Aller au contenu

Alsace

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 6 août 2006 à 13:15 et modifiée en dernier par 2kit24mat (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Modèle:Tableau région fr

L'Alsace est une région française qui regroupe deux départements : le Bas-Rhin au nord et le Haut-Rhin au sud. Son chef-lieu est Strasbourg, qui est aussi sa plus grande ville, suivie par Mulhouse (sous-préfecture du Haut Rhin).

C'est également une région historique qui comprenait en outre l'actuel Territoire de Belfort.

Géographie

Les Vosges et la plaine d'Alsace

L'Alsace couvre une surface de 8 280 km² (190 km de long sur 50 km de large soit 1,5% de la superficie de la France), ce qui en fait la plus petite des régions administratives de France métropolitaine. Elle s'étend du sud au nord le long du Rhin qui la borde à l'est. Elle est limitée au nord par la rivière Lauter, où commence le Palatinat allemant, et à l'est par le Rhin, à la droite duquel s'étend le Bade-Wurtemberg, au sud par la Suisse, au sud-ouest par la région Franche-Comté et à l'ouest par la région Lorraine.

Son espace est découpé en plusieurs ensembles de relief :

  • à l'est la plaine d'Alsace (qui, avec le Pays de Bade allemand forme le Fossé rhénan) drainée par l'Ill et consacrée à la grande culture céréalière ; la forêt y occupe encore des espaces importants (forêt de Haguenau au nord et celle de la Hardt au sud) ;
  • à l'ouest dominent les Vosges ou le massif vosgien entaillées de larges vallées des affluents de l'Ill ; ici ce sont les pâturages d'altitude (Hautes Chaumes) qui alternent avec la forêt ; le Grand Ballon 1424 m (ex ballon de Guebwiller) est le point culminant d'Alsace, il est situé dans le Haut-Rhin ;
  • les collines sous-vosgiennes font le lien entre les deux ensembles. Ce piémont vosgien est occupé par le vignoble alsacien.
  • Le Sundgau, région de colline au Sud de Mulhouse.
  • Le Jura alsacien à l'extrême-sud de la région.

Climat

Le climat alsacien est « semi-continental d'abri ». Les vents d'ouest subissent un forçage orographique sur le versant occidental des Vosges, frappé de pluies orographiques. L'air se retrouve donc déchargé en eau, plus sec, quand l'air a franchi la barrière vosgienne : c'est l'effet de fœhn, auquel est soumis l'Alsace.

Conséquence : l'hiver y est froid et sec, l'été chaud et il y a peu de précipitations. Colmar bénéficie d'un micro-climat ensoleillé et sec : c'est la deuxième ville la plus sèche de France (après Perpignan) avec 550 mm de précipitations par an ce qui en fait un environnement idéal pour la culture de la vigne et pour le vin d'Alsace.

Pour plus de détails statistiques, voir les articles Climat du Bas-Rhin et Climat du Haut-Rhin.

Géologie

Carte topographique de l'Alsace

L'Alsace est la partie de la plaine du Rhin située à gauche de ses rives. C'est un fossé d'effondrement, appelé aussi rift ou graben, d'âge Oligocène, associé à ses épaulements latéraux : les Vosges et la Forêt Noire. Le massif du Jura, formé par glissement (induit par la surrection alpine) de la couverture mésozoïque sur les formations triasiques ("couches savon") recoupe la région de Belfort.

  • Le fossé rhénan s'est donc effondré durant le tertiaire , en conséquence a région a été plusieurs fois envahie par la mer, ce qui explique une sédimentation variée : marne, calcaire, sel gemme, marbre. De plus, au quaternaire, des dépôts éoliens de lœss ont lieu.
  • Les Vosges sont constitués au nord par du grès (plateau lorrain) et au sud par du granite ; ce sont des structures hercyniennes exhumées lors des soulèvements latéraux conjoints à l'effondrement du rift.
  • Le Jura, soulevé plus tardivement (au Miocène) est constitué de calcaires et de marnes d'âge le plus souvent jurassique, donc beaucoup plus anciens que les formations de la plaine alluviale du Rhin.

