« Vitesse de la lumière » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Révocation des modifications de Gogotus (retour à la dernière version de Skouratov)
Refonte.
Balise : Liens d’homonymie
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Grandeur physique
{{Infobox Grandeur physique
| nom = Vitesse de la lumière dans le vide
| nom = Vitesse de la lumière
| image =
| image = Earth to Sun - en.png
| légende = Il faut environ {{heure||8|17}} à la [[rayonnement solaire|lumière du Soleil]] pour parcourir la distance moyenne entre la surface du Soleil et la surface de la Terre.
| légende =
| symbole = {{mvar|c}}
| unités = [[mètre par seconde]] ({{unité|m/s}} ou {{unité|m s-1}})
| unités = [[mètre par seconde]] ({{unité|m/s}} ou {{unité|m s-1}})
| autres unités = [[Système CGS|CGS]] : [[centimètre par seconde]] ({{unité|cm/s}} ou {{unité|cm s-1}})
| autres unités = [[Système CGS|CGS]] : [[centimètre par seconde]] ({{unité|cm/s}} ou {{unité|cm s-1}})
| symbole = {{mvar|c}}
| nature = scalaire
| nature = scalaire
| constante = oui
| constante = oui
| valeur = {{unité|299792458 m/s}}
| valeur = {{unité|299792458 m/s}}<ref name="penrose">{{Cite book |langue=en
|last=Penrose |first=R.
|year=2004
|title=The Road to Reality: A Complete Guide to the Laws of the Universe
|publisher=Vintage Books
|passage=410-411
|isbn=978-0-679-77631-4
|url=https://archive.org/details/roadtoreality00penr_319/page/n438}}
: {{citation étrangère|lang=en|[...] the most accurate standard for the metre is conveniently ''defined'' so that there are exactly {{unité|299792458}} of them to the distance travelled by light in a standard second, giving a value for the metre that very accurately matches the now inadequately precise standard metre rule in Paris.}}</ref>
}}
}}
La '''vitesse de la lumière''' dans le [[Vide (physique)|vide]], habituellement notée {{mvar|c}}, est une [[constante physique]] de l'[[Univers]] qui est importante dans plusieurs domaines de la [[physique]].
[[Fichier:Speed of light from Earth to Moon 400px.gif|vignette|317x317px|Schéma représentant à l'échelle (spatiale et temporelle) le déplacement de la lumière entre la [[Terre]] et la [[Lune]]. La lumière met entre {{unité|1.2 et 1.35 seconde}} pour rejoindre la Lune (selon sa distance avec la Terre)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Combien de temps faut-il à la lumière réfléchie par la Lune pour parvenir jusqu'à nous ? - L'Étoile des enfants|url=http://www.etoile-des-enfants.ch/article959.html|site=etoile-des-enfants.ch|consulté le=2019-12-06}}</ref>.]]
L'étude de la lumière et de sa vitesse remonte à l'[[Antiquité]]. Des philosophes et des scientifiques, en s'appuyant sur des arguments théoriques ou des observations, affirment que sa vitesse est infinie, alors que d'autres prétendent que non. C'est en 1676 qu'[[Ole Rømer]] démontre qu'elle est finie. Les scientifiques s'attachent ensuite à déterminer sa valeur par divers moyens. Vers la fin du {{s-|XX}}, sa valeur exacte est établie à {{unité|299792458}} mètres par seconde (environ {{unité|300000|km/s}})<ref group=note name="imperial" /> à la suite d'un accord international.


Le philosophe grec [[Héron d'Alexandrie]] (qui a vécu au {{s-|1}}) affirme, en s'appuyant sur la [[théorie de l'émission (vision)|théorie de l'émission]], que la vitesse de la lumière est infinie. Par la suite, des philosophes et des scientifiques tentent de déterminer si elle est finie ou infinie. [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|Ole Rømer démontre le premier, en 1676, que la lumière a une vitesse finie]] en étudiant le mouvement apparent de la [[Io (lune)|lune Io de Jupiter]]. En 1865, [[James Clerk Maxwell]] propose que la lumière soit une onde électromagnétique ; dans le cadre de sa théorie électromagnétique, la vitesse de la lumière est donc {{mvar|c}}.
La '''vitesse de la lumière''' dans le [[Vide (physique)|vide]], communément notée {{Formule|''c''}} pour « [[célérité]] »<ref>{{Ouvrage|prénom1=Marc|nom1=Séguin|prénom2=Benoît|nom2=Villeuneuve|titre=Astronomie et astrophysique|sous-titre=Cinq grandes idées pour explorer et comprendre l'Univers|volume=2|éditeur=[[Pearson ERPI|ERPI]]|année=2002|pages totales=618|passage=121|isbn=978-2-7613-1184-7}}</ref>{{,}}<ref name="DEF">{{Lien web|titre=Résolution 2 de la {{15e}} CGPM (1975) - Valeur recommandée pour la vitesse de la lumière|url=https://www.bipm.org/fr/CGPM/db/15/2/|éditeur=Bureau international des poids et mesures |site=bipm.org|année=1975|consulté le=10 octobre 2012.}}</ref>, est une [[constante physique]] universelle et un [[invariance de Lorentz|invariant relativiste]] ([[vitesse limite]] des [[Théorie de la relativité|théories relativistes]]), importante dans de nombreux domaines de la [[physique]]. Sa valeur exacte<ref group="alpha">Cette valeur est prise comme définition du mètre (en fonction de la seconde) depuis 1983.</ref> est {{unité|299792458 m/s}} (environ {{unité|3 e8 m/s}} ou {{unité|300000 km/s}}). Selon la [[relativité restreinte]], la vitesse de la lumière dans le vide est la vitesse maximale que peuvent atteindre toutes formes de matière ou d'[[théorie de l'information|information]] dans l'[[univers]].
Au début du {{s-|XX}}, [[Albert Einstein]] postule que la vitesse de la lumière est une constante, peu importe le référentiel inertiel où elle est observée, et qu'elle est indépendante de la vitesse de la source lumineuse.
Ces postulats lui permettent [[De l'électrodynamique des corps en mouvement|de jeter les bases de la théorie de la relativité restreinte]] en 1905.
Selon cette théorie, {{mvar|c}} relie [[espace-temps|l'espace et le temps]] ; elle apparaît aussi dans [[E=mc2|<math>E=mc^2</math>]], « fameuse équation »<ref name=Bodanis>{{ouvrage |langue=en
|auteur1=David Bodanis
|titre=E{{=}}mc2: A Biography of the World's Most Famous Equation
|éditeur=Doubleday Canada
|année=2000
|pages totales=337}}
: Le titre de l'ouvrage contient les mots {{citation étrangère|lang=en|Famous Equation}}, qui se traduisent en français pas « fameuse équation ».</ref> qui relie la [[masse]] à l'[[énergie]].


Dans la vie de tous les jours, la lumière (et donc les ondes électromagnétiques) semble se déplacer instantanément, mais sur de longues distances ou dans des instruments de mesure très précis, des effets permettent de déduire que sa vitesse est finie.
Si cette vitesse est le plus souvent associée avec la [[lumière]], elle définit plus largement la vitesse de toutes les [[Luxon|particules sans masse]] et des variations de leurs [[Champ (physique)|champs]] associés dans le vide (y compris les [[Rayonnement électromagnétique|rayonnements électromagnétiques]] et les [[Onde gravitationnelle|ondes gravitationnelles]]). Ces particules et ondes voyagent à la vitesse {{Formule|''c''}} quel que soit le mouvement de la source émettrice ou le [[Référentiel galiléen|référentiel]] de l'observateur. Dans la [[théorie de la relativité]], {{Formule|''c''}} permet de lier [[Espace-temps|l'espace et le temps]], et apparaît également dans la célèbre équation d'[[E=mc2|équivalence masse-énergie]] {{Formule|§=''E'' = ''m c''{{exp|2}}}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jean-Philippe|nom1=Uzan|prénom2=Bénédicte|nom2=Leclercq|titre=The Natural Laws of the Universe|sous-titre=Understanding Fundamental Constants|lieu=New York, NY|éditeur=Springer Science & Business Media|date=2010-04-02|isbn=978-0-387-74081-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=dSAWX8TNpScC&pg=PA43|consulté le=2017-12-23}}</ref>.
Dans les [[Transparence (physique)|matériaux transparents]] et les conducteurs électriques, les ondes électromagnétiques se déplacent plus lentement que {{mvar|c}}.
Les vitesses de certains phénomènes ondulatoires et de certains objets célestes peuvent être plus grandes que {{mvar|c}}.
La vitesse d'[[expansion de l'Univers]] excède {{mvar|c}} hors de [[Volume de Hubble|certaines limites géométriques]].


Bien que cette vitesse soit le plus souvent associée à la lumière, c'est aussi celle de toute [[luxon|particule sans masse]] et de toute perturbation dans un [[champ (physique)|champ]] situé dans le vide, incluant les [[onde gravitationnelle|ondes gravitationnelles]] et les [[onde électromagnétique|ondes électromagnétiques]] (dont la [[spectre visible|lumière visible]] ne constitue qu'une minuscule partie).
La vitesse de la lumière n'est pas la même dans tous les milieux et se propage dans les [[Transparence (physique)|matériaux transparents]] (tels que le verre, l'air, l'eau) à une vitesse inférieure à {{Formule|''c''}}. Le rapport de {{Formule|''c''}} sur {{Formule|''v''}} (vitesse dans un milieu) correspond à l'[[indice de réfraction]] {{Formule|''n''}} du milieu ({{Formule|1=''n'' = ''c''/''v''}}). Par exemple le verre a un indice de réfraction proche de 1,5, ce qui signifie que la lumière dans le verre se déplace à {{math|''c''}}/1,5 ≈ {{unité|200000 km/s}} ; l'[[Atmosphère terrestre|indice de réfraction de l'air]] pour la lumière visible est d'environ 1,0003, de sorte que la vitesse de la lumière dans l'air est d'environ {{unité|299700 km/s}}.
Les particules dotées d'une [[masse au repos]] peuvent approcher de {{mvar|c}}, mais ne peuvent l'atteindre, peu importe le référentiel inertiel dans lequel leur vitesse est mesurée.


Après des siècles de mesures de plus en plus précises, la vitesse de la lumière dans le vide est établie en 1975 à la valeur de {{unité|299792458 m/s}} avec une incertitude de 4 [[Partie par milliard|parties par milliard]]. En 1983, le [[mètre]] est redéfini dans le [[Système international d'unités]] (SI) en fonction de {{mvar|c}}.
Dans la vie de tous les jours, la lumière (et les autres ondes électromagnétiques) semble se propager instantanément, mais dans les calculs sur de longues distances sa vitesse entraîne des effets notables. Dans les communications avec des [[Sonde spatiale|sondes spatiales]] par exemple, un message peut prendre de quelques minutes à quelques heures pour atteindre la sonde. De même, la lumière des étoiles a quitté ces astres depuis fort longtemps<ref group=alpha>Depuis quelques années pour les étoiles les plus proches jusqu'à quelques milliards d'années pour les plus lointaines.</ref>, de sorte que l'on peut étudier l'histoire de l'univers par l'observation de ces objets distants : {{citation|plus l'on regarde loin, plus l'on regarde dans le passé}}. La vitesse finie de la lumière limite également la vitesse théorique maximale des [[ordinateur]]s, car l'information envoyée de puce à puce prend un temps fini incompressible.


== Définitions ==
En 1676, [[Ole Christensen Rømer|Ole Rømer]] est le [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|premier à démontrer]] que la lumière voyage à une vitesse finie en observant le mouvement apparent et les émersions de la lune de [[Jupiter (planète)|Jupiter]], [[Io (lune)|Io]]. Malgré la rigueur de ses observations, de nombreux savants restent sceptiques quant à ce résultat. Par l'observation du phénomène d'[[Aberration de la lumière|aberration stellaire]], dont on rend compte en tenant compte respectivement de la vitesse de la lumière d'une étoile observée et de la vitesse de rotation de la Terre autour du Soleil, [[James Bradley]] confirma néanmoins en 1729 le résultat de Rømer et parvint à en donner une valeur acceptable. En 1810, l'expérience du Français [[François Arago|Arago]] démontre que la vitesse de la lumière est constante (toujours la même). En 1865, [[James Clerk Maxwell]] définit la lumière comme une onde électromagnétique, et sa vitesse de déplacement comme {{Formule|''c''}} (notation présente en premier dans sa théorie sur l'électromagnétisme)<ref>{{Lien web|titre=How is the speed of light measured?|url=https://web.archive.org/web/20150821181850/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/measure_c.html|date=2015-08-21|consulté le=2017-12-23}}</ref>. En 1905, [[Albert Einstein]] postule que la vitesse de la lumière, {{Formule|''c''}}, est, dans tout référentiel, une constante, et est indépendante du mouvement de la source de lumière<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Stachel|titre=Einstein from 'B' to 'Z'|éditeur=Springer Science & Business Media|date=2001-12-10|pages totales=556|isbn=978-0-8176-4143-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=OAsQ_hFjhrAC&pg=PA226|consulté le=2017-12-23}}</ref>. Il explore les conséquences de ce postulat en décrivant la théorie de la relativité et, ce faisant, montre que le paramètre {{Formule|''c''}} est pertinent même en dehors des contextes de lumière et d'électromagnétisme.
Au {{s-|XXI}}, la vitesse de la lumière dans le vide est dénotée par la lettre minuscule {{mvar|c}}, abréviation de « constante », du mot latin ''{{lang|la|celeritas}}'' (signifiant « rapidité, célérité ») ou encore de « célérité » en français, mais son symbole a varié dans le temps. En 1856, [[Wilhelm Eduard Weber]] et [[Rudolf Kohlrausch]] utilisent {{mvar|c}} pour une constante différente qui a été plus tard démontrée égale à {{Racine|2}} &times; {{mvar|c}}. En 1865, le symbole {{mvar|V}} est introduit par [[James Clerk Maxwell]] comme alternative pour indiquer la vitesse de la lumière dans le vide. En 1894, [[Paul Drude]] préfère {{mvar|c}}, tout en lui donnant sa définition moderne. Pourtant, [[Albert Einstein]] utilise {{mvar|V}} dans ses [[Annus mirabilis d'Albert Einstein|articles sur la relativité restreinte]] de 1905 ; c'est en 1907 qu'il commence à utiliser {{mvar|c}}, devenu entretemps le symbole courant pour la vitesse de la lumière dans le vide<ref name=Yc>{{cite web |langue=en
|last=Gibbs |first=P
|year=2004
|orig-year=1997
|title=Why is ''c'' the symbol for the speed of light?
|url=https://web.archive.org/web/20100325220247/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/c.html
|work=Usenet Physics FAQ
|publisher=University of California, Riverside
|access-date=2009-11-16
}}
: {{citation étrangère|langue=en|The origins of the letter c being used for the speed of light can be traced back to a paper of 1856 by Weber and Kohlrausch [...] Weber apparently meant c to stand for 'constant' in his force law, but there is evidence that physicists such as Lorentz and Einstein were accustomed to a common convention that c could be used as a variable for velocity. This usage can be traced back to the classic Latin texts in which c stood for 'celeritas', meaning 'speed'.}}
</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|last=Mendelson |first=K. S.
|year=2006
|title=The story of ''c''
|journal=[[American Journal of Physics]]
|volume=74 |issue=11
|pages=995-997
|doi=10.1119/1.2238887 |bibcode = 2006AmJPh..74..995M }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage
|prénom1=Marc|nom1=Séguin
|prénom2=Benoît|nom2=Villeuneuve
|titre=Astronomie et astrophysique |sous-titre=Cinq grandes idées pour explorer et comprendre l'Univers
|volume=2
|éditeur=[[Pearson ERPI|ERPI]]
|année=2002
|pages totales=618
|passage=121
|isbn=978-2-7613-1184-7}}</ref>.


Parfois, {{mvar|c}} est utilisée pour indiquer la vitesse d'une onde dans n'importe quel médium physique et {{formule|''c''{{ind|0}}}} pour la vitesse de la lumière dans le vide<ref name=handbook>Consulter par exemple :
Après des siècles d'amélioration des mesures, en 1975, la vitesse de la lumière est estimée à {{unité|299792458 m/s}} avec une [[incertitude de mesure]] d'environ {{unité|1 m/s}}. En 1983, le [[mètre]] est redéfini dans le [[Système international d'unités]] (SI) comme la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1/{{Val|299792458}} [[Seconde (temps)|seconde]]<ref name="DEF" /> ; en conséquence, la valeur numérique de {{Formule|''c''}} en mètres par seconde est maintenant exacte, comme résultant de la définition du mètre.
* {{Cite book |langue=en
|last=Lide |first=D. R.
|year=2004
|title=CRC Handbook of Chemistry and Physics
|passage=2-9
|publisher=[[CRC Press]]
|isbn=978-0-8493-0485-9
|url=https://books.google.com/books?id=WDll8hA006AC&q=speed+of+light+%22c0+OR+%22&pg=PT76
}}
* {{Cite book |langue=en
|last=Harris |first=J. W.
|et al.=oui
|year=2002
|title=Handbook of Physics
|passage=499
|publisher=Springer
|isbn=978-0-387-95269-7
|url=https://books.google.com/books?id=c60mCxGRMR8C&q=speed+of+light+%22c0+OR+%22+date:2000-2009&pg=PA499
}}
* {{Cite book |langue=en
|last=Whitaker |first=J. C.
|year=2005
|title=The Electronics Handbook
|page=235
|publisher=CRC Press
|isbn=978-0-8493-1889-4
|url=https://books.google.com/books?id=FdSQSAC3_EwC&q=speed+of+light+c0+handbook&pg=PA235
}}
* {{Cite book |langue=en
|last=Cohen |first=E. R.
|year=2007
|title=Quantities, Units and Symbols in Physical Chemistry
|page=184
|edition=3rd
|publisher=[[Royal Society of Chemistry]]
|isbn=978-0-85404-433-7
|url=https://books.google.com/books?id=TElmhULQoeIC&q=speed+of+light+c0+handbook&pg=PA143
}}</ref>.
Cette notation indicée, présente dans la littérature du SI<ref name=BIPM_SI_units>{{SIbrochure|page=112}}</ref>, a la même forme que plusieurs constantes de l'[[électromagnétisme]] : {{formule|''μ''{{ind|0}}}} pour la [[perméabilité du vide]] (ou constante magnétique), {{formule|''ε''{{ind|0}}}} pour la [[permittivité du vide]] (ou constante électrique) et {{formule|''Z''{{ind|0}}}} pour l'[[impédance caractéristique du vide]]. Dans la suite de cet article, seul {{mvar|c}} est utilisé pour désigner la vitesse de la lumière dans le vide.


== Avant-propos ==
== Histoire ==
Ce n'est pas avant l'[[époque moderne]] (grossièrement, de 1500 à 1800) que les scientifiques savent si la lumière se déplace instantanément ou à une vitesse finie très grande. Le premier enregistrement connu d'un effort dans ce sens remonte à la [[Grèce antique]]. Les Grecs anciens, les érudits musulmans puis les scientifiques européens de l'époque moderne ont longuement débattu sur ce sujet, jusqu'à ce que [[Ole Christensen Rømer|Ole Rømer]] fournisse la première preuve que la vitesse de la lumière est finie. La [[relativité restreinte]] d'Einstein, proposée en 1905 et vérifiée expérimentalement par la suite, permet de conclure que {{mvar|c}} est constante, peu importe le référentiel où elle est mesurée. Au {{s-|XX}}, des scientifiques ont continué à affiner la valeur de {{mvar|c}}.
Le nom de cette constante est souvent source de confusions. Il est important de comprendre que la vitesse de la lumière n'est pas une constante physique ''en soi'' : elle coïncide avec la constante physique ''{{Formule|§=''c''}}'' à condition que les [[photon]]s aient une masse identiquement nulle et que la propagation s'effectue dans le vide absolu.


{| class="wikitable" style="margin:0 auto 0 auto;"
Par ailleurs, il est nécessaire de définir soigneusement la vitesse dont on parle. En effet, lorsqu'une impulsion lumineuse est émise, la description de sa propagation peut faire intervenir différentes notions comme la [[vitesse d'une onde|vitesse de phase]] (vitesse de propagation d'une composante spectrale monochromatique), la [[vitesse d'une onde|vitesse de groupe]] (vitesse de propagation du maximum de l'impulsion lumineuse, parfois abusivement considérée comme la vitesse de propagation de l'information), la vitesse du [[front d'onde]] (vitesse du point initial de l'onde), etc. En réalité, elle n'a pas toujours un sens physique simple ; elle peut être supérieure à ''{{Formule|§=''c''}}'' ou même négative ; la vitesse de transport de l'énergie n'est pas directement mesurable et pose également des problèmes de sens physique simple.
|+Histoire succincte des mesures de {{mvar|c}} en km/s
|-
|<1638||[[Galilée (savant)|Galileo Galilei]], lanternes masquées||colspan="2"|pas concluant<ref name=2newsciences />{{,}}<ref name=boyer />{{,}}<ref>{{article |langue=en
|auteur1=Renato Foschi
|auteur2=Matteo Leone
|titre=Galileo, measurement of the velocity of light, and the reaction times
|périodique=Perception
|volume=38 |numéro=8
|année=2009
|pages=1252
|doi=10.1068/p6263 |pmid=19817156 |hdl=2318/132957 |s2cid=11747908 }}</ref>{{,}}{{#tag:ref|Galilée rapporte que les lanternes se trouvaient à une courte distance, moins de 1,5 km (1 mile). En supposant que cette distance soit vraie, et qu'« au moins un trentième de seconde est l'intervalle minimum de temps pour la détection par un oeil nu ({{citation étrangère|lang=en|about a thirtieth of a second is the minimum time interval distinguishable by the unaided eye}}), {{harvsp|Boyer|1941}} avance que l'expérience de Galilée ne pouvait que donner une limite basse d'environ 100 km/s pour la vitesse de la lumière.|group=note}}
|-
|<1667||''[[Accademia del Cimento]]'', lanternes masquées || colspan="2"|pas concluant<ref name=FoschiLeone>{{article |langue=en
|auteur1=Renato Foschi
|auteur2=Matteo Leone
|titre=Galileo, measurement of the velocity of light, and the reaction times
|périodique=Perception
|volume=38 |numéro=8
|année=2009
|pages=1253
|doi=10.1068/p6263 |pmid=19817156 |hdl=2318/132957 |s2cid=11747908 }}</ref>{{,}}<ref name=magalotti>{{ouvrage |langue=it
|auteur1=Lorenzo Magalotti
|titre=Saggi di Naturali Esperienze fatte nell' Accademia del Cimento
|url=http://brunelleschi.imss.fi.it/cimentosite/indice.asp?xmlFile=Indice00.xml |format électronique=numérique
|éditeur=Istituto e Museo di Storia delle Scienze |lieu=Florence
|année=2001
|année originale=1667
|passage=[http://brunelleschi.imss.fi.it/cimentosite/ShowFullSize.asp?Image=FullSize/A0000283.JPG&Title=Pagina:%20265 265]–[http://brunelleschi.imss.fi.it/cimentosite/ShowFullSize.asp?Image=FullSize/A0000284.JPG&Title=Pagina:%20266 66]
}}</ref>
|-
|1675||[[Ole Rømer|Rømer]] et [[Christian Huygens|Huygens]], lune Io de Jupiter||{{val|220000}}<ref name=roemer/>{{,}}<ref name="Huygens 1690 8–9"/>||erreur de ‒27 %
|-
|1729||[[James Bradley]], aberration de la lumière||{{val|301000}}<ref name=How/>||erreur de +0,40 %
|-
|1849||[[Hippolyte Fizeau]], roue dentelée en rotation||{{val|315000}}<ref name=How/>||erreur de +5,1 %
|-
|1862||[[Léon Foucault]], miroirs rotatifs||{{val|298000|500}}<ref name=How/>||erreur de ‒0,60 %
|-
|1907||Rosa et Dorsey, constantes électromagnétiques <math>\mu_0</math> et <math>\epsilon_0</math>||{{val|299710|30}}<ref name="Essen1948"/>{{,}}<ref name="RosaDorsey"/>||erreur de ‒280 [[ppm]]
|-
|1926||[[Albert Michelson]], miroir rotatif||{{val|299796|4}}<ref>{{Cite journal |langue=en
| last1 = Michelson | first1 = A. A.
| title = Measurement of the Velocity of Light Between Mount Wilson and Mount San Antonio
| journal = The Astrophysical Journal
| volume = 65| pages = 1
| year = 1927
| doi = 10.1086/143021 | bibcode=1927ApJ....65....1M}}</ref>||erreur de +12 ppm
|-
|1950||Essen et Gordon-Smith, cavité résonnante ||{{val|299792.5|3.0}}<ref name="Essen1950"/>||erreur de +0,14 ppm
|-
|1958||K. D. Froome, interférométrie radio||{{val|299792.50|0.10}}<ref name="Froome1858"/>||erreur de +0,14 ppm
|-
|1972||Evenson ''et al.'', interférométrie laser||{{val|299792.4562|0.0011}}<ref name="NIST heterodyne"/>||erreur de ‒0,006 ppm
|-
|1983||17{{e}} congrès de la [[Conférence générale des poids et mesures|CGPM]], définition du mètre||{{val|299792.458}}<ref name=Resolution_1/>||exact, par définition
|}


D'après Sylvan C. Bloch<ref>{{article|langue=en|prénom=Sylvan C.|nom=Bloch|titre=Eight velocities of light|périodique=[[American Journal of Physics]]|volume=45|numéro=6|mois=juin|année=1976|passage=538-549|doi=10.1119/1.10953|lire en ligne=http://jpkc.fudan.edu.cn/picture/article/90/64657339-a919-423f-b5ff-425cd2983d2d/dc1cd42f-a25d-4a56-8780-a8acb1e174fc.pdf|consulté le=19 août 2014}}</ref>, au moins huit vitesses différentes peuvent être utilisées pour caractériser la propagation de la lumière, à savoir : les vitesses (1) de phase, (2) de groupe, (3) d'énergie, (4) de signal, (5) la constante de [[vitesse relativiste]], (6) la vitesse de rapport d'unités, (7) la centrovitesse et (8) la vitesse de corrélation<ref>{{article|langue=en|prénom=Richard L.|nom=Smith|titre=The velocities of light|périodique=[[American Journal of Physics]]|volume=38|numéro=8|mois=août|année=1970|passage=978-984|bibcode=1970AmJPh..38..978S|doi=10.1119/1.1976551|consulté le=19 août 2014}}</ref>. Dans le vide, toutes ces vitesses sont égales à la constante ''{{Formule|§=''c''}}'', mais dans un autre milieu, seule la vitesse du front d'onde conserve cette valeur.


=== Premières tentatives d'explications ===
En toute rigueur, la question de la constance de la vitesse de la lumière dans le vide, telle qu’observée par quanta d’énergie transportés par les photons, ne peut être totalement tranchée puisqu'il est théoriquement possible que les photons aient une masse non nulle : les mesures ne peuvent que plafonner cette masse hypothétique et non prouver qu'elle est rigoureusement nulle. Toutefois, même s'il était avéré que les photons ont une masse, cela ne remettrait pas en cause le principe de la constante ''{{Formule|§=''c''}}'', mais donnerait plutôt une limite de précision de son observabilité dans les modèles de référence ; on conserverait avec ''c'' une limite absolue de vitesse que les photons observés ne pourraient pas eux-mêmes atteindre dans le vide<ref>[https://www.phys.ens.fr/IMG/pdf/CoursOptique.pdf Cours d'Optique] de l'[[École normale supérieure (France)|École normale supérieure]]</ref>.
[[Empédocle]] (c. 490-430 av. J.-C.) est le premier à proposer une théorie de la lumière<ref>{{cite book |langue=en
|first1=John |last1=Weiner
|first2=Frederico |last2=Nunes
|publisher=OUP Oxford
|year=2013
|title=Light-Matter Interaction: Physics and Engineering at the Nanoscale
|format=édition illustrée
|isbn=978-0-19-856766-0
|passage=1
|url=https://books.google.com/books?id=ctpG-kmmK8kC&pg=PA1 }}</ref> et déclare que la lumière a une vitesse finie<ref>{{Cite book |langue=en
|last=Sarton |first=G.
|year=1993
|title=Ancient science through the golden age of Greece
|url=https://books.google.com/books?id=VcoGIKlHuZcC&pg=PA248
|page=248
|publisher=Courier Dover
|isbn=978-0-486-27495-9}}</ref>.
Il affirme que la lumière est quelque chose en mouvement, et doit donc prendre du temps pour voyager.
[[Aristote]], au contraire, argue que « la lumière est due à la présence de quelque chose, mais ce n'est pas un mouvement »{{trad|en|light is due to the presence of something, but it is not a movement}}{{,}}<ref name=Statistics>{{cite journal |langue=en
|last1=MacKay |first1=R. H.
|last2=Oldford |first2=R. W.
|year=2000
|title=Scientific Method, Statistical Method and the Speed of Light
|url=http://sas.uwaterloo.ca/~rwoldfor/papers/sci-method/paperrev/
|journal=Statistical Science
|volume=15 |issue=3 |pages=254–78
|doi=10.1214/ss/1009212817
}} (cliquer sur ''Historical background'' dans la table des matières)</ref>.
[[Euclide]] et [[Claude Ptolémée|Ptolémée]] reprennent la [[Théorie de l'émission (vision)|théorie de l'émission d'Empédocle]], où la lumière provient de l'œil, ce qui permet de voir. En se basant sur cette théorie, [[Héron d'Alexandrie]] affirme que la vitesse de la lumière doit être infinie puisque l'on voit des objets distants, telles les étoiles, dès que l'on ouvre les yeux<ref>{{cite book |langue=en
|title=Electronic Microwave Imaging with Planar Multistatic Arrays
|first1=Sherif Sayed |last1=Ahmed
|publisher=Logos Verlag Berlin
|year=2014
|isbn=978-3-8325-3621-3
|passage=1
|url=https://books.google.com/books?id=ob79AgAAQBAJ&pg=PA1}}</ref>.


Les premiers [[Philosophie islamique|philosophes islamiques]] acceptent dans un premier temps la {{lien|lang=en|trad=Aristotelian physics|fr=physique d'Aristote|texte=vision aristotélicienne}} selon laquelle la lumière ne voyage pas. En 1021, [[Alhazen]] publie son ''[[Traité d'optique]]'', où il présente un ensemble d'arguments contre la théorie de l'émission et en faveur de la théorie de l'intromission, c'est-à-dire que la lumière d'un objet entre dans l’œil<ref>{{Cite journal |langue=en
== Notations ==
| last1 = Gross | first1 = C. G.
;Notations usuelles
| title = The Fire That Comes from the Eye
| journal = Neuroscientist
| volume = 5
| pages = 58–64
| year = 1999
| doi = 10.1177/107385849900500108
| s2cid = 84148912
}}</ref>.
Sa réflexion l'amène à proposer que la lumière doit voyager à une vitesse finie<ref name=Statistics/>{{,}}<ref name=Hamarneh>{{cite journal |langue=en
|last=Hamarneh |first=S.
|year=1972
|title=Review: Hakim Mohammed Said, ''Ibn al-Haitham''
|journal=[[Isis (revue)|Isis]]
|volume=63 |issue=1 |page=119
|doi=10.1086/350861
}}</ref>{{,}}<ref name=Lester>{{Cite book |langue=en
|last=Lester |first=P. M.
|year=2005
|title=Visual Communication: Images With Messages
|pages=10–11
|publisher=Thomson Wadsworth
|isbn=978-0-534-63720-0}}</ref> et que cette vitesse peut changer selon le corps dans lequel elle se propage, étant plus lente dans les corps plus denses<ref name=Lester/>{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
|first1=J. J. |last1=O'Connor
|first2=E. F. |last2=Robertson
|url=http://www-history.mcs.st-andrews.ac.uk/Biographies/Al-Haytham.html
|title=Abu Ali al-Hasan ibn al-Haytham
|work=[[MacTutor History of Mathematics archive]]
|publisher=[[University of St Andrews]]
|access-date=2010-01-12
}}</ref>.
Il soutient que la lumière est une matière faite d'une substance solide, sa propagation exige donc du temps, même si nos sens ne peuvent le percevoir<ref>{{cite conference |langue=en
|last1= Lauginie |first1= P.
|year = 2004
|title = Measuring Speed of Light: Why? Speed of what?
|url = https://web.archive.org/web/20150704043700/http://sci-ed.org/documents/Lauginie-M.pdf |format électronique=Pdf
|conference = Fifth International Conference for History of Science in Science Education
|location = Keszthely, Hungary
|pages = 75–84
|access-date = 12 August 2017
}}</ref>.
Également au {{s-|XI}}, [[Al-Biruni]] soutient que la vitesse de la lumière est finie et mentionne qu'elle est nettement plus grande que celle du son<ref>{{cite web |langue=en
|first1=J. J. |last1=O'Connor
|first2=E. F. |last2=Robertson
|url=http://www-history.mcs.st-andrews.ac.uk/Biographies/Al-Biruni.html
|title=Abu han Muhammad ibn Ahmad al-Biruni
|work=MacTutor History of Mathematics archive
|publisher=University of St Andrews
|access-date=2010-01-12
}}</ref>.


Au {{s-|XIII}}, [[Roger Bacon]] argue que la vitesse de la lumière dans l'air n'est pas infinie, recourant à des arguments philosophiques qui s'appuient sur les travaux d'Alhazen et d'Aristote<ref name=Lindberg>{{Cite book |langue=en
La vitesse de la lumière {{souligner|dans le vide}} est couramment [[wikt:notation|notée]] {{Formule|§=''c''}}, [[Initiale (lettre)|initiale]] de ''constante'' et de ''célérité''. Sa vitesse {{souligner|dans tout autre milieu}} est couramment notée {{Formule|§=''v''}}, initiale de ''vitesse''.
|last=Lindberg |first=D. C.
|year=1996
|title=Roger Bacon and the origins of Perspectiva in the Middle Ages: a critical edition and English translation of Bacon's Perspectiva, with introduction and notes
|url=https://books.google.com/books?id=jSPHMKbjYkQC&pg=PA143
|page=143
|isbn=978-0-19-823992-5
|publisher=Oxford University Press}}</ref>{{,}}<ref>{{Cite book |langue=en
|last=Lindberg |first=D. C.
|year=1974
|chapter=Late Thirteenth-Century Synthesis in Optics
|editor=Edward Grant
|title=A source book in medieval science
|chapter-url=https://books.google.com/books?id=fAPN_3w4hAUC&q=roger-bacon%20speed-of-light&pg=RA1-PA395
|page=396
|publisher=Harvard University Press
|isbn=978-0-674-82360-0}}</ref>.
Dans les {{nobr|années 1270}}, [[Vitellion]] étudie la possibilité que la lumière voyage à une vitesse infinie dans le vide, mais ralentit dans les corps plus denses<ref name=Marshall>{{cite journal |langue=en
|last=Marshall |first=P.
|year=1981
|title=Nicole Oresme on the Nature, Reflection, and Speed of Light
|journal=[[Isis (journal)|Isis]]
|volume=72 |issue=3
|pages=357–374 [367–374]
|doi=10.1086/352787 |s2cid=144035661 }}</ref>.


Au début du {{s-|XVII}}, [[Johannes Kepler]] pense que la vitesse de la lumière est infinie puisque l'espace vide ne présente aucun obstacle à sa propagation. [[René Descartes]] argue que si la vitesse de la lumière est finie, le [[Soleil]], la [[Terre]] et la [[Lune]] ne seraient pas parfaitement alignés lors d'une [[éclipse lunaire]]. Puisqu'un tel manque d'alignement n'a pas été observé, Descartes conclut que la vitesse de la lumière est infinie. Il spécule que si la vitesse de la lumière était finie, tout son système philosophique pourrait être réfuté<ref name=Statistics />.
;Bref historique
Lorsqu'il dérive les [[lois de Snell-Descartes]], il accepte la contradiction que la lumière se déplace instantanément, alors que son système philosophique affirme que plus dense est le médium, plus rapide est la lumière<ref>{{ouvrage |langue=en
|auteur1=[[Florian Cajori]]
|titre=A History of Physics in its Elementary Branches: Including the Evolution of Physical Laboratories
|année=1922}}</ref>.
[[Pierre de Fermat]], qui soutient que la vitesse de la lumière est finie, dérive les mêmes lois en utilisant l'argument opposé que la lumière voyage moins vite dans les médiums plus denses<ref>{{ouvrage |langue=en
|auteur1=[[Carl Benjamin Boyer]]
|titre=The Rainbow: From Myth to Mathematics
|année=1959}}</ref>.


=== Premières tentatives de mesures ===
Le symbole {{Formule|§=''V''}} a été utilisé pour la vitesse de la lumière par [[James Clerk Maxwell]] en [[1865 en science|1865]]. En [[1856 en science|1856]], [[Wilhelm Eduard Weber]] et [[Rudolf Kohlrausch]] utilisèrent {{Formule|§=''c''}} pour noter une autre constante égale à la vitesse de la lumière dans le vide multipliée par la [[racine carrée de deux]]. En [[1894 en science|1894]], [[Paul Drude]] redéfinit {{Formule|§=''c''}} comme le symbole pour la vitesse des ondes électromagnétiques. En [[1905 en science|1905]], [[Albert Einstein]] utilise {{Formule|§=''V''}} dans ses publications sur la [[relativité restreinte]]. Mais, en [[1907 en science|1907]], il opte pour {{Formule|§=''c''}}<ref>{{lien web|langue=en|prénom1=Philip|nom1=Gibbs|titre=Why is c the symbol for the speed of light?|url=http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/c.html|année=1997|site=Department of Mathematics. University of California. Riverside|consulté le=7 août 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=anglais|prénom1=Kenneth S.|nom1=Mendelson|titre=The story of c|périodique=[[American Journal of Physics]]|volume=74|numéro=11|mois=novembre|année=2006|passage=995-997|bibcode=2006AmJPh..74..995M|doi=10.1119/1.2238887|consulté le=7 août 2014}}</ref>.
[[File:Illustration from 1676 article on Ole Rømer's measurement of the speed of light.jpg|thumb|left|upright=1.25|Schéma dessiné par [[Ole Christensen Rømer|Ole Rømer]] pour son étude de la vitesse de la lumière.<br>
Le Soleil est la figure près de la lettre A. La Terre suit l'orbite qui passe par les points E, F, G, H, L et K. [[Jupiter (planète)|Jupiter]] est représenté par le petit cercle identifié par la lettre B, alors que l'orbite de la lune Io passe par les points C et D. La zone d'ombre solaire de Jupiter est représentée par le rectangle grisé.<br>
Rømer a observé que la durée de l'occultation de Io changeait selon la position de la Terre. Il devait soit conclure que la période orbitale de Io changeait, soit que la vitesse de la lumière était finie.|alt=Schéma d'une planète orbitant autour du Soleil et d'une lune orbitant autour d'une autre planète.]]
En 1629, [[Isaac Beeckman]] propose une expérience où une personne observe l'éclair d'un coup de canon réfléchi sur un miroir à une distance d'environ 1 mile (1,6 km)<ref name=boyer/>.
En 1638, [[Galilée (savant)|Galilée]] propose une autre expérience, qu'il aurait réalisée quelques années plus tôt, pour mesurer {{mvar|c}} en observant le délai entre l'exposition du hublot d'une lanterne allumée et de la détection de la lumière projetée à quelque distance de là. Il aurait été incapable de déterminer si {{mvar|c}} est infinie ou pas. Il conclut que si elle n'est pas infinie, elle doit être très grande<ref name=2newsciences>{{Cite book |langue=en
|auteur1=G. Galilei
|year=1954 |orig-year=1638
|title=Dialogues Concerning Two New Sciences
|url=https://www.questia.com/read/88951396/dialogues-concerning-two-new-sciences
|page=43
|auteur2=H. Crew
|auteur3=A. de Salvio |responsabilité3=trad.
|publisher=[[Dover Publications]]
|isbn=978-0-486-60099-4
|ref=Reference-Galileo-1954
}}</ref>{{,}}<ref name=boyer>{{cite journal |langue=en
|last=Boyer |first=C. B.
|year=1941
|title=Early Estimates of the Velocity of Light
|journal=[[Isis (journal)|Isis]]
|volume=33 |issue=1 |page=24
|doi=10.1086/358523 |s2cid=145400212
}}</ref>.
En 1667, l’''[[Accademia del Cimento]]'' de Florence rapporte avoir effectué l'expérience de Galilée, avec des lanternes distantes d'environ 1 mile. Aucun délai n'est observé<ref name=FoschiLeone/>{{,}}<ref name=magalotti/>{{,}}<ref group=note>Pour cette distance, le délai serait d'environ 11 microsecondes.</ref>.


