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« Viticulture biodynamique » : différence entre les versions

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Avec l'engouement pour ces pratiques, des études scientifiques se mettent en place pour évaluer les effets réels de la viticulture biodynamique sur la vigne, le sol, la qualité du raisin et du vin (voir plus bas, section [[Viticulture biodynamique#Évaluations scientifiques|évaluation scientifique]]).
Avec l'engouement pour ces pratiques, des études scientifiques se mettent en place pour évaluer les effets réels de la viticulture biodynamique sur la vigne, le sol, la qualité du raisin et du vin (voir plus bas, section [[Viticulture biodynamique#Évaluations scientifiques|évaluation scientifique]]).


En France, plus de 400 domaines sont certifiés en biodynamie<ref name=":1">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Bio et biodynamie : des vins labellisés |périodique=La Revue du vin de France |date=2011 |issn= |lire en ligne=http://www.larvf.com/,vins-bio-agriculture-biologique-certification-environnement-labels,10343,4023891.asp |consulté le=2017-07-10 |pages= }}</ref>. Parmi eux, [[Gérard Bertrand (rugby à XV)|Gérard Bertrand]] est le plus grand propriétaire et promoteur de la biodynamie, avec 15 domaines qui totalisent 920 ha cultivés selon cette méthode<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La biodynamie, credo des domaines Gérard Bertrand |url=https://agriculture.gouv.fr/la-biodynamie-credo-des-domaines-gerard-bertrand |site=agriculture.gouv.fr |consulté le=2020-08-13}}</ref>. En 2019, l'une de ses cuvées a remporté le prix du « meilleur vin rouge du monde »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Gérard Bertrand reçoit le prix de Meilleur Vin Rouge du Monde avec le Château l’Hospitalet Grand Vin rouge 2017 avec une note de 97/100 ! |url=http://foodandsens.com/made-by-f-and-s/gerard-bertrand-recoit-le-prix-de-meilleur-vin-rouge-du-monde-avec-le-chateau-lhospitalet-grand-vin-rouge-2017-avec-une-note-de-97-100/ |site=Food & Sens |date=2019-07-13 |consulté le=2020-08-13}}</ref>. Il explique au journal ''[[Le Monde]]'' en 2018 que {{Citation|La biodynamie, les gens croyaient que c’était une secte. Beaucoup pensent maintenant que c’est la référence}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Vins : Gérard Bertrand, la marque du succès |périodique=Le Monde.fr |date=2018-03-24 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/vins/article/2018/03/24/gerard-bertrand-la-marque-du-succes_5275958_3527806.html |consulté le=2020-08-13 }}</ref>. Des domaines parmi les plus prestigieux en France pratiquent la biodynamie, comme la [[Romanée-conti|Romanée Conti]], [[Château Palmer]].
Au niveau international, la production de vigne en biodynamie représentait 639 domaines certifiés en 2017, dont environ 300 en France, ce qui représente une surface de 11 000 [[Hectare|ha]], dont 4 700 en France<ref>{{Lien web |langue=English |prénom=Alessandra |nom=Castellini |prénom2=Christine |nom2=Mauracher |titre=An overview of the biodynamic wine sector |url=https://www.dovepress.com/an-overview-of-the-biodynamic-wine-sector-peer-reviewed-article-IJWR |site=International Journal of Wine Research |date=2017-02-13 |doi=10.2147/ijwr.s69126 |consulté le=2020-10-16}}</ref>. Parmi eux, [[Gérard Bertrand (rugby à XV)|Gérard Bertrand]] est le plus grand propriétaire et promoteur de la biodynamie, avec 15 domaines qui totalisent 920 ha cultivés selon cette méthode<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La biodynamie, credo des domaines Gérard Bertrand |url=https://agriculture.gouv.fr/la-biodynamie-credo-des-domaines-gerard-bertrand |site=agriculture.gouv.fr |consulté le=2020-08-13}}</ref>. En 2019, l'une de ses cuvées a remporté le prix du « meilleur vin rouge du monde »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Gérard Bertrand reçoit le prix de Meilleur Vin Rouge du Monde avec le Château l’Hospitalet Grand Vin rouge 2017 avec une note de 97/100 ! |url=http://foodandsens.com/made-by-f-and-s/gerard-bertrand-recoit-le-prix-de-meilleur-vin-rouge-du-monde-avec-le-chateau-lhospitalet-grand-vin-rouge-2017-avec-une-note-de-97-100/ |site=Food & Sens |date=2019-07-13 |consulté le=2020-08-13}}</ref>. Il explique au journal ''[[Le Monde]]'' en 2018 que {{Citation|La biodynamie, les gens croyaient que c’était une secte. Beaucoup pensent maintenant que c’est la référence}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Vins : Gérard Bertrand, la marque du succès |périodique=Le Monde.fr |date=2018-03-24 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/vins/article/2018/03/24/gerard-bertrand-la-marque-du-succes_5275958_3527806.html |consulté le=2020-08-13 }}</ref>. Des domaines parmi les plus prestigieux en France pratiquent la biodynamie, comme la [[Romanée-conti|Romanée Conti]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Entreprises / gens du vin -Gens du vin- : « A la Romanée-Conti, notre biodynamie n’est pas philosophique » |url=http://www.vitisphere.com/breve-84463--A-la-Romanee-Conti-notre-biodynamie-nest-pas-philosophique-.html |site=Vitisphere.com |consulté le=2020-10-16}}</ref>, [[Château Palmer]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Château Palmer, un château bio à Margaux |url=https://www.larvf.com/,chateau-palmer-un-chateau-bio-a-margaux,4481212.asp |site=La Revue du vin de France |consulté le=2020-10-16}}</ref>.


