Issoire

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Issoire
Issoire
La ville depuis la tour de l'Horloge
Blason de Issoire
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Puy-de-Dôme
(sous-préfecture)
Arrondissement Issoire
(chef-lieu)
Intercommunalité Issoire Communauté
Maire
Mandat
Bertrand Barraud
2014-2020
Code postal 63500
Code commune 63178
Démographie
Gentilé Issoiriens
Population
municipale
14 578 hab. (2014)
Densité 740 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 32′ 42″ nord, 3° 14′ 59″ est
Altitude 386 m
Min. 360 m
Max. 560 m
Superficie 19,69 km2
Élections
Départementales Issoire
(chef-lieu)
Localisation
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Issoire
Liens
Site web http://www.issoire.fr/

Issoire est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région d'Auvergne. Elle est l'une des quatre sous-préfectures du département avec Ambert, Riom et Thiers. Ses habitants sont appelés les Issoiriens. Issoire et Clermont-Ferrand partagent le même espace urbain.

Géographie

Située au sud de Clermont-Ferrand, près de l'autoroute A75, en bordure de l'Allier, elle est traversée par la Couze Pavin, affluent de l'Allier.

En venant de Clermont-Ferrand, on doit d'abord traverser une profonde gorge rocheuse au niveau de l'horst de Saint-Yvoine, où court la tumultueuse Allier. Au sortir de cette gorge, on découvre Issoire s'ouvrant sur la Limagne du même nom. C'est une vallée fertile se développant sur un axe nord-sud le long de l'Allier en direction de Brioude. Elle s'agrémente de nombreuses buttes d'origine volcanique aux formes douces, dont les plus remarquables sont le Puy d'Isson, Usson et Nonette. La Limagne d'Issoire est aussi bordée de beaux plateaux formés de coulées de basalte comme à Perrier. La région d'Issoire est marquée par une architecture au caractère nettement méditerranéen. La douceur du paysage, la qualité de la lumière ont valu à cette région le surnom de Toscane Auvergnate[1].

Histoire

Dénommée jadis Isiodorensis, "Issoire la Belle" garde à travers son vocable le souvenir d'une origine gallo-romaine. Plusieurs objets datant de cette époque furent découverts dès 1780 : urnes antiques, monnaies gauloises et romaines, vases funéraires gallo-romains.

Le nom de la ville s'est écrit pendant longtemps Yssoire. Le "Y" qui apparaît dans les armoiries en témoigne. C'est à partir de la Révolution que l'orthographe moderne Issoire s'est imposée. En occitan, la ville s'appelle Soire (ce qui se prononce [ˈsujre], [ˈsujrə] ou localement [ˈsɥirə]).

Du Ve au VIIIe siècle, la mémoire de saint Austremoine tomba dans l'oubli. Ses reliques furent transférées à Volvic, puis à l'abbaye de Mozac. En 816, des moines bénédictins venus de Charroux dans le Poitou et fuyant les invasions normandes, se réfugient dans la région, à Saint-Yvoine. L'un d'entre eux, nommé Gislebert, se rend à Issoire et décide de reconstruire l'ancien monastère de Saint-Austremoine. Le nouveau monastère sera consacré en 937 par Bernard, évêque de Clermont, sous le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Austremoine.

Guerres de religion

Un protestant est brûlé vif en 1548. Le 15 octobre 1575 (cinquième guerre de religion), la ville est prise et pillée par les troupes du capitaine Merle. Lors de la guerre suivante, en juin 1577, la ville est reprise et pillée par l'armée royale du duc d'Anjou[2]. La ville d'Issoire est prise par les ligueurs le 10 février 1590. Le 11 février, Jacques de Villelume-Barmontet assiège les ligueurs réfugiés dans la citadelle, c'est alors que le chef de la Ligue Jean-Louis de La Rochefoucauld, comte de Randan, fait le siège de la ville tenue par les royalistes, commandés par Jacques de Villelume-Barmontet, maréchal de camp qui repoussent les ligueurs. Le 14 mars 1590, Jacques de Villelume-Barmontet, à la tête de cinquante cuirassiers, aide les troupes royales, les contingents de Clermont et les volontaires menés par François de Chabannes, marquis de Curton à poursuivre le comte de Randan et à le défaire à la bataille de Cros-Rolland, près d'Issoire. Il se marie en 1578 avec Magdelaine, Dame de Vassel. Le 15 mars 1590, Jacques de Villelume-Barmontet est nommé gouverneur d'Issoire, et dans sa charge de maréchal de camp, continue à prendre part aux opérations contre la Ligue jusqu'en 1595. Un contemporain, Julien Blauf, notable de la ville, rédigea une chronique des évènements de 1540 à 1622[3].

