André Obey

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André Obey
Description de l'image André Obey.jpg.
Naissance
Douai, France
Décès (à 82 ans)
Montsoreau, France
Activité principale
écrivain
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture français

Œuvres principales

André Obey (de son vrai nom André Obez) est un auteur dramatique, romancier et essayiste français, né le à Douai et mort le à Montsoreau (Maine-et-Loire)[1].

D'abord romancier, il se consacre entièrement après sa rencontre avec Jacques Copeau à l'écriture dramatique dont il devint l'une des figures majeures de l'Entre-deux-guerres et jusque dans les années 1950. Bien que tombé dans un certain oubli, il laisse une œuvre théâtrale importante.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'Oscar Adolphe Obez et d'Ernestine Eugénie Elisa Hisette, André Alexis Obez naît au 12 rue de l'université, le 8 mai 1892 à Douai[2]. Après une enfance passée entre le collège et l’école de musique, il passe ses licences de Droit et de Lettres à Lille. Engagé pendant la Première Guerre mondiale, il s’installe après l'Armistice à Paris où il gagne sa vie en faisant de la critique musicale et des chroniques sportives. Parallèlement, il écrit des nouvelles, des essais et des romans. Il se fait remarquer en 1920 en écrivant La Souriante Madame Beudet avec Denys Amiel, une pièce adaptée pour le cinéma par Germaine Dulac en 1923, puis inscrite en 1935 au répertoire de la Comédie-Française et diffusée sur la radio nationale après la guerre.

Sa pièce La carcasse est créée à la Comédie-Française en 1926[3] mais jugée antimilitariste en raison d'un personnage de général tourné en dérision, est retirée de l'affiche après quatre représentations[4].

Son roman autobiographique, Le Joueur de triangle, obtient le prix Renaudot en 1928.

C’est Jacques Copeau qui lui fait découvrir le théâtre. Il écrit un Dom Juan en 1929, qui sera révisé à deux reprises (Le Trompeur de Séville en 1938 et L’Homme de cendres en 1949). Il devient l’auteur privilégié de la Compagnie des Quinze et inaugure le théâtre du Vieux-Colombier avec Noé (1931), puis Le Viol de Lucrèce, La Bataille de la Marne et Loire. Sa notoriété aidant, ses pièces sont jouées aussi bien en France qu’à l’étranger (Angleterre, États-Unis, Allemagne…). En 1946, Benjamin Britten demandera à l'écrivain Ronald Duncan d’adapter Le Viol de Lucrèce pour un opéra de chambre, The Rape of Lucretia, et ce huit ans après Lucrezia, première adaptation composée par Ottorino Respighi.

En 1933, il adapte Richard III pour Charles Dullin, et écrit des œuvres radiophoniques puis deux pièces que l’approche de la Seconde Guerre mondiale lui inspire. La seconde, Revenu de l’Étoile, sera montée par les Comédiens de Paris et Valentine Tessier. Elle connaîtra un succès retentissant qui lui vaudra d’être jouée pendant plusieurs années.

Président du syndicat clandestin des auteurs et compositeurs pendant l’occupation, il succède à Pierre Dux comme administrateur général de Comédie-Française le à la demande de René Capitant, alors ministre de la Culture, d'abord à titre provisoire puis en titre à partir du . Il démissionne le [5].

La Libération le voit également travailler aux premières réformes du Conservatoire et au nouveau statut des comédiens en tant que Directeur du théâtre et de la musique.

En tant qu’administrateur de la Comédie-Française, il enrichit le répertoire avec des pièces telles : A souffert sous Ponce Pilate de Paul Raynal, Asmodée de François Mauriac, La Princesse d’Élide de Molière, Britannicus de Racine et Le Maître de Santiago d’Henry de Montherlant. Il adapte, entre autres, Richard III de Shakespeare.

Il adaptera plusieurs autres pièces dont Œdipe roi de Sophocle (pour Pierre Blanchar) et La Paix d'Aristophane. En 1950, il crée Lazare pour Jean-Louis Barrault puis Une fille pour du vent qui est montée à la Comédie-Française en 1953 avec Julien Bertheau.

