Marigny (Manche)

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Marigny
Marigny (Manche)
Le pôle public de Marigny-le-Lozon
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Statut commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Fabrice Lemazurier
2020-2026
Code postal 50570
Code commune 50292
Démographie
Gentilé Marignais
Population 2 415 hab. (2020)
Densité 234 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 05′ 56″ nord, 1° 14′ 26″ ouest
Altitude Min. 32 m
Max. 112 m
Superficie 10,31 km2
Élections
Départementales Saint-Lô-1
Historique
Commune(s) d'intégration Marigny-Le-Lozon
Localisation
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Marigny

Marigny est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Marigny-Le-Lozon.

Elle est peuplée de 2 415 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

Le bourg.

Le bourg est en Centre-Manche, à l'ouest du pays saint-lois. Son bourg est à 6,5 km au nord-ouest de Canisy à 12 km à l'ouest de Saint-Lô et à 17 km à l'est de Coutances[1].

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme Marinnei à la fin du Xe siècle[3].

Le toponyme est issu de l'anthroponyme roman Marinius[3],[4].

Le gentilé est Marignais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Marigny est cité pour la première fois lorsque le village est donné en 931 par Guillaume Longue-Épée (v. 900-942) à la collégiale du Mont-Saint-Michel. Le premier baron connu de Marigny est Enguerrand de Say dont la famille participa en 1066 à la bataille d'Hastings[5].

Dans la première moitié du XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur du Hommet[6].

Au XIIIe siècle, c'est Jourdain III du Hommet ( 1271), connétable de Normandie qui est seigneur de Rémilly et Marigny[7].

Au XVe siècle, Jehan de Montauban, chambellan, conseiller du roi, maréchal de France, grand bailli du Cotentin, ami et collaborateur de Louis XI, est seigneur de Rémilly et Marigny[8].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands arrivent le , derrière les Britanniques en retraite. Le bourg est occupé pendant la guerre par 300 à 400 soldats d’infanterie allemands, avec un pic au début de 1 200 Allemands[9].

Après avoir subi le en soirée, une vague de bombardement allié, le , lors de l'opération Cobra, la ville est libérée des forces allemandes au terme de violents combats par les Américains, durant lesquels la quasi-totalité du canton est détruite. Le général allemand Erich Marcks, connu notamment pour avoir été incarné dans le film Le Jour le plus long, est enterré au cimetière militaire allemand de Marigny.

Marigny est décorée de la Croix de guerre 1939-1945 le [10].

La commune reçoit de l’aide matérielle et financière fin 1944 de celle de Cadenet (Vaucluse)[11],[Note 2]. En , Charlotte Mac Lear[12], une américaine professeure d’université qui enseignait le français et avait fait des études à Paris à la Sorbonne, déléguée à Coutances de l’American Aid to France, annonce que la ville de Westport, dans le Connecticut, a décidé de parrainer la commune sinistrée de Marigny. Westport finance notamment la construction de la cantine scolaire en 1948 à l'emplacement de l'actuel collège ainsi que la réfection des dix-huit vitraux de l’église, soufflés par les bombes[13],[14],[15]. La place Westport du bourg rappelle cette solidarité américaine de l'après-guerre.

Le , Marigny intègre avec Lozon la commune de Marigny-Le-Lozon[16] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Marigny et Lozon deviennent des communes déléguées et Marigny est le chef-lieu de la commune nouvelle.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs[modifier | modifier le code]

Jusqu'à la fusion de communes, Marigny se trouvait dans l'arrondissement de Saint-Lô du département de la Manche.

Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Marigny[17]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Rattachements électoraux[modifier | modifier le code]

Pour les élections départementales, la commune faisait partie de 2014 à 2015 du canton de Saint-Lô-1

Pour l'élection des députés, elle faisait partie de la première circonscription de la Manche.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Marigny était membre de la communauté de communes de Marigny, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 1992 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.

Conformément aux prescriptions de la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010, qui a prévu le renforcement et la simplification des intercommunalités et la constitution de structures intercommunales de grande taille, cette intercommunalité a fusionné avec ses voisine pour former la communauté d'agglomération dénommée Saint-Lô Agglo dont elle a été membre jusqu'à la fusion de 2016.