La structure tectonique du sous-sol (plaque d'effondrement) explique une certaine activité sismique.

Des gisements de pétrole ont été exploités au nord (à Pechelbronn, près de Niederbronn, l'un des premiers gisements au monde à être exploité, en 1740), ainsi que des gisements de potasse datant de l'oligocène près de Mulhouse. Des mines d'argent ont également été exploitées jusqu'au début de XXe siècle près de Sainte-Marie-aux-Mines.

Enfin, le fort géotherme, conséquence de la remontée mantellique qui eut lieu à l'aplomb du rift, permet une exploitation géothermique expérimentale à Soultz-sous-Forêts.

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Alsace

Vie paysanne alsacienne traditionnelle
Vie paysanne alsacienne traditionnelle

À la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période d'unité et d'autonomie politique combinées. Longtemps caractérisée par un morcellement politique important, la région fut principalement sous l'autorité plus ou moins théorique du Saint Empire romain germanique de 962, date de sa création jusqu'en 1648, puis de la France, après son annexion progressive au XVIIe siècle.

Timbre allemand pour l'Alsace datant de l'occupation hitlérienne
Timbre allemand pour l'Alsace datant de l'occupation hitlérienne

Quelques repères:

Population

L'Alsace est une région recouverte en grande partie par les aires urbaines de Strasbourg, Mulhouse, Colmar et influencée aussi par les grandes villes étrangères proches, comme Bâle (Suisse), Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe (Allemagne), ce qui fait d'elle une région à forte densité de population (excepté au nord-ouest du Bas-Rhin et sur les sommets vosgiens). La population s'élève à 1 794 000 habitants fin 2004. Elle s'élevait à 1 734 145 habitants en 1999. Terre d'humanisme, l'Alsace a facilité les rencontres de peuples. La population a régulièrement augmenté au cours du temps (sauf pendant les périodes de guerre) à la fois par excédent naturel et par excédent migratoire. Cette augmentation s'est même accélérée à la fin du XXe siècle. Avec une densité de 209 habitants par kilomètre carré, l'Alsace est la troisième région la plus densément peuplée de la France métropolitaine.

L'INSEE estime que la population alsacienne va augmenter de 12,9% à 19,5% de 1999 à 2030 et atteindre les 2 millions d'habitants.

Les bassins de population et d'activité (emplois, commerces, services, transports, études, divertissements etc.) sont concentrés autour des agglomérations de Strasbourg et de Mulhouse, qui étendent de plus en plus leurs zones d'influence respectives.

Transports

Le réseau routier

Le transport ou le déplacement des usagers se fait principalement sur l'autoroute gratuite A35 assurant la liaison nord-sud, de Lauterbourg à St Louis/Bâle, avec une courte portion en nationale de 2x2 voies, dont la continuation autoroutière est à l'étude.

L'axe A4 (en direction de Paris), dense, (à péage à 20 km au nord-ouest de Strasbourg), commence à atteindre un point de saturation de même que l'axe A36 en direction de Paris-Lyon, à péage dès Burnhaupt (10 km à l'ouest de Mulhouse), gratuit jusqu'en Allemagne.

Du fait de la conception des autoroutes - comme étant à la fois des voies de transit et des voies de desserte des grandes agglomérations - qui prévalait dans les années 1970 et 1980, les villes de Strasbourg et de Mulhouse voient leur agglomération traversée par des voies autoroutières portées aujourd'hui à 2 fois 3 voies, et ce, à moins d'un kilomètre du centre-ville pour Strasbourg et d'1,5 km pour Mulhouse. Il en résulte de fortes nuisances : principale source de pollution et saturation du trafic, notamment à Strasbourg où le trafic de l'autoroute A 35 (170 000 véhicules/jour en 2002) est l'un des plus importants de France. La traversée urbaine de l'A36 à Mulhouse provoque également des perturbations régulières de trafic, temporairement apaisées par sa transformation en 2 fois trois voies. L'absence de panneaux à messages variables et de caméras de trafic (de type webcam) ne facilite pas la communication avec l'usager.

