Canchy (Calvados)

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Canchy
Canchy (Calvados)
L'église Notre-Dame.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Calvados
Arrondissement Bayeux
Intercommunalité Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom
Maire
Mandat
Michel Fauvel
2020-2026
Code postal 14230
Code commune 14132
Démographie
Gentilé Canchéen
Population
municipale
203 hab. (2021 en stagnation par rapport à 2015)
Densité 35 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 19′ 49″ nord, 0° 58′ 59″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 39 m
Superficie 5,72 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Trévières
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
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Canchy

Canchy est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 203 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Canchy est une commune du Calvados située dans le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Le village se trouve à 9 kilomètres d'Isigny-sur-Mer et 21 kilomètres de Bayeux, dans le Bessin.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 844 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 20 km à vol d'oiseau[4], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 924,3 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Canchy est une commune rurale[Note 2],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (80,2 %), terres arables (19,5 %), zones urbanisées (0,3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Caenchy en 1317, Caencheyum au XIVe siècle[14],[15].

Canchy conservera le nom de Caenchy jusqu'au milieu du XIXe siècle, ainsi qu'en atteste la carte de Cassini[16] ou carte de l'Académie, dont les relevés concernant la Normandie seront effectués en 1756 et la publication date de 1758. Une notice datée du 10 janvier 1878 et signée de M. Marie, l'instituteur, raconte l'histoire du village qui s'appelle encore Caenchy.

Il est fait mention à partir du XIIIe siècle d'un village proche d'Isigny appelé Caencheyum. Sans doute ce nom provient-il de Catuniciacum, du nom d'homme gallo-romain Catunicus[17], ou Canicus ou Canius suivi du suffixe -acum[18].

C’est fort abusivement que l’on a cru que le suffixe -(i)ac, tiré du celte -(i)aco, latinisé -(i)acum n’avait servi qu’à construire des toponymes basés sur un anthroponyme. Ainsi *Cantiaco au sens de « lieu de la frontière » a donné Canchy en zone normando-picarde, Chanc(e)y en zone d’oïl standard[19].

Le toponyme Canchy, qu'on retrouve dans le nom de la commune Canchy dans la Somme, est la forme normanno-picarde du type francien Chancy.

Le gentilé est Canchéen.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une petite agglomération gallo-romaine, dites de bord de voie, y a été repérée[20].

L'hypothèse de Dedion[modifier | modifier le code]

En 1298, Jeanne du Bacon du Mollay, veuve du primat de Normandie, donna aux habitants des paroisses de Mandeville, Trévières, Aignerville, Écrammeville, Dedion, Longueville, La Cambe, Bricqueville, Colombières, Vouilly et Monfréville ce qu'elle possédait de bois et de marais dans ces localités et ce qu'elle possédait « en dessous de chacune d'elles ». Cette donation était faite en récompense aux habitants de ces villages qui s'étaient cotisés pour la délivrer de sa captivité moyennant la somme de 191 000 livres.

Le nom de Dedion, placé ainsi entre Écrammeville, Longueville et La Cambe, occupe dans la citation la place que devrait occuper Canchy. La tradition mise en cause citerait aussi le nom de Dedion.

Il fut émis l'hypothèse à la fin du XIXe siècle qu'un seigneur venant plus tard habiter cette commune lui aurait donné son nom.

La rue de Beaumont[modifier | modifier le code]

Le seigneur de Beaumont, marquis de Faudoas, habitait la commune d'Englesqueville. Au milieu du XVIIIe siècle, il possédait à Canchy « 800 vergers de terres », ce qui lui donnait la qualité de propriétaire « très foncier » à Canchy. Ce statut lui permettait de faire boire ses chevaux à la rivière du petit marais. Pour s'y rendre, il passait à chaque fois devant le château de Canchy.

Une querelle s'étant élevée entre le comte de Broglie, propriétaire du château de Canchy, et le marquis de Faudoas, ce dernier se vit dans l'obligation de changer son itinéraire pour se rendre au marais. Le comte de Broglie lui fit ouvrir une nouvelle route que l'on appela rue de Beaumont. Cette route fut par la suite rebaptisée rue Pavée.

