Parti socialiste ouvrier espagnol

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Parti socialiste ouvrier espagnol
(es) Partido Socialista Obrero Español
Image illustrative de l’article Parti socialiste ouvrier espagnol
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Pedro Sánchez
Fondation
Siège Calle Ferraz, 70
28008 Madrid
Président Micaela Navarro
Secrétaire à l’Organisation César Luena
Fondateur Pablo Iglesias
Organisation de jeunesse Jeunesses socialistes d’Espagne
Idéologie Centre-gauche
Social-démocratie, progressisme, troisième voie, européisme
Affiliation européenne Parti socialiste européen
Affiliation internationale Internationale socialiste
Couleurs Rouge, blanc
Site web http://www.psoe.es
Présidents de groupe
Congrès des députés Antonio Hernando
Sénat María Chivite
Parlement européen Gianni Pittella (S&D)
Représentation
Députés
110  /  350
Sénateurs
48  /  266
Députés européens
14  /  54

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (espagnol :Partido Socialista Obrero EspañolPSOE) est un parti politique espagnol de gauche sociale-démocrate membre du Parti socialiste européen et de l’Internationale socialiste.

Au pouvoir d’ à mars 1996, soit durant plus de treize ans, le PSOE gouverne de nouveau l’Espagne de mars 2004 à décembre 2011. À l’occasion des élections générales du , le parti a remporté le plus grand nombre de suffrages jamais obtenu à l'occasion de ce scrutin avec 11 288 698 voix tandis qu'il subissait sa plus lourde défaite électorale depuis la transition démocratique lors des élections générales de 2011 en obtenant seulement 110 députés.

Son secrétaire général actuel est Pedro Sánchez, député de Madrid.

Le PSOE gouverne actuellement les communautés autonomes d’Andalousie et des Asturies et participe au gouvernement des Îles Canaries. Il dirige également des villes comme Vigo, Soria ou Saragosse.

Il comprendre près de 600 000 membres, 200 000 adhérents et 400 000 sympathisants, ce qui en fait le deuxième plus grand parti du pays après le Parti populaire (PP).

Histoire

Évolution des sièges obtenus pour le PSOE aux Élections générales d'Espagne (1977-2004)

Avant le franquisme

Il fut fondé clandestinement à Madrid, le , autour d'un noyau d'intellectuels et d'ouvriers, fondamentalement typographes, menés par le Galicien Pablo Iglesias Posse.

Le premier programme du nouveau parti politique fut approuvé par une assemblée de quarante personnes, le 20 juillet de la même année.

Le PSOE fut ainsi l'un des premiers partis socialistes qui naquirent en Europe, comme expression des possessions et intérêts des nouvelles classes ouvrières engendrées par la révolution industrielle.

Depuis, le parti a orienté son travail vers l'aboutissement des grands idéaux d'émancipation du socialisme, avec les changements logiques de stratégie que les ères historiques ont imposé à chaque cas, et que, librement et démocratiquement, ont décidé ensemble les affiliés.

Il a été présent dans la vie publique espagnole depuis lors, avec une participation directe aux gouvernements progressistes de la Seconde République espagnole avant d'être, après la guerre d'Espagne, interdit durant toute la période du régime franquiste tandis que ses militants et sympathisants étaient victimes de persécutions.

Le retour au pouvoir

Lors des législatives du , le parti, dirigé depuis huit ans par Felipe González, obtient 48 % des voix et s'assure 202 députés sur 350, la plus large majorité jamais remportée depuis le retour de la démocratie. Quatre ans plus tard, aux élections anticipées du , le parti conserve une majorité absolue atténuée (184 députés), puis remporte exactement la moitié des sièges (175) au cours du scrutin anticipé du . Enfin, il doit gouverner en minorité à la suite des élections du , ne s'adjugeant que 159 sièges.

Ces treize années et demi de pouvoir du PSOE sont marquées par le développement de l'État-providence, la réforme de l'armée dans un sens professionnel et apolitique, l'adhésion de l'Espagne à la Communauté économique européenne, une forte croissance économique (du moins dans les années 1980) et une entrée massive de capitaux étrangers attirés par les taux d'intérêts élevés. À partir de 1983, à l'image des socialistes français, le PSOE prend le « tournant de la rigueur » et organise une douloureuse reconversion de l'industrie espagnole tout en essayant de juguler l'inflation. Cette politique de libéralisme pragmatique conduit à une grève générale en 1989.

Par la suite, les socialistes sont durement frappés par la crise économique du début des années 1990, tandis que se multiplient les affaires de corruption et la mise en cause de hauts responsables du parti dans la gestion et le financement du terrorisme d'État des Groupes antiterroristes de libération.

Le , le PSOE connaît une sérieuse défaite aux élections locales, perdant le pouvoir dans les Asturies, la Communauté valencienne, La Rioja, la Communauté de Madrid et la Région de Murcie, ainsi que dans des villes telles que Saragosse, Valladolid, Vigo, Alicante ou Las Palmas de Gran Canaria.

