Chemin de fer touristique de la vallée de l'Aa

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Chemin de Fer Touristique
de la Vallée de l’Aa (CFTVA)
Image illustrative de l'article Chemin de fer touristique de la vallée de l'Aa
La locomotive polonaise Ty2-6690 devant les autorails, en gare d'Arques

Pays Drapeau de la France France
Type d'association Loi 1901
Président Guillaume Taufour (Jean-Marc Chambelland président d'honneur)
Création 1988
Écartement de voie voie normale
Ligne exploitée Arques - Lumbres
Site internet http://www.cftva62.com

Le Chemin de Fer Touristique de la Vallée de l'Aa (CFTVA) est une association française qui fait circuler, en saison, un train touristique sur les 15 kilomètres de voie ferrée entre Arques et Lumbres, section de l'ancienne ligne de chemin de fer Saint-Omer - Hesdigneul.

Ce train est constitué d'autorails SNCF type X 3800 (dits « Picasso »), des X 4790 et X 4795 SNCF ou d'anciennes voitures voyageurs tractées par la locomotive diesel BB 63852. Depuis l'été 2013, l'impressionnante locomotive à vapeur d'origine polonaise Ty2-6690, équivalente aux locomotives françaises 150 Y, tracte certains trains.

La ligne parcourt la vallée de l'Aa, dans le Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale[1].

Offre touristique[modifier | modifier le code]

Service régulier[modifier | modifier le code]

En saison, de mai à septembre, le train dessert les arrêts de la ligne par un service régulier, de plusieurs allers et retours. En mai et septembre, l'après-midi des dimanches et fêtes ; en juin, l'après-midi des samedis dimanches et fêtes ; en juillet et août, le matin et l'après-midi des samedis dimanches et fêtes. Le train peut être pris aux différents arrêts du parcours : gare d'Arques, quai de l'Ascenseur à bateaux des Fontinettes, gare de Blendecques, Coupole d'Helfaut-Wizernes, quai d'Hallines, halte d'Esquerdes, quai de Setques et gare de Lumbres.

Il faut deux heures pour parcourir, aller et retour, les 15 kilomètres du tracé, durant lesquels un bénévole anime et commente le parcours. Un arrêt en gare de Blendecques permet de découvrir un ensemble d'objets ferroviaires rassemblés et présentés par les membres de l'association, et la gare de Lumbres, rachetée par la commune, abrite désormais son office du tourisme.

Trains spéciaux[modifier | modifier le code]

L'association propose des trains à thèmes, notamment pour les journées du patrimoine en septembre, Halloween en octobre et Père-Noël en décembre. Toute l'année des circulations sont possibles pour les groupes.

Historique[modifier | modifier le code]

Ligne Saint-Omer - Boulogne-sur-Mer[modifier | modifier le code]

La gare d'Arques, au début du XXe siècle
La gare de Lumbres en 2010

Comme pour nombre de lignes du réseau secondaire, la gestation de la ligne de Saint-Omer à Boulogne, prend du temps « A ce projet, néanmoins, d'autres projets sont opposés : c'est le sort ordinaire des plus utiles conceptions ; aucune d'elles ne se réalise sans combat[2]. », Si les premières études datent de 1837, la concession n'est accordée à la compagnie des chemins de fer du Nord-Est que le 22 mai 1869, les plans approuvés le 17 août 1871, et l'inauguration a enfin lieu le 25 mai 1874[3]. La gestion de la ligne est ensuite rétrocédée en 1875 à la Compagnie du Nord qui exploite la ligne jusqu'à sa nationalisation et son passage dans le giron de la SNCF[4]

Les 56 kilomètres de la ligne ne sont pas simples pour les cheminots, les rampes sont importantes, allant jusqu'à 16  entre Lumbres et Lottinghen, les mécaniciens craignent le ridicule de devoir demander l'aide d'une autre machine s'ils n'arrivent plus à faire monter leur locomotive du fait d'un manque de puissance ou d'adhérence.

