Université Paris-Nanterre

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Modèle:Université L'université Paris-X[1], ou Université Paris Ouest Nanterre La Défense[2], est l'une des treize universités parisiennes, située à Nanterre, dans le département des Hauts-de-Seine.

L'université est héritière de la faculté des lettres et sciences humaines fondée en 1964 et de la faculté de droit et des sciences économiques[3] créée en 1966 afin de désengorger la Sorbonne : elle est le théâtre d'événements qui ont marqué le monde universitaire à la fin des années 1960.

Deuxième campus de France, l'université compte 2 000 enseignants-chercheurs, 700 personnels administratifs et techniques et plus de 33 000 étudiants.

Histoire

Origines

L'université de Nanterre, qui devient l'un des plus gros centres d'enseignement parisiens destinés à désengorger la Sorbonne, ouvre en 1964 avec l'inauguration de la Faculté des lettres et sciences humaines, disciplines alors en expansion, suivie de celle de la Faculté de droit en 1966. L'université Paris X - Nanterre, en tant qu'établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, n'est officiellement créée qu'en 1970, réunissant la faculté des lettres, des sciences économiques et du droit, avec comme premier président l'historien René Rémond, qui avait succédé l'année précédente au philosophe Paul Ricœur.

Nanterre fut un des épicentres de mai 68, avec notamment la création du Mouvement du 22-Mars, dont les figures emblématiques furent Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar, alors dirigeant du SNESup. C'était alors une université progressive: dès décembre 1967, le principe de cogestion, l'une des principales conquêtes du mouvement étudiant de 1968, était acquis [4]. Des professeurs fondateurs, dont le germaniste et doyen Pierre Grapin, le philosophe Paul Ricœur ou le latiniste Jean Beaujeu, avaient mis en place des relations plus égalitaires avec les assistants et les élèves [4]. Toutefois, la majorité des professeurs, dont l'historien René Rémond, se sont opposés au mouvement des « enragés » du 22 mars, notamment en signant une pétition, lue au Conseil de la Faculté le , menant à la création d'une force universitaire de sécurité sous l'autorité du doyen, à la création d'un Conseil universitaire de discipline et à la banalisation des zones non construites de l'Université, désormais ouvertes à l'intervention de la police [4]. Le sociologue Alain Touraine, Guy Michaud et Ricœur s'y opposèrent, signant à cet effet une tribune dans Le Monde daté du [4]. Le lendemain (2 mai ), une journée « anti-impérialiste » fut organisée dans la fac par les étudiants, au cours de laquelle le cours de René Rémond fut annulé, suscitant des conflits entre les étudiants contestataires et certains étudiants souhaitant assister à son cours [4]. Le doyen Grapin prit alors la décision de fermer administrativement la fac, ce qui a conduit à l'extension du mouvement au quartier Latin et au début proprement dit de mai 68 [4]. Huit étudiants de Nanterre, dont Cohn-Bendit, sont convoqués le par le rectorat en commission disciplinaire; les professeurs de Nanterre Henri Lefebvre, Guy Michaud, Alain Touraine et Paul Ricœur les accompagnent alors en soutien [4].

Le bâtiment G, des Sciences économiques notamment, a été initialement destiné à accueillir Sciences Po Paris. L'effervescence de 1968 a conforté les opposants (enseignants et élèves) à ce transfert dans leur refus de quitter Paris intramuros. Seuls quelques pionniers de l'IEP, dont le professeur Mendras, s'y installèrent.

Développements

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Logo de l'université de 1999 à 2008.
  • 1970 : rattachement de l'IUT de Ville-d'Avray à l'université
  • 1984 : la loi Savary crée des UFR actuelles (renouveau et élargissement de la carte des diplômes)
  • 1985 : ouverture d'une antenne à Saint-Quentin-en-Yvelines
  • 1989 : ouverture d'une antenne à Cergy-Pontoise
  • 1991 : Saint-Quentin et Cergy deviennent des universités de plein exercice
  • 1992 : élargissement de l'UFR SSA (sciences sociales et administration), l'arrivée d'Internet avec ses ateliers informatiques
  • 1999 : création de nouvelles filières (IUP)
  • 2000 : création de l'UFR SITEC (systèmes industriels et techniques de communication) sur le site de l'IUT Ville d'Avray et de Saint-Cloud

