Armançon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 décembre 2014 à 13:20 et modifiée en dernier par 77.200.19.24 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Armançon
Illustration
L'Armançon au pont Pinard de Semur-en-Auxois.
Caractéristiques
Longueur 202 km [1]
Bassin 3 077 km2 [1]
Bassin collecteur Seine
Débit moyen 29 m3/s (Brienon-sur-Armançon) [2]
Régime pluvial océanique
Cours
Source Pointe des Maillys à l'est du bois de Vêvre
· Localisation Essey
· Altitude 400 m
· Coordonnées 47° 13′ 05″ N, 4° 32′ 05″ E
Confluence Yonne
· Localisation entre les communes de Cheny et Migennes
· Altitude 81 m
· Coordonnées 47° 57′ 09″ N, 3° 30′ 28″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Bornant, Cléon
· Rive droite Brenne, Armance, Créanton, etc
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Côte d'Or, Yonne, Aube
Régions traversées Bourgogne, Champagne-Ardenne
Principales localités Semur-en-Auxois, Ancy-le-Franc, Tonnerre, Saint-Florentin, Brienon-sur-Armançon, Migennes

Sources : SANDRE, Géoportail, Banque Hydro

L'Armançon est une rivière française qui traverse les départements de la Côte-d'Or et de l'Yonne. Avec une longueur de 202 km et un débit moyen de 30 m3 c'est un affluent important de l'Yonne, dans le bassin collecteur de la Seine.

Étymologie

Cette rivière tire son nom du celtique aar, cours d'eau, rivière.

On dit proverbialement : « L'Armançon, mauvaise rivière et bon poisson », Henri Vincenot écrivant dans "Le Pape des Escargots", "méchante rivière beaux poissons".

.

Géographie

L'Armançon prend sa source au lieu-dit Pointe des Maillys à l'est du bois de Vêvre, à l'altitude 400 mètres[3], entre Essey et Thoisy-le-Désert dans l'Auxois à 2 km au nord-ouest de Meilly-sur-Rouvres, dans le département de la Côte-d'Or, et se jette dans l'Yonne (rive droite), à 81 mètres d'altitude[3], à la gorge-d'Armançon en limite des communes de Cheny et Migennes, dans le département de l'Yonne.

Par sa longueur de 202,1 km[1], l'Armançon est la 37e rivière de France.

L'Armançon serpente au milieu des Vallées de l'As que sont les deux vallées de l'Armançon et du Serein. Elle est longée par le canal de Bourgogne à partir du confluent avec la Brenne, jusqu'à Migennes sur l'Yonne.

Départements et principales villes traversés

Communes et cantons traversés

L'Armançon traverse soixante-dix communes[1] et quatorze cantons :

Soit en termes de cantons, l'Armançon prend source dans le canton de Pouilly-en-Auxois, traverse les canton de Vitteaux, canton de Précy-sous-Thil, canton de Semur-en-Auxois, canton de Montbard, canton d'Ancy-le-Franc, canton de Cruzy-le-Châtel, canton de Tonnerre, canton de Flogny-la-Chapelle, canton d'Ervy-le-Châtel, canton de Saint-Florentin, canton de Seignelay, canton de Brienon-sur-Armançon, et conflue sur le canton de Migennes.

Principaux affluents

Semur-en-Auxois : l'Armançon depuis le pont Joly
L'Armaçon à Cry.

L'Armançon a cinquante-et-un affluents référencés[1] dont neuf sont des bras de l'Armançon : les principaux sont :

Navigation

Cette rivière, de 2e catégorie du point de vue piscicole, est navigable depuis le confluent avec la Brenne, pour de belles randonnées en canoë-kayak au départ des villages de Cry et de Lézinnes. Les courants étant peu véloces, et le cours de la rivière parsemé d'écluses ou autres aménagements, il faut compter plusieurs jours de navigation sans moteur.

Hydrologie

L'Armançon à Brienon-sur-Armançon

Le débit de l'Armançon a été observé sur une période de 43 ans (1966-2008), à la station hydrologique de Brienon-sur-Armançon, localité du département de l'Yonne située à une dizaine de kilomètres de son confluent avec l'Yonne [2].

Le module de la rivière à Brienon-sur-Armançon est de 29,7 m3/s. La surface étudiée du bassin versant à cet endroit est de 2 990 km2[2], soit 97,2 % du bassin versant total de 3 077 km2[1].

L'Armançon présente des fluctuations saisonnières de débit moyen typiques des rivières du sud-est du bassin parisien (Yonne, Arroux, Cure et aussi Dheune et Ouche). Les hautes eaux se déroulent en hiver, et portent le débit mensuel moyen à un niveau de 45,1 à 62,1 m3/s, de décembre à mars inclus (avec un maximum en février), et des basses eaux d'été, de juillet à septembre, avec une baisse du débit mensuel moyen jusqu'au niveau de 7,72 m3/s au mois d'août. Mais ces moyennes mensuelles cachent des variations bien plus importantes.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : H2482010 - L'Armançon à Brienon-sur-Armançon pour un bassin versant de de 2 990 km2 à 85 m d'altitude[2]
(1966-2008)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable
L'Armançon à Nuits.

Étiage ou basses eaux

À l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, le VCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas de quinquennale sèche peut chuter jusque 1,9 m3/s.