Ole Rømer est, en 1676, [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|le premier à tenter de mesurer {{mvar|c}}]].
;Notations alternatives
Connaissant la période orbitale de la [[Io (lune)|lune Io de Jupiter]], il détermine qu'elle raccourcit lorsque la Terre approche de Jupiter et qu'elle allonge lorsque la Terre s'éloigne de Jupiter. Il conclut que la lumière voyage à une vitesse finie ; il estime qu'elle prend {{unité|22 minutes}} à franchir le diamètre de l'orbite terrestre<ref name="cohen"/>{{,}}<ref name="roemer"/>.
Pour sa part, [[Christian Huygens]] combine cette durée avec une estimation du diamètre de l'orbite terrestre et calcule que {{mvar|c}} égale {{val|220000 km/s}}<ref name="Huygens 1690 8–9">{{Cite book |langue=fr
|last=Huygens |first=C.
|year=1690
|title=Traitée de la Lumière
|passage=8–9
|publisher=Pierre van der Aa
|url=https://archive.org/details/bub_gb_kVxsaYdZaaoC/page/n19
}}</ref>{{,}}<ref group=note>C'est-à-dire 26 % de moins que la valeur moderne.</ref>.


Dans son livre ''[[Opticks]]'' de 1704, [[Isaac Newton]] rapporte les calculs de Rømer et affirme que la lumière franchit la distance séparant le Soleil de la Terre en « sept ou huit minutes »{{trad|en|seven or eight minutes}}{{,}}<ref>{{Cite book |langue=la
La vitesse de la lumière {{souligner|dans un milieu transparent}} est parfois notée {{Formule|§=''c''}}. Sa vitesse {{souligner|dans le vide}} est alors notée {{Formule|§=''c''{{ind|0}}}}, conformément à la recommandation du [[Bureau international des poids et mesures]]<ref>{{Ouvrage|auteur institutionnel=[[Bureau international des poids et mesures]]|titre=Le Système international d'unités (SI)|lieu=Sèvres|éditeur=BIPM|année=2019|numéro d'édition=9|pages totales=216|format=pdf|passage=19|isbn=978-92-822-2272-0|lire en ligne=https://www.bipm.org/utils/common/pdf/si-brochure/SI-Brochure-9.pdf|numéro chapitre=2.3.1|titre chapitre=Unités de base}}</ref>. L'indice {{Formule|§={{ind|0}}}} indiquant que le milieu est le vide, comme dans les notations usuelles de la [[Constante magnétique|perméabilité magnétique du vide]] {{Formule|§=''μ''{{ind|0}}}}, de la [[permittivité du vide|permittivité diélectrique du vide]] {{Formule|§=''ε''{{ind|0}}}} (on a {{Formule|§=''ε''{{ind|0}} ''μ''{{ind|0}} ''c''{{ind|0}}{{exp|2}} {{=}} 1}}) et de l'[[impédance caractéristique du vide]] {{Formule|§=''Z''{{ind|0}}}}.
|last=Newton |first=I.
|year=1704
|contribution=Prop. XI
|title=Optiks
|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3362k.image.f235.vignettesnaviguer
}}
: Le texte de la {{nobr|Prop. XI}} est identique dans les éditions de 1704 et de 1719.</ref>{{,}}<ref group=note>La valeur avancée au {{s-|XXI}} est {{heure||8|19}}.</ref>.
En 1729, [[James Bradley]] découvre l'[[aberration de la lumière|aberration stellaire]]<ref name="Bradley1729"/>.
En s'appuyant sur cet effet, il détermine que {{mvar|c}} égale {{unit|10210 fois}} la vitesse orbitale de la Terre<ref group=note>Au {{s-|XXI}}, c'est {{unité|10066 fois}}.</ref> ou, de façon équivalente, qu'il faut à la lumière {{heure||8|12}} pour franchir la distance Soleil-Terre<ref name="Bradley1729"/>.


=== Lien avec l'électromagnétisme ===
== Dimension et unités ==
{{Articles connexes|Histoire de l'électricité|Histoire de la relativité restreinte}}
En [[analyse dimensionnelle]], la vitesse de la lumière, dans le vide ou dans un milieu, a la dimension d'une vitesse.
Au {{s-|XIX}}, [[Hippolyte Fizeau]] développe une méthode pour déterminer {{mvar|c}} en effectuant des mesures terrestres du temps de vol de la lumière et rapporte la valeur de {{unité|315000 km/s}}<ref name="guarnieri 7-1">{{Cite journal |langue=en
|last1=Guarnieri |first1=M.
|year=2015
|title=Two Millennia of Light: The Long Path to Maxwell's Waves
|journal=IEEE Industrial Electronics Magazine
|volume=9 |issue=2
|pages=54–56, 60
|doi=10.1109/MIE.2015.2421754|s2cid=20759821}}</ref>.
En 1856, [[Wilhelm Eduard Weber]] et [[Rudolf Kohlrausch]], mesurant le rapport d'une unité de charge électromagnétique et d'une unité de charge électrostatique en faisant décharger une [[bouteille de Leyde]], calculent une vitesse proche de la valeur obtenue par Fizeau. L'année suivante, [[Gustav Kirchhoff]] calcule qu'un signal électrique voyage dans un fil sans résistance à cette même vitesse<ref>{{cite journal |langue=de
|last1=Kirchhoff |first1=G.
|title=Über die Bewegung der Elektricität
|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15187j/f549.item.r=
|journal=[[Annalen der Physik|Ann. Phys.]]
|volume=178
|issue=12
|year=1857
|pages=529–44
|doi=10.1002/andp.18571781203 |bibcode = 1857AnP...178..529K }}</ref>.
Au début des années 1860, [[James Clerk Maxwell]] démontre, dans le cadre de sa théorie de l'électromagnétisme, que les ondes électromagnétiques se propagent dans le vide<ref>{{cite book |langue=en
|title=College physics: reasoning and relationships
|first1=Nicholas J. |last1=Giordano
|publisher=Cengage Learning
|year=2009
|isbn=978-0-534-42471-8
|passage=787
|url=https://books.google.com/books?id=BwistUlpZ7cC}} [https://books.google.com/books?id=BwistUlpZ7cC&pg=PA787 Extract of page 787]</ref>{{,}}<ref>{{cite book |langue=en
|title=The riddle of gravitation
|first1=Peter Gabriel |last1=Bergmann
|publisher=Courier Dover Publications
|year=1992
|isbn=978-0-486-27378-5
|passage=17
|url=https://books.google.com/books?id=WYxkrwMidp0C}} [https://books.google.com/books?id=WYxkrwMidp0C&pg=PA17 Extract of page 17]
</ref>{{,}}<ref>{{cite book |langue=en
|title=The equations: icons of knowledge
|first1=Sander |last1=Bais
|publisher=Harvard University Press
|year=2005
|isbn=978-0-674-01967-6
|page=[https://archive.org/details/equationsiconsof0000bais/page/40 40]
|url=https://archive.org/details/equationsiconsof0000bais|url-access=registration
}} [https://archive.org/details/equationsiconsof0000bais/page/40 Extract of page 40]
</ref> à une vitesse égale à celle calculée par Weber et Kohlrausch, tout en attirant l'attention sur la proximité numérique avec la vitesse de la lumière mesurée par Fizeau<ref name=maxwellbio>{{cite web |langue=en
|last1=O'Connor |first1=J. J.
|last2=Robertson |first2=E. F.
|date=November 1997
|title=James Clerk Maxwell
|url=https://web.archive.org/web/20110128034939/http://www-groups.dcs.st-and.ac.uk/~history/Biographies/Maxwell.html
|publisher=School of Mathematics and Statistics, University of St Andrews
}}</ref>. Pour lui, la lumière est une [[onde électromagnétique]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Richard Feynman]] |traducteur=[[Françoise Balibar]] et Alain Laverne |titre=Lumière et Matière |sous-titre=Une étrange histoire |titre original=QED, The Strange Theory of Light and Matter |éditeur=InterÉditions |collection=Sciences |année=1992 |année première édition=1987 |pages totales=206 |passage=17 |isbn=2-7296-0154-6}}.</ref>.
Améliorant la méthode de Fizeau, [[Léon Foucault]] obtient {{val|298000 km/s}} en 1862<ref name="How"/>.


=== Éther luminifère ===
Son [[Analyse dimensionnelle#Étalons, unités et équation aux dimensions|équation aux dimensions]] est :
[[File:Einstein en Lorentz.jpg|thumb|upright=1.25|Le physicien néerlandais [[Hendrik Lorentz]] (à la droite) avec [[Albert Einstein]].]]
:{{Formule|§=[''c''] {{=}} [''V''] {{=}} L T{{exp|-1}}}}.
Aux {{s-|XIX}}, les scientifiques pensent qu'un médium est nécessaire pour qu'un phénomène ondulatoire puisse se produire, peu importe que ce soit une vague ou une onde sonore par exemple. Puisque la lumière se propage dans le vide, il doit être rempli d'un médium qui sert à la propagation des ondes lumineuses. La Terre, qui se déplace dans ce médium immobile appelé « [[éther luminifère]] », est soumise à l'équivalent d'un vent<ref group=note>Situation analogue au déplacement d'un corps physique dans l'atmosphère terrestre. Lorsque nous marchons, on perçoit très peu ou pas la résistance de l'air, alors que si nous sommes dans un véhicule à haute vitesse, la résistance de l'air est perceptible.</ref>{{,}}{{sfn|Serway|1992|p=320}}.


Reprenant cette hypothèse, des scientifiques du {{s-|XIX}} pensent qu'il est possible de mesurer la vitesse de la Terre en détectant un changement dans la vitesse de la lumière. En effet, si la Terre s'éloigne ou se rapproche du Soleil par exemple, la vitesse de la lumière change selon la [[Composition des mouvements#Composition_des_vitesses|loi de composition des vitesses]]{{sfn|Serway|1992|p=320}}.
Dans le [[Système international d'unités]], elle s'exprime en [[Mètre par seconde|mètres par seconde]] ({{unité|m s-1}}).


Au début des années 1880, plusieurs expériences sont menées pour calculer la vitesse de la Terre{{sfn|Serway|1992|p=323}}. La plus connue est l'[[expérience de Michelson–Morley]] de 1887{{sfn|Serway|1992|p=321}}.
== Valeur ==
Pendant cette expérience, la vitesse détectée est toujours plus petite que l'erreur d'observation<ref>{{cite book |langue=en
Depuis [[1983 en science#Physique|1983]], la vitesse de la lumière {{souligner|dans le vide}} est exacte, {{souligner|par la définition du [[mètre]]}}. Celui-ci étant défini comme {{citation|la [[longueur]] du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de {{nobr|1/{{formatnum:299792458}}{{e}} de [[Seconde (temps)|seconde]]}}}}, la vitesse de la lumière {{souligner|dans le vide}} est ainsi :
|last1=Consoli|first1= Maurizio
::: <math>c=2{,}997\,924\,58 \times{10^8} \; \rm m \; s^{-1}</math>
|last2=Pluchino|first2=Alessandro
|title=Michelson-Morley Experiments: An Enigma for Physics & The History of Science
|url=https://books.google.com/books?id=VdWEDwAAQBAJ&pg=PA118
|publisher=World Scientific
|date=2018
|isbn=978-9-813-27818-9
|passage=118-119
}}</ref>{{,}}<ref>{{Cite journal |langue=en
|last1=Michelson |first1=A. A.
|last2=Morley |first2=E. W.
|year=1887
|title=On the Relative Motion of the Earth and the Luminiferous Ether
|journal=[[American Journal of Science]]
|volume=34|issue=203
|pages=333–345
|doi=10.1366/0003702874447824 |s2cid=98374065
|url=https://zenodo.org/record/1450078}}</ref>.
Des expériences menées au {{s-|XX}} démontrent que l'erreur est inférieure à 6 nanomètres par seconde ; il faut donc conclure que la lumière se déplace à la même vitesse, peu importe la direction de propagation (elle est donc [[isotropie|isotrope]])<ref>{{Cite book |langue=en
| last = French | first = A. P.
| title = Special relativity
| year = 1983
| publisher = Van Nostrand Reinhold
| passage = 51–57
| isbn = 978-0-442-30782-0}}</ref>.
À la suite de cette expérience, [[George FitzGerald (physicien)|George FitzGerald]] et [[Hendrik Lorentz]] proposent de façon indépendante que les appareils utilisés [[Contraction des longueurs|se contractent]] dans le sens du mouvement, ce qui annulerait l'effet du vent d'éther. Lorentz indique de plus que le temps d'un système en mouvement, qu'il appelle « temps local », doit aussi être modifié par le même facteur, ce qui mène à la formulation des [[transformations de Lorentz]]. En se basant sur la [[théorie de l'éther de Lorentz]], [[Henri Poincaré]] démontre en 1900 que ce temps local (une approximation d'ordre 2 du rapport {{mvar|v}}/{{mvar|c}}) est celui indiqué par les horloges qui se déplacent dans l'éther, qui sont synchronisées en faisant l'hypothèse que {{mvar|c}} est constante. En 1904, il spécule que {{mvar|c}} pourrait être l'ultime vitesse en [[Dynamique (mécanique)|dynamique]], à la condition que toutes les hypothèses de la théorie de Lorentz soient validées. En 1905, il démontre, en se basant sur différentes expériences, que la théorie de l'éther de Lorentz explique complètement le [[principe de relativité]]<ref>{{Cite book |langue=en
|last=Darrigol |first=O.
|title=Electrodynamics from Ampère to Einstein
|publisher=Clarendon Press
|year=2000
|isbn=978-0-19-850594-5
|url=https://archive.org/details/electrodynamicsf0000darr
}}</ref>{{,}}<ref>{{Cite book |langue=en
|auteur1=Peter Galison|P. Galison]]
|title= Einstein's Clocks, Poincaré's Maps: Empires of Time
|publisher=W.W. Norton
|year=2003
|isbn=978-0-393-32604-8}}</ref>.


En 1905, le physicien [[Albert Einstein]] postule que la vitesse de la lumière dans le vide, telle que mesurée par des observateurs non accélérés, est indépendante du mouvement de la source et du mouvement des observateurs. En se basant à la fois sur cette invariance et le principe de relativité, il jette les bases de la [[relativité restreinte]], où {{mvar|c}} est élevée au rang de constante fondamentale de l'[[Univers]], constante qui apparaît dans des contextes où la lumière ne joue aucun rôle direct. Sa théorie rend caduque la notion d'éther luminifère (hypothèse que soutiennent encore Lorentz et Poincaré) et met de l'avant ce qui sera appelé l'« [[espace-temps]] », une façon de représenter l'espace et le temps comme deux notions inséparables{{sfn|Serway|1992|p=323-324}}{{,}}<ref>{{Cite book |langue=en
; Moyen mnémotechnique
|last=Miller |first=A. I.
On peut se souvenir de la valeur de ''{{Formule|§=''c''}}'' en remplaçant chaque mot de la phrase suivante par le nombre de lettres qui le composent : {{citation|La constante lumineuse restera désormais là, dans votre cervelle}}, soit {{nobr|2 9 9 7 9 2 4 5 8 m/s}}.
|year=1981
|title=Albert Einstein's special theory of relativity. Emergence (1905) and early interpretation (1905–1911)
|publisher=Addison–Wesley
|isbn=978-0-201-04679-3
|url=https://archive.org/details/alberteinsteinss0000mill}}</ref>{{,}}<ref>{{Cite book |langue=en
|auteur1=[[Abraham Pais|A. Pais]]
|title= Subtle is the Lord: The Science and the Life of Albert Einstein
|publisher=Oxford University Press
|year=1982
|isbn=978-0-19-520438-4}}</ref>.


=== Des mesures de plus en plus précises, redéfinitions du mètre et de la seconde ===
En [[Système d'unités géométriques|unités géométriques]] et en [[unités de Planck]], la vitesse de la lumière {{souligner|dans le vide}} est, par définition, réduite à un :
{{Article connexe|Histoire du mètre}}
::: {{Formule|§=''c'' {{=}} 1}}.


Dans la seconde moitié du {{s-|XX}}, des progrès techniques permettent de préciser encore plus la valeur de la vitesse de la lumière. En 1950, [[Louis Essen]] détermine que {{mvar|c}} égale {{unité|299792.5 km/s|±=3.0}} en utilisant une cavité résonnante<ref name="Essen1950"/>.
== Historique ==
Cette valeur est adoptée par la 12{{e}} assemblée de l'[[Union radio-scientifique internationale]] en 1957. En 1960, le [[Histoire du mètre|mètre est redéfini]] en fonction de la longueur d'onde d'une ligne spectrale particulière du [[krypton]] 86. En 1967, c'est au tour de la seconde d'être redéfinie selon la fréquence de transition hyperfine de l'[[état fondamental]] du [[césium]] 133<ref name="13thCGPMr1">{{cite web |langue=en
{| class="wikitable sortable" style=text-align:center;
|year=1967
|+ Chronologie des valeurs estimées de ''c''
|title=Resolution 1 of the 15th CGPM
! Année !! Auteur(s) !! Technique !! Valeur<br>(en km/s) !! Incertitude<br>(en km/s) !! Référence(s)
|url=https://www.bipm.org/en/CGPM/db/13/1/
|-
|publisher=[[Bureau international des poids et mesures|BIPM]]
| < 1638 || [[Galilée (savant)|Galilée]] || Lanternes masquées || Non concluant || – || <ref name=2newsciences />{{,}}<ref name=boyer />{{,}}<ref name="foschi-leone">{{Article |lang=en |prénom1=Renato |nom1=Foschi |prénom2=Matteo
|access-date=2021-03-14
|nom2=Leone |url=http://pec.sagepub.com/content/38/8/1251.full.pdf |titre=Galileo, measurement of the velocity of light, and the reaction times |journal=Perception |volume=38 |année=2009 |pages=1251–9 |consulté le =2015-09-25 |doi=10.1068/p6263 }}.</ref>
}}</ref>.
|-
| < 1667 || [[Accademia del Cimento]] || Lanternes masquées || Non concluant || – || <ref name="magalotti">{{Article |lang=it |prénom1=Lorenzo |nom1=Magalotti |lien auteur1=Lorenzo Magalotti |titre=Saggi di Naturali Esperienze fatte nell' Accademia del Cimento |url=http://brunelleschi.imss.fi.it/cimentosite/indice.asp?xmlFile=Indice00.xml
|éditeur=Istituto e Museo di Storia delle Scienze |périodique=Saggi di Naturali |lieu=Florence |année=1667 |consulté le=2015-09-25 }}.</ref>{{,}}<ref name="foschi-leone"/>
|-
| 1675 || [[Ole Christensen Rømer|Ole Rømer]] et [[Christian Huygens|Christiaan Huygens]] || [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|Observation]] des [[satellites naturels de Jupiter|lunes de Jupiter]] || {{formatnum:220000}} || ? || <ref>{{Article |année=1676 |titre=Touchant le mouvement de la lumière trouvé par M. Rŏmer de l'Académie Royale des Sciences |url=http://www-obs.univ-lyon1.fr/labo/fc/ama09/pages_jdsc/pages/jdsc_1676_lumiere.pdf |journal=[[Journal des savants|Journal des sçavans]] |pages=233–36 }}.</ref>{{,}}<ref name="Huygens 1690 8–9"/>
|-
| 1729 || [[James Bradley]] || [[Aberration de la lumière]] || {{formatnum:301000}} || ? || <ref name=How/>
|-
| 1849 || [[Hippolyte Fizeau]] || [[Roue dentée]] || {{formatnum:315000}} || ? || <ref name=How/>
|-
| 1862 || [[Léon Foucault]] || [[Hippolyte_Fizeau#Mesure de la vitesse de la lumière par un miroir tournant (1850)|Miroir en rotation]] || {{formatnum:298000}} || 500 || <ref name=How/>
|-
| [[1907]] || Bennett Rosa et Noah ''Dorsey'' || Constantes électromagnétiques || {{formatnum:299710}} || 30 ||<ref name="Essen1948"/>{{,}}<ref name="RosaDorsey"/>
|-
| 1926 || [[Albert A. Michelson]] || Miroir en rotation || {{formatnum:299796}} || 4 || <ref>{{Article |lang=en
|titre=Measurement of the Velocity of Light Between Mount Wilson and Mount San Antonio |année=1927 |auteur1=A.A. Michelson |journal=The Astrophysical Journal |volume=65 |pages=1 |doi=10.1086/143021 |bibcode=1927ApJ....65....1M }}.</ref>
|-
| 1950 || Louis Essen et Albert Gordon-Smith || [[Cavité résonnante]] || {{tri|299792.5| {{formatnum:299792.5}}}} || 3,0 || <ref name="Essen1950"/>
|-
| 1958 || [[K. D. Froome]] || [[Interférométrie#Interféromètres radio|Interférométrie radio]] || {{formatnum:299792.50}} || {{Unité|0.10}} || <ref name="Froome1858"/>
|-
| 1972 || [[Thomas Evenson|Evenson]] {{et al.}} || [[Interférométrie#Interféromètres optiques|Interférométrie laser]] || {{tri|299792.4562|{{unité|299792.4562}}}} || {{Unité|0.0011}} || <ref name="NIST heterodyne"/>
|-
| [[1978]] || Woods, Shotton et Rowley || Interférométrie laser || {{tri|299792.4588|{{unité|299792.4588}}}}|| 0.0002 || <ref name="CGPM/db/11/6">[https://www.bipm.org/fr/CGPM/db/11/6/ Résolution 6 de la {{11e}} CGPM (1960) - Définition du mètre.]</ref>
|-
| 1983 || [[Conférence générale des poids et mesures]] (définition du mètre) || || {{tri|299792.458|{{formatnum:299792.458}}}} || 0 (par construction) || <ref name=Resolution_1/>
|}


En 1972, en utilisant des techniques d'[[interférométrie]] par laser et les nouvelles définitions, un groupe du [[National Institute of Standards and Technology|National Bureau of Standards]] détermine que la vitesse de la lumière dans le vide est de {{unité|299792456.2 m/s|±=1.1}}. Cette mesure est 100 plus précise que la plus précise des mesures précédentes. L'incertitude est surtout attribuable à la définition du mètre{{#tag:ref|Entre 1960 et 1983, le mètre est défini ainsi : « Le mètre est la longueur égale à {{val|1650763.73}} longueurs d'onde dans le vide de la radiation qui correspond à la transition entre les niveaux 2p<sup>10</sup> et 5d<sup>5</sup> de l'atome de [[krypton]] 86 »{{trad|en|The metre is the length equal to {{val|1650763.73}} wavelengths in vacuum of the radiation corresponding to the transition between the levels 2p<sup>10</sup> and 5d<sup>5</sup> of the krypton 86 atom}}{{,}}<ref name="11thCGPM">{{cite web |langue=en
L'histoire des mesures de la vitesse de la lumière ne compte pas moins de douze méthodes pour déterminer la valeur de ''c''<ref>{{Article |prénom1=Dominique |nom1=Raynaud |titre=Les déterminations de la vitesse de la lumière (1676-1983) |sous-titre=Étude de sociologie internaliste des sciences |périodique=[[L'Année sociologique]] |volume=63 |numéro=2 |année=2013 |passage=359-398 |doi=10.3917/anso.132.0359 |consulté le=2014-08-19 }}.</ref>. Après les spéculations d’[[Empédocle]], d’[[Alhazen]] ou de [[Roger Bacon]], et les tentatives malheureuses de [[Galilée (savant)|Galilée]] avec des aides démasquant des lanternes, la [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|première estimation expérimentale]] est due à l’astronome [[Danemark|danois]] [[Ole Christensen Rømer]] : en étudiant le cycle des éclipses de [[Io (lune)|Io]], satellite de [[Jupiter (planète)|Jupiter]], il trouve que quarante révolutions observées lors d’une quadrature de Jupiter avec la Terre sont décalées dans le temps par rapport à quarante autres observées lorsque les deux planètes sont au plus proche. Il en déduit que quand Jupiter et la Terre sont en positions opposées par rapport au soleil, la lumière de Jupiter met {{nobr|22 minutes}} de plus pour nous parvenir que lorsque les deux planètes sont au plus proche, ce retard correspondant au temps supplémentaire de parcours par la lumière du diamètre de l’orbite terrestre.
|year=1967
|title=Resolution 6 of the 15th CGPM
|url=http://www.bipm.org/en/CGPM/db/11/6/
|publisher=[[Bureau international des poids et mesures|BIPM]]
|access-date=2010-10-13
}}</ref>.
Dans les années 1970, des scientifiques découvrent que la ligne du spectre lumineux n'est pas symétrique, ce qui augmente l'imprécision sur la largueur lorsqu'elle est calculée en se basant sur l'interférométrie<ref>{{Cite journal |langue=en
| last1 = Barger | first1 = R.
| last2 = Hall | first2=J.
| title = Wavelength of the 3.39-μm laser-saturated absorption line of methane
| journal = Applied Physics Letters
| volume = 22 | issue = 4
| pages = 196
| year = 1973
| doi = 10.1063/1.1654608
| url = https://semanticscholar.org/paper/0a5dbb6954fdffaf703e1e4c5b250724e65d5d91
|bibcode = 1973ApPhL..22..196B | s2cid = 1841238 }}</ref>.|group=note}}{{,}}<ref name="NIST heterodyne"/>.
D'autres expériences ayant déterminé la même valeur de {{mvar|c}}, la 15{{e}} [[Conférence générale des poids et mesures]], tenue en 1975, recommande d'utiliser la valeur de {{unité|299792458 m/s}} pour la vitesse de la lumière<ref name="15thCGPM">{{cite web |langue=en
|year=1975
|title=Resolution 2 of the 15th CGPM
|url=http://www.bipm.org/en/CGPM/db/15/2/
|publisher=BIPM
|access-date=2009-09-09
}}</ref>.


=== Définition de la vitesse de la lumière comme une constante explicite ===
En {{date-|septembre 1676}}, il prédit ainsi pour une émersion de Io, un retard de {{nobr|10 minutes}} (observé le {{date-|9 novembre}}) par rapport à la table établie par [[Jacques Cassini|Cassini]]. La lumière mettait ainsi {{nobr|11 min}} pour parcourir le rayon de l’orbite terrestre, mais ce rayon était mal connu<ref>{{Ouvrage |auteur1=James Lequeux |titre=Römer démontre que la vitesse de la lumière n'est pas infinie |éditeur=[[Encyclopædia Universalis]] |année= |isbn= |lire en ligne=http://www.universalis.fr/encyclopedie/romer-demontre-que-la-vitesse-de-la-lumiere-n-est-pas-infinie/ |consulté le=2014-02-20 }}.</ref>, les mesures étant dispersées entre 68 et {{nobr|138 millions}} de kilomètres, valeurs toutes fausses. Ce travail est publié dans le ''[[Journal des sçavans]]'', la plus ancienne revue littéraire et scientifique<ref>{{Lien web |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56527v/f234.image |site=[[Gallica]] |titre=Demonstration touchant le mouvement de la lumiere |année=1676 }}.</ref>.
En 1983, le 17{{e}} congrès de la [[Conférence générale des poids et mesures]] (CGPM) conclut que, comparativement aux méthodes reconnues par les standards en vigueur, il est plus facile [[Reproductibilité|de reproduire]] certaines longueurs d'onde à partir de mesures de fréquences et d'une valeur connue de {{mvar|c}}. Le congrès retient la définition de 1967 pour la [[seconde (temps)|seconde]], ce qui fait de la fréquence hyperfine du [[césium]] la base servant à définir la seconde et le mètre. Le congrès déclare que « le mètre est la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant l'intervalle temporel de {{sfrac|1|{{val|299792458}}}} seconde »{{trad|en|the length of the path travelled by light in vacuum during a time interval of {{sfrac|1|{{val|299792458}}}} of a second}}{{,}}<ref name=Resolution_1>{{cite web |langue=en
|year=1983
|title=Resolution 1 of the 17th CGPM
|url=http://www.bipm.org/en/CGPM/db/17/1/
|publisher=BIPM
|access-date=2009-08-23
}}</ref>.
En conséquence, la valeur de {{mvar|c}} est définie exactement égale à {{unité|299792458 m/s}}<ref name=Wheeler>{{Cite book |langue=en
|auteur1=E. F. Taylor
|auteur2=[[John Wheeler|J. A. Wheeler]]
|year=1992
|title=Spacetime Physics: Introduction to Special Relativity
|numéro édition=2
|publisher=Macmillan
|isbn=978-0-7167-2327-1
|url=https://books.google.com/books?id=PDA8YcvMc_QC&pg=PA59
}}</ref>{{,}}<ref name=timeline>{{cite web |langue=en
|last=Penzes |first=W. B.
|year=2009
|title=Time Line for the Definition of the Meter
|url=https://www.nist.gov/pml/div683/upload/museum-timeline.pdf |format électronique=Pdf
|publisher=[[National Institute of Standards and Technology|NIST]]
|access-date=2010-01-11
}}</ref> et devient ainsi une constante définie dans le [[Système international d'unités]] (SI)<ref name="Jespersen"/>.
La décision du congrès impose que la valeur du mètre dépende dorénavant de mesures plus précises de fréquences ou de longueurs d'ondes de la lumière, par exemple en mesurant plus précisément la longueur d'onde de la transition hyperfine du krypton 86 ou de toute autre source d'ondes électromagnétiques<ref name=Adams>{{Cite book |langue=en
|last=Adams |first=S.
|title=Relativity: An Introduction to Space–Time Physics
|year=1997
|passage=140
|publisher=CRC Press
|isbn=978-0-7484-0621-0
|url=https://books.google.com/books?id=1RV0AysEN4oC&pg=PA140
}}
: {{citation étrangère|langue=en|One peculiar consequence of this system of definitions is that any future refinement in our ability to measure&nbsp;''c'' will not change the speed of light (which is a defined number), but will change the length of the meter!}}
</ref>{{,}}<ref name=W_Rindler>{{Cite book |langue=en
|last=Rindler |first=W.
|year=2006
|title=Relativity: Special, General, and Cosmological
|page=41
|numéro édition=2
|publisher=Oxford University Press
|isbn=978-0-19-856731-8
|url=https://books.google.com/books?id=MuuaG5HXOGEC&pg=PT41
}}
: {{citation étrangère|langue=en|Note that [...] improvements in experimental accuracy will modify the meter relative to atomic wavelengths, but not the value of the speed of light!}}</ref>.


En 2011, le CGPM déclare son intention de redéfinir les sept unités de base du SI en utilisant ce qu'il appelle « la formulation des constantes explicites »{{trad|en|the explicit-constant formulation}}, où chaque « unité est définie indirectement en spécifiant explicitement une valeur exacte pour une constante fondamentale bien connue »{{trad|en|unit is defined indirectly by specifying explicitly an exact value for a well-recognized fundamental constant}}, comme il a été fait pour {{mvar|c}}<ref>{{cite web |langue=en
Rømer (qui trouva ensuite {{nobr|7 min}}), Cassini, [[Isaac Newton|Newton]] et bien d’autres améliorèrent la précision du temps de parcours, mais il fallut attendre que [[Jean-Baptiste Joseph Delambre|Delambre]] analyse un millier d’[[éclipse]]s, réparties sur {{nobr|140 ans}}, pour trouver la valeur de {{Heure||8|13}} (la valeur correcte est de {{Heure||8|19}}).
|url=http://www.bipm.org/en/si/new_si/explicit_constant.html
|title=The "explicit-constant" formulation
|archive-url=https://web.archive.org/web/20140811195806/http://www.bipm.org/en/si/new_si/explicit_constant.html
|archive-date=2014-08-11
|website=BIPM
|date=2011}}</ref>.
Une nouvelle définition du mètre, complètement équivalente, est proposée : {{citation|Le mètre, symbole m, est l’unité de longueur du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la vitesse de la lumière dans le vide, c, égale à {{unité|299 792 458}} lorsqu’elle est exprimée en m/s, la seconde étant définie en fonction de ∆ν<sub>Cs</sub>.}}{{#tag:ref|La seconde est alors définie par la durée de {{unité|9192631770 cycles}} de la radiation émise lors de la transition d'un électron entre deux [[niveau d'énergie|niveaux d'énergie]] précis de l'atome de [[césium]] 133<ref>{{Cite web |langue=en
|url=http://physics.nist.gov/cuu/Units/second.html
|title=Base unit definitions: Second
|website=physics.nist.gov
|access-date=7 April 2018}}</ref>.|group=note |name=seconde}}.
Cette définition est inscrite dans le « [[Redéfinition du Système international d'unités de 2018-2019|SI révisé]] »<ref>{{ouvrage
|url=https://www.bipm.org/documents/20126/30876792/CGPM26.pdf/9db96c32-a986-e32a-09f9-3ed7e6c77cf7 |format électronique=Pdf
|titre=Conférence générale des poids et mesures - Comptes rendus de la 26e réunion de la CGPM
|passage=212
|chapitre=Annexe 3. Les unités de base du SI
|éditeur=Bureau international des poids et mesures
|année=2018
}}</ref>.


== Rôle fondamental en physique ==
L’étape suivante est due à [[James Bradley]] : en 1727, étudiant les variations de déclinaison de l’étoile [[Dragon (constellation)|Gamma du Dragon]], il découvre le phénomène de l’[[aberration de la lumière]], dû à la combinaison de la vitesse de la lumière avec celle de la [[Terre]] ; il en déduit que la vitesse de la lumière vaut {{unité|10188 fois}} celle de la Terre. Mais la vitesse de la Terre était mal connue, puisqu’elle dépend du rayon de son orbite.
{{Article connexe|Relativité restreinte|Vitesse de la lumière dans un seul sens}}


La vitesse à laquelle se déplace la lumière dans le vide est à la fois indépendante de la vitesse de la source et du [[référentiel galiléen|référentiel inertiel]] de l'observateur<ref name=Sriranjan/>{{,}}<ref name=Inverno/>{{,}}<ref group=note>Néanmoins, à cause de l'[[effet Doppler]], la fréquence de la lumière dépend du mouvement de la source par rapport à un observateur.</ref>.
[[Fichier:Fizeau.JPG|vignette|Schéma illustrant la mesure de la vitesse de la lumière par le système de roue dentée de Fizeau. La lumière passe à travers un miroir semi-réfléchissant puis à travers une échancrure de la roue dentée. Elle parcourt une certaine distance, se réfléchit sur un miroir et revient vers la roue qui, entre-temps, a tourné. La connaissance de la distance totale parcourue par la lumière et de la vitesse de rotation de la roue nécessaire à ce que la lumière, lors de son retour, soit bloquée par une dent de la roue, permet de déterminer la vitesse de la lumière.]]
Cette invariance de la vitesse de la lumière a été postulée par [[Albert Einstein]] en 1905<ref name="stachel">{{cite book |langue=en
|first1=J. J. |last1=Stachel
|title=Einstein from "B" to "Z" – Volume 9 of Einstein studies
|publisher=Springer
|year=2002
|isbn=978-0-8176-4143-6
|passage=226
|url=https://books.google.com/books?id=OAsQ_hFjhrAC&pg=PA226}}</ref>,
après une étude de la théorie de l'[[électromagnétisme]] de [[James Clerk Maxwell]] et du manque de preuve de l'existence de l'[[éther luminifère]]<ref>{{cite journal |langue=de
|last=Einstein |first=A.
|year=1905
|title=Zur Elektrodynamik bewegter Körper
|journal=[[Annalen der Physik]]
|volume=17 |issue=10
|pages=890-921
|doi=10.1002/andp.19053221004
|bibcode=1905AnP...322..891E
|url=http://sedici.unlp.edu.ar/handle/10915/2786
|type=Submitted manuscript
|doi-access=free
}}
: Traduit en anglais : {{cite web |langue=en
|last=Perrett |first=W.
|translator-last=Jeffery |translator-first=GB
|editor-last=Walker |editor-first=J
|title=On the Electrodynamics of Moving Bodies
|url=http://www.fourmilab.ch/etexts/einstein/specrel/www/
|work=Fourmilab
}}
: Traduit en français à partir d'une version publiée par le physicien indien [[Meghnad Saha]] en 1920 : {{lien web
|auteur1=Albert Einstein
|traducteur=Cantons-de-l'Est et Simon Villeneuve
|titre=De l'électrodynamique des corps en mouvement
|année=2012
|url=http://classiques.uqac.ca/classiques/einstein_albert/Electrodynamique/Electrodynamique.html
|site=Les Classiques des sciences sociales
}}
</ref>.
Son hypothèse a été confirmée à maintes reprises par la suite{{sfn|Serway|1992|p=324}}{{,}}<ref group=note>Voyez par exemple l'[[expérience de Michelson–Morley]] et l'[[expérience de Kennedy–Thorndike]].</ref>.
Il est seulement possible de vérifier expérimentalement que la vitesse de la lumière effectuant un aller-retour (par exemple, d'une source à un miroir, et vice-versa) ne dépend pas du référentiel inertiel, parce qu'il est impossible de mesurer la [[vitesse de la lumière dans un seul sens]] (d'une source à un très lointain détecteur par exemple) sans avoir établi au préalable une convention pour synchroniser les horloges à la source et au détecteur. Toutefois, en adoptant la [[synchronisation d'Einstein]], la vitesse de la lumière dans un sens ou dans un aller-retour est identique par définition<ref name=Hsu2>{{Cite book |langue=en
|last1=Hsu |first1=J.-P.
|last2=Zhang |first2=Y. Z.
|year=2001
|title=Lorentz and Poincaré Invariance
|url=https://books.google.com/books?id=jryk42J8oQIC&pg=RA1-PA541
|publisher=[[World Scientific]]
|series=Advanced Series on Theoretical Physical Science
|volume=8
|isbn=978-981-02-4721-8
|passage=543 et suiv.
}}</ref>{{,}}<ref name=Zhang>{{Cite book |langue=en
|last = Zhang |first = Y. Z.
|year = 1997
|title = Special Relativity and Its Experimental Foundations
|url = https://archive.org/details/specialrelativit0000chan/page/172
|publisher = [[World Scientific]]
|series = Advanced Series on Theoretical Physical Science
|volume = 4
|isbn = 978-981-02-2749-4
|passage = 172–173
}}</ref>.
La [[relativité restreinte]] explore les conséquences de l'invariance de {{mvar|c}}.
L'une des conséquences est que {{mvar|c}} est la vitesse à laquelle toutes les [[luxon|particules sans masse]] et toutes les ondes électromagnétiques se propagent dans le vide<ref name=Inverno>{{Cite book |langue=en
|last=d'Inverno |first=R.
|year=1992
|title=Introducing Einstein's Relativity
|passage=19-20
|publisher=Oxford University Press
|isbn=978-0-19-859686-8
|url=https://archive.org/details/introducingeinst0000dinv/page/19
}}</ref>{{,}}<ref name=Sriranjan>{{Cite book |langue=en
|last=Sriranjan |first=B.
|year=2004
|chapter=Postulates of the special theory of relativity and their consequences
|chapter-url=https://books.google.com/books?id=FsRfMvyudlAC&pg=PA20
|title=The Special Theory to Relativity
|publisher=PHI Learning Pvt. Ltd.
|isbn=978-81-203-1963-9
|passage=20 et suiv.
}}</ref>.


[[File:Lorentz factor.svg|thumb|left|upright|alt=Graphique où la valeur de la variable γ commence à 1 lorsque v égale zéro, demeure presque constante pour de faibles valeurs de v, puis augmente brusquement en se rapprochant d'une asymptote verticale, atteignant ainsi l'infini positif lorsque v est très près de c. |Le [[facteur de Lorentz]] ''γ'' comme fonction de la vitesse. Il commence à 1 et approche de l'infini positif lorsque {{mvar|v}} tend vers {{mvar|c}}.]]
La première mesure, indépendante d’une autre mesure, est faite par [[expérience de Fizeau|Hippolyte Fizeau]], en 1849. En opérant entre [[Suresnes]] et [[Montmartre]] avec un dispositif à [[roue dentée]], il trouve {{unité|315000 km/s}} (donc majorée avec une erreur de seulement 5 %), un résultat déjà impressionnant pour l’époque, tout autant que l'instrumentation construite par [[Paul-Gustave Froment|Gustave Froment]], avec une roue comprenant {{nobr|720 dents}} usinées au centième de millimètre près.
La relativité restreinte décrit des phénomènes contre-intuitifs, qui ont été vérifiés expérimentalement<ref>{{cite web |langue=en
|last1 = Roberts |first1 = T.
|last2 = Schleif |first2 = S.
|editor-last = Dlugosz |editor-first = J. M.
|year = 2007
|title = What is the experimental basis of Special Relativity?
|url = https://web.archive.org/web/20091015153529/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SR/experiments.html
|work = Usenet Physics FAQ
|publisher = University of California, Riverside
}}</ref>.
Parmi ceux-ci, il y a l'[[équivalence masse-énergie]] (exprimée par <math>E=mc^2</math>)<ref name="LeClerq">{{Cite book |langue=en
|last1=Uzan |first1=J.-P.
|last2=Leclercq |first2=B.
|title=The Natural Laws of the Universe: Understanding Fundamental Constants
|publisher=Springer
|year=2008
|passage=43–44
|isbn=978-0-387-73454-5
|url=https://books.google.com/books?id=dSAWX8TNpScC&pg=PA43 }}</ref>, la [[contraction des longueurs]]<ref>{{ouvrage
|auteur1=James H. Smith
|titre=Introduction à la relativité
|éditeur=InterEditions
|année=1968
|numéro chapitre=4
|chapitre=§4 Le paradoxe des longueurs et la simultanéité
}}
: Réédité par Masson (Dunod, {{3e|édition}}, 1997).</ref> (les objets en mouvement sont plus courts dans le sens du mouvement){{#tag:ref|Pour les objets en mouvement, leur longueur est plus courte dans le sens du mouvement et ils sont aussi observés à la fois pivotés et déformés. C'est la [[rotation de Terrell]], qui est la conséquence des temps que prennent les rayons lumineux des différentes parties d'un objet à atteindre un observateur<ref>{{cite journal |langue=en
|last=Terrell |first=J.
|year=1959
|title=Invisibility of the Lorentz Contraction
|journal=[[Physical Review]]
|volume=116 |issue=4
|pages=1041-1045
|doi=10.1103/PhysRev.116.1041 |bibcode = 1959PhRv..116.1041T }}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|last=Penrose |first=R.
|year=1959
|title=The Apparent Shape of a Relativistically Moving Sphere
|journal=[[Proceedings of the Cambridge Philosophical Society]]
|volume=55 |issue=1
|pages=137–39
|doi=10.1017/S0305004100033776 |bibcode = 1959PCPS...55..137P }}</ref>.|group=note}} et la [[dilatation du temps]]<ref>{{ouvrage |langue=français
|auteur=David Langlois
|titre=Introduction à la relativité |sous-titre=Principes fondamentaux et conséquences physiques
|éditeur=Vuibert
|date=13 juillet 2011
|pages totales=192
|passage=16-19}}</ref> (les horloges en mouvement avancent plus lentement). Le [[facteur de Lorentz]], noté {{mvar|γ}}, permet de calculer la contraction de la longueur et la dilatation du temps d'un objet en mouvement{{sfn|Taillet|Villain|Febvre|2013|loc={{s.v.}}facteur de Lorentz|p=269, {{col.|2}}}} ; il est donné par la formule {{mvar|γ}} = <math>\frac{1}{\sqrt{1-\frac{v^2}{c^2}}}</math>, où {{mvar|v}} est la vitesse de l'objet et {{mvar|c}}, la vitesse de la lumière<ref name=Giancoli>{{Ouvrage
|auteur1=Douglas C. Giancoli
|auteur2=Paul-Étienne Ouellet |responsabilité2=adaptation
|auteur3=Louis-André Hamel |responsabilité3=consult. scient.
|auteur4=J. M. Luc Ouellet |responsabilité4=consult. scient.
|titre=Physique générale |sous-titre=Ondes, optique et physique moderne
|volume=3 : Ondes, optique et physique moderne
|éditeur=de boeck
|année=2004
|pages totales=488
|isbn=2-8041-1702-2
|url=https://books.google.fr/books?id=tAJIt_NA3dYC&pg=PA207#v=onepage&q&f=false
|passage=207}}</ref>.
La valeur de {{mvar|γ}} est très proche de 1 aux vitesses beaucoup plus faibles que {{mvar|c}}, ce qui est le cas pour la plupart des vitesses observées dans la vie courante<ref name=Giancoli/> {{incise|dans ces cas, les valeurs calculées par la [[relativité restreinte]] sont très proches de celles calculées par la [[relativité galiléenne]]|stop}}. Il augmente sensiblement aux vitesses dites relativistes (donc, proches de {{mvar|c}}) et tend vers l'infini positif lorsque {{mvar|v}} est très proche de {{mvar|c}}<ref>{{cite book |langue=en
| first1=Graham | last1=Woan
| title=The Cambridge Handbook of Physics
| publisher=Cambridge University Press
| year=2000
| isbn=0521575079
| passage=64 }} (consulter le graphique)</ref>. Par exemple, le taux de contraction {{mvar|γ}} d'un objet en mouvement égale 2 lorsque sa vitesse relative atteint 86,6 % de {{mvar|c}}. Par ailleurs, un taux de dilation du temps {{mvar|γ}} = 10 apparaît lorsque {{nobr|1={{mvar|v}} = 99,5 % {{mvar|c}}}}<ref group=note>En effet,
* si v = 86,6 % {{mvar|c}}, alors {{mvar|γ}} = <math>\frac{1}{\sqrt{1-\frac{(0.866c)^2}{c^2}}}</math> = 1,999824
* si v = 99,5 % {{mvar|c}}, alors {{mvar|γ}} = <math>\frac{1}{\sqrt{1-\frac{(0.995c)^2}{c^2}}}</math> = 10,01</ref>.


Les résultats de la relativité restreinte peuvent être résumés en regroupant l'espace et le temps dans une seule structure appelée « [[espace-temps]] », tout en exigeant que soit satisfaite l'[[invariance de Lorentz]], dont la formulation mathématique comprend {{mvar|c}}<ref>{{Cite book |langue=en
Un nouveau progrès est fait par [[Léon Foucault]] avec un dispositif à [[miroir]] tournant, qui lui permet d’opérer sans sortir du laboratoire. En 1850, il montre que la lumière se déplace moins vite dans l’[[eau]], en accord avec la théorie des ondulations. À l'[[Observatoire de Paris]], en {{date-|septembre 1862}}, il trouve<ref>[http://expositions.obspm.fr/lumiere2005/exp_foucault.html Observatoire de Paris — « c » à Paris, vitesse de la lumière : histoire et expérience]</ref> la valeur de {{unité|298000 km/s}}.
|last=Hartle |first=J. B.
|year=2003
|title=Gravity: An Introduction to Einstein's General Relativity
|publisher=[[Addison-Wesley]]
|isbn=978-981-02-2749-4
|passage=52-59
|url=https://archive.org/details/specialrelativit0000chan/page/52
}}</ref> (elle permet de relier l'espace au temps puisque {{mvar|c}} comprend à la fois les unités de mesure de l'espace et du temps).
L'invariance de Lorentz, une [[symétrie (physique)|symétrie]], est une hypothèse de base régulièrement mentionnée dans les théories physiques fondamentales modernes, telles l'[[électrodynamique quantique]], la [[chromodynamique quantique]], le [[modèle standard de la physique des particules]] et la [[relativité générale]]. En conséquence, {{mvar|c}} apparaît en beaucoup d'endroits en physique. Par exemple, la relativité générale prédit que {{mvar|c}} est aussi la [[vitesse de la gravité]] et des [[onde gravitationnelle|ondes gravitationnelles]]<ref name="Hartle">{{Cite book |langue=en
|last=Hartle |first=J. B.
|year=2003
|title=Gravity: An Introduction to Einstein's General Relativity
|publisher=[[Addison-Wesley]]
|isbn=978-981-02-2749-4
|passage=332
}}</ref>{{,}}{{#tag:ref|En 2008, l'interprétation d'observations de [[système binaire|systèmes binaires]] utilisés pour déterminer la vitesse de la gravité est mise en doute par quelques auteurs<ref name="Brügmann">{{Cite book |langue=en
|last1=Schäfer |first1=G.
|last2=Brügmann |first2=M. H.
|editor1-last=Dittus |editor1-first=H.
|editor2-last=Lämmerzahl |editor2-first=C.
|editor3-last=Turyshev |editor3-first=S. G.
|chapter=Propagation of light in the gravitational field of binary systems to quadratic order in Newton's gravitational constant: Part 3: 'On the speed-of-gravity controversy'
|chapter-url=https://books.google.com/books?id=QYnfdXOI8-QC&pg=PA111
|title=Lasers, clocks and drag-free control: Exploration of relativistic gravity in space
|isbn=978-3-540-34376-9
|year=2008
|publisher=Springer
}}</ref>.|group=note}}.
Dans les [[Référentiel non inertiel|référentiels non inertiels]] (des espaces-temps courbés par la gravité ou des référentiels accélérés), la vitesse de la lumière ''locale'' est constante et égale {{mvar|c}}. Elle peut être différente sur une trajectoire de longueur finie selon la façon dont sont définis les distances et les temps<ref name="Gibbs1997" />.


La plupart des scientifiques pense que les constantes fondamentales, telle que {{mvar|c}}, sont identiques peu importe l'espace-temps choisi. Elles seraient donc indépendantes du lieu et du temps où elles seraient calculées ou observées. Néanmoins, des scientifiques ont produit des [[Théories d'une vitesse de lumière variable|théories où {{mvar|c}} serait différente selon l'époque cosmologique]]<ref name=Ellis_Uzan>{{cite journal |langue=en
Les mesures (et les méthodes) vont alors se multiplier. Sans les citer toutes :
|last1=Ellis |first1=G. F. R.
* en [[1870]], [[Alfred Cornu]] sur le principe de la roue dentée, invente une nouvelle méthode et trouve {{unité|298500 km/s}}, en opérant entre l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] et le [[mont Valérien]]. Il disqualifie peu après cette mesure, et en 1874, entre l’observatoire et la tour de [[Montlhéry]], trouve {{unité|300400 ± 300 km/s}} ;
|last2=Uzan |first2=J.-P.
* en [[1878]], [[Albert A. Michelson|Albert Michelson]] (alors âgé de {{nobr|25 ans}}) « bricole » un dispositif à miroir tournant et trouve {{unité|300140 ± 480 km/s}} : c’est la première valeur donnant une mesure avec un intervalle de précision contenant la valeur actuelle, même si la valeur moyenne est estimée par excès ;
|year=2005
* en [[1882]], [[Simon Newcomb]], avec un miroir tournant, trouve {{unité|299810 ± 50 km/s}}, pendant que Michelson trouve {{unité|299853 ± 60 km/s}}. Ces résultats, compte tenu des intervalles de précision affichés, sont en contradiction avec ceux de Cornu, ce qui donne lieu à une controverse entre scientifiques français et américains. La méthode du miroir tournant n'est pas jugée assez fiable en France, les questions théoriques de physique soulevées par le mouvement du miroir n'ayant pas de réponse ;
|title='c' is the speed of light, isn't it?
* [[Henri Joseph Anastase Perrotin|Henri Perrotin]] en 1898 et en 1902 effectue deux séries de mesures, depuis l'[[Observatoire de Nice]], sur des distances de {{nobr|12 et 46 km}} avec l'instrument de Cornu, et trouve {{unité|299880 ± 50 km/s}}, valeur plus proche de celles de Newcomb et Michelson que de celle de Cornu ;
|journal=[[American Journal of Physics]]
* en [[1926]], Michelson opère avec une base de {{nobr|35 km}}, entre le [[Mont Wilson (Californie)|mont Wilson]] et le {{lien|lang=en|trad=Mount San Antonio|texte=mont San Antonio}} avec un dispositif s'inspirant du miroir tournant et de la roue dentée, pour s'affranchir d'éventuels effets dus à la vitesse de miroir. Il trouve {{unité|299796 ± 4 km/s}} : cette fois l’intervalle de précision donné contient la valeur actuelle, même si c’est à sa limite inférieure.
|volume=73 |issue=3
|pages=240-327
|doi=10.1119/1.1819929 |arxiv=gr-qc/0305099 |bibcode = 2005AmJPh..73..240E |s2cid=119530637 }}
: {{citation étrangère|lang=en|The possibility that the fundamental constants may vary during the evolution of the universe offers an exceptional window onto higher dimensional theories and is probably linked with the nature of the dark energy that makes the universe accelerate today.}}</ref>{{,}}<ref name=Mota>{{ouvrage |langue=en
|nom1=Mota |prénom1=D. F.
|année=2006
|titre=Variations of the Fine Structure Constant in Space and Time
|arxiv=astro-ph/0401631 |bibcode=2004astro.ph..1631M}} (thèse doctorale)</ref>.
Aucune preuve concluante qui permettrait de valider ces théories n'a été trouvée jusqu'en 2013, et la recherche se poursuit<ref name=Uzan>{{cite journal |langue=en
|last=Uzan |first=J.-P.
|year=2003
|title=The fundamental constants and their variation: observational status and theoretical motivations
|journal=[[Reviews of Modern Physics]]
|volume=75 |issue=2
|page=403
|doi=10.1103/RevModPhys.75.403 |arxiv=hep-ph/0205340 |bibcode=2003RvMP...75..403U |s2cid=118684485
}}</ref>{{,}}<ref name=Camelia>{{cite journal |langue=en
|last=Amelino-Camelia |first=G.
|year=2013
|title=Quantum Gravity Phenomenology
|volume=16 |issue=1
|pages=5
|journal=Living Reviews in Relativity
|arxiv=0806.0339 |doi=10.12942/lrr-2013-5 |pmid=28179844 |pmc=5255913 |bibcode=2013LRR....16....5A
}}</ref>.


Également, {{mvar|c}} est régulièrement jugée [[isotropie|isotrope]], c'est-à-dire qu'elle a la même valeur peu importe sa direction de propagation. Les observations d'ondes émises (1) [[Expérience de Hughes–Drever|par des noyaux atomiques plongés dans un champ magnétique variable]]<ref>{{chapitre |langue=en
[[Fichier:Michelson speed of light measurement 1930.jpg|vignette|Expérience de mesure de la lumière par Michelson en 1930.]]
|auteur1=R. L. Walsworth
|titre chapitre=Tests of Lorentz Symmetry in the Spin-Coupling Sector
|titre ouvrage=Special Relativity
|auteurs ouvrage=Jürgen Ehlers et Claus Lämmerzahl
|volume=702
|éditeur=Springer
|date=2006
|passage=493-505
|série=Lecture Notes in Physics
|doi=10.1007/3-540-34523-X_18 |isbn=978-3-540-34522-0}}</ref> et (2) par des [[Cavité optique|résonateurs optiques]] en rotation, imposent des limites strictes et très faibles sur l'imprécision d'une anisotropie en fonction de l'angle d'observation<ref name=Herrmann>{{cite journal |langue=en
|last1=Herrmann |first1=S.
|last2=Senger |first2=A.
|last3=Möhle |first3=K.
|last4=Nagel |first4=M.
|last5=Kovalchuk |first5=E. V.
|last6=Peters |first6=A.
|title=Rotating optical cavity experiment testing Lorentz invariance at the 10<sup>−17</sup> level
|journal=Physical Review D
|year=2009
|volume=80|issue=100
|pages=105011
|doi=10.1103/PhysRevD.80.105011|arxiv=1002.1284|bibcode = 2009PhRvD..80j5011H |s2cid=118346408 }}</ref>{{,}}<ref name=Lang>{{Cite book |langue=en
|title=Astrophysical formulae
|last=Lang |first=K. R.
|publisher=Birkhäuser
|year=1999
|numéro édition=3
|isbn=978-3-540-29692-8
|page=152
|url=https://books.google.com/books?id=OvTjLcQ4MCQC&pg=PA152
}}</ref>.


=== Vitesse ultime ===
Michelson imagina de faire l'expérience dans le [[Vide (physique)|vide]]. En 1929, il entreprit de faire construire près de [[Pasadena]], un tube en acier d'un mile de long pour y faire une ultime expérience. Il mourut en 1931 sans en voir les résultats. Malgré des erreurs de mesures dues à des effets géologiques et des problèmes de construction du tube, les résultats finaux, {{unité|299774 ± 11 km/s}}, étaient en accord avec les mesures électro-optiques de l'époque<ref>{{Article |lang=en |titre=Michelson's Last Experiment |journal=[[Science (journal)|Science]] |date=1931-05-22 |volume=73 |numéro=1899 |pages=10–14 |doi=10.1126/science.73.1899.10 |pmid=17843974 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |lang=en |url=http://adsbit.harvard.edu/full/1935CMWCI.522....1M |titre=Measurement of the velocity of light in a partial vacuum |journal=Contributions from the Mount Wilson Observatory |date=1935 |volume=522 |pages=100–1 |auteur1=Michelson A. A. |auteur2=Pease F. G. |auteur3=Pearson F. |numéro=2091 |doi=10.1126/science.81.2091.100-a |pmid=17816642 |via=[[Astrophysics Data System]] }}.</ref>.
Selon la [[relativité restreinte]], l'énergie d'un objet ayant une [[masse au repos]] {{mvar|m}} et une vitesse {{mvar|v}} est donnée par {{nobr|{{mvar|γmc}}{{2}}}}, où {{mvar|γ}} est le facteur de Lorentz. Quand {{mvar|v}} est de zéro, {{mvar|γ}} égale un, ce qui mène à la « fameuse équation »<ref name=Bodanis/> <math>E=mc^2</math> ([[équivalence masse-énergie]]). {{mvar|γ}} tend vers l'infini positif lorsque {{mvar|v}} approche {{mvar|c}} et il faudrait une énergie infinie pour accélérer encore plus un objet pesant pour lui faire atteindre {{mvar|c}}. La vitesse de la lumière dans le vide est l'ultime limite pour les objets dotés d'une masse au repos positive et les [[photon]]s individuels ne peuvent voyager plus vite que cette vitesse<ref>{{lien web |langue=en
|auteur1=Deborah Netburn
|url=http://latimesblogs.latimes.com/technology/2011/07/time-travel-impossible.html
|titre=It's official: Time machines won't work
|site=Los Angeles Times
|date=25 juillet 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
|title=HKUST Professors Prove Single Photons Do Not Exceed the Speed of Light
|date=2011-07-19
|website=The Hong Kong University of Science and Technology
|url=http://www.ust.hk/eng/news/press_20110719-893.html}}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|title=Optical Precursor of a Single Photon
|author1=Shanchao Zhang
|author2=J.F. Chen
|author3=Chang Liu
|author4=M.M.T. Loy
|author5=G.K.L. Wong
|author6=Shengwang Du
|journal=Phys. Rev. Lett.
|volume=106 |issue=243602
|pages=243602
|date=16 June 2011
|doi=10.1103/physrevlett.106.243602|pmid=21770570 |bibcode=2011PhRvL.106x3602Z
|url=http://repository.ust.hk/ir/bitstream/1783.1-7246/1/PhysRevLett.106.243602.pdf |format électronique=Pdf }}</ref>.
Ces hypothèses [[tests de l'énergie et de la quantité de mouvement relativistes|ont été confimées expérimentalement]]<ref>{{ouvrage |langue=en
|auteur1=M. Fowler
|titre=Notes on Special Relativity
|éditeur=University of Virginia
|date=mars 2008
|passage=56
|url=http://galileo.phys.virginia.edu/classes/252/SpecRelNotes.pdf |format électronique=Pdf
}}</ref>.


[[File:Relativity of Simultaneity.svg|thumb|upright=1.5|Les deux évènements A et B se trouvent à une certaine distance spatiale. La distance verticale est exprimée comme multiple de la vitesse de la lumière ({{mvar|c}}) et du temps ({{mvar|t}}, {{mvar|t′}} ou {{mvar|t″}}). Si l'intervalle de temps de B multiplié par {{mvar|c}} est différent de {{mvar|ct}}, alors B se produit soit dans le passé, soit dans le futur de A. L'évènement A survient après l'évènement B dans le référentiel en rouge, est simultané à B dans le référentiel en vert et survient avant B dans le référentiel bleu.|alt=Trois paires d'axes de coordonnées (verte, rouge et bleue) sont dépeintes avec une même origine A, l'axe des x est horizontal et l'axe ct est vertical. Dans le référentiel en rouge, relativement aux axes en vert, l'axe x′ est un peu obliqué vers le haut et l'axe ct′ est un peu obliqué vers la droite. Dans le référentiel en bleu, relativement aux axes en vert, l'axe x′′ est un peu obliqué vers le bas et l'axe ct′′ est un peu obliqué vers la gauche. Le point B sur l'axe vert, à la gauche du point A, est de valeur nulle selon l'axe ct, de valeur positive selon l'axe ct′ et de valeur négative selon l'axe ct′′.]]
Après la Seconde Guerre mondiale, le [[géodimètre]], la cavité [[Résonance|résonnante]], le [[radar]], le [[Interférométrie#Interféromètres radio|radio-interféromètre]], la [[spectrométrie]] de bande, et surtout le [[laser]], vont permettre un bond dans la précision :
Plus généralement, il est impossible aux signaux ou à l'énergie de voyager plus vite que {{mvar|c}}. Un argument en faveur de cette position provient de la relativité de la [[simultanéité]], l'une des conséquences de la [[relativité restreinte]]. Si la distance spatiale des évènements A et B est plus grande que l'intervalle de temps entre les deux multiplié par {{mvar|c}}, alors il existe des référentiels où A précède B, d'autres où B précède A et d'autres où les deux sont simultanés.
* en [[1947]], avec une cavité résonnante (un [[guide d'ondes]] fermé), Louis Essen trouve {{unité|299792 ± 3 km/s}} ;
En conséquence, si quelque chose voyageait plus vite que {{mvar|c}} relativement à un référentiel inertiel, il reculerait dans le temps relativement à un autre référentiel et la [[causalité]] serait violée{{#tag:ref|Des scientifiques pensent que l'[[effet Scharnhorst]] permet à des signaux de voyager un peu plus rapidement que la lumière dans le vide, mais les conditions requises pour observer de tels signaux interdisent d'utiliser cet effet pour violer la causalité<ref>{{cite journal |langue=en
* en [[1949]], avec un radar, C.I. Aslakson trouve {{unité|299792.4 ± 2.4 km/s}}. L’incertitude relative donnée passe sous la barre de ±1/{{formatnum:125000}}, mais l’erreur relative commise sur la valeur moyenne estimée n’est que de 1/{{formatnum:5200000}} ;
|last1=Liberati |first1=S.
* en [[1958]], Keith Davy Froome, avec un radio-interféromètre à ondes millimétriques, trouve {{unité|299792.5 ± 0.1 km/s}}. C’est la meilleure mesure avant l’entrée en scène du [[laser]] ;
|last2=Sonego |first2=S.
* en [[1972]], Kenneth Evenson, avec un [[laser hélium-néon]] stabilisé, trouve {{unité|299792.4574 ± 0.0011 km/s}}. La précision a fait un bond d’un facteur 100 ;
|last3=Visser |first3=M.
* en [[1975]], à la suite des changements de plus en plus fréquents de la valeur moyenne estimée, et d’après les meilleurs résultats expérimentaux obtenus jusqu’alors (dont il reste à vérifier les conditions de reproductibilité), la {{15e}} [[Conférence générale des poids et mesures]] recommande alors dans sa deuxième résolution la valeur de ''c'' égale à {{unité|299792458|m s-1}}<ref name="BIPM"/> et invite ses membres et toute la communauté scientifique à réfléchir sur les différentes possibilités de corrélation avec les autres unités et constantes de référence, et notamment pour la redéfinition et l’étalonnage du mètre et/ou celle de la seconde ;
|year=2002
* en [[1978]], Woods, Shotton et Rowley, avec le même type de laser qu’Evenson mais dans des conditions expérimentales plus strictes, trouvent {{unité|299792.4588 ± 0.0002 km/s}}, avec la définition encore en vigueur du mètre de 1960<ref name="CGPM/db/11/6"/>. La vitesse de la lumière est maintenant connue avec une meilleure précision que l’ancien [[mètre étalon]] ;
|title=Faster-than-''c'' signals, special relativity, and causality
* en [[1983]], la {{17e}} Conférence générale des poids et mesures<ref>[https://www.bipm.org/fr/CGPM/db/17/1/ Résolution 1 de la {{17e}} CGPM (1983).]</ref> en prend acte dans sa première résolution et change la définition du mètre :
|journal=[[Annals of Physics]]
*: « Le [[mètre]] est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/{{formatnum:299792458}} [[seconde (temps)|seconde]]. »
|volume=298 |issue=1
|pages=167-185
|doi=10.1006/aphy.2002.6233
|arxiv=gr-qc/0107091 |bibcode = 2002AnPhy.298..167L |s2cid=48166 }}</ref>.|group=note}}{{,}}<ref name="Taylor_p74">{{ouvrage |langue=en
|auteur1=[[Edwin F. Taylor|E. F. Taylor]]
|auteur2=[[John Wheeler|J. A. Wheeler]]
|année=1992
|titre=Spacetime Physics
|passage=74-75
|éditeur=W. H. Freeman
|isbn=978-0-7167-2327-1
|url=https://archive.org/details/spacetimephysics00edwi_0/page/74
}}</ref>.


Dit autrement, un effet serait observé avant sa cause. Ce phénomène, qui n'a jamais été observé<ref name=Zhang/>, mènerait par exemple à l'existence d'un antitéléphone [[tachyon]]ique, c'est-à-dire un hypothétique appareil qui pourrait être utilisé pour envoyer un signal dans son passé<ref>{{ouvrage |langue=en
Par cette dernière définition, la communauté scientifique entérine la définition de la vitesse de la lumière dans le vide absolu (un vide théorique car il est seulement approché et simulé dans les modèles expérimentaux actuels) comme une constante universelle, sur laquelle se fondent ensuite toutes les mesures d’espace et de temps.
|auteur1=[[Richard Tolman|R. C. Tolman]]
|année=2009
|année première édition=1917
|chapitre=Velocities greater than that of light
|titre=The Theory of the Relativity of Motion
|passage=54
|éditeur=BiblioLife
|isbn=978-1-103-17233-7
}}</ref>.
[[Albert Einstein]] en 1907<ref name=Einst>{{cite journal |langue=de
|last1=Einstein|first1=Albert
|title=Über das Relativitätsprinzip und die aus demselben gezogenen Folgerungen
|journal=Jahrbuch der Radioaktivität und Elektronik
|date=1907
|volume=4
|pages=411-462
|url=http://www.soso.ch/wissen/hist/SRT/E-1907.pdf |format électronique=Pdf
|trans-title=On the relativity principle and the conclusions drawn from it}}</ref>{{,}}<ref name=Einsttransl>{{cite book |langue=en
|last1=Einstein|first1=Albert
|editor1-last=Stachel |editor1-first=John
|editor2-last=Cassidy |editor2-first=David C.
|editor3-last=Renn |editor3-first=Jürgen
|editor4-last=Schulmann |editor4-first=Robert
|title=The Collected Papers of Albert Einstein, Volume 2: The Swiss Years: Writings, 1900-1909
|date=1990
|publisher=[[Princeton University Press]]|location=Princeton
|isbn=9780691085265
|passage=252
|url=http://einsteinpapers.press.princeton.edu/vol2-trans/279
|chapter=On the relativity principle and the conclusions drawn from it}}</ref> présente une expérience de pensée où des signaux [[supraluminique]]s pourraient provoquer un paradoxe de [[Causalité (physique)|causalité]].
En 1910, [[Arnold Sommerfeld]] et Einstein le décrivent comme un moyen de « télégraphier dans le passé »{{trad|en|to telegraph into the past}}{{,}}<ref>{{Cite book |langue=en
| author=A. I. Miller
| year=1981
| title=Albert Einstein's special theory of relativity. Emergence (1905) and early interpretation (1905–1911)
| place=Reading | publisher=Addison–Wesley
| isbn=0-201-04679-2
| url=https://archive.org/details/alberteinsteinss0000mill }}</ref>.
La même expérience de pensée a été décrite par [[Richard Tolman]] en 1917<ref name=tol>{{cite book |langue=en
|author=R. C. Tolman
|year=1917
|chapter=Velocities greater than that of light
|title=The theory of the Relativity of Motion
|page=54
|publisher=[[University of California Press]]
|oclc=13129939
|chapter-url=https://archive.org/details/theoryrelativmot00tolmrich
}}</ref> ; des scientifiques peuvent faire allusion à cet appareil en mentionnant le « paradoxe de Tolman ».
Plus tard, il a été nommé « antitéléphone tachyonique »{{trad|en|tachyonic antitelephone}} par [[Gregory Benford]] ''et al''<ref name="ben">{{cite journal |langue=en
|author=Gregory Benford
|last2=D. L. Book
|last3=W. A. Newcomb
|year=1970
|title=The Tachyonic Antitelephone
|url=https://web.archive.org/web/20200207230346/https://pdfs.semanticscholar.org/0fbd/29db01362f5bf2859ba8d30f528a29ee6cb9.pdf |format électronique=Pdf
|journal=[[Physical Review D]]
|volume=2 |issue=2
|pages=263-265
|bibcode=1970PhRvD...2..263B |doi=10.1103/PhysRevD.2.263|s2cid=121124132}}</ref>.


Dans les domaines de la physique où {{mvar|c}} apparaît régulièrement, comme la [[relativité restreinte]] et la [[relativité générale]], il est courant d'utiliser des [[système d'unités naturelles]] de mesures ou des [[Système d'unités géométriques|systèmes d'unités géométriques]] dans lesquelles {{nowrap|1={{mvar|c}} = 1}}<ref name=Lawrie>{{Cite book |langue=en
Elle comporte aussi l’avantage conséquent de ne plus se baser sur les raies spectrales d’éléments atomiques (auparavant une raie du [[Isotopes du krypton|krypton 86]] depuis 1960, déjà difficile à purifier et isoler dans des états stables sur des échantillons suffisamment significatifs pour obtenir la précision souhaitée), ce qui élimine en même temps d’une part les sources d’imprécision ou d’incertitude relatives aux variétés isotopiques ou subatomiques (qui influent sur la largeur des raies spectrales encore actuellement mesurées) et d’autre part la nécessité de reproduire plus exactement des conditions de mesure basées sur un modèle expérimental (des conditions qui peuvent désormais évoluer indépendamment de cette définition et s’améliorer en précision à un coût moindre, en fonction des nouvelles découvertes), notamment à l'aide de mesure des fréquences (ou de façon équivalente) de longueurs d’onde de raies spectrales caractéristiques (qui restent à étudier pour mettre en pratique cette définition).
|last=Lawrie |first=I. D.
|year=2002
|chapter=Appendix C: Natural units
|chapter-url=https://books.google.com/books?id=9HZStxmfi3UC&pg=PA540
|title=A Unified Grand Tour of Theoretical Physics
|passage=540
|numéro édition=2
|publisher=CRC Press
|isbn=978-0-7503-0604-1
}}</ref>{{,}}<ref name=Hsu1>{{Cite book |langue=en
|last=Hsu |first=L.
|year=2006
|chapter=Appendix A: Systems of units and the development of relativity theories
|title=A Broader View of Relativity: General Implications of Lorentz and Poincaré Invariance
|passage=427-428
|numéro édition=2
|publisher=[[World Scientific]]
|isbn=978-981-256-651-5
|url=https://books.google.com/books?id=amLqckyrvUwC&pg=PA428
}}</ref>{{,}}<ref group=note>De cette façon, {{mvar|c}} n'apparaît pas explicitement parce que la multiplication ou la division par 1 ne modifie pas le résultat.</ref>.


== Observations et expériences de vitesses supraluminiques ==
Cependant, elle présuppose encore l’existence d’un modèle expérimental pour l’établissement de la définition de la seconde, dont dépend alors celle du mètre puisque la vitesse de la lumière dans le vide dont dépend aussi cette définition est maintenant établie comme une constante universelle. C’est tout de même une amélioration du système puisqu’un des deux éléments de variabilité a été éliminé, et aussi parce que c’est dans le domaine de la mesure du temps (ou des fréquences) que les progrès les plus importants ont été obtenus en termes de précision.
{{Article principal|Vitesse supraluminique}}


Certaines observations laissent penser, à tort, que la matière, l'énergie ou des signaux transportant des informations se déplacent à une vitesse supérieure à {{mvar|c}}. Par exemple, tel que discuté dans la section [[#Dans un médium|''Dans un médium'']] ci-dessous, les vitesses de plusieurs caractéristiques d'ondes peuvent excéder {{mvar|c}}. Par exemple, les [[Vitesse d'une onde#Vitesse_de_phase|vitesses de phase]] des [[rayon X|rayons X]], lorsqu'ils traversent la plupart des verres, dépassent régulièrement {{mvar|c}}<ref>{{Cite book |langue=en
Une définition similaire concernant l’unité de masse (ou de façon équivalente de celle d’énergie) pourrait aussi utiliser à terme la définition d’une constante universelle, quand le phénomène de gravitation sera mieux connu et maîtrisé pour mieux préciser la vitesse de la lumière dans un vide non idéal (puisque l’espace et le temps subissent l’influence de la gravitation, ce qui influe sur la vitesse effectivement mesurée de la lumière dans le vide réel toujours observé).
|last=Hecht |first=E.
|year=1987
|title=Optics
|page=62
|edition=2
|publisher=Addison-Wesley
|isbn=978-0-201-11609-0
}}</ref>, mais aucune vitesse de phase n'influe sur la vitesse à laquelle les ondes transportent des informations<ref>{{cite book |langue=en
|last=Quimby |first=R. S.
|title=Photonics and lasers: an introduction
|publisher=John Wiley and Sons
|year=2006
|page=9
|isbn=978-0-471-71974-8
|url=https://books.google.com/books?id=yWeDVfaVGxsC&pg=PA9
}}</ref>.


Si un faisceau laser balaie rapidement un objet distant, la vitesse de la tache lumineuse peut se déplacer plus rapidement que {{mvar|c}}. Il y a un délai entre le moment où le faisceau initial quitte le laser et le moment où la réflexion du faisceau parvient à un observateur. Les seuls objets qui se déplacent sont le laser et le faisceau, ce dernier atteignant au plus {{mvar|c}} avant d'atteindre le site de réflexion. De la même façon, une ombre sur un objet lointain peut se déplacer plus rapidement que {{mvar|c}}, mais l'absence de lumière se déplace à {{mvar|c}}<ref>{{cite news |langue=en
== Vitesse de la lumière dans le vide ==
|last=Wertheim |first=M.
D’après les théories de la physique moderne, et notamment les [[équations de Maxwell]], la lumière visible, et même le [[rayonnement électromagnétique]] en général, a une vitesse constante dans le [[Vide (physique)|vide]] ; c'est cette vitesse qu'on appelle ''vitesse de la lumière dans le vide''.
|title=The Shadow Goes
|url=https://www.nytimes.com/2007/06/20/opinion/20wertheim.html?_r=1&scp=1&sq=%27the%20shadow%20goes%27&st=cse&oref=slogin
|work=The New York Times
|access-date=2009-08-21
|date=2007-06-20
}}</ref>.
Dans ces deux cas, ni la matière, ni l'énergie et ni l'information ne voyagent plus rapidement que la lumière<ref name=Gibbs>{{cite web |langue=en
|last=Gibbs |first=P.
|year=1997
|title=Is Faster-Than-Light Travel or Communication Possible?
|url=https://web.archive.org/web/20100310205556/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/FTL.html
|publisher=University of California, Riverside
|work=Usenet Physics FAQ
}}</ref>.


La vitesse de changement de la distance entre deux objets observée dans un référentiel distinct de ceux des deux objets peut dépasser {{mvar|c}}. Encore une fois, cela ne représente pas la vitesse d'un objet dans le même référentiel inertiel<ref name="Gibbs" />.
C'est donc une [[constante physique]] fondamentale. Elle est notée ''c'' (du latin ''celeritas'', « vitesse »). Elle n’est pas seulement constante en tout lieu (et à tout âge) de l’[[Univers]] ([[principe cosmologique|principes cosmologiques]] faible et fort, respectivement) ; elle est également constante d’un repère inertiel à un autre ([[Principe de relativité]]). En d’autres termes, quel que soit le repère inertiel de référence d’un observateur ou la vitesse de l’objet émettant la lumière, tout observateur obtiendra la même mesure.


Quelques effets quantiques semblent être transmis instantanément et seraient dont plus rapide que {{mvar|c}}, comme par exemple dans le [[paradoxe EPR]]. Un exemple met en jeu les [[état quantique|états quantiques]] de deux particules [[intrication quantique|intriquées]]. Tant qu'elles ne sont pas observées, elles [[Principe de superposition quantique|sont superposées]] dans deux états quantiques. Si les deux sont séparées et que l'état de l'une est observé, alors l'état de l'autre est déterminé instantanément. Néanmoins, il est impossible de vérifier dans quel état quantique se trouve la première particule sans l'observer au préalable ; donc, aucune information ne peut être transmise de cette façon<ref name=Gibbs />{{,}}<ref>{{Cite book |langue=en
La ''vitesse de la lumière dans le vide'' est notée ''c'' (valeur exacte recommandée depuis 1975, devenue exacte par définition depuis 1983) :
|last=Sakurai |first=J. J.
: ''c'' = {{unité|299792458}} [[mètre par seconde|mètres par seconde]]
|editor-last=Tuan |editor-first=S. F.
|year=1994
|title=Modern Quantum Mechanics
|passage=231–232
|publisher=Addison-Wesley
|isbn=978-0-201-53929-5
|url=https://archive.org/details/modernquantummec00saku_488/page/n243
}}</ref>.


L'[[effet Hartman]] prédit l'existence de vitesses supérieures à {{mvar|c}} : sous certaines conditions, le temps nécessaire à une [[particule virtuelle]] à [[Effet tunnel|franchir une barrière grâce à un tunnel quantique]] est constant, peu importe l'épaisseur de la barrière<ref name=Muga>{{Cite book |langue=en
=== Constance de ''c'' ===
|editor-last=Muga |editor-first=J. G.
Cette valeur est exacte par définition. En effet, depuis [[1983]], le mètre est défini à partir de la vitesse de la lumière dans le vide dans le [[Système international d'unités]], comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/{{unité|299792458}} de [[seconde (temps)|seconde]]<ref name="BIPM">{{Lien web|url=https://www.bipm.org/fr/publications/si-brochure/|titre=Brochure sur le Système international d'unités (SI)|éditeur=Bureau international des poids et mesures |site=Bipm.org|année=2019|consulté le=21 mars 2020.}}</ref>. Ce qui fait que le mètre est aujourd’hui défini par la seconde, via la vitesse fixée pour la lumière<ref name="BIPM"/>.
|editor-last2=Mayato |editor-first2=R. S.
|editor-last3=Egusquiza |editor-first3=I. L.
|year=2007
|title=Time in Quantum Mechanics
|url=https://books.google.com/books?id=InKru6zHQWgC&pg=PA48
|page=48
|publisher=Springer
|isbn=978-3-540-73472-7
}}</ref>{{,}}<ref name=Recami>{{Cite book |langue=en
|last1=Hernández-Figueroa |first1=H. E.
|last2=Zamboni-Rached |first2=M.
|last3=Recami |first3=E.
|year=2007
|title=Localized Waves
|url=https://books.google.com/books?id=xxbXgL967PwC&pg=PA26
|page=26
|publisher=[[Wiley Interscience]]
|isbn=978-0-470-10885-7
}}</ref>.
Si la barrière est suffisamment mince, la particule virtuelle franchit la barrière à une vitesse supérieure à {{mvar|c}}. Encore une fois, aucune information ne peut être transmise ainsi<ref name=Wynne>{{cite journal |langue=en
|last=Wynne |first=K.
|year=2002
|title=Causality and the nature of information
|journal=Optics Communications
|volume=209 |issue=1–3
|pages=84–100
|doi=10.1016/S0030-4018(02)01638-3 |bibcode=2002OptCo.209...85W
|url=https://web.archive.org/web/20090325093856/http://bcp.phys.strath.ac.uk/the_group/r/uf/2002-OC-causality.pdf |format électronique=Pdf
}}</ref>.


Des [[vitesse supraluminique|vitesses supraluminiques]] sont observées dans certains phénomènes astronomiques<ref>{{cite journal |langue=en
On pourrait objecter que la constance de la vitesse de la lumière quelle que soit la direction, pilier de la physique, est vraie par construction, par le choix des définitions des unités du système international. Cette objection est fausse parce que le choix d’une définition du mètre basée sur la seconde et la lumière est en fait une conséquence de la confiance absolue des physiciens en la constance de la vitesse de la lumière dans le vide ; cette confiance était exprimée alors que la [[Figure de la Terre et histoire du mètre#La définition du mètre de 1960|définition du mètre de 1960]] reposait sur un phénomène radiatif indépendant de celui définissant la seconde.
|last=Rees |first=M.
|year=1966
|title=The Appearance of Relativistically Expanding Radio Sources
|journal=[[Nature (journal)|Nature]]
|volume=211
|issue=5048 |page=468
|doi=10.1038/211468a0
|bibcode = 1966Natur.211..468R |s2cid=41065207
}}</ref>, tels que les [[Jet (astrophysique)|jets relativistes]] de [[radiogalaxie]]s et de [[quasar]]s. Ces jets ne se déplacent pas à une vitesse supérieure à celle de la lumière : c'est la conséquence de la [[Projection centrale|projection géométrique]] du mouvement apparent de ces objets qui voyagent à une vitesse proche de {{mvar|c}} et qui sont observés sous un petit angle de la ligne de mire. Ces objets s'éloignent de la Terre à une vitesse relativiste ; le temps d'observation de chaque rayon successif est plus grand que le précédent<ref>{{cite web |langue=en
|last=Chase |first=I. P.
|title=Apparent Superluminal Velocity of Galaxies
|url=http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/Superluminal/superluminal.html
|publisher=University of California, Riverside
|work=Usenet Physics FAQ
|access-date=2009-11-26
}}</ref>.