Constructions

  • 1992 : ouverture du bâtiment DD qui abrite les sciences sociales
  • 1995 : ouverture du bâtiment L, avec son théâtre, pour l'UFR LLPhi (littératures, langage, philosophie)
  • 1996 : ouverture de la Maison René Ginouvès d'archéologie et d'ethnologie, pour une recherche fédérative (CNRS, Paris I, Paris X)
  • 1997 : création de la Maison de la recherche « Max Weber » (détruite en 2010)
  • 2002/2003 : réhabilitation des bâtiments B et F et construction d'une galerie de cheminement
  • 2003 : aménagement du carré central pour des installations sportives et des espaces verts rénovés
  • 2005 : ouverture du bâtiment des services logistiques et du laboratoire de psychophysiologie
  • 2006 : construction d'un bâtiment destiné à abriter l'UFR des sciences et techniques des activités physiques et sportives
  • 2008/2009 : construction du nouveau bâtiment de langues (inauguré en 2010)
  • 2010 : construction de la Maison de l'étudiant

Perspectives

L'objectif de réaménagement de l'université et de ses environs est financé grâce au projet de l'Établissement public d'aménagement Seine-Arche[5] visant à désenclaver l'espace derrière La Défense en détruisant des tronçons de routes ainsi que des voies ferrées et en construisant de nouveaux bureaux. Il bénéficie aussi du projet U3M (universités du 3e millénaire) (durée des travaux d'environ 15 ans).

Le Conseil général des Hauts-de-Seine, présidé par Patrick Devedjian (UMP), a supprimé en janvier 2010 une subvention annuelle de 900 000 euros versée depuis quatre ans [6]. Les élus socialistes ont critiqué ce retrait. Il est a noter que Paris Ouest, dans le cadre du projet de Grand Paris, a par ailleurs initié un partenariat avec le pôle Léonard de Vinci [7]

Historique des doyens et présidents

Doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Paris à Nanterre
Mandat Nom Qualité Discipline
1965 - 1968 Pierre Grappin Professeur des Universités Langue et littérature allemandes
1968 - 1969 Jean Beaujeu Professeur des Universités Langue et de littérature latines
1969 - 1970 Paul Ricœur Professeur des Universités Philosophie
1970 - 1971 René Rémond Professeur des Universités Histoire
Doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Paris à Nanterre
Mandat Nom Qualité Discipline
1968 - 1969 Philippe Malaurie Professeur des Universités Droit
1970 - 1970 Jean-Maurice Verdier Professeur des Universités Droit
Liste des Présidents successifs de l'Université de Paris Ouest Nanterre La Défense
Mandat Nom Qualité Discipline
1970 - 1971 Eugène Schaeffer Professeur des Universités Droit
1971 - 1979 René Rémond Professeur des Universités Histoire
1976 - 1981 Jean-Maurice Verdier Professeur des Universités Droit
1981 - 1983 Carol Heitz Professeur des Universités Histoire de l'art
1983 - 1988 Michel Imberty Professeur des Universités Psychologie
1988 - 1993 Paul Larivaille Professeur des Universités Langue et littérature italiennes
1994 - 1997 Michel Imberty Professeur des Universités Psychologie
1998 - 2003 André Legrand Professeur des Universités Droit
2003 - 2008 Olivier Audeoud Professeur des Universités Droit
depuis 2008 Bernadette Madeuf Professeur des Universités Sciences économiques

Composantes

Bâtiments D et DD de l'UFR SSA

Avec 268 diplômes préparés et environ 8 000 diplômés chaque année, l'université regroupe 9 unités de formation et de recherche, un IUT et un institut. La réforme LMD pour une harmonisation des diplômes au niveau européen est appliquée pour une grande partie des formations proposées. Les étudiants étrangers, notamment les étudiants en programmes d'échanges internationaux (Erasmus, Micefa), bénéficient d'un soutien en Français langue étrangère d'un minimum de six heures par semaine dans le service de « Français pour Étudiants Étrangers » (FETE) de l'UFR de littérature, langages et philosophie (LLPHI).

Unités de formation et de recherche

L'université Paris Ouest Nanterre La Défense s'organise autour de 8 unités de formation et de recherche (UFR)[8].

