Argouges

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Argouges
Argouges
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Commune Saint-James
Intercommunalité Mont-Saint-Michel-Normandie
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Chantal de Saint-Denis
2020-2026
Code postal 50240
Code commune 50018
Démographie
Gentilé Argougeois
Population 501 hab. (2020 en diminution de -5.29 % par rapport à 2015)
Densité 31 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 30′ 09″ nord, 1° 23′ 46″ ouest
Altitude Min. 25 m
Max. 133 m
Superficie 16,41 km2
Élections
Départementales Saint-Hilaire-du-Harcouët
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Saint-James
Localisation
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Argouges

Argouges (prononcé [aʁguʒ]) est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 501 habitants[Note 1], devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Saint-James.

Géographie[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Argogiis en 1179[2], Argoges en 1186[3].

L'origine du toponyme Argouges n'est pas clairement résolue. Albert Dauzat évoque l'hypothèse d'une origine gauloise, soit par l'anthroponyme Argon, soit par argo, « brillant »[4].

François de Beaurepaire et René Lepelley évoquent le bas latin arcubia, « poste de guet »[2],[5].

Le terme arcubia a été tardivement formé sur le latin arcubius « sentinelle », contraction d'un plus ancien °arci-cubius, littéralement « celui qui dort dans la citadelle », formé à partir des mots arx, radical arc- « citadelle » et cubare « être couché ; dormir ».

Le site de cette agglomération, la plus méridionale de la Manche, correspond en effet à la limite de la frontière des tribus gauloises des Abrincates, dont la capitale est aujourd'hui Avranches, et des Riedones, dont la capitale est aujourd'hui Rennes. Cette limite est également celle de la Normandie et de la Bretagne.

Le gentilé est Argougeois.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le duc Robert Ier de Normandie, pour garantir la frontière avec la Bretagne, construisit une ligne de défense sur le Couesnon avec les forteresses de Charruel en Sacey, Pontorson et Montaigu-en-Argouges[6].

En 1219, le nom d'Argouges figure parmi la noblesse de robe française (barons de Gratot), ce qui en fait l'une des plus vieilles familles de France[7].

Lors de la Révolution, trois prêtres réfractaires dit les « martyrs d'Argouges » : Gilles Berthelot (1759-1795), Joseph Deloget (1758-1796) et Gilles Gosselin (1762-1795) connurent le même sort dramatique[8]… Julien Berthelot (1768-1798), né et mort à Argouges, dit « Le Vengeur », lieutenant de Cadoudal, sera massacré à coups de pelles à Argouges ; sa tête avait été mise à prix[8].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
années 1930 années 1940 Pierre Depincé    
1959 1995 Maxime de Coniac DVD puis UDF Exploitant agricole
Conseiller général du canton de Saint-James (1961-1992)
1995 mars 2001 Alexandre Mury    
mars 2001[9] avril 2014 Louis Lemouland SE Agriculteur
avril 2014[10] décembre 2016 Loïc de Coniac
(fils de Maxime de Coniac)
SE Retraité
Propriétaire du château du Gault
Liste des maires délégués
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2017 mai 2020 Loïc de Coniac SE Retraité
mai 2020 En cours Chantal de Saint-Denis    

Le conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[11].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13],[Note 2].

En 2020, la commune comptait 501 habitants, en diminution de −5,29 % par rapport à 2015 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

Argouges a compté jusqu'à 1 576 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 3291 1451 2721 3161 5421 4641 5761 5121 450
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 4401 3901 3021 2941 2721 1791 1521 2121 164
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 1071 1071 0581 004991952925890842
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2018
819787718621599540553525502
2019 - - - - - - - -
502--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Pierre.
  • Église paroissiale Saint-Pierre (XVIIIe siècle) avec date sur l'édifice 1689 et 1773, des armoiries sur un mur, et un cadran solaire sur un contrefort. Elle abrite trois œuvres classés au titre objet aux monuments historiques[16] : un autel secondaire avec un tableau de la Descente de croix (XVIIIe et XIXe siècles) et deux statues du XVIIIe : saint Pierre et saint Paul. Sont également conservés un buste de Dieu le Père (XVIIe), des fonts baptismaux (XVIe), et une verrière (XIXe) de Mazuet et (XXe) de J. Klein[8].
  • Vestiges de la forteresse de Montaigu, à 2,4 km au sud. Du Guesclin y a séjourné.
  • Château du Gault (XVIe, XVIIIe – XIXe siècles), avec son parc inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel[17].
  • Manoir d'Argouges de la fin du XVe siècle. Le manoir fortifié est le berceau de la famille d'Argouges. Une enceinte flanquée d'une tour d'angle à mâchicoulis enferme une cour. On entre par une porte Renaissance avec un arc surbaissé. Deux tourelles flanquent le corps de logis : l'une polygonale, l'autre qui servait de vigie est surmontée d'une lanterne posée sur des sortes de mâchicoulis d'angle[18]. Il passa ensuite entre les mains de la famille anglo-normande des Montaigu[8].
  • Manoir de Jautée. Château fort bâti en 1170[19], ancienne propriété des Guiton[8]. En 1585, Jacqueline de La Haye y accueillit, pendant cinq jours, le prince de Condé et ses compagnons huguenots en fuite vers Guernesey[8].
  • Manoir de Marigny (XVIe siècle).
  • Croix de l'ancien cimetière (1819).
  • Maisons aux linteaux datés dont une de 1825.
  • Vingt-sept croix anciennes en granit.
  • Ancien moulin.
Pour mémoire
  • À la Butte aux Carreaux-Blancs se dressait un cercle de gros cailloux dit la « Pierre Plate » ressemblant à un cromlech[8].

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 12.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 60

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2020.
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b François de Beaurepaire - 1986 - Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche - Page 70.
  3. Ernest Nègre - 1990 - Toponymie générale de la France - Page 133 - (ISBN 2600028838).
  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  5. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 278 p. (ISBN 978-2-905461-80-3, BNF 36174448), p. 50.
  6. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 87.
  7. Quid 2004.
  8. a b c d e f et g Gautier 2014, p. 60.
  9. « Louis Lemouland devient maire honoraire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  10. « Loïc de Coniac a été élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  11. « Argouges (50240) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  12. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  13. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  16. Œuvres mobilières classées à Argouges.
  17. « Parc Le Gault », notice no IA50000214.
  18. Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 78 (Argouges).
  19. Delattre, 2002, p. 12.