Constantin IV
| Constantin IV | |
| Empereur byzantin | |
|---|---|
Solidus à l'effigie de Constantin IV. | |
| Règne | |
| - (16 ans, 11 mois et 30 jours) |
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| Période | Héraclides |
| Précédé par | Constant II Héraclius |
| Co-empereur | Constant II (654-668) Héraclius (659-681) Tibère (659-681) Justinien II (681-685) |
| Usurpé par | Mezezios |
| Suivi de | Justinien II |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Flavius Constantinus |
| Naissance | vers |
| Décès | (35 ans) Constantinople (Empire byzantin) |
| Père | Constant II |
| Mère | Fausta |
| Fratrie | Héraclius, Tibère |
| Épouse | Anastasie |
| Descendance | Justinien II Héraclius |
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Constantin IV (latin : Flavius Constantinus Augustus, grec : Κωνσταντίνος Δʹ), né vers 650 et mort entre juillet et septembre 685, souvent appelé incorrectement Pogonate, c'est-à-dire « le Barbu », en confusion avec son père[N 1], fils aîné de Constant II et de l'impératrice Fausta, co-empereur à partir de puis empereur byzantin de septembre à sa mort.
Constantin IV commence à occuper des fonctions de gouvernement quand son père part pour la Sicile dans les années 660. Il le représente alors à Constantinople où il est confronté aux assauts des Arabes et à la révolte de Saborios. À la mort de son père, en 668, il doit mater un autre soulèvement pour s'imposer sur le trône. D'emblée, il fait face à la pression croissante des musulmans, qui assaillent Constantinople à plusieurs reprises dans les années 670. Tout occupé à la défense de la ville, il parvient à repousser les musulmans en 678 et obtient un traité de paix favorable. Ce succès lui permet alors de se consacrer à d'autres ambitions.
Il peut notamment repousser les Slaves qui tentent de s'emparer de Thessalonique mais essuie une cuisante défaite lors de la bataille d'Ongal en 680, qui signe l'établissement du Khanat bulgare du Danube, dans une région jusque-là occupée par l'Empire. S'il perd également un peu de terrain contre les Lombards en Italie, son règne est surtout l'occasion d'un rapprochement avec une papauté de plus en plus autonome. Mettant fin à des décennies de conflits théologiques, il renonce au monothélisme et convoque le troisième concile de Constantinople entre 680-681. C'est un succès politique pour l'empereur, qui devient alors le restaurateur de l'orthodoxie et de la concorde religieuse entre Rome et Constantinople, tout en entérinant de fait la place de plus en plus importante prise par le pape.
Il meurt jeune en 685 et c'est son fils, Justinien II, qui lui succède. Il laisse l'image d'un empereur pieux, capable de poursuivre l'œuvre de réforme d'un Empire confronté à de nombreux défis, même s'il doit concéder l'installation des Bulgares dans les Balkans.
Sources et historiographie
[modifier | modifier le code]Sources primaires
[modifier | modifier le code]Comme souvent pour les empereurs du VIIe siècle après Héraclius, les historiens doivent composer avec la rareté des sources disponibles relatant le règne de Constantin IV. C'est particulièrement vrai des écrits d'origine byzantine. Aucune source directe ne date de cette période et la chronique de Théophane le Confesseur, écrite vers l'an 800, est la seule référence, sur laquelle s'appuient les autres chroniqueurs byzantins ultérieurs. Cependant, elle présente elle-même des lacunes et Théophane se repose probablement sur des matériaux partiels, datant de l'époque de Constantin ou de ses successeurs, en particulier les chroniques perdues de Théophile d'Édesse ou d'un certain Trajan le Patricien. Le fait que le récit de Théophane repose sur des sources différentes et qu'il le compose plusieurs décennies plus tard explique en bonne partie son manque de fiabilité sur divers aspects du règne de Constantin[2]. La Chronographie de Théophane est également influencée par la perception positive de Constantin IV qui semble inspirer le récit de Trajan le Patricien, expliquant en retour le mépris de ce dernier à l'égard de Justinien II[3].
Le Breviarium du patriarche Nicéphore Ier de Constantinople, contemporain de Théophane, est autre source mais souvent plus laconique. Les Actes du troisième concile de Constantinople permettent de suivre cet événement et, plus largement, les affaires religieuses sont généralement l'aspect le mieux connu de cette période[4].
En-dehors des sources byzantines, l'exploitation de récits orientaux éclairent certains pans du règne de Constantin, en particulier les affaires militaires contre les Omeyyades. Les historiens peuvent s'appuyer sur des chroniques plus ou moins contemporaines, allant des récits arméniens comme ceux de Ghévond ou Movsès Kaghankatvatsi aux chroniques syriaques, à l'instar de celle de Michel le Syrien ou de la Chronique de 1234, plus tardives. Des auteurs musulmans peuvent également être convoqués pour saisir plus finement la chronologie des guerres byzantino-arabes, comme Al-Tabari ou Al-Baladhuri. C'est notamment leur exploitation qui a permis de revoir la chronologie du siège de Constantinople[5].
Les sources occidentales sont généralement plus abondantes ou plus précises sur l'évolution de l'Italie au VIIe siècle, ce qui permet une relativement bonne appréhension des relations entre Rome et Constantinople. Ainsi, le Liber pontificalis est une source précieuse, complétée de l’Histoire des Lombards de Paul Diacre[6]. Pour l'histoire balkanique, les historiens en sont souvent réduits à utiliser des textes bien postérieurs, comme les Miracles de saint Demetrios, même si Théophane s'attarde quelque peu sur l'irruption des Bulgares[7].
L'hétérogénéité de ces sources, tant dans leurs origines que dans leurs époques de composition, induit parfois des discordances, voire des incohérences, qui complique leur interprétation. Par ailleurs, les matériaux administratifs datant de cette époque sont quasiment absents, à l'exception des grandes décisions religieuses comme les actes conciliaires et seule la numismatique vient au secours des historiens[8].
Perspectives modernes
[modifier | modifier le code]Constantin IV jouit généralement d'une image favorable dans les sources byzantines, tant en raison de sa victoire contre les Musulmans qui attaquent Constantinople que par son rôle religieux, qui en fait l'une des incarnations de la défense de l'orthodoxie[9]. Les historiens modernes soulignent généralement la difficulté à appréhender son règne en raison de l'état des sources écrites[10]. Andreas Stratos met en avant l'influence de l'avis des chroniqueurs anciens, qui laissent paraître un personnage vertueux. Ainsi, il est généralement considéré comme un bon empereur, empli d'une certaine pondération, cela malgré l'échec décisif qu'il subit lors de la bataille d'Ongal. Louis Bréhier écrit par exemple que « Malgré l’échec que lui avaient infligé les Bulgares, son règne de 17 ans fut vraiment réparateur »[11]. Andreas Stratos se montre plus mesuré sur les accomplissements de Constantin IV, dont il déplore les limites martiales[12]. Surtout, son règne a attiré l'attention des historiens en raison des difficultés historiographiques à décrypter divers événements de son règne, comme sa possible expédition en Sicile, le siège arabe de Constantinople ou le sort qu'il réserve à ses frères.
