Guillaume Apollinaire

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Guillaume Apollinaire
Description de cette image, également commentée ci-après
Apollinaire en 1916.
Nom de naissance Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki
Alias
Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky
Naissance
Rome, Royaume d'Italie
Décès (à 38 ans)
Paris, France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Mouvement Précurseur du surréalisme, cubisme, orphisme, esprit nouveau
Genres
Signature de Guillaume Apollinaire

Guillaume Apollinaire (né Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, herb. Wąż. Apollinaire est en réalité — jusqu'à sa naturalisation en 1916 — le 5e prénom de Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky) est un poète et écrivain français, né sujet polonais de l'Empire russe. D'après sa fiche militaire, il est né le à Rome et mort pour la France le à Paris.

Il est considéré comme l'un des poètes français les plus importants du début du XXe siècle, auteur de poèmes tels que Zone, La Chanson du mal-aimé, Mai ou encore, ayant fait l'objet de plusieurs adaptations en chanson au cours du siècle, Le Pont Mirabeau. Son œuvre érotique (dont principalement un roman et de nombreux poèmes) est également passée à la postérité. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme (terme de son invention, quoiqu'il ne soit pas l'inventeur du genre lui-même, désignant des poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme à la gestation duquel il participa, et poète et théoricien de l'Esprit nouveau[Note 1], et sans doute un précurseur majeur du surréalisme dont il a forgé le nom.

Biographie

Sa mère, Angelika Kostrowicka (clan Wąż, ou Angelica de Wąż-Kostrowicky), est née à Nowogródek dans le grand-duché de Lituanie, appartenant à l'Empire russe (aujourd'hui Navahrudak en Biélorussie) dans une famille de la noblesse polonaise. Vivant à Rome de ses charmes et du jeu,[évasif] elle y a une grossesse non désirée. Il naît le [1] mais est déclaré à la mairie le 26 sous le nom italien d'emprunt Dulcigny, d'un père inconnu et d'une mère voulant rester anonyme, Angelika le reconnaissant quelques mois plus tard devant notaire sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandroi Apollinare de Kostrowitzky[2]. Selon l'hypothèse la plus probable, son père serait un officier italien, Francesco Flugi d'Aspermont[3]. En 1882, elle lui donne comme frère ou demi-frère (l'incertitude demeure) Alberto Eugenio Giovanni. La famille s'installe à Monaco en 1887 où sa mère est fichée par la police comme femme galante sous le nom d'Olga de Kostrowitzky, gagnant probablement sa vie comme entraîneuse dans le nouveau casino. Guillaume est placé en pension et effectue ses études chez les Maristes au collège Saint-Charles de Monaco de 1887 à 1895 puis est inscrit aux lycées de Cannes et de Nice où il se révèle un bon élève, pieux et docile mais échoue au baccalauréat[4]. En 1899, il passe l'été dans la petite bourgade wallonne de Stavelot, un séjour quitté à « la cloche de bois » : ne pouvant payer la note de l'hôtel, Wilhelm et son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni doivent quitter la ville en secret et à l'aube. L'épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi, de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée (« C'est la maclotte qui sautille ... »), dans Maria, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l'emprunt au dialecte wallon[5].

En 1900, il s'installe à Paris, centre des arts et de la littérature européenne à l'époque. Vivant dans la précarité, sa mère lui demande pour gagner sa vie de passer un diplôme de sténographie et il devient employé de banque comme son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni. L'avocat Esnard l'engage un mois comme nègre pour écrire le roman-feuilleton Que faire ? dans Le Matin, mais refuse de le payer. Pour se venger, il séduit la jeune maîtresse de l'avocat[6].

En juillet 1901, il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en septembre 1901 ses premiers poèmes dans la revue La Grande France sous son nom Wilhelm Kostrowiztky[7]. De mai 1901 à 1902, il est précepteur pour la vicomtesse Élinor de Milhau, d'origine allemande et veuve d'un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de ses enfants, Annie Playden, qui refuse ses avances[8]. C'est alors la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace (La Lorelei, Schinderhannes). De retour à Paris en , il garde le contact avec Annie et se rend auprès d'elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l'Amérique. Le poète célèbre la douleur de l'éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L'Émigrant de Landor Road, Rhénanes[2].

Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. Il prend à cette époque pour pseudonyme Apollinaire d'après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, qui rappelle Apollon, dieu de la poésie[9]. En 1907, il rencontre l'artiste peintre Marie Laurencin, avec qui il entretient une relation chaotique et orageuse. À cette même époque, il commence de vivre de sa plume. Il se lie d'amitié avec Pablo Picasso, Jean Metzinger, Paul Gordeaux, André Derain, Edmond-Marie Poullain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, se fait un nom de poète et de journaliste[Note 2], de conférencier et de critique d'art à L'Intransigeant[10]. En septembre 1911, accusé de complicité de vol de La Joconde parce qu'une de ses relations avait dérobé des statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marque[Note 3]. En 1913, il publie Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898[2].

Il tente de s'engager dans l'armée française en août 1914[Note 4], mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n'a pas la nationalité française. Sa seconde demande en est acceptée, ce qui lance sa procédure de naturalisation[11]. Peu avant de s'engager, il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, rencontrée à la Villa Baratier, dans les environs de Nice en et la surnomme Lou. La comtesse est divorcée et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s'éprend d'elle et la courtise d'abord en vain. Puis quand sa demande d'engagement est enfin acceptée et qu'il est envoyé à Nîmes, elle finit par accepter ses avances et part le rejoindre pendant une semaine, mais elle ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu'elle surnommait Toutou. Rapidement, Guillaume doit partir au front. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu'Apollinaire envoyait au début au rythme d'une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou[12].

Apollinaire et André Rouveyre à Paris en 1914.

Sa déclaration d'amour, dans une lettre datée du , commençait en ces termes : « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d'hier soir, j'éprouve maintenant moins de gêne à vous l'écrire. Je l'avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m'avaient tant troublé que je m'en étais allé aussi tôt que possible afin d'éviter le vertige qu'ils me donnaient. »

Mais la jeune femme ne l'aimera jamais, du moins comme il l'aurait voulu ; ils rompent en mars 1915 en se promettant de rester amis. Le , il fait la connaissance de Madeleine Pagès dans un train. Il part avec le 38e régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne le . Malgré les vicissitudes de l'existence en temps de guerre, il écrit dès qu'il le peut pour tenir et rester poète (Case d'Armons, et une abondante correspondance avec Lou, Madeleine et ses nombreux amis). Il se fiance à Madeleine en . Transféré à sa demande en au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant dans le but de devenir officier, il est naturalisé français le sous le nom de Guillaume Apollinaire.

Le sous-lieutenant Apollinaire est blessé à la tempe par un éclat d'obus le , alors qu'il lit le Mercure de France dans sa tranchée[13]. Évacué à Paris, il est trépané le . À la fin de cette même année, ses amis organisent en son honneur un mémorable banquet dans l'Ancien Palais d'Orléans. En mars 1917, il crée le terme de sur-réalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée[14]. Après une longue convalescence, il se remet progressivement au travail, fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue) en et publie Calligrammes en 1918. Il épouse Jacqueline[Note 5] (la « jolie rousse » du poème), à qui l'on doit de nombreuses publications posthumes.

Apollinaire son épouse Jacqueline, sur la terrasse de leur appartement, au n°202 du boulevard Saint-Germain, en mai ou juin 1918.
Tombe de Guillaume Apollinaire au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt chez lui au n°202 du boulevard Saint-Germain le de la grippe espagnole, « grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire » ainsi que l'écrit Paul Léautaud dans son journal du 11 novembre 1918. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise. Au passage de son cercueil, les Parisiens qui célèbrent la fin de la guerre crient « À mort Guillaume ! », faisant référence non au poète mais à l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui a abdiqué le , jour de la mort d'Apollinaire[2].

