à partir de 1883, l'Allemagne a conquis des territoires en Afrique, en Asie et en Océanie, qui seront appelés territoires de protectorats (Schutzgebiete) :
Politiquement, au début de sa carrière il se fait un nom en défendant les intérêts des Junkers, petite noblesse prussienne dont il fait partie, depuis les bancs conservateurs. Il est nommé ministre-président de Prusse en 1862. Dans le conflit constitutionnel prussien il lutte contre les libéraux pour maintenir la primauté de la monarchie. Également ministre des affaires étrangères, il déclenche la Guerre des Duchés puis la Guerre austro-prussienne entre 1864 et 1866 et impose par là même la suprématie de la Prusse en Allemagne. La guerre franco-prussienne de 1870 permet de résoudre la question allemande en retenant la solution petite-allemande, défendue par la Prusse, et entraîne l'unification allemande en 1871.
Il accède au poste de chancelier dans le nouvel Empire allemand, poste qu'il occupe jusqu'à son retrait en 1890, tout en conservant sa place de ministre-président de Prusse. Sur le plan de la politique extérieure, il essaie d'établir un équilibre entre les grandes puissances européennes grâce à un système d'alliance.
Sur le plan de la politique intérieure à partir de 1866, on peut distinguer deux phases. Il s'allie tout d'abord au libéraux modérés. Cela conduisit au vote de nombreuses réformes, tel la mise en place du mariage civil, qui rencontre la résistance des catholiques. Bismarck lutte d'ailleurs contre ces derniers avec la politique de la Kulturkampf. Puis, à la fin des années 1870, Bismarck se sépare des libéraux. Durant cette phase sont votées les lois pour le protectionisme et l'interventionnisme étatique.
Elle voit également la création d'un système de sécurité sociale. Les années 1880 sont surtout marquées par les lois antisocialistes. En 1890, ses divergences de point de vue avec le nouvel empereur Guillaume II conduisent à son départ.
Après son retrait, Bismarck continue de jouer un rôle politique, en critiquant l'action de son successeur. Il écrit également ses mémoires, qui influencent fortement l'image qu'a l'opinion publique allemande de lui.
Jusqu'au milieu du XXe siècle, les historiens allemands jugent en grande majorité son action de manière positive, celle-ci étant, dans cette période nationaliste, associée à l'unification de l'Allemagne. Cependant après la Seconde Guerre mondiale les critiques s'accentuent : il serait responsable en tant que fondateur de l'Empire allemand, de l'échec de la démocratie en Allemagne. Des approches plus modernes de l'Histoire tentent de remettre l'action de Bismarck, avec ses forces et ses manques, dans le contexte de son époque avec la structure politique qui était alors en place.
Le pouvoir législatif est représenté par deux chambres, le Reichstag (photographie, en 1906) et le Bundesrat, mais ce n'est qu'à l'orée de l'Empire, en 1918, qu'est mise en place la responsabilité gouvernementale.