De 1953 à 1957, il adapte L'Orestie d'Eschyle pour Jean-Louis Barrault et deux pièces américaines : La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams et Douze hommes en colère de Reginald Rose.

C’est aussi un homme de radio pour laquelle il écrit plusieurs pièces (Le Jour du retour, Revenu de l’Étoile…). Il participe à Lecture à une voix de Michel Polac. On se souvient, sur France Culture, de ses entretiens avec Henri Dutilleux : Entre cour et jardin.

En 1972, il crée encore pour la Comédie-Française Les Retrouvailles sous le titre Le Jour du retour.

Vie privée[modifier | modifier le code]

André Obey a une sœur, Suzanne Gabrielle[6], née le 27 septembre 1898 à Douai[7]. Il épouse Isabelle Jeanne Moreau dite Jane Moreau[6], le 19 février 1919 à Limoges[2]. Le couple a une fille, Nicole.

André Obey épouse en secondes noces[6] Josie Gregoire (1921-2021)[8],[9].

Postérité[modifier | modifier le code]

Le fonds André Obey de la bibliothèque municipale de Douai contient plusieurs manuscrits de ses pièces ainsi que des dessins de costumes[10]. Cette bibliothèque organise une exposition en son honneur en 1985[6] ainsi que pour les 120 ans de sa naissance en 2012[11].

Le , par arrêté de l’administration française, l’œuvre d’André Obey entre au patrimoine littéraire national[12].

Le , un hommage est organisé à Montsoreau pour les trente ans de la mort de l'écrivain, en présence notamment de sa veuve Josie Obey et de Rosy Varte. Une plaque commémorative est apposée sur sa maison, dont le bâtiment principal date du XVIIe siècle[13], et une partie de la Haute Rue, où elle est située, est rebaptisée rue André Obey[14],[15].

Théâtre[modifier | modifier le code]

Adaptations

Littérature[modifier | modifier le code]

Romans
Chroniques
  • L'Orgue du stade (1924)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. André Bourin et Jean Rousselot, Dictionnaire de la littérature française contemporaine, Librairie Larousse, Paris, 1966.
  2. a et b « N [1892-1893]1 Mi EC 178 R 024 - Naissances à Douai de 1892 à 1893 », sur Site Web des Archives départementales du Nord (consulté le )
  3. Encyclopædia Universalis, « ANDRÉ OBEY », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. « Mise en oubli et patrimonialisation : le théâtre d’André Obey », sur YouTube, chaîne Résonances Festival, (consulté le )
  5. « M. André Obey, administrateur général de la Comédie Française, démissionne », Ouest France,‎ , p. 2
  6. a b c et d Roland Poquet, « André Obey un « honnête homme » saisi par l’écriture dramatique », Nord', vol. 67, no 1,‎ , p. 71-88 (ISSN 0755-7884 et 2606-619X, DOI 10.3917/nord.067.0071, lire en ligne, consulté le )
  7. « Généalogie de Suzanne Gabrielle OBEZ », sur Geneanet (consulté le )
  8. « GREGOIRE Josie France Louise », sur matchID - Moteur de recherche des décès (consulté le )
  9. « Josie OBEY », sur dansnoscoeurs.fr, (consulté le )
  10. « André Obey », sur Réseau des maisons d'écrivain et patrimoines littéraires – Hauts-de-France (consulté le )
  11. J.-F. Guybert, « Une exposition et une pièce de théâtre : Douai honore Obey, son enfant prodige », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  12. « Arrêté du 10 août 2001 fixant la liste des auteurs et compositeurs considérés comme classiques en application de l'article 89 ter de l'annexe III au code général des impôts », sur Légifrance, (consulté le )
  13. « Maison, 6 rue André-Obey, Montsoreau - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur gertrude.paysdelaloire.fr (consulté le )
  14. « Soirée André Obey homme de théâtre », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ , p. 8
  15. « Une rue dédiée à André Obey », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ , p. 7

Annexes[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]