=== Système agricole ===
=== Système agricole ===

Version du 16 octobre 2020 à 11:28

La viticulture biodynamique est une approche de la culture de la vigne fondée sur les principes de l'agriculture biodynamique, issue de l'anthroposophie. Les raisins cultivés en biodynamie peuvent être vinifiés selon ces mêmes principes et donner un « vin biodynamique ». Comme l'ensemble de l'agriculture biodynamique, elle est sujette à controverse en raison de son origine anthroposophique et de la validité scientifique de ses pratiques. La viticulture biodynamique repose sur un système de production proche de l'agriculture biologique[réf. nécessaire] caractérisé par une approche holistique et sensible du vivant (le domaine viticole est perçu comme un organisme), l'utilisation de substances dynamisées (préparations biodynamiques) et l'attention portée aux rythmes de la Lune et des planètes.

Historique

Robinson et Parker, promoteurs de la biodynamie

La pratique de la biodynamie dans la viticulture devient très populaire à partir des années 2000[1] dans plusieurs régions viticoles, dont la France, la Suisse, l'Espagne, l'Italie, l'Autriche, l'Allemagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, l'Afrique-du-Sud, le Canada et les États-Unis[2],[3].

Cette expansion est favorisée par la prises de position de deux critiques anglo-saxons influents dans le monde du vin, Robert Parker[4] et Jancis Robinson. Robert Parker, très influent et puissant critique de vin, met en exergue dans les comptes rendus de ses dégustations les domaines qui pratiquent la biodynamie. Il conduit lui-même un vignoble de l'Oregon en biodynamie, dont il est propriétaire avec son beau-frère. Sa collègue, l'anglaise Robinson, une des essayistes du vin les plus connues de sa génération[réf. nécessaire], se déclare, elle aussi, favorable à la biodynamie. Confrontée aux critiques, elle réplique : « Si les producteurs sont contents des résultats, même mystifiés, pourquoi ne pas les laisser continuer ? »[5].

Avec l'engouement pour ces pratiques, des études scientifiques se mettent en place pour évaluer les effets réels de la viticulture biodynamique sur la vigne, le sol, la qualité du raisin et du vin (voir plus bas, section évaluation scientifique).

Au niveau international, la production de vigne en biodynamie représentait 639 domaines certifiés en 2017, dont environ 300 en France, ce qui représente une surface de 11 000 ha, dont 4 700 en France[6]. Parmi eux, Gérard Bertrand est le plus grand propriétaire et promoteur de la biodynamie, avec 15 domaines qui totalisent 920 ha cultivés selon cette méthode[7]. En 2019, l'une de ses cuvées a remporté le prix du « meilleur vin rouge du monde »[8]. Il explique au journal Le Monde en 2018 que « La biodynamie, les gens croyaient que c’était une secte. Beaucoup pensent maintenant que c’est la référence »[9]. Des domaines parmi les plus prestigieux en France pratiquent la biodynamie, comme la Romanée Conti[10], Château Palmer[11].

Système agricole

Analyse pédologique d'un vignoble
Tas de compost pour fumer le sol

Pour ses adeptes, « la biodynamie incarne l'idéal de l'autosuffisance écologique : l'unité du domaine viticole est considéré comme un tout vivant, cohérent et interconnecté »[12].

Pour mener un vignoble en biodynamie, il faut tout d'abord que celui-ci soit cultivé en agriculture biologique (préparation du sol sans labour, utilisation de compost, etc.). Il faut rappeler que ces pratiques se sont déjà révélées efficaces aussi bien sur la structure du sol, que sur la flore et la faune du sol ou bien encore sur le contrôle des maladies. Une efficacité qui est due tant aux ajouts de matières organiques qu'à la réduction de la densité du sol. Il est à souligner que ces techniques agricoles, dont l'intérêt est vérifié scientifiquement, ne doivent rien au mysticisme de la biodynamie.

Celle-ci en profite pourtant pour revendiquer une certaine crédibilité scientifique. Ce que dénoncent ses contradicteurs qui considèrent que si les vignes conduites en biodynamie résistent généralement bien aux infections et aux maladies, cela est dû uniquement au temps de travail et à l'attention que leur portent les propriétaires ou leur personnel. De plus, ils nient tout effet aux préparations ésotériques de Steiner et ne voient dans ces pratiques empiriques qu'un « assemblage de fadaises »[13]. Pourtant, certains adeptes n'hésitent pas à utiliser des analyses pédologiques du sol ou chimiques comme la chromatographie. Mais les résultats de celles-ci restent cantonnés à des interprétations non testables scientifiquement.

Production

Pratiques spécifiques en viticulture biodynamique

Protection des cultures

Dynamiseur pour préparations biodynamiques (création et rupture du vortex)

Aux fins de protection des cultures, l'agriculture biodynamique exclue presque l'utilisation de pesticides de synthèse : seules sont autorisées les préparations d'origines minérale ou végétale (par exemple le soufre et le cuivre pour la lutte contre l'oïdium et le mildiou). Sur cette base, la lutte contre les maladies cryptogamiques se pratique fréquemment, avec un dosage en matière active faible et l'utilisation de tisanes préventives. Pour lutter contre le mildiou, le cuivre est utilisé sous forme d’hydroxyde de cuivre ou de bouillie bordelaise. Contre l'oïdium, le soufre est utilisé sous forme de soufre fleur en poudrage ou mouillable en pulvérisation[14].

La lutte contre les insectes et les animaux parasites est prise en compte par les partisans de la biodynamie. Elle commence par « l'incinération du parasite concerné un jour favorable au calendrier cosmique ». Ces cendres sont ensuite diluées plusieurs fois dans l'eau pour obtenir une solution homéopathique. Cette préparation se fait « sur la base de 1/10 suivie d'une dynamisation de trois minutes, le tout répété sept fois afin d'obtenir finalement une dilution appelée D8. La pulvérisation de D8 se fera de préférence un jour favorable au calendrier cosmique[14]. ».