Malgré toutes ces difficultés, Felipe González garde un grand crédit au sein de l'électorat socialiste, sa défaite en 1996 se jouant à 300 000 voix et 15 sièges, une marge très faible compte tenu de l'usure du pouvoir et des scandales.

La période de crise (1997 - 2000)

À la suite de la courte défaite des socialistes face au Parti populaire aux législatives anticipées du , Felipe González renonce, après vingt ans, à son poste de secrétaire général, et Joaquín Almunia, ministre de 1982 à 1991, est élu pour lui succéder le .

Le , une primaire interne est organisée pour désigner le candidat du PSOE à la présidence du gouvernement pour les prochaines législatives. À la surprise générale, Almunia est défait par Josep Borrell, qui renoncera peu après, faute d'appuis suffisants dans l'appareil. Les législatives du sont une catastrophe pour les socialistes, qui obtiennent leur plus mauvais résultat depuis le retour de la démocratie. Almunia démissionne et Manuel Chaves, président d'Andalousie, le remplace à titre provisoire afin de gérer le parti jusqu'au Congrès fédéral anticipé.

Lors des régionales du , le parti conserve la Castille-La Manche et l'Estrémadure, s'impose dans l'Aragón et les Asturies et conquiert, à la suite de la formation d'une coalition avec les nationalistes de gauche, les Îles Baléares.

La reconquête (2000 - 2008)

En juillet 2000, à l'occasion du XXXVe congrès fédéral, le député de León José Luis Rodríguez Zapatero – perçu comme un rénovateur – est élu secrétaire général avec 9 voix d'avance sur José Bono, candidat de l'appareil et président de Castille-La Manche.

Le , le PSOE remporte les élections régionales et municipales, conservant l'Aragón, les Asturies, la Castille-La Manche et l'Estrémadure tandis qu'il perd les Îles Baléares (où il progresse tout de même) et entre dans la coalition gouvernementale en Cantabrie. Le 16 novembre suivant, les partis de gauche remportent les élections au Parlement de Catalogne et Pasqual Maragall, du Parti socialiste catalan, est élu à la présidence de la Generalitat.

Lors des élections générales du , le PSOE s'impose avec 164 députés sur 350 et José Luis Rodríguez Zapatero devient le nouveau Président du Gouvernement. Au cours de son mandat, la forte croissance économique et la décrue du chômage se poursuivent, tandis que le pays dégage d'importants excédents budgétaires. Le gouvernement, composé pour la première fois à parité d'hommes et de femmes, légalise le mariage entre personnes de même sexe, ordonne le retrait des troupes espagnoles d'Irak, engage une lutte contre les violences conjugales et pour l'égalité et réforme les statuts d'autonomie régionale. Le , la gauche gagne les régionales en Galice et le chef de file des socialistes galiciens, Emilio Pérez Touriño, devient président de la Xunta de Galicia.

En 2006 ont lieu des négociations l'organisation territoriste ETA, qui décrète un cessez-le-feu puis fait exploser une bombe à l'aéroport de Madrid-Barajas, tuant deux personnes. Les discussions sont interrompues et la répression du terrorisme basque s'intensifie.

Aux législatives du , les socialistes obtiennent 169 députés, 5 de plus que quatre ans plus tôt. Le 11 avril, Zapatero est réinvesti par le Congrès des députés et forme un gouvernement qui comprend 9 femmes contre 8 hommes (sans le compter), une première dans l'histoire du pays. Au cours de ce second mandat, il aura à gérer les conséquences de la crise financière qui frappe très durement l'Espagne, où la croissance reposait sur l'immobilier et le crédit.

Siège du PSOE, à Madrid.

Le déclin

Le , le PSOE perd les élections régionales en Galice face au Parti populaire d'Alberto Núñez Feijóo et arrive en deuxième position lors de celles organisées simultanément au Pays basque/Euskadi, où il forme une coalition avec le même Parti populaire pour évincer le Parti nationaliste basque au pouvoir depuis 1979. Le 7 mai, le socialiste Patxi López devient ainsi le premier lehendakari (chef du gouvernement) non nationaliste de la région. Peu après, la liste du parti, conduite par Juan Fernando López Aguilar, arrive deuxième avec plus de 38 % des suffrages lors des élections européennes du , à plus de 3 points de celle du Parti populaire menée par Jaime Mayor Oreja.

Rubalcaba : plus bref secrétaire général

Aux élections locales du , le parti subit une déroute sans précédent, en perdant toutes les communautés autonomes soumises au vote qu'il dirigeait, y compris ses bastions de Castille-La Manche et d'Estrémadure, ainsi que des villes symboliques comme Séville ou Barcelone. Environ deux mois plus tôt, José Luis Rodríguez Zapatero avait annoncé son intention de ne pas être candidat à sa succession en 2012.

Le 9 juillet, le comité fédéral investit le ministre de l'Intérieur et numéro deux du gouvernement, Alfredo Pérez Rubalcaba, comme chef de file aux prochaines législatives. Celui-ci quitte alors le gouvernement. Lors des élections générales anticipées du 20 novembre, le PSOE ne remporte que 28,7 % des voix et 110 députés, son plus mauvais score depuis la restauration de la démocratie, en 1977. Zapatero annonce alors la convocation du congrès fédéral pour les 3, 4 et , soit cinq mois avant le terme du délai statutaire. Le 4 février, Rubalcaba est élu secrétaire général par 487 voix, contre 465 à Carme Chacón.