Depuis le XIXe siècle

Place de la République à Issoire en 1909.

Issoire est restée longtemps agricole. Mais la crise du phylloxéra en 1895 fut un coup très dur. L'une des seules activités économiques est alors la batellerie : on transporte sur l'Allier, principalement, du bois de sapin. Il faut attendre 1831 pour que le premier pont sur l'Allier, à Parentignat, ne rende plus nécessaire le passage par un bac. L'arrivée du chemin de fer en 1855 entraîne la faillite des bateliers. L'installation d'un régiment d’artillerie donne un peu de souffle à l'économie. Il est remplacé ensuite par le Centre d'entraînement des moniteurs de la Jeunesse algérienne (CemJA) en 1957 lui-même remplacé par l'École des apprentis techniciens de l'armée de terre (EATAT) en 1963, qui prend ensuite le nom d'École d'enseignement technique de l'armée de terre (EETAT) en 1964 puis en 1977 de ENTSOA (École nationale technique des sous-officiers d'active), fermée et remplacée en 1999 par le 28e régiment de transmissions. L'essor économique de la ville date du milieu du XXe siècle, avec l'installation d'une importante usine métallurgique.

Unités militaires ayant tenu garnison à Issoire

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Pour la première fois de son histoire, la ville d'Issoire, ancrée à droite, a voté en majorité pour un candidat de gauche (Ségolène Royal) dans une élection présidentielle, le 6 mai 2007.

Liste des maires

Les maires qui se sont succédé à Issoire

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 1800 juillet 1808 Jean-Joseph Gabriel D'Augerolles    
juillet 1808 avril 1815 Jean Reymond    
avril 1815 avril 1819 Jacques Chassaing    
avril 1819 avril 1831 Bertrand Jean-Luc Chomette    
avril 1831 décembre 1847 Guillaume Triozon-Bayle    
décembre 1847 mai 1848 Arthur Malos-Lafond    
mai 1848 février 1854 Eugène Bournet    
février 1854 septembre 1870 Antoine Verniere    
septembre 1870 septembre 1882 Jean Naffre   Conseiller général (1871-1882)
septembre 1882 mai 1884 Jean Barissa    
mai 1884 janvier 1885 Antoine Foury    
janvier 1885 juin 1885 Auguste Charles    
juin 1885 mars 1906 Eugéne Gauttier   Conseiller général (1898-1904)
mars 1906 décembre 1919 Pierre Boyer    
décembre 1919 mars 1923 Jules Cibrand   Conseiller général (1904-1923)
mars 1923 mars 1925 Pierre-Antoine Rouvet    
mai 1925 avril 1941 Albert Buisson Radical Sénateur (1937-1944)
Conseiller général (1928-1940)
avril 1941 octobre 1944 Jean Retu    
octobre 1944 septembre 1945 Georges Bienfait    
septembre 1945 octobre 1947 Jacques Vergnieres    
octobre 1947 mai 1953 Jean Bigot    
mai 1953 mars 1965 Alfred Lamy    
mars 1965 septembre 1968 Antonin Gaillard Rad. Conseiller général (1961-1967)
octobre 1968 mars 1971 Jean Poncie    
mars 1971 mars 1977 Jean Grolier RI puis UDF Conseiller général (1967-1973)
mars 1977 mars 1989 Jacques Lavédrine PS Député (1978-1993)
Conseiller général (1973-1992)
mars 1989 mars 2008 Pierre Pascallon RPR puis UMP Député (1993-1997)
Conseiller général (1992-2004)
mars 2008 mars 2014 Jacques Magne PS  
mars 2014 En cours Bertrand Barraud UMP  

Démographie

Avec 14 416 habitants en 2009, Issoire est la cinquième commune la plus peuplée du département du Puy-de-Dôme. Pour la première fois, au recensement de 2006, elle franchit le seuil des 14 000 habitants, profitant de son statut attractif de sous-préfecture, au sud de l'aire urbaine de Clermont-Ferrand.