(Données chiffrées et organigrame en date de mai 2010)

  • Langues et Cultures Étrangères (LCE)
  • Littérature, Langages et Philosophie (LLPhi)
  • Sciences Économiques, Gestion, Mathématiques et Informatique (SEGMI)
  • Droit et Sciences Politiques (DSP)
  • Sciences Psychologiques et Sciences de l'Éducation (SPSE)
  • Sciences Sociales et Administratives (SSA)
  • Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS)
  • Systèmes Industriels et Techniques de Communication (SITEC)

Instituts

Campus

Les trois sites de l'université sont situés dans le département des Hauts-de-Seine, à proximité du site de la Défense.

Le site de Nanterre

Campus de Nanterre

Situé à proximité du quartier d'affaires de la Défense et du centre ville de Nanterre, le campus de Nanterre s'étend sur près de 30 hectares et regroupe autour de son « carré vert » central :

  • l'essentiel des locaux d'enseignement et de recherche de l'université
  • la Bibliothèque Universitaire (BU) et la Bibliothèque de Documentation Internationale et Contemporaine (BDIC)
  • la Maison de l'Archéologie et de l'Ethnologie (MAE)
  • la Maison de l'Étudiant
  • le Restaurant Universitaire (RU)
  • une résidence universitaire du CROUS de l'académie de Versailles d'une capacité d'accueil de 1400 chambres
  • une piscine olympique
  • un centre sportif universitaire comprenant une salle omnisports, des salles spécialisées et de nombreux terrains extérieurs
  • une salle de cinéma (bâtiment B amphi B2) d'une capacité d'environ 1000 places
  • un théâtre (Théâtre Bernard-Marie Koltès)
  • un espace d'exposition (Espace Reverdy)

Le site de Ville d'Avray

Il accueille dans les locaux de l'ancienne école technique aéronautique le secteur technologies industrielles de l'université. Le site regroupe ainsi un bâtiment d'enseignement et de recherche et les ateliers dans lesquels les étudiants des formations professionnalisées reçoivent des enseignements pratiques. On y trouve également un restaurant universitaire et une cafétéria.

Le site de Saint-Cloud

Le site de Saint Cloud est dédié aux formations préparant aux métiers du livre et de la communication audio-visuelle. Ouvert à la rentrée 1999, ce bâtiment regroupe les locaux d'enseignement et de recherche et une cafétéria.

Enseignement et recherche

Principaux centres de recherches

Ainsi que d'autres centres de recherches en langues, économie, histoire, droit, psychologie, etc.

Scientométrie

L'université Paris Ouest ne fait pas partie des 500 universités du classement Shanghaï. Elle occupe la 922e place au classement "Ranking Web of World Universities 2011" qui classe près de 20 000 écoles et universités en fonction du volume et de la qualité de leurs publications électroniques[9].

Les écoles doctorales de l'université Paris Ouest (Paris X) ont été évaluées dans le cadre des rapports de l'AERES. Le cadre d'évaluation se compose d'une échelle de notes allant de A+ à D. Ainsi, la faculté de droit (Droit et Science Politique) a reçu la note maximale (A+), de même que les écoles doctorales « Économie, organisation, société » (Économie, gestion, sociologie) et « Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent » (Histoire, Anthropologie, Géographie, Archéologie). Les écoles doctorales « Connaissance, langages, modélisations » et « Lettres, langues, spectacles » ont été notées avec un A.

Vie étudiante

Évolution démographique

Évolution démographique de la population universitaire

Modèle:Démographie2

Mouvements étudiants

Années 60

À partir de 1966, l'université se fait surtout remarquer comme le théâtre du développement des groupes d'extrême gauche. Le mouvement de 1968 démarre ainsi le 22 mars (mouvement du 22-Mars) par l'occupation de la tour administrative. L'université est surnommée Nanterre la rouge.

Années 70

L'agitation se poursuit, avec notamment plusieurs jours d'émeute en 1970 suite à la tentative de l'Administration d'autoriser la police à pénétrer sur le campus.

  • Au printemps 1976, l'université est paralysée pendant trois mois par une grève nationale contre la réforme du second cycle. Les étudiants en économie obtiennent tous leur diplôme après avoir boycotté les examens.
  • En 1978, les élections universitaires sont sabotées par des autonomes qui pillent le restaurant universitaire et incendient le local de l'UNEF.

Années 80

Des affrontements opposent régulièrement militants anarcho-communistes et d'extrême droite. Au cours de l'un de ces affrontements, un militant d'extrême droite se tue en traversant une voie ferrée. En novembre 1986, l'université est occupée dans le cadre de la grève nationale contre le projet Devaquet.