La tombe de Guillaume Apollinaire au cimetière du Père-Lachaise, division 86, présente un monument-menhir conçu par Picasso et financé par la vente aux enchères de deux œuvres de Matisse et Picasso le [15]. La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de « Colline »[Note 6], qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit « mon cœur pareil à une flamme renversée ».

Regards sur l'œuvre

Apollinaire et Marie Laurencin. La Muse inspirant le poète d'Henri Rousseau, (1909)[Note 7]. Kunstmuseum (Bâle)

Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, admiré de son vivant par les jeunes poètes qui formèrent plus tard le noyau du groupe surréaliste (Breton, Aragon, Soupault - Apollinaire est l'inventeur du terme « surréalisme »), il révéla très tôt une originalité qui l'affranchit de toute influence d'école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle. Son art n’est fondé sur aucune théorie, mais sur un principe simple : l’acte de créer doit venir de l’imagination, de l’intuition, car il doit se rapprocher le plus de la vie, de la nature. Cette dernière est pour lui « une source pure à laquelle on peut boire sans crainte de s’empoisonner » (Œuvres en prose complètes, Gallimard, 1977, p. 49). Mais l’artiste ne doit pas l’imiter, il doit la faire apparaître selon son propre point de vue, de cette façon, Apollon, Ades et Zeus se battirent, mais ce fut Athéna qui gagna parle d’un nouveau lyrisme. L’art doit alors s’affranchir de la réflexion pour pouvoir être poétique. « Je suis partisan acharné d’exclure l’intervention de l’intelligence, c’est-à-dire de la philosophie et de la logique dans les manifestations de l’art. L’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression : l’une et l’autre sont en relation directe avec la vie qu’elles s’efforcent de magnifier esthétiquement » dit Apollinaire (entretien avec Perez-Jorba dans La Publicidad). L’œuvre artistique est fausse en ceci qu'elle n'imite pas la nature, mais elle est douée d'une réalité propre, qui fait sa vérité.

Apollinaire se caractérise par un jeu subtil entre modernité et tradition. Il ne s’agit pas pour lui de se tourner vers le passé ou vers le futur, mais de suivre le mouvement du temps. « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père, on l’abandonne en compagnie des autres morts. Et l’on se souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et si on devient père, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre. Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts » (Méditations esthétiques, Partie I : Sur la peinture).

C’est ainsi que le calligramme[Note 8] substitue la linéarité à la simultanéité et constitue une création poétique visuelle qui unit la singularité du geste d'écriture à la reproductibilité de la page imprimée. Apollinaire prône un renouvellement formel constant (vers libre, monostiche, création lexicale, syncrétisme mythologique). Enfin, la poésie et l’art en général sont un moyen pour l’artiste de communiquer son expérience aux autres. C’est ainsi qu’en cherchant à exprimer ce qui lui est particulier, il réussit à accéder à l’universel. Enfin, Apollinaire rêve de former un mouvement poétique global, sans écoles, celui du début de XXe siècle, période de renouveau pour les arts et l'écriture, avec l'émergence du cubisme dans les années 1900, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916. Il donnera par ailleurs à la peinture de Robert Delaunay et Sonia Delaunay le terme d'orphisme, toujours référence dans l'histoire de l'art. Apollinaire entretient des liens d'amitié avec nombre d'artistes et les soutient dans leur parcours artistique (voir la conférence « La phalange nouvelle »), tels les peintres Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse et Henri Rousseau.

Son poème Zone a influencé le poète italien contemporain Carlo Bordini et le courant dit de "Poésie narrative".

Derrière l’œuvre du poète, on oublie souvent l’œuvre de conteur, en prose, avec des récits tels que Le Poète assassiné ou La Femme assise, qui montrent son éclectisme et sa volonté de donner un genre nouveau à la prose, en opposition au réalisme et au naturalisme en vogue à son époque. À sa mort, on a retrouvé de nombreuses esquisses de romans ou de contes, qu'il n'a jamais eu le temps de traiter jusqu'au bout.

