Roger Bezombes

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Roger Bezombes
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
Ivry-sur-Seine
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Hélène d'Oriencourt
Autres informations
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Maître
Influencé par
Distinction

Roger Bezombes, né le à Paris 19e et mort le à Ivry-sur-Seine, est un peintre, graveur (lithographe et aquafortiste) et sculpteur français de la seconde École de Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Contraint, parce qu'orphelin très jeune, à toutes sortes de professions qui lui assurent les moyens matériels de s'adonner à la peinture — il participe en 1930 à l'installation de l'exposition du Bauhaus au Grand Palais —, Roger Bezombes est élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. S'il est formé à l'art de la fresque par Paul Baudoüin, René Barotte n'en restitue pas moins que la préférence du jeune homme va à la pratique de « l'école buissonnière » qu'il met à profit pour faire des copies au Musée du Louvre[1]. C'est l'époque où les peintures de Paul Gauguin, Vincent van Gogh et Henri Matisse lui sont révélées par Maurice Denis[2] dont il demeurera proche jusqu'au décès accidentel de celui-ci, le peignant sur son lit mortuaire le .

Roger Bezombes se rend en Afrique pour la première fois en 1936 grâce à une bourse de voyage et reçoit la même année le second grand prix de Rome. Il parcourt en 1937 le Maroc où il se lie d'amitié avec Albert Camus[3]. L'année 1938 lui offre à la fois sa première exposition personnelle à la galerie Charpentier à Paris avec des toiles et des gouaches sur le thème du Maroc[4] et l'attribution du grand prix national des arts, lui valant un grand périple qui, de Dakar à Alger, le fait passer par le Tchad, Tamanrasset et le Hoggar[3].

Carrière[modifier | modifier le code]

Installé au 3, quai Saint-Michel dans le 5e arrondissement de Paris, Roger Bezombes devient professeur à l'Académie Julian, rue du Dragon, en 1950[4]. L'année 1951 est pour lui celle d'un voyage en Grèce et celle où il entame sa relation au travail de la tapisserie[3].

Roger Bezombes visite la Palestine en 1953, la Tunisie et l'Égypte en 1954[3]. Il est nommé peintre officiel de la Marine en 1955[5]. Pierre Mazars analyse qu'« après une période où l'on remarque l'influence de Van Gogh et de Braque, particulièrement dans ses paysages de Provence, il est venu à une écriture plus schématique, les taches colorées et les épaisseurs de matière prenant plus d'importance que le sujet. Il a même exécuté des œuvres composites, mi -aquarelles mi-papiers collés, dans lesquelles il incorporait des morceaux de journaux »[6].

Nos 1, 3 et 5 du quai Saint-Michel à Paris. Roger Bezombes occupait un atelier au no 3.

Il est élu titulaire à l’Académie des sciences d'outre-mer en 1978[7].

Lieux de vie[modifier | modifier le code]

Roger Bezombes, qui voyagea beaucoup s'établit, vers la fin des années 1930 au 3, quai Saint-Michel dans le 5e arrondissement de Paris dans un atelier qu'il conserva toute sa vie[8]. Dans les années 1950, il acquit un mas provençal à Maillane, Saint-Rémy-de-Provence dont le salon est encore orné de la grande mosaïque de sol créée par l'artiste[9].

Mort[modifier | modifier le code]

Tombe de Roger Bezombes au cimetière du Montparnasse (div. 4) à Paris.

Il meurt le à Ivry-sur-Seine[10], à l'âge de 81 ans, et est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 4)[11].

Œuvre[modifier | modifier le code]

« L'éventail des formes du talent de Bezombes est remarquable », écrit Lynne Thornton, « allant des tableaux, des peintures murales, des cartons de tapisserie, des illustrations de livres, des décorations monumentales en céramique, des décors de ballet et de théâtre, aux sculptures-totems, aux objets-sculptures, aux bijoux et aux médaillons »[12].

Contribution bibliophilique[modifier | modifier le code]

Décor de théâtre[modifier | modifier le code]

Affiche[modifier | modifier le code]

  • Côte d'azur - Société nationale des chemins de fer français, 1958.
  • Floralies, Paris, 1959.
  • Discover France by train, 1968.
  • Air France - Rêver le monde, Imprimerie Fernand Mourlot, 1981[13], seize affiches dont Vacances, Merveilles de la Terre, Gastronomie, Les îles, Exotisme, Orient, Raffinement, Liberté, Vie du monde, Monde nouveau, Ciel[14].
  • Philexfrance, exposition internationale de philatélie, palais du C.N.I.T., Paris, Imprimerie Fernand Mourlot, .