Années 90

  • En novembre et décembre 1995, l'université est paralysée par une grève nationale pour l'augmentation du budget des universités.
  • En 1997, le centre informatique de l'université est occupé pendant plusieurs semaines par des étudiants non-inscrits. Cette occupation entraîne la fermeture totale de l'université pendant deux jours. Le président est contraint à la démission. La nouvelle présidente est remplacée peu de temps après par André Legrand.
  • En 1998, un groupe de chômeurs occupe durant plusieurs semaines l'un des amphithéâtres du bâtiment B. La même année, des étudiants sans-papiers font une grève de la faim durant trois semaines pour obtenir leur inscription.
  • En 1999, les étudiants non-inscrits occupent pendant plusieurs semaines l'amphithéâtre du bâtiment D.

Années 2000

  • En novembre 2000, les étudiants non-inscrits occupent durant une semaine le bureau du Centre d'Éducation Permanente situé au rez-de-chaussée du bâtiment G.
  • Le 27 novembre 2002, l'occupation de la salle E 103 par une dizaine de chômeurs et d'étudiants entraîne l'intervention d'une cinquantaine de policiers sur le campus. Les occupants sont évacués et placés pendant quarante-huit heures en garde à vue.
  • En février 2004, le mur du bâtiment D est entièrement détruit par des étudiants à l'occasion d'une manifestation contre la politique sécuritaire de l'université. Le président fait rapidement reconstruire le mur. Au mois de novembre, la seconde tentative de destruction est violemment réprimée par les vigiles de l'université. Plusieurs manifestants sont blessés. L'un d'entre eux, Sébastien Schifres, est accusé d'avoir participé à la destruction du mur et est emprisonné durant trois semaines à la prison de Nanterre. Il sera condamné à 5 000 euros de dommages et intérêts.
  • En 2006 : Des manifestations ont lieu depuis février, à l'université et dans Paris, contre le projet du Contrat première embauche (CPE). Une mobilisation dans la faculté de Nanterre se met en place par le biais d'assemblées générales (orchestrées et influencé par certains sympathisants du parti communiste), qui conduit aux blocages de quelques bâtiments et à l'occupation de certains locaux[10]. Au fil du temps le blocage des bâtiments réalisé par une minorité des étudiants, grévistes, paralyse l'ensemble de la faculté, et des tensions naissent, obligeant les forces de l'ordre a intervenir, afin d'éviter de nouveaux affrontements entre les grévistes et non grévistes. De ce fait, celle-ci aura été fermée sur décision du président M. Olivier Audéoud pour une durée indéterminée. L'université fut officiellement fermée du 14 mars au 28 mars. Le 24 avril, la reprise des cours aura été possible.

Personnalités liées à l'université

Enseignants

Anciens étudiants

Filmographie

Pour approfondir

Bibliographie

  • (langue non reconnue : <abbr + langue non reconnue : class="abbr + langue non reconnue : indicateur + langue non reconnue : title="langue + langue non reconnue : français">(fr)< + langue non reconnue : abbr>) Comité national d'évaluation, L'université Paris X - Nanterre, rapport d'évaluation, Paris, , 92 p.
  • (langue non reconnue : <abbr + langue non reconnue : class="abbr + langue non reconnue : indicateur + langue non reconnue : title="langue + langue non reconnue : français">(fr)< + langue non reconnue : abbr>) Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, Rapport d'évaluation de l'Université Paris X - Nanterre, Paris, , 86 p.

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. Selon le décret no 2000-250 du 15 mars 2000 portant classification d'établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et la circulaire n°2006-202 du 8-12-2006
  2. Nom d'usage dont s'est doté l'établissement par délibération de son conseil d'administration en 2007.
  3. Décret du 8 octobre 1970. Voir également Faculté de droit de Paris
  4. a b c d e f et g Charles Mercier, « René Rémond à Nanterre en 1968 », Vingtième Siècle, n°104, octobre-décembre 2009, p. 141-152
  5. EPA-Seine Arche - Les enjeux du projet
  6. L'université de Nanterre perd une subvention du conseil général, Le Nouvel Observateur, 28 janvier 2010
  7. Le Parisien La « fac Pasqua » s'ouvre aux étudiants du public.
  8. Sur le site de l'Université Paris X : liste des UFR
  9. Attention toutefois à la méthodologie (en anglais) qui favorise les publications en anglais au détriment des disciplines publiant majoritairement en français : droit, lettres par exemple
  10. CPE : à Nanterre, le blocage divise

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