Les ponts couverts, dans le quartier de la petite France, à Strasbourg

Il y a un projet de construction d'une nouvelle autoroute de 2 fois 2 voies qui contournerait l'ouest de l'agglomération strasbourgeoise afin de capter le trafic de transit nord-sud et de délester Strasbourg. Le tracé prévoit de relier l'échangeur de Hoerdt au nord, à Innenheim au sud. L'ouverture est prévue fin 2011 pour un trafic envisagé de 41 000 véhicules par jour. Les estimations de la DDE (maître d'ouvrage) laissent cependant planer quelques doutes sur l'intérêt d'une telle infrastructure, puisqu'elle ne capterait qu'environ 10% du trafic de l'A35 au niveau de Strasbourg.

À cela s'ajoute la décision de l'Allemagne voisine d'imposer une taxe sur les poids-lourds empruntant son réseau autoroutier (LKW Maut). Ainsi, une partie du trafic de transit de l'A5 allemande se reporte sur le réseau alsacien, parallèle et gratuit, ce qui aggrave aujourd'hui la saturation de celui-ci. Pour tenter de remédier à cette situation, le député Yves Bur a fait adopter par l'assemblée nationale en décembre 2005 un amendement instituant également une taxe sur les poids lourds en Alsace. Le décret d'application n'est cependant pas envisagé dans un avenir proche...

Le réseau ferré

Les Vosges n'étant franchissables que par le col de Saverne, la trouée de Belfort ou encore par quelques cols peu roulants, l'Alsace a besoin de se désenclaver et de se rapprocher du reste de la France. Différents projets sont ainsi envisagés :

  • le TGV Est (Paris - Strasbourg) ; (travaux en cours, mise en service vers 2007);
  • le TGV Rhin-Rhône ou ligne Dijon-Mulhouse (travaux dès 2006) ;
  • une interconnexion avec l'ICE allemand, à la hauteur de Kehl et/ou d'Ottmarsheim ;
  • le tram-train de Mulhouse en cours de réalisation, puis celui de Strasbourg (2009).

Cependant, le tunnel Maurice-Lemaire en direction de Saint-Dié-des-Vosges fut abandonné par le chemin de fer et est aujourd'hui destiné au trafic routier avec péage.

Article détaillé : TER Alsace

Le réseau fluvial

Le trafic portuaire dépasse 15 millions de tonnes, dont près des trois quarts pour Strasbourg, second port fluvial français. Le projet d'élargissement du canal Rhin-Rhône, destiné à relier le Rhône (et la Méditerranée) au réseau d'Europe centrale (Rhin, Danube, mer du Nord et mer Baltique) a finalement été abandonné en 1998 pour des raisons de coût et de dégradation des paysages, notamment dans la vallée du Doubs.

Transport aerien

Il y a deux aéroports internationaux en Alsace :

Économie

Avec près de 3% du PIB, l'Alsace se place au deuxième rang des régions françaises avec un PIB par habitant de plus de 20 750 d'euros.

L'Alsace est une région dont l'activité économique est variée. Il peut être cité :

Le village de Sigolsheim, en Alsace
  • la viticulture (principalement dans le centre de la région, entre Sélestat et Colmar, la Route des Vins d'Alsace ;
  • la culture du houblon et le brassage de la bière (la moitié de la bière française est produite en Alsace surtout aux environs de Strasbourg, notamment à Schiltigheim, et à Obernai) ;
  • l'exploitation forestière ;
  • l'industrie automobile (Peugeot à Mulhouse, General Motors à Strasbourg) ;
  • l'industrie des sciences de la vie, dans le cadre du technopôle trinational Biovalley occupant le leadership européen de ce domaine ;
  • le tourisme ;
  • le chocolat et confiserie (Masterfood à Haguenau, Kraft Suchard à Strasbourg, Chocolat Schaal à Geispolsheim)
  • la charcuterie industrielle (Stoeffler, Pierre Schmidt, Iller, Tempe, Maurer,...)
  • divers industries et services ;

Son passé économique:

La Région était spécialisée dans le textile dont aujourd'hui il reste des traces avec quelques entreprises qui ont pu résister à la crise du textile qu'a connu l'Alsace (NCS Groupe, DMC, ...).