Œuvres

Le Pont Mirabeau lu par Apollinaire (1913).
Calligramme

Poésie

  • Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, illustré de gravures par Raoul Dufy, Deplanche, 1911. Cet ouvrage a également été illustré de lithographies en couleurs par Jean Picart Le Doux[16].
  • Alcools, recueil de poèmes composés entre 1898 et 1913, Mercure de France, 1913.
  • Vitam impendere amori, illustré par André Rouveyre, Mercure de France, 1917.
  • Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, Mercure de France, 1918.
  • Aquarelliste
  • Il y a..., recueil posthume, Albert Messein, 1925.
  • Ombre de mon amour, poèmes adressés à Louise de Coligny-Châtillon, Cailler, 1947.
  • Poèmes secrets à Madeleine, édition pirate, 1949.
  • Le Guetteur mélancolique, poèmes inédits, Gallimard, 1952.
  • Poèmes à Lou, Cailler, recueils de poèmes pour Louise de Coligny-Châtillon, 1955[12].
  • Soldes, poèmes inédits, Fata Morgana, 1985
  • Et moi aussi je suis peintre, album d'idéogrammes lyriques coloriés, resté à l'état d'épreuve. Les idéogrammes seront insérés dans le recueil Calligrammes, Le temps qu'il fait, 2006.

Romans et contes

  • Mirely ou le Petit Trou pas cher, roman érotique écrit sous pseudonyme pour un libraire de la rue Saint-Roch à Paris, 1900 (ouvrage perdu).
  • Que faire ?, roman-feuilleton paru dans le journal Le Matin, signé Esnard, auquel G.A. sert de nègre.
  • Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar[Note 9], publié sous couverture muette, 1907.
  • L'Enchanteur pourrissant, illustré de gravures d'André Derain, Kahnweiler, 1909.
  • L'Hérésiarque et Cie, contes, Stock, 1910.
  • Les Exploits d'un jeune Don Juan, roman érotique, publié sous couverture muette, 1911. Le roman a été adapté au cinéma en 1987 par Gianfranco Mingozzi sous le même titre.
  • La Rome des Borgia, qui est en fait de la main de Dalize, Bibliothèque des Curieux, 1914.
  • La Fin de Babylone - L'Histoire romanesque 1/3, Bibliothèque des Curieux, 1914.
  • Les Trois Don Juan - L'Histoire romanesque 2/3, Bibliothèque de Curieux, 1915.
  • Le Poète assassiné, contes, L'Édition, Bibliothèque de Curieux, 1916.
  • La Femme assise, inachevé, édition posthume, Gallimard, 1920. Version digitale chez Gallica[17]
  • Les Épingles, contes, 1928.

Ouvrages critiques et chroniques

  • La Phalange nouvelle, conférence, 1909.
  • L'Œuvre du Marquis de Sade, pages choisies, introduction, essai bibliographique et notes, Paris, Bibliothèque des Curieux, 1909, première anthologie publiée en France sur le marquis de Sade.
  • Les Poèmes de l'année, conférence, 1909.
  • Les Poètes d'aujourd'hui, conférence, 1909.
  • Le Théâtre italien, encyclopédie littéraire illustrée, 1910
  • Pages d'histoire, chronique des grands siècles de France, chronique historique, 1912
  • La Peinture moderne, 1913.
  • Méditations esthétiques. Les Peintres cubistes, Eugène Figuière & Cie, Éditeurs, 1913.
  • L'Antitradition futuriste, manifeste synthèse, 1913.
  • L'Enfer de la Bibliothèque nationale avec Fernand Fleuret et Louis Perceau, Mercure de France, Paris, 1913 (2e édit. en 1919).
  • Le Flâneur des deux rives, chroniques, Éditions de la Sirène, 1918.
  • L'Œuvre poétique de Charles Baudelaire, introduction et notes à l'édition des Maîtres de l'amour, Collection des Classiques Galants, Paris, 1924.
  • Anecdotiques, notes de 1911 à 1918, édité post mortem chez Stock en 1926
  • Les Diables amoureux, recueil des travaux pour les Maîtres de l'Amour et le Coffret du bibliophile, Gallimard, 1964.

