Centuri

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Centuri
Centuri (co)
Centuri
Vue du village de Camera depuis la marine de Centuri
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Bastia
Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse
Maire
Mandat
David Brugioni
2014-2020
Code postal 20238
Code commune 2B086
Démographie
Gentilé Centurais
Centuresi (co)
Population
municipale
213 hab. (2014)
Densité 26 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 57′ 40″ nord, 9° 22′ 11″ est
Altitude 210 m
Min. 0 m
Max. 562 m
Superficie 8,3 km2
Élections
Départementales Capobianco
Localisation
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Centuri
Centuri (co)

Centuri (en corse Centuri, prononcé [t͡ʃɛ̃ŋ.ˈtuː.ri]) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.

Géographie

Vue d'ensemble de Centuri depuis la marine

Situation

Centuri est une commune de la côte occidentale du Cap Corse, l'une des dix-huit communes regroupées au sein de la Communauté de communes du Cap Corse.

Communes limitrophes

Géologie et relief

Le Capo Bianco qui a donné son nom au canton

Le Cap Corse est un bloc de schistes lustrés édifiés au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien. Les plus anciens de ces schistes lustrés se trouvent entre Tollari et jusqu'au sud de Gualdo d'Ersa, ainsi que dans l'île de Capense. Ils appartiennent au socle hercynien tectonisé lors de la surrection des Alpes : déformés, broyés ils se sont chevauchés avec des gneiss antécambriens intercalés d'amphibolites vert-foncé et de filons granitiques kaolinisés par l'action des eaux au contact du feldspath du granite, en surface et dans les fissures[1].

Au nord de la marine de Centuri, le Capo Bianco offre un paysage au relief abrupt et aigu, dû à la présence d'ophiolites composées de roches magmatiques nommées péridotites transformées en serpentinites (teintées en vert par l'olivine).

Située sur la côte nord-ouest du Cap Corse, la commune est bordée au nord et à l'est par la crête de Mandrioni (Punta di Pietra Campana 310 m, Punta di Vitellagiu 320 m, Punta di Tizzoli 338 m) et une ligne de hauteurs passant par Bocca di Serra (365 m), Cima Santa Catalina (533 m), Pointe de Torricella (ancienne station radar de l'armée de l'Air) culminant à 562 m, Monte Poggiu (504 m), cima d'Albucetta (491 m), cima Santa Chiara (459 m) et Punta di Colombara (510 m), qui la séparent d'Ersa et Rogliano. Ces montagnes forment une vaste vallée côtière. Au sud, elle est séparée de Morsiglia par la plus grande partie du cours du ruisseau Guadi[2] qui est situé depuis sa source jusqu'à l'embouchure sur Morsiglia.
Sa façade littorale s'étend avec des côtes accores, de Punta di Corno di Becco (au nord du Capo Bianco (Capi Biancu)) au nord, jusqu'à la plage de galets de Mute (Morsiglia) au sud. Elle inclut l'île de Capense (réserve ornithologique). Le petit port de pêche de Centuri est l'un des rares abris de la côte occidentale du Cap Corse.

Hydrographie

Huit petits cours d'eau côtiers prennent naissance sur son territoire, sur le versant occidental de la dorsale du Cap Corse (ou Serra). Ils ont tous tributaires de la mer Méditerranée. Les sept premiers ci-dessous ont leur source sur la commune, ne sont pas référencés au SANDRE mais apparaissent sur la carte Géoportail/Parcelles cadastrales. Du nord au sud ils sont :

