Châtillon-sur-Cluses

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Châtillon-sur-Cluses
Châtillon-sur-Cluses
Église de Châtillon-sur-Cluses.
Blason de Châtillon-sur-Cluses
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Arrondissement Bonneville
Intercommunalité Communauté de communes des Montagnes du Giffre
Maire
Mandat
Cyril Cathelineau
2020-2026
Code postal 74300
Code commune 74064
Démographie
Gentilé Cassandrins
Population
municipale
1 214 hab. (2021 en diminution de 3,5 % par rapport à 2015)
Densité 132 hab./km2
Population
agglomération
92 832 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 46° 05′ 16″ nord, 6° 34′ 59″ est
Altitude Min. 520 m
Max. 1 347 m
Superficie 9,18 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Cluses
(banlieue)
Aire d'attraction Cluses
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Cluses
Législatives Sixième circonscription
Localisation
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Châtillon-sur-Cluses

Châtillon-sur-Cluses est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ses habitants sont nommés les Cassandrins et les Cassandrines[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Lieu de passage principal entre la vallée du Giffre et la vallée de l'Arve, au croisement des routes allant en direction de Taninges, Bonneville, Samoëns, Arâches et Saint-Jeoire, c'est tout naturellement au col (altitude 741 m) que s'est développée la commune de Châtillon, autour de son château.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Rose des vents Mieussy Taninges Rose des vents
Thyez N La Rivière-Enverse
O    Châtillon-sur-Cluses    E
S
Cluses Saint-Sigismond

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Châtillon-sur-Cluses est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cluses, une agglomération intra-départementale regroupant 18 communes[5] et 92 832 habitants en 2021, dont elle est une commune de la banlieue[6],[7].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cluses dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (55,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,5 %), zones agricoles hétérogènes (33,6 %), zones urbanisées (4,8 %), prairies (4,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,8 %), terres arables (1,5 %), eaux continentales[Note 3] (0,3 %)[10].

L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Châtillon serait un dérivé, sans doute mérovingien, du bas latin castellum, diminutif de castrum, accompagné du suffixe -ionem. Castrum désigne d’abord tous les types de forteresse, depuis le simple donjon jusqu’à l’enceinte urbaine, puis se spécialise dans le sens de « château fort » et se réduit ensuite à celui de « grande maison de plaisance ».

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Shâtlyon, selon la graphie de Conflans[11].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le col est pratiqué par les Romains[12]. Des tuiles à rebords (Tegula) ont été retrouvées sous l'église paroissiale ainsi qu'une pièce de bronze datant du règne de l'empereur Dioclétien[12].

Période médiévale[modifier | modifier le code]

L'histoire de Châtillon remonte a 1032, lorsque le roi de Bourgogne remet à l'empereur Conrad II le Salique la royauté de Bourgogne. L'empereur confie alors aux seigneurs locaux le soin de gérer leurs fiefs à leur gré[13].

Carte du Faucigny.

La famille de Faucigny en profite alors affirmer ses positions sur leur territoire, délimité par le relief montagneux et qui s'étend des pentes du Salève et des Voirons au massif du Mont-Blanc et est entouré par les provinces du Chablais, du Genevois et le territoire des comtes de Genève. Ce territoire peut-être contrôlé par plusieurs points stratégiques que sont le Faucigny (résidence principale de la famille des sires du Faucigny), Sallanches et Châtillon-sur-Cluses. Toutes ces places fortes sont des forteresses de type défensive, mais aussi des vrais lieux de rassemblement, centres administratifs et économiques.

Les sires du Faucigny font aussi de généreuses donations à l'Église. Guy de Faucigny fondera en 1083 le prieuré de Contamine-sur-Arve. Aymon Ier de Faucigny concèdera la vallée de Sixt aux chanoines de Saint-Augustin où son frère Ponce établit un monastère. Et en 1151, la vallée du Béol est offerte à Jean d'Espagne qui y installera le monastère du Reposoir.

Au début du XIIe siècle, la famille de Faucigny participe aux deux premières croisades. Elle est alors considérée comme « famille de Grande Noblesse » par Pierre le Vénérable, abbé de Cluny. Pour renforcer son pouvoir auprès du clergé, chaque génération installe une personne de la famille sur un siège épiscopal.