On extrayait du pétrole au Nord et de la potasse au Sud. Ces deux activités ont été stoppé respectivement dans les années 50 et en 2004.

La Mésaventure d'Aventis:

Plus récemment dans les année 2000, une grande multinationale installa son siège social à Strasbourg: Aventis. Il s'agissait de la fusion de deux sociétés pharmaceutiques française et allemande. Cette société, de part sa taille et son CA, représenta la plus grande société alsacienne et une véritable locomotive pour l'économie de la ville et sa région. Malheureusement, elle ne resta pas longtemps à Strasbourg. Elle disparue en 2005 ce qui représenta une grande perte pour l'économie régionale. Elle fut racheté par une société concurrente SANOFI avec la coopération du gouvernement français et contre l'avis du gouvernement allemand.


L'Alsace est fortement tournée vers l'international, 35% des entreprises ont une participation étrangère (notamment allemande, suisse, étasunienne, japonaise et scandinave).

L'Allemagne a représenté près de 38,5% des importations alsaciennes en 2002, sa crise a entraîné une crise structurelle alsacienne. Longtemps épargnée par le fléau du chômage, l'Alsace a vu celui-ci fortement augmenter (+ 20% entre mars 2002 et mars 2003 atteignant près de 6,8% de la population active). Ce taux de chômage relativement faible était dû à l'industrie (26% des emplois) en crise désormais. L'Alsace entame maintenant sa reconversion industrielle vers le tertiaire notamment la recherche et les nouvelles technologies.

Cette reconvertion se traduit notamment par la création d'un nouveau pôle: le pôle IMAGE. Il regroupe toutes les activités de nouvelles technologie, d'image et audiovisuel. Ce pôle a été créé suite à une étude qui a montré l'importance de ce secteur en Alsace, du nombre d'emplois qu'il représente et des atouts de la régions siège de plusieurs organismes européens dans l'audiovisuel (Observatoire Européen de l'Audiovisuel, Fonds Eurimages, EPRA, ARTE, CIRCOM, ...). Créé en 2003, il se met progressivement en place pour pouvoir mieux développer ce secteur.

L'exploitation minière du chlorure de potassium (sylvinite - phosphates) qui pendant un siècle a extrait 570 millions de tonnes (treize mille salariés en 1950) est désormais l'objet d'un musée à côté du chevalet de la mine Rodolphe à Wittelsheim.

Les grandes sociétés alsaciennes

L'Alsace, bien que très internationalisée dans son économie, possède quelques grands groupes de taille nationale, internationale voire mondiale: Aubert, De Dietrich et De Dietrich thermique, Bubendorff, Caddie, Clemessy, CP International, Crédit Mutuel, Cryostar, EPI, Haemerlin, Heppner Transport, Kuhn, Grands Chais de France, Mécatherm, Mobilier Européen, NCS Groupe, Outil Wolf, Rossmann, SALM (cuisine schmidt), Solinest, Socomec, Sopréma, Sotralenz, Steelcase, Stoeffler, Supra, Tryba, Viadom,...


Les grandes sociétés étrangères implantées en Alsace par ville:

Les grandes villes:

  • Strasbourg: General Motors, Johnson Controls, UPM, Steelcase, Clestra, Suchard Kraft, Gagenau, Bayer, Lilly, Baeckerman Ingrédient, Lidl France, Heineken, Puma France ...
  • Colmar: Liebherr France, Timken Europe, Capsugel, Ricoh France, Findley, ...
  • Mulhouse: Rhodia, Mitsubishi, Peugeot, Clemessy, Viadom, Rector Lesage, DMC, Mobilier Européen, Système U, Solinest, Euro-Information Service, Sauter, ...


