Khédive

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Le titre de khédive (du mot persan خدیو xidīw, xadīw, signifiant « seigneur », ou « vice-roi ») est un titre héréditaire accordé en 1867 par le gouvernement ottoman au pacha d'Égypte, à l'époque Ismaïl Pacha.

Biographie[modifier | modifier le code]

Celui-ci appartenait à une dynastie musulmane d'origine albanaise, fondée en 1805 par Méhémet Ali. Cette dynastie a d'abord régné sur l'Égypte en tant que pachas (gouverneurs semi-indépendants), puis en tant que Khédives héréditaires.

Méhémet Ali avait reçu le soutien des sultans ottomans et en particulier celui de Selim III pour ses projets de réforme, mais il avait aussi guerroyé contre ses suzerains et s'était emparé, pour une dizaine d'années (1839-1840), de la Palestine, de la Syrie, de Chypre, de la Crète et de Thasos.

Mais ce n'est qu'à partir du règne d'Ismaïl que la dynastie est devenue héréditaire.

Création du titre[modifier | modifier le code]

Le titre de khédive est créé par un firman du [1] (5 safar 1284 AH[2]).

Liste des khédives[modifier | modifier le code]

Sous Abbas II Hilmi, khédive de 1892 à 1914, les Britanniques envahissent le pays à la fin du XIXe siècle, néanmoins la dynastie reste en place et le titre se maintient jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. La monarchie héréditaire est ensuite européanisée en royaume, qui prend fin en 1953 lorsque Gamal Abdel Nasser renverse le roi Farouk et proclamera la république[réf. nécessaire].

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Boîte de cigarette « Khédive »

Le nom « Khédive » a été retenu pour une marque de tabac[6]. À partir des années 1950, de nombreux bars-tabacs français adoptent Le Khédive comme enseigne, car la SEITA, qui détient le monopole de la vente du tabac en France, accorde une subvention aux établissements qui adoptent comme nom celui d'une des marques commercialisées par la SEITA[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anouar Abdel-Malek, chap. 13 « La renaissance de l'Égypte (1805-1881) », dans Jacob Festus Ade Ajayi (dir.), Histoire générale de l'Afrique, t. 4 : L'Afrique au XIXe siècle jusque vers les années 1880, Paris, UNESCO, coll. « Histoire plurielle », , 1re éd. (ISBN 978-92-3-201712-3, présentation en ligne, lire en ligne), p. 362-392 [lire en ligne (page consultée le 17 août 2016)].
  2. Jean-Jacques Luthi, La vie quotidienne en Égypte au temps des khédives : 1863-1914, Paris et Montréal, L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », , 1re éd., 251 p., 22 cm (ISBN 2-7384-7019-X et 978-2-7384-7019-5, OCLC 468068355, BNF 37034036), p. 10 [lire en ligne (page consultée le 17 août 2016)].
  3. İsmâil Paşa, Hidiv (1830-1895) (BNF 10779500) [consulté le 17 août 2016].
  4. Tawfīq ibn Ismāʿīl (khédive d'Égypte ; 1852-1892) (BNF 16760591) [consulté le 17 août 2016].
  5. ʿAbbās Ḥilmī II (khédive d'Égypte ; 1874-1944) (BNF 14977594) [consulté le 17 août 2016].
  6. On relève des publicités pour cette marque dès 1918. Voir : Tabac & fumées: regards multidisciplinaires et indisciplinés sur le tabagisme, XVe-XXe siècles, Collection Intercultures, auteurs : Catherine Ferland et le CELAT (Centre de recherches Cultures – Arts – Sociétés, autrefois Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les traditions, issu de la Chaire des archives de folklore de l'Université Laval, créée en 1944), Éditeur : Presses Université Laval, Québec, 2007, (ISBN 9782763785028), 236 pages, page citée : p. 148 lire en ligne.
  7. Olivier Razemon, « Balto, Marigny, Chiquito, ces noms de cafés qui racontent l'histoire de la Seita », (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]