Guy Bedos
Naissance |
Alger (Algérie) |
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Nationalité | Française |
Profession |
Humoriste Artiste de music-hall Acteur Scénariste |
Films notables |
Un éléphant ça trompe énormément Nous irons tous au paradis |
Site internet | www.guybedos.com |
Guy Bedos, né le à Alger, est un humoriste, artiste de music-hall, acteur et scénariste français, pied-noir d'ascendance espagnole. Au music-hall, il interprète divers sketches d'auteurs différents, dont lui-même, et développe une satire politique régulièrement mise à jour. Si cette satire atteint surtout les politiques de droite, ses « amis » de gauche pâtissent également de ses réflexions acerbes.
Biographie
Fils d'Alfred Bedos, visiteur médical, et de Hildeberte Verdier, fille du proviseur du lycée Bugeaud (désormais lycée Émir Abd el-Kader et où le jeune Guy a été élève)[1], ses parents se séparent, il est ballotté de maisons en hôtels, entre Kouba, où il est mis en pension à l'âge de sept ans chez Finouche[2], qui lui sert d'institutrice, Souk Ahras et Constantine[3]. Il est scolarisé à treize ans au lycée catholique de Bône[4] (actuelle Annaba). Selon son autobiographie Mémoires d’outre-mère, ses mauvais rapports avec sa mère et son beau-père (ouvrier devenu patron d'une scierie avec qui Hildeberte s'est remariée) lui rendent la vie difficile[5] : son beau-père bat sa mère, qui bat son fils en retour. Il raconte aussi que c'est son père raciste et antisémite et sa mère maréchaliste qui lui ont donné sa conscience politique humaniste[1]. Il raconte également présenter à cette époque des troubles obsessionnels compulsifs, par exemple il lui arrive de monter et descendre les escaliers avec un journal, à de nombreuses reprises dans la journée[6].
C'est son oncle Jacques Bedos qui a travaillé à Radio Alger avant d'entrer à l'ORTF à Paris, qui donne sa vocation d'artiste[7].
Arrivé à Paris en juin 1949 avec ses parents et ses deux demi-sœurs jumelles, à l'âge de 15 ans, il quitte la maison familiale de Rueil-Malmaison en février 1950 et vit de la vente de livres, pratiquant le porte à porte[5],[1]. À l'âge de 17 ans, il entre à l’école de la rue Blanche, apprend le théâtre classique, et signe sa première mise en scène à 17 ans et demi, Arlequin poli par l’amour, de Marivaux. Il joue au théâtre mais aussi dans les cabarets, comme La Fontaine des Quatre-Saisons où il est engagé par François Billetdoux) lorsque Jacques Prévert, qui lui trouve des talents d'écriture, l'incite à écrire des sketches[8]. Il interprète son premier sketch, signé par Jacques Chazot, la Galerie 55.
En 1954l il fait sa première apparition au cinéma dans Futures Vedettes de Marc Allégret, .
Appelé à la guerre d'Algérie, il fait la grève de la faim et se fait réformer pour maladie mentale[9].
Guy Bedos a été marié trois fois :
- Avec Karen Blanguernon, dont il a une fille : Leslie, née en 1957[9] ;
- Avec Sophie Daumier en 1965, dont il a une fille : Mélanie, née en 1977[10] et dont il reconnaît le fils : Philippe, né en 1954, décédé le 11 décembre 2010[11] ;
- Avec Joëlle Bercot, dont il a deux enfants : Nicolas, né en 1980, et Victoria, née en 1984.
Dans un entretien paru dans Libération le [12], il évoque ses proches disparus, et notamment Françoise Dorléac : « J’avais une fiancée, Françoise Dorléac. Depuis sa mort, je ne peux plus passer devant le Louvre sans la voir ». Parce que Françoise Dorléac est morte dans un accident de voiture alors que lui-même prenait des cours de conduite, il n'a jamais conduit depuis.
Carrière
En 1965, il débute au music-hall à Bobino en co-vedette avec Barbara[8], puis se lance dans une carrière d'humoriste en formant un duo avec Sophie Daumier qu'il épouse le 19 février 1965[13]. Après leur séparation en 1977, il se lance dans une carrière solo, tout en s'affirmant comme un acteur accompli au cinéma et dans des téléfilms.
