Ravenoville

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Ravenoville
Ravenoville
Les cabines au bord de la plage.
Blason de Ravenoville
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté de communes de la Baie du Cotentin
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Pierre Aubril
2019-2020
Code postal 50480
Code commune 50427
Démographie
Gentilé Ravenovillais
Population 254 hab. (2019)
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 27′ 24″ nord, 1° 16′ 14″ ouest
Altitude Min. 1 m
Max. 32 m
Superficie 11,65 km2
Élections
Départementales Carentan
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Sainte-Mère-Église
Localisation
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Ravenoville
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Ravenoville
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Ravenoville

Ravenoville est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 254 habitants[Note 1], devenue une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Sainte-Mère-Église depuis le .

Géographie[modifier | modifier le code]

Ravenoville est divisé en deux bourgs : Ravenoville-Bourg et Ravenoville-Plage. Une route sinueuse d'environ deux kilomètres parmi le bocage normand les relie.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Ravenovilla en 1164, Ravenouvilla vers 1280[1], Ravenotivilla sans date.

Le premier élément, raven, dérive peut-être du vieux norrois hrafn, « corbeau » (ravn en danois, raven en anglais).

Le gentilé est Ravenovillais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[2].

En 1458, comme déclaré par l'abbé de Fécamp, la paroisse, sis en la vicomté de Valognes, au bailliage du Cotentin était la possession de l'abbaye : « Item au baillage de Caen, (nous avons), la baronnie, terre et seigneurie d'Argences, lasquelle Baronnie s'estend au bailliage du Costentin, en la viconté de Valognes, aux paroisses de Quettehou, de Saint Vaast, de Ravenoville, de Beuzeville, de Digoville, de Montaigu et d'Illec Environ… »[3].

En 1621, Hervé Blondel, sieur de Ravenoville, était en possession du château de Banville (Catz)[4].

Jacques Asselin (XVIIe siècle) et son fils, Jean-Baptiste (XVIIIe siècle), furent tous les deux seigneurs de Ravenoville et du Loreur, et, servirent dans la compagnie des gendarmes de la garde du Roi et furent faits chevaliers de Saint-Louis[5]. En 1789, le village avait pour seigneur Chrétien François de Lamoignon[6].

Ravenoville, proche de la plage d'Utah Beach, a vécu dans la nuit du au et toute la journée du , le débarquement des Alliés.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Maires de Ravenoville[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1968 1989 Jean Ribet    
1989 1995 Bernard Aubril DVD  
Juin 1995 décembre 2018 Pierre Aubril[7] SE Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.
Liste des maires Délégués
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2019 En cours Pierre Aubril SE Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Tendances politiques[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours
Élections législatives, résultats des deuxièmes tours
Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores
Élections régionales
Élections cantonales
Élections référendaires

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25],[Note 2].

En 2019, la commune comptait 254 habitants, en diminution de −1,55 % par rapport à 2014 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
501440549579601614650673665
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
600641670639600565548518525
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
510463451408432403433417443
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
428405392330251252245265254
2019 - - - - - - - -
254--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Vie locale[modifier | modifier le code]

Ravenoville dépend de Sainte-Mère-Église, que ce soit au niveau de l'éducation (pour ses écoles), de la santé (pharmacie, médecin, vétérinaire) ou du commerce.

Économie et tourisme[modifier | modifier le code]

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[28].

Depuis , Ravenoville forme avec Sainte-Mère-Église et Sainte-Marie-du-Mont un groupement de « communes touristiques »[29].