Le règne de Constantin est souvent enchâssé dans l'analyse plus large du VIIe siècle byzantin, qui voit l'Empire connaître de profondes mutations. Georg Ostrogorsky note que son « règne a laissé des traces profondes dans l'évolution politique, extérieure aussi bien qu'intérieure, de l'Empire byzantin, dans l'histoire de l’Église, comme dans celle de l’État »[13]. Dans la monographie qu'elle lui consacre, Maria Leontsini étudie le règne de Constantin IV dans le cadre des mutations du monde byzantin et en fait un acteur important de ces évolutions. Elle le décrit comme le dernier empereur de la période romaine tardive ou proto-byzantine, qui tente de faire revivre certains héritages, notamment la figure de Justinien mais s'inscrit également dans des changements d'envergure[14].
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
[modifier | modifier le code]Constantin IV est le premier fils de Constant II et de sa femme, Fausta, une parente du général Valentin. Constant est lui-même le petit-fils d'Héraclius, fondateur de la dynastie des Héraclides qui règne sur l'Empire depuis 610. Constantin voit le jour vers 650[15]. Très tôt, il est associé au trône comme coempereur, vraisemblablement le jour de Pâques 654, soit le 13 avril. C'est une pratique de plus en plus courante, instaurée notamment par Héraclius et qui permet de garantir très tôt les droits du fils à succéder à son père. En tant que coempereur, Constantin représente notamment son père quand il est absent. Il a deux frères, Héraclius et Tibère, également couronnés coempereurs en 659. Constantin est régulièrement affublé du surnom de Pogonate (le Barbu) par les chroniqueurs byzantins après le XIe siècle mais c'est le résultat d'une confusion avec son père, Constant II[1]. Comme pour d'autres empereurs de son époque, mal couverte par les chroniques, il est difficile d'approcher la personnalité de Constantin. Du fait de sa politique religieuse marquée par la recherche du consensus, il est globalement valorisé par les chroniqueurs chrétiens, qui mettent en valeur sa piété[16].
Son père Constant II quitte Constantinople en , et après un passage en Grèce et une visite à Rome, s'installe en à Syracuse où il souhaite faire venir sa famille ; le sénat et le peuple de Constantinople s'y opposent, notamment le cubiculaire André ou le général Théodore de Colonée[17]. Pendant cette période, Constantin est investi de l'autorité impériale dans la capitale, et doit faire face début à la révolte de Saborios, stratège du thème des Arméniaques qui se proclame empereur près de Mélitène avec l'appui des Musulmans. Constantin envoie alors André négocier auprès du calife Muawiya Ier pour empêcher une alliance entre les rebelles et les Musulmans mais sans réussite. Toutefois, la menace s'éteint d'elle même quand Saborios meurt d'une chute de cheval sur le chemin de la capitale, alors que Constantin vient d'ordonner au général Nicéphore de s'opposer à lui. Les Musulmans qui l'accompagnent s'emparent alors d'Amorium mais en sont chassés par André. Cette révolte est malgré tout révélatrice de l'influence de plus en plus grande des troupes provinciales, attachées à un territoire et à un général (le stratège), parfois plus qu'à l'empereur[18].
Arrivée au pouvoir
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Après l'assassinat de Constant II à Syracuse le [N 2],[19], Constantin IV entame son règne personnel, ses frères Héraclius et Tibère étant associés à l'Empire. Le contexte de cet assassinat reste largement obscur et il est difficile de mettre en concordance les récits parfois contradictoires des différentes sources[20]. Selon certaines interprétations, en particulier celle de Vivien Prigent, Constantin pourrait même être impliqué dans la mort de son père. Celle-ci serait alors le fait du cubiculaire André, qui s'est déjà opposé au départ des fils de Constant II pour la Sicile[21]. Selon cette interprétation, la mort de Constant aurait été provoquée par l'imminence d'un assaut musulman sur Constantinople. En effet, la chronologie du siège arabe de la cité impériale reste également obscure et un historien comme Marek Jankowiak l'avance parfois aux années 667-669[22].

Quoi qu'il en soit, Constantin est d'emblée confronté à la révolte de Mezezios en Sicile, peut-être en lien avec la mort de son père. Là encore, le flou demeure. Selon les sources byzantines représentées par Théophane le Confesseur, Constantin IV se serait rendu personnellement en Italie pour mater ce soulèvement. Toutefois, une relecture critique du Liber Pontificalis par Edward Brooks a mis en évidence l'impossibilité pratique que Constantin IV se soit rendu à cette date en Italie. Il est en effet attesté à Constantinople et confronté à une forte pression musulmane qui rend hautement improbable qu'il ait risqué un déplacement hors de la capitale. Selon Brooks, Théophane le Confesseur, qui écrit bien après les événements, aurait mal interprété une source aujourd'hui perdue qui a pu simplement évoquer le triomphe de Constantin sur Mezezios[24]. Quoi qu'il en soit, ce dernier est confronté au loyalisme de la majorité des troupes italiennes, soutenues par des contingents africains, qui parviennent à vaincre et tuer Mezezios. Dans l'ouvrage qu'il consacre au VIIe siècle byzantin, John Haldon laisse ouverte l'hypothèse d'une intervention maritime directe de Constantin, venu en renforts des forces loyalistes une fois provisoirement éloignée la menace califale au début des années 670[25]. Marek Jankowiak appuie cette hypothèse, liant l'intervention de Constantin IV avec la fin de l'assaut musulman sur Constantinople, qu'il date de la fin des années 660[26].
En outre, certains historiens comme Vivien Prigent soulignent qu'une autre rébellion sicilienne a pu intervenir, au début des années 670, cette fois portée par le propre fils de Mezezios, avant d'être à son tour vaincue par les forces loyalistes à Constantin IV. Il est d'ailleurs possible que c'est à cette occasion que l'empereur se soit rendu en Sicile, accompagné de l'armée d'Orient[27],[28].
La lutte contre le califat
[modifier | modifier le code]Le blocus de Constantinople
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L'un des aspects centraux du règne de Constantin IV demeure la défense de Constantinople face aux musulmans. Seulement, les sources à ce sujet sont très discordantes et ne permettent que très difficilement de disposer d'une chronologie solide des événements. Les historiens eux-mêmes ont largement débattu de ce sujet, tout en accordant parfois une grande importance à la réussite des Byzantins à défendre leur capitale. Cette victoire, confirmée lors du deuxième siège de Constantinople en 717-718, fait partie des coups d'arrêt à l'expansion de l'islam. Traditionnellement, les historiens retiennent les années 674 à 678 pour le premier siège de Constantinople, sur la base du récit de Théophane le Confesseur, le principal chroniqueur byzantin à écrire sur le sujet. Seulement, la comparaison avec les autres sources, en particulier orientales, qu'elles soient musulmanes ou non, a considérablement fragilisé cette chronologie. Sous l'impulsion de l'article de Marek Jankowiak, repris par plusieurs historiens comme Vivien Prigent[N 3] ou Judith Herrin, la date de ce siège est désormais le plus souvent fixée aux années 667 à 669, les années suivantes voyant une poursuite du conflit sous d'autres formes, jusqu'à la paix obtenue par Constantin IV[29],[30],[22].
