Provinces de l'Empire ottoman

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Les provinces de l'Empire ottoman étaient des divisions administratives fondées sur l'administration militaire et civile ainsi que les fonctions exécutives.

Les provinces de l'Empire ottoman (en jaune) en 1609. Vert : états vassaux musulmans (Tlemcen, Alger, Qacentine, Khanat de Crimée, Sharifat de La Mecque). Rose : états vassaux chrétiens (Raguse, Transylvanie, Moldavie, Valachie, Abkhazie, Kakhétie-Imérétie).

Historique

L'organisation administrative de l'Empire ottoman a évolué au cours de l'histoire[1].

Les premières provinces ont été créées à partir du XIVe siècle, leur nombre s'accroissant progressivement au fur et à mesure de l'extension de l'empire.

La structure administrative a été refondée au cours des vastes réformes (Tanzimat) de 1864, visant à la modernisation de l'Empire et à faire de l'administration des provinces un relais de l'État. Elle préfigure les provinces de la république turque qui succède à l'Empire en 1922.

Hétérogénéité du système

Contrairement à ce que montrent par erreur beaucoup de cartes historiques (y compris anciennes), les états vassaux, musulmans ou chrétiens, payaient un tribut au Sultan ottoman mais ne faisaient pas partie de l'Empire, n'étaient pas des provinces ottomanes, n'avaient pas l'obligation de fournir des troupes à l'Empire, disposaient de leurs propres dynasties, conseils, lois, administrations, armées, flottes, diplomaties (attributs de la souveraineté).

Ces états vassaux étaient soit musulmans (Tlemcen, Alger, Qacentine et Khanat de Crimée ; le Sharifat de La Mecque, dévolu au Sultan en tant que Calife et « Commandeur des croyants », avait aussi un statut d'autonomie), soit chrétiens (Raguse, Transylvanie, Moldavie, Valachie, Abkhazie et Kakhétie-Imérétie).

En Crimée, le Khanat, qui s'étendait loin à l'intérieur de ce qui est aujourd'hui l'Ukraine et la Russie méridionale, ne possédait en revanche pas l'extrémité montagneuse de la péninsule, qui, elle, était bien province ottomane (ancienne principauté greco-arménienne conquise, dont les dynastes, passés à l'islam, ont conservé quelque temps leur statut héréditaire).

Dans les états vassaux chrétiens, les Ottomans ne pouvaient pas construire des mosquées ni y posséder de la terre : c'étaient des « protégés du Sultan » mais des étrangers, un statut symétrique à celui de certains chrétiens ou juifs de l'Empire ottoman vivant sous le « régime des Capitulations », qui étaient des « protégés » des souverains chrétiens d'Europe (comme la famille Balladur).

Période post-Tanzimat

Au début de l'année 1865, l'Empire ottoman comptait une cinquantaine de provinces en Europe, Asie et Afrique, qui s'étendaient des Balkans à l'Afrique du Nord en passant par le Moyen-Orient et l'Égypte. Les noms en français sont ceux figurant sur les cartes françaises de l'époque ; les noms ottomans sont donnés en italique entre parenthèses :

En Europe

En Asie

Structure administrative de l'Empire ottoman en 1789.

En Asie mineure

Au Proche-Orient

  • Mont-Liban (Lubnan Dağlari mutasarrıflığı, Cebeli-Lubnan ou Djebel-i Lubnan, capitale Beirut ou Béryte), mutasarrifat et non vilayet
  • Beyrouth (Beirut-eli ou vilayet de Beyrouth)
  • Palestine (Kudus-i Şerif mutasarrıflığı, capitale Kudüs), mutasarrifat et non vilayet
  • La Mecque (Mekke şeriflığı), sharifat personnellement dévolu au Sultan et non vilayet
  • Hedjaz (Hicaz-eli, capitale Medîne)
  • Yémen (Yemen-eli, capitale Sana).

En Afrique

Avant 1830, l'empire comptait aussi en Afrique du Nord :

  • La Djézireh de l'occident (Cezayir-i bahr-i Mağrib, "marche du pays d'occident" : Maghreb = "occident") : plus ou moins l'actuelle Algérie septentrionale avec trois deylıks : Tlemcène (Tlemcen), Alger (Al-djazaïr, en turc Cesayir, Djézireh en transcription française) et Kacentine (Constantine) (à noter : on trouve des traces de la présence Ottomane en Algérie, notamment dans des patronymes comme : Khodja, Kara, Stambouli, Sandjak...).

Article connexe

Sources

  1. Robert Mantran, Histoire de l'Empire ottoman, Fayard, 1989 ; Jean-Paul Roux, Histoire des Turcs, Fayard, 1984 ; André et Jean Sellier : Atlas des peules d'Orient, la Découverte, 2000 ; Alphonse Lamartine, Voyage en Orient, Arléa 2008 ; Taner Akçam, De l'Empire à la République, l'Aventurine, 2005 et Revue L'Histoire n° spécial 45 : Les Turcs.