Les villes moyennes (de 10 000 à 30 000 habitants)

  • Wissembourg: Bruker Biopsin, Brustner
  • Haguenau: Siemens, Masterfood, INA Roulement, Sew Uscome
  • Saverne: Karlsbrau, Adidas France
  • Molsheim: Millipore, OSRAM, Mercedes-Benz
  • Obernai: Hager, Triumph International
  • Sélestat: Alcan, Albany International, Daramic, Wantzl, Paul Hartmann
  • Erstein: Wurth France
  • Ribeauvillé: Sony
  • Neuf-Brisach: DS Smith, Georgia Pacific, Wrigley, Knauff
  • Saint-Louis: Novartis, Clariant, DSM
  • Thann: Sharp France
  • Ensisheim: THK
  • Rouffach: Behr

Les pôles de compétitivités:

- un pôle INNOVATION THERAPEUTIQUE pour Strasbourg et qui concerne les sciences de la vie et la biotechnologie.

L'Alsace est la deuxième région de France dans le domaine des biotechnologie

- un pôle AUTOMOBILE DU FUTUR pour l'Alsace et la Franche Compté axée autour du constructeur PSA présent à Mulhouse et Montbéliard

Culture

Article détaillé : Culture de l'Alsace

Excepté dans quelques communes jouxtant le Territoire de Belfort et le pays welche, ainsi les vallées de la Weiss (Orbey) et de la Liepvrette (Sainte-Marie aux Mines) dans le massif des Vosges (traditionnellement de parlers "oil" lorrains), en Alsace Bossue ou autour de Wissembourg (où la pratique du francique rhénan quoique en déclin reste avérée), une partie de la population parle encore aujourd'hui couramment la langue locale, l'alsacien, dialecte alémanique. L'alsacien fait quelques emprunts lexicaux au français et a été longtemps la langue maternelle de la plupart des habitants. Le français est cependant l'unique langue officielle en vigueur. Le haut allemand (Hochdeutsch), utilisé comme langue écrite depuis le XVIème siècle, fut la seule langue officielle de 1871 à 1918 et de 1940 à 1944. Durant la période de 1871 à 1918, la langue française restait enseignée dans les enclaves romanes (situées au fond de quatre hautes vallées des Vosges et dans les villages francophones de l'actuel département de la Moselle).

Depuis 1992, il existe dans le but de préserver l'alsacien, ensemble de dialectes surtout parlés et moins souvent écrits (avec une orthographe variable choisie par l'auteur, dans sa variante locale), des sections bilingues paritaires en Alsace où l'enseignement est dispensé pour moitié en français et pour moitié en allemand Hochdeutsch (ayant l'avantage d'avoir une orthographe fixe et une forte présence dans les médias écrits ou audiovisuels). À l'heure actuelle, elles concernent environt 5% des élèves. Au lycée, les élèves peuvent passer l'abibac. L'alsacien peut y être parlé en maternelle et peut être enseigné ou parlé en primaire. Cependant l'écrit est en allemand, considérant que celui-ci est la version écrite commune de l'ensemble des dialectes alsaciens.

Des pièces de théâtre en alsacien sont encore représentées.

On pourra consulter également la liste établissant la correspondance des toponymies alsaciennes en français et en allemand.

L'Alsace possède une forte identité culturelle, à la fois française et germanique (elle a longtemps été l'objet de revendications territoriales de la part de l'Allemagne et de la France).

En fait, c'est ce que démontre le géographe Paul Vidal de la Blache dans La France de l'Est, l'adhésion de la population alsacienne à la France a été scellée sur une base plus politique que culturelle. Il y eut d'abord Louis XIV, avec sa justice royale qui prenait souvent parti pour les paysans dans leurs conflits avec les seigneurs ; mais c'est surtout le célèbre écriteau placé sur le pont du Rhin, à Strasbourg, le 14 juillet 1791, pour la fête de la Fédération, Ici commence le pays de la Liberté, qui symbolise l'adhésion de l'Alsace à la communauté nationale. Ce n'est pas un hasard si l'Alsace fournit beaucoup d'officiers à la France sous la Révolution (Kleber, Kellermann) ; il est notable que Frédéric Bartholdi, le créateur de la statue de la liberté, était alsacien de Colmar.