Selon les modèles inflationnistes de l'[[Univers]], le plus loin se trouve une galaxie, le plus rapidement elle s'éloigne{{sfn|Tegmark|2018|p=74}}. Cette récession n'est pas la conséquence du mouvement dans l'espace, mais plutôt de l'[[expansion de l'Univers]]{{sfn|Tegmark|2018|p=75-76}}.
Cependant, il a été suggéré dans diverses théories que la [[Théories d'une vitesse de lumière variable|vitesse de la lumière pourrait avoir varié au cours du temps]]<ref name="Ellis_Uzan">{{article|nom=Ellis|prénom=G.F.R.|nom2=Uzan|prénom2=J.-P.|année=2005|titre=‘c’ is the speed of light, isn’t it?|journal=[[American Journal of Physics]]|volume=73|numéro=3|pages=240–7|doi=10.1119/1.1819929|arxiv=gr-qc/0305099|extrait=The possibility that the fundamental constants may vary during the evolution of the universe offers an exceptional window onto higher dimensional theories and is probably linked with the nature of the dark energy that makes the universe accelerate today.|bibcode = 2005AmJPh..73..240E}}</ref>{{,}}<ref name="Mota">{{article|nature article=PhD|nom=Mota|prénom=D.F.|année=2006|journal=Thèse|titre=Variations of the Fine Structure Constant in Space and Time|url=https://arxiv.org/pdf/astro-ph/0401631.pdf|arxiv=astro-ph/0401631|bibcode=2004astro.ph..1631M}}</ref>. Aucune preuve concluante de tels changements n'a encore été mise en évidence, mais cela reste à ce jour un sujet de recherche<ref name="Uzan">{{article|nom=Uzan|prénom=J.-P.|année=2003|titre=The fundamental constants and their variation: observational status and theoretical motivations|journal=[[Reviews of Modern Physics]]|volume=75|numéro=2|page=403|doi=10.1103/RevModPhys.75.403|arxiv=hep-ph/0205340|bibcode=2003RvMP...75..403U}}</ref>{{,}}<ref name="Camelia">{{article|nom=Amelino-Camelia|prénom=G.|année=2008|titre=Quantum Gravity Phenomenology|class=gr-qc|arxiv=0806.0339|doi=10.12942/lrr-2013-5|volume=16|journal=Living Reviews in Relativity|bibcode=2013LRR....16....5A}}</ref>.
Par exemple, les galaxies distantes de la Terre semblent s'en éloigner à des vitesses proportionnelles à leur distance{{sfn|Tegmark|2018|p=74}}. Au-delà du [[volume de Hubble]], la vitesse d'éloignement est plus grande que {{mvar|c}}<ref name=Harrison>{{Cite book |langue=en
|last= Harrison |first=E. R.
|year=2003
|title=Masks of the Universe
|url=https://books.google.com/books?id=tSowGCP0kMIC&pg=PA206
|page=206
|publisher=Cambridge University Press
|isbn=978-0-521-77351-5
}}</ref>.


== Interaction de la lumière avec la matière ==
== Propagation de la lumière ==
En [[physique classique]], la lumière est considérée comme une [[onde électromagnétique]]. Dans ce cadre, le comportement du [[champ électromagnétique]] est décrit par les [[équations de Maxwell]] qui prédisent que {{mvar|c}}, vitesse à laquelle les ondes électromagnétiques (dont la lumière visible) se propagent dans le vide, est fonction de la capacité du vide et de l'inductance du vide. Ces deux caractéristiques, appelées respectivement la [[permittivité du vide]] (<math>\varepsilon_0</math>) et la [[perméabilité du vide]] (<math>\mu_0</math>), sont reliées à la vitesse de la lumière dans le vide ({{mvar|c}}) par l'équation<ref>{{Cite book |langue=en
La différence de vitesse de propagation de la lumière dans des milieux différents est à l’origine du phénomène de [[réfraction]]. La vitesse dans un milieu donné par rapport à la vitesse dans le vide est égale à l'inverse de l’[[indice de réfraction]] (ce dernier dépendant par ailleurs de la longueur d’onde) :
|last1=Panofsky |first1=W. K. H.
|last2=Phillips |first2=M.
|year=1962
|title=Classical Electricity and Magnetism
|passage=182
|publisher=Addison-Wesley
|isbn=978-0-201-05702-7
|url=https://archive.org/details/classicalelectri00pano_563/page/n192
}}</ref> :


:<math>\upsilon = {c \over n}</math>
:<math> c =\frac {1}{\sqrt{\varepsilon_0 \mu_0}} \ . </math>


En [[mécanique quantique]], approche plus moderne, le champ électromagnétique est décrit par l'[[électrodynamique quantique]] (QED). La lumière y est décrite comme une excitation fondamentale (ou [[théorie des quanta|quanta]]) du champ électromagnétique ; elle est alors composée de [[photon]]s qui sont également des [[luxon|particules sans masse]]{{sfn|Feynman|1992|p=109}}{{,}}{{sfn|Hladik|2008|p=185}}.
:où :
* {{Formule|§=''c''}} est la vitesse de la lumière dans le vide ;
* {{Formule|§=''v''}} est la vitesse de la lumière dans le milieu d'indice ''{{Formule|§=''n''}}''. L'indice ''{{Formule|§=''n''}}'' du vide est égal par définition à 1.


Des extensions de QED où le photon est doté d'une masse ont été étudiées. Dans ces cadres théoriques, la vitesse du photon dépendrait de sa fréquence et l'invariant {{mvar|c}} de la [[relativité restreinte]] serait alors la limite ultime de la vitesse de la lumière dans le vide<ref name=Gibbs1997>{{cite web |langue=en
Cependant, la vitesse de la lumière, sans autre précision, s’entend généralement pour la vitesse de la lumière dans le « vide ».
|last=Gibbs |first=P.
|year=1997
|orig-year=1996
|title=Is The Speed of Light Constant?
|url=https://web.archive.org/web/20100402090332/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/speed_of_light.html
|editor-last=Carlip |editor-first=S.
|work=Usenet Physics FAQ
|publisher=University of California, Riverside
|access-date=2009-11-26
}}</ref>.
Toutefois, aucune variation de la vitesse de la lumière en fonction de la fréquence n'a été observée dans des conditions de laboratoire rigoureuses<ref name=Schaefer>{{cite journal |langue=en
|last=Schaefer |first=B. E.
|year=1999
|title=Severe limits on variations of the speed of light with frequency
|journal=[[Physical Review Letters]]
|volume=82 |issue=25
|pages=4964–66
|doi=10.1103/PhysRevLett.82.4964
|arxiv=astro-ph/9810479 |bibcode=1999PhRvL..82.4964S |s2cid=119339066
}}</ref>{{,}}<ref name=Sakharov>{{cite journal |langue=en
|last1=Ellis |first1=J.
|last2=Mavromatos |first2=N. E.
|last3=Nanopoulos |first3=D. V.
|last4=Sakharov |first4=A. S.
|year=2003
|title=Quantum-Gravity Analysis of Gamma-Ray Bursts using Wavelets
|journal=[[Astronomy & Astrophysics]]
|volume=402 |issue=2
|pages=409-424
|doi=10.1051/0004-6361:20030263 |arxiv=astro-ph/0210124 |bibcode=2003A&A...402..409E |s2cid=15388873
}}</ref>{{,}}<ref name="Füllekrug">{{cite journal |langue=en
|last=Füllekrug |first=M.
|year=2004
|title=Probing the Speed of Light with Radio Waves at Extremely Low Frequencies
|journal=Physical Review Letters
|volume=93 |issue=4
|page=043901
|doi=10.1103/PhysRevLett.93.043901 |bibcode=2004PhRvL..93d3901F |pmid=15323762
}}</ref>, lesquelles ont imposé des limites strictes sur la masse du photon.
La limite calculée dépend du modèle utilisé : si le photon massif est décrit selon l'[[Action de Proca|approche de Proca]] par exemple<ref name="adelberger">{{cite journal |langue=en
|last1=Adelberger |first1=E.
|last2=Dvali |first2=G.
|last3=Gruzinov |first3=A.
|year=2007
|title=Photon Mass Bound Destroyed by Vortices
|journal=Physical Review Letters
|volume=98 |issue=1
|page=010402
|doi=10.1103/PhysRevLett.98.010402 |arxiv=hep-ph/0306245 |pmid=17358459 |bibcode=2007PhRvL..98a0402A |s2cid=31249827
}}</ref>,
alors la limite supérieure expérimentale pour sa masse est de 10<sup>−57</sup> [[gramme]]<ref name=Sidharth>{{Cite book |langue=en
|last=Sidharth |first=B. G.
|year=2008
|title=The Thermodynamic Universe
|url=https://books.google.com/books?id=OUfHR36wSfAC&pg=PA134
|page=134
|publisher=World Scientific
|isbn=978-981-281-234-6
}}</ref>.


Une autre raison qui militerait en faveur de la vitesse de la lumière en fonction de sa fréquence serait l'impossibilité d'appliquer la relativité restreinte à de très petites échelles arbitraires, tel que prédit par quelques théories s'appuyant sur la [[gravité quantique]]. En 2009, l'observation de [[sursaut gamma|sursauts gamma]] provenant du système stellaire {{nobr|GRB 090510}} n'a pas démontré que la vitesse du photon dépend de son énergie, ce qui impose des limites strictes aux modèles de quantification de l'espace-temps qui s'appuient sur l'idée que cette vitesse est influencée par l'énergie du photon lorsque les énergies sont proches de l'[[échelle de Planck]]<ref>{{cite journal |langue=en
Notons que si aucun objet dans quelque milieu que ce soit ne peut dépasser la vitesse de la lumière dans le vide, dépasser la vitesse de la lumière dans un même milieu est possible : par exemple dans l’eau, les [[neutrino]]s vont considérablement plus vite que la lumière (qui s’y trouve elle-même considérablement ralentie). Dans le cas de particules chargées, comme les électrons ou positons issus de la désintégration {{Formule|§=''β''}} cela provoque l'équivalent du bang supersonique pour la lumière, c'est l’[[effet Vavilov-Tcherenkov|effet Tcherenkov]] qui « teinte » en bleu le fond des piscines contenant du matériel radioactif.
|last=Amelino-Camelia |first=G.
|year=2009
|title=Astrophysics: Burst of support for relativity
|journal=[[Nature (journal)|Nature]]
|volume=462 |issue=7271
|pages=291–92
|doi=10.1038/462291a |pmid=19924200 |bibcode = 2009Natur.462..291A |s2cid=205051022
}}</ref>.


=== Dans un médium===
Pour finir, dans un milieu dit [[biréfringence|biréfringent]], la vitesse de la lumière dépend aussi de son plan de [[Polarisation (optique)|polarisation]]. Ce phénomène très particulier est utilisé dans de très nombreux domaines comme en microscopie ou pour les [[lunettes de soleil]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=STROCK - Verre - Tensions|url=http://strock.pi.r2.3.14159.free.fr/Ast/Art/Tension.html|site=strock.pi.r2.3.14159.free.fr|consulté le=2017-12-23}}</ref>.
{{article connexe|Indice de réfraction}}
[[File:frontgroupphase.gif|thumb|left|Le point bleu se déplace à la vitesse des ondulations, donc la vitesse de phase. Le point vert se déplace à la vitesse de l'enveloppe, donc la vitesse de groupe. Le point rouge se déplace à la même vitesse que la plus grande partie de l'impulsion, c'est-à-dire la vitesse de front.|alt=Un onde modulée se déplace de la gauche vers la droite. Trois points de couleur se déplacent avec l'onde modulée : un point bleu est arrimé à l'onde porteuse, un point vert est situé sur le maximum de l'enveloppe et un point rouge est attaché à l'avant de l'onde porteuse.]]
Au moins huit vitesses différentes peuvent être utilisées pour caractériser la propagation de la lumière, à savoir : (1) la vitesse de phase, (2) la vitesse de groupe, (3) la vitesse d'énergie, (4) la vitesse de signal, (5) la constante de [[vitesse relativiste]], (6) la vitesse de rapport d'unités, (7) la centrovitesse et (8) la vitesse de corrélation<ref>{{article|langue=en
|prénom=Sylvan C.|nom=Bloch
|titre=Eight velocities of light
|périodique=[[American Journal of Physics]]
|volume=45 |numéro=6
|mois=juin|année=1976|passage=538-549
|doi=10.1119/1.10953
|lire en ligne=http://jpkc.fudan.edu.cn/picture/article/90/64657339-a919-423f-b5ff-425cd2983d2d/dc1cd42f-a25d-4a56-8780-a8acb1e174fc.pdf |format électronique=Pdf
|consulté le=19 août 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en
|prénom=Richard L.|nom=Smith
|titre=The velocities of light
|périodique=[[American Journal of Physics]]
|volume=38 |numéro=8
|mois=août |année=1970 |passage=978-984
|bibcode=1970AmJPh..38..978S |doi=10.1119/1.1976551
|consulté le=19 août 2014}}</ref>. Dans le vide, toutes ces vitesses sont égales à {{mvar|c}}, alors que dans un autre milieu, seule la vitesse du front d'onde conserve cette valeur.
Par ailleurs, pour des fréquences différentes, les vitesses sont différentes. Dans une [[onde plane]], chaque crête et chaque creux se propage à ''v''<sub>p</sub>, la [[vitesse de phase]]. Un signal physique qui a une portée finie (une impulsion de lumière) voyage à une vitesse différente. La plus grande partie d'une impulsion voyage à ''v''<sub>g</sub>, la {{lien |lang=en |trad=Group velocity |fr=vitesse de groupe}}, alors que l'autre partie voyage à ''v''<sub>f</sub>, la [[vitesse de front]].


La vitesse de phase est importante pour déterminer comment une onde lumineuse se propage dans un matériau ou d'un matériau à un autre. Régulièrement, cette information est décrite par l'[[indice de réfraction]] qui est défini par le rapport de {{mvar|c}} à la vitesse de phase ''v''<sub>p</sub> du matériel (plus grand est l'indice, plus faible est la vitesse de l'onde). L'indice de réfraction dépend de plusieurs facteurs, dont la fréquence de la lumière, son intensité, sa [[Polarisation (optique)|polarisation]] et sa direction de propagation. Néanmoins, dans plusieurs cas, il est traité comme une quantité invariable<ref name=Podesta>{{Cite book |langue=en
== Limite de la vitesse de la lumière ==
|last=de Podesta |first=M.
[[Fichier:Vitesses-relativistes-François-Dominique.png|vignette|redresse=1.5|Composition de vitesses relativistes. Les vitesses sont exprimées en prenant pour unité la vitesse de la lumière.]]
|year=2002
La vitesse de la lumière dans le vide n’est pas une ''vitesse limite'' au sens conventionnel. Nous avons l’habitude d’additionner des vitesses, par exemple nous estimerons normal que deux voitures roulant à {{unité|60|kilomètres}} à l’heure en sens opposés se voient l’une et l’autre comme se rapprochant à une vitesse de {{unité|60 km/h}} + {{unité|60 km/h}} = {{unité|120 km/h}}. Et cette formule ''approchée'' est parfaitement légitime pour des vitesses de cet ordre ({{unité|60 km/h}} ≈ {{unité|16.67 m/s}}).
|title=Understanding the Properties of Matter
|url=https://books.google.com/books?id=h8BNvnR050cC&pg=PA131
|page=131
|publisher=CRC Press
|isbn=978-0-415-25788-6
}}</ref>.


L'indice de réfraction de l'air est d'environ 1,0003<ref name=Podesta/>.
Mais, lorsque l’une des vitesses est proche de celle de la lumière dans le vide, un tel calcul classique s’écarte trop des résultats observés ; en effet, dès la fin du {{XIXe siècle}}, diverses expériences (notamment, celle de [[Expérience de Michelson-Morley|Michelson]]) et observations laissaient apparaître une vitesse de la lumière dans le vide identique dans ''tous'' les repères inertiels.
Des médias plus denses, comme l'eau<ref>{{cite web |langue=en
|title=Optical constants of H2O, D2O (Water, heavy water, ice)
|url=https://refractiveindex.info/?shelf=main&book=H2O&page=Hale
|publisher=Mikhail Polyanskiy
|work=refractiveindex.info
|access-date =2017-11-07
}}</ref>,
le [[verre]]<ref>{{cite web |langue=en
|title=Optical constants of Soda lime glass
|url=https://refractiveindex.info/?shelf=glass&book=soda-lime&page=Rubin-clear
|publisher=Mikhail Polyanskiy
|work=refractiveindex.info
|access-date =2017-11-07
}}</ref>
et le [[diamant]]<ref>{{cite web |langue=en
|title=Optical constants of C (Carbon, diamond, graphite)
|url=https://refractiveindex.info/?shelf=main&book=C&page=Phillip
|publisher=Mikhail Polyanskiy
|work=refractiveindex.info
|access-date =2017-11-07
}}</ref>, présentent des indices de réfraction d'environ 1,3, 1,5 et 2,4 pour la lumière visible. Dans des matériaux exotiques, tel le [[condensat de Bose-Einstein]] maintenu à une température très proche du [[zéro absolu]], la lumière peut se déplacer à quelques mètres par seconde. Dans ces cas, la durée prise par les atomes pour absorber puis émettre la lumière est significativement plus longue que si le processus d'absorption-émission avait été réalisé à {{tmp|0|C}} par exemple.
Deux équipes de physiciens ont affirmé avoir complètement arrêté la lumière en la faisant passer dans un condensat de Bose-Einstein de [[rubidium]]. L'énergie de la lumière est stockée dans les atomes (qui deviennent ainsi excités), puis émise plus tard sous forme lumineuse si les atomes sont illuminés par un faisceau laser. Ce comportement est en général vrai au niveau microscopique pour tous les médiums transparents qui « ralentissent » la lumière<ref>{{cite web |langue=en
|last=Cromie |first=William J.
|url=http://www.news.harvard.edu/gazette/2001/01.24/01-stoplight.html
|title=Researchers now able to stop, restart light
|website=Harvard University Gazette
|date=2001-01-24
|archive-url=https://web.archive.org/web/20111028041346/http://www.news.harvard.edu/gazette/2001/01.24/01-stoplight.html
}}</ref>.


Dans les matériaux transparents, l'indice de réfraction est habituellement plus grand que 1, ce qui signifie que la vitesse de phase est plus petite que {{mvar|c}}. Dans certains matériaux, l'indice de réfaction peut être plus faible que 1 à certaines fréquences lumineuses ; dans quelques matériaux exotiques, l'indice peut être négatif<ref>{{Cite book |langue=en
[[Hermann Minkowski|Minkowski]], [[Hendrik Lorentz|Lorentz]], [[Henri Poincaré|Poincaré]] et [[Albert Einstein|Einstein]] introduisirent cette question dans la théorie galiléenne, et s’aperçurent de la nécessité de remplacer un principe implicite et inexact par un autre compatible avec les observations :
|title=Fast light, slow light and left-handed light
* il fallait renoncer à l’additivité des vitesses (admise par [[Galilée (savant)|Galilée]] sans démonstration) ;
|last=Milonni |first=P. W.
* introduire un nouveau concept, la constance de ''{{Formule|§=''c''}}'' (constatée par l’expérience).
|url=https://books.google.com/books?id=kE8OUCvt7ecC&pg=PA25
|page=25
|isbn=978-0-7503-0926-4
|year=2004
|publisher=CRC Press
}}</ref>.
L'exigence que la [[causalité]] ne soit pas violée implique que les parties réelle et imaginaire de la [[permittivité]] d'un matériau, qui correspondent respectivement à l'indice de réfraction et au [[coefficient d'extinction]], soient reliées par les [[relations de Kramers-Kronig]]<ref>{{cite journal |langue=en
|last=Toll |first=J. S.
|year=1956
|title=Causality and the Dispersion Relation: Logical Foundations
|journal=[[Physical Review]]
|volume=104 |issue=6
|pages=1760–70
|doi=10.1103/PhysRev.104.1760 |bibcode = 1956PhRv..104.1760T }}</ref>.
En pratique, dans un matériau qui présente un indice de réfraction inférieur à 1, l'absorption de l'onde lumineuse est si rapide qu'aucun signal ne peut être transmis plus vite que {{mvar|c}}.


Une impulsion lumineuse avec des vitesses de groupe et de phase différentes (qui survient lorsque la vitesse de phase change selon la fréquence des ondes de l'impulsion) s'étale avec le temps, un processus appelé [[dispersion (optique)|dispersion]]. Quelque matériaux présentent une vitesse de groupe très faible (ou même nulle) pour les ondes lumineuses, un phénomène appelé [[lumière lente]] ; cette propriété a été confirmée par différentes expériences<ref>{{cite journal |langue=en
[[Fichier:Diagramme-composition-vitesses-François-Dominique.png|vignette|redresse=1.5|Diagramme des compositions de vitesses. Le côté asymptotique de la vitesse {{Formule|§=''c''}} (ici, 1) apparaît nettement.]]
|last1=Hau |first1=L. V.
Après mise en forme calculatoire, il se dégagea que la nouvelle formule de composition comportait un terme correctif en {{Formule|§=1/(1 + ''v'' ''w''/''c''{{exp|2}})}}, de l’ordre de {{unité|2.7}}{{x10|-10}} seulement à la [[vitesse du son]].
|last2=Harris |first2=S. E.
|last3=Dutton |first3=Z.
|last4=Behroozi |first4=C. H.
|year=1999
|title=Light speed reduction to 17 metres per second in an ultracold atomic gas
|journal=Nature
|volume=397 |issue=6720
|pages=594-598
|doi=10.1038/17561 |bibcode = 1999Natur.397..594V |s2cid=4423307
|url=http://www.seas.harvard.edu/haulab/publications/pdf/Slow_Light_1999.pdf |format électronique=Pdf
}}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|last1=Liu |first1=C.
|last2=Dutton |first2=Z.
|last3=Behroozi |first3=C. H.
|last4=Hau |first4=L. V.
|year=2001
|title=Observation of coherent optical information storage in an atomic medium using halted light pulses
|journal=Nature
|volume=409 |issue=6819
|pages=490–93
|doi=10.1038/35054017 |pmid=11206540 |bibcode = 2001Natur.409..490L |s2cid=1894748
|url=http://www.seas.harvard.edu/haulab/publications/pdf/Stopped_Light_2001.pdf |format électronique=Pdf}}</ref>{{,}}<ref>
{{cite journal |langue=en
|last1=Bajcsy |first1=M.
|last2=Zibrov |first2=A. S.
|last3=Lukin |first3=M. D.
|year=2003
|title=Stationary pulses of light in an atomic medium
|journal=Nature
|volume=426 |issue=6967
|pages=638-641
|doi=10.1038/nature02176 |pmid=14668857 |arxiv = quant-ph/0311092 |bibcode = 2003Natur.426..638B |s2cid=4320280 }}</ref>{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
|last=Dumé |first=B.
|year=2003
|title=Switching light on and off
|url=http://physicsworld.com/cws/article/news/18724
|work=Physics World
|publisher=Institute of Physics
}}</ref>.
L'opposé, des vitesses de groupe supérieures à {{mvar|c}}, a aussi été mis en évidence par des expériences<ref>{{cite news |langue=en
|last=Whitehouse |first=D.
|date=19 July 2000
|title=Beam Smashes Light Barrier
|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/841690.stm
|work=BBC News
|access-date=2008-12-08
}}</ref>.
En théorie, la vitesse de groupe pourrait être infinie ou négative, avec des impulsions voyageant instantanément ou à reculons dans le temps<ref name="MilonniCh2">{{Cite book |langue=en
|title=Fast light, slow light and left-handed light
|author=P. W. Milonni
|chapter-url=https://books.google.com/books?id=kE8OUCvt7ecC&pg=PA25
|chapter=2
|isbn=978-0-7503-0926-4
|year=2004
|publisher=CRC Press
}}</ref>.
Néanmoins, toutes ces possibilités ne permettent pas de transmettre de l'information à une vitesse supérieure à {{mvar|c}}. Il est en effet impossible de transmettre de l'information avec une impulsion lumineuse plus rapide que la vitesse de la première partie d'une onde, la [[vitesse de front]]. Sous certaines conditions, elle est toujours égale à {{mvar|c}}<ref name="MilonniCh2"/>.


Une particule peut voyager plus rapidement que la vitesse de phase de la lumière dans un médium (cette vitesse étant toujours plus faible que {{mvar|c}}). Quand une particule chargée se propage ainsi dans un matériau [[diélectrique]], l'équivalent électromagnétique d'une [[onde de choc]] se produit, c'est l'[[effet Tcherenkov]]<ref>{{cite journal |langue=ru
L’effet devient plus grand lorsque les vitesses dépassent {{Formule|§=''c''/10}}, et de plus en plus visible à mesure que {{Formule|§=''v''/''c''}} se rapproche de 1 : deux vaisseaux spatiaux voyageant l’un vers l’autre à la vitesse de {{Formule|§=0,8 ''c''}} (par rapport à un troisième observateur), ne percevront pas une vitesse d’approche (ou vitesse ''relative'') égale à {{Formule|§=1,6 ''c''}}, mais seulement {{Formule|§=0,98 ''c''}} (voir tableau ci-contre).
|last=Cherenkov |first=Pavel A.
|year=1934
|title=Видимое свечение чистых жидкостей под действием γ-радиации
|trans-title=Visible emission of pure liquids by action of γ radiation
|journal=[[Doklady Akademii Nauk SSSR]]
|volume=2
|page=451}}
: Réimprimé : {{cite journal |langue=ru
|last=Cherenkov |first=P. A.
|date=1967
|title=Видимое свечение чистых жидкостей под действием γ-радиации
|trans-title=Visible emission of pure liquids by action of γ radiation
|journal=Usp. Fiz. Nauk
|volume=93 |issue=10
|page=385
|doi=10.3367/ufnr.0093.196710n.0385}}
: Réimprimé : {{cite book |langue=ru
|title=Pavel Alekseyevich Čerenkov: Chelovek i Otkrytie
|trans-title=Pavel Alekseyevich Čerenkov: Man and Discovery
|editor1=A. N. Gorbunov
|editor2=E. P. Čerenkova
|location=Moscou
|publisher=Nauka
|date=1999
|passage=149-153}}</ref>.
Dans un milieu [[biréfringence|biréfringent]], la vitesse de la lumière dépend de son plan de [[Polarisation (optique)|polarisation]], phénomène utilisé dans de très nombreux domaines, que ce soit la [[microscopie]] ou la fabrication de [[lunettes de soleil]]<ref>{{Lien web |langue=fr
|titre=Strock - Verre - Tensions
|url=http://strock.pi.r2.3.14159.free.fr/Ast/Art/Tension.html
|site=strock.pi.r2.3.14159.free.fr
|consulté le=2017-12-23}}</ref>.


== Conséquences pratiques de la finitude de ''c'' ==
Ce résultat est donné par la [[transformations de Lorentz|transformation de Lorentz]] :
La vitesse de la lumière est importante dans le domaine des [[télécommunications]] : un aller simple et un aller-retour ne sont pas instantanés. Cette constatation s'applique à tous les objets connus dans l'Univers, que ce soit des atomes ou de lointaines galaxies. Quelques techniques s'appuient sur la finitude de {{mvar|c}}, notamment en [[métrologie]].


=== À petites échelles ===
: <math>u = \frac{v+w}{1 + v w / c^2}</math>
[[File:Jade CINES.jpg|thumb|La puissance de calcul de ce superordinateur, basé au [[Centre informatique national de l'enseignement supérieur|CINES]] à Montpellier en France, est en partie limitée par la vitesse de la lumière.]]
:où :
Dans les [[superordinateur]]s, la vitesse de la lumière impose une limite à la vitesse de transmission de l'information entre les [[processeur]]s. Si un processeur opère à {{unité|1 [[gigahertz]]}}, un signal ne peut parcourir qu'une distance d'environ {{unité|30 cm}} par cycle. Pour une vitesse maximale de traitement, les processeurs doivent donc être logés les uns près des autres pour minimiser la latence de la communication ; cette contrainte peut réduire l'efficacité du refroidissement. Si la cadence de l'horloge du processeur augmente, la vitesse de la lumière devient alors une contrainte ferme lors de la conception d'une puce électronique<ref name="processorlimit">{{Cite book |langue=en
:* {{Formule|§=''v''}} et {{Formule|§=''w''}} sont les vitesses des vaisseaux spatiaux ;
|last=Parhami |first=B.
:* {{Formule|§=''u''}} est la vitesse perçue d'un vaisseau depuis l’autre.
|year=1999
|title=Introduction to parallel processing: algorithms and architectures
|url=https://books.google.com/books?id=ekBsZkIYfUgC
|passage=5
|publisher=Plenum Press
|isbn=978-0-306-45970-2
}}</ref>{{,}}<ref name="processorlimit2">{{cite conference |langue=en
|url=https://books.google.com/books?id=sona_r6dPyQC&q=%22speed+of+light%22+processor+limit&pg=PA26
|title=Software Transactional Memories: An Approach for Multicore Programming
|first1=D. |last1=Imbs
|first2=Michel |last2=Raynal
|year=2009
|conference=10th International Conference, PaCT 2009, Novosibirsk, Russia, 31 August – 4 September 2009
|editor=V. Malyshkin
|publisher=Springer
|isbn=978-3-642-03274-5
|passage=26
}}</ref>.


=== Mesures de distances ===
Ainsi, quelle que soit la vitesse à laquelle se déplace un objet par rapport à un autre, chacun mesurera la vitesse de l’impulsion lumineuse reçue comme ayant la même valeur : la vitesse de la lumière ; en revanche, la fréquence observée d’un rayonnement électromagnétique transmis entre deux objets en déplacement relatif (ainsi que les quantums d’énergie associée entre le rayonnement émis et le rayonnement perçu par l’objet cible) sera modifiée par [[effet Doppler|effet Doppler-Fizeau]].
Les [[radar]]s mesurent la distance en calculant le temps pris par un signal de faire l'aller-retour entre une cible réfléchissante et l'instrument<ref>{{ouvrage |langue=en
|titre=Radar: The Great Detective
|auteur1=Wesley W. Stout
|année=1946
|éditeur=Chrysler Corporation
|passage=4, 6 et 10
}} (consulter les pages en ligne: [https://web.archive.org/web/20191117044634/http://www.imperialclub.com/Yr/1945/46Radar/Page04.htm 4], [https://web.archive.org/web/20191117051214/http://www.imperialclub.com/Yr/1945/46Radar/Page06.htm 6] et [https://web.archive.org/web/20191117055955/http://www.imperialclub.com/Yr/1945/46Radar/Page10.htm 10])</ref> : la distance entre les deux est proportionnelle au temps multiplé par {{mvar|c}}. Un récepteur [[Global Positioning System|GPS]] calcule de même, mais en s'appuyant sur les signaux émis par plusieurs satellites GPS qui émettent en continu. Puisque la lumière parcourt environ {{unité|300000 kilomètres}} en une seconde, les détecteurs embarqués et les calculs doivent être d'une grande précision<ref>{{lien web |langue=en
|url=https://web.archive.org/web/20171226024421/http://www.math.nus.edu.sg/aslaksen/gem-projects/hm/0203-1-10-instruments/modern.htm
|titre=Modern Navigation
|site=math.nus.edu.sg
|date=26 decembre 2017}}</ref>.
Le [[Réflecteur lunaire|''Lunar Laser Ranging Experiment'']], l'[[astronomie radar]] et le [[Deep Space Network]] calculent respectivement les distances à la Lune<ref name=science265_5171_482>{{cite journal |langue=en
|last=Dickey |first=J.O.
|et al.=oui
|title=Lunar Laser Ranging: A Continuing Legacy of the Apollo Program
|journal=Science | volume=265 | issue=5171
|pages=482–90
|date=July 1994
|doi=10.1126/science.265.5171.482 |bibcode=1994Sci...265..482D | pmid=17781305|s2cid=10157934
|url=https://trs.jpl.nasa.gov/bitstream/2014/32452/1/94-0193.pdf |format électronique=Pdf}}</ref>,
aux planètes<ref name=cm26_181>{{cite journal |langue=en
|last=Standish |first=E. M.
|title=The JPL planetary ephemerides
|journal=Celestial Mechanics
|volume=26 |issue=2
|date=February 1982
|pages=181-186
|doi=10.1007/BF01230883 |bibcode=1982CeMec..26..181S }}</ref>
et aux vaisseaux spatiaux<ref name=pieee95_11_2202>{{cite journal |langue=en
|last1=Berner |first1=J. B.
|last2=Bryant |first2=S. H.
|last3=Kinman |first3=P. W.
|title=Range Measurement as Practiced in the Deep Space Network
|journal=Proceedings of the IEEE
|date=November 2007
|volume=95 |issue=11
|pages=2202–2214
|doi=10.1109/JPROC.2007.905128 |s2cid=12149700
|url=https://trs.jpl.nasa.gov/bitstream/2014/40972/1/07-0166.pdf |format électronique=Pdf}}</ref> en mesurant les temps d'aller-retour d'ondes électromagnétiques.


=== Longs parcours sur la Terre ===
Albert Einstein unifia les travaux de ses trois collègues en une [[relativité restreinte|théorie de la relativité]] homogène, appliquant ces étranges conséquences à la [[mécanique newtonienne|mécanique classique]]. Les confirmations expérimentales de la théorie de la relativité furent au rendez-vous, à la précision des mesures de l’époque près.
Puisque la circonférence équatoriale de la [[Terre]] mesure environ {{unité|40075 km}}{{#tag:ref|La [[Terre]] est une boule presque parfaite. Le rayon moyen de la Terre est de {{unité|6378.1366 km}} selon [[#Luzum et al, 2011|Luzum et al, 2011]], p. 296. En appliquant la formule {{mvar|C {{=}} 2 &pi; r}}, qui permet de trouver la circonférence d'une boule, on trouve C = {{unité|40075 km}}. |group=note}} et que {{mvar|c}} est d'environ {{unité|300000 km/s}}, la durée minimale théorique pour qu'une information atteigne le point opposé de la Terre en circulant à sa surface seulement est d'environ {{unité|67 millisecondes}}. Quand la lumière circule dans une [[fibre optique]] autour du globe, le temps de transit est plus long, entre autres parce que la vitesse de la lumière y est diminuée d'environ 35 %, selon l'[[indice de réfraction]] {{mvar|n}} du matériau de la fibre{{#tag:ref|Dans les fibres optiques, l'indice de réfraction se situe le plus souvent entre 1,518 et 1,538<ref name=Midwinter>{{Cite book |langue=en
| last = Midwinter |first=J. E.
| year = 1991
| title = Optical Fibers for Transmission
| edition = 2nd
| publisher = Krieger Publishing Company
| isbn = 978-0-89464-595-2
}}</ref>.|group=note}}. De plus, le signal lumineux doit être régénéré régulièrement ou encore converti en signal électronique puis optique ; ces opérations durent plus longtemps que le temps pris par la lumière pour parcourir en ligne droite la distance entre l'entrée et la sortie de l'un de ces appareils<ref>{{cite web |langue=en
|date=June 2007
|title=Theoretical vs real-world speed limit of Ping
|url=https://web.archive.org/web/20100902224536/http://royal.pingdom.com/2007/06/01/theoretical-vs-real-world-speed-limit-of-ping/
|website=Pingdom
|access-date=2010-05-05
}}</ref>.


=== Voyages spatiaux et astronomie ===
Dans le cadre de la théorie de la relativité, les [[physique des particules|particules]] sont classées en trois groupes :
[[File:Speed of light from Earth to Moon.gif|thumb|upright=2|alt=Le diamètre de la Lune est d'environ le quart de celui de la Terre et les deux astres sont séparés d'une distance d'environ 30 fois le diamètre de la Terre. Un rayon lumineux quitte la Terre et atteint la Lune en environ 1 seconde et quart.|Un rayon lumineux, d'un diamètre très grand, est émis de la surface de la Terre en direction de la Lune. Le début du rayon prend entre 1,2 et 1,35 seconde pour atteindre la Lune (la distance entre les deux corps célestes varie avec le temps)<ref>{{Lien web |langue=fr
* les [[bradyon]]s, particules de [[masse au repos]] réelle, se déplacent à des vitesses inférieures à {{Formule|§=''c''}} ;
|titre=Combien de temps faut-il à la lumière réfléchie par la Lune pour parvenir jusqu'à nous ?
* les [[luxon]]s, particules de masse au repos nulle, se déplacent uniquement à la vitesse {{Formule|§=''c''}} dans le vide ;
|éditeur=L'Étoile des enfants
* les [[tachyon]]s, particules hypothétiques dont la masse au repos est un [[nombre imaginaire pur|nombre imaginaire]], se déplacent, par définition, uniquement à des vitesses supérieures à {{Formule|§=''c''}}, s'ils existent ; la plupart des physiciens considèrent que ces particules n’existent pas (pour des raisons de [[causalité (physique)|causalité]] selon les principes actuels).
|url=http://www.etoile-des-enfants.ch/article959.html
|site=etoile-des-enfants.ch
|consulté le=2022-03-28}}</ref>. Sur le schéma, les tailles relatives de la Terre et de la Lune sont à l'échelle.]]
Les communications entre la [[Terre]] et un vaisseau spatial ne sont pas instantanées. Plus les deux sont éloignés, plus le délai entre l'émission et la réception d'un signal est grand. Ce délai est devenu apparent lors des communications entre le [[Centre de contrôle de mission Christopher C. Kraft Jr.|''Mission Control Center'' de la NASA]] et la capsule d'[[Apollo 8]] qui orbitait autour de la Lune (en décembre 1968) : pour chaque question, le premier devait attendre au moins {{unité|3 secondes}} avant de recevoir une réponse<ref>{{cite web |langue=en
|url = https://web.archive.org/web/20110104032114/http://history.nasa.gov/ap08fj/15day4_orbits789.htm
|title = Day 4: Lunar Orbits 7, 8 and 9
|work = The Apollo 8 Flight Journal
|publisher = NASA
|access-date = 16 December 2010
}}</ref>.
Le délai de communication entre la Terre et [[Mars (planète)|Mars]] varie entre 5 et 20 minutes selon leur position relative<ref>{{cite web |langue=en
|url=https://mars.nasa.gov/mars2020/spacecraft/rover/communications/
|website=Mars 2020 Mission Perseverence Rover
|title=Communications |publisher=NASA
|access-date=2020-03-14}}</ref>.
En conséquence, si un robot sur Mars éprouvait un problème, son contrôleur humain ne le saurait pas avant {{unité|5|minutes}} et peut-être même après {{unité|20|minutes}}. Il faudrait encore au moins de 5 à {{unité|20|minutes}} pour inciter le robot à effectuer une manœuvre corrective.


La lumière qui provient d'objets astronomiques lointains prend encore plus de temps pour atteindre la Terre. Par exemple, l'un des objets célestes de l'image ''[[Hubble Ultra Deep Field]]'' a émis de la lumière qui a parcouru l'Univers pendant {{unité|13 milliards}} d'années avant d'être détectée par le télescope spatial Hubble<ref name=Hubble>{{lien web |langue=en
Les masses au repos combinées avec le facteur multiplicatif <math>\gamma = \frac{1}{\sqrt{1 - \frac{v^2}{c^2}}}</math> donnent une énergie réelle pour chacun des groupes définis précédemment.
|auteur1=Ray Villard
|date=1er mai 2010
|title=Hubble Reaches the "Undiscovered Country" of Primeval Galaxies
|url=https://www.nasa.gov/mission_pages/hubble/science/undiscovered-country.html
|publisher=Space Telescope Science Institute
|site=nasa.gov
}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |langue=en
|title=The Hubble Ultra Deep Field Lithograph
|url=http://www.nasa.gov/pdf/283957main_Hubble_Deep_Field_Lithograph.pdf |format électronique=Pdf
|publisher=NASA
|passage=1
|date=17 juin 2008
|access-date=2022-03-28
}}</ref>.
Cette image, construite aujourd'hui, capture l'état de cette lointaine galaxie voici {{unité|13 milliards}} d'années, quand l'[[Univers]] était âgé d'un milliard d'années<ref name=Hubble/>.