À l'occasion des élections européennes du 25 mai 2014, le PSOE s'effondre à seulement 23 % des suffrages, ce qui lui donne 14 eurodéputés sur 52. Le lendemain, Alfredo Pérez Rubalcaba annonce la tenue d'un congrès extraordinaire les 19 et 20 juillet suivants, affirmant qu'il ne sera pas candidat à sa succession. Tandis que Chacón réclame la convocation immédiate des primaires citoyennes pour la désignation du chef de file aux élections législatives, le secrétaire général du groupe parlementaire Eduardo Madina demande que le nouveau secrétaire général du parti soit élu par l'ensemble des militants.

Pedro Sánchez : vers la rénovation

Un vote consultatif des militants est alors convoqué le 13 juillet. Le député de Madrid Pedro Sánchez l'emporte avec 48,5% des voix, face à au député basque Eduardo Madina et à l'universitaire José Antonio Pérez Tapias, représentant de la Gauche socialiste (IS, aile gauche du PSOE)[1]. Son élection formelle au poste de secrétaire général relève cependant du congrès fédéral extraordinaire, convoqué les 26 et 27 juillet.

Lors du congrès, présidé par Susana Díaz, Micaela Navarro est élue présidente du parti, tandis que César Luena devient secrétaire à l'Organisation.

Idéologie

Le programme du PSOE est proche de celui du Parti socialiste européen.

Présence internationale

Le PSOE est présent dans différents pays, afin de maintenir une proximité avec les citoyens espagnols résidant à l'étranger. En Europe, les sections locales du continent situées hors d'Espagne sont fédérées par le PSOE Europa.

Dirigeants

Résultats électoraux

Résultats aux élections européennes
Année Voix Mandats Tête de liste
1987 39,08 % 28/60 Fernando Morán
1989 39,51 % 27/60 Fernando Morán
1994 30,79 % 22/64 Fernando Morán
1999 35,33 % 24/64 Rosa Díez
2004 43,46 % 25/54 Josep Borrell
2009 39,33% 21/50 Juan Fernando López Aguilar
2014 23,00 % 14/54 Elena Valenciano

Articles connexes

Fédérations

Territoire Fédération Secrétaire général Représentation
Andalousie Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) Susana Díaz
(Président de la Junte)
47  /  109

(Parlement)
Aragon Parti socialiste d'Aragon-PSOE (PSA-PSOE) Javier Lambán
22  /  67

(Cortes)
Asturies Fédération socialiste asturienne-PSOE (FSA-PSOE) Javier Fernández Fernández
(Président de la Principauté)
17  /  45

(Junte générale)
Îles Baléares Parti socialiste des Îles Baléares-PSOE (PSIB-PSOE) Francina Armengol
19  /  59

(Parlement)
Pays basque Parti socialiste du Pays basque-Gauche basque-PSOE (PSE-EE-PSOE) Idoia Mendia
16  /  75

(Parlement)
Canaries Parti socialiste des Canaries-PSOE (PSC-PSOE) José Miguel Pérez
15  /  60

(Parlement)
Cantabrie Parti socialiste de Cantabrie-PSOE (PSC-PSOE) Rosa Eva Díaz Tezanos
7  /  39

(Parlement)
Castille-La Manche Parti socialiste de Castille La Manche-PSOE (PSCM-PSOE) Emiliano García-Page
24  /  49

(Cortes)
Castille-et-León Parti socialiste de Castille-et-León-PSOE (PSCyL-PSOE) Luis Tudanca
29  /  84

(Cortes)
Catalogne Parti des socialistes de Catalogne (PSC) Miquel Iceta
28  /  135

(Parlement)
Estrémadure Parti socialiste ouvrier espagnol d'Estrémadure (PSOE-E) Guillermo Fernández Vara
30  /  65

(Assemblée)
Europe PSOE Europa (PSOE Europa) Miriam Herrero
0  /  350

(Congrès des députés)
Galice Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) José Ramón Gómez Besteiro
25  /  75

(Parlement)
Communauté de Madrid Parti socialiste de Madrid-PSOE (PSM-PSOE) Tomás Gómez
36  /  129

(Assemblée)
Région de Murcie Parti socialiste de la Région de Murcie-PSOE (PSRM-PSOE) Rafael González Tovar
11  /  45

(Assemblée régionale)
Navarre Parti socialiste de Navarre-PSOE (PSN-PSOE) Roberto Jiménez
9  /  50

(Parlement)
La Rioja Parti socialiste ouvrier espagnol de La Rioja (PSOE-LR) César Luena
11  /  33

(Parlement)
Communauté valencienne Parti socialiste du Pays valencien-PSOE (PSPV-PSOE) Ximo Puig
33  /  99

(Corts)

Institutions

Personnalités

Annexes

Références

Articles connexes

Liens externes