Cette particularité politique alsacienne a évidemment des corollaires culturels : l'Alsace fut un pays de commerçants, d'artisans, de bourgeois indépendants qui soutinrent la Révolution et les Républiques. Des villes comme Mulhouse et Belfort furent particulièrement marquées par ce trait. La résistance de Belfort, qui ne fut pas annexé par les Prussiens, n'est pas étrangère à cette considération.

De même, les structures agraires alsaciennes - du moins avant l'avènement de l'agriculture productiviste - avec des parcelles laniérées par de multiples héritages, ne dépassant souvent pas un hectare, reflétaient fortement l'attachement à la petite propriété individuelle. Le parcellaire foncier tranchait ainsi puissamment avec celui de la rive droite du Rhin, caractérisé par un openfield où la discipline collective perdura longtemps.

Le village d’Andlau, dans le Bas-Rhin, en Alsace

Gastronomie

La cuisine alsacienne, fortement imprégnée des traditions culinaires germaniques, est riche en spécificités locales, marquées par une dominante d'utilisation du porc sous diverses formes. Parmi les plats traditionnels d'Alsace peuvent être cités le baeckeoffe, la tarte flambée, la choucroute, le schiffala ou les fleischschnackas. Le sud de l'Alsace, appelé le Sundgau, se caractérise par un plat traditionnel à base de poisson : la carpe frite. Notons enfin que l'un des mets les plus raffinés d'Alsace est le foie gras d'oie puisqu'elle en produit depuis le XVIIe siècle.

Des desserts traditionnels : kouglof, tarte au fromage blanc.

Les festivités de fin d'année, moment fort dans la culture alsacienne, sont l'occasion de la production d'une grande variété de biscuits et petits gâteaux, appelé brédalas, ainsi que de pain d'épice, offert aux enfants à partir de la Saint Nicolas, le 6 décembre.

Région viticole, l'Alsace produit principalement du vin blanc, grâce aux vignes du piémont vosgien. Le vignoble d'Alsace est ainsi à l'origine du Riesling, du Gewürztraminer, du Pinot gris (anciennement Tokay, puis Tokay Pinot gris), du Pinot blanc, du Sylvaner, du Muscat d'Alsace, du Klevener et du Crémant d'Alsace, mais également des vins rouges ou rosés tel le Pinot noir ou encore le Rouge d'Ottrot. L'Edelzwicker est un des rares vins d'assemblage alsacien.

L'Alsace est également la première région productrice de bière en France, grâce notamment aux brasseries implantées dans l'agglomération strasbourgeoise, dont Kronenbourg, Schützenberger (en cours de liquidation judiciaire) et Fischer, et à l'ouest de celle-ci (Météor, la seule grande brasserie indépendante d'Alsace, Karlsbräu), qui profitent de la culture du houblon dans le Kochersberg et dans le nord de la plaine d'Alsace. De nombreuses micro-brasseries sont aussi créées à la fin du XXe siècle et au début du XXIe en Alsace, comme celles d'Uberach et de Scharrachbergheim

Le schnaps est également une production traditionnelle de la région, en déclin cependant depuis la raréfaction des bouilleurs de cru et la baisse de la consommation d'alcools forts traditionnels. Il semble connaître un nouvel entrain avec l'apparition de distilleries artisanales reconnues, du nord au sud de l'Alsace.

Le Melfor est un autre particularisme gastronomique régional. Il s'agit d'un vinaigre d'alcool aromatisé au miel et aux plantes utilisé comme condiment pour assaisonner salades et crudités. Conçu par la société Higy, à Mulhouse, il n'a longtemps pas dépassé les frontières de l'Alsace-Moselle.

Enfin, l'Alsace est une importante région productrice de jus de fruits — Cidou, Rea — et d'eaux minérales ou de source — Carola, Wattwiller, Celtic.