Quand Constantin IV arrive au pouvoir, la pression des musulmans est de plus en plus croissante. Le départ de Constant pour l'Italie et l'avènement de Muawiya comme calife ont contribué à accentuer la pression sur l'Anatolie. Dès les années 660, les Arabes intensifient leurs raids, à l'image de l'éphémère prise d'Amorium et commencent à hiverner dans la région. Dans la foulée de la révolte avortée de Saborios, ils s'avancent jusqu'à Chalcédoine en 669, face à Constantinople mais sont repoussés par les Byzantins. Selon les sources arabes, à cette occasion, ils auraient même traversé le Bosphore pour débarquer en Europe, devant les murailles de Constantinople[31],[32]. C'est sur cette base que Marek Jankowiak a récemment estimé que le premier siège arabe de Constantinople remonterait aux années 667-669 et non aux années 674-678[33].
Si Constantin IV parvient à repousser les musulmans, cela ne met pas un terme à leurs offensives. Ils attaquent aussi par mer et, en 670, ils occupent les îles de Chypre, de Rhodes et de Kos, avant de s'emparer de Smyrne en 672. Ce sont autant de points d'appui à la progression d'une flotte, indispensable pour tout assaut direct sur Constantinople. En Asie mineure, une armée arabe atteint encore la mer de Marmara en automne ; confrontée à un hiver particulièrement précoce et rude, elle s'installe à Cyzique jusqu'au printemps, découvrant cette ville et sa presqu'île comme une base idéale pour mener des attaques dans toute la région de Constantinople[34]. En face, la flotte des Karabisianoi ne peut empêcher les Arabes d'hiverner sur la côte anatolienne, en particulier en Cilicie et en Lydie[35],[36].
Comprenant le danger, Constantin IV lance un grand programme de construction navale à Constantinople, faisant équiper les vaisseaux d'une toute nouvelle arme, le feu grégeois, fournie à l'Empire par un ingénieur originaire de Syrie, Callinicus[31]. En , apprenant que les Arabes se préparent à lancer une nouvelle flotte depuis l'Égypte, l'empereur prend l'initiative et y envoie ses navires, qui remportent d'ailleurs sur la côte égyptienne une victoire importante, mais la flotte du calife est déjà partie ; elle s'empare de l'île de Rhodes où douze mille Arabes s'installent pour se livrer entre autres à la piraterie[37]. En cette même année , le calife envoie une autre armée qui s'empare de la plus grande partie de la Cilicie, y compris la ville de Tarse. Au printemps , une grande flotte arabe franchit l'Hellespont (les Dardanelles) et, pendant six mois, terrorise toute la côte européenne de la mer de Marmara jusqu'aux murailles de Constantinople[38],[39].
À l'automne , les Arabes s'emparent à nouveau de la presqu'île de Cyzique et s'y installent pour l'hiver. C'est en cette année que la tradition historiographique byzantine date le début du premier siège arabe de Constantinople. Or, les réévaluations modernes parlent plutôt une série d'attaques annuelles sur la ville et ses environs, menées notamment à partir de Cyzique, lieu d'hivernage des Musulmans[38]. Au printemps , la flotte arabe reprend ses raids sur les côtes de la mer de Marmara, et la marine impériale est tout entière mobilisée pour la défense de la capitale. Une autre armée arabe en profite pour s'attaquer à la Crète, où elle passe l'hiver suivant[31]. Au printemps , la flotte arabe de Cyzique est rejointe par une armée terrestre envoyée par le calife et commandée par son fils Yazīd. En , cette armée serre de très près Constantinople, dévastant la région alentour, tandis que les Slaves assiègent à nouveau brièvement Thessalonique pendant l'été[40].
C'est à l'automne que Constantin, après avoir bien préparé l'opération, décide de contre-attaquer énergiquement avec ses navires armés du feu grégeois, semant l'épouvante et la mort dans la flotte arabe[38]. Les musulmans se retirent alors, mais sur le chemin du retour, la flotte est prise dans une violente tempête à la hauteur de Syllaion, au large de la Pamphylie, et entièrement détruite (novembre ou décembre ). Quant à l'armée terrestre commandée par Yazīd, elle est sévèrement mise à mal par des attaques byzantines pendant sa traversée de l'Asie mineure[38],[41].
En parallèle de ce front principal, plusieurs sources font référence à un raid naval contre Syracuse, qui permet aux Musulmans de s'emparer de la part du trésor impérial laissé en Sicile. La datation de cet événement demeure floue, il est généralement situé au début des années 670 et pourrait avoir affaibli la révolte de Mezezios[42].
La stabilisation du front
[modifier | modifier le code]Avec l'échec du blocus de Constantinople, les Byzantins parviennent à desserrer l'étreinte musulmane. Constantin s'appuie sur la révolte des Mardaïtes, des Chrétiens syriens en dissidence, qui mènent une résistance contre le califat dans les monts Amanus. Ils lancent des opérations dans le mont Liban, jusqu'aux alentours directs de Jérusalem, ce qui contraint le calife à redéployer des forces contre eux, juste avant sa mort en 680[43]. Peu avant, il envoie une ambassade qui ramène en Syrie un négociateur byzantin, le patrice Jean Pitzigaudios. Le traité est probablement signé en : le calife s'engage à un tribut annuel de 300 000 nomismata, cinquante esclaves et cinquante chevaux[38]. La situation du califat appelle d'autant plus à une trêve que le fils de Muawiya, Yazīd Ier, se voit contester son droit à la succession et préfère évacuer Rhodes, occupée depuis , pour éviter une reprise des hostilités avec l'Empire[44].
Le succès de Constantin dans la défense de Constantinople et sa capacité à sécuriser une paix favorable octroient une période de faste pour l'Empire, qui explique notamment que Constantin IV peut alors se concentrer sur les affaires religieuses[45]. Parallèlement, l'Empire jouit d'un certain prestige grâce à ce succès. Ainsi, Paul Diacre cite le cas d'une ambassade envoyée par différents peuples, dont les Avars, qui se rend à Constantinople à la fin des années 670, chargée de cadeaux et qui reconnaît formellement la puissance byzantine. De façon plus anecdotique, il s'agit d'ailleurs de la dernière trace d'une action diplomatique entre les Byzantins et les Avars, autrefois puissance concurrente dans les Balkans mais désormais en reflux[46].