Les distances astronomiques sont parfois exprimées en [[année-lumière|années-lumière]], surtout dans les ouvrages de [[vulgarisation]] et dans les médias de masse<ref>{{cite web |langue=en
== Cas de dépassements apparents ==
|title=The IAU and astronomical units
{{Article détaillé|Vitesse supraluminique}}
|url=https://www.iau.org/public/themes/measuring/
Ce qu'interdit la [[relativité restreinte]], c'est de violer la causalité : c'est donc l'information au sens causal du terme qui ne peut pas aller plus vite que ''c''. L'un des problèmes est d'arriver à définir cette notion d'information. En effet, il est par exemple possible qu'une impulsion lumineuse ait une [[vitesse de groupe]] supérieure à ''c'' sans que cela viole la causalité car le [[front d'onde]] se propage lui à la vitesse {{Formule|§=''c''}}.
|publisher=[[International Astronomical Union]]
|access-date=2022-03-28
}}</ref>.
Une année-lumière est la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année, c'est-à-dire environ {{unité|9461 milliards}} de kilomètres ou {{unité|0,3066 [[parsec]]}}. [[Proxima Centauri]], l'étoile la plus près de la Terre après le [[Soleil]], se trouve à environ {{unité|4,2 années-lumière}}<ref name=starchild>{{cite web |langue=en
|year=2000
|title=StarChild Question of the Month for March 2000
|url=https://starchild.gsfc.nasa.gov/docs/StarChild/questions/question19.html
|work=StarChild
|publisher=NASA
|access-date=2022-03-28
}}</ref>.


=== Transactions à haute fréquence ===
Il a en fait été montré que l'information se propage toujours à la vitesse {{Formule|§=''c''}}<ref group=alpha>{{en}} Stenner {{et al.}}, ''Nature'', 425, {{p.|695}} (2003) montrent que dans le cas d'une impulsion lumineuse supraluminique, l'information se propage à ''c'', et Stenner {{et al.}}, ''Phys. Rev. Lett.'', 94, p053902 (2005) montrent que c'est également vrai dans le cas de vitesses de groupe petites.</ref> : les vitesses de la lumière ''infra'' ou supraluminiques peuvent transporter un signal, mais pas de l'information au sens causal.
La vitesse de la lumière a pris une certaine importance dans les [[transactions à haute fréquence]], où des courtiers tentent de gagner de petits avantages en effectuant des transactions une fraction de seconde avant leurs compétiteurs. Par exemple, des courtiers préfèrent utiliser des systèmes de communication à [[micro-onde]]s, parce que ces ondes circulent presque à {{mvar|c}} alors que la lumière dans les fibres optiques voyagent de 30 à 40 % moins rapidement<ref>{{cite news |langue=en
De manière générale, il est donc important de faire attention à la définition de la vitesse considérée. En plus de la vitesse de l'information (le concept d'information étant parfois difficile à définir), on peut ainsi considérer différentes vitesses qui peuvent prendre des valeurs inférieures ou supérieures à {{Formule|§=''c''}}, voire des valeurs négatives<ref>{{Article |langue=en |auteur1=D. Gauthier |auteur2=R. Boyd |url=http://www.optics.rochester.edu/workgroups/boyd/assets/pdf/publications/Boyd_PhotonicsSpectra_07.pdf |titre=Fast Light, Slow Light and Optical Precursors: What Does It All Mean? |périodique=Photonics Spectra |date=janvier 2007 |format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter W.|nom1=Milonni|titre=Fast light, slow light, and left-handed light|lieu=Bristol Philadelphia|éditeur=[[Institute of Physics]]|année=2005|pages totales=247|isbn=978-0-7503-0926-4|oclc=57283882}}.</ref> :
|title=Time is money when it comes to microwaves
* [[vitesse de phase]] ;
|url=http://www.ft.com/cms/s/2/2bf37898-b775-11e2-841e-00144feabdc0.html
* [[vitesse de groupe]] ;
|newspaper=Financial Times
* vitesse de l'énergie ;
|date=10 May 2013
* vitesse du signal.
|access-date=25 April 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Cite journal |langue=en
|last1=Buchanan|first1=Mark
|title= Physics in finance: Trading at the speed of light
|journal=Nature
|volume=518|issue=7538
|pages=161-163
|date=11 February 2015
|doi=10.1038/518161a|pmid=25673397 |bibcode=2015Natur.518..161B|doi-access=free}}</ref>.


== Mesures ==
Le [[paradoxe EPR]] a également montré que la physique quantique donne des exemples pour lesquels les particules se comportent comme si elles pouvaient se coordonner, alors que les écarts dans l'espace et le temps réclameraient pour cela de dépasser ''{{Formule|§=''c''}}''. Cependant, ce phénomène ne peut pas être utilisé pour transmettre de l'information.
On peut mesurer {{mvar|c}} de plusieurs façons. Par exemple, on peut mesurer cette vitesse en observant la façon dont les ondes lumineuses se propagent grâce à des instruments astronomiques. On peut la mesurer en fonction de constantes connues, telles la [[permittivité du vide]] (<math>\epsilon_0</math>) et la [[perméabilité du vide]] (<math>\mu_0</math>). On peut également calculer cette valeur en connaissant la longueur d'onde et la fréquence d'une onde lumineuse, puisque leur produit égale {{mvar|c}}.


Depuis 1983, le [[Système international d'unités]] (SI) fixe la vitesse de la lumière à exactement {{unité|299792458|m/s}}<ref name=Boyes>{{Chapitre |langue=en
En {{date-|septembre 2011}}, la collaboration de physiciens travaillant sur l'expérience [[OPERA (expérience)|OPERA]] annonce que le temps de vol mesuré des neutrinos produits au [[CERN]] est inférieur de {{unité|60.7 ns}} à celui attendu pour des particules se déplaçant à la vitesse de la lumière<ref>[http://press.cern/node/73 L’expérience OPERA annonce une anomalie dans le temps de vol des neutrinos allant du CERN au Gran Sasso] (communiqué de presse), [[Organisation européenne pour la recherche nucléaire|CERN]], 23 septembre 2011.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en | auteur=T. Adam |et al.=oui | titre=Measurement of the neutrino velocity with the OPERA detector in the CNGS beam | url=https://arxiv.org/abs/1109.4897 | site=[[arXiv]] |date=22 septembre 2011 | consulté le=23 septembre 2011}}</ref>. Le {{date-|8 juin 2012}}, les scientifiques de l'expérience OPERA annoncent que l'anomalie était en fait liée à une erreur de mesure due au branchement défectueux d’un câble de synchronisation optique des horloges atomiques, et que la vitesse mesurée des neutrinos était compatible avec celle de la lumière<ref>{{Lien web |url=http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/06/neutrinos-plus-rapides-que-la-lumi%C3%A8re-non-et-fin-de-lhistoire.html |titre=Neutrinos plus rapides que la lumière ? Non et fin de l'histoire |auteur=Sylvestre Huet |site=Libération |date=8 juin 2012 |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>.
|auteur1=P. H. Sydenham
|année=2003
|titre chapitre=Measurement of length
|auteurs ouvrage=W. Boyes
|titre ouvrage=Instrumentation Reference Book
|numéro édition=3
|passage=56
|éditeur=Butterworth–Heinemann
|isbn=978-0-7506-7123-1
|url=https://books.google.com/books?id=sarHIbCVOUAC&pg=PA56
}}
: {{citation étrangère|lang=en|[...] if the speed of light is defined as a fixed number then, in principle, the time standard will serve as the length standard[...]}}</ref>{{,}}<ref name="Fundamental Physical Constants">{{cite web |langue=en
|title=CODATA value: Speed of Light in Vacuum
|url=http://physics.nist.gov/cgi-bin/cuu/Value?c
|work=The NIST reference on Constants, Units, and Uncertainty
|publisher=[[National Institute of Standards and Technology|NIST]]
|access-date=2009-08-21
}}</ref>{{,}}<ref name=Jespersen>{{Cite book |langue=en
|last1=Jespersen |first1=J.
|last2=Fitz-Randolph |first2=J.
|last3=Robb |first3=J.
|year=1999
|title=From Sundials to Atomic Clocks: Understanding Time and Frequency
|passage=280
|edition=Reprint of National Bureau of Standards 1977, 2nd
|publisher=[[Courier Dover]]
|isbn=978-0-486-40913-9
|url=https://books.google.com/books?id=Z7chuo4ebUAC&pg=PA280
}}</ref>.
En tant que constante dotée d'unités de mesure, la valeur numérique de {{mvar|c}} diffère selon le système d'unités{{#tag:ref|La vitesse de la lumière dans le [[Unités de mesure anglo-saxonnes|système anglo-saxon]] et dans le [[unités de mesure américaines|système américain]] est basé sur le [[pouce (unité)|pouce]] ayant la valeur exacte de {{val|2.54|u=cm}} et elle égale donc :
:{{val|299792458 |u=m/s}} × {{nowrap|100 {{sfrac|cm|m}}}} × {{sfrac|1|2,54}}&nbsp;{{sfrac|po|cm}},
qui est approximativement de {{val|186282}} miles, 698 verges, 2 pieds et 5 pouces par seconde.|group=note|name="imperial"}}.


La question de la constance de la vitesse de la lumière dans le vide ne peut être tranchée puisqu'il est théoriquement possible que les [[photon]]s aient une masse non nulle : les mesures ne peuvent que plafonner cette masse hypothétique et non prouver qu'elle est rigoureusement nulle. Toutefois, même s'il était avéré que les photons ont une masse, cela ne remettrait pas en cause le principe de la constante {{mvar|c}}, mais donnerait plutôt une limite de précision de son observabilité dans les modèles de référence<ref>{{ouvrage
== Notes et références ==
|url=https://www.phys.ens.fr/IMG/pdf/CoursOptique.pdf |format électronique=Pdf
=== Notes ===
|titre=Cours d'optique
{{références| groupe=alpha}}
|éditeur=[[École normale supérieure (France)|École normale supérieure]]
|date=2011-03-12
|passage=3
}}</ref>.


=== Références ===
=== Mesures astronomiques ===
Le [[milieu interstellaire]] est un lieu pertinent pour mesurer la vitesse de la lumière à cause de sa grandeur et de l'absence quasi totale d'obstacles sur de grandes distances. Historiquement, les scientifiques ont mesuré le temps de parcours de la lumière en fonction d'une distance connue dans le [[Système solaire]], tel le diamètre de l'orbite terrestre.
{{références|colonnes=2
|références =


[[Ole Christensen Rømer]] effectue en 1676 une mesure astronomique qui lui permet de [[Détermination de la vitesse de la lumière par Ole Rømer|prédire que la vitesse de la lumière est finie]]<ref name=cohen>{{cite journal |langue=en
<ref name=2newsciences>{{Ouvrage|prénom1=G.|nom1=Galilei|champ libre=Crew, H. ; de Salvio A. (trans.)|titre=Dialogues Concerning Two New Sciences|éditeur=[[Dover Publications]]|année=1954|année première édition=1638|passage=43|isbn=0-486-60099-8|lire en ligne=http://oll.libertyfund.org/index.php?option=com_staticxt&staticfile=show.php%3Ftitle=753&layout=html#a_2288356}}</ref>
|last=Cohen |first=I. B.
|year=1940
|title=Roemer and the first determination of the velocity of light (1676)
|journal=Isis
|volume=31 |issue=2
|pages=327–79
|doi=10.1086/347594 |hdl=2027/uc1.b4375710 |s2cid=145428377
|url=https://babel.hathitrust.org/cgi/imgsrv/download/pdf?id=uc1.b4375710;orient=0;size=100;seq=5;attachment=0
}}</ref>{{,}}<ref name=roemer>{{cite journal |langue=fr
|year=1676
|title=Demonstration tovchant le mouvement de la lumiere trouvé par M. Rŏmer de l'Académie Royale des Sciences
|url=http://www-obs.univ-lyon1.fr/labo/fc/ama09/pages_jdsc/pages/jdsc_1676_lumiere.pdf |format électronique=Pdf
|journal=[[Journal des sçavans]]
|pages=233-236
}}
: Traduit en anglais dans {{cite journal
|title=A demonstration concerning the motion of light, communicated from Paris, in the Journal des Sçavans, and here made English
|journal=[[Philosophical Transactions of the Royal Society]]
|year=1677
|volume=12 |issue=136
|pages=893-895
|doi=10.1098/rstl.1677.0024 |bibcode=1677RSPT...12..893.
}}
:: Article reproduit dans {{Cite book |langue=en
|editor1-last=Hutton |editor1-first=C.
|editor2-last=Shaw |editor2-first=G.
|editor3-last=Pearson |editor3-first=R.
|title=The Philosophical Transactions of the Royal Society of London, from Their Commencement in 1665, in the Year 1800: Abridged
|year=1809
|chapter=On the Motion of Light by M. Romer
|chapter-url=https://archive.org/stream/philosophicaltra02royarich#page/397/mode/1up
|location=Londres |publisher=C. & R. Baldwin
|volume=II. From 1673 to 1682
|passage=397-398
}}
: Le rapport publié dans le ''Journal des sçavans'' est inspiré du rapport que Rømer a lu devant l'[[Académie des sciences (France)|Académie des Sciences de la France]] en novembre 1676 (voyez [[#cohen-1940|Cohen, 1940, p.&nbsp;346]]).</ref>.
[[File:Io eclipse speed of light measurement fr.svg|thumb|upright=4|center|Depuis la Terre, si on observe Jupiter selon l'axe Soleil-Jupiter, une partie de Jupiter est éclairée et le reste se trouve dans l'ombre. La [[Io (lune)|lune Io de Jupiter]] subit régulièrement une éclipse solaire parce qu'une partie de son orbite se trouve dans l'ombre de Jupiter. La période d'Io change très peu d'une année à l'autre.<br>
Pourtant, Rømer observe que les débuts et les fins des éclipses d'Io ne correspondent pas aux heures calculées. Puisque la période orbitale de Io est invariable et que l'observation de cette lune indique que cette période varie, il faut conclure que la vitesse de la lumière est finie.<br>
Le Soleil, la Terre et Jupiter forment un triangle dont l'angle Terre-Soleil-Jupiter peut être mesuré. De plus, les rayons des orbites terrestre et jovienne sont connus. On peut donc calculer la distance Terre-Jupiter au 120{{e}} jour de l'orbite terrestre par exemple par la [[loi des cosinus]].
Une fois cette distance connue ainsi que la différence entre le temps calculé et le temps d'observation, on peut déterminer la vitesse de la lumière, soit le rapport distance au temps.]]


Lorsque mesurée de la Terre, la durée de l'orbite d'une lune qui tourne autour d'une lointaine planète varie selon la distance à laquelle se trouve la Terre. La distance parcourue par la lumière de la planète à la Terre est plus petite lorsque la Terre est au plus près de cette planète, et vice-versa. La différence des distances est le diamètre de l'orbite terrestre autour du Soleil. Le changement observé dans la période orbitale d'une lune est provoqué par la différence entre le temps pris par la lumière pour parcourir la plus grande et la plus petite distances. Rømer observe cet effet pour la [[Io (lune)|lune Io de Jupiter]] entre 1671 et 1673<ref>{{chapitre |langue=la
<ref name=boyer>{{article|langue=en|nom=Boyer |prénom=C.B.|année=1941|titre=Early Estimates of the Velocity of Light|journal=[[Isis (revue)|Isis]]|volume=33 |numéro=1 |page=24|doi=10.1086/358523}}</ref>
|auteur1=Ole Rømer
|titre chapitre=N° Lettre 2104
|auteurs ouvrage=J. Bosscha
|titre=Œuvres complètes de Christiaan Huygens (1888-1950)
|volume=VIII |volume titre=Correspondance 1676-1684
|lieu=La Haye |éditeur=Martinus Nijhoff
|année=1899 <!-- |date=30 septembre 1677 -->
|passage=32-35}}</ref> et déduit que la lumière prend de 10 à 11 minutes pour parcourir le diamètre de l'orbite terrestre<ref>{{lien web
|url=http://www.bibnum.education.fr/physique/astronomie/roemer-et-la-vitesse-de-la-lumiere
|auteur1=Francis Beaubois
|titre=Rœmer et la vitesse de la lumière
|site=bibnum.education.fr
|date=2014
}} (consulter l'onglet « Analyse »).</ref>{{,}}<ref>Dans son rapport à l'Académie des sciences, Rømer écrit :
: « Cette seconde inégalité semble être due au fait que la lumière met un certain temps à nous parvenir depuis le satellite ; la lumière semble prendre environ dix à onze minutes [pour franchir] une distance égale au demi-diamètre de l'orbite terrestre. »
:: {{article |langue=en
|auteur1=Laurence Bobis
|auteur2=James Lequeux
|titre=Cassini, Rømer and the Velocity of Light
|périodique=J. Astron. Hist. Héritage
|année=2008
|volume=11 |numéro=2
|pages=97-105
|url=https://ui.adsabs.harvard.edu/link_gateway/2008JAHH...11...97B/ADS_PDF |format électronique=Pdf
|bibcode=2008JAHH...11...97B}}</ref>.
C'est néanmoins [[Christian Huygens]] qui calcule la vitesse de la lumière à partir des observations astronomiques de Rømer et de [[Jean-Dominique Cassini]] : {{unité|230000|km/s}}, probablement parce que Rømer doutait de sa capacité à pouvoir calculer la valeur numérique d'une telle grandeur et que Cassini rejetait l'hypothèse de Rømer<ref>{{article |langue=en
|auteur1=A. Wróblewski
|année=1985
|titre=De Mora Luminis: a spectacle in two acts with a prologue and an epilogue
|périodique=American Journal of Physics
|volume=53
|pages=620-630
}}</ref>.


[[File:SoL Aberration.svg|thumb|upright|lang=fr|Aberration de la lumière : un rayon de lumière d'une source lointaine semble se trouver à une position différente de celle calculée lorsqu'on l'observe avec un télescope mobile à cause que {{mvar|c}} est finie.|alt=Une étoile distante émet un rayon de lumière qui atteint l'objectif d'un télescope. Pendant que la lumière se propage dans le télescope, il se déplace vers la droite. Pour que le rayon atteigne l'autre bout du télescope, il doit se propager sans réflexion à l'intérieure du tube, le télescope doit donc être légèrement penché vers la droite, ce qui donne l'impression que la source se trouve plus à la droite que sa position calculée.]]
<ref name="Huygens 1690 8–9">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=C.|nom1=Huygens|titre=Traitée de la Lumière|éditeur=[[Pieter van der Aa]]|année=1690|pages totales=8–9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=No8PAAAAQAAJ&pg=PA9}}</ref>
Une autre méthode pour mesurer {{mvar|c}} est d'utiliser l'[[aberration de la lumière]], découverte et expliquée par [[James Bradley]] au {{s-|XVIII}}<ref name="Bradley1729">{{Cite journal |langue=en
|last=Bradley |first=J.
|title=Account of a new discovered Motion of the Fix'd Stars
|journal=[[Philosophical Transactions]]
|year=1729
|volume=35
|pages=637-660
|url=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55840n.image.f375.langEN
}}</ref>.
Cet effet s'explique par l'[[addition vectorielle]] de la vitesse de la lumière qui provient d'une source lointaine (comme une étoile) et la vitesse du télescope (voyez les explications du diagramme à la droite). Un observateur mobile voit un rayon de lumière d'une direction légèrement différente et, en conséquence, observe la source à une position décalée par rapport à sa position calculée. Cet effet est la source du mouvement apparent des étoiles dans le ciel puisque la direction de la vitesse de la Terre change continuellement (elle orbite autour du Soleil et tourne sur elle-même). En se basant sur la différence angulaire de la position des étoiles ({{unité|20,5 [[seconde d'arc|secondes d'arc]]}})<ref>{{Cite book |langue=en
|last=Duffett-Smith |first=P.
|year=1988
|title=Practical Astronomy with your Calculator
|url=https://archive.org/details/practicalastrono0000duff/page/62
|url-access=registration
|passage=62
|publisher=Cambridge University Press
|isbn=978-0-521-35699-2}}</ref>, il est possible de déterminer {{mvar|c}} en fonction de la vitesse de la Terre autour du Soleil connaissant la durée d'une orbite terrestre complète. En 1729, Bradley détermine que {{mvar|c}} est {{val|10210}} fois plus rapide que la vitesse orbitale de la Terre<ref group=note>La science moderne l'établit à {{val|10066}} fois plus rapide.</ref>. De façon équivalente, il faut {{heure||8|12}} pour que la lumière parcourt la distance Soleil-Terre<ref name="Bradley1729"/>.


==== Unité astronomique ====
<ref name=How>{{lien web|langue=en|nom=Gibbs |prénom=P.|année=1997|titre=How is the speed of light measured?|url=http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/measure_c.html|série=Usenet Physics FAQ|éditeur=University of California, Riverside|consulté le=2010-01-13}}</ref>
Une [[unité astronomique]] (UA) est à peu près la distance moyenne entre la [[Terre]] et le [[Soleil]]. En 2012, elle a été fixée à exactement {{unité|149597870700|m}}<ref name=AU_redef />{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|journal=The International System of Units
|title=Supplement 2014: Updates to the 8th edition (2006) of the SI Brochure
|url=http://www.bipm.org/utils/common/pdf/si_supplement_2014.pdf |format électronique=Pdf
|year=2014
|publisher= International Bureau of Weights and Measures
|page=14}}</ref>.
Auparavant, elle n'était pas définie selon les unités du [[Système international d'unités]], mais selon la force gravitationnelle exercée par le Soleil dans un référentiel de mécanique classique{{#tag:ref|L'[[unité astronomique]] a été définie comme le rayon d'une orbite newtonienne circulaire non perturbée autour du Soleil d'une particule dotée d'une masse infinitésimale se déplaçant à une [[fréquence angulaire]] de {{unité|0.01720209895}} [[radian]] par jour (environ {{frac|{{val|365.256898}}}} d'une révolution terrestre)<ref>{{SIbrochure8th|page=126}}</ref>.|group=note}}.
La définition moderne fixe la valeur de l'UA comme multiple de {{mvar|c}}<ref name=AU_redef>{{cite web |langue=en
|title=Resolution B2 on the re-definition of the astronomical unit of length
|url=https://www.iau.org/static/resolutions/IAU2012_English.pdf |format électronique=Pdf
|year=2012
|publisher=International Astronomical Union}}</ref>.


Auparavant, l'inverse de {{mvar|c}} exprimé en secondes par UA était mesuré en comparant le temps pour un signal radio à atteindre différents vaisseaux spatiaux dans le [[Système solaire]], leur position étant calculée en fonction des effets gravitationnels du Soleil et de planètes. En calculant une moyenne de plusieurs mesures, une valeur du temps lumière par unité de distance s'obtient par [[ajustement de courbe|meilleur ajustement]]. Par exemple, en 2009, la meilleure estimation, approuvée par l'[[Union astronomique internationale]] (UAI), est de<ref name="Pitjeva09">{{cite journal |langue=en
<ref name="Essen1948">{{article|langue=en|nom=Essen |prénom=L.|nom2=Gordon-Smith |prénom2=A.C.|année=1948|titre=The Velocity of Propagation of Electromagnetic Waves Derived from the Resonant Frequencies of a Cylindrical Cavity Resonator|journal=[[Proceedings of the Royal Society|Proceedings of the Royal Society of London A]]|volume=194 |numéro=1038 |pages=348–361|doi=10.1098/rspa.1948.0085|bibcode=1948RSPSA.194..348E|jstor=98293}}</ref>
|last1=Pitjeva |first1=E. V.
|last2=Standish |first2=E. M.
|year=2009
|title=Proposals for the masses of the three largest asteroids, the Moon–Earth mass ratio and the Astronomical Unit
|journal=[[Celestial Mechanics and Dynamical Astronomy]]
|volume=103 |issue=4
|pages=365-372
|doi=10.1007/s10569-009-9203-8 |bibcode = 2009CeMDA.103..365P |s2cid=121374703
|url=https://zenodo.org/record/1000691}}</ref>{{,}}<ref name="IAU">{{cite web |langue=en
|author=IAU Working Group on Numerical Standards for Fundamental Astronomy
|title=IAU WG on NSFA Current Best Estimates
|url=https://web.archive.org/web/20091208011235/http://maia.usno.navy.mil/NSFA/CBE.html
|publisher=[[US Naval Observatory]]
}}</ref>{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
|url=https://ssd.jpl.nasa.gov/?constants
|title=Astrodynamic Constants
|publisher=Jet Propulsion Laboratory
|work=Solar System Dynamics
|access-date=2017-11-08}}</ref> :
: temps lumière par unité de distance : <math>t_{ua} = 499,004\,783\,836 \pm 10 \,\text{s}</math>
: <math>c = 0,002\,003\,988\,804\,10 \pm 4 \,\text{UA/s} = 173,144\,632\,674 \pm 3 \,\text{UA/jour}.</math>
L'incertitude relative est de 0,02 [[Partie par milliard|parties par milliard]] ({{unité|2|e=-11}}), équivalente à l'incertitude de la mesure terrestre d'une distance par [[interférométrie]]<ref>{{cite web |langue=en
|title=NPL's Beginner's Guide to Length
|archive-url=https://web.archive.org/web/20100831214704/http://www.npl.co.uk/educate-explore/posters/length/length-%28poster%29
|archive-date=2010-08-31
|url=http://www.npl.co.uk/educate-explore/posters/length/length-%28poster%29
|publisher=UK National Physical Laboratory
|access-date=2009-10-28
}}</ref>.
Puisque le mètre est défini comme la distance parcourue par la lumière en un certain intervalle de temps, la mesure du temps de parcours selon la définition précédente peut aussi être interprétée comme la longueur de l'UA (ancienne définition) en mètres{{#tag:ref|Néanmoins, à cette précision, les effets de la [[relativité générale]] doivent être pris en compte lors de l'interprétation de la longueur. Le mètre est considéré comme une unité de [[longueur propre]], alors que l'UA est habituellement utilisée comme une unité de la longueur observée dans un référentiel donné. Les valeurs données ici suivent cette deuxième convention, et sont compatibles avec le [[temps dynamique barycentrique]] (TDB)<ref name="IAU"/>.|group=note}}.


=== Temps de vol ===
<ref name="Essen1950">{{article|langue=en|nom=Essen |prénom=L.|année=1950|titre=The Velocity of Propagation of Electromagnetic Waves Derived from the Resonant Frequencies of a Cylindrical Cavity Resonator|journal=[[Proceedings of the Royal Society|Proceedings of the Royal Society of London A]]|volume=204 |numéro=1077 |pages=260–277|doi=10.1098/rspa.1950.0172|bibcode=1950RSPSA.204..260E|jstor=98433}}</ref>
[[File:Michelson speed of light measurement 1930.jpg|thumb|center|upright=4.0|La photo montre le montage utilisé par [[Albert Michelson|Albert Michelson]], Francis Pease et Fred Pearson en 1930-1935 pour mesurer plus précisément {{mvar|c}}. Les scientifiques ont recourt à un miroir rotatif et une tube sous vide long de {{unité|1.6 km}} ({{unité|1|mile}}) qu'un faisceau de lumière parcourt {{unité|10|fois}} (c'est-à-dire {{unité|10|miles}})<ref>{{article |langue=en
|url=https://books.google.com/books?id=UigDAAAAMBAJ&pg=PA17
|auteur1=H. H. Dunn
|titre=Test Light Speed in Mile-Long Vacuum Tube
|périodique=[[Popular Science]]
|lieu=New York
|volume=117 |numéro=3
|date=September 1930
|pages=17-18, 132 et 133}}</ref>. Le diagramme à la droite montre quelques éléments du montage.]]
[[File:Fizeau.JPG|thumb|alt=Un faisceau de lumière traverse horizontalement un miroir semi-teinté puis une roue dentelée en rotation, est réfléchie sur le miroir, est redirigé vers les dents de la roue, puis réfléchie à travers un miroir semi-teinté dans une lunette.|Diagramme de l'[[expérience de Fizeau]].]]


Une méthode pour déterminer {{mvar|c}} est de mesurer le temps pour un faisceau de lumière à atteindre un lointain miroir et d'en revenir. C'est cette méthode qu'utilise [[Expérience de Fizeau|Hippolyte Fizeau en 1849]]<ref>{{ouvrage |titre=Le Patrimoine des communes des Hauts-de-Seine |éditeur=Flohic éditions |année=1994 |passage=383}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes |url=https://suresnes-mag.fr/decouvrir/histoires-suresnoises/et-la-lumiere-fut-mesuree/|titre=Que la lumière soit... |périodique=Suresnes Mag |numéro=311 |date=octobre 2019|pages=40-41}}.</ref>. Le [[Appareil de Fizeau|montage de Fizeau]] consiste en un faisceau lumineux dirigé vers un miroir à environ 8 km de la source. Le faisceau est dirigé vers les dents d'une roue dentelée en rotation. Lorsque cette roue atteint une certaine vitesse de rotation, le faisceau passe entre une paire de dents, est réfléchi puis passe entre la paire de dents suivante. Connaissant la distante entre la roue et le miroir, la distance entre deux dents et la vitesse de rotation, la vitesse de la lumière peut être calculée<ref name=How>{{cite web |langue=en
<ref name="RosaDorsey">{{article|langue=en|nom=Rosa |prénom=E.B. |nom2=Dorsey |prénom2=N.E.|année=1907|titre=The Ratio of the Electromagnetic and Electrostatic Units|journal=[[Bulletin of the Bureau of Standards]]|volume=3|numéro=6 |page=433|doi=10.1103/PhysRevSeriesI.22.367|bibcode = 1906PhRvI..22..367R}}</ref>
|last=Gibbs |first=P.
|year=1997
|title=How is the speed of light measured?
|url=https://web.archive.org/web/20150821181850/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/measure_c.html
|work=Usenet Physics FAQ
|publisher=University of California, Riverside
|access-date=2010-01-13
}}</ref>.


[[Léon Foucault]] préfère utiliser un miroir rotatif. Dans son expérience, réalisée en 1850, un faisceau de lumière tombe sur le miroir rotatif. Pendant que le faisceau de lumière se dirige vers le miroir fixe, puis est réfléchi, le miroir rotatif continue de tourner et le faisceau est réfléchi sur ce miroir rotatif à un angle différent de celui au début de son trajet. Connaissant la différence d'angle, la vitesse de rotation du miroir rotatif et la distance au miroir fixe, il est possible de calculer {{mvar|c}}<ref>{{lien web
<ref name="Froome1858">{{article|langue=en|doi=10.1098/rspa.1958.0172|titre=A New Determination of the Free-Space Velocity of Electromagnetic Waves|prénom=K.D.|nom=Froome|journal=Proceedings of the Royal Society of London. Series A, Mathematical and Physical Sciences|volume=247|année=1958|pages=109–122|numéro=1248|périodique=The Royal Society|bibcode = 1958RSPSA.247..109F|jstor=100591}}</ref>
|url=http://www.bibnum.education.fr/physique/optique/l-experience-du-miroir-tournant-de-foucault
|auteur1=Jean-Jacques Samueli
|titre=L’expérience du miroir tournant de Foucault
|date=2014
|site=bibnum.education.fr
}} (consulter l'onglet « Actualité »)</ref>{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
|last=Fowler |first=M.
|title=The Speed of Light
|url=http://galileoandeinstein.physics.virginia.edu/lectures/spedlite.html
|publisher=University of Virginia
|access-date=2010-04-21
}}</ref>.


Au {{s-|XX}}, en utilisant un [[oscilloscope]] plus précis que la nanoseconde, {{mvar|c}} peut être déterminée en mesurant le temps pris par l'impulsion lumineuse d'un [[laser]] (ou d'une [[DEL]]) réfléchie par un miroir. La valeur obtenue est moins précise, de l'ordre de 1 %, que celles obtenues par un laboratoire proprement doté, mais elle a l'avantage de pouvoir être reproduite dans un laboratoire universitaire ordinaire<ref>{{cite journal |langue=en
<ref name="NIST heterodyne">{{article|langue=en|nom1=Evenson |prénom1=K.M. |année=1972|titre=Speed of Light from Direct Frequency and Wavelength Measurements of the Methane-Stabilized Laser|journal=Physical Review Letters|volume=29|numéro=19 |pages=1346–49|doi=10.1103/PhysRevLett.29.1346|bibcode=1972PhRvL..29.1346E| et al. = oui}}</ref>
|last1=Cooke |first1=J.
|last2=Martin |first2=M.
|last3=McCartney |first3=H.
|last4=Wilf |first4=B.
|year=1968
|title=Direct determination of the speed of light as a general physics laboratory experiment
|journal=[[American Journal of Physics]]
|volume=36 |issue=9
|pages=847
|doi=10.1119/1.1975166 |bibcode = 1968AmJPh..36..847C }}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|last1=Aoki |first1=K.
|last2=Mitsui |first2=T.
|year=2008
|title=A small tabletop experiment for a direct measurement of the speed of light
|journal=[[American Journal of Physics]]
|volume=76 |issue=9
|pages=812-815
|doi=10.1119/1.2919743 |arxiv=0705.3996 |bibcode = 2008AmJPh..76..812A |s2cid=117454437 }}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|last1=James |first1=M. B.
|last2=Ormond |first2=R. B.
|last3=Stasch |first3=A. J.
|year=1999
|title=Speed of light measurement for the myriad
|journal=[[American Journal of Physics]]
|volume=67 |issue=8
|pages=681-714
|doi=10.1119/1.19352 |bibcode = 1999AmJPh..67..681J }}</ref>.


En {{date-|septembre 2011}}, la collaboration de physiciens travaillant sur l'expérience [[OPERA]] annonce que le temps de vol mesuré de [[neutrino]]s produits au [[CERN]] est inférieur de {{unité|60.7 ns}} à celui attendu pour des particules se déplaçant à la vitesse de la lumière<ref>{{lien web
<ref name=Resolution_1>{{lien web|langue=fr|année=1983|titre=Résolution 1 de la {{17e}} CGPM (1983) : Définition du mètre|url=https://www.bipm.org/fr/CGPM/db/17/1/|éditeur=BIPM|consulté le=2020-03-21}}</ref>}}
|url=http://press.cern/node/73
|titre=L’expérience OPERA annonce une anomalie dans le temps de vol des neutrinos allant du CERN au Gran Sasso]
|éditeur=[[Organisation européenne pour la recherche nucléaire|CERN]]
|date=23 septembre 2011}} (communiqué de presse).</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en
|auteur1=T. Adam |et al.=oui
|titre=Measurement of the neutrino velocity with the OPERA detector in the CNGS beam
|périodique=Journal of High Energy Physics
|volume=2012 |numéro=93
|année=2012
|date=22 septembre 2011
|arxiv=1109.4897 |doi=10.1007/JHEP10(2012)093
|consulté le=23 septembre 2011}}</ref>.
Le {{date-|8 juin 2012}}, la collaboration annonce que l'anomalie était en fait liée à une erreur de mesure due au branchement défectueux d’un câble de synchronisation optique des [[Horloge atomique|horloges atomiques]], et que la vitesse mesurée des neutrinos est compatible avec celle de la lumière<ref>{{Lien web
|url=http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/06/neutrinos-plus-rapides-que-la-lumière-non-et-fin-de-lhistoire.html
|titre=Neutrinos plus rapides que la lumière ? Non et fin de l'histoire
|auteur1=Sylvestre Huet
|site=sciences.blogs.liberation.fr
|date=8 juin 2012
|consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>.


=== Constantes électromagnétiques ===
== Voir aussi ==
Une façon d'obtenir la valeur de {{mvar|c}} sans s'appuyer sur des mesures en lien avec la propagation d'ondes électromagnétiques, est d'utiliser la relation entre {{mvar|c}}, la [[permittivité du vide]] (<math>\epsilon_0</math>) et la [[perméabilité du vide]] (<math>\mu_0</math>) tel que démontré par Maxwell : <math>c = 1 / \sqrt{\mu_0 \epsilon_0} </math>{{sfn|Serway|1992|p=111}}{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
{{Autres projets | commons = Category:Speed of light|wiktionary=vitesse de la lumière}}
|url=https://web.archive.org/web/20150821181850/http://math.ucr.edu/home/baez/physics/Relativity/SpeedOfLight/measure_c.html
|first=Philip |last=Gibbs
|title=How is the speed of light measured?
|éditeur=The Physics and Relativity FAQ
|date=1997
}}</ref>. La permittivité peut être déterminée en mesurant la [[capacité électrique]] et les dimensions d'un [[condensateur]], alors que la perméabilité est fixée à exactement {{unité|4π|H/m|e=-7}} à la suite de la définition de l'[[ampère]]. Rosa et Dorsey empruntent cette voie en 1907 et calculent {{unité|299710|km/s|±=22}}<ref name="Essen1948"/>{{,}}<ref name="RosaDorsey">{{cite journal |langue=en
|last1=Rosa |first1=E. B.
|last2=Dorsey |first2=N. E.
|year=1907
|title=A new determination of the ratio of the electromagnetic to the electrostatic unit of electricity
|journal=Bulletin of the Bureau of Standards
|volume=3
|issue=6
|page=433
|doi=10.6028/bulletin.070 |doi-access=free}}</ref>.


===Cavité résonnante ===
[[File:Waves in Box.svg|thumb||alt=Une boîte en 2D avec trois ondes. Au centre, la longueur d'onde est de 1 ; en haut, elle est de 1 et demie ; en bas, elle est d'une demie.|Schéma d'une [[cavité résonnante]] avec des [[onde stationnaire|ondes stationnaires]] dont les longueurs d'onde sont des multiples de &lambda;.]]

{{mvar|c}} peut être trouvée en mesurant de façon indépendante la fréquence (<math>f</math>) et la longueur d'onde (<math>\lambda</math>) d'une onde électromagnétique dans le vide. Elle se calcule alors par la relation <math>c = f \lambda</math>.

Une autre façon de faire est de mesurer la fréquence de [[résonance]] dans une [[cavité résonnante]]. Si les dimensions de la cavité sont connues, on peut alors trouver la longueur d'onde. En 1946, [[Louis Essen]] et A. C. Gordon-Smith établissent plusieurs [[Mode normal|modes normaux]] des micro-ondes dans une cavité résonnante dont les dimensions sont connues avec une incertitude de {{nobr|± 0,8 μm}} grâce à des mesures par interférométrie<ref name="Essen1948"/>.
Puisque les longueurs d'onde des modes normaux sont connues grâce à l'[[électromagnétisme]], la valeur de {{mvar|c}} peut être calculée pour plusieurs fréquences<ref name="Essen1948">{{cite journal |langue=en
|last1=Essen |first1=L.
|last2=Gordon-Smith |first2=A. C.
|year=1948
|title=The Velocity of Propagation of Electromagnetic Waves Derived from the Resonant Frequencies of a Cylindrical Cavity Resonator
|journal=[[Proceedings of the Royal Society of London A]]
|volume=194 |issue=1038
|pages=348-361
|doi=10.1098/rspa.1948.0085 |bibcode=1948RSPSA.194..348E |jstor=98293 }}</ref>{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
|last=Essen |first=L.
|year=1947
|title=Velocity of Electromagnetic Waves
|journal=Nature
|volume=159 |issue=4044
|pages=611-612
|doi=10.1038/159611a0 |bibcode=1947Natur.159..611E |s2cid=4101717 }}</ref>.
Le résultat d'Essen–Gordon-Smith, {{unité|299792|±=9|km/s}}, est significativement plus précis que ceux obtenus par des méthodes optiques<ref name="Essen1948" />.
En 1950, Essen affirme, après avoir mené une suite d'expériences, avoir obtenu {{unité|299792.5|±=3,0|km/s}} pour {{mvar|c}}<ref name="Essen1950">{{cite journal |langue=en
|last=Essen |first=L.
|year=1950
|title=The Velocity of Propagation of Electromagnetic Waves Derived from the Resonant Frequencies of a Cylindrical Cavity Resonator
|journal=[[Proceedings of the Royal Society of London A]]
|volume=204 |issue=1077
|pages=260-277
|doi=10.1098/rspa.1950.0172 |bibcode=1950RSPSA.204..260E |jstor=98433 |s2cid=121261770 }}</ref>.