Relation personnelle et sensible avec la plante

La biodynamie fait appel à une vision organiciste et holistique du domaine agricole, où l'humain (le vigneron) joue un rôle central par sa capacité d'observation, de compréhension et d'action avec les êtres vivants qui l'entourent. D'après les observation de terrain du sociologue Jean Foyer[non neutre] avec un groupe de vignerons en Anjou[15], les biodynamistes font appel à une pluralité de savoirs dans leurs gestes quotidiens : savoirs scientifiques, paysans, ésotériques, (supra)sensibles ou expérientiels. Ces savoirs tiendraient ensemble dans une sorte de syncrétisme structuré par une pensée de type analogique, le curseur variant plus ou moins du côté sensible ou suprasensible selon les vignerons, sans limite nette.

Dans une autre étude, Jean Foyer montre que les notions de soin (care) et de compagnonnage sont au centre de la relation que les vignerons entretiennent avec les non-humains qui les entourent, plus particulièrement les plantes. Cette posture est en rupture avec la relation utilitariste et matérialiste de notre société industrielle. Ainsi, « [Il semble] fondamental de souligner que des agricultures alternatives comme la biodynamie explicitent et encouragent d’autres visions du végétal, du vivant et du monde où l’agentivité du végétal n’est pas un non-sens, au contraire. Ces agricultures al­ternatives, que ce soit sur le plan théorique ou sur le plan des pratiques, s’avèrent équipées pour ouvrir leurs praxis au care et au compagnonnage »[16].

Évaluations scientifiques

Démonstration d'une dynamisation manuelle des préparations biodynamiques

L'agriculture biodynamique dans son ensemble est controversée, notamment concernant l'effet des préparations biodynamiques. Si certaines études n'observent pas[17] ou peu[18] d'effets de la biodynamie et sur le sol et/ou les vignes, d'autres études observent une meilleure qualité des vins issus de la biodynamie ainsi qu'une meilleure diversité microbienne dans les sols[19]. En 2019 paraît une revue systématique des publications portant sur l'agriculture et l'alimentation biodynamique recensant l'ensemble des travaux publiés sur la viticulture biodynamique. Dans cette synthèse, 13 études sur 17 portant sur la viticulture montrent des différences entre la conduite biodynamique et non biodynamique[20].

Influence sur la morphologie de la vigne

Une expérience de terrain à long terme à Geisenheim, en Allemagne, compare la gestion intégrée, biologique et biodynamique des vignobles ainsi que la vinification. La production biodynamique s'est traduite par un rendement plus faible, une croissance moins vigoureuse, un poids de taille plus faible, un poids de grappe de raisin plus faible, des grappes moins compactes et une présence d'acide acétique plus faible par rapport à la production intégrée[18],[21]. Dans ces essais, la culture biodynamique et la culture biologique ne différaient que par l'application des préparations.

Influence sur la qualité du raisin et du vin

La qualité du jus de raisin et du vin de l'essai de Geisenheim a également été examinée à l'aide des méthodes morphogénétiques. Dès la première année de conversion, une différenciation entre le jus de raisin provenant des systèmes de production intégrés, biologiques et biodynamiques était déjà visible[22]. Les échantillons provenant du traitement biodynamique ont montré un meilleur état physiologique que ceux provenant du traitement biologique[23],[24].

Certaines recherches ont réussi à distinguer le vin biologique du vin biodynamique en ce qui concerne leurs substances chimiques[25],[26],[27]. La méthode de spectroscopie RMN semble être une méthode efficace pour différencier le vin de différents systèmes de production. D'autres chercheurs ont été en mesure de différencier totalement[28], partiellement ou pas du tout[25] les vins biologiques et biodynamiques par l'évaluation sensorielle.