La ligne a une bonne fréquentation jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle devient déficitaire après guerre, et le remplacement des trains par des autorails en 1953 ne rétablit pas la situation, la SNCF arrête le transport des voyageurs, en 1959 de Desvres à Saint-Omer et en 1968 de Desvres à Boulogne. le trafic marchandise cesse en 1969 sur le tronçon de Lumbres à Lottinghem, mais il perdure encore aujourd'hui de Lumbres à Arques avec la desserte journalière de la cimenterie Holcim[5]

L'association CFTVA[modifier | modifier le code]

Dès 1988 quelques passionnés s'intéressent à cette ligne qui offre quelques avantages, son utilisation par des trains de marchandises justifie un entretien qui la conserve en état satisfaisant, et son parcours dans la vallée de l'Aa lui donne un potentiel touristique.

L'investissement personnel d'un membre permet la mise en œuvre du projet, avec la création de l'association et l'achat du matériel roulant. Les bénévoles s'activent dans tous les domaines et en 1992 un premier essai est positif, néanmoins il faut encore attendre 6 ans, 1998, pour voir le train circuler régulièrement.

L'association à trois objectifs principaux : faire circuler un train touristique sur la ligne d'Arques à Lumbres ; sauvegarder les bâtiments de la ligne, gares et halle aux marchandises ; sauver et restaurer le matériel roulant.

Le 18 mai 2013 a lieu l'inauguration de la locomotive à vapeur Ty2-6690 arrivée sur le site de la gare d'Arques en décembre 1996, mais qui a obtenu son autorisation de circuler sur le réseau en octobre de cette année. Construite en Autriche, elle a été prise par les Soviétiques puis a circulé en Roumanie et en Pologne où elle a été récupérée par l'association[6].

Les Collections[modifier | modifier le code]

Les listes suivantes ne sont pas exhaustives et devront être complétées ou actualisées au fil du temps (dernière actualisation en janvier 2024) :

Locomotives à vapeur[modifier | modifier le code]

Matricule (noms) Constructeur et date État actuel Origine et informations techniques Photo
Locomotive à chaudière verticale (020T) de type 5 (no 3157) dite "La Couronne" Cockerill (Liège - Belgique), 1926 Hors service (en cours de restauration complète).
  • Construite pour la cimenterie de Dannes (actuellement EQIOM), où elle a fait toute sa carrière.
  • Projet de la remettre en service d'ici 2026 pour son centenaire.
  • 4,97 m, 00 t (25 t en ordre de marche), vitesse maximum : 40 km/h (puissance : 350 ch).
  • Timbre chaudière : 14 kg/cm².
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs plans.
  • Diamètre des roues : 800 mm.
  • Capacité de la soute à charbon : 650 kg.
  • Capacité de la soute à eau : 3 200 L (3,2 m3).
Ty2-6690 et son tender 30D43 Wiener Lokomotivfabrik Floridsdorf, 1943 Opérationnelle (depuis l'été 2022, après révision).
  • Locomotive de type Decapod - Kriegslokomotive (ex Chemins de Fer polonais PKP, comparable aux 150 Y françaises ou aux locomotives allemandes DRB série 52).
  • Circule sur les trains réguliers depuis 2013.
  • 22,375 m, 75,9 t (86,07 t en ordre de marche), vitesse maximum : 80 km/h (puissance : 1620 ch).
  • Timbre chaudière : 14 kg/cm².
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs cylindriques.
  • Tender 30D43 : modèle 2’2’T30 (La cuve en demi-cylindre est autoportante et fait office de châssis).
    • Capacité de la soute à charbon (Tender) : 9,4 t.
    • Capacité de la soute à eau (Tender) : 30 000 L (30 m3).
    • Masse du tender : 18 t.
La locomotive Ty2-6690.
230 D 9 et son tender 23-A-165 Ateliers de La Chapelle, 1908 Hors service (en état de présentation statique).
  • Locomotive précédemment garée dans la réserve de la Cité du train - Patrimoine SNCF à Mohon. Confiée à l'association sous convention par la SNCF. Arrivée à Arques le .
  • 19,52 m, 64,54 t (70,2 t en ordre de marche), vitesse maximum : 115 km/h (puissance : 1590 ch).
  • Timbre chaudière : 16 kg/cm².
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs cylindriques.
  • Capacité de la soute à charbon (Tender) : 6 t.
  • Capacité de la soute à eau (Tender) : 23 000 L (23 m3).
La locomotive 230 D 9 de la Cité du train - Patrimoine SNCF à Noyelles-sur-Mer lors de la « Fête de la Vapeur » du Chemin de fer de la baie de Somme.