Avec l'éclatement de la deuxième Fitna à la mort de Mu'awiya, les Arabes ne sont plus en mesure de lancer de grandes offensives. Quand Yazīd parvient à stabiliser son pouvoir, il se consacre plutôt à la défense de sa frontière avec l'Empire[47]. Il n'est d'ailleurs pas exclu que Constantin IV mène une dernière campagne aux confins de la Cilicie vers 684. Juste avant sa mort, il aurait alors confirmé ou renouvelé le traité précédemment signé avec Mu'awiya, cette fois avec Abd al-Malik, le nouveau calife, avec un tribut journalier de 1 000 pièces d'or[48],[49].
L'Afrique fragile mais préservée
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Sous Constantin IV, la situation de l'Afrique byzantine évolue peu. Alors qu'elle a connu deux dissidences sous Constant II, en lien partiel avec le monothélisme de la cour impériale, la situation se calme sous Constantin. Néanmoins, la pression musulmane reste forte et des raids se poursuivent dans l'actuelle Tunisie, cœur de la présence byzantine en Afrique, sans parvenir à prendre de positions fortes à l'Empire, retranché sur le littoral. Pour autant, les musulmans fondent Kairouan, une base avancée très proche de Carthage[50]. La menace principale vient de l'alliance des musulmans avec certaines tribus berbères, aux marges de l'Afrique byzantine. Certaines se convertissent, à l'instar des Luwata, qui deviennent des auxiliaires de la conquête califale. Ainsi, dans les années 670, le gouverneur musulman Oqba asseoit sa domination sur le Jérid, dans l'arrière-pays tunisien. D'autres tribus berbères résistent. Koceïla tente de mener la résistance mais il est capturé en 678 lors d'une bataille contre Abou al-Mouhajir Dinar vers 678. A la même date, une trêve est conclue avec les Byzantins. Ceux-ci acceptent de céder la Byzacène mais les musulmans se retirent de leurs positions les plus avancées en Zeugitane, non sans poursuivre leurs raids en Numidie[51]. Finalement, le règne de Constantin IV se termine sur un succès, quand Koceïla parvient à s'enfuir. Il noue une alliance avec l'Empire, remporte la bataille de Tahouda et parvient à repousser les Arabes de certains de leurs bastions avancés comme Kairouan, ce qui rétablit pour un temps la souveraineté byzantine sur une certaines zones perdues de la province d'Afrique mais met un terme à la trêve signée en 678[52],[53].
En dépit des liens historiques de la dynastie des Héraclides avec l'Afrique du Nord, lieu de départ de la rébellion victorieuse d'Héraclius, Constantin IV se désintéresse assez largement des affaires occidentales lors de son règne, rompant ainsi avec l'essai de recentrage de son père en Sicile. L'Afrique byzantine paraît de plus en plus isolée, du fait de la priorité accordée à la lutte contre le califat en Anatolie et du manque de moyens militaires à accorder à un front africain relativement secondaire[54]. Néanmoins, certains indices matériels, comme un important trésor de monnaies d'or de Constantin IV découvert à Carthage ou des sceaux de commerciaires, indiquent une certaine activité économique et militaire dans la province sous le règne de Constantin IV[55],[56], ce qui ne masque pas que l'essentiel de l'effort de résistance repose sur les Berbères[57].
Politique balkanique et italienne
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Face aux Slaves
[modifier | modifier le code]Depuis plusieurs décennies, les Balkans byzantins sont menacés par l'installation progressive de tribus slaves, au sein des sklavinies, qui menacent la souveraineté impériale. La chronologie des événements et l'ampleur de ces installations restent très difficiles à évaluer mais l'Empire perd progressivement le contrôle de pans entiers de régions au sud des Balkans. La liste des évêques présents au concile de Constantinople montre par exemple une nette surreprésentation de la Thrace et de l'Hellespont, les autres régions semblant échapper au moins en partie à l'orbite impériale[58]. Ainsi, dans les années 670, alors qu'il lutte contre Muawiya, Constantin IV est averti qu'un chef slave du nom de Perboundos, voulant tirer profit des difficultés de l'Empire, a échafaudé un plan pour s'emparer de Thessalonique. L'empereur le fait capturer et exécuter. Mais cet acte provoque l'indignation des Slaves de Macédoine, qui assiègent Thessalonique et l'attaquent durement pendant deux années (676-678). Constantin IV n'ayant alors presque aucun moyen à sa disposition pour défendre la ville, elle est bientôt réduite à une profonde détresse[40].
Une fois qu'il a éloigné la menace arabe contre Constantinople, Constantin se tourne dès vers les Slaves, qui ont étendu leurs attaques sur toute la côte septentrionale de la mer Égée et jusqu'à l'Hellespont : pendant l'été, il leur inflige dans la vallée du Strymon une sévère défaite qui les oblige à fuir vers le nord, ce qui permet aux habitants de Thessalonique de reprendre le contrôle d'une enclave byzantine autour de leur cité[59],[60].
L'irruption des Bulgares
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Mais une nouvelle menace se profile déjà à l'horizon. La « Grande Bulgarie », royaume allié de l'Empire et situé au nord de la mer Noire, a été envahie et vassalisée vers par les Khazars, un peuple venu d'Asie[61]. Une partie des Bulgares s'est alors échappée vers l'ouest, sous la conduite du khan Asparoukh, et se trouve sur la rive nord du Danube, près du delta, depuis le début des années 670, lançant des raids contre les communautés slaves du Danube. Au début de , un groupe commandé par Asparoukh franchit le fleuve, comptant s'emparer de terres plus au sud[62]. Conscient de la menace grandissante, Constantin IV a fait venir des troupes d'Asie mineure, il a préparé une flotte, et au printemps les deux forces remontent de concert vers le nord, attaquant les fortins bulgares dans la région du delta. Mais l'empereur, apparemment indisposé, profite d'une pause dans les combats pour se rendre par mer dans la ville de Mésembrie, plus au sud. Andreas Stratos suspecte d'ailleurs qu'il aurait cherché divers prétextes pour ne pas participer à la bataille, du fait de son manque d'expérience militaire[63]. Quoi qu'il en soit, en son absence et peut-être à cause de celle-ci[64], les troupes byzantines se débandent et repartent en désordre vers le sud. Les Bulgares les attaquent alors et en tuent et blessent un grand nombre. Asparoukh les poursuit et s'empare de Varna et d'autres villes de la région. Constantin doit signer avec lui un traité lui reconnaissant la possession des territoires qu'il a conquis et prévoyant le versement d'un tribut, officiellement pour que les Bulgares assurent la défense de la frontière danubienne. Rapidement, le khan bulgare s'impose aux populations slaves désorganisées de la région, à l'image des Sept Tribus slaves. Installé à Pliska, il fonde un nouvel État balkanique qui va rapidement poser un défi redoutable à l'Empire[65],[N 4],[66],[67].