Références :

  • Œuvres en prose complètes. Tomes II et III, Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 1991 et 1993.
  • Petites merveilles du quotidien, textes retrouvés, Fata Morgana, 1979.
  • Petites flâneries d'art, textes retrouvés, Fata Morgana, 1980.

Théâtre et cinéma

Correspondance

  • Lettres à sa marraine 1915–1918, 1948.
  • Tendre comme le souvenir, lettres à Madeleine Pagès, 1952.
  • Lettres à Lou, édition de Michel Décaudin, Gallimard, 1969.
  • Lettres à Madeleine. Tendre comme le souvenir, édition revue et augmentée par Laurence Campa, Gallimard, 2005.
  • Correspondance avec les artistes, Gallimard, 2009.

Journal

  • Journal intime (1898-1918), édition de Michel Décaudin, fac-similé d'un cahier inédit d'Apollinaire, 1991.

Postérité

En 1941, un prix Guillaume-Apollinaire fut créé par Henri de Lescoët et était à l’origine destiné à permettre à des poètes de pouvoir partir en vacances. En 1951, la partie occidentale de la rue de l’Abbaye dans le 6e arrondissement de Paris est rebaptisée en hommage rue Guillaume-Apollinaire.

Un timbre postal, d'une valeur de 0.5+0.15 franc a été émis le à l’effigie de Guillaume Apollinaire. L'oblitération « Premier jour » eut lieu à Paris le 20 mai[19].

En 1999, Rahmi Akdas publie une traduction en turc des Onze mille verges, sous le titre On Bir Bin Kirbaç. Il a été condamné à une forte amende « pour publication obscène ou immorale, de nature à exciter et à exploiter le désir sexuel de la population » et l'ouvrage a été saisi et détruit[20].

Son nom est cité sur les plaques commémoratives du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la Première Guerre mondiale.

La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède la bibliothèque personnelle de Guillaume Apollinaire, acquise par la ville en 1990, qui regroupe environ 5 000 ouvrages d'une très grande variété. Le don de Pierre-Marcel Adéma, premier biographe véritable d'Apollinaire ainsi que celui de Michel Décaudin, spécialiste de l'écrivain, qui offrit sa bibliothèque de travail, ont permis d'agrandir le fonds Guillaume Apollinaire.

Ce n'est que le que l’œuvre de Guillaume Apollinaire est entrée dans le domaine public, soit après 94 ans et 272 jours[21],[Note 10].

Adaptations de ses œuvres

Au cinéma

En albums illustrés

Bibliographie

Essais

Bande dessinée

Notes et références

Notes

  1. La revue L'Esprit nouveau lui consacra son numéro 26
  2. Il collabore notamment à la revue avant-gardiste SIC, créée par Pierre Albert-Birot et à laquelle participèrent, entre autres, Louis Aragon, Tristan Tzara et Philippe Soupault
  3. « Le poète en prison » : l’épisode est rappelé par Pascal Pia dans son livre consacré au poète : il avait pris à son service comme factotum le nommé Géry Piéret, ancien collègue belge rencontré dans une rédaction et dont l’esprit fantasque et mythomane l’amusait. Ce cleptomane de musée, mais non trafiquant, dérobait de temps à autre des statuettes au Louvre. Ces disparitions ne furent pas d’abord rendues publiques. Le poète ne fut accusé de complicité (il n'avait pas dénoncé son ami qui s'était enfui) que lorsque ces larcins revinrent à la surface lors du vol de La Joconde auquel ils n'étaient d'ailleurs pas liés : Piéret avait profité de la brûlante actualité pour vanter ses aventures du Louvre auprès de Paris-Journal, qui avait payé ses révélations et promis la discrétion. Mais les bavardages autour de l'affaire du tableau eurent le dernier mot
  4. Beaucoup d'étrangers (notamment ceux issus des nations de la Triplice), par peur d'être internés, expulsés ou lynchés, ont pu bénéficier de la loi du 5 août 1914 et plus particulièrement son article 3 relatif à la naturalisation accordée aux engagés volontaires.
  5. Née au Tholy, le , Amélia Emma Louise Kolb, qui se fait prénommer Jacqueline, a épousé Guillaume Apollinaire à Paris VIIe le .
  6. […]