Au cinéma, dans les années 80, il est connu pour son rôle récurrent de Simon, médecin étouffé par sa mère juive pied-noir très possessive, dans Un Éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis d'Yves Robert.
Depuis, il a réalisé et interprété de nombreux spectacles, dont un avec Michel Boujenah et Smaïn intitulé Coup de soleil à l'Olympia et un en duo avec Muriel Robin en 1992.
Il a aussi joué dans des pièces de théâtre comme La Résistible Ascension d'Arturo Ui de Bertolt Brecht.
Il a contribué régulièrement à l'hebdomadaire satirique Siné Hebdo créé par le dessinateur Siné, jusqu'à ce qu'il cesse d'être publié. Il avait pris la défense de Siné lorsque celui-ci avait été accusé d'antisémitisme par le directeur de Charlie-hebdo, Philippe Val[14].
Engagements politiques et publics
Quelquefois en désaccord avec les idées de ses compatriotes pieds noirs, il se sent « tout de même plus proche d'Albert Camus que d'Enrico Macias[15] ».
Guy Bedos se revendique homme de gauche sans soutenir un parti politique en particulier[16]. En 2012, il se déplace à Hénin-Beaumont pour appuyer la candidature de Jean-Luc Mélenchon[17].
Il est souvent désigné comme l'un des représentants de la gauche caviar[18] par des essayistes et des personnalités de droite dont notamment Éric Zemmour ou Jean Roucas[19].
Dès 2008, il apporte son soutien à Yvan Colonna[20],[21].
En octobre 2013, il injurie lors d'un spectacle l'ancienne ministre du Travail Nadine Morano ce qui déclenche de nombreux commentaires dans les médias[22],[23].
Il soutient également à plusieurs reprises les militants de l'association Droit au logement[24].
Il est membre de la Ligue des droits de l'homme.
Il est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité[25]. Il s'implique régulièrement aux côtés de l'association, et cosigne en 2012 un appel aux candidats à l'élection présidentielle leur demandant de s'engager à déposer un projet de loi pour légaliser l'euthanasie[26].
Filmographie
Cinéma
- 1955 : Futures Vedettes de Marc Allégret : Rudy
- 1956 : Courte Tête de Norbert Carbonnaux : Fred Campuche le jockey
- 1958: Sacrée Jeunesse d'André Berthomieu: "Mickey" le jeune qui reçoit la gifle
- 1958 : Les Tricheurs de Marcel Carné : un de la bande
- 1960 : La Millième Fenêtre de Robert Ménégoz
- 1961 : Ce soir ou jamais de Michel Deville : Jean-Pierre
- 1962 : Le Caporal épinglé de Jean Renoir : le bègue
- 1962 : L'Empire de la nuit de Pierre Grimblat : Gaspard
- 1963 : La Soupe aux poulets de Philippe Agostini
- 1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier : Gérard
- 1964 : Aimez-vous les femmes ? de Jean Léon : Jérome Fénouic
- 1965 : Les Copains d'Yves Robert : Martin
- 1966 : Sept hommes et une garce de Bernard Borderie : Latouche
- 1969 : Appelez-moi Mathilde de Pierre Mondy : Georges le fils de François
- 1970 : Le Pistonné de Claude Berri : Claude Langmann le pistonné
- 1971 : Pouce de Pierre Badel
- 1972 : L'Œuf de Jean Herman : Émile Magis
- 1975 : Le Jardin qui bascule, de Guy Gilles : Maurice Garcia
- 1976 : Un éléphant ça trompe énormément d'Yves Robert : Simon
- 1977 : Nous irons tous au paradis d'Yves Robert : Simon
- 1978 : Même les mômes ont du vague à l'âme de Jean-Louis Daniel
- 1984 : Réveillon chez Bob de Denys Granier-Deferre : Thierry Hubert
- 1986 : Sauve-toi, Lola de Michel Drach : Tsoukolsky
- 1987 : Il est génial papy ! de Michel Drach : Sébastien
- 1991 : Contre l'oubli de Patrice Chéreau
- 1991 : Le Bal des casse-pieds d'Yves Robert : Germain le pessimiste
- 1996 : Un homme est tombé dans la rue de Dominique Roulet
- 1997 : Sous les pieds des femmes de Rachida Krim
- 2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie : lui-même
- 2006 : La Jungle de Matthieu Delaporte
- 2007 : Survivre avec les loups de Véra Belmont : Jean
- 2010 : Mourir ? Plutôt crever ! de Stéphane Mercurio : lui-même
- 2011 : Moi, Michel G., milliardaire, maître du monde de Stéphane Kazandjian : Frank-David Boulanger
- 2012 : Et si on vivait tous ensemble ? de Stéphane Robelin : Jean
Certaines sources le créditent à tort dans Carambolages (1962), de Marcel Bluwal
Télévision
- 1963 : Les Raisins verts
- 1987 : Bonne chance, Monsieur Pic
- 1999-2001 : Chère Marianne (série TV de cinq épisodes)
- 2003 : C'est la vie, camarade !