À la fin de , une révolte se produit dans le khanat des Avars : il s'agit de populations d'origine romano-byzantine de la région de Sirmium, qui vivent sous la domination des Avars depuis les années 610. Sous la conduite d'un Bulgare nommé Kuver, un frère d'Asparoukh, ces gens migrent vers le sud jusqu'à Thessalonique. Ils auraient été accueillis favorablement par un empereur qui n'est pas cité dans les Miracles de saint Demetrios mais qui pourrait être Constantin IV[68].
Face aux Lombards
[modifier | modifier le code]En Italie, la politique de Constantin IV consiste surtout d'abord en l'écrasement de la révolte de Mezezios, ensuite dans le maintien de bonnes relations avec la papauté. Face aux Lombards, il ne peut guère que constater la poursuite de leur progression. Alors que son père a essayé de consolider la position impériale dans le sud de la péninsule, les Lombards de Romuald Ier de Bénévent prennent l'essentiel des villes de ce qui est alors connue comme la Calabre, qui recouvre en fait la région actuelle des Pouilles. Ainsi, les Byzantins sont expulsés de Brindisi et de Tarente et ne tiennent plus qu'Otrante et Callipolis. La population locale fuit alors largement vers le Bruttium, qui devient la Calabre actuelle. Ces événements, difficiles à resituer précisément, interviennent probablement au début des années 670. Par la suite, la paix paraît régner entre Byzantins et Lombards[69].
Politique religieuse
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Le troisième concile de Constatinople
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Désormais délivré de toute menace militaire immédiate, Constantin IV décide de régler la question du monothélisme, restée en suspens depuis les années 650. L'Empire n'avait jamais officiellement renié cette doctrine, bien que la situation qui avait motivé son adoption par Héraclius en ait été bien dépassée : il s'agissait alors de trouver un compromis avec les monophysites de Syrie et d'Égypte, des provinces que Constantin IV n'espère plus recouvrer, tandis que le monothélisme, en revanche, empêche une pleine communion entre Constantinople et Rome[70]. Or, Constantin, probablement sensible au soutien du Vitalien face à Mezezios, n'est pas dans la logique d'affrontement de son père[71],[72]. L'empereur écrit au pape dès (d'abord au pape Donus, mort en avril , mais la lettre parvient à son successeur Agathon, élu en juin) pour leur proposer d'envoyer des délégués à un concile à venir, dans la perspective d'une réconciliation. Dans l'intervalle, plusieurs conciles locaux se réunissent dans différents territoires occidentaux, que ce soit en Angleterre ou à Milan pour s'accorder sur les questions théologiques, avant l'envoi d'une délégation à Constantinople[73]. Puis, Constantin révoque le patriarche Théodore, qui se montre hostile à la papauté[74],[75]. Il est remplacé par Georges Ier de Constantinople[76].
Le troisième concile de Constantinople s'ouvre finalement le dans la salle à coupole du palais impérial appelée Troullos (d'où son nom de « concile in Trullo ») ; il rassemble au début cent évêques presque tous grecs (à la fin cent soixante-quatorze), sous la présidence de l'empereur, pour les onze premières sessions (sur dix-huit), assisté des patriarches de Constantinople et d'Antioche (les deux résidant à l'époque dans la capitale, car Antioche, en territoire musulman, est inaccessible) ; il y a des délégués des Églises melkites de Jérusalem et d'Alexandrie, à l'époque « acéphales » mais la représentation des Églises d'Orient est plutôt faible, témoignage de leur adhésion courante au monophysisme[77]. La présence de nombreux légats du pape constituent un indice du soutien du pape au concile. Ils siègent d'ailleurs aux côtés de l'empereur, lequel a reconnu au moins implicitement la primauté spirituelle du pape[78]. La dix-huitième et dernière session a lieu le , en présence de l'empereur, acclamé « nouveau Marcien » et « nouveau Justinien ». La longueur du concile atteste la résistance des monothélites, nombreux au Proche-Orient, et menés par le patriarche Macaire Ier d'Antioche, destitué de son siège à la neuvième session. Incarnant sa fonction de défenseur de la foi, l'empereur intervient cependant peu dans les débats, en dépit de sa présence lors des sessions[45]. Les condamnations finales sont d'une rigueur inattendue : même le pape Honorius Ier mort en 638, est déclaré hérétique[74],[79]. Le 23 décembre 681, un édit impérial à destination de tous les diocèses célèbre la restauration de la concorde religieuse[80].
En lien avec cette amélioration des relations entre Rome et Constantinople, Agathon obtient une baisse de la fiscalité due par le pape à l'empereur, tandis que l'archevêché de Ravenne, un temps reconnu autocéphale, est réintégré dans le giron de Rome. Plus encore, le pape Benoît II obtient en 683 que l'élection du pape ne soit plus confirmée par l'empereur mais par l'exarque de Ravenne, son représentant en Italie[81],[82]. Cette évolution est justifiée par Andrew Ekonomou par la confiance accordée par Constantin IV à l'institution papale du fait de l'amélioration récente des relations et, possiblement, par l'influence grandissante de théologiens d'origine orientale à Rome, supposément plus favorables à Constantinople[83]. Pour autant, à terme, cette décision renforce l'indépendance papale et marque une rupture avec les postures plus directives des prédécesseurs de Constantin[84]. En témoignage de cette confiance mutuelle, Constantin IV joint à sa lettre à Benoît II les mèches de cheveux de ses deux fils, le futur Justinien II et Héraclius, pour en faire ainsi les fils spirituels du souverain pontife[85],[86].
L'émergence du paulicianisme ?
[modifier | modifier le code]Si les rapports avec Rome connaissent une amélioration notable sous Constantin IV, le règne de celui-ci voit apparemment l'apparition du paulicianisme en Anatolie, porté par Constantin de Mananalis. Ce mouvement, aux accents millénariste et parfois relié au manichéisme, gagne en influence en Anatolie. L'empereur finit par réagir à la fin de son règne. En 684, un édit impérial semble condamner à mort Constantin de Mananalis mais l'envoyé de l'empereur se serait lui-même converti au lieu d'exécuter la sentence. Il reste difficile d'appréhender précisément l'ampleur de cette doctrine à la fin du VIIe siècle car les sources sont souvent tardives et les historiens modernes tempèrent généralement l'importance de cet événement[87].
Postérité religieuse
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L'appréciation positive de Constantin par les chroniqueurs byzantins tient largement à son rôle religieux. Il est régulièrement décrit comme celui qui unifie la foi et rétablit la concorde au sein de la chrétienté, après des décennies de conflits doctrinaux avec Rome. Il est donc souvent mis en avant parmi les grands empereurs pieux de l'histoire byzantine. Certaines légendes ont ainsi pu naître, comme son rôle supposé dans des fondations monastiques, en particulier dans l'Épire. Au XVIe siècle, des inscriptions au monastère de la Dormition de la Vierge (Molybdosképastos) de cette région, font de Constantin IV le fondateur de l'institution. Christos Stavrakos a mis en évidence que plusieurs autres institutions religieuses de la région font appel à la mémoire de Constantin IV, souvent de manière légendaire car les preuves matérielles ne permettent généralement pas de remonter jusqu'à des fondations datant du VIIe siècle. Ces références à l'empereur témoignent alors de sa postérité et du prestige qu'une église ou qu'un monastère soit lié à son patronage, en raison de son image de défenseur de la foi[88],[89]. De même, un certain nombre d'églises comprennent des fresques ou mosaïques sur le thème des conciles qui font référence à Constantin IV, à l'instar de la basilique de la Nativité de Bethléem, de la cathédrale Sainte-Sophie d'Ohrid ou de l'église de la Nativité d'Arbanasi[89].