Locomotive et locotracteurs diesel[modifier | modifier le code]

Matricule Constructeur et date État actuel Origine et informations techniques Photo
BB 63852 Brissonneau et Lotz, 1964 Opérationnelle
  • Locomotive provenant du dépôt de Mohon, radié en 2003.
  • Arrivée en 2009.
  • 14,68 m, 68 t, vitesse maximum : 90 km/h.
La locomotive BB 63852.
BN20 (no 1073) Moyse, 1965 Opérationnel
  • Vendu par Débrugères à la fin des années 90 aux Papeteries ArjoWiggins (anciennement Arjomari Prioux) à Wizernes.
  • Type : BN20HV150B
  • Motorisation : Berliet
  • 1 locotracteurs Moyse dont :
    • 1 locotracteur type TDE ex Cristalleries Durand (Arques).

Autorails[modifier | modifier le code]

Matricule Constructeur et date État actuel Origine et informations techniques Photo
« Picasso » X 3817 Régie Nationale des Usines Renault (RNUR), 1951 Opérationnel
  • 21,85 m, 31,5 t, vitesse maximum : 000 km/h.
  • Capacité : 62 places + 4 strapontins en 2e classe.
  • Moteur Renault.
  • Radié le 29 septembre 1986.
L'autorail X3817
« Picasso » X 3853 Régie Nationale des Usines Renault (RNUR), 1953 Opérationnel
  • 21,85 m, 31,5 t, vitesse maximum : 000 km/h.
  • Capacité : 62 places + 4 strapontins en 2e classe.
  • Moteur Saurer.
L'autorail X 3853
« EAD » X 4790 Ateliers du Nord de la France, 1981 Opérationnel
  • 43,48 m, 67,5 t, vitesse maximum : 120 km/h.
  • Motorisation : Saurer S1DHR à 6 cylindres en ligne horizontal de 600 ch (440 kW).
  • Capacité voyageurs : 107 places (24 en 1re classe et 83 en 2e classe).
  • Radié le 14 décembre 2015.
« EAD » X 4795 Ateliers du Nord de la France, 1981 Opérationnel
  • 43,48 m, 67,5 t, vitesse maximum : 120 km/h.
  • Motorisation : Saurer S1DHR à 6 cylindres en ligne horizontal de 600 ch (440 kW).
  • Capacité voyageurs : 107 places (24 en 1re classe et 83 en 2e classe).
  • Radié le 14 décembre 2015.
  • Remorque XR-8795.

Voitures à voyageurs[modifier | modifier le code]

  • 1 voiture USI de 2e classe à couloir central et compartiments.
  • 1 voiture UIC de 2e classe à compartiments.
  • 1 voiture métallique Est B9 (1932).
  • 3 voitures de banlieue Est de 1re & 2e classe et Réversible Pilote de 1932 et 1938.
  • 1 remorque d'autorail unifiée XR Bd 8161 Decauville, pouvant être incorporée dans les circulations "Autorails".
  • 1 remorque d'autorail unifiée XR Bd 8270 Decauville, en cours de transformation en véhicule "Multi-Services" (Salle de conférence, Salle de Cinéma, etc.).
  • 1 remorque d'autorail unifiée XR Bd 8289 Decauville ex-Chemin de fer de la Vendée, en attente de remise en état.
  • 1 voiture Corail Lunéa de 1re classe, servant à l'hébergement des bénévoles.

Wagons de marchandises[modifier | modifier le code]

  • 2 wagons couverts à deux essieux.
  • 1 wagon d'accompagnement suisse dit "Spoutnik".

Galeries de photographies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Source : site officiel du CFTVA
  2. Chambre de Commerce de Boulogne-sur-mer, « Note sur ce chemin », Documents officiels concernant le chemin de fer de St-Omer a Boulogne-Sur-Mer, Chambre de Commerce de Boulogne-sur-mer, août 1855, p. 6 lire (consulté le=25/08/2009)
  3. Alain Bocquillon, « Le CFTVA fête la ligne St Omer – Boulogne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur nordmag.fr., .
  4. « Chronologie de la ligne Saint-Omer - Boulogne », sur le site du CFTVA (consulté le ).
  5. Site CFTVA, les temps héroïques lire (consulté le 1er octobre 2013)
  6. JeanMarc Szuba, « D’Arques à Lumbres, le chemin de fer touristique sur la voie de la reconnaissance », dans La Voix du Nord, 19 mai 2013 lire (consulté le 6 octobre 2013).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]