Ravenoville accueille les touristes dans l'un de ses deux campings, dans ses gîtes ou pour les camping-cars sur un parking près de la mer.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • La Vierge Noire, statue noire le long du front de mer. Une célébration religieuse a lieu autour.
  • Château de Ravenoville du XVIIe siècle près de l'église. Inhabité depuis le XXe siècle, en partie détruit en 1944, il fut rasé en 1955. Il en subsiste les communs, style début XVIIe siècle, avec au centre un pavillon surélevé, voisinant avec un colombier, de forme octogonale, inscrits à l'IGPC[30]. Le mariage de la blancheur de la pierre calcaire et des parements en brique rouge sont du plus bel effet. Le château avait une façade classique, avec un avant-corps central et à chacune de ses extrémités un pavillon. Ses combles, sous un toit à la Mansart s'éclairaient par des lucarnes[31].
Le château a servi aux réfugiés belges de la guerre 14-18, puis aux Allemands pendant l'occupation.
  • Église gothique Saint-Gilles ou Notre-Dame de l'Assomption, avec son cimetière des XIIe, XVe – XVIIIe siècles. L'église est cruciforme, les murs sont garnis de modillons des XIe et XIIe siècles. Elle est sous le vocable de Notre-Dame de l'abbaye de Blanchelande qui en a le patronage depuis sa donation par l'évêque de Coutances, Richard de Bohon. À l'entrée du chœur préside l'arche de la gloire. Un poêle monumental est notamment à voir. À l'intérieur une plaque de schiste (1578) scellée dans le mur du chœur porte une épitaphe gravée avec dans les angles des armoiries, d'alliances de la famille Scelles : de gueules à trois boucles d'or, représentées en mi-parti[32] : Madeleine Vauquelin : d'azur au sautoir engrelé d'argent cantonné de quatre croissants d'or, épouse de Jean Scelles (mort en 1556) ; Catherine Le Sauvage : d'azur au tronc de chêne d'argent à trois chicots, 2 à droite et 1 à gauche, accompagné en chef de deux glands, le fruit d'argent et l'écorce d'or, et en pointe de deux feuilles d'argent, épouse de Foulques Scelles (1554-1578), fils de Jean ; une du Saussay : d'hermine au sautoir de gueules, épouse de Robert Scelles, mort en 1576, fils de Jean[33]. L'édifice abrite également un retable des douze Apôtres du XVe et un ciboire des malades du XVIIIe classés en 1980 au titre objet aux monuments historiques[34] et une verrière des XIXe-XXe.
  • Fort de Ravenoville des XVIIe – XIXe siècles, bâti sur une ancienne redoute carrée en maçonnerie datant de 1689, l'une des quinze édifiées sur la côte est du Cotentin. L'enceinte ainsi que l'ancien corps de garde intérieur ont été profondément modifiés. La redoute, y compris ses fossés, à l'exception du bâtiment à l'intérieur est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du et à l'IGPC[35].
  • Manoir-ferme de Surville des (XVIe – XIXe siècles)[36], défendu par des douves. Il comprend une belle porte double, encore avec son heurtoir, ainsi qu'une belle tour carrée avec échauguette.
  • Pêcheries.
  • Ferme de Portbail des XVIe – XIXe siècles.
  • Ferme du Mesnil des XVIIe – XXe siècles, entièrement restaurée.
  • Manoir de Cibrantot des XVIIIe – XIXe siècles, possession au XVIIe siècle de Louis Berryer[37].
  • Lavoir de la Fontaine.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Robert Blondel (1390-1461), poète historien et moraliste normand.
  • Marcel Tirel (1930-1995), boxeur.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 181.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 484.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2019, légale en 2022.
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2, 1996, page 947, (ISBN 2600001336).
  2. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
  3. Éric Barré, « Une extension de la baronnie d'Argences : la baronnie du Petit-Fécamp en Cotentin, au Moyen Âge », Revue de la Manche, t. 37, no 148,‎ , p. 8 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
  4. Gautier 2014, p. 138.
  5. Gautier 2014, p. 315.
  6. Delattre, 2002, p. 181.
  7. Réélection 2014 : « Nouveau mandat de maire pour Pierre Aubril », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
  8. « Résultats dans la Manche élection Presidentielle 2017 - [50] », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
  9. Résultats de l’élection présidentielle 2012 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  10. Résultats de l’élection présidentielle 2007 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  11. Résultats de l’élection présidentielle 2002 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  12. « Résultats Ravenoville élections législatives 2017 - [50480] », sur Ouest-France.fr (consulté le ).
  13. Résultats de l’élection législative 2012 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  14. Résultats de l’élection législative 2007 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  15. Résultats de l’élection législative 2002 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  16. Résultats de l’élection européenne 2012 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  17. Résultats de l’élection européenne 2004 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  18. Résultats de l’élection régionale 2004 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  19. Résultats de l’élection régionale 2004 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  20. Résultats du premier tour de l’élection cantonale de 2011.
  21. Résultats du premier tour de l’élection cantonale de 2004.
  22. Résultats du référendum 2005 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  23. Résultats du référendum 1992 sur le site du ministère de l’Intérieur.
  24. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  28. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
  29. [PDF] « Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - février 2010 » (consulté le ) : page 4.
  30. « Château », notice no IA00001217, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  31. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 244.
  32. Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 136-138.
  33. Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 138-139.
  34. « Retable », notice no PM50000899, et « ciboire des malades », notice no PM50000898, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  35. « Ancienne redoute », notice no PA00110672, et « édifice fortifié », notice no IA00001219, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  36. Girard et Lecœur 2005, p. 173.
  37. Gautier 2014, p. 484.