La première mention de Châtillon remonte à 1178 dans un acte de l'évêque de Genève, Arducius, dans lequel un Alimard de Châtillon et son fils Turumbert sont cités comme témoins. Un Gérard, qualifié de vicomte de Châtillon est cité en 1210.

Aymon II de Faucigny naît en 1202 pour être le dernier sire du Faucigny. Les guerres entre les seigneurs de Savoie, de Genève et du Dauphiné sont rudes. Le Faucigny se trouve alors en plein milieu des conflits, ce qui lui permettra d'établir de bonnes alliances dans son intérêt. La maison de Genève est alors très affaiblie, et le Faucigny en profitera pour se libérer de leur tutelle et de s'allier avec la maison de Savoie. C'est à cette période qu'Aymon II, fera de la forteresse de Châtillon-sur-Cluses sa résidence principale.

Le pape Célestin IV y meurt en 1241.

Châtillon est le centre d'une châtellenie du Faucigny qui compte treize paroisses au XIIIe siècle. En 1357, Châtillon est le centre du mandement de Châtillon et de Cluses.

Un système de signaux avait été mis en place afin de communiquer entre le château de Châtillon-sur-Cluses et la tour édifiée à Cluses sur le roc de Chessy[14].

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 4], dont 121 dans le village[17],[18]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[19].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de Chatillon-sur-Cluses

Les armes de Chatillon-sur-Cluses se blasonnent ainsi :

'Parti : au premier d'azur à une tour d'argent ouverte du champ, au second de gueules à la croix d'argent ; le tout soutenu d'une champagne barrée de gueules et d'or.'

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Mairie de Châtillon-sur-Cluses.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
5 février 1939 1945 Camille Baud Modéré Lieutenant des sapeurs-pompiers
1945 1971 Émile Devant    
1971 juillet 2002 Théophile André Bonnaz DVD  
septembre 2002 mars 2008 Dominique Schott    
septembre 2008 mai 2020 Bernard Cartier    
mai 2020 En cours Cyril Cathelineau    

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[21].

En 2021, la commune comptait 1 214 habitants[Note 5], en diminution de 3,5 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
6969119258991 1661 088906909865
1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
807788800837780774755712677
1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
564540486470446503587521766
1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014 2019 2021
8581 0141 0611 0961 1001 1681 2581 1941 214
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Au XVe siècle, Châtillon abrite 80 feux. Lors du passage de Saint-François de Sales, le 10 août 1606, elle compte 120 feux. En 1783, on recense 695 âmes. En 1801, la population est de 900 habitants et elle atteint son optimum en 1838, avec 1 166 Cassandrins. Ils ne sont plus que 677 en 1911 et 470 en 1936. Le niveau le plus bas est atteint en 1946 avec seulement 446 habitants. Avec le développement du bassin de Cluses, la population depuis cette date n'a cessé d'augmenter.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes et cartes[modifier | modifier le code]

  • Notes
  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie) : 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[15],[16].
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alexandra Collomb, « Ces drôles de noms d'habitants », Le Messager (France),‎ (Article consulté le 5 septembre 2012).
  2. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  4. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Unité urbaine 2020 de Cluses », sur insee.fr (consulté le ).
  6. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  8. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cluses », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
  9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  11. Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 14.
  12. a et b Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaines du Faucigny », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, vol. 3, t. XVIII,‎ , p. 250, « Châtillon-sur-Cluses » (lire en ligne).
  13. L'histoire de Châtillon-sur-Cluses est tiré de Si Châtillon m'était conté .., écrit par Juliette Châtel
  14. Cluses et le Faucigny (ouvrage en deux tomes en 1888 et 1889) par l'abbé Lavorel
  15. Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
  16. Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 163.
  17. Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne).
  18. Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 167.
  19. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (lire en ligne), p. 18.
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. Raymond Oursel, Les chemins du sacré : L'art sacré en Savoie, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 393 p. (ISBN 978-2-84206-350-4), p. 58.
  25. Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (7 janvier 2014), p. 467.
  26. Henri Baud (dir.), Le diocèse de Genève-Annecy, Éditions Beauchesne, , 331 p. (ISBN 978-2-7010-1112-7, lire en ligne), p. 63.
  27. Faucigny 1980, p. 261.