Crues

Ce sont surtout les crues qui peuvent être importantes et qui sont assez fréquentes. Le débit instantané maximal enregistré a été de 349 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale a été de 338 m3/s à la même date. Le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 200 et 280 m3/s. Le QIX 10 est de 340 m3/s et le QIX 20 se monte à 400 m3/s. Quant au QIX 50, il est de 460 m3/s.

À titre de comparaison, le QIX 10 de l'Eure à Cailly-sur-Eure[4] vaut 90 m3/s pour un bassin de 4 598 km2, tandis que son QIX 50 est de 120 m3/s. Le QIX 10 comme le QIX 50 de l'Armançon dépassent de près de quatre fois ceux de l'Eure, alors que le bassin versant de ce dernier est de moitié plus étendu.

Lame d'eau et débit spécifique

La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Armançon est de 315 mm/an, ce qui est assez semblable à la moyenne d'ensemble de la France (320 mm/an), mais nettement supérieur à la moyenne de la totalité du bassin versant de la Seine (240 mm/an). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint 9,9 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Débit des cours d'eau du bassin de l'Armançon

Nom Localité Débits en m3/s Côte
max(m)
Max.
instant.
Max.
journ.
Lame
d'eau
(mm)
Surface
(km2)
Module VCN3
(étiage)
QIX 2 QIX 5 QIX 10 QIX 20 QIX 50
Armançon Brianny 1,63 0,012 32 50 62 73 88 2,41 87 63,1 232 223
Armançon Quincy-le-Vicomte 3,44 0,150 45 63 75 87 100 3,65 107 86,3 228 476
Brenne Montbard 7,83 0,150 81 100 120 130 - 3,87 133 115 339 732
dont Oze Darcey 2,55 0,014 27 41 49 58 - - 50,5 40,3 394 205
Armançon Aisy-sur-Armançon 12,3 0,310 130 180 210 240 - 2,62 241 185 289 1 350
Armançon Tronchoy 19,7 1,000 160 230 270 310 - 2,77 294 267 316 1 970
Armançon Jaulges 20,6 1,200 120 170 210 240 280 3,71 206 192 302 2 160
Armance Chessy-les-Prés 3,78 0,220 27 38 45 53 62 3,30 58,3 50,4 250 480
Armançon Brienon-sur-Armançon 29,6 1,900 190 280 330 390 450 4,49 349 338 314 2 990

Ancienne ville d'Armançon à la source de la rivière ?

Semur-en-Auxois : L'Armançon et le pont Pinard
Semur-en-Auxois : L'Armançon et le pont Pinard

En 1862, à la demande d'Arcisse de Caumont président de la Société française d'archéologie, Jacques-Ferdinand Prévost présente à la XXIVe session annuelle du Congrès archéologique de France le résultat de ses récentes investigations archéologiques[5]. Après avoir exposé ses études sur les murs de forteresse vitrifiés, il rapporte les faits suivants:

La rivière d'Armançon prend sa source sur le territoire du village d'Essey à 1 kilomètre de ce dernier, qui dépend du canton de Pouilly-en-Auxois, arrondissement de Beaune. Le nom de Essey aurait une origine celtique, transformée par le latin du Moyen Âge en Acceicam ou Àcciacum. On trouve dans les champs voisins une grande étendue de terrain au sol noirci de cendres et jonché de tuiles à rebords, de pierres de substructions, de scories et de pierres rongées par le feu. Selon la tradition la ville d'Armançon, qui se serait tenue là, aurait été détruite par un incendie. À environ 600 mètres de l'Armançon et bien que le terrain soit encultivé, on peut suivre les traces d'une voie romaine sur une étendue importante.

Trois cultivateurs ont ouvert des fossés le long des murées qui longent leurs champs, à peu de distance de l'Armançon, pour enfouir les pierres ramassées de ces champs. Au lieu du terrain naturel attendu, ces fossés ont livré des décombres de bâtiments (sables, chaux, tuiles de toute espèce, pavés, etc) ainsi que des “corniches, chapiteaux, fûts de colonnes en pierre et débris de marbre monumental, torse d'une statue et deux têtes sculptées en relief, quantité innombrable de poteries rouges à dessins et monnaies grand-bronze de la fin du Haut Empire romain.” Une fouille plusieurs années auparavant, effectuée par MM. le maire et le curé du lieu, avait dévoilé une mosaïque formée de cubes blancs, bleus et verts. Une pierre sculptée de la même provenance, représentant un char attelé de deux chevaux avec leur conducteur, a été acquise par le marquis de Villers-la-Faye puis par le musée de Dijon[5].

Toponymes

L'Armançon a donné son hydronyme aux huit communes suivantes d'Aisy-sur-Armançon, Argenteuil-sur-Armançon, Brienon-sur-Armançon, Chailly-sur-Armançon, Montigny-sur-Armançon, Pacy-sur-Armançon, Perrigny-sur-Armançon, Saint-Martin-sur-Armançon.

Voir aussi

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Notes et références

  1. a b c d e et f Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Armancon (F3--0210) » (consulté le )
  2. a b c et d Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Armançon à Brienon-sur-Armançon (H2482010) » (consulté le )
  3. a et b Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le )
  4. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Eure à Cailly-sur-Eure (H9331010) »
  5. a et b [http://www.archive.org/stream/seancesgenerales1862cong/seancesgenerales1862cong_djvu.txt Congrès Archéologique de France, XXIVe session, 1862. Séances générales tenues par la Société Française d'Archéologie pour la Conservation des Monuments. Compte-rendu complet.