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Compte tenu de la population de la commune, son conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et ses adjoints[18]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Marigny-le-Lozon le jusqu'en 2020 et Fabrice Lemazurier devient maire délégué et est élu maire de la commune nouvelle.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires[19]
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1945 1953 Marcel Guillard (1888-1978)[15]   Médecin
Les données manquantes sont à compléter.
1971 1995 Jacques Lapeyre[20]   Vétérinaire
1995 2004 Yves Lemazurier   Agriculteur
2004 mars 2014 Bernard Brignot SE Pharmacien
mars 2014[21] décembre 2015 Fabrice Lemazurier SE Responsable équipe conseil
Maire de Marigny-Le-Lozon (2016 → )

Jumelages[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2020, la commune comptait 2 415 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2004, 2009, 2014, etc. pour Marigny[22]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 3].

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 2701 2601 3261 3941 5061 5511 5891 6481 621
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 5911 5191 4501 3641 3541 3051 2801 3351 311
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 3071 2201 1591 0611 1491 1681 0911 0101 064
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
1 1251 1961 2551 4401 6681 8721 9832 1262 297
2018 - - - - - - - -
2 356--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Sports et loisirs[modifier | modifier le code]

L'école de musique de Canisy-Marigny, agréée en qualité d'association d'éducation populaire et affiliée à la Fédération musicale de Basse-Normandie, propose des cours d'instruments (piano, harpe, accordéon, guitare, batterie, violon…) pour tous les âges et tous les niveaux.

L'Étoile sportive Marigny-Lozon-Mesnil-Vigot fait évoluer deux équipes en divisions de district[24].

Économie[modifier | modifier le code]

Marché hebdomadaire du mercredi, qui se tient depuis par lettres royales.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le cimetière militaire allemand.
  • Butte du Castel, motte castrale inscrite en 1984 aux monuments historiques[25]. Dernier vestige du château féodal de Marigny, disparu aux XVIe ou XVIIe siècles. Elle se trouve sur la route du bourg en direction du lieu-dit le Poteau au point le plus bas à gauche.
  • Église Saint-Pierre, néo-gothique (XIXe siècle) sur les bases de l'ancien édifice des XIIIe et XVe siècles. Elle abrite une Vierge à l'Enfant (XIIIe), un bas-relief (XVIIIe)[19].
  • Le cimetière militaire allemand de Marigny regroupant plus de 11 169 tombes de soldats allemands tués pendant la bataille de Normandie — dont celle du général Erich Marcks — se trouve à proximité (mais, malgré son nom, sur la commune de La Chapelle-en-Juger)[26],[27].
  • Ancien cimetière américain de 3 070 tombes situé de 1944 à 1948 face au cimetière allemand de La Chapelle-en-Juger.
  • Mémorial Cobra créé en 2002 retraçant l'opération qui permit la percée américaine décisive fin .
  • L'étang de Marigny est un lieu de rencontre pour les pêcheurs. Une aire de jeu et un terrain de pétanque y ont été aménagés.
  • Couronne d'oratoires dans les villages (Mission de 1958).
  • Calvaire (XIXe siècle).
  • Croix de chemin (XIXe siècle).
  • Monument-tombeau de Jacques Bainville (1879-1936).
  • Square Jacques Bainville près de l'église.
  • Maisons anciennes en torchis à la Bergerie.
  • Ancien moulin à eau au Val-Moulin.
  • Grotte de la Vierge.
Pour mémoire

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Jacques Bainville (1879-1936), journaliste, historien et académicien, dont la femme était originaire de Marigny, est enterré dans le square qui porte son nom derrière l'église[28].