Influence sur la diversité microbienne des sols

Une étude publiée en 2020 portant sur plusieurs vignoble en Bourgogne suggère que les préparations biodynamiques ont un effet équilibrant sur la diversité fonctionnelle microbienne dans des conditions du sol différentes, et que ces effets peuvent augmenter avec le nombre d’années d’application[29]. Cet effet équilibrant (ou stabilisateur) a également été observé pour la bouse de corne en 2020 dans le cadre d'un essai en laboratoire[30]

Une autre étude (2020) analyse les communautés fongiques dans plus de 350 échantillons de sols de vignobles aux États-Unis et en Espagne, et conclut que les pratiques viticoles déterminent la composition et la structure des écosystèmes fongiques : les communautés fongiques favorisées par la gestion biodynamique peuvent ressembler à une structure communautaire proche de celle des environnements sauvages basés sur la coopération, par opposition à l’environnement hautement spécialisé que l’on trouve dans les vignobles cultivés de manière conventionnelle. Les échantillons en gestion biologique ayant tendance à présenter des valeurs intermédiaires entre les échantillons conventionnels et biodynamiques[31].

Défenses naturelles de la vigne

Une étude de l'INRA publiée dans la revue Scientific Reports en 2018[19] montre que des vignes conduites en biodynamie répondent différemment au climat et aux pathogènes que des vignes en gestion conventionnelle. Les vignes en biodynamie ont plus de pathogènes (comme le mildiou et l'oïdium, parmi les principaux) que celles conduites en viticulture conventionnelle, et ont donc une amplitude de réponse des plantes aux stress climatiques, aux variations saisonnières et aux attaques de pathogènes plus élevée[32],[33]. En revanche, cette étude n'a pas pu inclure de modalité sur des vignes en agriculture biologique pour comparaison, si bien que l'auteur note qu'« à ce jour, aucune étude scientifique n’a montré d’avantage de la biodynamie par rapport au bio classique »[34],[33].

Certification

En France, il existe deux organismes en charge de la certification de la viticulture biodynamique : Demeter et Biodyvin[35]. Cela représente en 2016 environ 400 certifications en France.

Controverses et critiques

Irrationalité et mysticisme

La viticulture biodynamique demeure considérée par la plupart des scientifiques, agronomes et épistémologues comme une simple mode mystique ou un argument de marketing[36]. Dans son ouvrage Bacchus et moi, Jay McInerney cite Stuart Smith, qui tient le blog Biodynamics is a Hoax (« La biodynamique est un canular »), qui a écrit que « la biodynamie est une imposture et mérite le même niveau de respect que celui que nous accordons à la sorcellerie », ou encore, à propos de Rudolf Steiner[37] :

« Rudolf Steiner était complètement cinglé. C'était un charlatan doué d'une formidable imagination, une sorte de Timothy Leary défoncé au LSD avec le talent de P.T. Barnum pour le show-business. »

Cependant certains analystes, comme Michel Onfray[38], y voient aussi, plus sérieusement, un cheval de Troie d'apparence anodine pouvant servir à la banalisation des théories mystiques à tendance irrationaliste, voire sectaire, issues de Rudolf Steiner, dont sont issus des mouvements à l'ambition plus préoccupante, telles la médecine anthroposophique ou la pédagogie Steiner :

« Qu'un vin soit imbuvable, rien de bien grave. Que des agriculteurs vendent sur le marché des produits ayant goûté de l'extrait d'achillée en vessie de cerf ou de l'écorce de chêne dans le crâne de son chat domestique, rien de dramatique non plus. Mais que des médicaments et des soins soient prodigués à des malades ou des enseignements à de jeunes enfants selon les principes astrologiques, occultistes, ésotériques de l'anthroposophie, voilà qui est plus grave. »

Mémoire de l'eau

Certains partisans de la biodynamie prétendent que l'efficacité de cette dilution biodynamique repose sur la mémoire de l'eau[15], concept introduit à la fin du XXe siècle par Jacques Benveniste, jamais pris au sérieux dans la communauté scientifique et complètement battu en brèche depuis lors[39].