Publication[modifier | modifier le code]

  • Roger Bezombes, « en A.O.F. Au pays des roses noires », Plaisir de France, Paris, juillet-.
  • Roger Bezombes, L'exotisme dans l'art et la pensée, Éditions Elsevier, 1953.
  • Pierre Laprade (préface de Roger Bezombes), Architectures de la Méditerranée à travers les croquis de Pierre Laprade, Berger-Levrault, 1983.

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Surtout soucieux de mettre en évidence l'aspect coloré du tableau, Bezombes supprime le modelé et prend beaucoup de libertés avec la perspective italienne. La multiplicité des couleurs, souvent réparties en zones qui ne correspondent ni à des ombres ni à des différences de matière dans les objets, crée une impression de papillotement. » - Revue Connaissance des arts[16]
  • « Les accords de tons ont de la hauteur, de la noblesse... Souvent aussi, cette peinture précieuse, riche d'hommages aux regards, fait frémir les doigts, et l'on se remet à songer à des vitraux, à des gemmes, à des bois introuvables, à des plumages d'oiseaux disparus. Élégance de manières, peinture pour aristocratie mentale. Et tout se tient, placé au-delà d'une zone commune, à la manière d'un mirage. » - André Beucler[21]
  • « Il est de ceux qui ont vigoureusement ranimé l'art de la médaille quand il fut appelé à travailler à l'Hôtel de la Monnaie à Paris, n'hésitant pas à transformer la forme des médailles ni à substituer à l'académisme régnant une écriture plus libre et plus fougueuse. » - Pierre Mazars[6]
  • « Bezombes, pour qui la couleur conserve comme un émerveillement de l'enfance... » - René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel[22]
  • « Des compositions baroques marquées par le lyrisme de l'Orient et par ses splendeurs colorées. » - Gérald Schurr[23]
  • « Bezombes produit une peinture qui a sa source dans l'École de Paris de l'entre-deux-guerres et qui est constituée d'une imagerie agréable et diverse, traduite dans une construction plastique qui emprunte un peu la couleur flatteuse du postimpressionnisme et un peu la composition stylisée du post-cubisme. » - Jacques Busse[5]
  • « L'ensemble d'affiches de Roger Bezombes relève d'une indéniable originalité. Pour la première fois, il ne s'agit plus d'illustrer des pays mais des concepts : la Méditerranée, les îles, le soleil, la liberté... Et, une fois réunies, ces seize affiches forment un puzzle général : Vies du monde d'Air France. » - Anne Doridou-Heim[13]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Algérie[modifier | modifier le code]

Côte d'Ivoire[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Grèce[modifier | modifier le code]

Israël[modifier | modifier le code]

Maroc[modifier | modifier le code]

  • Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain, Rabat.

Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Suisse[modifier | modifier le code]

Fresques murales[modifier | modifier le code]

Algérie[modifier | modifier le code]

  • Hôtel de ville d'Alger.

France[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris, où œuvrèrent Roger et Hélène Bezombes.