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Dans le jeu vidéo Call of Duty : World War II, les créateurs se sont inspirés des traits[Quoi ?] de la commune pour l'une des douze missions de la campagne, Bastion. On retrouve également l'église dans le multijoueur, sur la map Opération Breakout dans le mode guerre.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Marigny (Manche) Blason
D'azur au chevron d'or, accompagné de deux roses en chef et d'un lion en pointe, le tout d'or.
Détails
Ces armes sont celles du marquis de Marigny, reprises par la commune.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2020, légale en 2023.
  2. En 2021, le parvis de la mairie est renommé Place Cadenet en mémoire de ce soutien : « Marigny-le-Lozon. Le parvis de la mairie devient place Cadenet : La place Cadenet à Marigny-le-Lozon (Manche) a été inaugurée, samedi 16 octobre 2021. Des élus de Cadenet, commune du Vaucluse étant venue en aide à Marigny après la Seconde Guerre mondiale, étaient présents », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  4. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 168.
  5. a et b Delattre, 2002, p. 131.
  6. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 188.
  7. Gautier 2014, p. 344.
  8. Gautier 2014, p. 488.
  9. « Marigny-le-Lozon. L’historien Michel Boivin dresse un portrait de la commune entre 1939 et 1945 : Dimanche 8 mai 2022, la commune de Marigny-le-Lozon (Manche), près de Saint-Lô, mettait la ville de Westport (États-Unis, Connecticut) à l’honneur. Une façon de saluer ses habitants venus en aide aux Marignais dans l’après-guerre. A cette occasion, l’historien Michel Boivin était invité à dresser un portrait de la commune entre 1939 et 1945. Il a livré un tableau vivant de ces années d’occupation puis de la Libération », Ouest-France,‎ 9/5/2022 mis à jour le 10/5/2022 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945 » [PDF], Mémorial des batailles de la Marne - Dormans (51), (consulté le ).
  11. « Marigny et Cadenet renouent les liens du passé : Tout remonte à la Libération. Marigny a besoin d'aide, Cadenet lui en apporte du Vaucluse. Le contact a été repris entre les deux communes, la semaine dernière », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. La salle du conseil municipal de Marigny porte le nom de Charlotte Mac Lear : « Hommage de Marigny à Westport. Charlotte Mac Lear la bienfaitrice des Manchois : Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la commune de Marigny (Manche), près de Saint-Lô, a bénéficié de la solidarité des habitants d’une ville américaine, Westport, dans le Connecticut. Parmi ces bienfaiteurs, la palme revient à une femme : Charlotte Mac Lear », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Dans la Manche, la commune de Marigny renoue avec ses bienfaiteurs américains : Soutenue pendant les années d’après-guerre par la ville de Westport, dans le Connecticut (États-Unis), Marigny (Manche), près de Saint-Lô, va renouer les liens avec sa bienfaitrice ce dimanche 8 mai 2022 », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Hélène Perraudeau, « Marigny-le-Lozon renoue avec Westport, ville américaine qui l'a soutenue après guerre : Pendant 20 ans, la ville de Westport, aux États-Unis, a aidé Marigny-le-Lozon, détruite par les bombardements alliés pendant la guerre. La commune manchoise veut raviver ces lien », La Presse de la Manche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. a b et c Nicolas Lepigeon, « Liées depuis 76 ans, Marigny et la ville américaine de Westport (ré)unies pour aider l'Ukraine : La commune manchoise de Marigny et la ville américaine de Westport nouent des liens très forts depuis 1947. Elles ont le projet commun d'aider des Ukrainiens à Lyman », La Presse de la Manche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Recueil des actes administratifs de décembre 2015 », sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
  17. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. Article L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales, sur Légifrance.
  19. a et b Gautier 2014, p. 391.
  20. « Jacques Lapeyre avait été maire de Marigny pendant 24 ans : Maire de Marigny (Manche) de 1971 à 1995, l’ancien élu est décédé, lundi 31 janvier 2022, à l’âge de 97 ans », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Marigny (50570) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. Date du prochain recensement à Marigny, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  24. « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Et S Marigny-Lozon-Mesnil-Vigot » (consulté le ).
  25. « Motte castrale », notice no PA00110446, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  26. « Cemetery Temporary », sur Mémoire & Database (consulté le ).
  27. (de) Site web du Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (Quelques informations sur le cimetière militaire allemand de Marigny).
  28. Marigny (50) : square Jacques Bainville.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 131.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 391.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]