Construction

L'habitat traditionnel de la plaine alsacienne est constitué de maisons construites avec des murs en colombage et torchis et des toitures en tuiles plates. Colombage et torchis se rencontrent, certes, dans d'autres maisons de France, mais leur abondance particulière en Alsace est due à plusieurs raisons :

1°) La proximité des Vosges rendait le bois bon marché et facile à trouver.
2°) Du fait du risque sismique le bois était plus adapté que la pierre car, plus souple, il résistait mieux.
3°) Dans les périodes de guerre et d'invasion les villages étaient souvent incendiés, ce qui entraînait l'effondrement des étages supérieurs. C'est pourquoi on avait pris l'habitude de bâtir en pierre les rez-de-chaussée sur lesquels on reconstruisait le haut en colombages une fois la tourmente passée. C'est ce qui explique que certaines communes se soient relevées si vite dès que la paix était revenue.

La Maison Kammerzell (XVe siècle) qui se situe à Strasbourg est l’un des plus importants édifices à colombage de la ville

Cependant les colombages apparents aggravaient les risques d'incendie, c'est pourquoi, à partir du XIXe siècle on a commencé à les recouvrir de crépi. Ce n'est qu'à une époque récente qu'on a commencé à les dégager ; plus récemment encore les Beaux-Arts ont exigé, pour accorder une subvention, que le crépi restant ne fût pas peint en blanc, comme on s'était mis à le faire, mais dans des couleurs variées, afin de revenir à l'usage plus ancien. Les habitants ont suivi, plus pour des raisons financières que par conviction. En tout cas on est aujourd'hui frappé par la différence entre les villages alsaciens, maintenant badigeonnés, et les villages badois qui leur font face et où le blanc règne toujours en maître.

Symbole

La cigogne, oiseau auquel certaines légendes contées aux enfants attribuaient l'apport des bébés dans les familles . Quasiment disparue il y a une trentaine d'années (1970), elle a fait l'objet d'une stratégie associative de repeuplement efficace. On en trouve désormais sur tous les toits des églises et autres édifices publics d'Alsace et même parfois sur des toits de maisons de particuliers.

Drapeau de l'Alsace

Le drapeau alsacien historique est constitué de deux bandes horizontales: une rouge (en haut) et une blanche (en bas). Il se répand au XIXème siècle et trouve son origine dans la forte récurrence des couleurs rouges (gueules) et blanches (argent) dans les blasons des familles nobles et des villes alsaciennes. Lors de la période 1871-1918, le drapeau s'affirme comme le symbole de l'Alsace, en particulier en réaction vis à vis des visées centralisatrices de la Prusse. Le 25 juin 1912, le parlement d'Alsace-Lorraine l'adopte comme emblème national. Aujourd'hui ce drapeau historique de l'Alsace est mis en concurrence avec le drapeau calqué sur le blason alsacien, création récente sans véritable fondement historique. Le drapeau de l'Alsace est appelé en dialecte alsacien "Rot un Wiss" (litteralement: rouge et blanc).

Le drapeau alsacien

Patrimoine

Voir aussi : Liste des musées d'Alsace

Le droit local

Dans certains domaines comme la chasse, les associations, les religions, etc., le droit appliqué en Alsace, ainsi qu'en Moselle, est un mélange de droit national et de droit local.

Après la période 1870-1918 pendant laquelle l'Alsace était allemande, certaines lois ont été maintenues en vigueur et sont appliquées parallèlement aux lois françaises. Les cours de religion sont par exemple toujours obligatoires à l'école, et il faut faire une demande de dérogation pour ne pas y assister. Les curés et pasteurs de ces départements sont aussi payés par l'État.

Administration

Article détaillé : Conseil régional d'Alsace

Alsacien(ne)s célèbres

Frédéric Auguste Bartholdi, sculpteur alsacien et auteur de la Statue de la Liberté située à l’entrée du port de New York
Statue de la liberté, à New York, célèbre œuvre de Frédéric Auguste Bartholdi
Fichier:Strasbourg janus.jpg
La Fontaine de Janus à Strasbourg, œuvre de Tomi Ungerer

Voir aussi : Catégorie:Personnalité alsacienne

Films

Voir aussi

Articles connexes

Modèle:Pays Alsace Modèle:FranceReg

Liens externes