Une démonstration maison de cette technique peut se faire avec un [[four à micro-ondes]] et une substance fusible, telles que des [[guimauve (confiserie)|guimauves]] ou de la [[margarine]]. Si la table pivotante est retirée de façon que l'aliment reste immobile, le four va cuire plus rapidement aux anti-nœuds (les points où l'amplitude de l'onde est la plus grande) ; donc, aux points où la substance va fondre le plus rapidement. La distance entre deux points est la moitié de la longueur d'onde des micro-ondes ; en mesurant cette distance et en multipliant par la fréquence des micro-ondes (inscrite sur la plaque signalétique du four, habituellement {{unité|2450 MHz}}), la valeur de {{mvar|c}} peut être calculée « souvent avec une erreur inférieure à 5 % »{{trad|en|often with less than 5% error}}{{,}}<ref>{{cite journal |langue=en
| last = Stauffer | first = R. H.
|date=April 1997
| title = Finding the Speed of Light with Marshmallows
| journal = The Physics Teacher
| volume = 35 | issue = 4
| page = 231
| url = https://www.physics.umd.edu/icpe/newsletters/n34/marshmal.htm
| access-date = 15 February 2010
|bibcode = 1997PhTea..35..231S |doi = 10.1119/1.2344657
}}</ref>{{,}}<ref>{{cite web |langue=en
| url =http://www.bbc.co.uk/norfolk/features/ba_festival/bafestival_speedoflight_experiment_feature.shtml
| title = BBC Look East at the speed of light
| work = BBC Norfolk website
| access-date = 15 February 2010
}}</ref>.

===Interférométrie===
L'[[interférométrie]] est une autre méthode pour déterminer la longueur d'onde d'un rayonnement électromagnétique, ce qui permet de déterminer {{mvar|c}}.
Un faisceau de lumière [[Cohérence (physique)|cohérente]] (par exemple un [[laser]]), d'une fréquence connue (<math>f</math>), est divisé en deux. Chaque partie suit un trajet différent, puis elles sont recombinées. En modifiant et mesurant avec précision la longueur d'un trajet tout en observant le motif d'interférence, la longueur d'onde (<math>\lambda</math>) peut être déterminée. La vitesse de la lumière est donnée par <math>c = f \lambda</math><ref name=Vaughan>Une présentation détaillée de l'interféromètre et de son usage pour calculer {{mvar|c}} se trouve dans :
: {{Cite book |langue=en
|last=Vaughan |first=J. M.
|year=1989
|title=The Fabry-Perot interferometer
|passage=47 et 384-391
|publisher=CRC Press
|isbn=978-0-85274-138-2
}}</ref>.<!--


--><center>'''Schéma conceptuel décrivant l'usage de l'interférométrie pour trouver<br>la longueur d'onde d'une onde électromagnétique, puis {{mvar|c}}.'''</center><div style="border:1px #C8CCD1 solid; border-radius:5px; width:80%; padding:5px; background-color:#F8F9FA; margin:0 auto 0 auto;">[[File:Interferometer sol.svg|frameless|upright=2.5|center|alt=Schéma|<!-- Explication directement sous l'illustration. -->]]<div style="font-size:90%;">Dans le schéma, les deux rectangles représentent des sources de lumière cohérente (des [[laser]]s par exemple) et les segments obliques sont des miroirs semi-transparents, alors que les segments horizontaux (en haut) et les segments verticaux sont des miroirs.

Dans la moitié gauche, un faisceau de lumière, de fréquence connue (<math>f</math>), est issu de la source [[Cohérence (physique)|cohérente]]. Il est en partie réfléchi vers le haut, en partie transmis à travers le miroir semi-transparent. La partie qui monte est ensuite réfléchie vers le bas par le miroir horizontal. Pour sa part, la partie de faisceau qui a traversé le miroir est réfléchie par le miroir vertical. Si la distance entre le bas du miroir oblique et le miroir horizontal est un multiple de la longueur d'onde (<math>\lambda</math>), alors les deux parties, qui sont des ondes, formeront une [[interférence constructive]] (motif en bas à la gauche).

Dans la moitié droite, un faisceau lumineux subit les mêmes transformations, mais la distance entre le bas du miroir oblique et le miroir horizontal est un multiple de <math>\lambda</math> plus <math>\lambda / 4</math>. Les deux parties, toujours des ondes, formeront une [[interférence destructive]] (motif en bas à la droite).

Lorsqu'il y a interférence constructive, l'observateur est illuminé par le faisceau recombiné. S'il y a interférence destructive, il ne voit que du noir.

Donc, en ajustant la longueur du trajet d'un faisceau lumineux tout en observant les motifs d'[[interférence]], la longueur d'onde de la lumière (<math>\lambda</math>) peut être déterminée. {{mvar|c}} est obtenue par <math>f \lambda</math>.</div></div><!--


-->Avant la démocratisation des lasers, les sources d'ondes radio cohérentes ont servi à déterminer {{mvar|c}} par interférométrie<ref name=Froome1858>{{cite journal |langue=en
|title=A New Determination of the Free-Space Velocity of Electromagnetic Waves
|last=Froome |first=K. D.
|journal=Proceedings of the Royal Society of London. Series A, Mathematical and Physical Sciences
|volume=247 |issue=1248
|year=1958
|pages=109-122
|doi=10.1098/rspa.1958.0172 |bibcode = 1958RSPSA.247..109F |jstor=100591 |s2cid=121444888 }}</ref>.

Toutefois, la détermination de la longueur d'onde par interférométrie devient de moins en moins précise au fur et à mesure que la longueur d'onde augmente. Dans la pratique, les expériences perdent beaucoup de précision lorsque les longueurs d'onde dépassent {{unité|4 mm}}. La précision peut être augmentée en utilisant de la lumière de plus courte longueur d'onde, mais il devient alors difficile de mesurer directement la fréquence de la lumière. Une voie de contournement est de commencer avec un faisceau de faible fréquence pour lequel celle-ci peut être mesurée. Ensuite, synthétiser des ondes de plus grandes fréquences qui peuvent être liées au faisceau de départ. Un laser peut ensuite être syntonisé sur cette fréquence ; sa longueur d'onde peut alors être mesurée par [[interférométrie]]<ref name="NIST_pub">{{Chapitre |langue=en
|auteur1=D. B. Sullivan
|titre chapitre = Speed of Light from Direct Frequency and Wavelength Measurements
|auteurs ouvrage=D. R. Lide
|titre ouvrage = A Century of Excellence in Measurements, Standards, and Technology
|année= 2001
|passage= 191-193
|éditeur= CRC Press
|isbn= 978-0-8493-1247-2
|url= https://web.archive.org/web/20090813061018/http://nvl.nist.gov/pub/nistpubs/sp958-lide/191-193.pdf |format électronique=Pdf }}</ref>.
Cette technique a été mise au point par une équipe du [[National Institute of Standards and Technology|National Bureau of Standards]]. Elle l'a utilisée en 1972 pour mesurer la vitesse de la lumière dans le vide à une précision relative de {{unité|3.5|e=-9}}<ref name="NIST_pub"/>{{,}}<ref name="NIST heterodyne">{{cite journal |langue=en
|last1=Evenson |first1=K. M.
|et al.=oui
|title=Speed of Light from Direct Frequency and Wavelength Measurements of the Methane-Stabilized Laser
|journal=Physical Review Letters
|volume=29 |issue=19
|year=1972
|pages=1346-1349
|doi=10.1103/PhysRevLett.29.1346 |bibcode=1972PhRvL..29.1346E |s2cid=120300510
|url=https://semanticscholar.org/paper/4d833232cf06562b0c012f59d9dac95bb530e83d }}</ref>.

== Notes et références ==
{{tradRef|url=https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Speed_of_light&oldid=1052793650}}

=== Citations originales ===
{{Références|groupe=trad}}

=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets
| commons = Category:Speed of light
}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{article
* {{article| auteur=[[François Arago]]| titre=Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première Classe de l'Institut, le 10 décembre 1810| périodique=[[Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences]]| mois=janvier-juin| année=1853| tome=36| pages=38-49| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2993z/f42.image.r=arago}}
| auteur=[[François Arago]]
* {{article| auteur1=Jean Eisenstaedt| auteur2=[[Michel Combes (astronome)|Michel Combes]]| titre=Arago et la vitesse de la lumière (1806-1810), un manuscrit inédit, une nouvelle analyse| périodique=Revue d'histoire des sciences| mois=janvier| année=2011| tome=64| pages=59-120| lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-d-histoire-des-sciences-2011-1-page-59.htm}}
| titre=Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première Classe de l'Institut, le 10 décembre 1810
| périodique=[[Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences]]
| mois=janvier-juin| année=1853
| tome=36
| pages=38-49
| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2993z/f42.image.r=arago}}
* {{article
| auteur1=Jean Eisenstaedt
| auteur2=[[Michel Combes (astronome)|Michel Combes]]
| titre=Arago et la vitesse de la lumière (1806-1810), un manuscrit inédit, une nouvelle analyse
| périodique=Revue d'histoire des sciences
| mois=janvier| année=2011
| tome=64
| pages=59-120
| lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-d-histoire-des-sciences-2011-1-page-59.htm}}
*
* {{Ouvrage
|auteur1=[[Richard Feynman]]
|traducteur=[[Françoise Balibar]] et Alain Laverne
|titre=Lumière et Matière |sous-titre=Une étrange histoire
|titre original=QED, The Strange Theory of Light and Matter
|éditeur=InterÉditions |collection=Sciences
|année=1992 |année première édition=1987
|pages totales=206
|isbn=978-2-02-014758-3
|plume=oui}}.
*
* {{Ouvrage |langue=fr
|auteur1=[[Jean Hladik]]
|titre=Pour comprendre simplement les origines et l'évolution de la Physique quantique
|lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]]
|année=2008
|pages totales=320
|isbn=978-2-7298-3738-9
|plume=oui
}}.
*
* {{cite journal |langue=en
|first1= Brian |last1= Luzum
|first2= Nicole |last2= Capitaine
|first3= Agnès |last3= Fienga
|first4= William |last4= Folkner
|first5= Toshio |last5= Fukushima
|first6= James |last6= Hilton
|first7= Catherine |last7= Hohenkerk
|first8= George |last8= Krasinsky
|first9= Gérard |last9= Petit
|first10= Elena |last10= Pitjeva
|first11= Michael |last11= Soffel
|first12= Patrick |last12= Wallace
|title= The IAU 2009 system of astronomical constants: the report of the IAU working group on numerical standards for Fundamental Astronomy
|journal= Celest Mech Dyn Astr
|date= 2011
|volume= 110 |issue= 4
|pages= 296
|url= http://www.sai.msu.ru/neb/rw/CelMech110.pdf |format électronique=Pdf
|doi= 10.1007/s10569-011-9352-4 |bibcode= 2011CeMDA.110..293L |s2cid= 122755461
|id=Luzum et al, 2011
|plume=oui
}}
*
* {{Ouvrage
|titre=Physique III
|sous-titre=Optique et physique moderne
|titre original=Physics for Scientists and Engineers / With Modern Physics. Volume 3
|prénom1=Raymond A. |nom1=Serway |lien auteur1=Raymond Serway
|traduction=Robert Morin et Céline Temblay
|numéro d'édition=3
|éditeur=Éditions Études Vivantes |lieu=Laval (Québec)
|année=1992
|pages totales=776
|isbn=2-7607-0542-0
|plume=oui
}}
*
* {{ouvrage
|auteur1=[[Max Tegmark]]
|titre=Notre univers mathématique : en quête de la nature ultime du réel
|éditeur=Ekho
|année=2018
|traduction=Benoît Clenet
|EAN=978-2-10-077981-9
|plume=oui
}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{début colonnes|nombre=2}}
* [[Année-lumière]]
* [[Année-lumière]]
* [[Effet Vavilov-Tcherenkov]]
* [[Effet Tcherenkov]]
* [[Expérience de Fizeau]]
* [[Expérience de Fizeau]]
* [[Lumière lente]]
* [[Lumière lente]]
Ligne 268 : Ligne 1 999 :
* [[Vitesse supraluminique]]
* [[Vitesse supraluminique]]
* [[Constante physique]]
* [[Constante physique]]
{{fin colonnes}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* [https://www.bipm.org/utils/common/pdf/si-brochure/SI-Brochure-9.pdf ''Le Système international d'unités''] {{pdf}}, [[Bureau international des poids et mesures]], {{9e}} {{éd.}}, 2019, {{p.|19}}
* [https://www.bipm.org/utils/common/pdf/si-brochure/SI-Brochure-9.pdf ''Le Système international d'unités''] {{pdf}}, [[Bureau international des poids et mesures]], {{9e}} {{éd.}}, 2019, {{p.|19}}
* [http://www.bibnum.education.fr/physique/astronomie/roemer-et-la-vitesse-de-la-lumiere « Rœmer et la vitesse de la lumière »], texte de Roemer sur le caractère fini de la vitesse de la lumière, 1676 et commentaire, 2009, sur BibNum
* [http://www.bibnum.education.fr/physique/astronomie/roemer-et-la-vitesse-de-la-lumiere « Rœmer et la vitesse de la lumière »], texte de Roemer sur le caractère fini de la vitesse de la lumière (1676) et commentaire sur BibNum (2009)
* [http://www.bibnum.education.fr/physique/optique/l-experience-du-miroir-tournant-de-foucault « L'expérience du miroir tournant de Foucault »], texte et commentaire de la méthode de [[Léon Foucault|Foucault]] du miroir tournant, sur BibNum, 1853 et 2009
* [http://www.bibnum.education.fr/physique/optique/l-experience-du-miroir-tournant-de-foucault « L'expérience du miroir tournant de Foucault »], texte de la méthode de [[Léon Foucault|Foucault]] du miroir tournant (1853) et commentaire sur BibNum (2009)
* [https://bibnum.obspm.fr/exhibits/show/vitesse_lumiere « "C" à Paris, Vitesse de la Lumière. Histoire et expériences »], une exposition virtuelle de la [https://bibnum.obspm.fr/ Bibliothèque patrimoniale numérique] de l'[[Observatoire de Paris]]
* [https://bibnum.obspm.fr/exhibits/show/vitesse_lumiere « "C" à Paris, Vitesse de la Lumière. Histoire et expériences »], une exposition virtuelle de la Bibliothèque patrimoniale numérique de l'[[Observatoire de Paris]]
* [http://www.cerimes.fr/le-catalogue/histoire-des-mesures-de-la-vitesse-de-la-lumiere.html ''Histoire des mesures de la vitesse de la lumière''], film documentaire en ligne en cinq épisodes présentés par [[Jamy Gourmaud]], {{unité|54 min}}, 2006
* {{Lien web |langue=fr |titre=Mesurez la vitesse de la lumière avec du chocolat et un micro-ondes… |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/physique-mesurez-vitesse-lumiere-chocolat-micro-ondes-6577/ |site=[[Futura (portail web)|Futura]] |consulté le=2019-07-30}}
* {{Lien web |langue=fr |titre=Mesurez la vitesse de la lumière avec du chocolat et un micro-ondes… |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/physique-mesurez-vitesse-lumiere-chocolat-micro-ondes-6577/ |site=[[Futura (portail web)|Futura]] |consulté le=2019-07-30}}



Version du 2 avril 2022 à 01:12

Vitesse de la lumière
Description de cette image, également commentée ci-après
Il faut environ min 17 s à la lumière du Soleil pour parcourir la distance moyenne entre la surface du Soleil et la surface de la Terre.
Unités SI mètre par seconde (m/s ou m s−1)
Autres unités CGS : centimètre par seconde (cm/s ou cm s−1)
Nature Grandeur scalaire
Symbole usuel c
Valeur 299 792 458 m/s[1]

La vitesse de la lumière dans le vide, habituellement notée c, est une constante physique de l'Univers qui est importante dans plusieurs domaines de la physique. L'étude de la lumière et de sa vitesse remonte à l'Antiquité. Des philosophes et des scientifiques, en s'appuyant sur des arguments théoriques ou des observations, affirment que sa vitesse est infinie, alors que d'autres prétendent que non. C'est en 1676 qu'Ole Rømer démontre qu'elle est finie. Les scientifiques s'attachent ensuite à déterminer sa valeur par divers moyens. Vers la fin du XXe siècle, sa valeur exacte est établie à 299 792 458 mètres par seconde (environ 300 000 km/s)[note 1] à la suite d'un accord international.

Le philosophe grec Héron d'Alexandrie (qui a vécu au 1er siècle) affirme, en s'appuyant sur la théorie de l'émission, que la vitesse de la lumière est infinie. Par la suite, des philosophes et des scientifiques tentent de déterminer si elle est finie ou infinie. Ole Rømer démontre le premier, en 1676, que la lumière a une vitesse finie en étudiant le mouvement apparent de la lune Io de Jupiter. En 1865, James Clerk Maxwell propose que la lumière soit une onde électromagnétique ; dans le cadre de sa théorie électromagnétique, la vitesse de la lumière est donc c. Au début du XXe siècle, Albert Einstein postule que la vitesse de la lumière est une constante, peu importe le référentiel inertiel où elle est observée, et qu'elle est indépendante de la vitesse de la source lumineuse. Ces postulats lui permettent de jeter les bases de la théorie de la relativité restreinte en 1905. Selon cette théorie, c relie l'espace et le temps ; elle apparaît aussi dans , « fameuse équation »[2] qui relie la masse à l'énergie.

Dans la vie de tous les jours, la lumière (et donc les ondes électromagnétiques) semble se déplacer instantanément, mais sur de longues distances ou dans des instruments de mesure très précis, des effets permettent de déduire que sa vitesse est finie. Dans les matériaux transparents et les conducteurs électriques, les ondes électromagnétiques se déplacent plus lentement que c. Les vitesses de certains phénomènes ondulatoires et de certains objets célestes peuvent être plus grandes que c. La vitesse d'expansion de l'Univers excède c hors de certaines limites géométriques.

Bien que cette vitesse soit le plus souvent associée à la lumière, c'est aussi celle de toute particule sans masse et de toute perturbation dans un champ situé dans le vide, incluant les ondes gravitationnelles et les ondes électromagnétiques (dont la lumière visible ne constitue qu'une minuscule partie). Les particules dotées d'une masse au repos peuvent approcher de c, mais ne peuvent l'atteindre, peu importe le référentiel inertiel dans lequel leur vitesse est mesurée.

Après des siècles de mesures de plus en plus précises, la vitesse de la lumière dans le vide est établie en 1975 à la valeur de 299 792 458 m/s avec une incertitude de 4 parties par milliard. En 1983, le mètre est redéfini dans le Système international d'unités (SI) en fonction de c.

Définitions

Au XXIe siècle, la vitesse de la lumière dans le vide est dénotée par la lettre minuscule c, abréviation de « constante », du mot latin celeritas (signifiant « rapidité, célérité ») ou encore de « célérité » en français, mais son symbole a varié dans le temps. En 1856, Wilhelm Eduard Weber et Rudolf Kohlrausch utilisent c pour une constante différente qui a été plus tard démontrée égale à 2 × c. En 1865, le symbole V est introduit par James Clerk Maxwell comme alternative pour indiquer la vitesse de la lumière dans le vide. En 1894, Paul Drude préfère c, tout en lui donnant sa définition moderne. Pourtant, Albert Einstein utilise V dans ses articles sur la relativité restreinte de 1905 ; c'est en 1907 qu'il commence à utiliser c, devenu entretemps le symbole courant pour la vitesse de la lumière dans le vide[3],[4],[5].

Parfois, c est utilisée pour indiquer la vitesse d'une onde dans n'importe quel médium physique et c0 pour la vitesse de la lumière dans le vide[6]. Cette notation indicée, présente dans la littérature du SI[7], a la même forme que plusieurs constantes de l'électromagnétisme : μ0 pour la perméabilité du vide (ou constante magnétique), ε0 pour la permittivité du vide (ou constante électrique) et Z0 pour l'impédance caractéristique du vide. Dans la suite de cet article, seul c est utilisé pour désigner la vitesse de la lumière dans le vide.

Histoire

Ce n'est pas avant l'époque moderne (grossièrement, de 1500 à 1800) que les scientifiques savent si la lumière se déplace instantanément ou à une vitesse finie très grande. Le premier enregistrement connu d'un effort dans ce sens remonte à la Grèce antique. Les Grecs anciens, les érudits musulmans puis les scientifiques européens de l'époque moderne ont longuement débattu sur ce sujet, jusqu'à ce que Ole Rømer fournisse la première preuve que la vitesse de la lumière est finie. La relativité restreinte d'Einstein, proposée en 1905 et vérifiée expérimentalement par la suite, permet de conclure que c est constante, peu importe le référentiel où elle est mesurée. Au XXe siècle, des scientifiques ont continué à affiner la valeur de c.

Histoire succincte des mesures de c en km/s
<1638 Galileo Galilei, lanternes masquées pas concluant[8],[9],[10],[note 2]
<1667 Accademia del Cimento, lanternes masquées pas concluant[11],[12]
1675 Rømer et Huygens, lune Io de Jupiter 220 000[13],[14] erreur de ‒27 %
1729 James Bradley, aberration de la lumière 301 000[15] erreur de +0,40 %
1849 Hippolyte Fizeau, roue dentelée en rotation 315 000[15] erreur de +5,1 %
1862 Léon Foucault, miroirs rotatifs 298 000 ± 500[15] erreur de ‒0,60 %
1907 Rosa et Dorsey, constantes électromagnétiques et 299 710 ± 30[16],[17] erreur de ‒280 ppm
1926 Albert Michelson, miroir rotatif 299 796 ± 4[18] erreur de +12 ppm
1950 Essen et Gordon-Smith, cavité résonnante 299 792,5 ± 3,0[19] erreur de +0,14 ppm
1958 K. D. Froome, interférométrie radio 299 792,50 ± 0,10[20] erreur de +0,14 ppm
1972 Evenson et al., interférométrie laser 299 792,456 2 ± 0,001 1[21] erreur de ‒0,006 ppm
1983 17e congrès de la CGPM, définition du mètre 299 792,458[22] exact, par définition


Premières tentatives d'explications

Empédocle (c. 490-430 av. J.-C.) est le premier à proposer une théorie de la lumière[23] et déclare que la lumière a une vitesse finie[24]. Il affirme que la lumière est quelque chose en mouvement, et doit donc prendre du temps pour voyager. Aristote, au contraire, argue que « la lumière est due à la présence de quelque chose, mais ce n'est pas un mouvement »[trad 1],[25]. Euclide et Ptolémée reprennent la théorie de l'émission d'Empédocle, où la lumière provient de l'œil, ce qui permet de voir. En se basant sur cette théorie, Héron d'Alexandrie affirme que la vitesse de la lumière doit être infinie puisque l'on voit des objets distants, telles les étoiles, dès que l'on ouvre les yeux[26].

Les premiers philosophes islamiques acceptent dans un premier temps la vision aristotélicienne selon laquelle la lumière ne voyage pas. En 1021, Alhazen publie son Traité d'optique, où il présente un ensemble d'arguments contre la théorie de l'émission et en faveur de la théorie de l'intromission, c'est-à-dire que la lumière d'un objet entre dans l’œil[27]. Sa réflexion l'amène à proposer que la lumière doit voyager à une vitesse finie[25],[28],[29] et que cette vitesse peut changer selon le corps dans lequel elle se propage, étant plus lente dans les corps plus denses[29],[30]. Il soutient que la lumière est une matière faite d'une substance solide, sa propagation exige donc du temps, même si nos sens ne peuvent le percevoir[31]. Également au XIe siècle, Al-Biruni soutient que la vitesse de la lumière est finie et mentionne qu'elle est nettement plus grande que celle du son[32].

Au XIIIe siècle, Roger Bacon argue que la vitesse de la lumière dans l'air n'est pas infinie, recourant à des arguments philosophiques qui s'appuient sur les travaux d'Alhazen et d'Aristote[33],[34]. Dans les années 1270, Vitellion étudie la possibilité que la lumière voyage à une vitesse infinie dans le vide, mais ralentit dans les corps plus denses[35].

Au début du XVIIe siècle, Johannes Kepler pense que la vitesse de la lumière est infinie puisque l'espace vide ne présente aucun obstacle à sa propagation. René Descartes argue que si la vitesse de la lumière est finie, le Soleil, la Terre et la Lune ne seraient pas parfaitement alignés lors d'une éclipse lunaire. Puisqu'un tel manque d'alignement n'a pas été observé, Descartes conclut que la vitesse de la lumière est infinie. Il spécule que si la vitesse de la lumière était finie, tout son système philosophique pourrait être réfuté[25]. Lorsqu'il dérive les lois de Snell-Descartes, il accepte la contradiction que la lumière se déplace instantanément, alors que son système philosophique affirme que plus dense est le médium, plus rapide est la lumière[36]. Pierre de Fermat, qui soutient que la vitesse de la lumière est finie, dérive les mêmes lois en utilisant l'argument opposé que la lumière voyage moins vite dans les médiums plus denses[37].

Premières tentatives de mesures

Schéma d'une planète orbitant autour du Soleil et d'une lune orbitant autour d'une autre planète.
Schéma dessiné par Ole Rømer pour son étude de la vitesse de la lumière.
Le Soleil est la figure près de la lettre A. La Terre suit l'orbite qui passe par les points E, F, G, H, L et K. Jupiter est représenté par le petit cercle identifié par la lettre B, alors que l'orbite de la lune Io passe par les points C et D. La zone d'ombre solaire de Jupiter est représentée par le rectangle grisé.
Rømer a observé que la durée de l'occultation de Io changeait selon la position de la Terre. Il devait soit conclure que la période orbitale de Io changeait, soit que la vitesse de la lumière était finie.

En 1629, Isaac Beeckman propose une expérience où une personne observe l'éclair d'un coup de canon réfléchi sur un miroir à une distance d'environ 1 mile (1,6 km)[9]. En 1638, Galilée propose une autre expérience, qu'il aurait réalisée quelques années plus tôt, pour mesurer c en observant le délai entre l'exposition du hublot d'une lanterne allumée et de la détection de la lumière projetée à quelque distance de là. Il aurait été incapable de déterminer si c est infinie ou pas. Il conclut que si elle n'est pas infinie, elle doit être très grande[8],[9]. En 1667, l’Accademia del Cimento de Florence rapporte avoir effectué l'expérience de Galilée, avec des lanternes distantes d'environ 1 mile. Aucun délai n'est observé[11],[12],[note 3].

Ole Rømer est, en 1676, le premier à tenter de mesurer c. Connaissant la période orbitale de la lune Io de Jupiter, il détermine qu'elle raccourcit lorsque la Terre approche de Jupiter et qu'elle allonge lorsque la Terre s'éloigne de Jupiter. Il conclut que la lumière voyage à une vitesse finie ; il estime qu'elle prend 22 minutes à franchir le diamètre de l'orbite terrestre[38],[13]. Pour sa part, Christian Huygens combine cette durée avec une estimation du diamètre de l'orbite terrestre et calcule que c égale 220 000 km/s[14],[note 4].

Dans son livre Opticks de 1704, Isaac Newton rapporte les calculs de Rømer et affirme que la lumière franchit la distance séparant le Soleil de la Terre en « sept ou huit minutes »[trad 2],[39],[note 5]. En 1729, James Bradley découvre l'aberration stellaire[40]. En s'appuyant sur cet effet, il détermine que c égale 10 210 fois la vitesse orbitale de la Terre[note 6] ou, de façon équivalente, qu'il faut à la lumière min 12 s pour franchir la distance Soleil-Terre[40].

Lien avec l'électromagnétisme

Au XIXe siècle, Hippolyte Fizeau développe une méthode pour déterminer c en effectuant des mesures terrestres du temps de vol de la lumière et rapporte la valeur de 315 000 km/s[41]. En 1856, Wilhelm Eduard Weber et Rudolf Kohlrausch, mesurant le rapport d'une unité de charge électromagnétique et d'une unité de charge électrostatique en faisant décharger une bouteille de Leyde, calculent une vitesse proche de la valeur obtenue par Fizeau. L'année suivante, Gustav Kirchhoff calcule qu'un signal électrique voyage dans un fil sans résistance à cette même vitesse[42]. Au début des années 1860, James Clerk Maxwell démontre, dans le cadre de sa théorie de l'électromagnétisme, que les ondes électromagnétiques se propagent dans le vide[43],[44],[45] à une vitesse égale à celle calculée par Weber et Kohlrausch, tout en attirant l'attention sur la proximité numérique avec la vitesse de la lumière mesurée par Fizeau[46]. Pour lui, la lumière est une onde électromagnétique[47]. Améliorant la méthode de Fizeau, Léon Foucault obtient 298 000 km/s en 1862[15].

Éther luminifère

Le physicien néerlandais Hendrik Lorentz (à la droite) avec Albert Einstein.

Aux XIXe siècle, les scientifiques pensent qu'un médium est nécessaire pour qu'un phénomène ondulatoire puisse se produire, peu importe que ce soit une vague ou une onde sonore par exemple. Puisque la lumière se propage dans le vide, il doit être rempli d'un médium qui sert à la propagation des ondes lumineuses. La Terre, qui se déplace dans ce médium immobile appelé « éther luminifère », est soumise à l'équivalent d'un vent[note 7],[48].

Reprenant cette hypothèse, des scientifiques du XIXe siècle pensent qu'il est possible de mesurer la vitesse de la Terre en détectant un changement dans la vitesse de la lumière. En effet, si la Terre s'éloigne ou se rapproche du Soleil par exemple, la vitesse de la lumière change selon la loi de composition des vitesses[48].

Au début des années 1880, plusieurs expériences sont menées pour calculer la vitesse de la Terre[49]. La plus connue est l'expérience de Michelson–Morley de 1887[50]. Pendant cette expérience, la vitesse détectée est toujours plus petite que l'erreur d'observation[51],[52]. Des expériences menées au XXe siècle démontrent que l'erreur est inférieure à 6 nanomètres par seconde ; il faut donc conclure que la lumière se déplace à la même vitesse, peu importe la direction de propagation (elle est donc isotrope)[53]. À la suite de cette expérience, George FitzGerald et Hendrik Lorentz proposent de façon indépendante que les appareils utilisés se contractent dans le sens du mouvement, ce qui annulerait l'effet du vent d'éther. Lorentz indique de plus que le temps d'un système en mouvement, qu'il appelle « temps local », doit aussi être modifié par le même facteur, ce qui mène à la formulation des transformations de Lorentz. En se basant sur la théorie de l'éther de Lorentz, Henri Poincaré démontre en 1900 que ce temps local (une approximation d'ordre 2 du rapport v/c) est celui indiqué par les horloges qui se déplacent dans l'éther, qui sont synchronisées en faisant l'hypothèse que c est constante. En 1904, il spécule que c pourrait être l'ultime vitesse en dynamique, à la condition que toutes les hypothèses de la théorie de Lorentz soient validées. En 1905, il démontre, en se basant sur différentes expériences, que la théorie de l'éther de Lorentz explique complètement le principe de relativité[54],[55].

En 1905, le physicien Albert Einstein postule que la vitesse de la lumière dans le vide, telle que mesurée par des observateurs non accélérés, est indépendante du mouvement de la source et du mouvement des observateurs. En se basant à la fois sur cette invariance et le principe de relativité, il jette les bases de la relativité restreinte, où c est élevée au rang de constante fondamentale de l'Univers, constante qui apparaît dans des contextes où la lumière ne joue aucun rôle direct. Sa théorie rend caduque la notion d'éther luminifère (hypothèse que soutiennent encore Lorentz et Poincaré) et met de l'avant ce qui sera appelé l'« espace-temps », une façon de représenter l'espace et le temps comme deux notions inséparables[56],[57],[58].

Des mesures de plus en plus précises, redéfinitions du mètre et de la seconde

Dans la seconde moitié du XXe siècle, des progrès techniques permettent de préciser encore plus la valeur de la vitesse de la lumière. En 1950, Louis Essen détermine que c égale 299 792,5 ± 3,0 km/s en utilisant une cavité résonnante[19]. Cette valeur est adoptée par la 12e assemblée de l'Union radio-scientifique internationale en 1957. En 1960, le mètre est redéfini en fonction de la longueur d'onde d'une ligne spectrale particulière du krypton 86. En 1967, c'est au tour de la seconde d'être redéfinie selon la fréquence de transition hyperfine de l'état fondamental du césium 133[59].

En 1972, en utilisant des techniques d'interférométrie par laser et les nouvelles définitions, un groupe du National Bureau of Standards détermine que la vitesse de la lumière dans le vide est de 299 792 456,2 ± 1,1 m/s. Cette mesure est 100 plus précise que la plus précise des mesures précédentes. L'incertitude est surtout attribuable à la définition du mètre[note 8],[21]. D'autres expériences ayant déterminé la même valeur de c, la 15e Conférence générale des poids et mesures, tenue en 1975, recommande d'utiliser la valeur de 299 792 458 m/s pour la vitesse de la lumière[62].

Définition de la vitesse de la lumière comme une constante explicite

En 1983, le 17e congrès de la Conférence générale des poids et mesures (CGPM) conclut que, comparativement aux méthodes reconnues par les standards en vigueur, il est plus facile de reproduire certaines longueurs d'onde à partir de mesures de fréquences et d'une valeur connue de c. Le congrès retient la définition de 1967 pour la seconde, ce qui fait de la fréquence hyperfine du césium la base servant à définir la seconde et le mètre. Le congrès déclare que « le mètre est la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant l'intervalle temporel de 1/299 792 458 seconde »[trad 4],[22]. En conséquence, la valeur de c est définie exactement égale à 299 792 458 m/s[63],[64] et devient ainsi une constante définie dans le Système international d'unités (SI)[65]. La décision du congrès impose que la valeur du mètre dépende dorénavant de mesures plus précises de fréquences ou de longueurs d'ondes de la lumière, par exemple en mesurant plus précisément la longueur d'onde de la transition hyperfine du krypton 86 ou de toute autre source d'ondes électromagnétiques[66],[67].

En 2011, le CGPM déclare son intention de redéfinir les sept unités de base du SI en utilisant ce qu'il appelle « la formulation des constantes explicites »[trad 5], où chaque « unité est définie indirectement en spécifiant explicitement une valeur exacte pour une constante fondamentale bien connue »[trad 6], comme il a été fait pour c[68]. Une nouvelle définition du mètre, complètement équivalente, est proposée : « Le mètre, symbole m, est l’unité de longueur du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la vitesse de la lumière dans le vide, c, égale à 299 792 458 lorsqu’elle est exprimée en m/s, la seconde étant définie en fonction de ∆νCs. »[note 9]. Cette définition est inscrite dans le « SI révisé »[70].

Rôle fondamental en physique

La vitesse à laquelle se déplace la lumière dans le vide est à la fois indépendante de la vitesse de la source et du référentiel inertiel de l'observateur[71],[72],[note 10]. Cette invariance de la vitesse de la lumière a été postulée par Albert Einstein en 1905[73], après une étude de la théorie de l'électromagnétisme de James Clerk Maxwell et du manque de preuve de l'existence de l'éther luminifère[74]. Son hypothèse a été confirmée à maintes reprises par la suite[75],[note 11]. Il est seulement possible de vérifier expérimentalement que la vitesse de la lumière effectuant un aller-retour (par exemple, d'une source à un miroir, et vice-versa) ne dépend pas du référentiel inertiel, parce qu'il est impossible de mesurer la vitesse de la lumière dans un seul sens (d'une source à un très lointain détecteur par exemple) sans avoir établi au préalable une convention pour synchroniser les horloges à la source et au détecteur. Toutefois, en adoptant la synchronisation d'Einstein, la vitesse de la lumière dans un sens ou dans un aller-retour est identique par définition[76],[77]. La relativité restreinte explore les conséquences de l'invariance de c. L'une des conséquences est que c est la vitesse à laquelle toutes les particules sans masse et toutes les ondes électromagnétiques se propagent dans le vide[72],[71].

Graphique où la valeur de la variable γ commence à 1 lorsque v égale zéro, demeure presque constante pour de faibles valeurs de v, puis augmente brusquement en se rapprochant d'une asymptote verticale, atteignant ainsi l'infini positif lorsque v est très près de c.
Le facteur de Lorentz γ comme fonction de la vitesse. Il commence à 1 et approche de l'infini positif lorsque v tend vers c.

La relativité restreinte décrit des phénomènes contre-intuitifs, qui ont été vérifiés expérimentalement[78]. Parmi ceux-ci, il y a l'équivalence masse-énergie (exprimée par )[79], la contraction des longueurs[80] (les objets en mouvement sont plus courts dans le sens du mouvement)[note 12] et la dilatation du temps[83] (les horloges en mouvement avancent plus lentement). Le facteur de Lorentz, noté γ, permet de calculer la contraction de la longueur et la dilatation du temps d'un objet en mouvement[84] ; il est donné par la formule γ = , où v est la vitesse de l'objet et c, la vitesse de la lumière[85]. La valeur de γ est très proche de 1 aux vitesses beaucoup plus faibles que c, ce qui est le cas pour la plupart des vitesses observées dans la vie courante[85] — dans ces cas, les valeurs calculées par la relativité restreinte sont très proches de celles calculées par la relativité galiléenne. Il augmente sensiblement aux vitesses dites relativistes (donc, proches de c) et tend vers l'infini positif lorsque v est très proche de c[86]. Par exemple, le taux de contraction γ d'un objet en mouvement égale 2 lorsque sa vitesse relative atteint 86,6 % de c. Par ailleurs, un taux de dilation du temps γ = 10 apparaît lorsque v = 99,5 % c[note 13].

Les résultats de la relativité restreinte peuvent être résumés en regroupant l'espace et le temps dans une seule structure appelée « espace-temps », tout en exigeant que soit satisfaite l'invariance de Lorentz, dont la formulation mathématique comprend c[87] (elle permet de relier l'espace au temps puisque c comprend à la fois les unités de mesure de l'espace et du temps). L'invariance de Lorentz, une symétrie, est une hypothèse de base régulièrement mentionnée dans les théories physiques fondamentales modernes, telles l'électrodynamique quantique, la chromodynamique quantique, le modèle standard de la physique des particules et la relativité générale. En conséquence, c apparaît en beaucoup d'endroits en physique. Par exemple, la relativité générale prédit que c est aussi la vitesse de la gravité et des ondes gravitationnelles[88],[note 14]. Dans les référentiels non inertiels (des espaces-temps courbés par la gravité ou des référentiels accélérés), la vitesse de la lumière locale est constante et égale c. Elle peut être différente sur une trajectoire de longueur finie selon la façon dont sont définis les distances et les temps[90].

La plupart des scientifiques pense que les constantes fondamentales, telle que c, sont identiques peu importe l'espace-temps choisi. Elles seraient donc indépendantes du lieu et du temps où elles seraient calculées ou observées. Néanmoins, des scientifiques ont produit des théories où c serait différente selon l'époque cosmologique[91],[92]. Aucune preuve concluante qui permettrait de valider ces théories n'a été trouvée jusqu'en 2013, et la recherche se poursuit[93],[94].

Également, c est régulièrement jugée isotrope, c'est-à-dire qu'elle a la même valeur peu importe sa direction de propagation. Les observations d'ondes émises (1) par des noyaux atomiques plongés dans un champ magnétique variable[95] et (2) par des résonateurs optiques en rotation, imposent des limites strictes et très faibles sur l'imprécision d'une anisotropie en fonction de l'angle d'observation[96],[97].

Vitesse ultime

Selon la relativité restreinte, l'énergie d'un objet ayant une masse au repos m et une vitesse v est donnée par γmc2, où γ est le facteur de Lorentz. Quand v est de zéro, γ égale un, ce qui mène à la « fameuse équation »[2] (équivalence masse-énergie). γ tend vers l'infini positif lorsque v approche c et il faudrait une énergie infinie pour accélérer encore plus un objet pesant pour lui faire atteindre c. La vitesse de la lumière dans le vide est l'ultime limite pour les objets dotés d'une masse au repos positive et les photons individuels ne peuvent voyager plus vite que cette vitesse[98],[99],[100]. Ces hypothèses ont été confimées expérimentalement[101].

Trois paires d'axes de coordonnées (verte, rouge et bleue) sont dépeintes avec une même origine A, l'axe des x est horizontal et l'axe ct est vertical. Dans le référentiel en rouge, relativement aux axes en vert, l'axe x′ est un peu obliqué vers le haut et l'axe ct′ est un peu obliqué vers la droite. Dans le référentiel en bleu, relativement aux axes en vert, l'axe x′′ est un peu obliqué vers le bas et l'axe ct′′ est un peu obliqué vers la gauche. Le point B sur l'axe vert, à la gauche du point A, est de valeur nulle selon l'axe ct, de valeur positive selon l'axe ct′ et de valeur négative selon l'axe ct′′.
Les deux évènements A et B se trouvent à une certaine distance spatiale. La distance verticale est exprimée comme multiple de la vitesse de la lumière (c) et du temps (t, t′ ou t″). Si l'intervalle de temps de B multiplié par c est différent de ct, alors B se produit soit dans le passé, soit dans le futur de A. L'évènement A survient après l'évènement B dans le référentiel en rouge, est simultané à B dans le référentiel en vert et survient avant B dans le référentiel bleu.

Plus généralement, il est impossible aux signaux ou à l'énergie de voyager plus vite que c. Un argument en faveur de cette position provient de la relativité de la simultanéité, l'une des conséquences de la relativité restreinte. Si la distance spatiale des évènements A et B est plus grande que l'intervalle de temps entre les deux multiplié par c, alors il existe des référentiels où A précède B, d'autres où B précède A et d'autres où les deux sont simultanés. En conséquence, si quelque chose voyageait plus vite que c relativement à un référentiel inertiel, il reculerait dans le temps relativement à un autre référentiel et la causalité serait violée[note 15],[103].

Dit autrement, un effet serait observé avant sa cause. Ce phénomène, qui n'a jamais été observé[77], mènerait par exemple à l'existence d'un antitéléphone tachyonique, c'est-à-dire un hypothétique appareil qui pourrait être utilisé pour envoyer un signal dans son passé[104]. Albert Einstein en 1907[105],[106] présente une expérience de pensée où des signaux supraluminiques pourraient provoquer un paradoxe de causalité. En 1910, Arnold Sommerfeld et Einstein le décrivent comme un moyen de « télégraphier dans le passé »[trad 7],[107]. La même expérience de pensée a été décrite par Richard Tolman en 1917[108] ; des scientifiques peuvent faire allusion à cet appareil en mentionnant le « paradoxe de Tolman ». Plus tard, il a été nommé « antitéléphone tachyonique »[trad 8] par Gregory Benford et al[109].

Dans les domaines de la physique où c apparaît régulièrement, comme la relativité restreinte et la relativité générale, il est courant d'utiliser des système d'unités naturelles de mesures ou des systèmes d'unités géométriques dans lesquelles c = 1[110],[111],[note 16].

Observations et expériences de vitesses supraluminiques

Certaines observations laissent penser, à tort, que la matière, l'énergie ou des signaux transportant des informations se déplacent à une vitesse supérieure à c. Par exemple, tel que discuté dans la section Dans un médium ci-dessous, les vitesses de plusieurs caractéristiques d'ondes peuvent excéder c. Par exemple, les vitesses de phase des rayons X, lorsqu'ils traversent la plupart des verres, dépassent régulièrement c[112], mais aucune vitesse de phase n'influe sur la vitesse à laquelle les ondes transportent des informations[113].

Si un faisceau laser balaie rapidement un objet distant, la vitesse de la tache lumineuse peut se déplacer plus rapidement que c. Il y a un délai entre le moment où le faisceau initial quitte le laser et le moment où la réflexion du faisceau parvient à un observateur. Les seuls objets qui se déplacent sont le laser et le faisceau, ce dernier atteignant au plus c avant d'atteindre le site de réflexion. De la même façon, une ombre sur un objet lointain peut se déplacer plus rapidement que c, mais l'absence de lumière se déplace à c[114]. Dans ces deux cas, ni la matière, ni l'énergie et ni l'information ne voyagent plus rapidement que la lumière[115].

La vitesse de changement de la distance entre deux objets observée dans un référentiel distinct de ceux des deux objets peut dépasser c. Encore une fois, cela ne représente pas la vitesse d'un objet dans le même référentiel inertiel[115].

Quelques effets quantiques semblent être transmis instantanément et seraient dont plus rapide que c, comme par exemple dans le paradoxe EPR. Un exemple met en jeu les états quantiques de deux particules intriquées. Tant qu'elles ne sont pas observées, elles sont superposées dans deux états quantiques. Si les deux sont séparées et que l'état de l'une est observé, alors l'état de l'autre est déterminé instantanément. Néanmoins, il est impossible de vérifier dans quel état quantique se trouve la première particule sans l'observer au préalable ; donc, aucune information ne peut être transmise de cette façon[115],[116].

L'effet Hartman prédit l'existence de vitesses supérieures à c : sous certaines conditions, le temps nécessaire à une particule virtuelle à franchir une barrière grâce à un tunnel quantique est constant, peu importe l'épaisseur de la barrière[117],[118]. Si la barrière est suffisamment mince, la particule virtuelle franchit la barrière à une vitesse supérieure à c. Encore une fois, aucune information ne peut être transmise ainsi[119].

Des vitesses supraluminiques sont observées dans certains phénomènes astronomiques[120], tels que les jets relativistes de radiogalaxies et de quasars. Ces jets ne se déplacent pas à une vitesse supérieure à celle de la lumière : c'est la conséquence de la projection géométrique du mouvement apparent de ces objets qui voyagent à une vitesse proche de c et qui sont observés sous un petit angle de la ligne de mire. Ces objets s'éloignent de la Terre à une vitesse relativiste ; le temps d'observation de chaque rayon successif est plus grand que le précédent[121].

Selon les modèles inflationnistes de l'Univers, le plus loin se trouve une galaxie, le plus rapidement elle s'éloigne[122]. Cette récession n'est pas la conséquence du mouvement dans l'espace, mais plutôt de l'expansion de l'Univers[123]. Par exemple, les galaxies distantes de la Terre semblent s'en éloigner à des vitesses proportionnelles à leur distance[122]. Au-delà du volume de Hubble, la vitesse d'éloignement est plus grande que c[124].

Propagation de la lumière

En physique classique, la lumière est considérée comme une onde électromagnétique. Dans ce cadre, le comportement du champ électromagnétique est décrit par les équations de Maxwell qui prédisent que c, vitesse à laquelle les ondes électromagnétiques (dont la lumière visible) se propagent dans le vide, est fonction de la capacité du vide et de l'inductance du vide. Ces deux caractéristiques, appelées respectivement la permittivité du vide () et la perméabilité du vide (), sont reliées à la vitesse de la lumière dans le vide (c) par l'équation[125] :

En mécanique quantique, approche plus moderne, le champ électromagnétique est décrit par l'électrodynamique quantique (QED). La lumière y est décrite comme une excitation fondamentale (ou quanta) du champ électromagnétique ; elle est alors composée de photons qui sont également des particules sans masse[126],[127].

Des extensions de QED où le photon est doté d'une masse ont été étudiées. Dans ces cadres théoriques, la vitesse du photon dépendrait de sa fréquence et l'invariant c de la relativité restreinte serait alors la limite ultime de la vitesse de la lumière dans le vide[90]. Toutefois, aucune variation de la vitesse de la lumière en fonction de la fréquence n'a été observée dans des conditions de laboratoire rigoureuses[128],[129],[130], lesquelles ont imposé des limites strictes sur la masse du photon. La limite calculée dépend du modèle utilisé : si le photon massif est décrit selon l'approche de Proca par exemple[131], alors la limite supérieure expérimentale pour sa masse est de 10−57 gramme[132].

Une autre raison qui militerait en faveur de la vitesse de la lumière en fonction de sa fréquence serait l'impossibilité d'appliquer la relativité restreinte à de très petites échelles arbitraires, tel que prédit par quelques théories s'appuyant sur la gravité quantique. En 2009, l'observation de sursauts gamma provenant du système stellaire GRB 090510 n'a pas démontré que la vitesse du photon dépend de son énergie, ce qui impose des limites strictes aux modèles de quantification de l'espace-temps qui s'appuient sur l'idée que cette vitesse est influencée par l'énergie du photon lorsque les énergies sont proches de l'échelle de Planck[133].

Dans un médium

Un onde modulée se déplace de la gauche vers la droite. Trois points de couleur se déplacent avec l'onde modulée : un point bleu est arrimé à l'onde porteuse, un point vert est situé sur le maximum de l'enveloppe et un point rouge est attaché à l'avant de l'onde porteuse.
Le point bleu se déplace à la vitesse des ondulations, donc la vitesse de phase. Le point vert se déplace à la vitesse de l'enveloppe, donc la vitesse de groupe. Le point rouge se déplace à la même vitesse que la plus grande partie de l'impulsion, c'est-à-dire la vitesse de front.

Au moins huit vitesses différentes peuvent être utilisées pour caractériser la propagation de la lumière, à savoir : (1) la vitesse de phase, (2) la vitesse de groupe, (3) la vitesse d'énergie, (4) la vitesse de signal, (5) la constante de vitesse relativiste, (6) la vitesse de rapport d'unités, (7) la centrovitesse et (8) la vitesse de corrélation[134],[135]. Dans le vide, toutes ces vitesses sont égales à c, alors que dans un autre milieu, seule la vitesse du front d'onde conserve cette valeur. Par ailleurs, pour des fréquences différentes, les vitesses sont différentes. Dans une onde plane, chaque crête et chaque creux se propage à vp, la vitesse de phase. Un signal physique qui a une portée finie (une impulsion de lumière) voyage à une vitesse différente. La plus grande partie d'une impulsion voyage à vg, la vitesse de groupe, alors que l'autre partie voyage à vf, la vitesse de front.

La vitesse de phase est importante pour déterminer comment une onde lumineuse se propage dans un matériau ou d'un matériau à un autre. Régulièrement, cette information est décrite par l'indice de réfraction qui est défini par le rapport de c à la vitesse de phase vp du matériel (plus grand est l'indice, plus faible est la vitesse de l'onde). L'indice de réfraction dépend de plusieurs facteurs, dont la fréquence de la lumière, son intensité, sa polarisation et sa direction de propagation. Néanmoins, dans plusieurs cas, il est traité comme une quantité invariable[136].

L'indice de réfraction de l'air est d'environ 1,0003[136]. Des médias plus denses, comme l'eau[137], le verre[138] et le diamant[139], présentent des indices de réfraction d'environ 1,3, 1,5 et 2,4 pour la lumière visible. Dans des matériaux exotiques, tel le condensat de Bose-Einstein maintenu à une température très proche du zéro absolu, la lumière peut se déplacer à quelques mètres par seconde. Dans ces cas, la durée prise par les atomes pour absorber puis émettre la lumière est significativement plus longue que si le processus d'absorption-émission avait été réalisé à °C par exemple. Deux équipes de physiciens ont affirmé avoir complètement arrêté la lumière en la faisant passer dans un condensat de Bose-Einstein de rubidium. L'énergie de la lumière est stockée dans les atomes (qui deviennent ainsi excités), puis émise plus tard sous forme lumineuse si les atomes sont illuminés par un faisceau laser. Ce comportement est en général vrai au niveau microscopique pour tous les médiums transparents qui « ralentissent » la lumière[140].

Dans les matériaux transparents, l'indice de réfraction est habituellement plus grand que 1, ce qui signifie que la vitesse de phase est plus petite que c. Dans certains matériaux, l'indice de réfaction peut être plus faible que 1 à certaines fréquences lumineuses ; dans quelques matériaux exotiques, l'indice peut être négatif[141]. L'exigence que la causalité ne soit pas violée implique que les parties réelle et imaginaire de la permittivité d'un matériau, qui correspondent respectivement à l'indice de réfraction et au coefficient d'extinction, soient reliées par les relations de Kramers-Kronig[142]. En pratique, dans un matériau qui présente un indice de réfraction inférieur à 1, l'absorption de l'onde lumineuse est si rapide qu'aucun signal ne peut être transmis plus vite que c.

Une impulsion lumineuse avec des vitesses de groupe et de phase différentes (qui survient lorsque la vitesse de phase change selon la fréquence des ondes de l'impulsion) s'étale avec le temps, un processus appelé dispersion. Quelque matériaux présentent une vitesse de groupe très faible (ou même nulle) pour les ondes lumineuses, un phénomène appelé lumière lente ; cette propriété a été confirmée par différentes expériences[143],[144],[145],[146]. L'opposé, des vitesses de groupe supérieures à c, a aussi été mis en évidence par des expériences[147]. En théorie, la vitesse de groupe pourrait être infinie ou négative, avec des impulsions voyageant instantanément ou à reculons dans le temps[148]. Néanmoins, toutes ces possibilités ne permettent pas de transmettre de l'information à une vitesse supérieure à c. Il est en effet impossible de transmettre de l'information avec une impulsion lumineuse plus rapide que la vitesse de la première partie d'une onde, la vitesse de front. Sous certaines conditions, elle est toujours égale à c[148].

Une particule peut voyager plus rapidement que la vitesse de phase de la lumière dans un médium (cette vitesse étant toujours plus faible que c). Quand une particule chargée se propage ainsi dans un matériau diélectrique, l'équivalent électromagnétique d'une onde de choc se produit, c'est l'effet Tcherenkov[149]. Dans un milieu biréfringent, la vitesse de la lumière dépend de son plan de polarisation, phénomène utilisé dans de très nombreux domaines, que ce soit la microscopie ou la fabrication de lunettes de soleil[150].

Conséquences pratiques de la finitude de c

La vitesse de la lumière est importante dans le domaine des télécommunications : un aller simple et un aller-retour ne sont pas instantanés. Cette constatation s'applique à tous les objets connus dans l'Univers, que ce soit des atomes ou de lointaines galaxies. Quelques techniques s'appuient sur la finitude de c, notamment en métrologie.

À petites échelles

La puissance de calcul de ce superordinateur, basé au CINES à Montpellier en France, est en partie limitée par la vitesse de la lumière.

Dans les superordinateurs, la vitesse de la lumière impose une limite à la vitesse de transmission de l'information entre les processeurs. Si un processeur opère à 1 gigahertz, un signal ne peut parcourir qu'une distance d'environ 30 cm par cycle. Pour une vitesse maximale de traitement, les processeurs doivent donc être logés les uns près des autres pour minimiser la latence de la communication ; cette contrainte peut réduire l'efficacité du refroidissement. Si la cadence de l'horloge du processeur augmente, la vitesse de la lumière devient alors une contrainte ferme lors de la conception d'une puce électronique[151],[152].

Mesures de distances

Les radars mesurent la distance en calculant le temps pris par un signal de faire l'aller-retour entre une cible réfléchissante et l'instrument[153] : la distance entre les deux est proportionnelle au temps multiplé par c. Un récepteur GPS calcule de même, mais en s'appuyant sur les signaux émis par plusieurs satellites GPS qui émettent en continu. Puisque la lumière parcourt environ 300 000 kilomètres en une seconde, les détecteurs embarqués et les calculs doivent être d'une grande précision[154]. Le Lunar Laser Ranging Experiment, l'astronomie radar et le Deep Space Network calculent respectivement les distances à la Lune[155], aux planètes[156] et aux vaisseaux spatiaux[157] en mesurant les temps d'aller-retour d'ondes électromagnétiques.

Longs parcours sur la Terre

Puisque la circonférence équatoriale de la Terre mesure environ 40 075 km[note 17] et que c est d'environ 300 000 km/s, la durée minimale théorique pour qu'une information atteigne le point opposé de la Terre en circulant à sa surface seulement est d'environ 67 millisecondes. Quand la lumière circule dans une fibre optique autour du globe, le temps de transit est plus long, entre autres parce que la vitesse de la lumière y est diminuée d'environ 35 %, selon l'indice de réfraction n du matériau de la fibre[note 18]. De plus, le signal lumineux doit être régénéré régulièrement ou encore converti en signal électronique puis optique ; ces opérations durent plus longtemps que le temps pris par la lumière pour parcourir en ligne droite la distance entre l'entrée et la sortie de l'un de ces appareils[159].

Voyages spatiaux et astronomie

Le diamètre de la Lune est d'environ le quart de celui de la Terre et les deux astres sont séparés d'une distance d'environ 30 fois le diamètre de la Terre. Un rayon lumineux quitte la Terre et atteint la Lune en environ 1 seconde et quart.
Un rayon lumineux, d'un diamètre très grand, est émis de la surface de la Terre en direction de la Lune. Le début du rayon prend entre 1,2 et 1,35 seconde pour atteindre la Lune (la distance entre les deux corps célestes varie avec le temps)[160]. Sur le schéma, les tailles relatives de la Terre et de la Lune sont à l'échelle.

Les communications entre la Terre et un vaisseau spatial ne sont pas instantanées. Plus les deux sont éloignés, plus le délai entre l'émission et la réception d'un signal est grand. Ce délai est devenu apparent lors des communications entre le Mission Control Center de la NASA et la capsule d'Apollo 8 qui orbitait autour de la Lune (en décembre 1968) : pour chaque question, le premier devait attendre au moins 3 secondes avant de recevoir une réponse[161]. Le délai de communication entre la Terre et Mars varie entre 5 et 20 minutes selon leur position relative[162]. En conséquence, si un robot sur Mars éprouvait un problème, son contrôleur humain ne le saurait pas avant 5 minutes et peut-être même après 20 minutes. Il faudrait encore au moins de 5 à 20 minutes pour inciter le robot à effectuer une manœuvre corrective.

La lumière qui provient d'objets astronomiques lointains prend encore plus de temps pour atteindre la Terre. Par exemple, l'un des objets célestes de l'image Hubble Ultra Deep Field a émis de la lumière qui a parcouru l'Univers pendant 13 milliards d'années avant d'être détectée par le télescope spatial Hubble[163],[164]. Cette image, construite aujourd'hui, capture l'état de cette lointaine galaxie voici 13 milliards d'années, quand l'Univers était âgé d'un milliard d'années[163].

Les distances astronomiques sont parfois exprimées en années-lumière, surtout dans les ouvrages de vulgarisation et dans les médias de masse[165]. Une année-lumière est la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année, c'est-à-dire environ 9 461 milliards de kilomètres ou 0,306 6 parsec. Proxima Centauri, l'étoile la plus près de la Terre après le Soleil, se trouve à environ 4,2 années-lumière[166].

Transactions à haute fréquence

La vitesse de la lumière a pris une certaine importance dans les transactions à haute fréquence, où des courtiers tentent de gagner de petits avantages en effectuant des transactions une fraction de seconde avant leurs compétiteurs. Par exemple, des courtiers préfèrent utiliser des systèmes de communication à micro-ondes, parce que ces ondes circulent presque à c alors que la lumière dans les fibres optiques voyagent de 30 à 40 % moins rapidement[167],[168].

Mesures

On peut mesurer c de plusieurs façons. Par exemple, on peut mesurer cette vitesse en observant la façon dont les ondes lumineuses se propagent grâce à des instruments astronomiques. On peut la mesurer en fonction de constantes connues, telles la permittivité du vide () et la perméabilité du vide (). On peut également calculer cette valeur en connaissant la longueur d'onde et la fréquence d'une onde lumineuse, puisque leur produit égale c.

Depuis 1983, le Système international d'unités (SI) fixe la vitesse de la lumière à exactement 299 792 458 m/s[169],[170],[65]. En tant que constante dotée d'unités de mesure, la valeur numérique de c diffère selon le système d'unités[note 1].

La question de la constance de la vitesse de la lumière dans le vide ne peut être tranchée puisqu'il est théoriquement possible que les photons aient une masse non nulle : les mesures ne peuvent que plafonner cette masse hypothétique et non prouver qu'elle est rigoureusement nulle. Toutefois, même s'il était avéré que les photons ont une masse, cela ne remettrait pas en cause le principe de la constante c, mais donnerait plutôt une limite de précision de son observabilité dans les modèles de référence[171].

Mesures astronomiques

Le milieu interstellaire est un lieu pertinent pour mesurer la vitesse de la lumière à cause de sa grandeur et de l'absence quasi totale d'obstacles sur de grandes distances. Historiquement, les scientifiques ont mesuré le temps de parcours de la lumière en fonction d'une distance connue dans le Système solaire, tel le diamètre de l'orbite terrestre.

Ole Christensen Rømer effectue en 1676 une mesure astronomique qui lui permet de prédire que la vitesse de la lumière est finie[38],[13].

Depuis la Terre, si on observe Jupiter selon l'axe Soleil-Jupiter, une partie de Jupiter est éclairée et le reste se trouve dans l'ombre. La lune Io de Jupiter subit régulièrement une éclipse solaire parce qu'une partie de son orbite se trouve dans l'ombre de Jupiter. La période d'Io change très peu d'une année à l'autre.
Pourtant, Rømer observe que les débuts et les fins des éclipses d'Io ne correspondent pas aux heures calculées. Puisque la période orbitale de Io est invariable et que l'observation de cette lune indique que cette période varie, il faut conclure que la vitesse de la lumière est finie.
Le Soleil, la Terre et Jupiter forment un triangle dont l'angle Terre-Soleil-Jupiter peut être mesuré. De plus, les rayons des orbites terrestre et jovienne sont connus. On peut donc calculer la distance Terre-Jupiter au 120e jour de l'orbite terrestre par exemple par la loi des cosinus. Une fois cette distance connue ainsi que la différence entre le temps calculé et le temps d'observation, on peut déterminer la vitesse de la lumière, soit le rapport distance au temps.

Lorsque mesurée de la Terre, la durée de l'orbite d'une lune qui tourne autour d'une lointaine planète varie selon la distance à laquelle se trouve la Terre. La distance parcourue par la lumière de la planète à la Terre est plus petite lorsque la Terre est au plus près de cette planète, et vice-versa. La différence des distances est le diamètre de l'orbite terrestre autour du Soleil. Le changement observé dans la période orbitale d'une lune est provoqué par la différence entre le temps pris par la lumière pour parcourir la plus grande et la plus petite distances. Rømer observe cet effet pour la lune Io de Jupiter entre 1671 et 1673[172] et déduit que la lumière prend de 10 à 11 minutes pour parcourir le diamètre de l'orbite terrestre[173],[174]. C'est néanmoins Christian Huygens qui calcule la vitesse de la lumière à partir des observations astronomiques de Rømer et de Jean-Dominique Cassini : 230 000 km/s, probablement parce que Rømer doutait de sa capacité à pouvoir calculer la valeur numérique d'une telle grandeur et que Cassini rejetait l'hypothèse de Rømer[175].

Une étoile distante émet un rayon de lumière qui atteint l'objectif d'un télescope. Pendant que la lumière se propage dans le télescope, il se déplace vers la droite. Pour que le rayon atteigne l'autre bout du télescope, il doit se propager sans réflexion à l'intérieure du tube, le télescope doit donc être légèrement penché vers la droite, ce qui donne l'impression que la source se trouve plus à la droite que sa position calculée.
Aberration de la lumière : un rayon de lumière d'une source lointaine semble se trouver à une position différente de celle calculée lorsqu'on l'observe avec un télescope mobile à cause que c est finie.

Une autre méthode pour mesurer c est d'utiliser l'aberration de la lumière, découverte et expliquée par James Bradley au XVIIIe siècle[40]. Cet effet s'explique par l'addition vectorielle de la vitesse de la lumière qui provient d'une source lointaine (comme une étoile) et la vitesse du télescope (voyez les explications du diagramme à la droite). Un observateur mobile voit un rayon de lumière d'une direction légèrement différente et, en conséquence, observe la source à une position décalée par rapport à sa position calculée. Cet effet est la source du mouvement apparent des étoiles dans le ciel puisque la direction de la vitesse de la Terre change continuellement (elle orbite autour du Soleil et tourne sur elle-même). En se basant sur la différence angulaire de la position des étoiles (20,5 secondes d'arc)[176], il est possible de déterminer c en fonction de la vitesse de la Terre autour du Soleil connaissant la durée d'une orbite terrestre complète. En 1729, Bradley détermine que c est 10 210 fois plus rapide que la vitesse orbitale de la Terre[note 19]. De façon équivalente, il faut min 12 s pour que la lumière parcourt la distance Soleil-Terre[40].

Unité astronomique

Une unité astronomique (UA) est à peu près la distance moyenne entre la Terre et le Soleil. En 2012, elle a été fixée à exactement 149 597 870 700 m[177],[178]. Auparavant, elle n'était pas définie selon les unités du Système international d'unités, mais selon la force gravitationnelle exercée par le Soleil dans un référentiel de mécanique classique[note 20]. La définition moderne fixe la valeur de l'UA comme multiple de c[177].

Auparavant, l'inverse de c exprimé en secondes par UA était mesuré en comparant le temps pour un signal radio à atteindre différents vaisseaux spatiaux dans le Système solaire, leur position étant calculée en fonction des effets gravitationnels du Soleil et de planètes. En calculant une moyenne de plusieurs mesures, une valeur du temps lumière par unité de distance s'obtient par meilleur ajustement. Par exemple, en 2009, la meilleure estimation, approuvée par l'Union astronomique internationale (UAI), est de[180],[181],[182] :

temps lumière par unité de distance :

L'incertitude relative est de 0,02 parties par milliard (2 × 10−11), équivalente à l'incertitude de la mesure terrestre d'une distance par interférométrie[183]. Puisque le mètre est défini comme la distance parcourue par la lumière en un certain intervalle de temps, la mesure du temps de parcours selon la définition précédente peut aussi être interprétée comme la longueur de l'UA (ancienne définition) en mètres[note 21].

Temps de vol

La photo montre le montage utilisé par Albert Michelson, Francis Pease et Fred Pearson en 1930-1935 pour mesurer plus précisément c. Les scientifiques ont recourt à un miroir rotatif et une tube sous vide long de 1,6 km (1 mile) qu'un faisceau de lumière parcourt 10 fois (c'est-à-dire 10 miles)[184]. Le diagramme à la droite montre quelques éléments du montage.
Un faisceau de lumière traverse horizontalement un miroir semi-teinté puis une roue dentelée en rotation, est réfléchie sur le miroir, est redirigé vers les dents de la roue, puis réfléchie à travers un miroir semi-teinté dans une lunette.
Diagramme de l'expérience de Fizeau.

Une méthode pour déterminer c est de mesurer le temps pour un faisceau de lumière à atteindre un lointain miroir et d'en revenir. C'est cette méthode qu'utilise Hippolyte Fizeau en 1849[185],[186]. Le montage de Fizeau consiste en un faisceau lumineux dirigé vers un miroir à environ 8 km de la source. Le faisceau est dirigé vers les dents d'une roue dentelée en rotation. Lorsque cette roue atteint une certaine vitesse de rotation, le faisceau passe entre une paire de dents, est réfléchi puis passe entre la paire de dents suivante. Connaissant la distante entre la roue et le miroir, la distance entre deux dents et la vitesse de rotation, la vitesse de la lumière peut être calculée[15].

Léon Foucault préfère utiliser un miroir rotatif. Dans son expérience, réalisée en 1850, un faisceau de lumière tombe sur le miroir rotatif. Pendant que le faisceau de lumière se dirige vers le miroir fixe, puis est réfléchi, le miroir rotatif continue de tourner et le faisceau est réfléchi sur ce miroir rotatif à un angle différent de celui au début de son trajet. Connaissant la différence d'angle, la vitesse de rotation du miroir rotatif et la distance au miroir fixe, il est possible de calculer c[187],[188].

Au XXe siècle, en utilisant un oscilloscope plus précis que la nanoseconde, c peut être déterminée en mesurant le temps pris par l'impulsion lumineuse d'un laser (ou d'une DEL) réfléchie par un miroir. La valeur obtenue est moins précise, de l'ordre de 1 %, que celles obtenues par un laboratoire proprement doté, mais elle a l'avantage de pouvoir être reproduite dans un laboratoire universitaire ordinaire[189],[190],[191].

En , la collaboration de physiciens travaillant sur l'expérience OPERA annonce que le temps de vol mesuré de neutrinos produits au CERN est inférieur de 60,7 ns à celui attendu pour des particules se déplaçant à la vitesse de la lumière[192],[193]. Le , la collaboration annonce que l'anomalie était en fait liée à une erreur de mesure due au branchement défectueux d’un câble de synchronisation optique des horloges atomiques, et que la vitesse mesurée des neutrinos est compatible avec celle de la lumière[194].

Constantes électromagnétiques

Une façon d'obtenir la valeur de c sans s'appuyer sur des mesures en lien avec la propagation d'ondes électromagnétiques, est d'utiliser la relation entre c, la permittivité du vide () et la perméabilité du vide () tel que démontré par Maxwell : [195],[196]. La permittivité peut être déterminée en mesurant la capacité électrique et les dimensions d'un condensateur, alors que la perméabilité est fixée à exactement 4π × 10−7 H/m à la suite de la définition de l'ampère. Rosa et Dorsey empruntent cette voie en 1907 et calculent 299 710 ± 22 km/s[16],[17].

Cavité résonnante

Une boîte en 2D avec trois ondes. Au centre, la longueur d'onde est de 1 ; en haut, elle est de 1 et demie ; en bas, elle est d'une demie.
Schéma d'une cavité résonnante avec des ondes stationnaires dont les longueurs d'onde sont des multiples de λ.

c peut être trouvée en mesurant de façon indépendante la fréquence () et la longueur d'onde () d'une onde électromagnétique dans le vide. Elle se calcule alors par la relation .

Une autre façon de faire est de mesurer la fréquence de résonance dans une cavité résonnante. Si les dimensions de la cavité sont connues, on peut alors trouver la longueur d'onde. En 1946, Louis Essen et A. C. Gordon-Smith établissent plusieurs modes normaux des micro-ondes dans une cavité résonnante dont les dimensions sont connues avec une incertitude de ± 0,8 μm grâce à des mesures par interférométrie[16]. Puisque les longueurs d'onde des modes normaux sont connues grâce à l'électromagnétisme, la valeur de c peut être calculée pour plusieurs fréquences[16],[197]. Le résultat d'Essen–Gordon-Smith, 299 792 ± 9 km/s, est significativement plus précis que ceux obtenus par des méthodes optiques[16]. En 1950, Essen affirme, après avoir mené une suite d'expériences, avoir obtenu 299 792,5 ± 3,0 km/s pour c[19].

Une démonstration maison de cette technique peut se faire avec un four à micro-ondes et une substance fusible, telles que des guimauves ou de la margarine. Si la table pivotante est retirée de façon que l'aliment reste immobile, le four va cuire plus rapidement aux anti-nœuds (les points où l'amplitude de l'onde est la plus grande) ; donc, aux points où la substance va fondre le plus rapidement. La distance entre deux points est la moitié de la longueur d'onde des micro-ondes ; en mesurant cette distance et en multipliant par la fréquence des micro-ondes (inscrite sur la plaque signalétique du four, habituellement 2 450 MHz), la valeur de c peut être calculée « souvent avec une erreur inférieure à 5 % »[trad 9],[198],[199].

Interférométrie

L'interférométrie est une autre méthode pour déterminer la longueur d'onde d'un rayonnement électromagnétique, ce qui permet de déterminer c.

Un faisceau de lumière cohérente (par exemple un laser), d'une fréquence connue (), est divisé en deux. Chaque partie suit un trajet différent, puis elles sont recombinées. En modifiant et mesurant avec précision la longueur d'un trajet tout en observant le motif d'interférence, la longueur d'onde () peut être déterminée. La vitesse de la lumière est donnée par [200].

Schéma conceptuel décrivant l'usage de l'interférométrie pour trouver
la longueur d'onde d'une onde électromagnétique, puis c.
Schéma
Dans le schéma, les deux rectangles représentent des sources de lumière cohérente (des lasers par exemple) et les segments obliques sont des miroirs semi-transparents, alors que les segments horizontaux (en haut) et les segments verticaux sont des miroirs.

Dans la moitié gauche, un faisceau de lumière, de fréquence connue (), est issu de la source cohérente. Il est en partie réfléchi vers le haut, en partie transmis à travers le miroir semi-transparent. La partie qui monte est ensuite réfléchie vers le bas par le miroir horizontal. Pour sa part, la partie de faisceau qui a traversé le miroir est réfléchie par le miroir vertical. Si la distance entre le bas du miroir oblique et le miroir horizontal est un multiple de la longueur d'onde (), alors les deux parties, qui sont des ondes, formeront une interférence constructive (motif en bas à la gauche).

Dans la moitié droite, un faisceau lumineux subit les mêmes transformations, mais la distance entre le bas du miroir oblique et le miroir horizontal est un multiple de plus . Les deux parties, toujours des ondes, formeront une interférence destructive (motif en bas à la droite).

Lorsqu'il y a interférence constructive, l'observateur est illuminé par le faisceau recombiné. S'il y a interférence destructive, il ne voit que du noir.

Donc, en ajustant la longueur du trajet d'un faisceau lumineux tout en observant les motifs d'interférence, la longueur d'onde de la lumière () peut être déterminée. c est obtenue par .

Avant la démocratisation des lasers, les sources d'ondes radio cohérentes ont servi à déterminer c par interférométrie[20].

Toutefois, la détermination de la longueur d'onde par interférométrie devient de moins en moins précise au fur et à mesure que la longueur d'onde augmente. Dans la pratique, les expériences perdent beaucoup de précision lorsque les longueurs d'onde dépassent 4 mm. La précision peut être augmentée en utilisant de la lumière de plus courte longueur d'onde, mais il devient alors difficile de mesurer directement la fréquence de la lumière. Une voie de contournement est de commencer avec un faisceau de faible fréquence pour lequel celle-ci peut être mesurée. Ensuite, synthétiser des ondes de plus grandes fréquences qui peuvent être liées au faisceau de départ. Un laser peut ensuite être syntonisé sur cette fréquence ; sa longueur d'onde peut alors être mesurée par interférométrie[201]. Cette technique a été mise au point par une équipe du National Bureau of Standards. Elle l'a utilisée en 1972 pour mesurer la vitesse de la lumière dans le vide à une précision relative de 3,5 × 10−9[201],[21].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Speed of light » (voir la liste des auteurs).

Citations originales

  1. (en) « light is due to the presence of something, but it is not a movement »
  2. (en) « seven or eight minutes »
  3. (en) « The metre is the length equal to 1 650 763,73 wavelengths in vacuum of the radiation corresponding to the transition between the levels 2p10 and 5d5 of the krypton 86 atom »
  4. (en) « the length of the path travelled by light in vacuum during a time interval of 1/299 792 458 of a second »
  5. (en) « the explicit-constant formulation »
  6. (en) « unit is defined indirectly by specifying explicitly an exact value for a well-recognized fundamental constant »
  7. (en) « to telegraph into the past »
  8. (en) « tachyonic antitelephone »
  9. (en) « often with less than 5% error »

Notes

  1. a et b La vitesse de la lumière dans le système anglo-saxon et dans le système américain est basé sur le pouce ayant la valeur exacte de 2,54 cm et elle égale donc :
    299 792 458 m/s × 100 cm/m × 1/2,54 po/cm,
    qui est approximativement de 186 282 miles, 698 verges, 2 pieds et 5 pouces par seconde.
  2. Galilée rapporte que les lanternes se trouvaient à une courte distance, moins de 1,5 km (1 mile). En supposant que cette distance soit vraie, et qu'« au moins un trentième de seconde est l'intervalle minimum de temps pour la détection par un oeil nu (« about a thirtieth of a second is the minimum time interval distinguishable by the unaided eye »), Boyer 1941 avance que l'expérience de Galilée ne pouvait que donner une limite basse d'environ 100 km/s pour la vitesse de la lumière.
  3. Pour cette distance, le délai serait d'environ 11 microsecondes.
  4. C'est-à-dire 26 % de moins que la valeur moderne.
  5. La valeur avancée au XXIe siècle est min 19 s.
  6. Au XXIe siècle, c'est 10 066 fois.
  7. Situation analogue au déplacement d'un corps physique dans l'atmosphère terrestre. Lorsque nous marchons, on perçoit très peu ou pas la résistance de l'air, alors que si nous sommes dans un véhicule à haute vitesse, la résistance de l'air est perceptible.
  8. Entre 1960 et 1983, le mètre est défini ainsi : « Le mètre est la longueur égale à 1 650 763,73 longueurs d'onde dans le vide de la radiation qui correspond à la transition entre les niveaux 2p10 et 5d5 de l'atome de krypton 86 »[trad 3],[60]. Dans les années 1970, des scientifiques découvrent que la ligne du spectre lumineux n'est pas symétrique, ce qui augmente l'imprécision sur la largueur lorsqu'elle est calculée en se basant sur l'interférométrie[61].
  9. La seconde est alors définie par la durée de 9 192 631 770 cycles de la radiation émise lors de la transition d'un électron entre deux niveaux d'énergie précis de l'atome de césium 133[69].
  10. Néanmoins, à cause de l'effet Doppler, la fréquence de la lumière dépend du mouvement de la source par rapport à un observateur.
  11. Voyez par exemple l'expérience de Michelson–Morley et l'expérience de Kennedy–Thorndike.
  12. Pour les objets en mouvement, leur longueur est plus courte dans le sens du mouvement et ils sont aussi observés à la fois pivotés et déformés. C'est la rotation de Terrell, qui est la conséquence des temps que prennent les rayons lumineux des différentes parties d'un objet à atteindre un observateur[81],[82].
  13. En effet,
    • si v = 86,6 % c, alors γ = = 1,999824
    • si v = 99,5 % c, alors γ = = 10,01
  14. En 2008, l'interprétation d'observations de systèmes binaires utilisés pour déterminer la vitesse de la gravité est mise en doute par quelques auteurs[89].
  15. Des scientifiques pensent que l'effet Scharnhorst permet à des signaux de voyager un peu plus rapidement que la lumière dans le vide, mais les conditions requises pour observer de tels signaux interdisent d'utiliser cet effet pour violer la causalité[102].
  16. De cette façon, c n'apparaît pas explicitement parce que la multiplication ou la division par 1 ne modifie pas le résultat.
  17. La Terre est une boule presque parfaite. Le rayon moyen de la Terre est de 6 378,136 6 km selon Luzum et al, 2011, p. 296. En appliquant la formule C = 2 π r, qui permet de trouver la circonférence d'une boule, on trouve C = 40 075 km.
  18. Dans les fibres optiques, l'indice de réfraction se situe le plus souvent entre 1,518 et 1,538[158].
  19. La science moderne l'établit à 10 066 fois plus rapide.
  20. L'unité astronomique a été définie comme le rayon d'une orbite newtonienne circulaire non perturbée autour du Soleil d'une particule dotée d'une masse infinitésimale se déplaçant à une fréquence angulaire de 0,017 202 098 95 radian par jour (environ 1365,256 898 d'une révolution terrestre)[179].
  21. Néanmoins, à cette précision, les effets de la relativité générale doivent être pris en compte lors de l'interprétation de la longueur. Le mètre est considéré comme une unité de longueur propre, alors que l'UA est habituellement utilisée comme une unité de la longueur observée dans un référentiel donné. Les valeurs données ici suivent cette deuxième convention, et sont compatibles avec le temps dynamique barycentrique (TDB)[181].