Notes et références

  1. Paul Gregutt, Not Woo-Woo Anymore: More and more wineries are tasting the benefits of saving the soil, The Seattle Times, November 20, 2005. « Reprint copy »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ). Accessed 2008-07-12.
  2. Jack Everitt, Master List of 475 Biodynamic Wine Producers, as of July 10, 2008, Fork & Bottle. Accessed 2008-07-12.
  3. P. C. Howard, The Wine Alchemy Biodynamic Directory « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), July 2008, Wine Alchemy. Includes the status of BD credentials. Accessed 2008-07-12.
  4. Évolution de la biodynamie, mis en avant par Parker
  5. Douglass Smith et Jesus Barquin, La biodynamie dans la bouteille de vin
  6. (en) Alessandra Castellini et Christine Mauracher, « An overview of the biodynamic wine sector », sur International Journal of Wine Research, (DOI 10.2147/ijwr.s69126, consulté le )
  7. « La biodynamie, credo des domaines Gérard Bertrand », sur agriculture.gouv.fr (consulté le )
  8. « Gérard Bertrand reçoit le prix de Meilleur Vin Rouge du Monde avec le Château l’Hospitalet Grand Vin rouge 2017 avec une note de 97/100 ! », sur Food & Sens, (consulté le )
  9. « Vins : Gérard Bertrand, la marque du succès », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Entreprises / gens du vin -Gens du vin- : « A la Romanée-Conti, notre biodynamie n’est pas philosophique » », sur Vitisphere.com (consulté le )
  11. « Château Palmer, un château bio à Margaux », sur La Revue du vin de France (consulté le )
  12. Eco-Friendly Wines, The Daily Green, October 1, 2009
  13. Vin et biodynamie : l'autre culture des vins vivants
  14. a et b André Ostertag, « Biodynamie : bienfait ou supercherie ? »,
  15. a et b Jean Foyer, « Syncrétisme des savoirs dans la viticulture biodynamique », Revue d'anthropologie des connaissances, vol. 12,2, no 2,‎ , p. 289 (ISSN 1760-5393, DOI 10.3917/rac.039.0289, lire en ligne, consulté le )
  16. Jean Foyer, Julie Hermesse et Corentin Hecquet, « Quand les actes agricoles sont au care et au compagnonnage : L’exemple de la biodynamie », Anthropologica, vol. 62, no 1,‎ , p. 93–104 (ISSN 0003-5459 et 2292-3586, DOI 10.3138/anth.2018-0103.r1, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Sibylle Faust, Stefanie Heinze, Christopher Ngosong et André Sradnick, « Effect of biodynamic soil amendments on microbial communities in comparison with inorganic fertilization », Applied Soil Ecology, vol. 114,‎ , p. 82–89 (ISSN 0929-1393, DOI 10.1016/j.apsoil.2017.03.006, lire en ligne, consulté le ) :

    « Application of biodynamic preparations did not cause any positive effects. »

  18. a et b Johanna Döring, Matthias Frisch, Susanne Tittmann et Manfred Stoll, « Growth, Yield and Fruit Quality of Grapevines under Organic and Biodynamic Management », PLOS ONE, vol. 10, no 10,‎ , e0138445 (ISSN 1932-6203, DOI 10.1371/journal.pone.0138445, lire en ligne, consulté le ) :

    « Use of the biodynamic preparations had little influence on vine growth and yield. »