En revanche, l'afflux de réfugiés chrétiens des provinces perdues par l'Empire aboutit à des fondations monastiques relativement nombreuses, auxquelles sont souvent conférées des exemptions fiscales qui affaiblissent les rentrées d'argent dans le Trésor impérial[90].
Dans une thèse soutenue dans un article de 1966, Patricia Karlin-Hayter propose également de voir Constantin IV dans le Nouveau Constantin célébré par certains synaxaires (sorte de listes de saints) byzantins le 3 septembre. Elle s'appuie sur le rôle religieux de Constantin et la possibilité qu'il soit mort en septembre pour soutenir une telle hypothèse mais elle ne fait pas consensus parmi les historiens[91].
Politique intérieure
[modifier | modifier le code]La pratique du pouvoir
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L’idéologie de Constantin IV s’inscrit dans la continuité des modèles forgés depuis Constantin et Justinien. Les sources le présentent fréquemment comme un « nouveau Constantin », garant de l’orthodoxie et restaurateur de l’unité de l’Église[92]. La convocation du sixième concile œcuménique (680-681), perçue en parallèle avec Nicée (325), a renforcé cette assimilation. L’empereur apparaît comme le protecteur de l’orthodoxie chalcédonienne, dans la tradition des grands conciles, mais aussi comme l’initiateur d’une nouvelle phase d’équilibre entre Constantinople et Rome[93],[94],[95].
Le pouvoir de Constantin IV repose aussi sur l’armée et sur le système thématique en plein développement. Les sources évoquent ses relations étroites avec les corps militaires de Constantinople, dont il dépendait pour assurer son autorité. Cette proximité se traduit par une reconnaissance mutuelle : l’empereur garantit leur place au cœur du dispositif impérial, et l’armée soutient son pouvoir dans les moments de crise[96]. L’échec du siège arabe de Constantinople (674-678) renforce ce lien : la victoire est attribuée autant à la résistance militaire (notamment grâce à l’usage du feu grégeois) qu’à l’autorité impériale. Les Actes du concile signalent la présence de nombreux notables lors de sessions et matérialisent la transformation graduelle de l'aristocratie impériale, dont les membres cumulent désormais autant des fonctions civiles que militaires. On peut citer notamment le cas d'un certain Constantin, patrice et magistros de l'armée, une fonction nouvelle, tandis que les officiers supérieurs des thèmes sont également présents, comme pour les associer au pouvoir central et les rendre moins prompts à la révolte[97].
L'un des aspects singuliers du règne de Constantin est son souhait de se placer dans la lignée de son glorieux prédécesseur Justinien. Il se fait ainsi surnommer « nouveau Justinien » lors du concile œcuménique, reprend le style iconographique de Justinien pour certaines monnaies et va jusqu'à appeler son fils du nom de Justinien. Dans le contexte d'un Empire en crise, Constantin tente de faire vivre l'héritage de ce qui apparaît comme une période faste. Il rompt ainsi avec la pratique de ses prédécesseurs, tant Héraclius que Constant II, qui mettent plutôt l'accent sur la figure de Constantin le Grand, même si celle-ci ne disparaît pas[98]. Cette comparaison souligne son rôle comme dernier empereur protobyzantin, héritier d’un modèle impérial universel, mais gouvernant déjà dans un cadre médiéval en gestation[99].
En définitive, dans sa pratique du pouvoir, Constantin IV incarne les transitions du VIIe siècle siècle byzantin. Il emprunte aux canons classiques du modèle impérial, notamment dans son rapport à Justinien mais il innove également. Surtout, au-delà de la recherche d'imitation des figures canoniques de Constantin et de Justinien, il se sert de leur aura pour consolider un pouvoir impérial alors confronté à des défis multiples[100].
Le conflit avec ses frères
[modifier | modifier le code]La pratique du pouvoir de Constantin s'incarne également dans sa place comme seul empereur régnant. En , quelque temps avant l'ouverture du concile, Constantin IV a déposé ses deux frères Héraclius et Tibère, qui avaient été couronnés co-empereurs par leur père : il veut peut-être établir son fils aîné Justinien, qui a douze ans, comme héritier incontestable. Cette initiative provoque une mutinerie de soldats du thème des Anatoliques, qui marchent sur la capitale et arrivent jusqu'à Chrysopolis ; ils soutiennent qu'il doit y avoir trois empereurs comme il y a trois personnes dans la Trinité. Constantin fait arrêter les meneurs après les avoir dupés et les fait pendre, mais il annule prudemment la déposition de ses deux frères[N 5],[101]. Ce n'est qu'à la fin du concile, un an plus tard en , auréolé de son prestige, qu'il les dépose de nouveau. Si les sources s'accordent sur le principe de la déposition, Théophane le Confesseur la date dès 668-669, ce qui paraît difficile à envisager[102]. Il ajoute que les deux frères ont le nez tranché, ce qui n'est pas le cas dans le récit de Michel le Syrien, lequel lie d'ailleurs plus fermement l'événement à la tenue du concile, comme si la mise à l'écart de Tibère et d'Héraclius permettait d'affirmer la posture de Constantin comme seul garant de l'orthodoxie[103]. Si le geste de Constantin IV lui permet probablement de préparer la succession de son fils, Justinien, rien n'indique qu'il l'ait associé au trône comme lui-même l'a été sous le règne de son père Constant II[104]. Cet épisode montre enfin la tension entre la tradition dynastique (association de plusieurs héritiers) visiblement défendue par certains pans de l'armée et la volonté de centralisation monarchique. Constantin IV rompt ainsi avec la collégialité héritée de ses prédécesseurs et incarne une évolution vers un pouvoir impérial plus personnel[105],[106]. Georg Ostrogorsky en veut pour preuve de ce virage autocratique le fait qu'il ne couronne pas son fils comme coempereur[107].
Réformes administratives et militaires
[modifier | modifier le code]À l'époque de Constantin IV, l'Empire connaît d'importantes mutations administratives. Sur le plan provincial, les thèmes, des circonscriptions civiles et militaires, semblent apparaître avec le repositionnement d'unités militaires dans différentes régions anatoliennes, à l'instar des Anatoliques, mentionné pour la première fois en 669[108] ou des Arméniaques. La création effective de ces entités reste un sujet largement débattu parmi les historiens, certains la plaçant sous Constant II, d'autres estimant de plus en plus souvent qu'il s'agit d'une mise en place progressive, qui s'étale au moins jusqu'à la fin du VIIIe siècle. Quant à Constantin IV, il est parfois crédité de la formation du thème de Thrace, qui aurait été créé pour parer à la menace des Bulgares, avec la mention d'un hypostratège de Thrace au concile[109]. C'est l'interprétation qui peut également être faite du De Thematibus de Constantin VII Porphyrogénète, première mention de l'existence un thème de Thrace qui ne remonte qu'aux années 740, ce qui complique la chronologie[110],[111]. Au-delà, le règne de Constantin IV semble voir le renforcement des prérogatives fiscales des stratèges, les fonctionnaires qui s'apparentent de plus en plus aux gouverneurs des thèmes et n'ont plus uniquement une fonction militaire[112].
Dans la lignée de son père Constant II, souvent crédité de la consolidation d'une véritable flotte de guerre face à la menace califale, Constantin IV participe à son renforcement. Il l'utilise tant pour mater la révolte en Sicile que pour repousser les Musulmans, avec l'usage du feu grégeois. Il aurait également fait aménager de nouveaux arsenaux dans la capitale[113]. Une flotte impériale est d'ailleurs mentionnée dans les sources, en référence possiblement au corps des Karabisianoi, qui intervient pour soulager Thessalonique face aux Slaves[114].
L'administration centrale connaît également des mutations difficiles à retracer, à l'instar de l'apparition du logothète de l'armée, une fonction occupée par un certain Julien vers 680, chargé de la paie et de l'approvisionnement de l'armée. De plus, des départements dirigés par des logothètes commencent à se généraliser à cette période, en lien avec la disparition progressive des anciennes structures administratives romaines comme la préfecture du prétoire ou les entités fiscales et financières classiques comme le comte des largesses sacrées[115].
Numismatique
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Constantin IV apparaît très jeune sur les pièces de monnaie de son père, selon une pratique qui vise à asseoir le principe dynastique. Ses deux frères, quand ils sont couronnés coempereurs, se joignent d'ailleurs à lui sur les pièces impériales, parfois sans la figure de la croix positionnée habituellement au revers. Lors de son règne, Constantin revient à un style figuratif très présent au Ve siècle, sous Justinien, celui de l'empereur en arme, casqué et armé d'une lance[116]. Il réforme également la frappe des follis, souvent d'une mauvaise qualité sous Constant II. Les nouvelles pièces de cuivre sont plus grandes, rappelant là encore celles du règne de Justinien. Il cherche alors probablement à se faire l'émule de son illustre prédécesseur[117] mais aussi à mettre fin à la dévaluation de ces pièces face au solidus, la monnaie en or de référence qui reste stable. David Woods soulève l'hypothèse que cette évolution soit liée au raid arabe qui s'avance jusqu'à la proximité directe de Constantinople, en 667-668, qui aurait nécessité des mesures défensives et donc une abondance de monnaies de cuivre de valeur pour effectuer des paiements en numéraire[118]. Les demi-follis de Constantin sont ainsi équivalents en valeur aux follis de Constant II. Marek Jankowiak lie également cette réforme monétaire avec l'attaque arabe contre Constantinople. Au-delà, il estime que la réévaluation des monnaies de cuivre vise aussi à compenser la baisse de la frappe des monnaies d'argent et d'or, du fait des invasions arabes qui ont parfois entraîné la perte de mines précieuses pour le monnayage byzantin. Ainsi, ce phénomène traduit la contraction économique plus générale qui frappe alors l'Empire[119].
En outre, les numismates ont constaté un phénomène de double marque sur certaines pièces en cuivre, c'est-à-dire faisant figurer deux marques de valeur (un K pour 20 nummi et un M pour 40 nummi par exemple). L'interprétation traditionnelle y voit un rapport de valeur entre les anciens follis et les nouveaux. Récemment, Vivien Prigent estime qu'il s'agit en fait d'une mise en cohérence entre les frappes monétaires de Constantinople et celles de Syracuse. Ces dernières sont souvent plus légères, imposant un système d'équivalence, d'autant que la Sicile occupe à cette époque une place centrale dans les échanges économiques de l'Empire, servant de lieu d'approvisionnement pour la capitale[120].
Sur les solidus, il se fait représenter avec ses frères jusqu'à leur éviction en 681. Quatre types de pièces peuvent alors se distinguer. Sur les trois premiers, antérieurs à 681, il apparaît d'abord imberbe et de face, dans une tenue civile, avec la chlamyde et l'orbe crucigère. Ensuite, il apparaît de trois-quart, toujours imberbe mais dans une tenue militaire. C'est seulement vers 674 qu'il est figuré barbu, tandis qu'un bouclier s'ajoute à sa panoplie martiale. Enfin, il apparaît selon la même iconographie mais seul à partir de 681. Parfois, ces types se mélangent, notamment dans les ateliers excentrés de Syracuse et de Carthage[121].
- Différentes monnaies de Constantin IV :
-
Monnaie du règne de Constant II. Constantin IV apparaît à ses côtés sur l'avers, ses deux frères sont au revers, de chaque côté de la croix.
-
Solidus du début du règne de Constantin IV, sur lequel il apparaît en tenue civile, avec l'orbe crucigère.
-
Pièce du règne de Constantin IV sur laquelle il apparaît imberbe, en tenue militaire avec un bouclier, tandis que ses deux frères, en civil, sont au revers.
-
Solidus de la deuxième moitié des années 670, sur lequel Constantin IV apparaît barbu.
À l'instar des pièces de ses prédécesseurs, celles de Constantin IV circulent au-delà des frontières de l'Empire, en particulier dans les anciennes provinces proche-orientales de l'Empire, désormais occupées par le califat omeyyade et avant que ce dernier ne systématise l'usage du dinar sous Abd al-Malik[122].
Fin de règne
[modifier | modifier le code]La fin du règne de Constantin IV est globalement considérée comme une période de paix, marquée par les traités avec les Bulgares et les Arabes. Yazīd Ier demande d'ailleurs un renouvellement du traité consenti par son père. Par ailleurs, une certaine concorde religieuse semble prévaloir à la suite du concile de Constantinople[123]. C'est dans ce contexte que Constantin IV meurt vraisemblablement de dysenterie à l'été 685[124]. Un doute subsiste sur la date exacte, souvent fixée au , sur la base du Necrologium. Étant donné qu'il est réputé avoir régné dix-sept ans et que son accession au trône remonte au mois de , il est parfois rapporté que sa mort interviendrait en septembre, sur la base notamment du Liber Pontificalis, mais des historiens comme Philip Grierson acceptent la date du , considérant que la durée de dix-sept ans est un arrondi. Il est enterré dans la nécropole impériale de l'église des Saints-Apôtres de Constantinople, au sein du mausolée de Justinien, dans un sarcophage de marbre de Thessalie ou de Phrygie. Son fils, Justinien II, lui succède sans encombres[125],[126],[127].