Références

  1. (en) R. Penrose, The Road to Reality: A Complete Guide to the Laws of the Universe, Vintage Books, (ISBN 978-0-679-77631-4, lire en ligne), p. 410-411
    « [...] the most accurate standard for the metre is conveniently defined so that there are exactly 299 792 458 of them to the distance travelled by light in a standard second, giving a value for the metre that very accurately matches the now inadequately precise standard metre rule in Paris. »
  2. a et b (en) David Bodanis, E=mc2: A Biography of the World's Most Famous Equation, Doubleday Canada, , 337 p.
    Le titre de l'ouvrage contient les mots « Famous Equation », qui se traduisent en français pas « fameuse équation ».
  3. (en) P Gibbs, « Why is c the symbol for the speed of light? », Usenet Physics FAQ, University of California, Riverside, (consulté le )
    « The origins of the letter c being used for the speed of light can be traced back to a paper of 1856 by Weber and Kohlrausch [...] Weber apparently meant c to stand for 'constant' in his force law, but there is evidence that physicists such as Lorentz and Einstein were accustomed to a common convention that c could be used as a variable for velocity. This usage can be traced back to the classic Latin texts in which c stood for 'celeritas', meaning 'speed'. »
  4. (en) K. S. Mendelson, « The story of c », American Journal of Physics, vol. 74, no 11,‎ , p. 995-997 (DOI 10.1119/1.2238887, Bibcode 2006AmJPh..74..995M)
  5. Marc Séguin et Benoît Villeuneuve, Astronomie et astrophysique : Cinq grandes idées pour explorer et comprendre l'Univers, vol. 2, ERPI, , 618 p. (ISBN 978-2-7613-1184-7), p. 121
  6. Consulter par exemple :
  7. (en) Bureau international des poids et mesures, The International System of Units (SI), 8th, (ISBN 92-822-2213-6, lire en ligne [PDF]), p. 112
  8. a et b (en) G. Galilei, H. Crew et A. de Salvio (trad.), Dialogues Concerning Two New Sciences, Dover Publications, (ISBN 978-0-486-60099-4, lire en ligne), p. 43
  9. a b et c (en) C. B. Boyer, « Early Estimates of the Velocity of Light », Isis, vol. 33, no 1,‎ , p. 24 (DOI 10.1086/358523, S2CID 145400212)
  10. (en) Renato Foschi et Matteo Leone, « Galileo, measurement of the velocity of light, and the reaction times », Perception, vol. 38, no 8,‎ , p. 1252 (PMID 19817156, DOI 10.1068/p6263, hdl 2318/132957, S2CID 11747908)
  11. a et b (en) Renato Foschi et Matteo Leone, « Galileo, measurement of the velocity of light, and the reaction times », Perception, vol. 38, no 8,‎ , p. 1253 (PMID 19817156, DOI 10.1068/p6263, hdl 2318/132957, S2CID 11747908)
  12. a et b (it) Lorenzo Magalotti, Saggi di Naturali Esperienze fatte nell' Accademia del Cimento, Florence, Istituto e Museo di Storia delle Scienze, (lire en ligne [numérique]), 26566
  13. a b et c « Demonstration tovchant le mouvement de la lumiere trouvé par M. Rŏmer de l'Académie Royale des Sciences », Journal des sçavans,‎ , p. 233-236 (lire en ligne [PDF])
    Traduit en anglais dans « A demonstration concerning the motion of light, communicated from Paris, in the Journal des Sçavans, and here made English », Philosophical Transactions of the Royal Society, vol. 12, no 136,‎ , p. 893-895 (DOI 10.1098/rstl.1677.0024, Bibcode 1677RSPT...12..893.)
    Article reproduit dans (en) The Philosophical Transactions of the Royal Society of London, from Their Commencement in 1665, in the Year 1800: Abridged, vol. II. From 1673 to 1682, Londres, C. & R. Baldwin, , « On the Motion of Light by M. Romer », p. 397-398
    Le rapport publié dans le Journal des sçavans est inspiré du rapport que Rømer a lu devant l'Académie des Sciences de la France en novembre 1676 (voyez Cohen, 1940, p. 346).
  14. a et b C. Huygens, Traitée de la Lumière, Pierre van der Aa, (lire en ligne), p. 8–9
  15. a b c d et e (en) P. Gibbs, « How is the speed of light measured? », Usenet Physics FAQ, University of California, Riverside, (consulté le )
  16. a b c d et e (en) L. Essen et A. C. Gordon-Smith, « The Velocity of Propagation of Electromagnetic Waves Derived from the Resonant Frequencies of a Cylindrical Cavity Resonator », Proceedings of the Royal Society of London A, vol. 194, no 1038,‎ , p. 348-361 (DOI 10.1098/rspa.1948.0085, JSTOR 98293, Bibcode 1948RSPSA.194..348E)
  17. a et b (en) E. B. Rosa et N. E. Dorsey, « A new determination of the ratio of the electromagnetic to the electrostatic unit of electricity », Bulletin of the Bureau of Standards, vol. 3, no 6,‎ , p. 433 (DOI 10.6028/bulletin.070)
  18. (en) A. A. Michelson, « Measurement of the Velocity of Light Between Mount Wilson and Mount San Antonio », The Astrophysical Journal, vol. 65,‎ , p. 1 (DOI 10.1086/143021, Bibcode 1927ApJ....65....1M)
  19. a b et c (en) L. Essen, « The Velocity of Propagation of Electromagnetic Waves Derived from the Resonant Frequencies of a Cylindrical Cavity Resonator », Proceedings of the Royal Society of London A, vol. 204, no 1077,‎ , p. 260-277 (DOI 10.1098/rspa.1950.0172, JSTOR 98433, Bibcode 1950RSPSA.204..260E, S2CID 121261770)
  20. a et b (en) K. D. Froome, « A New Determination of the Free-Space Velocity of Electromagnetic Waves », Proceedings of the Royal Society of London. Series A, Mathematical and Physical Sciences, vol. 247, no 1248,‎ , p. 109-122 (DOI 10.1098/rspa.1958.0172, JSTOR 100591, Bibcode 1958RSPSA.247..109F, S2CID 121444888)
  21. a b et c (en) K. M. Evenson et al., « Speed of Light from Direct Frequency and Wavelength Measurements of the Methane-Stabilized Laser », Physical Review Letters, vol. 29, no 19,‎ , p. 1346-1349 (DOI 10.1103/PhysRevLett.29.1346, Bibcode 1972PhRvL..29.1346E, S2CID 120300510, lire en ligne)
  22. a et b (en) « Resolution 1 of the 17th CGPM », BIPM, (consulté le )
  23. (en) John Weiner et Frederico Nunes, Light-Matter Interaction: Physics and Engineering at the Nanoscale, OUP Oxford, , édition illustrée (ISBN 978-0-19-856766-0, lire en ligne), p. 1
  24. (en) G. Sarton, Ancient science through the golden age of Greece, Courier Dover, (ISBN 978-0-486-27495-9, lire en ligne), p. 248
  25. a b et c (en) R. H. MacKay et R. W. Oldford, « Scientific Method, Statistical Method and the Speed of Light », Statistical Science, vol. 15, no 3,‎ , p. 254–78 (DOI 10.1214/ss/1009212817, lire en ligne) (cliquer sur Historical background dans la table des matières)
  26. (en) Sherif Sayed Ahmed, Electronic Microwave Imaging with Planar Multistatic Arrays, Logos Verlag Berlin, (ISBN 978-3-8325-3621-3, lire en ligne), p. 1
  27. (en) C. G. Gross, « The Fire That Comes from the Eye », Neuroscientist, vol. 5,‎ , p. 58–64 (DOI 10.1177/107385849900500108, S2CID 84148912)
  28. (en) S. Hamarneh, « Review: Hakim Mohammed Said, Ibn al-Haitham », Isis, vol. 63, no 1,‎ , p. 119 (DOI 10.1086/350861)
  29. a et b (en) P. M. Lester, Visual Communication: Images With Messages, Thomson Wadsworth, , 10–11 p. (ISBN 978-0-534-63720-0)
  30. (en) J. J. O'Connor et E. F. Robertson, « Abu Ali al-Hasan ibn al-Haytham », MacTutor History of Mathematics archive, University of St Andrews (consulté le )
  31. (en) P. Lauginie « Measuring Speed of Light: Why? Speed of what? » () (lire en ligne, consulté le ) [PDF]
    Fifth International Conference for History of Science in Science Education
  32. (en) J. J. O'Connor et E. F. Robertson, « Abu han Muhammad ibn Ahmad al-Biruni », MacTutor History of Mathematics archive, University of St Andrews (consulté le )
  33. (en) D. C. Lindberg, Roger Bacon and the origins of Perspectiva in the Middle Ages: a critical edition and English translation of Bacon's Perspectiva, with introduction and notes, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-823992-5, lire en ligne), p. 143
  34. (en) D. C. Lindberg, A source book in medieval science, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-82360-0), « Late Thirteenth-Century Synthesis in Optics », p. 396
  35. (en) P. Marshall, « Nicole Oresme on the Nature, Reflection, and Speed of Light », Isis, vol. 72, no 3,‎ , p. 357–374 [367–374] (DOI 10.1086/352787, S2CID 144035661)
  36. (en) Florian Cajori, A History of Physics in its Elementary Branches: Including the Evolution of Physical Laboratories,
  37. (en) Carl Benjamin Boyer, The Rainbow: From Myth to Mathematics,
  38. a et b (en) I. B. Cohen, « Roemer and the first determination of the velocity of light (1676) », Isis, vol. 31, no 2,‎ , p. 327–79 (DOI 10.1086/347594, hdl 2027/uc1.b4375710, S2CID 145428377, lire en ligne)
  39. (la) I. Newton, Optiks, (lire en ligne), « Prop. XI »
    Le texte de la Prop. XI est identique dans les éditions de 1704 et de 1719.
  40. a b c et d (en) J. Bradley, « Account of a new discovered Motion of the Fix'd Stars », Philosophical Transactions, vol. 35,‎ , p. 637-660 (lire en ligne)
  41. (en) M. Guarnieri, « Two Millennia of Light: The Long Path to Maxwell's Waves », IEEE Industrial Electronics Magazine, vol. 9, no 2,‎ , p. 54–56, 60 (DOI 10.1109/MIE.2015.2421754, S2CID 20759821)
  42. (de) G. Kirchhoff, « Über die Bewegung der Elektricität », Ann. Phys., vol. 178, no 12,‎ , p. 529–44 (DOI 10.1002/andp.18571781203, Bibcode 1857AnP...178..529K, lire en ligne)
  43. (en) Nicholas J. Giordano, College physics: reasoning and relationships, Cengage Learning, (ISBN 978-0-534-42471-8, lire en ligne), p. 787 Extract of page 787
  44. (en) Peter Gabriel Bergmann, The riddle of gravitation, Courier Dover Publications, (ISBN 978-0-486-27378-5, lire en ligne), p. 17 Extract of page 17
  45. (en) Sander Bais, The equations: icons of knowledge, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-01967-6, lire en ligne), 40 Extract of page 40
  46. (en) J. J. O'Connor et E. F. Robertson, « James Clerk Maxwell », School of Mathematics and Statistics, University of St Andrews,
  47. Richard Feynman (trad. Françoise Balibar et Alain Laverne), Lumière et Matière : Une étrange histoire [« QED, The Strange Theory of Light and Matter »], InterÉditions, coll. « Sciences », (1re éd. 1987), 206 p. (ISBN 2-7296-0154-6), p. 17.
  48. a et b Serway 1992, p. 320.
  49. Serway 1992, p. 323.
  50. Serway 1992, p. 321.
  51. (en) Maurizio Consoli et Alessandro Pluchino, Michelson-Morley Experiments: An Enigma for Physics & The History of Science, World Scientific, (ISBN 978-9-813-27818-9, lire en ligne), p. 118-119
  52. (en) A. A. Michelson et E. W. Morley, « On the Relative Motion of the Earth and the Luminiferous Ether », American Journal of Science, vol. 34, no 203,‎ , p. 333–345 (DOI 10.1366/0003702874447824, S2CID 98374065, lire en ligne)
  53. (en) A. P. French, Special relativity, Van Nostrand Reinhold, (ISBN 978-0-442-30782-0), p. 51–57
  54. (en) O. Darrigol, Electrodynamics from Ampère to Einstein, Clarendon Press, (ISBN 978-0-19-850594-5, lire en ligne)
  55. (en) Peter Galison, Einstein's Clocks, Poincaré's Maps: Empires of Time, W.W. Norton, (ISBN 978-0-393-32604-8)
  56. Serway 1992, p. 323-324.
  57. (en) A. I. Miller, Albert Einstein's special theory of relativity. Emergence (1905) and early interpretation (1905–1911), Addison–Wesley, (ISBN 978-0-201-04679-3, lire en ligne)
  58. (en) A. Pais, Subtle is the Lord: The Science and the Life of Albert Einstein, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-520438-4)
  59. (en) « Resolution 1 of the 15th CGPM », BIPM, (consulté le )
  60. (en) « Resolution 6 of the 15th CGPM », BIPM, (consulté le )
  61. (en) R. Barger et J. Hall, « Wavelength of the 3.39-μm laser-saturated absorption line of methane », Applied Physics Letters, vol. 22, no 4,‎ , p. 196 (DOI 10.1063/1.1654608, Bibcode 1973ApPhL..22..196B, S2CID 1841238, lire en ligne)
  62. (en) « Resolution 2 of the 15th CGPM », BIPM, (consulté le )
  63. (en) E. F. Taylor et J. A. Wheeler, Spacetime Physics: Introduction to Special Relativity, Macmillan, , 2e éd. (ISBN 978-0-7167-2327-1, lire en ligne)
  64. (en) W. B. Penzes, « Time Line for the Definition of the Meter » [PDF], NIST, (consulté le )
  65. a et b (en) J. Jespersen, J. Fitz-Randolph et J. Robb, From Sundials to Atomic Clocks: Understanding Time and Frequency, Reprint of National Bureau of Standards 1977, 2nd, (ISBN 978-0-486-40913-9, lire en ligne), p. 280
  66. (en) S. Adams, Relativity: An Introduction to Space–Time Physics, CRC Press, (ISBN 978-0-7484-0621-0, lire en ligne), p. 140
    « One peculiar consequence of this system of definitions is that any future refinement in our ability to measure c will not change the speed of light (which is a defined number), but will change the length of the meter! »
  67. (en) W. Rindler, Relativity: Special, General, and Cosmological, Oxford University Press, , 2e éd. (ISBN 978-0-19-856731-8, lire en ligne), p. 41
    « Note that [...] improvements in experimental accuracy will modify the meter relative to atomic wavelengths, but not the value of the speed of light! »
  68. (en) « The "explicit-constant" formulation » [archive du ], sur BIPM,
  69. (en) « Base unit definitions: Second », sur physics.nist.gov (consulté le )
  70. Conférence générale des poids et mesures - Comptes rendus de la 26e réunion de la CGPM, Bureau international des poids et mesures, (lire en ligne [PDF]), « Annexe 3. Les unités de base du SI », p. 212
  71. a et b (en) B. Sriranjan, The Special Theory to Relativity, PHI Learning Pvt. Ltd., (ISBN 978-81-203-1963-9), « Postulates of the special theory of relativity and their consequences », p. 20 et suiv.
  72. a et b (en) R. d'Inverno, Introducing Einstein's Relativity, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-859686-8, lire en ligne), p. 19-20
  73. (en) J. J. Stachel, Einstein from "B" to "Z" – Volume 9 of Einstein studies, Springer, (ISBN 978-0-8176-4143-6, lire en ligne), p. 226
  74. (de) A. Einstein, « Zur Elektrodynamik bewegter Körper », Annalen der Physik, vol. 17, no 10,‎ , p. 890-921 (DOI 10.1002/andp.19053221004, Bibcode 1905AnP...322..891E, lire en ligne)
    Traduit en anglais : (en) W. Perrett, « On the Electrodynamics of Moving Bodies », Fourmilab
    Traduit en français à partir d'une version publiée par le physicien indien Meghnad Saha en 1920 : Albert Einstein (trad. Cantons-de-l'Est et Simon Villeneuve), « De l'électrodynamique des corps en mouvement », sur Les Classiques des sciences sociales,
  75. Serway 1992, p. 324.
  76. (en) J.-P. Hsu et Y. Z. Zhang, Lorentz and Poincaré Invariance, vol. 8, World Scientific, coll. « Advanced Series on Theoretical Physical Science », (ISBN 978-981-02-4721-8, lire en ligne), p. 543 et suiv.
  77. a et b (en) Y. Z. Zhang, Special Relativity and Its Experimental Foundations, vol. 4, World Scientific, coll. « Advanced Series on Theoretical Physical Science », (ISBN 978-981-02-2749-4, lire en ligne), p. 172–173
  78. (en) T. Roberts et S. Schleif, « What is the experimental basis of Special Relativity? », Usenet Physics FAQ, University of California, Riverside,
  79. (en) J.-P. Uzan et B. Leclercq, The Natural Laws of the Universe: Understanding Fundamental Constants, Springer, (ISBN 978-0-387-73454-5, lire en ligne), p. 43–44
  80. James H. Smith, Introduction à la relativité, InterEditions, , chap. 4 (« §4 Le paradoxe des longueurs et la simultanéité »)
    Réédité par Masson (Dunod, 3e édition, 1997).
  81. (en) J. Terrell, « Invisibility of the Lorentz Contraction », Physical Review, vol. 116, no 4,‎ , p. 1041-1045 (DOI 10.1103/PhysRev.116.1041, Bibcode 1959PhRv..116.1041T)
  82. (en) R. Penrose, « The Apparent Shape of a Relativistically Moving Sphere », Proceedings of the Cambridge Philosophical Society, vol. 55, no 1,‎ , p. 137–39 (DOI 10.1017/S0305004100033776, Bibcode 1959PCPS...55..137P)
  83. David Langlois, Introduction à la relativité : Principes fondamentaux et conséquences physiques, Vuibert, , 192 p., p. 16-19
  84. Taillet, Villain et Febvre 2013, s.v.facteur de Lorentz, p. 269, col. 2.
  85. a et b Douglas C. Giancoli, Paul-Étienne Ouellet (adaptation), Louis-André Hamel (consult. scient.) et J. M. Luc Ouellet (consult. scient.), Physique générale : Ondes, optique et physique moderne, vol. 3 : Ondes, optique et physique moderne, de boeck, , 488 p. (ISBN 2-8041-1702-2, lire en ligne), p. 207
  86. (en) Graham Woan, The Cambridge Handbook of Physics, Cambridge University Press, (ISBN 0521575079), p. 64 (consulter le graphique)
  87. (en) J. B. Hartle, Gravity: An Introduction to Einstein's General Relativity, Addison-Wesley, (ISBN 978-981-02-2749-4, lire en ligne), p. 52-59
  88. (en) J. B. Hartle, Gravity: An Introduction to Einstein's General Relativity, Addison-Wesley, (ISBN 978-981-02-2749-4), p. 332
  89. (en) G. Schäfer et M. H. Brügmann, Lasers, clocks and drag-free control: Exploration of relativistic gravity in space, Springer, (ISBN 978-3-540-34376-9), « Propagation of light in the gravitational field of binary systems to quadratic order in Newton's gravitational constant: Part 3: 'On the speed-of-gravity controversy' »
  90. a et b (en) P. Gibbs, « Is The Speed of Light Constant? », Usenet Physics FAQ, University of California, Riverside, (consulté le )
  91. (en) G. F. R. Ellis et J.-P. Uzan, « 'c' is the speed of light, isn't it? », American Journal of Physics, vol. 73, no 3,‎ , p. 240-327 (DOI 10.1119/1.1819929, Bibcode 2005AmJPh..73..240E, arXiv gr-qc/0305099, S2CID 119530637)
    « The possibility that the fundamental constants may vary during the evolution of the universe offers an exceptional window onto higher dimensional theories and is probably linked with the nature of the dark energy that makes the universe accelerate today. »
  92. (en) D. F. Mota, Variations of the Fine Structure Constant in Space and Time, (Bibcode 2004astro.ph..1631M, arXiv astro-ph/0401631) (thèse doctorale)
  93. (en) J.-P. Uzan, « The fundamental constants and their variation: observational status and theoretical motivations », Reviews of Modern Physics, vol. 75, no 2,‎ , p. 403 (DOI 10.1103/RevModPhys.75.403, Bibcode 2003RvMP...75..403U, arXiv hep-ph/0205340, S2CID 118684485)
  94. (en) G. Amelino-Camelia, « Quantum Gravity Phenomenology », Living Reviews in Relativity, vol. 16, no 1,‎ , p. 5 (PMID 28179844, PMCID 5255913, DOI 10.12942/lrr-2013-5, Bibcode 2013LRR....16....5A, arXiv 0806.0339)
  95. (en) R. L. Walsworth, « Tests of Lorentz Symmetry in the Spin-Coupling Sector », dans Jürgen Ehlers et Claus Lämmerzahl, Special Relativity, vol. 702, Springer, (ISBN 978-3-540-34522-0, DOI 10.1007/3-540-34523-X_18), p. 493-505
  96. (en) S. Herrmann, A. Senger, K. Möhle, M. Nagel, E. V. Kovalchuk et A. Peters, « Rotating optical cavity experiment testing Lorentz invariance at the 10−17 level », Physical Review D, vol. 80, no 100,‎ , p. 105011 (DOI 10.1103/PhysRevD.80.105011, Bibcode 2009PhRvD..80j5011H, arXiv 1002.1284, S2CID 118346408)
  97. (en) K. R. Lang, Astrophysical formulae, Birkhäuser, , 3e éd. (ISBN 978-3-540-29692-8, lire en ligne), p. 152
  98. (en) Deborah Netburn, « It's official: Time machines won't work », sur Los Angeles Times,
  99. (en) « HKUST Professors Prove Single Photons Do Not Exceed the Speed of Light », sur The Hong Kong University of Science and Technology,
  100. (en) Shanchao Zhang, J.F. Chen, Chang Liu, M.M.T. Loy, G.K.L. Wong et Shengwang Du, « Optical Precursor of a Single Photon », Phys. Rev. Lett., vol. 106, no 243602,‎ , p. 243602 (PMID 21770570, DOI 10.1103/physrevlett.106.243602, Bibcode 2011PhRvL.106x3602Z, lire en ligne [PDF])
  101. (en) M. Fowler, Notes on Special Relativity, University of Virginia, (lire en ligne [PDF]), p. 56
  102. (en) S. Liberati, S. Sonego et M. Visser, « Faster-than-c signals, special relativity, and causality », Annals of Physics, vol. 298, no 1,‎ , p. 167-185 (DOI 10.1006/aphy.2002.6233, Bibcode 2002AnPhy.298..167L, arXiv gr-qc/0107091, S2CID 48166)
  103. (en) E. F. Taylor et J. A. Wheeler, Spacetime Physics, W. H. Freeman, (ISBN 978-0-7167-2327-1, lire en ligne), p. 74-75
  104. (en) R. C. Tolman, The Theory of the Relativity of Motion, BiblioLife, (1re éd. 1917) (ISBN 978-1-103-17233-7), « Velocities greater than that of light », p. 54
  105. (de) Albert Einstein, « Über das Relativitätsprinzip und die aus demselben gezogenen Folgerungen », Jahrbuch der Radioaktivität und Elektronik, vol. 4,‎ , p. 411-462 (lire en ligne [PDF])
  106. (en) Albert Einstein, The Collected Papers of Albert Einstein, Volume 2: The Swiss Years: Writings, 1900-1909, Princeton, Princeton University Press, (ISBN 9780691085265, lire en ligne), « On the relativity principle and the conclusions drawn from it », p. 252
  107. (en) A. I. Miller, Albert Einstein's special theory of relativity. Emergence (1905) and early interpretation (1905–1911), Reading, Addison–Wesley, (ISBN 0-201-04679-2, lire en ligne)
  108. (en) R. C. Tolman, The theory of the Relativity of Motion, University of California Press, (OCLC 13129939), « Velocities greater than that of light », p. 54
  109. (en) Gregory Benford, D. L. Book et W. A. Newcomb, « The Tachyonic Antitelephone », Physical Review D, vol. 2, no 2,‎ , p. 263-265 (DOI 10.1103/PhysRevD.2.263, Bibcode 1970PhRvD...2..263B, S2CID 121124132, lire en ligne [PDF])
  110. (en) I. D. Lawrie, A Unified Grand Tour of Theoretical Physics, CRC Press, , 2e éd. (ISBN 978-0-7503-0604-1), « Appendix C: Natural units », p. 540
  111. (en) L. Hsu, A Broader View of Relativity: General Implications of Lorentz and Poincaré Invariance, World Scientific, , 2e éd. (ISBN 978-981-256-651-5, lire en ligne), « Appendix A: Systems of units and the development of relativity theories », p. 427-428
  112. (en) E. Hecht, Optics, 2, (ISBN 978-0-201-11609-0), p. 62
  113. (en) R. S. Quimby, Photonics and lasers: an introduction, John Wiley and Sons, (ISBN 978-0-471-71974-8, lire en ligne), p. 9
  114. (en) M. Wertheim, « The Shadow Goes », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  115. a b et c (en) P. Gibbs, « Is Faster-Than-Light Travel or Communication Possible? », Usenet Physics FAQ, University of California, Riverside,
  116. (en) J. J. Sakurai, Modern Quantum Mechanics, Addison-Wesley, (ISBN 978-0-201-53929-5, lire en ligne), p. 231–232
  117. (en) Time in Quantum Mechanics, Springer, (ISBN 978-3-540-73472-7, lire en ligne), p. 48
  118. (en) H. E. Hernández-Figueroa, M. Zamboni-Rached et E. Recami, Localized Waves, Wiley Interscience, (ISBN 978-0-470-10885-7, lire en ligne), p. 26
  119. (en) K. Wynne, « Causality and the nature of information », Optics Communications, vol. 209, nos 1–3,‎ , p. 84–100 (DOI 10.1016/S0030-4018(02)01638-3, Bibcode 2002OptCo.209...85W, lire en ligne [PDF])
  120. (en) M. Rees, « The Appearance of Relativistically Expanding Radio Sources », Nature, vol. 211, no 5048,‎ , p. 468 (DOI 10.1038/211468a0, Bibcode 1966Natur.211..468R, S2CID 41065207)
  121. (en) I. P. Chase, « Apparent Superluminal Velocity of Galaxies », Usenet Physics FAQ, University of California, Riverside (consulté le )
  122. a et b Tegmark 2018, p. 74.
  123. Tegmark 2018, p. 75-76.
  124. (en) E. R. Harrison, Masks of the Universe, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-77351-5, lire en ligne), p. 206
  125. (en) W. K. H. Panofsky et M. Phillips, Classical Electricity and Magnetism, Addison-Wesley, (ISBN 978-0-201-05702-7, lire en ligne), p. 182
  126. Feynman 1992, p. 109.
  127. Hladik 2008, p. 185.
  128. (en) B. E. Schaefer, « Severe limits on variations of the speed of light with frequency », Physical Review Letters, vol. 82, no 25,‎ , p. 4964–66 (DOI 10.1103/PhysRevLett.82.4964, Bibcode 1999PhRvL..82.4964S, arXiv astro-ph/9810479, S2CID 119339066)
  129. (en) J. Ellis, N. E. Mavromatos, D. V. Nanopoulos et A. S. Sakharov, « Quantum-Gravity Analysis of Gamma-Ray Bursts using Wavelets », Astronomy & Astrophysics, vol. 402, no 2,‎ , p. 409-424 (DOI 10.1051/0004-6361:20030263, Bibcode 2003A&A...402..409E, arXiv astro-ph/0210124, S2CID 15388873)
  130. (en) M. Füllekrug, « Probing the Speed of Light with Radio Waves at Extremely Low Frequencies », Physical Review Letters, vol. 93, no 4,‎ , p. 043901 (PMID 15323762, DOI 10.1103/PhysRevLett.93.043901, Bibcode 2004PhRvL..93d3901F)
  131. (en) E. Adelberger, G. Dvali et A. Gruzinov, « Photon Mass Bound Destroyed by Vortices », Physical Review Letters, vol. 98, no 1,‎ , p. 010402 (PMID 17358459, DOI 10.1103/PhysRevLett.98.010402, Bibcode 2007PhRvL..98a0402A, arXiv hep-ph/0306245, S2CID 31249827)
  132. (en) B. G. Sidharth, The Thermodynamic Universe, World Scientific, (ISBN 978-981-281-234-6, lire en ligne), p. 134
  133. (en) G. Amelino-Camelia, « Astrophysics: Burst of support for relativity », Nature, vol. 462, no 7271,‎ , p. 291–92 (PMID 19924200, DOI 10.1038/462291a, Bibcode 2009Natur.462..291A, S2CID 205051022)
  134. (en) Sylvan C. Bloch, « Eight velocities of light », American Journal of Physics, vol. 45, no 6,‎ , p. 538-549 (DOI 10.1119/1.10953, lire en ligne [PDF], consulté le )
  135. (en) Richard L. Smith, « The velocities of light », American Journal of Physics, vol. 38, no 8,‎ , p. 978-984 (DOI 10.1119/1.1976551, Bibcode 1970AmJPh..38..978S)
  136. a et b (en) M. de Podesta, Understanding the Properties of Matter, CRC Press, (ISBN 978-0-415-25788-6, lire en ligne), p. 131
  137. (en) « Optical constants of H2O, D2O (Water, heavy water, ice) », refractiveindex.info, Mikhail Polyanskiy (consulté le )
  138. (en) « Optical constants of Soda lime glass », refractiveindex.info, Mikhail Polyanskiy (consulté le )
  139. (en) « Optical constants of C (Carbon, diamond, graphite) », refractiveindex.info, Mikhail Polyanskiy (consulté le )
  140. (en) William J. Cromie, « Researchers now able to stop, restart light » [archive], sur Harvard University Gazette,
  141. (en) P. W. Milonni, Fast light, slow light and left-handed light, CRC Press, (ISBN 978-0-7503-0926-4, lire en ligne), p. 25
  142. (en) J. S. Toll, « Causality and the Dispersion Relation: Logical Foundations », Physical Review, vol. 104, no 6,‎ , p. 1760–70 (DOI 10.1103/PhysRev.104.1760, Bibcode 1956PhRv..104.1760T)
  143. (en) L. V. Hau, S. E. Harris, Z. Dutton et C. H. Behroozi, « Light speed reduction to 17 metres per second in an ultracold atomic gas », Nature, vol. 397, no 6720,‎ , p. 594-598 (DOI 10.1038/17561, Bibcode 1999Natur.397..594V, S2CID 4423307, lire en ligne [PDF])
  144. (en) C. Liu, Z. Dutton, C. H. Behroozi et L. V. Hau, « Observation of coherent optical information storage in an atomic medium using halted light pulses », Nature, vol. 409, no 6819,‎ , p. 490–93 (PMID 11206540, DOI 10.1038/35054017, Bibcode 2001Natur.409..490L, S2CID 1894748, lire en ligne [PDF])
  145. (en) M. Bajcsy, A. S. Zibrov et M. D. Lukin, « Stationary pulses of light in an atomic medium », Nature, vol. 426, no 6967,‎ , p. 638-641 (PMID 14668857, DOI 10.1038/nature02176, Bibcode 2003Natur.426..638B, arXiv quant-ph/0311092, S2CID 4320280)
  146. (en) B. Dumé, « Switching light on and off », Physics World, Institute of Physics,
  147. (en) D. Whitehouse, « Beam Smashes Light Barrier », BBC News,‎ (lire en ligne)
  148. a et b (en) P. W. Milonni, Fast light, slow light and left-handed light, CRC Press, (ISBN 978-0-7503-0926-4), « 2 »
  149. (ru) Pavel A. Cherenkov, « Видимое свечение чистых жидкостей под действием γ-радиации », Doklady Akademii Nauk SSSR, vol. 2,‎ , p. 451
    Réimprimé : (ru) P. A. Cherenkov, « Видимое свечение чистых жидкостей под действием γ-радиации », Usp. Fiz. Nauk, vol. 93, no 10,‎ , p. 385 (DOI 10.3367/ufnr.0093.196710n.0385)
    Réimprimé : (ru) Pavel Alekseyevich Čerenkov: Chelovek i Otkrytie, Moscou, Nauka, , p. 149-153
  150. « Strock - Verre - Tensions », sur strock.pi.r2.3.14159.free.fr (consulté le )
  151. (en) B. Parhami, Introduction to parallel processing: algorithms and architectures, Plenum Press, (ISBN 978-0-306-45970-2, lire en ligne), p. 5
  152. (en) D. Imbs et Michel Raynal « Software Transactional Memories: An Approach for Multicore Programming » () (lire en ligne)
    10th International Conference, PaCT 2009, Novosibirsk, Russia, 31 August – 4 September 2009
  153. (en) Wesley W. Stout, Radar: The Great Detective, Chrysler Corporation, , p. 4, 6 et 10 (consulter les pages en ligne: 4, 6 et 10)
  154. (en) « Modern Navigation », sur math.nus.edu.sg,
  155. (en) J.O. Dickey et al., « Lunar Laser Ranging: A Continuing Legacy of the Apollo Program », Science, vol. 265, no 5171,‎ , p. 482–90 (PMID 17781305, DOI 10.1126/science.265.5171.482, Bibcode 1994Sci...265..482D, S2CID 10157934, lire en ligne [PDF])
  156. (en) E. M. Standish, « The JPL planetary ephemerides », Celestial Mechanics, vol. 26, no 2,‎ , p. 181-186 (DOI 10.1007/BF01230883, Bibcode 1982CeMec..26..181S)
  157. (en) J. B. Berner, S. H. Bryant et P. W. Kinman, « Range Measurement as Practiced in the Deep Space Network », Proceedings of the IEEE, vol. 95, no 11,‎ , p. 2202–2214 (DOI 10.1109/JPROC.2007.905128, S2CID 12149700, lire en ligne [PDF])
  158. (en) J. E. Midwinter, Optical Fibers for Transmission, 2nd, (ISBN 978-0-89464-595-2)
  159. (en) « Theoretical vs real-world speed limit of Ping », sur Pingdom, (consulté le )
  160. « Combien de temps faut-il à la lumière réfléchie par la Lune pour parvenir jusqu'à nous ? », sur etoile-des-enfants.ch, L'Étoile des enfants (consulté le )
  161. (en) « Day 4: Lunar Orbits 7, 8 and 9 », The Apollo 8 Flight Journal, NASA (consulté le )
  162. (en) « Communications », sur Mars 2020 Mission Perseverence Rover, NASA (consulté le )
  163. a et b (en) Ray Villard, « Hubble Reaches the "Undiscovered Country" of Primeval Galaxies », sur nasa.gov, Space Telescope Science Institute,
  164. (en) The Hubble Ultra Deep Field Lithograph, NASA, (lire en ligne [PDF]), p. 1
  165. (en) « The IAU and astronomical units », International Astronomical Union (consulté le )
  166. (en) « StarChild Question of the Month for March 2000 », StarChild, NASA, (consulté le )
  167. (en) « Time is money when it comes to microwaves », Financial Times,‎ (lire en ligne)
  168. (en) Mark Buchanan, « Physics in finance: Trading at the speed of light », Nature, vol. 518, no 7538,‎ , p. 161-163 (PMID 25673397, DOI 10.1038/518161a, Bibcode 2015Natur.518..161B)
  169. (en) P. H. Sydenham, « Measurement of length », dans W. Boyes, Instrumentation Reference Book, Butterworth–Heinemann, , 3e éd. (ISBN 978-0-7506-7123-1, lire en ligne), p. 56
    « [...] if the speed of light is defined as a fixed number then, in principle, the time standard will serve as the length standard[...] »
  170. (en) « CODATA value: Speed of Light in Vacuum », The NIST reference on Constants, Units, and Uncertainty, NIST (consulté le )
  171. Cours d'optique, École normale supérieure, (lire en ligne [PDF]), p. 3
  172. (la) Ole Rømer, « N° Lettre 2104 », dans J. Bosscha, Œuvres complètes de Christiaan Huygens (1888-1950), vol. VIII, La Haye, Martinus Nijhoff, , p. 32-35
  173. Francis Beaubois, « Rœmer et la vitesse de la lumière », sur bibnum.education.fr, (consulter l'onglet « Analyse »).
  174. Dans son rapport à l'Académie des sciences, Rømer écrit :
    « Cette seconde inégalité semble être due au fait que la lumière met un certain temps à nous parvenir depuis le satellite ; la lumière semble prendre environ dix à onze minutes [pour franchir] une distance égale au demi-diamètre de l'orbite terrestre. »
    (en) Laurence Bobis et James Lequeux, « Cassini, Rømer and the Velocity of Light », J. Astron. Hist. Héritage, vol. 11, no 2,‎ , p. 97-105 (Bibcode 2008JAHH...11...97B, lire en ligne [PDF])
  175. (en) A. Wróblewski, « De Mora Luminis: a spectacle in two acts with a prologue and an epilogue », American Journal of Physics, vol. 53,‎ , p. 620-630
  176. (en) P. Duffett-Smith, Practical Astronomy with your Calculator, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-35699-2, lire en ligne), p. 62
  177. a et b (en) « Resolution B2 on the re-definition of the astronomical unit of length » [PDF], International Astronomical Union,
  178. (en) « Supplement 2014: Updates to the 8th edition (2006) of the SI Brochure », The International System of Units, International Bureau of Weights and Measures,‎ , p. 14 (lire en ligne [PDF])
  179. (en) Bureau international des poids et mesures, The International System of Units (SI), 8th, (ISBN 92-822-2213-6, lire en ligne [PDF]), p. 126
  180. (en) E. V. Pitjeva et E. M. Standish, « Proposals for the masses of the three largest asteroids, the Moon–Earth mass ratio and the Astronomical Unit », Celestial Mechanics and Dynamical Astronomy, vol. 103, no 4,‎ , p. 365-372 (DOI 10.1007/s10569-009-9203-8, Bibcode 2009CeMDA.103..365P, S2CID 121374703, lire en ligne)
  181. a et b (en) IAU Working Group on Numerical Standards for Fundamental Astronomy, « IAU WG on NSFA Current Best Estimates », US Naval Observatory
  182. (en) « Astrodynamic Constants », Solar System Dynamics, Jet Propulsion Laboratory (consulté le )
  183. (en) « NPL's Beginner's Guide to Length » [archive du ], UK National Physical Laboratory (consulté le )
  184. (en) H. H. Dunn, « Test Light Speed in Mile-Long Vacuum Tube », Popular Science, New York, vol. 117, no 3,‎ , p. 17-18, 132 et 133 (lire en ligne)
  185. Le Patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, , p. 383.
  186. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Que la lumière soit... », Suresnes Mag, no 311,‎ , p. 40-41 (lire en ligne).
  187. Jean-Jacques Samueli, « L’expérience du miroir tournant de Foucault », sur bibnum.education.fr, (consulter l'onglet « Actualité »)
  188. (en) M. Fowler, « The Speed of Light », University of Virginia (consulté le )
  189. (en) J. Cooke, M. Martin, H. McCartney et B. Wilf, « Direct determination of the speed of light as a general physics laboratory experiment », American Journal of Physics, vol. 36, no 9,‎ , p. 847 (DOI 10.1119/1.1975166, Bibcode 1968AmJPh..36..847C)
  190. (en) K. Aoki et T. Mitsui, « A small tabletop experiment for a direct measurement of the speed of light », American Journal of Physics, vol. 76, no 9,‎ , p. 812-815 (DOI 10.1119/1.2919743, Bibcode 2008AmJPh..76..812A, arXiv 0705.3996, S2CID 117454437)
  191. (en) M. B. James, R. B. Ormond et A. J. Stasch, « Speed of light measurement for the myriad », American Journal of Physics, vol. 67, no 8,‎ , p. 681-714 (DOI 10.1119/1.19352, Bibcode 1999AmJPh..67..681J)
  192. « L’expérience OPERA annonce une anomalie dans le temps de vol des neutrinos allant du CERN au Gran Sasso] », CERN, (communiqué de presse).
  193. (en) T. Adam et al., « Measurement of the neutrino velocity with the OPERA detector in the CNGS beam », Journal of High Energy Physics, vol. 2012, no 93,‎ (DOI 10.1007/JHEP10(2012)093, arXiv 1109.4897)
  194. Sylvestre Huet, « Neutrinos plus rapides que la lumière ? Non et fin de l'histoire », sur sciences.blogs.liberation.fr, (consulté le ).
  195. Serway 1992, p. 111.
  196. (en) Philip Gibbs, « How is the speed of light measured? », The Physics and Relativity FAQ,
  197. (en) L. Essen, « Velocity of Electromagnetic Waves », Nature, vol. 159, no 4044,‎ , p. 611-612 (DOI 10.1038/159611a0, Bibcode 1947Natur.159..611E, S2CID 4101717)
  198. (en) R. H. Stauffer, « Finding the Speed of Light with Marshmallows », The Physics Teacher, vol. 35, no 4,‎ , p. 231 (DOI 10.1119/1.2344657, Bibcode 1997PhTea..35..231S, lire en ligne, consulté le )
  199. (en) « BBC Look East at the speed of light », BBC Norfolk website (consulté le )
  200. Une présentation détaillée de l'interféromètre et de son usage pour calculer c se trouve dans :
    (en) J. M. Vaughan, The Fabry-Perot interferometer, CRC Press, (ISBN 978-0-85274-138-2), p. 47 et 384-391
  201. a et b (en) D. B. Sullivan, « Speed of Light from Direct Frequency and Wavelength Measurements », dans D. R. Lide, A Century of Excellence in Measurements, Standards, and Technology, CRC Press, (ISBN 978-0-8493-1247-2, lire en ligne [PDF]), p. 191-193

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • François Arago, « Mémoire sur la vitesse de la lumière, lu à la première Classe de l'Institut, le 10 décembre 1810 », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, t. 36,‎ , p. 38-49 (lire en ligne)
  • Jean Eisenstaedt et Michel Combes, « Arago et la vitesse de la lumière (1806-1810), un manuscrit inédit, une nouvelle analyse », Revue d'histoire des sciences, t. 64,‎ , p. 59-120 (lire en ligne)
  • Richard Feynman (trad. Françoise Balibar et Alain Laverne), Lumière et Matière : Une étrange histoire [« QED, The Strange Theory of Light and Matter »], InterÉditions, coll. « Sciences », (1re éd. 1987), 206 p. (ISBN 978-2-02-014758-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jean Hladik, Pour comprendre simplement les origines et l'évolution de la Physique quantique, Paris, Ellipses, , 320 p. (ISBN 978-2-7298-3738-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Brian Luzum, Nicole Capitaine, Agnès Fienga, William Folkner, Toshio Fukushima, James Hilton, Catherine Hohenkerk, George Krasinsky, Gérard Petit, Elena Pitjeva, Michael Soffel et Patrick Wallace, « The IAU 2009 system of astronomical constants: the report of the IAU working group on numerical standards for Fundamental Astronomy », Celest Mech Dyn Astr, vol. 110, no 4,‎ , p. 296 (DOI 10.1007/s10569-011-9352-4, Bibcode 2011CeMDA.110..293L, S2CID 122755461, lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Raymond A. Serway (trad. Robert Morin et Céline Temblay), Physique III : Optique et physique moderne [« Physics for Scientists and Engineers / With Modern Physics. Volume 3 »], Laval (Québec), Éditions Études Vivantes, , 3e éd., 776 p. (ISBN 2-7607-0542-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Max Tegmark (trad. Benoît Clenet), Notre univers mathématique : en quête de la nature ultime du réel, Ekho, (EAN 978-2-10-077981-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

Liens externes