  • fiume Sundarelli (ruisseau de Sundarelli)
  • fiume L'acqua all'Angiu' (ruisseau de L'acqua all'Angio), source au sud de la punta di Vitellaggiu, 340 m d'altitude ;
  • fiume Tizzoli, source à 310 m, à l'est de la pointe de Tizzoli (300 m) ;
  • fiume Bolzaja, (ruisseau de Bolzaja), source à 310 m d'altitude, au sud-est de la pointe de Tizzoli ;
  • fiume Serella, source à 310 m d'altitude, au nord-ouest du hameau de Cannelle ; son embouchure se situe entre la Cala del Pesce au nord et le Capu Callarone au sud ;
  • fiume Pietralunga, (ruisseau de Pietra longa), qui porte en amont le nom de ruisseau d'Acquatella ; il a source au sud de Cannelle et son embouchure au nord du port de Centuri ; il est alimenté par le ruisseau d'Ortale (rd) ;
  • fiume Canapaju ou ruisseau de Canapajo (code européen : FRER11682) ; sa source se trouve à 170 m d'altitude sous Orche, au lieu-dit Chiosare, et son embouchure au sud du port de Centuri. Il alimente un réservoir d'eau ; il reçoit les eaux de son affluent le ruisseau de Palombese (rg) ou ruisseau de Campo en amont. Sa source se situe à 420 m d'altitude au sud de la pointe de Torricella (Ersa).
  • fiume Guadi (ruisseau Guadi)[3], long de 3,6 km, délimite Centuri et Morsiglia. Il a son embouchure à Mute.

Climat et végétation

De par sa situation au nord du Cap Corse, la commune est soumise à des vents forts et assez fréquents tels le libeccio souvent mêlé au ponant (punente), la tramuntana et les traînes de mistral. Les écarts thermiques y sont modérés. Au Cap Corse, l'hiver est plus chaud et l'été plus tempéré que sur le restant du littoral de l'île, sous l'effet de la mer qui réchauffe les températures. En été soufflent les brises (ventulellu), celles de mer (ambata ou mezudiornu) entre 10 et 16 heures, et celles de terre (muntese ou terranu) dès la nuit venue. Jadis elles étaient utiles pour permettre aux navires à voile de gagner le large. En hiver il ne gèle quasiment pas sur le littoral. Les étés sont en général secs.

La couverture végétale est un maquis bas incluant des chênes verts, des arbousiers, des lentisques, des épineux, des bruyères, des cistes, quelques câpriers, etc. Sur de nombreuses et étroites terrasses[Note 1] autrefois cultivées en vigne, cédrat et orge principalement, aujourd'hui abandonnées, le maquis a repris ses droits. Il est sculpté par les vents en bordure de mer. L'exposition étant importante, le maquis présente tôt en été des couleurs roussies et il est très facilement inflammable.

Comme sur tout le littoral de la côte occidentale, on remarquera ici aussi, accrochés aux pentes rocailleuses du littoral, la présence de nombreux agaves et figuiers de Barbarie.

Voies de communication et transports

Accès routiers

Centuri est traversée par la route D80, depuis le col de la Serra (365 m) au nord en direction de Morsiglia au sud en passant par Camera, principal village de la commune de Centuri. Une "corniche", la route D35, et divers "chemins" classés entretenus desservent les villages et hameaux de la commune. La D35 fait jonction avec la D80 à Camera et à Morsiglia et se poursuit jusqu'à Meria sur la côte orientale du Cap. Longue de 8,5 km (plus 13 km jusqu'à Meria), sinueuse, elle passe devant la mairie de Centuri qui est située entre Orche et Merlacce.

La commune ne dispose pas de station-service. Aussi pour se ravitailler, il faut se rendre soit à Valle (Pino) où se trouve à 15 km la seule station d'essence de la côte occidentale du Cap, soit à Macinaggio (Rogliano) à 18 km au nord de la côte Est.

Transports

Le port de Centuri trop exigu ne permet pas de recevoir la grande plaisance. En été, de nombreux navires trouvent abri dans la petite « baie » entre l'île de Capense et la côte.

Une entreprise de promenade en mer (bateau taxi pour 12 personnes) relie Macinaggio / Barcaggio / Centuri chaque jour durant la saison touristique[4].

Centuri est distant, par route, de 50 km du port de commerce de Bastia, de 51 km de la gare des CFC de Bastia et de 71 km de l'aéroport de Bastia Poretta.

Toponymie

Centuri signifierait "ceinturé" de tours (en latin cinctura).

Urbanisme

La commune se compose de huit villages et hameaux, tous accrochés aux flancs de la montagne excepté la marine et Mute. Ils sont :

Camera

Camera dominé par l'église Saint-Sylvestre et son clocher

Camera (en corse A Càmera) est le principal village de piémont de la commune (près de 50 habitants l'hiver). Du haut de ses 233 mètres d'altitude, il est le plus haut lieu habité de la commune et le seul traversé par la route D80 qui fait le tour du Cap Corse. Camera, mot qui vient du grec kamarà signifiant « maison voûtée », est parfois appelé Corte-Camera, le petit hameau de Corte se situant juste en dessous.
Dominant le village et l'ensemble de la commune, on y trouve l'ensemble paroissial qui comprend l'église à coupole Saint-Sylvestre (XVIe siècle ; début XIXe siècle), la chapelle de la Confrérie Sainte-Croix (Cunfraterna Santa Croce) dédiée à l'Immaculée Conception et le clocher, ensemble classés Monuments historiques. Près de l'église, se situe la monumentale chapelle funéraire des Cipriani (XVIe siècle).

À droite de l'église, se situe le monument aux morts de 1914 - 1918.

Cannelle

Cannelle

« Voici quels sont dans le Cap-Corse les lieux habités. En commençant par la côte extérieure, on rencontre Centuri qui est dans une vallée bien peuplée ; il renferme quatre villages parmi lesquels les Cannelle, dont parle Ptolémée. »

— Mgr Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, Pour afficher « p. 7 », veuillez utiliser le modèle {{p.|7}}

Cannelle (en corse E Cannelle), vieux village médiéval, perché, typique, est accroché sur la pente entre le « moulin Mattei » sur la crête et la marine de Centuri. Il est desservi par la "Via", sa voie centrale pavée à l'antique. Au fond du village, la vieille tour pisane du XIe sièclePaoli séjourna (propriété privée), a été réaménagée ; le village qui présente tous ses toits en lauze, a été restauré en respect de l'existant. Subsistent encore quelques habitations en ruine. Près de l'antique chapelle San Ghjacumu se trouvent les restes d'une autre tour. On accède à Cannelle par une petite route en cul-de-sac depuis sa jonction avec la D35 au village d'Orche. Le village recèle une remarquable source dont la fontaine fut restaurée au XIXe siècle au pied d'une paroi schisteuse érodée. Son accès par la "Via", est fléché au terminus de la route goudronnée menant au village.

Orche

Le village d'Orche (en corse L'Orche) était autrefois nommé Orca. La chapelle de la Sainte-Trinité fut probablement reconstruite au XVIIIe siècle sur les fondations d'une précédente chapelle ; elle renferme un retable classé. Sous le village se dresse l'ancienne chapelle Santa Maria. Orche est la patrie de Don Santo Antomattei, marin qui naviga longtemps en Amérique centrale, devint noble d'Espagne en 1755 par le roi Ferdinand VI et se retira à Livourne. La mairie y est installée ainsi que l'association U Campanile di Centuri (déclarée le 4 juillet 2002) organisatrice des festivités et des manifestations sportives ou socioculturelles locales.

Ortinola

Ortinola (en corse L'Artìnula), groupé autour de la chapelle Saint-Roch (San Roccu), fut mis à sac et brûlé en 1563 par les Turcs conduits par Mammi Pacha dit Mammi Corsu (de son vrai nom Filippu Arbellara), renégat originaire de Pino, ce qui fut l'occasion d'une belle résistance de Zaccagnino, dans la tour centrale du village. Le général comte Leonetto Cipriani y fit construire à la fin du XIXe siècle un château néo-médiéval, aujourd'hui restauré.

Bovalo

Le hameau de Bovalo (en corse Bolvalu) se situe à 50 m au nord-ouest et en contrebas de Camera. Les maisons du bas sont ruinées. L'accès à ce hameau se fait par un chemin non carrossable, aboutissant à la chapelle Sainte-Anne.

Merlacce

Le petit hameau se situe sur la route départementale D35, entre Camera et Orche. Près de la chapelle Saint-Michel, la famille de Franceschi, marquis de Sedilo au XXe siècle, transforma en château l'ancienne tour quadrangulaire des Preziosi par l'ajout d'un pastiche médiéval. A 250 m au nord de ce curieux château, se trouve le petit hameau de Trelu dominé par une tour carrée ruinée.

Centuri-port

Port de Centuri

Centuri-port est le nom de la marine de Centuri, une marine aux maisons anciennes aux toits de lauzes, et des rues pavées. Le port occuperait la partie littorale du site romain de la "Centurinum Civitas" d'après les quelques faibles traces trouvées en remontant, à partir du pont de Pastricciola et aux lieux-dits "Cività" et "Palombese". Le site du port et l'îlot de Capense, fortifiés vers le XIIe siècle ou le XIIIe siècle, étaient surveillés par la tour génoise ronde encore visible à la marine, non loin de la chapelle Saint-Antoine ; elle serait un vestige du château des "Motti". De nos jours les principaux commerces (hôtels, restaurants, épicerie et boutiques), se trouvent à Centuri-port, ouverts uniquement en période estivale.

Sur l'îlot de Capense, la chapelle médiévale de Santa-Maria-Maddalena est aujourd'hui en ruines. La structure générale du port date du Second Empire, la flotte britannique ayant brûlé le précédent (ainsi que celui de Macinaggio) en 1794.
Durant la période estivale, le centre de la marine est en zone piétonne de 10 h 30 à h.

Mute

Petit hameau à l'extrême sud de littoral de Centuri, Mute est « à cheval » sur Centuri et Morsiglia. Il est traversé par le ruisseau Guadi. Construit au fond d'une petite crique, il est bordé par une plage de galets entrecoupée de rochers acérés.

Histoire

Port de Centuri

Antiquité

Au Ier siècle av. J.-C., il existait déjà un port du nom de Centurinum Civitas. Ptolémée cita également un port du nom de "Centurinon".

Centurinum aurait existé déjà six siècles avant J.-C. et était relié à Macinaggiu (Rogliano) par une voie romaine passant au col de Cataro (collu di u Cataru - 192 m) situé au nord de Granaggiolo (Ersa).

Moyen Âge

De la fin du IXe siècle à 1197, Centuri a été à la famille seigneuriale Peverelli soutenus par Gênes, puis de 1198 à 1248 aux Avogari qui l'ont cédée à Ansaldo da Mare.

Au XIIIe siècle l'île de Capense est fortifiée. En 1268, les Avogari et leurs alliées Da Mare y sont assiégés par Sinucello Della Rocca, vainement par insuffisance de bateaux.

Au XIVe siècle, Centuri est constitué en apanage par Galeotto da Mare pour son fils naturel Crescione, - Nicolas fils de Crescione héritera de Morsiglia avant d'être peu après aussi seigneur de Centuri, avant d'entrer en 1431, dans le fief de San Colombano, des Da Mare.

En 1563 le village d'Ortinella est brûlé par des forces de l'armée turque commandées par Mammi Pacha dit Mammi Corsu.
En 1592 Gênes impose son administration sur le nord du Cap Corse, au détriment des da Mare. Ainsi naît la Provincia di Capo Corso, d'obédience génoise, succédant à l'État feudataire des Da Mare-Negroni.

Vers 1600, communauté de la seigneurie Da Mare, Centuri était peuplée d'environ 700 habitants. Les lieux habités étaient Trello, Bovalo, le Merlacce, Lorche, la Casanova, Ortinola, Orneto, Camera, le Casevecchie, le Camelle.

Les temps modernes

Jetée du port de Centuri

Au XVIIe siècle, Centuri était après Erbalunga, le deuxième port le plus actif de Corse, avec une centaine de marins, de nombreux bateaux et entrepôts (magazzini). Trois familles parviennent à la fortune et à la noblesse : les Cipriani et les Napollone grâce au commerce, et les Franceschi armateurs, officiers de marine, amiraux au service de la Toscane, du Pape ou de la France.

Au XVIIIe siècle, un généreux bienfaiteur dote Centuri d'une jetée.

Port de commerce florissant, les opérations d'importations portaient sur les produits indispensables à la vie quotidienne et au commerce tels grains, sel, planches, chaux, ustensiles, vêtements et récipients en terre cuite. Les exportations concernaient vin, huile, agrumes, bois, céréales, écorces de tannage, bétail et cocons de soie.

  • 1757 - Pascal Paoli décide de faire du port de pêche de Centuri un port de guerre.
  • 1767 - En mai, Paul Mattei natif de Centuri dirige un corps expéditionnaire composé de Corses et Capicorsins et enlève l'île de Capraia à Gênes.
  • 1789 - La Corse fait partie du Royaume de France.
  • 1790 - Avec la Révolution française est créé le département de Corse - Préfecture Bastia. La province du Cap Corse est supprimée et est divisée en quatre cantons : Capo Bianco, Seneca, Santa Giullia et Sagro. Rogliano perd son tribunal qui est transféré à Bastia.
  • 1791 - Pascal Paoli transfère à Corte l'évêché de Corse.
  • 1793 - Les départements de El Golo (l'actuelle Haute-Corse) et du Liamone (l'actuelle Corse-du-Sud) sont créés. Centuri qui a toujours gardé son nom, appartenait à la pieve de Seneca. Celle-ci devenue le canton de Seneca, prend le nom de Capobianco. Paris déclare Paoli hors-la-loi.
  • 1794 - En février, le port de Centuri (ainsi que Macinaggio) est brûlé par une flottille de l'amiral anglais Samuel Hood.
  • 1801 - La commune de Centuri fait partie du canton de Capobianco dans le département de El Golo.
  • 1812 - Chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises.
  • 1828 - Le canton de Capobianco prend le nom de canton de Rogliano[5]
  • 1830 - À partir de cette année, les cantons ne portent plus le nom des pieves mais celui des chefs-lieux. La pieve de Capo Bianco dont faisait partie Centuri devient le canton de Rogliano.
  • 1833 - La langue française remplace la langue italienne.

Au XIXe siècle, la culture du cédratier s'avère très lucrative. Depuis, le déclin rapide de l'agriculture a fait disparaître les vergers et la vigne (175 ha de vigne en 1790, pratiquement plus aujourd'hui), en s'accompagnant d'un dépeuplement sensible (720 habitants en 1852), mais inférieur à celui de certaines communes limitrophes, en particulier après la Première Guerre mondiale (fait classique en Corse).

Centuri fut à l'époque de la Nation corse indépendante de Pasquale Paoli, l'arsenal de la marine nationale corse.

Époque contemporaine

Monument aux morts à Camera
  • 1954 - Les communes de Ersa, Morsiglia, Rogliano, Tomino et Centuri formaient le canton de Rogliano. La commune de Centuri comptait 275 habitants.
  • 1973 - Sont créés de nouveaux cantons, dont celui de Capo Bianco, canton créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Rogliano et Luri. De fait, Centuri se trouve dans le nouveau canton de Capobianco (chef-lieu Rogliano).

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 1970 2001 Pierre Carrara PCF
mars 2001 2014 Joseph Micheli Nationaliste
mars 2014 2014 David BRUGIONI S E
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[7],[Note 2].

En 2014, la commune comptait 213 habitants, en diminution de −3,62 % par rapport à 2009 (Haute-Corse : 5,24 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
624745747615725731720795798
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
823840795764720738771820749
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
632590526525505544421275257
1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014 -
257243195201229216221213-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[5] puis Insee à partir de 2006[8].)
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations culturelles et festivités

Fêtes et loisirs

  • Le sentier des Douaniers relie Centuri à Macinaggio en longeant les côtes du nord Cap Corse.
  • Il existe un centre de plongée, ouvert durant la saison touristique.

Économie

Anciens moulins à Bocca di la Serra
Retour de pêche

Centuri est le premier port français de la pêche à la langouste. On y pêche également divers poissons et du corail, ce qui le maintient au première rang dans le Cap Corse.
Il y a eu jusqu'à 20 pêcheurs au siècle dernier. Ils pratiquaient la pêche côtière, ramenant langoustes et poissons dits « nobles » (rougets, pageots, murènes, dentis). De nos jours si la pêche à la langouste reste la principale activité du secteur, certains préfèrent la pêche aux thonidés. En 1758, Une tonnara était installée au voisinage de l'ilôt de Capense. Les pêcheurs y capturèrent un Grand requin blanc (Carcharodon carcharias).

En 1757, le port avait connu une activité accrue avec la décision de Pascal Paoli d'en faire une base militaire, avec chantier naval et arsenal.

Au XVIIIe siècle la commune prospérait du commerce, de son agriculture et de la pêche. Il y avait 30 ha d'oliviers et 171 ha de vigne plantés. On emblavait 250 ha, principalement en orge et un peu en froment.
Il y avait alors 4 moulins, tous ruinés de nos jours. Un moulin situé à environ 500 m au nord du port est visible depuis la jetée. Un autre se trouvait à une vingtaine de mètres d'altitude sur la colline au sud du port. Les deux derniers, voisins, se dressent encore sur la crête à proximité du col de la Serra.

Centuri avait un cheptel de 450 têtes de gros bétail, chèvres et ânes essentiellement[1].

De nos jours la vigne a entièrement disparu de la vallée. Les dernières cultures comme l'olivier demeurent traditionnelles et à caractère familial.
Centuri vit essentiellement du tourisme en période estivale. Commerces de restauration et d'hôtellerie n'ouvrent que pour la saison. Les spécialités proposées dans les établissements sont essentiellement basées sur des produits pêchés localement.

Lieux et monuments

Architecture sacrée

Centuri abrite de nombreuses chapelles et églises.

Ensemble paroissial Saint-Sylvestre

Le remarquable ensemble se situe sur les hauteurs de Camera, au-dessus de la D80 et comporte de haut en bas :

  • L'église Saint-Sylvestre, mentionnée en 1646. Menaçant ruine elle fut reconstruite en 1821. Ses façades sont restaurées depuis 2012.
  • Le clocher carré séparé de l'église Saint-Sylvestre. Les éléments protégés sont le clocher carré et le décor intérieur des XVIe siècle - XIXe siècle, peints par Paul Prefizzi. L'ensemble, propriété de la commune, a été inscrit MH le 9 juillet 1996[9].
  • La chapelle de la confrérie des pénitents de la Sainte-Croix, mentionnée en 1530, puis en 1646. Sa façade est à fronton triangulaire. C'est l'édifice le plus en mauvais état. Des travaux sont en cours. Sur la façade principale, une plaque commémorative « Vive la Corse française » a été apposée à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Autres

  • La chapelle de la Sainte-Trinité à Orche. Elle recèle un triptyque sur bois du XVIe siècle représentant la Trinité entre la Vierge Marie et Saint Jean-Baptiste. Ce retable est classé MH le 21 novembre 2005[10].
  • Chapelle Saint-Antoine à la marine de Centuri, proche de la tour ruinée
  • Chapelle Sainte-Claire ruinée sur une cime (459 m) au sud-est et en limite de la commune
  • Vestiges de la chapelle Santa Marìa Maddalena sur l'île de Capense

Architecture civile

On y compte deux châteaux et plusieurs tours génoises, dont une littorale. En 1530, le Cap Corse comptait déjà 10 tours. Elle en aura 30 en 1730.

Le château Tour à Merlacce

Château de Merlacce

Au XXe siècle, la famille de Franceschi, marquis de Sedilo, transforma en château l'ancienne tour quadrangulaire des Preziosi. Les parties constituantes du jardin du château (terrasse en terre-plein et l'escalier indépendant) sont au pré-inventaire général du patrimoine culturel (jardins remarquables ; documentation préalable) - Dossier versé le 4 mars 2003[11].

Le château de Bellavista à Ortinola

Le général comte Leonetto Cipriani qui fut consul de Sardaigne à San Francisco, gouverneur général des Romagnes, ami de Victor-Emmanuel II et de Napoléon III, fit construite ce château de style médiéval à la fin du XIXe siècle. D'origine florentine, les Cipriani s'installèrent en Corse au XVIe siècle. Il est actuellement la propriété du sénateur Philippe Marini[12].

Les tours génoises

Vue de la tour du port
  • Tour de la marine, ruinée. Elle faisait partie des nombreuses tours de guet que les habitants ont dû construire à leurs frais dès la deuxième moitié du XVe siècle. En effet, pour rassurer la population qui était souvent razziée par les Barbaresques, les Génois qui avaient inféodé la Corse à l'Office de Saint Georges une banque privée, avaient imposé la construction de ces tours littorales.
  • La tour de Capu Biancu ruinée. Cette tour de guet avait été édifiée au XVIIe siècle à 3 km de la marine, au lieu-dit Capu Biancu, pour prévenir les habitants de l'arrivée des Barbaresques.
  • Jadis une tour existait aussi au hameau de Canelle. Cette tour a été transformée depuis.

Autres

Vue de la fontaine de Cannelle
  • Le monument aux morts
  • Au col de la Serra (Bocca di a Serra - 365 m), "à cheval" sur Ersa et Centuri, une courte piste accessible à pied monte jusqu'au Moulin Mattei (404 m) qui est un remarquable belvédère sur la pointe du Cap Corse, l'ensemble des villages et hameaux d'Ersa et de Centuri, la Giraglia, la côte occidentale du Cap et bien sûr l'immensité marine avec à l'ouest la mer Méditerranée, au nord la Mer Ligure et à l'est la Mer Tyrrhénienne. La vue embrasse les sommets du nord de la chaîne centrale (Monte Padro, Monte Cinto...) et le littoral balanin jusqu'à la Revellata.
  • Fontaine de Cannelle, située au pied d'une remarquable falaise schisteuse creusée par l'érosion. Elle est indiquée « Source » sur un panneau au terminus de la route d'accès au village de Cannelle.

Le port de Centuri

Au Moyen Âge, Babilano da Mare, fils de Galeotto, avait construit vers 1348 un château au port de Centuri qui faisait partie de sa seigneurie (château de le Mute ou li Muti)[13]. Une tour avait été édifiée « en face des Mute, l'île de Centuri, très petite et séparée de terre par un canal si étroit qu'une tarchia peu à peine y passer »[14].

De nos jours, le petit port de pêche est un véritable attrait touristique en période estivale. Il est réservé aux pêcheurs et aux locaux, les infrastructures ne permettant pas l'accueil de plaisanciers visiteurs. Hors saison touristique qui va bon an mal an des vacances scolaires de Pâques jusqu'à la fin septembre/mi-octobre, aucun commerce n'y est ouvert.

Le port est en zone piétonne de 10 h 30 à 4 h durant la période estivale. Une grande aire de stationnement existe à la sortie sud de la marine.

L'île de Capense

Vue de l'île de Capense

On la nomme aussi îlot de Capuse. D'une superficie de 2,5 ha, elle a été détachée du Cap Corse par l'érosion marine. Elle avait été fortifiée au XIIIe siècle. En 1268, faute de navires, Sinucello Della Rocca avait assiégé en vain l’îlot où s'étaient réfugiés les Avogari et leurs alliées Da Mare.
En 1757, Pascal Paoli y avait fait établir un chantier naval.

De nos jours, il ne reste plus sur l’îlot que les vestiges de la chapelle Santa Maria Maddalena.

Personnalités liées à la commune

  • Saint Paul : la légende raconte qu'il aurait traversé le village primitif de Cannelle, après une escale forcée due à la tempête ;
  • Le capitaine de Pietri : issu d'une très vieille famille corse de Cannelle, il périt en enlevant la tour de la Coscia, au nord de Macinaggio, aux Génois en 1761 ;
  • la famille florentine des Cipriani : ils s'établirent en Corse au XVIe siècle ; ils firent construire un château dans leur berceau insulaire d'Ortinola, ainsi qu'une belle chapelle funéraire près de la paroisse Saint-Sylvestre, à Camera ;
  • le général comte Leonetto Cipriani (Leunettu Cipriani), sénateur du royaume d’Italie, prit une part très importante aux luttes de l'unité italienne au XIXe siècle et fit bâtir le château de Bellavista ;
  • Samson Napollon Cipriani (né à Trelu, hameau disparu au-dessus d'Orche, à la fin du XVIe siècle) : il releva, pour le compte de Louis XIII, le "Bastion de France" à la Calle, près de Bône en Algérie.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Les coordonnées de cet article :

Site officiel de la commune : http://www.centuri.fr

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Notes et références

Notes

  1. Une terrasse de culture se nommait une lènza (latin linea signifiant "ligne"). La Presa, du latin populaire prensionem appréhendé, est une terre prise au maquis
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. a et b Fascinant Cap Corse de Alerius Tardy 1994
  2. Sandre Code Y7420500
  3. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau Guadi (Y7420500)) » (consulté le Date invalide (6 août 2014)))
  4. Promenade en mer U San Paolu
  5. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  6. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  7. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  8. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  9. Notice no PA2B000001, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Notice no PM2B000767, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  11. Notice no IA2B001287, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. Le canard enchaîné N°4825 du mercredi 17 avril 2013
  13. Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, Pour afficher « p. 198 », veuillez utiliser le modèle {{p.|198}}
  14. Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, Pour afficher « p. 5 », veuillez utiliser le modèle {{p.|5}}