  19. a et b (en) Isabelle Soustre-Gacougnolle, Marc Lollier, Carine Schmitt, Mireille Perrin, Estelle Buvens, Jean-François Lallemand, Mélanie Mermet, Mélanie Henaux, Christelle Thibault-Carpentier, Doulaye Dembélé, Damien Steyer, Céline Clayeux, Anne Moneyron et Jean E Masson, « Responses to climatic and pathogen threats differ in biodynamic and conventional vines », Scientific Reports, Macmillan Publishers et NPG, vol. 8, no 1,‎ , p. 16857 (ISSN 2045-2322, OCLC 732869387, PMID 30442984, PMCID 6237997, DOI 10.1038/S41598-018-35305-7)Voir et modifier les données sur Wikidata
  20. Christopher Brock, Uwe Geier, Ramona Greiner et Michael Olbrich-Majer, « Recherche en agriculture et alimentation biodynamique - une synthèse », Open Agriculture, vol. 4, no 1,‎ , p. 743–757 (DOI 10.1515/opag-2019-0064, lire en ligne, consulté le )
  21. Georg Meissner, Miriam Edith Athmann, Jürgen Fritz et Randolf Kauer, « Conversion to organic and biodynamic viticultural practices: impact on soil, grapevine development and grape quality », OENO One, vol. 53, no 4,‎ (ISSN 2494-1271, DOI 10.20870/oeno-one.2019.53.4.2470, lire en ligne, consulté le )
  22. Jürgen Fritz, Miriam Athmann, Georg Meissner et Randolf Kauer, « Quality characterisation via image forming methods differentiates grape juice produced from integrated, organic or biodynamic vineyards in the first year after conversion », Biological Agriculture & Horticulture, vol. 33, no 3,‎ , p. 195–213 (ISSN 0144-8765 et 2165-0616, DOI 10.1080/01448765.2017.1322003, lire en ligne, consulté le )
  23. (en) Jürgen Fritz, Miriam Athmann, Jens-Otto Andersen et Paul Doesburg, « Advanced panel training on visual Gestalt evaluation of biocrystallization images: ranking wheat samples from different extract decomposition stages and different production systems », Biological Agriculture & Horticulture, vol. 35, no 1,‎ , p. 21–32 (ISSN 0144-8765 et 2165-0616, DOI 10.1080/01448765.2018.1492457, lire en ligne, consulté le )
  24. Jürgen Fritz, Miriam Athmann, Georg Meissner et Randolf Kauer, « Quality assessment of grape juice from integrated, organic and biodynamic viticulture using image forming methods », OENO One, vol. 54, no 2,‎ (ISSN 2494-1271, DOI 10.20870/oeno-one.2020.54.2.2548, lire en ligne, consulté le )
  25. a et b Giuseppina Paola Parpinello, Adamo Domenico Rombolà, Marco Simoni et Andrea Versari, « Chemical and sensory characterisation of Sangiovese red wines: Comparison between biodynamic and organic management », Food Chemistry, vol. 167,‎ , p. 145–152 (ISSN 0308-8146, DOI 10.1016/j.foodchem.2014.06.093, lire en ligne, consulté le )
  26. Luca Laghi, Andrea Versari, Elena Marcolini et Giuseppina P. Parpinello, « Metabonomic Investigation by 1H-NMR to Discriminate between Red Wines from Organic and Biodynamic Grapes », Food and Nutrition Sciences, vol. 05, no 01,‎ , p. 52–59 (ISSN 2157-944X et 2157-9458, DOI 10.4236/fns.2014.51007, lire en ligne, consulté le )
  27. Gianfranco Picone, Alessia Trimigno, Paola Tessarin et Silvia Donnini, « 1 H NMR foodomics reveals that the biodynamic and the organic cultivation managements produce different grape berries ( Vitis vinifera L. cv. Sangiovese) », Food Chemistry, vol. 213,‎ , p. 187–195 (ISSN 0308-8146, DOI 10.1016/j.foodchem.2016.06.077, lire en ligne, consulté le )
  28. Carolyn F. Ross, Karen M. Weller, Robert B. Blue et John P. Reganold, « Difference Testing of Merlot Produced from Biodynamically and Organically Grown Wine Grapes », Journal of Wine Research, vol. 20, no 2,‎ , p. 85–94 (ISSN 0957-1264 et 1469-9672, DOI 10.1080/09571260903169423, lire en ligne, consulté le )
  29. Jürgen Fritz, Ramia Jannoura, Finja Lauer et Jona Schenk, « Functional microbial diversity responses to biodynamic management in Burgundian vineyard soils », Biological Agriculture & Horticulture,‎ , p. 1–15 (ISSN 0144-8765 et 2165-0616, DOI 10.1080/01448765.2020.1762739, lire en ligne, consulté le )
  30. Alain Morau et Hans-Peter Piepho, « Interactions between abiotic factors and the bioactivity of biodynamic horn manure on the growth of garden cress (Lepidium sativum L.) in a bioassay », Chemical and Biological Technologies in Agriculture, vol. 7, no 1,‎ , p. 11 (ISSN 2196-5641, DOI 10.1186/s40538-020-0176-x, lire en ligne, consulté le )
  31. Rüdiger Ortiz-Álvarez et Hector Ortega-Arranz, « Emergent properties in microbiome networks reveal the anthropogenic disturbance of farming practices in vineyard soil fungal communities », sur dx.doi.org, (consulté le )
  32. « Les vignes en conduite biodynamique et conventionnelle répondent différemment au climat et aux pathogènes », INRA, (consulté le )
  33. a et b Alexandre Abellan, « Les défenses naturelles plus élevées pour les vignes en biodynamie », sur www.vitisphere.com, (consulté le ).
  34. Cédric Mathiot, « L'agriculture biodynamique est-elle une pseudo-science ? », sur Libération.fr, (consulté le )
  35. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :1
  36. (de) Peter Treue, « Blut und Bohnen: Der Paradigmenwechsel im Künast-Ministerium ersetzt Wissenschaft durch Okkultismus », Die Gegenwart, Frankfurter Allgemeine Zeitung (archives), (consulté le ). « Sang et os : le changement de paradigme dans le gouvernement de Renate Künast remplace la science par l'occultisme » ; accès payant.
  37. Jay McInerney, Bacchus et moi, La Martinière, 432 p.
  38. Michel Onfray, Cosmos: Une ontologie matérialiste, Flammarion, , 573 p., chap. 4 (« Théorie du fumier spirituel »)
  39. "Here lies one whose name was writ in water…" P. Ball, Nature News, published online 8 August 2007 DOI 10.1038/news070806-6

