États de Savoie

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Les États de Savoie, de plus en plus souvent appelés « États sardes » par les Français après 1718, furent les possessions des ducs de Savoie, du tout début du Moyen Âge jusqu'à l'unité italienne (1861).

Histoire

Les États de Savoie se sont constitués progressivement, avec des périodes d'expansion, mais aussi de repli, généralement au profit de la France.

La première capitale des États de Savoie a été Montmélian, supplantée par Chambéry en 1295.

Au XIIIe siècle, la Maison de Savoie possède une dizaine de baillis :

Après 1355, les territoires de la Maison de Savoie s'agrandissent de

Sous le règne de Amédée VIII (1391-1439), la croissance des États de Savoie est importante. Dès 1388, par l'intermédiaire du traité de l'Abbaye de Saint-Pons (connu comme la Dédition de Nice à la Savoie), l'obtention du comté de Nice et de son port permet un accès à la mer Méditerranée. En 1402, l'enclave du Genevois (avec Genève, puis Annecy) tombe sous sa souveraineté, à la suite de la mort du dernier comte. Ses armées contrôlent le val d'Ossola (aujourd'hui : Province du Verbano-Cusio-Ossola), en 1411, permettant le contrôle du Simplon (perte du territoire en 1417). Il obtient en 1413, l'apanage définitif du marquisat de Saluces. En 1416, Amédée obtient le titre ducal, et par la même occasion l'apanage direct du Piémont, de l'empereur Sigismond.

Les États de Savoie n'évoluent guère jusqu'au règne malheureux[2] de Charles III de Savoie (1504-1553) :

  • Genève, soutenu par les Bernois protestants, s'agite (1519, 1526, 1534),
  • occupation du Chablais oriental par les Valaisans catholiques (1536),
  • tandis que les Bernois protestants envahissent le Pays de Vaud et le Chablais occidental.

Au même moment François Ier, parti guerroyer à Milan, occupe Bourg-en-Bresse, Chambéry et la Savoie Propre, les vallées de Maurienne et de Tarentaise, pour s'assurer son passage vers l'Italie, entre 1536-1559.
Les États de Savoie n'existent plus. Cette première annexion a pour conséquence, dès le rétablissement des États de Savoie avec Emmanuel-Philibert, le transfert de la capitale de Chambéry vers Turin, en 1563.

Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, les États de Savoie sont à leur apogée.
Lors du traité de Lyon en 1601, à la suite de l'occupation française, les États de Savoie perdent les terres de Bresse, de Gex et du Bugey au profit du roi de France mais récupèrent toutefois le marquisat de Saluces.

Malgré une nouvelle occupation française en 1690-1696, la Maison de Savoie contrôle toujours les territoires et des cols alpins reliant la France à la péninsule italienne. Le Traité de Turin (1696) permet l'obtention de Pignerol.
En 1703, le duché s'agrandit du marquisat de Montferrat.
En 1713, Victor-Amédée II de Savoie obtient, lors du traité d'Utrecht, les provinces d'Alexandria (la Lomelline, Valenza) et de Valsesia, de même que trois Escartons du Briançonnais : "le roi Victor prit tout ce qui était à l'eau pendante du Piémont"[3] (Vallées de la Haute Doire, du Cluzon et de la Haute Varaïta avec les places fortes d'Exilles et de Fenestrelle). Mais ce traité est bien plus qu'une opportunité d'agrandissement, Victor-Amédée reçoit le titre royal en obtenant la Sicile.
Le Traité de Londres de 1718 permet l'échange de cette couronne avec celle de la Sardaigne avec la Maison d'Autriche. À partir de cette érection en royaume, les États de Savoie sont appelés États sardes.

Toutefois, trente ans plus tard, le duché de Savoie est à nouveau occupé, cette fois-ci par les troupes espagnoles de 1742 à 1748, en raison du rapprochement avec l'Autriche.

Source:Sabaudia.org, le site des archives départementales de l'Assemblée des Pays de Savoie

La situation politique des États de Savoie fut modifiée par le Statut albertin puis surtout par le traité de Turin, signé le entre Napoléon III, empereur des Français et Victor-Emmanuel II, duc de Savoie, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem. Ce dernier, suivant les modalités du traité, cède à la France le comté de Nice (augmenté de Menton et de Roquebrune, dépendances de la Principauté de Monaco, auto-proclamées villes libres en 1848 et rachetées par l'Empire français à Charles III, prince de Monaco 4 millions de francs-or en 1861) qui devient l'actuel arrondissement de Nice, partie du département des Alpes-Maritimes nouvellement créé, et le duché de Savoie qui forme depuis les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. Toutefois, le traité de Turin n'incluait pas les communes de Tende et de La Brigue, qui, déclarées "territoires de chasse" du roi Victor-Emmanuel II, resteront sardes puis italiennes jusqu'en 1947. L'année suivante, en 1861, Victor-Emmanuel II incorpore les états restants des ex "États de Savoie", devenus (pour peu de temps) le "royaume de Piémont Sardaigne", dans le nouveau royaume d'Italie.

Composition

États ayant durablement compté au nombre des États de Savoie (Certaines régions ont aussi durablement fait partie des États de Savoie) :

Provinces ayant fait partie des États de Savoie du XIIIe au XVIIe siècle (trois provinces en ont fait partie du XIIIe siècle jusqu'au traité de Lyon en 1601) :

Régions ayant temporairement fait partie des États de Savoie (D'autres régions en ont fait partie plus brièvement) :

Épopée

La Savoysiade épopée en vers d'Honoré d'Urfé (1609)

Notes et références

  1. in A. BERUARD, J. CHÂTEL, A. FAVRE, M. HUDRY, 1998, Découvrir l’Histoire de la Savoie, éd. Centre de la Culture Savoyarde, Albertville, p.73
  2. Henri Ménabréa, 1933, Histoire de la Savoie, Grasset, p.108
  3. Henri Ménabréa, 1933, Histoire de la Savoie, Grasset, p.187-190

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes