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Monogramme royal

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Le monogramme du roi Henri II sur le musée du Louvre (2010).

Le monogramme royal est le monogramme personnel d'un monarque. Il est imprimé sur les documents royaux et documents d'État et est utilisé par les départements du gouvernement. Dans le cas d'un empereur ou d'une impératrice, le monogramme s'appelle monogramme impérial.

Le but du monogramme semble être la simple identification du souverain. Comme un souverain utilise souvent les armes de son prédécesseur, un souverain particulier ne peut donc pas toujours être identifié uniquement par ses armes.

Il existe aussi des monogrammes similaires utilisés par les membres d'une famille royale (les consorts, les héritiers, etc.)

Belgique[modifier | modifier le code]

La nation belge ayant été fondée seulement en 1830, les monarques de Belgique ont utilisé les monogrammes dès l'origine.

Le monogramme du roi Philippe est « FP », représentant Filip, son nom en néerlandais, et Philippe, son nom en français, deux des langues officielles de la Belgique.

Danemark[modifier | modifier le code]

Au Danemark, la tradition du monogramme royal remonte au moins au règne du roi Christian Ier[1]. Depuis 1448, tous les monarques danois ont eu leur propre monogramme royal.

Espagne[modifier | modifier le code]

En Espagne, depuis la restauration de la monarchie en 1975, l'emploi public du monogramme royal se limite au monarque régnant et à son consort (bien qu'à l'occasion du mariage du prince Felipe d'Espagne et de Letizia Ortiz en 2004, on en ait dessiné un mêlant les initiales des deux conjoints). On les trouve sur les insignes de certaines unités de la garde royale, ainsi que sur les reliures et ex-libris du fonds de la bibliothèque royale. On peut également les observer sur le tissu couvrant les murs du Salon orange du théâtre royal de Madrid[2] ou de certaines pièces du palais royal de Madrid comme la chambre de Charles IV[3], restaurée sous le règne de Juan Carlos Ier.

France[modifier | modifier le code]

L'utilisation publique des initiales du souverain français date au moins au XVIe siècle. Il y a beaucoup de variation selon chaque monarque : Henri II, par exemple, n'utilise pas seulement une lettre « H » avec la couronne royale de France, mais aussi « HDB », pour Henri de Bourbon, se référant à sa dynastie. Louis XIV utilise deux lettres « L », une à l'endroit et l'autre à l'envers.

Sur les façades du musée du Louvre, le palais historique des rois de France, on trouve leurs monogrammes[4].

Grèce[modifier | modifier le code]

Le royaume de Grèce ayant été fondé seulement en 1832, les monarques de Grèce ont utilisé les monogrammes dès l'origine.

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

L'utilisation publique des initiales du souverain du Royaume-Uni (en anglais : Royal Cypher) date au moins du début de la période Tudor. Au début, il était simplement constitué de l'initiale du souverain avec, après le règne de Henri VIII, l'addition de la lettre R pour Rex ou Regina (mots latins pour roi et reine). La lettre I, pour Imperatrix, a été ajoutée au monogramme de la reine Victoria après qu'elle fut devenue impératrice des Indes en 1877.

Les initiales — qui n'ont aucune forme ou police particulières — étaient d'ordinaire accompagnées des armes royales ou de la Couronne, comme sur les manoirs et palais du roi. À titre d'exemple, on peut citer le monogramme de Henri VIII sur le portail du palais Saint James.

Les initiales ont été utilisées principalement sur les documents du gouvernement, les timbres-poste et autres objets similaires. Elles peuvent être surmontées d'une version stylisée de la Couronne de saint Édouard ou de la Couronne Tudor. En Écosse, la couronne d'Écosse apparaît en lieu et place de la couronne impériale. Deux usages notables du monogramme aujourd'hui sont sur les boîtes aux lettres au Royaume-Uni et sur les emblèmes de la Metropolitan Police et quelques autres corps de police anglais, avec les initiales au centre, et la couronne sur le point en haut, de leurs « étoiles ».

Le chiffre de la reine Élisabeth II était « E II R », comprenant l'initiale de Regina, signifiant reine. De même le chiffre de Charles III est « C III R » (R pour Rex, signifiant roi).

Les monogrammes des autres membres de la famille royale sont dessinés par le College of Arms ou la Cour du Lord Lyon et doivent ensuite être approuvés par le souverain.

Le monogramme royal du roi Charles III du Royaume-Uni est dévoilé le , premier jour après la période de deuil royal (qui a pris fin à minuit), à la suite de la mort de la reine Élisabeth II. Il est écrit « C III R » (Carolus III Rex), le C et le R étant entrelacés. Les différents dessins (dix au total) du monogramme royal ont été produits par Timothy Noad.

Parmi une série de dessins proposée par le College of Arms, le roi lui-même a choisi son monogramme royal. Celui-ci est orné de la couronne des Tudor[5]. La version écossaise du monogramme royal a également été approuvée par le Lord Lyon King of Arms.

L'identité monétaire ne changera que courant 2024. La banque d'Angleterre avait annoncé son intention de changer la face nationale dès le , jour de la mort de la reine Élisabeth II. Cependant, les nouveaux billets seront injectés pour remplacer les billets usés et si la demande se fait plus grande[6]. La tête de Charles III sera du côté gauche, la tête de sa mère étant du côté droit, et, comme le veut la tradition du XVIIe siècle, la tête du nouveau souverain devra être à l'opposé de son prédécesseur[7]. Quant aux pièces, elles ont déjà été dévoilées.

Le monogramme royal de Camilla, reine consort du Royaume-Uni est dévoilé le , quelques jours avant le Remembrance Day, le premier depuis le décès d'Élisabeth II. Le monogramme comprend deux lettres, « CR » (Camilla Regina, regina étant le latin pour « reine »), surmontées de la couronne des Tudor.

Son dessin a été conçu par le professeur Ewan Clayton, calligraphe de la Faculty and Academic Board of The Royal Drawing School (faculté et conseil académique de la Royal Drawing School). Il a travaillé en collaboration avec Timothy Noad (designer du monogramme royal de Charles III[8]) et Herald Painter au College of Arms[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Décoration de navires de guerre danois 1650-1816. Partie 2 », sur shipmodeling, (consulté le )
  2. Image du Salon orange du théâtre royal de Madrid.
  3. Image de la chambre de Charles IV
  4. « Chiffres royaux, emblèmes impériaux et lettres républicaines », sur Louvre Magazine, (consulté le )
  5. « Royal Mail: King Charles' New Cypher Revealed » (consulté le ).
  6. « Au Royaume-Uni, les premiers billets à l’effigie de Charles III entreront en circulation à la mi-2024 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Mort d'Elizabeth II : comment va se passer le remplacement des billets de banque et des pièces ? », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  8. (en) « The Royal Family », sur The Royal Family (consulté le ).
  9. (en-GB) « Queen Camilla’s cypher revealed ahead of poignant first public use », sur Royal Central, (consulté le ).