- 2005 : Une famille pas comme les autres
- 2007 : Kaamelott - Livre V d'Alexandre Astier : Anton
- 2013 : L'habit ne fait pas le moine, court-métrage de Sandrine Veysset (La Collection Jeanne Moreau)
Documentaire
- Bedos, c'est moi! - Portrait (60 min) réalisé par François Goetghebeur - avec Jamel Debouze, Gad Elmaleh, Muriel Robin, Thierry Ardisson, Michel Drucker…
- Elle s'appelait Simone Signoret, un documentaire réalisé par Christian Lamet et Nicolas Maupied. Guy Bedos apparaît dans ce documentaire dont la première diffusion a lieu le 30 septembre 2010 sur France 5, à l'occasion de la commémoration du 25e anniversaire de la disparition de Simone Signoret dont il était l'ami proche.
Courts-métrages
- Quand le soleil dort (1954),
- La Revenante (1960),
Théâtre
- 1951 : Mon ami le cambrioleur d'André Haguet, mise en scène Jean-Paul Belmondo et Guy Bedos, tournée d'été
- 1954 : Les Pas perdus de Pierre Gascar, théâtre Fontaine
- 1955 : Jeux de princes de Jean Loynel, Petit Marigny
- 1956 : Le mari ne compte pas de Roger-Ferdinand, mise en scène Jacques Morel, théâtre Édouard VII
- 1956 : Le Miroir d'Armand Salacrou, mise en scène Henri Rollan, théâtre des Ambassadeurs
- 1957 : Les Pas perdus de Pierre Gascar, mise en scène Jacques Mauclair, théâtre Fontaine
- 1959 : Bon Week-End M.. Bennett de Paule de Beaumont d'après Arthur Watkyn, mise en scène Michel Vitold, théâtre de la Gaîté-Montparnasse
- 1962 : L'Idée d'Élodie de Michel André, mise en scène Jean Le Poulain, théâtre Michel
- 1968 : Service de nuit de Muriel Box et Sidney Box, mise en scène Jacques Mauclair, théâtre Gramont
- 1993 : La Résistible Ascension d'Arturo Ui de Bertolt Brecht, mise en scène Jérôme Savary, théâtre national de Chaillot
- 1997 : Dérapage d'après Arthur Miller, mise en scène Jérôme Savary, théâtre de Paris
- 2003 : Guy Bedos de Guy Bedos, Nicolas Bedos et Gérard Miller, mise en scène Jean-Michel Ribes, théâtre national de Nice
- 2004 : Sortie de scène de Nicolas Bedos, mise en scène Daniel Benoin, théâtre national de Nice
- 2006 : En piste ! de Guy Bedos, mise en scène Roger Louret, théâtre national de Nice
- 2007 : Hier, aujourd'hui, demain de Guy Bedos et Jean-Loup Dabadie, mise en scène Roger Louret, théâtre du Rond-Point
- 2009 : Le Voyage de Victor de Nicolas Bedos, mise en scène de l'auteur, théâtre de la Madeleine
- 2011 : Rideau ! de Guy Bedos, mise en scène Roger Louret, théâtre du Rond-Point
Livres
- J'ai fait un rêve, entretiens avec Gilles Vanderpooten, L'Aube, 2013
- Plans rapprochés, Stock, 2011 (ISBN 978-2-234-06476-8) [27]
- Le Jour et l'heure, Stock, 2008 (ISBN 978-2-234-06151-4)
- Sarko and Co, Le Cherche-Midi 2007 (ISBN 2-7491-1209-5)
- Mémoires d’outre-mère, Stock, 2005 (ISBN 978-2-234-05765-4) [28]
- Bête de scène, Hors Collection, 2005 (ISBN 2-7080-1013-1)
- Arrêtez le monde je veux descendre, Le Cherche-Midi, 2003 (ISBN 978-2-7491-0098-2)[29]
- Journal d'un mégalo, Seuil, 1999 (ISBN 2-02-025069-1)
- Pointes, piques et répliques, Le Cherche-Midi, 1998 (ISBN 978-2-86274-585-5)[30]
- Merci pour tout, Seuil, 1996
- Envie de jouer, Seuil, 1995
- Inconsolable et gai, Seuil, 1995
- Petites drôleries et autres méchancetés sans importance, Seuil, 1989
- Je craque, Calmann-Lévy, 1976
Distinctions
- Molière du one man show ou spectacle de sketches avec Guy Bedos au Zénith en 1990[31].