Tunisie[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

  • César, Portrait de Roger Bezombes, médaille, tirage limité à cent exemplaires, éditée par la Monnaie de Paris à l'occasion de l'exposition Roger Bezombes, 1972.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. René Barotte, « Roger Bezombes », dans Les peintres témoins de leur temps. Le sport, Achille Weber/Hachette, 1957, pages 46-47.
  2. a b c d et e Richard R. Brettell, Paul Hayes Tucker et Nathalie H. Lee, Nineteenth and Twentieth paintings in the Robert Lehman Collection, Metropolitan Museum of Art / Princeton University Press, 2009.
  3. a b c d et e Académie des sciences d'outre-mer, Roger Bezombes.
  4. a et b Académie Julian, Élèves et professeurs de l'Académie : Roger Bezombes.
  5. a b c d e f g h et i Jacques Busse, « Roger Bezombes », in Dictionnaire Bénézit, tome 2, Gründ, 1999, pages 272-273.
  6. a et b Pierre Mazars, Les œuvres d'art du paquebot France, Livror, Genève, 1969.
  7. « Roger Bezombes », sur academieoutremer.fr (consulté le )
  8. (en) Richard R. Brettell, Paul Hayes Tucker, Natalie Henderson Lee, Metropolitan Museum of Art New York : Nineteenth- and Twentieth-century Paintings, Metropolitan Museum of Art, 2009 (voir en ligne), p. 370
  9. L'ancien mas de Roger Bezombes est aujourd’hui (2018) une maison d’hôtes. Une photographie de la mosaïque de sol du salon figure dans le site www.lejournaldelamaison.fr mis en ligne par le magazine de décoration Le Journal de la maison.
  10. Relevé des fichiers de l'Insee
  11. 370 célébrités du cimetière Montparnasse.
  12. Lynne Thornton, Les Africanistes, peintres voyageurs, ACR Édition, 1990, page 315.
  13. a et b Anne Doridou-Heim, « La plus belle vitrine d'Air France sur la terre : les affiches sont l'expression sur papier d'un rêve parlant d'aventures, de luxe et de vitesse », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°29, 24 juillet 2009.
  14. « Roger Bezombes », Catalogue raisonné des affiches de l'atelier Mourlot
  15. a et b « Les expositions : Roger Bezombes, un coloriste soumis au dessin », Connaissance des arts, n°43, 15 septembre 1955, page 69.
  16. a b et c « Les peintres dans les galeries contemporaines - Les dernières toiles de Bezombes : des natures mortes », Connaissance des arts, n°69, novembre 1957, page 114.
  17. La Gazette de l'Hôtel Drouot, vendredi 11 avril 2008.
  18. FIAF Gallery, Roger Bezombes - La vie autour du monde, présentation de l'exposition, 2015
  19. Musée d'art de Pully, De Cuno Amiet à Zao Wou-Ki - Le fonds d'estampes Cailler, dossier de presse, 2013
  20. Musée d'art et de culture de Marrakech, L'Orient rêvé par l'Occident, présentation de l'exposition, 2016
  21. André Beucler, Roger Bezombes dans Les peintres témoins de leur temps - Richesses de la France, Achille Weber/Hachette, 1961, pages 70-71.
  22. René Huyghe et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970, tome 2, pages 128-129.
  23. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, page 154.
  24. Metropolitan Museum of Art, « Vases de fleurs » dans les collections
  25. Metropolitan Museum of Art, « Guitare à la partition » dans les collections
  26. Colette Julliard-Baudan, « Le Musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt », Les cahiers de l'Orient, n°89, 2008, pages 149-152
  27. Musée d'art et d'histoire de Narbonne, Roger Bezombes dans les collections
  28. Musée d'art moderne de la ville de Paris, Roger Bezombes dans les collections
  29. L'Adresse Musée de La Poste, Roger Bezombes dans les collections
  30. Patrimoine et histoire, L'église Saint-Ferdinand-des-Ternes
  31. Maison de la Radio, La musique, une fresque de Roger Bezombes

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Roger Bezombes », Les cahiers d'art-documents, Genève, Éditions Pierre Cailler, 1955.
  • Waldemar-George, Roger Bezombes et les appels de l'Orient, Presses littéraires de France, 1955.
  • Waldemar George, De Ingres à nos jours - Corps et visages féminins, Éditions d'Art et d'industrie, 1955.
  • Albert Roussanne, Roger Bezombes, Éditions du musée Denys-Puech de Rodez, 1958.
  • Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
  • Waldemar-George, Roger Bezombes, Nice, Éditions de la Galerie des Ponchettes, 1966.
  • « Roger Bezombes au cœur du soleil », ABC Décor, n°38-39, .
  • Pierre Mazars (préface de Georges de Caunes), Les œuvres d'art du Paquebot France, Genève, Éditions Livror, 1969.
  • David Galvo, Roger Bezombes, Éditions du musée des beaux-arts d'Orléans, 1969.
  • René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Pierre Dehaye et Yvonne Goldenberg, Roger Bezombes à la Monnaie, Éditions de la Monnaie de Paris, 1972.
  • Alastair Allen, « Roger Bezombes - Air France, une nouvelle série d'affiches : vie du monde », Graphis, n°218, mars-.
  • Lynne Thornton, Les Africanistes, peintres voyageurs, ACR Édition, 1990.
  • Lynne Thornton, La femme dans la peinture orientaliste, ACR Édition, 1993.
  • Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965. Dictionnaire des peintres, Ides et Calendes, 1993.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 2, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001 (lire en ligne).
  • Jean Lepage, L'épopée orientale, Éditions Somogy, 2005.
  • Joël Millon et Claude Robert, 5, avenue d'Eylau à Paris, Catalogue de l'atelier Roger Bezombes, Hôtel Drouot, .
  • (en) Richard R. Brettell, Paul Hayes Tucker et Nathalie H. Lee, Nineteenth and Tweltieth paintings in the Robert Lehmann Collection, Metropolitan Museum of Art / Princeton University Press, 2009.
  • Jean Lepage, Les peintres du Musée d'art et d'histoire de Narbonne, Éditions du musée d'Art et d'Histoire de Narbonne, 2009.
  • Élisabeth Cazenave, (préface de Françoise Durand-Évrard), Les artistes de l'Algérie. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs (1830-1962), Éditions de l'Onde, 2010.
  • François de Beaulieu, Dictionnaire du golge du Morbihan, Le Télégramme éditeur, 2011.
  • Jean Lepage, L'Orient fantasmé, Éditions du musée d'Art et d'Histoire de Narbonne, 2011.

Liens externes[modifier | modifier le code]