Rancoudray

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Rancoudray
Rancoudray
Vue aérienne de Rancoudray et son église.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Commune Saint-Clément-Rancoudray
Statut Ancienne commune
Code postal 50140
Code commune 50424
Géographie
Coordonnées 48° 38′ 42″ nord, 0° 52′ 20″ ouest
Élections
Départementales Mortainais
Historique
Dissolution
Fusion
Commune(s) d'intégration Saint-Clément-Rancoudray
Localisation
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Rancoudray

Rancoudray est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, associée à Saint-Clément entre le et le .

Géographie[modifier | modifier le code]

Rancoudray est une commune située au sud du territoire de Saint-Clément-Rancoudray.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Bien qu'ils ne citent aucune forme ancienne, François de Beaurepaire et René Lepelley à sa suite, interprètent ce composé comme un « rond coudray », c'est-à-dire un bois de coudriers de forme arrondie[1],[2]. En revanche, Albert Dauzat considère que le premier élément est peut-être un anthroponyme germanique du même type que celui contenu dans Ranville[3].

François de Beaurepaire compare avec des types toponymiques analogues comme Rontaunay « ronde aulnaie » (sur le territoire de la même commune) et Ronfeugerai, commune de l'Orne, « ronde fougeraie »[4].

Remarque : il s'agit sans doute d'une formation toponymique médiévale, dont le suffixe collectif -ai (noté le plus souvent -ey ou -ay) n'a pas encore fait place à la forme féminine moderne -aie qui sert à désigner un ensemble d'arbres appartenant à la même espèce (cf. hêtraie, chênaie, etc.). L'ancien français et mot dialectal coudre (parfois féminin) désignait un noisetier, également nommé coudrier cf. Gisay-la-Coudre (Eure). Dans les années 1980, les anciens parlaient encore de la baguette de coudre du sourcier[5] et l'emploi du mot coudrier reste assez répandu dans les campagnes de l'Orne et de la Manche. Il remonte ultimement au gallo-roman COLURU (cf. colurus > colrus en latin médiéval), forme altérée du latin corylus, dont la métathèse de [l] est peut-être inspirée par l'influence de substrat gaulois, le mot gaulois était sans doute *collos (cf. irlandais et gallois coll « noisetier »)[6].

Microtoponymie[modifier | modifier le code]

  • Bel-air : vue sur le Teilleul de l'autre coté de la Sélune au dessus du vallon de la Meude.
  • Les renardières (champs, Bel-Air) : champ en bordure de forêt dont les talus sont percés de tanières.
  • La brousse (champ, Bel-Air) : champ de défrichement tardif.
  • Le péti (champ, Bel-Air) : petit champ non cultivé bordant l'étable, destiné à la pâture.
  • Le plant : verger de pommiers (champ, Bel-Air).
  • Le Gué Perrou : hameau a proximité du gué sur un ruisseau affluent de la Meude.
  • Le pré du ruet : le ruet désigne le ruisseau précédent bordant ce champ.
  • Sonce : village à la source de la Sonce.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'histoire de Rancoudray est celle d'un sanctuaire marial très ancien (voir la page Saint-Clément-Rancoudray) ayant vu des siècles de pèlerinages.

Le village n'est ainsi constitué que de l'église, la mairie-école désaffectée, de l'ancien presbytère et d'une maison ancienne qui voyait dans le temps la table mise pour les fêtes paroissiales, le reste du village (quelques maisons) étant déporté au-delà du cimetière, le tout formant le grand Rancoudray. On note le monument aux morts en contrebas, avec son autel, qui aurait été construit sur le lieu de l'ancien sanctuaire avec ses pierres[réf. nécessaire] et qui servait encore dans les années 1980 lors des processions du 15 aout entre autres. La nouvelle église date du tout début du XXe siècle, elle a été consacrée en 1901 par l'évêque de Coutances Joseph Guérard.

En 1861, Saint-Clément (1 844 habitants en 1856) cède la partie sud de son territoire pour la création de la commune de Rancoudray (soit 403 habitants)[7],[8].

En 1973, Rancoudray fusionne avec cette même commune en gardant le statut de commune associée.

Le , l'association est transformée en fusion simple[9].

Administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires délégués
Période Identité Étiquette Qualité
1997 mars 2008 Édouard Debock SE  
mars 2008 décembre 2014 Simone Heuzé SE  
Liste des maires avant l'association
Période Identité Étiquette Qualité
         

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique de Rancoudray entre 1861 et 1973, et depuis 2006
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
403428443423418400404
1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931
383331340337286287256
1936 1946 1954 1962 1968 2006 2010
269234247235192140129
2015 2017 - - - - -
122123-----
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Sources : EHESS[8], Insee[10],[11],[12],[13])

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Sanctuaire marial.
  • Église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption du XIXe reconstruite au début du XXe siècle par Jean Lelandais (1849-1936), curé de Rancoudray. Elle abrite un tableau du XVIIe (saint Stanislas Kostka communié par un ange) classé en 1999 au titre objet aux monuments historiques[14] ainsi qu'une chasuble, étole et manipule du XVIIe classées en 1998[15], des fonts baptismaux du XVIIe, une verrière du XXe, une Vierge de Pitié Notre-Dame-des-Landes du XVe[16].
  • Dans la forêt de la Lande Pourrie à Rancoudray se trouvent, perdus et souvent inaccessibles, des vestiges préhistoriques et antiques, tel que le dolmen de la Roche-Grise.
  • La pietà de l'église, possible copie de la statue à l'origine du pèlerinage, montre toute la douleur d'une mère, penchée sur son fils mort sur ses genoux. La légende raconte que le monastère de Mouton ayant voulu l'accaparer, elle serait revenue d'elle-même sur le lieu de sa découverte vers 1160-1170 par un berger voulant récupérer un de ses béliers[17]. Cette légende repose en partie sur l'étymologie populaire du nom de Rancoudray, où le premier élément a été faussement identifié au normand ran « bélier », soit « le bois de coudriers du bélier »[17].
  • Sanctuaire marial.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 481.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 181.
  2. René Lepelley, « Les noms de communes de l'arrondissement d'Avranches (Manche) » in Cahier des Annales de Normandie, page 559.
  3. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 556b.
  4. François de Beaurepaire, op. cit.
  5. Le Pays Bas-normand, vol. 241 à 244, Société d'art et d'histoire, , p. 332.
  6. Pierre-Yves Lambert : La Langue gauloise Paris, (éditions errance) 2003, p. 193 (ISBN 978-2-87772-224-7).
  7. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Clément-Rancoudray », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
  8. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Rancoudray », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
  9. « Recueil des actes administratifs de janvier 2015 », sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
  10. Population municipale 2006, légale à compter du 1er janvier 2009.
  11. Population municipale 2010, légale à compter du 1er janvier 2013.
  12. Population municipale 2015, légale à compter du 1er janvier 2018.
  13. Population municipale 2017, légale à compter du 1er janvier 2020.
  14. « Tableau : Saint Stanislas Kotska communié par un ange », notice no PM50001512, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  15. « chasuble, étole, manipule », notice no PM50001508, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  16. Gautier 2014, p. 481.
  17. a et b Hippolyte Sauvage, Légendes normandes recueillies dans l'arrondissement de Mortain, 1858, édition revue et augmentée 1869, rééd. Le Livre d'histoire, coll. « Petite bibliothèque insolite » no 8 (ISBN 2-84373-033-3), p. 92-93.