    Je me suis enfin détaché
    De toutes choses naturelles
    Je peux enfin mourir mais non pécher
    Et ce qu’on n’a jamais touché
    Je l’ai touché je l’ai palpé

    Et j’ai scruté tout ce que nul
    Ne peut en rien imaginer
    Et j’ai soupesé maintes fois
    Même la vie impondérable
    Je peux mourir en souriant

    Habituez-vous comme moi
    À ces prodiges que j’annonce
    À la bonté qui va régner
    À la souffrance que j’endure
    Et vous connaîtrez l’avenir

  7. Seconde version du tableau, dite « aux œillets de poète ». Dans une lettre du 4 décembre 1908, Rousseau demande à Apollinaire de lui apporter ce type de fleurs en venant poser « avec ta charmante petite bonne femme ». Dans Comoedia du 25 avril 1909, Apollinaire note toutefois que « grâce à la science incertaine des botanistes de la rue Vercingétorix [Rousseau], se trompant de fleurs, peignit des giroflées ».
  8. Si Apollinaire est bien l'inventeur du mot « calligramme », il n'en est pas pour autant l'inventeur du genre. Edmond Haraucourt, auteur de La Légende des sexes, poèmes hystériques et profanes, paru en 1882, y a publié son célèbre Sonnet pointu en forme de calligramme.
  9. Selon Jean-Pierre Dutel, cet ouvrage est issu en partie d'un plagiat et/ou d'un réemploi d'au moins deux ouvrages érotiques allemands écrits au milieu du XIXe s (Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en France, vol. II, Paris, 2005).
  10. 50 ans (durée classique) + 30 ans (mort pour la France) + 6 ans et 152 jours (Première Guerre mondiale) + 8 ans et 120 jours (Seconde Guerre mondiale)

Références

  1. Jean-Louis Cornille, Apollinaire et Cie, Presses Univ. Septentrion, (lire en ligne), p. 92
  2. a b c et d Laurence Campa, Guillaume Apollinaire, Gallimard, , 832 p. (ISBN 978-2070775040)
  3. Anne Clancier, Guillaume Apollinaire. Les Incertitudes de l'identité, l'Harmattan, 2006, p. 129
  4. Jean-Jacques Varagnat, « Apollinaire en Principauté », Annales Monégasques. Revue d'histoire de Monaco, no 4,‎ , p. 145-185
  5. Anne Clancier, op. cité, p. 106
  6. René Larose, Guillaume Apollinaire : l'enchanteur, Ed. Autres Temps, , p. 28
  7. Michel Décaudin, Apollinaire en son temps, Presses Sorbonne Nouvelle, , p. 18
  8. Le Robert des grands écrivains de langue française, sous la direction de Philippe Hamon et Denis Roger-Vasselin, Les Dictionnaires Le Robert, Paris, 2000, p. 16
  9. Anne Clancier, op. cité, p. 124
  10. Michel Corvin, Le Théâtre de recherche entre les deux guerres : le laboratoire Art et Action, L'Âge d'Homme, , p. 50
  11. "Apollinaire demande sa naturalisation", p. 12, Historia, février 2008.
  12. a et b Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, Genève, P. Cailler, , 1re éd. (OCLC 3A10191485)
  13. Roland Dorgelès, Bouquet de bohème, Albin Michel, 1989, p. 344
  14. J.-P. Clébert, Dictionnaire du surréalisme, p. 17, A.T.P. & Le Seuil, Chamalières, 1996.
  15. « Matisse - Picasso »
  16. « Les Bibliophiles de France », 1962.
  17. La femme assise
  18. Publié dans l’Anthologie du cinéma invisible de Christian Janicot, éd. Jean-Michel Place/Arte, Paris 1995.
  19. « Le timbre »
  20. (fr) « Censure d'Apollinaire : Ankara condamné », sur Le Figaro (consulté le )
  21. Marion Cocquet, « Pourquoi Apollinaire a mis 95 ans pour entrer dans le domaine public », sur lepoint.fr, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe