Blanche de Castille

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Blanche de Castille
Illustration.
Blanche de Castille, détail d'une miniature de la Bible moralisée de Tolède, 1240.
Titre
Régente du Royaume de France

(8 ans, 5 mois et 17 jours)
Monarque Louis IX
Reine consort de France

(3 ans, 3 mois et 25 jours)
Couronnement ,
en la Cathédrale de Reims
Monarque Louis VIII
Prédécesseur Agnès de Méranie
Successeur Marguerite de Provence
Biographie
Dynastie Maison d'Ivrée
Nom de naissance Blanca de Castilla
Date de naissance
Lieu de naissance Palencia (Castille)
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Melun (France)
Père Alphonse VIII de Castille
Mère Aliénor d'Angleterre
Conjoint Louis VIII de France
Enfants Alphonse de France
Louis IX
Robert de France
Alphonse de France
Isabelle (1225-1270)
Charles de France

Blanche de Castille Blanche de Castille
Reines consorts de France

Blanche de Castille[1], née le à Palencia, en Castille, et morte le à Melun, reine consort de France, est la fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre, elle-même fille d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt : elle est donc nièce du roi Jean sans Terre.

Biographie

Enfance

Fille de Alphonse VIII de Castille et de Aliénor d'Angleterre, petite-fille de la légendaire Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille est née le 4 mars 1188 à Palencia dans une famille nombreuse qui connaîtra la perte de certains enfants. Elle nait d'une famille heureuse et dans une cour joyeuse et animée, qui était la plus cultivée d'Europe. Sa mère dit-on, était pieuse, généreuse, droite, belle, cultivé et prudente. Quant à son père, c'était un guerrier courageux et politicien. De son enfance, on lui a fait découvrir les arts, la poésie. On lui a sûrement appris le latin, son métier de reine et la littérature[réf. nécessaire].

Mariage

Couronnement de Louis VIII le Lion Grandes Chroniques de France, enluminées par Jean Fouquet

Selon la volonté de sa grand-mère Aliénor d'Aquitaine, et pour sceller la paix entre la France et l'Angleterre, l'une de ses petites-filles devait épouser le prince Louis, fils et héritier du roi Philippe Auguste. Durant l'hiver de 1199-1200, Aliénor, quoique octogénaire, se rend donc à la cour de Castille, où elle choisit Blanche plutôt que sa sœur Urraca. En avril 1200, Blanche et sa grand-mère, avec une nombreuse députation d'Espagne, arrivent à Bordeaux. Elles se rendent ensuite en Normandie auprès de leur fils et oncle Jean sans Terre, et de Philippe Auguste, puis au château de Boutavent, résidence de Jean sans terre. Par le traité du Goulet, Jean sans terre cède le Vexin, le comté d’Évreux jusqu'au Neubourg et Danville. Le mariage ne peut avoir lieu sur le domaine du roi de France. À la suite des démêlés matrimoniaux de Philippe Auguste, le pape Innocent III avait lancé l'interdit sur le royaume de France. Le mariage est donc célébré le 23 mai 1200 en Normandie, alors sous domination anglaise, en l'église de Port-Mort[2]. La cérémonie, en l'absence des deux rois, est présidée par l'archevêque de Bordeaux. Blanche avait douze ans et Louis treize ans.

Enfants

Elle donne au roi douze enfants dont des jumeaux . Elle donne naissance à de nombreux fils, parmi lesquels le futur saint Louis IX, ce qui contraste avec les grandes inquiétudes dues au manque d'héritier mâle lors des règnes précédents de Louis VII et Philippe Auguste[3]. Cette nombreuse descendance, couplée avec son esprit et sa grande piété, font d'elle une reine très appréciée. Cinq de ses enfants seulement atteignent l'âge adulte, quatre meurent durant l'adolescence et les autres en bas âge.

Naissance de saint Louis, Grandes Chroniques de France de Charles V.

Liste des enfants

Vie

Femme de caractère, elle ne ménage pas son soutien à son époux lorsque celui-ci veut se lancer à la conquête de l'Angleterre en 1216-1217. En 1229, elle permet notamment le traité de Meaux-Paris qui met fin au conflit albigeois.

Parallèlement, elle relaie l'œuvre réformatrice de Bernard de Clairvaux (†1153) et fonde les abbayes de Royaumont (1228), de Maubuisson (1236) et du Lys (1244).

Thibaut de Champagne

Aussi célèbre par sa beauté que par sa sagesse, on raconte qu'elle inspire une vive passion à Thibaut de Champagne, qui la seconde dans sa politique et la chante dans ses vers.

Elle installe en 1251 dans l'Abbaye de Juilly un orphelinat pour les enfants de chevaliers morts en croisade.

La mort de Louis VIII de France

À l'annonce du décès de Louis VIII, en novembre 1226, la reine, folle de douleur, annonce qu'elle va se donner la mort[1].

Mort de Louis VIII, en 1226.

Ceux qui l'entourent l'en empêchent. Cependant, elle se ressaisit vite et soutient avec force les membres du gouvernement alors en place pour faire de son fils Louis le vrai et authentique roi de France.

Des accusations

Enceinte d'un douzième enfant à la mort de son époux, Blanche de Castille voit se liguer contre elle de puissants barons qui commencent par mettre en doute sa vertu. C'est pourquoi des accusations infamantes sont lancées contre elle, affirmant qu'elle porte l'enfant du comte de Champagne, ou bien du légat pontifical Romain de Saint-Ange[4].

La régence

Saint Louis confiant la régence à sa mère Blanche de Castille (toile du XVIIIe siècle, par Joseph-Marie Vien.

Comme régente, Blanche de Castille peut compter sur quelques fidèles, mais la plupart des grands vassaux se liguent pour s'emparer du gouvernement. Femme de caractère, la reine ne s'en laisse pas conter, elle négocie âprement le ralliement à la couronne de ceux qui hésitent, et impose son autorité aux autres. Certains toutefois refusent de voir un enfant de douze ans et sa mère régner. Parmi eux, Hugues X de Lusignan et le duc de Bretagne Pierre Mauclerc envisagent d'enlever le roi Louis IX de France. Réfugié avec Blanche dans la forteresse de Montlhéry, le roi ne doit son salut qu'à la population parisienne, qui alertée par Blanche est venue le chercher et l'escorter jusqu'à Paris. Ce n'est qu'en 1229 que les insurgés, défaits par l'armée royale, accepteront de rentrer dans le rang. Blanche de Castille est parvenue à ses fins, et puisque son fils est encore trop jeune pour gouverner seul, c'est elle qui l'initiera à son métier de roi. Choisissant pour lui les meilleurs précepteurs, elle ne néglige pas non plus son éducation spirituelle et lui inculque les préceptes de foi et de moralité qui contribueront par la suite à faire de lui le premier roi devenu saint[4].

Le gouvernement du royaume

Blanche accomplit ses fonctions avec une fermeté admirable, supportant toutes les injures, les calomnies, les attaques inouïes contre sa vie privée et sa conduite du gouvernement du royaume.

Les soutiens politiques

Ce n'est pas sans secours que Louis IX et sa mère se préparent à affronter le mécontentement des nobles du royaume. Le principal soutien de la reine et de son fils est cette équipe dirigeante rodée à l'exercice du pouvoir, à la tête de laquelle s'affirment encore le chancelier Guérin, premier conseiller de Philippe Auguste, évêque de Senlis et le chambrier, officier de l'Hôtel du roi et du trésor, Barthélemy de Roye, décrit comme un vieillard auprès de Blanche et de son fils.

Les premières révoltes

Souveraineté royale et État: ces concepts sont encore récents dans la France du début du règne de Saint Louis. Affirmé seulement depuis Philippe Auguste, ce nouveau modèle n'est donc pas encore très solide. Les partisans de l'ancien système, celui de la féodalité triomphante, en sont d'autant plus dangereux. À la faveur de la minorité du roi, la grande et la moyenne noblesse multiplient les révoltes contre un pouvoir royal de plus en plus envahissant, sans jamais réussir.

Le temps des pardons

Le 6 janvier 1227, la reine Blanche, sur les suggestions de ses conseillers, libère Ferrand comte de Flandre, emprisonné après la bataille de Bouvines au cours de laquelle il avait commis une trahison. Elle libère aussi d'autres hommes pour leur montrer qu'elle leur pardonne.

Fin de vie

Blanche s'efface

Après avoir marié Louis IX de France avec Marguerite de Provence, Blanche s'efface. Elle doit de plus en plus partager la direction du royaume avec son fils. Louis a déjà pris son envol et dirige désormais les affaires du pays. La reine mère se fait moins présente et le roi donne libre cours à ses talents militaires et politiques, tout en suivant les consignes de ses anciens conseillers[4].

Mort

Retirée à Melun vers la fin de sa vie, elle y meurt en 1252, alors que son fils Saint Louis est en croisade avec sa femme Marguerite. Elle sera enterrée à l'abbaye de Maubuisson et son cœur transporté plus tard en l'Abbaye du Lys[5].


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Vénération

Blanche de Castille n'a jamais été officiellement canonisée, mais elle a toujours eu auprès de certaines personnes[Qui ?] une réputation de sainteté. Elle est fêtée le 2 décembre.

Une reine poète ?

On lui attribue Amours ou trop tard me suis pris data BNF

Bibliographie

  • Charles de Combault Auteuil, Blanche infante de Castille, mère de St. Louis, reyne et régente de France, de Sommaville, (lire en ligne)
  • Blanche Vauvilliers, Histoire de Blanche de Castille, reine des Français, Paris, Paulin, (lire en ligne)
  • Marcel Brion, Blanche de Castille, Librairie de France, 1939.
  • Régine Pernoud, La Reine Blanche, éd. Albin Michel, 1972.
  • Philippe Delorme, Blanche de Castille, Histoire des Reines de France, Pygmalion, 2002.
  • José Enrique Ruiz-Domènec, «  Les souvenirs croisés de Blanche de Castille », in Cahiers de civilisation médiévale, 42e année, no 165, janvier-mars 1999, p. 39-54, [lire en ligne].

Sources et références

  1. a et b Reines et Favorites de France, Renaud Thomazo, Larousse 2009
  2. Gérard Sivéry, Blanche de Castille, Fayard, , p. 11
  3. respectivement grand-père et père de son époux
  4. a b et c Saint Louis, Gérard Sivéry, Paris, 2007
  5. Charles de Combault Auteuil, Blanche infante de Castille, mère de St. Louis, reyne et régente de France, de Sommaville, (lire en ligne), On déposa le Corps de la Regente dans l'Abbaye de Maubuisson avec les prières & les solennités accoutumées à ces rencontres. Mais au mois de Mars ensuivant le Coeur de la Princesse ce cœur généreux & magnanime fut reporté solennellement de Pontoise en l'Abbaye du Lys prés Melun par Y Abbesse de ce Monastère iadis Comtesse de Mascon à qui selon le témoignage de l Evesque de Paris la Regente auoit accordé cette grace tant
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