L'école[modifier | modifier le code]

L'école actuelle a été construite en 1838, au bout de la rue de Beaumont (puis rue Pavée), sur une ancienne place publique appelée jadis « les Duesnotes ». C'était sur cette même place qu'avait été planté à la Révolution l'arbre de la liberté.

Mais l'histoire de l'enseignement primaire à Canchy remonte à 1780. À cette époque, d'après les archives de la mairie, Jean Le Fèvre tenait les petites écoles.

En 1793, François Siméon est nommé, par le conseil de la commune, secrétaire, greffier maître d’école et Gustos. Une somme de cent francs lui était allouée pour cette fonction qui se résumait, selon une délibération de l'époque, à :

  1. Tenir les petites écoles, garçons et filles, et y être bien assidu ;
  2. Se servir des livres élémentaires adaptés et publiés à cet effet ;
  3. Afficher les Lois, tenir la plume dans les assemblées ;
  4. Faire le service de Gustos sous tous les genres ;
  5. Être le subordonné du Curé de la municipalité.

Mais cette somme de 100 francs n'était pas suffisante pour subvenir aux besoins de l'instituteur, si bien qu'en 1830, le conseil municipal fit à l'instituteur un traitement de 600 francs.

En 1878, monsieur Marie, l'instituteur du village, signe une note historique sur l'enseignement à Canchy dans laquelle il ébauche une analyse en ces termes:

On jugera les progrès de l'Enseignement par l'inspection des registres de l'état civil.
Pendant cinq années, de 1686 à 1690, il y a 26 mariages, et seulement 7 époux et 4 épouses ont signé leur acte.
Sur les 69 baptêmes inscrits pendant ces cinq mêmes années, on ne voit la signature que de 36 parrains et de 11 marraines.
Un siècle plus tard, de 1786 à 1790, sur 15 actes de mariage, 14 époux et 12 épouses ont signé.
Sur les 35 actes de baptême de la même époque, 32 parrains et 24 marraines ont apposé aussi leur signature. Il y a progrès ; cependant, les femmes restent en retard.
Mais revenant aux actes de nos jours, il est rare que le Conscrit, l’Époux et l’Épouse ne sachent signer.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1929 mars 1983 René Souëf    
1983 mars 1984 Roger Souëf    
1984 mars 2008 Georges Hébert    
mars 2008[21] En cours Michel Fauvel[22] SE Agriculteur, président de la communauté de communes Isigny Grandcamp Intercom depuis 2014
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].

En 2021, la commune comptait 203 habitants[Note 3], en stagnation par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
375372427427515517506423417
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
411411422378388350386317327
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
334313315263276277302270271
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
253243196172175185206212208
2018 2021 - - - - - - -
206203-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[27].

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le château.
  • Château de Canchy des XVIe – XVIIe siècles, classé au titre des monuments historiques depuis le [28]. Le château de Canchy appartient à la même famille depuis 1650, la famille du Moustier de Canchy. Cette propriété ne se visite pas.
  • Église Notre-Dame, du XIIIe siècle.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Canchy et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du Calvados : comprenant les noms de lieu anciens et moderne, Impr. nationale (Paris, (lire en ligne), p. 57.
  15. Ernest Nègre - Toponymie générale de la France - Page 544 - (ISBN 2600028838).
  16. « Carte de Cassini » sur Géoportail.
  17. Boulogne et Thérouanne au temps de César: approche toponymique de la cité des morins Par Hubert Le Bourdellès sur Google Books
  18. Toponymie générale de la France, Volume 1 Par Ernest Nègre sur Google Books
  19. Jacques Lacroix, « Nommer les frontières chez les Celtes », L'Archéologue, no 152,‎ 2019-2020.
  20. « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 30.
  21. « Intercom Isigny-Grandcamp. Michel Fauvel est le nouveau président », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. Réélection 2020 : « Municipales à Canchy. Michel Fauvel réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
  28. « Château », notice no PA00111213, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Liens externes[modifier | modifier le code]

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