Famille
[modifier | modifier le code]Constantin IV épouse une certaine Anastasie vers 668. Rien n'est connu à propos de l'impératrice, si ce n'est qu'elle donne naissance à au moins deux fils et qu'elle survit à son époux au moins jusqu'en 711. Les deux enfants sont[128],[63] :
- Justinien II, qui règne de 685 à 695 puis de 705 à 711 ;
- Héraclius, qui n'est connu qu'au travers d'une missive de Constantin au pape Benoît II et qui semble mourir prématurément[85].
Généalogie ascendante
[modifier | modifier le code]| 32. N (v.525 - ?) | |||||||||||||||||||
| 16. Héraclius l'Ancien (v.550 - 610) Exarque d'Afrique (602 à 610) |
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| 33. Ne | |||||||||||||||||||
| 8. Héraclius (v.575 - 11/2/641) Empereur Romain (610 à 641) | |||||||||||||||||||
| 34. N | |||||||||||||||||||
| 17. Epiphania | |||||||||||||||||||
| 35. Ne | |||||||||||||||||||
| 4. Constantin III Héraclius (3/5/612 - 25/5/641) Empereur Romain (641) |
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| 36. N | |||||||||||||||||||
| 18. Rogas | |||||||||||||||||||
| 37. ? | |||||||||||||||||||
| 9. Fabia Eudocia (v.580 - 13/8/612) | |||||||||||||||||||
| 38. Probus | |||||||||||||||||||
| 19. Proba | |||||||||||||||||||
| 39. Aviena | |||||||||||||||||||
| 2. Constant II Héraclius (7/11/630 - 15/9/668) Empereur Romain (641 à 668) | |||||||||||||||||||
| 40. N (v.525 - ?) =32 | |||||||||||||||||||
| 20. Gregorios (v.550 - ap.608) Patrice | |||||||||||||||||||
| 41. Ne | |||||||||||||||||||
| 10. Nicetas (v.570 - ap.619) Patrice | |||||||||||||||||||
| 42. N | |||||||||||||||||||
| 21. Ne | |||||||||||||||||||
| 43. Ne | |||||||||||||||||||
| 5. Gregoria Anastasia (v.610 - ) | |||||||||||||||||||
| 44. N | |||||||||||||||||||
| 22. N | |||||||||||||||||||
| 45. Ne | |||||||||||||||||||
| 11. Ne | |||||||||||||||||||
| 46. ? | |||||||||||||||||||
| 23. Ne | |||||||||||||||||||
| 47. ? | |||||||||||||||||||
| 1. Flavius Constantinus (v.650 - 14/9/685) Empereur Romain (668 à 685) | |||||||||||||||||||
| 48. Iohannès (v.480 - ?) Prince Arsacides | |||||||||||||||||||
| 24. Artabanès (v.510 - ap.554) Consul (547) | |||||||||||||||||||
| 49. ? | |||||||||||||||||||
| 12. Jean Mystacon (v.550 - ap.600) Gouverneur d'Arménie (600) | |||||||||||||||||||
| 50. ? | |||||||||||||||||||
| 25. ? | |||||||||||||||||||
| 51. ? | |||||||||||||||||||
| 6. Valentinus (v.586 - 644) Consul (642) | |||||||||||||||||||
| 52. Anastasius Pompeius (v.480 - ap.517) Consul (517) | |||||||||||||||||||
| 26. Anastasius (v.530/5 - ap.571) | |||||||||||||||||||
| 53. Theodora (v.510/5 - ?) (fille de Théodora d'Alexandrie) | |||||||||||||||||||
| 13. Placidia (v.560 - ?) | |||||||||||||||||||
| 54. Flavius Anicius Probus Iunior (v.495 - 533) Consul (525) | |||||||||||||||||||
| 27. Flavia Iuliana (v.533 - ?) | |||||||||||||||||||
| 55. Proba (v.510 - ?) | |||||||||||||||||||
| 3. Fausta (v.630 - ap.668) |
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| 56. N | |||||||||||||||||||
| 28. N | |||||||||||||||||||
| 57. Ne | |||||||||||||||||||
| 14. N | |||||||||||||||||||
| 58. ? | |||||||||||||||||||
| 29. Ne | |||||||||||||||||||
| 59. ? | |||||||||||||||||||
| 7. Ne | |||||||||||||||||||
| 60. ? | |||||||||||||||||||
| 30. ? | |||||||||||||||||||
| 61. ? | |||||||||||||||||||
| 15. Ne | |||||||||||||||||||
| 62. ? | |||||||||||||||||||
| 31. ? | |||||||||||||||||||
| 63. ? | |||||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Les historiens ont démontré que ce surnom s'applique, non pas à lui, mais à son père Constant II[1].
- ↑ Le Liber Pontificalis évoque l'année 669 mais il s'agit probablement d'une erreur. Le jour exact n'est pas certain. Le même document évoque le 15 juillet mais certains historiens préfèrent dater l'assassinat du mois de septembre, souvent considéré comme le point de départ du règne de Constantin IV. Il n'est pas impossible que le délai soit lié au temps nécessaire pour que l'information de la mort de Constant II atteigne Constantinople.
- ↑ Vivien Prigent a également suggéré l'hypothèse d'un siège plutôt daté autour de l'année 670.
- ↑ Cet épisode historique de l'irruption des Bulgares a donné lieu à un film de 1981, Khan Asparoukh, dans lequel figure Constantin IV.
- ↑ Cet acte d'autorité lui aurait fait gagner le respect des troupes des Anatoliques. C'est ce qui transparaît du fait que Léonce, qui renverse Justinien en 695, ne le fait pas exécuter par respect pour son père.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) E.W. Brooks, « Who was Constantine Pogonatus? », Byzantinische Zeitschrift, vol. 17-2, , p. 455-459.
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- ↑ Jankowiak 2013, p. 254.
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- ↑ Stratos 1978, p. 2.
- ↑ Stratos 1978, p. 4.
- ↑ Winkelmann et al. 2001, p. 47-48.
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- ↑ Sur les thèses sur la mort de Constant, voir (it) D. Motta, « Politica dinastica e tensioni sociali nella Sicilia bizantina: da Costante II a Costantino IV », Mediterraneo antico, vol. 1/2, , p. 659-683.
- ↑ Vivien Prigent, « La Sicile de Constant II: l'apport des sources sigillographiques », dans La Sicile, de Byzance à l'Islam, De Boccard, (ISBN 978-2701802756), p. 176-177.
- Jankowiak 2013, p. 316-317.
- ↑ Prigent 2016, paragraphe 14.
- ↑ (en) E.W. Brooks, « The Sicilian expedition of Constantine IV », Byzantinische Zeitschrift, vol. 17, , p. 455-459 (DOI 10.1515/byzs.1908.17.2.455).
- ↑ Haldon 2016, p. 42.
- ↑ Jankowiak 2013, p. 313-315.
- ↑ Prigent 2010, p. 182-184.
- ↑ Prigent 2016, paragraphe 14-16.
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Voir aussi
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