, une des nombreuses femmes ( pétroleuses ) de la Commune de Paris, fusillée en sur les barricades par les troupes versaillaises, durant la terrible Semaine sanglante. Épuisé par tant de procès, de combats politiques et de privations, l'ancien Membre de la Commune Simon Dereure qui avait trouvé dans ses derniers jours asile au domicile d'un ami médecin, mourut dans la plus grande pauvreté le . Lors de ses obsèques au columbarium du Père Lachaise conduit par Zéphirin Camélinat qui réunit une foule considérable ( plus de 1.000 personnes ), Dereure reçut un vibrant hommage du député Alexandre Zévaès et ce rare survivant de La Commune de Paris, à défaut d'avoir celui de Louise Michel, reçut de nombreux hommages sur sa tombe, dont celui de sa plus proche alliée, la citoyenne Paule Minck, ardente militante qui signa dans L'Aurore un superbe article[26] à sa mémoire. À la vue du corbillard, la foule des militants présents, églantine rouge à la boutonnière se découvrirent et crièrent " Vive la Commune " et malgré un service d'ordre musclé mis en place par la préfecture de police, il n'y eut pas d'incidents. Les nombreuses couronnes offertes par les camarades et le Parti Ouvrier Français (ancêtre de la S.F.I.O) , furent apposées en son souvenir au pied du mur des fédérés. En 1915 sous la IIIe République, le ministre Marcel Sembat qui eut à affronter dans le Quartier des Grandes-Carrières le citoyen Simon Dereure dans diverses joutes politiques, reconnut la noblesse de cœur de ce vétéran de la Commune de Paris et demanda qu'une rue de Montmartre porta son nom, rue qui existe encore aujourd'hui. Pourquoi une rue Simon Dereure s'insurgea le journal La Croix, dans son édition du  ? Actuellement une descendante de Simon Dereure vit toujours aux États-Unis. Pas complètement oublié de nos jours, le communard Simon Dereure fit l'objet le , d'un article[27] paru dans le journal L'Humanité. À Lapalisse, l'ancien Moulin Dereure est devenu pour les touristes, un hôtel-restaurant de bon standing, appelé le Moulin Marin. Plusieurs études étrangères et ouvrages liés à l'Histoire de la Commune de Paris, font mention de la vie trépidante de Louis-Simon Dereure, mais il faut surtout lire à sa mémoire ce livre de Léon Osmin devenu introuvable : Figures de Jadis : Les Pionniers Obscurs du Socialisme, avec une lettre-préface de Léon Blum .
  • Louis Lépine (1846-1933), sous-préfet à Lapalisse
  • Fichier:Léonie Duplais ( 1850-1936 ) Femme de Lettres.jpg
    Portrait de Léonie Duplais publié dans Le Journal de Berck, édition du 3 Janvier 1937 .
    Léonie Duplais des Touches (1850-1936), ou Pauline Angéline Léonie Duplais Destouches, fut une femme de lettres, publiciste et conférencière, née à Lapalisse (Allier) le ,fille cadette de M. Jean-Louis [28]Edouard Duplais Destouches, commis à cheval à Lapalisse (Receveur des Contributions Indirectes) et de Mlle Angéline-Léonie Bégard. Cette famille originaire d'une ancienne famille de la noblesse du Saintonge, dont le plus illustre ancêtre aurait été l'amiral Dupleix. Léonie décéda dans le plus grand dénuement le à Berck (Pas-de-Calais). Femme de caractère, elle fut une avant-gardiste de l'émancipation féminine et publia parfois ses premiers écrits sous le pseudonyme de Léon Duplais. Comme poétesse elle se fit particulièrement remarquée dès 1880, par un ouvrage de poésies intitulé Les Nébuleuses. Toujours en cette année 1880 , cette femme de conviction à peine âgée de 30 ans fit preuve rue Montmartre d'un rare sang froid en sauvant in-extrémis la vie d'un enfant promis à une mort effroyable : " Effrayé, l'enfant voulut courir et tomba. Malgré les cris désespérés de la mère, le conducteur ne put retenir son cheval et le pauvre petit allait infailliblement périr, quand une jeune femme s'élança et, avec autant d'énergie que de promptitude; releva l'enfant et le remit entre les bras de sa mère. Nous avons pu recueillir le nom de cette courageuse personne, bien qu'elle se soit soustraite aux félicitations qu'elle méritait. Elle se nomme Mlle Léonie Duplais et demeure 23 rue Saint Martin. [29]" Devenue une journaliste engagée, au tempérament très républicain ; elle fit paraître plusieurs articles dans la presse de gauche, dont le Républicain. Léonie Duplais s'engagea toute sa vie au service des pauvres de Berck, sa nouvelle ville d'adoption, soulageant la détresse matérielle des veuves de marins et des orphelins , dont le mari ou le père était mort en mer. En 1901, Léonnie Duplais fonda une institution de charité publique, appelé Le Fourneau Economique , le premier ancêtre des Restaurants du cœur. En toute reconnaissance , la ville de Berck-sur-Mer fit baptiser une rue à son nom. Comme écrivain, Léonie Duplais écrivit plusieurs ouvrages historiques sur le passé de Berck-sur-Mer, qui sont aujourd'hui devenus des classiques incontournables. Léonie Duplais fut lauréate de l'Académie française et officier des Palmes académiques. Elle est inhumée au cimetière de Berck-sur-Mer où sa tombe anonyme existe toujours.
  • Eugène Métot, chef d'orchestre et compositeur né le à Lapalisse et mort le à Vichy. Élève des compositeurs Ambroise Thomas (1811-1896) et Adrien Barthe (1828-1898), il fut d'abord pianiste avant de devenir chef d'orchestre dans plusieurs théâtres de province et en particulier au théâtre des Arts de Rouen dont il fut le directeur artistique. Après Paris, il fit une partie de sa carrière en Algérie où il s'était installé en 1910 pour préserver la santé de son fils asthmatique. Professeur de piano, d'harmonie et de chant au Conservatoire d'Alger, il est l'auteur de nombreuses musiques de danses, de ballets et d'opérettes mais aussi de chants patriotiques pendant la première guerre mondiale. Membre de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, officier d'Académie, il était revenu s'installer à Vichy au début des années 1930 comme directeur de société musicale. Une rue de Bellerive-sur-Allier porte son nom.
Timbre russe en l'honneur de Jeanne Labourbe
Timbre russe en l'honneur de Jeanne Labourbe
  • Jeanne Labourbe (1877-1919), première femme communiste française, est née à Lapalisse (Allier) où se voit encore sa maison natale. Militante de la cause prolétarienne, Jeanne part pour la Pologne comme institutrice au pair, chargée d'enseigner le français. D'une famille très modeste où son père était un simple porion, partisane dès la première heure de la Grande Révolution bolchévique de Russie en , Jeanne fonda avec Jacques Sadoul la première cellule communiste française à Moscou et reçut mission de Lénine de gagner la mer Noire. Son ardent militantisme politique auprès des marins de la Mer Noire à Odessa fut dénoncé auprès d'un groupuscule anti-bolchévique. Victime d'un complot politique, Jeanne Labourbe fut atrocement assassinée avec l'aide de l'armée française bénéficiant de la complicité des Russes blancs. Morte dans la pleine force de l'âge et martyre de la Révolution d'Octobre , la camarade Jeanne Labourbe reste à jamais une icône vivante dans l'histoire du P.C.F. En 1968 les chantiers navals de Gdańsk construisirent un supertanker de 10.000 tonnes, baptisé du nom de la française Jeanne Labourbe. Il semble aussi que d'autres navires portent aussi son nom en Russie ? (voir : Jeanne Labourbe boat) Pour lui rendre hommage, les Postes de la Confédération de Russie, firent éditer en 1977 un timbre à l'occasion du 100e anniversaire de sa naissance. Jeanne Labourbe repose au cimetière d'Odessa (aujourd'hui en Ukraine) sous un beau monument , un pont de cette ville porte son nom et un petit musée lui fut consacré dans cette même ville. Aujourd'hui dans plusieurs villes de France de nombreuses écoles furent baptisées du nom de Jeanne Labourbe et son action politique passée fut relatée dans de nombreux ouvrages historiques d'importance, dont celui incontournable traduit du russe de Ludmilla Zak : " Des Français dans la Révolution d'Octobre". En 1988 la municipalité de Lapalisse après l'avoir longtemps ignorée, daigna enfin baptiser une rue à son nom, préalablement mal orthographiée en Jeanne Laborde.
  • Jean Duflos ( 1879-1915 ) écrivain combattant né à Lapalisse le et mort au champ d'Honneur à Souain (Marne) le .
  • Émile Bourdon (1884-1974), organiste de la cathédrale de Monaco et compositeur. Il composa à l'occasion du mariage de Rainier III et de Grace Kelly une Symphonie nuptiale, qu'il joua lui-même au grand orgue de la cathédrale.
  • Georges Louis Nicolas Blaison (1906-1942), marin français, né à Lapalisse le . Il prit le commandement de plusieurs bâtiments de la Marine nationale, dont le Surcouf, alors le plus grand sous-marin du monde.
  • Alex Mayer (1910-1980 ) Bien que citoyen lorrain, l'histoire personnelle d'Alex Mayer reste intimement liée à celle de Lapalisse.
  • Jean-Pierre Pophillat (1937-), artiste peintre originaire de Lapalisse.

Héraldique

Malte-Brun, dans la France illustrée (1882), rapporte deux blasonnements différents pour les armes de la ville de Lapalisse, le second étant celui des armes en vigueur :

« De sinople, au sautoir d'or. »
« De gueules, à cinq pals rétrécis d'argent. »
(Les « pals rétrécis » sont en fait des vergettes, mais le blasonnement veut souligner l'aspect « armes parlantes ».)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

  1. Carte de Lapalisse sur Géoportail.
  2. « Séries historiques des résultats du recensement : Unité urbaine de Lapalisse (03104) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  3. « Séries historiques des résultats du recensement : Aire urbaine de Lapalisse (732) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  4. « Unité urbaine 2010 de Lapalisse (03104) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  5. « Zonage en aires urbaines 2010 de Lapalisse (732) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  6. [Delage 2001] R. Delage, « Essai de caractérisation de la période d'activité du centre de production des Queyriaux (Puy-de-Dôme) à partir de la sigillée moulée », Revue archéologique du Centre de la France, no 40,‎ , p. 115-132 (lire en ligne [sur persee], consulté le ), p. 116, fig. 1.
  7. Delage 2001, p. 119.
  8. Sophie Liégard, Alain Urgal, Alain Fourvel et Denis Liégard, « Étude d'un lot de mobilier du Néolithique moyen II d'affinité nord-orientale découvert à Lapalisse (Allier) », Revue archéologique du Centre de la France, t. 39,‎ , p. 31-42 (lire en ligne).
  9. Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris, Gallimard, coll. « Folio », (ISBN 978-2-07-035971-4), p. 163-164.
  10. Agnès Roche, « Un terreau favorable », Études rurales, nos 171-172,‎ , p. 109-110.
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  28. Un livre de famille : Les Duplais des Touches, par Antoine Duplais des Touches ( 1860-1900 ) Imprimerie Texier - La Rochelle. 1895 ( page 18 : Acte de Naissance en 1850 de Léonie Duplais à Lapalisse ) --- Idem : Annuaire de l'Allier 1850 . page 195
  29. Le Petit Journal - Lundi 22 Novembre 1880. - Idem : Les Tablettes des Deux Charentes - 24 Novembre 1880.