Sources

Ouvrages traitant de viticulture biodynamique

  • Nicolas Joly, Le Vin du ciel à la terre : La Viticulture en biodynamie, Paris, Libre & Solidaire, , 365 p. (ISBN 9782372630559)
  • Christelle Pineau, La corne de vache et le microscope : Le vin "nature", entre sciences, croyances et radicalités, Paris, La Découverte, , 248 p. (ISBN 978-2348041747)
  • Aurore Messal, La biodynamie, la vigne et le vin, Paris, Éditions Féret, (ISBN 978-2351561034)
  • Jean-Michel Florin (dir.) (préf. Lalou Bize-Leroy), Viticulture biodynamique : Nouvelles voies pour la culture de la vigne, Goetheanum & MABD, , 243 p. (ISBN 978-2-913927-57-5)
  • Pierre Guigui, Vin et biodynamie, une philosophie de vie : rencontre avec des vignerons engagés, Éditions Apogée, , 132 p. (ISBN 978-2-84398-643-7 et 2-84398-643-5, OCLC 1197600540, lire en ligne)
  • François Bouchet, Cinquante ans de pratique et d'enseignement de l'agriculture bio-dynamique : comment l'appliquer dans la vigne, Deux versants éd, (ISBN 2-9515395-8-4 et 978-2-9515395-8-7, OCLC 470203778, lire en ligne)

Essais critiques

  • Michel Onfray, Cosmos : Une ontologie matérialiste, Paris, Flammarion, coll. « Docs, témoignages », , 528 p. (ISBN 978-2081290365), « Théorie du fumier spirituel ».
  • Olivier Humbrecht et Thierry Weber, Michel Onfray... le vin mauvais?, Éditions Tonnerre de l'Est, coll. « Grappillages », , 64 p. (ISBN 978-2-9540316-5-1)
    Publié en réaction à l'ouvrage d'Onfray

Bandes dessinées

Films et documentaires

  • La Clef des Terroirs, un film de Guillaume Baudin. Documentaire de 1h 22min (2011)
  • Leçon de biodynamie, un film de Philippe Gasnier, 52min (2015)

Articles connexes