Notes et références
- Interview de Guy Bedos par Laurence Garcia, émission À voix nue sur France Culture, « Guy Bedos (1/5) » 28 avril 2014
- Son livre Mémoires d’outre-mère lui est dédié.
- Christine Deymard, Voyage autour de ma mère, Le Nouvel Observateur, décembre 1988, p. 168
- Émission Panique dans l'oreillette du 21 octobre 2009 sur France 2 consacrée à Guy Bedos et Mathilda May
- Guy Bedos, Matthias Gurtler, vsd.fr, 21 mars 2007
- Mémoires d’outre-mère, Stock, 2005, (ISBN 978-2-234-05765-4)
- http://www.lexpressiondz.com/culture/183899-de-jacques-bedos-a-guy-bedos-ou-le-hasard-du-18e-sila.html
- Gilles Renault, « Guy Bedos « Comme une histoire d’amour qui s’achève » GILLES RENAULT 19 DÉCEMBRE 2013 À 18:26 », sur Libération,
- Interview de Guy Bedos par Laurence Garcia, émission À voix nue sur France Culture, « Guy Bedos (2/5) », 29 avril 2014
- Jean Paul Billo, « Guy Bedos, rescapé de sa jeunesse », Les portraits des invités de France Bleu, sur radiofrance.fr, France Bleu (consulté le ).
- « Ainsi était Philippe Bedos, le fils de Sophie Daumier… », sur le site francedimanche.fr
- Guy Bedos, mort au vachard, sur le site liberation.fr
- Mariage Sophie Daumier / Guy Bedos, sur ina.fr
- Philippe Val, Tu es à Charlie Hebdo ce que Sarkozy est à la France., initialement sur Rue89
- « Guy Bedos à propos de son livre "Je craque" », Apostrophes - 12/03/1976
- Guy Bedos: « Copé me fait beaucoup de tort. C’est le plus grand humoriste du moment », entretien, varmatin.com, 11 octobre 2012
- Guy Bedos à Mélenchon : « Je veux bien être son impresario !», liberation.fr, 5 juin 2012
- Guy Bedos, 77 ans et toujours « mal aux autres », lecourrier.ch, 25 février 2012
- Roucas fustige « la gauche caviar qui pardonne à Cantat », lepoint.fr, 4 octobre 2013
- Guy Bedos apporte son soutien à Yvan Colonna, sur le site jeanmarcmorandini.com
- Guy Bedos : Yvan Colonna subit « un acharnement pénitentiaire », sur le site corsematin.com
- Le monde selon… Guy Bedos, Christian Gambotti, lenouveleconomiste.fr, 14 octobre 2013
- Bedos/Morano : les humoristes, ça ose tout…, Isabelle Marchandier, causeur.fr, 16 octobre 2013
- Guy Bedos s’invite sur le campement du DAL, leparisien.fr, 1er octobre 2013
- Liste des membres du Comité de parrainage, sur le site de l'ADMD
- Euthanasie : des personnalités s'engagent pour « une loi d'ultime liberté », Notre Temps/AFP, 22 février 2012
- Plan rapproché, sur le site Stock
- Mémoires d’outre-mère, sur le site Stock
- Arrêtez le monde je veux descendre, sur le site du cherche-midi
- Pointes, piques et répliques, sur le site du Cherche-Midi
- Les Molières : Lauréats 1990, Site officiel des Molières
Annexes
Liens externes
- Site officiel
- « Guy Bedos » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- « Guy Bedos » (fiche bio), sur Allociné