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[4],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 14 578 habitants, en augmentation de 4,51 % par rapport à 2009 (Puy-de-Dôme : 2,3 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
4 9515 0955 4545 9295 9905 7415 2245 7025 889
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
6 0676 1596 0635 8766 2506 3036 2656 1826 011
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
5 7915 6035 6585 6606 0376 7196 4217 1158 541
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2014
10 45411 88613 67313 67413 55913 77314 01614 17014 578
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[5] puis Insee à partir de 2006[6].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

Église Saint-Austremoine en 1825

Longtemps agricole, Issoire a commencé à se développer en 1855 avec l'arrivée du chemin de fer. Puis l'implantation d'un régiment a donné un nouveau souffle au commerce. C'est surtout au XXe siècle que l'industrie a pris son essor :

  • Wassmer Aviation (1905), devenu Issoire Aviation en 1978, implantée sur l'aérodrome d'Issoire - Le Broc et qui produit des pièces pour l'aéronautique et des avions légers ;
  • Une usine des Établissements Ducellier (1938), devenu Valeo en 1986, qui produit des accessoires pour l’automobile (systèmes d'essuyage) ;
  • Interforge, la plus puissante presse hydraulique du monde occidental avec 65 000 T de puissance installée en 1974[7] ;
  • La Société pour le forgeage et l’estampage des alliages légers (Forgeal) ;
  • La Société centrale des alliages légers (SCAL) ;
  • La Technopole Innomat est tournée vers les matériaux nouveaux ;
  • Le Centre européen d’essais, de recherches et de techniques automobiles (CEERTA), circuit automobile d'Issoire ;
  • Le constructeur de moto Voxan ;
  • Une usine du groupe Constellium ;
  • Une usine du groupe Aubert et Duval.

Monuments remarquables

L'église Saint-Austremoine d'Issoire
Chœur de l'église Saint-Austremoine
Issoire et sa Tour de l'Horloge

L'église Saint-Austremoine d'Issoire est l'une des plus belles églises romanes d'Auvergne parmi les cinq autres églises dites « majeures » :

Elle est classée monument historique depuis 1840[8].

Ancienne église abbatiale bénédictine, elle fut bâtie au XIIe siècle grâce à différentes arkoses et calcaires.

Saccagée par le capitaine huguenot Merle lors des guerres de religion, elle fut restaurée plusieurs fois aux XIXe et XXe siècles. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1835.

Le chevet est la partie la plus valorisée de l'édifice et accuse, par son parti à chapelle axiale rectangulaire déjà rencontré à Souvigny et Saint-Menoux, le milieu du XIIe siècle. À l'intérieur, ce qui frappe c'est la couleur, qui date de 1859. Les chapiteaux du rond-point sont historiés et centrés sur la Passion du Christ. Ils racontent : la Cène, la visite des femmes au tombeau, les apparitions du Christ à Marie-Madeleine, etc.

Les chapiteaux du chœur illustrent différents moments vécus par le Christ entre le jeudi Saint et le dimanche de Pâques. Ils sont probablement le fruit de sculpteurs expérimentés venus du Languedoc.

Sous le chœur se trouve une magnifique crypte, qui a échappé au « barbouillage ». On y trouve une belle châsse du XIIIe siècle en émail de Limoges. Elle fut achetée par l'abbé Daguillon en 1853 pour y placer les reliques de Saint Austremoine. Ses faces décrivent la visite des Saintes Femmes au Tombeau et l'apparition du Christ à Marie-Madeleine. Volée en 1963, la châsse a été retrouvée à Hawaii en 1990 après un périple dans le monde. Elle est de nouveau dans la crypte depuis 1992.

Célébrités

Jumelages

Drapeau de l'Allemagne Neumarkt (Allemagne) depuis 1971
Drapeau de l'Italie Veroli (Italie) depuis 2012

Issoire dans la littérature et au cinéma

Les personnages du conte philosophique Jeannot et Colin de Voltaire sont originaires d'Issoire.

Issoire est, avec Ambert, l'une des deux sous-préfectures victimes des canulars arbitraires et anarchisants des sept héros des Copains, roman de Jules Romains paru en 1913[9]. Le choix s'était porté sur ces deux villes car, sur une carte de France, elles lorgnaient d'un mauvais œil les sept amis. Yves Robert en tira en 1964 un film portant le même nom, Les Copains.

Héraldique

Blason d'Issoire

blasonnement : « d'azur à la lettre y d'or, la queue inversée à senestre et enroulée par la pointe, surmontée d'une couronne de marquis du même ».

Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. Toscane Auvergnate, www.toscanedauvergne.com
  2. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne). p. 325
  3. Julien Blauf, Texte revue et commenté par André Serre, « Issoire pendant les guerres de religion », La Française d'Édition et d'Imprimerie, Clermont-Ferrand, 1977, 297p.
  4. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee
  5. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  6. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  7. Geneviève Colonna d'Istria, « Auvergne : Issoire se sent pousser des ailes », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Notice no PA00092139, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Jules Romains n'a pas hésité à intituler un chapitre de son roman « Destruction d'Issoire », même si le terme est légèrement excessif.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Yves Morvan, Les peintures de la salle capitulaire d'Issoire, Revue d'Auvergne, Volume 106, Numéro 3. Société des amis de l'Université de Clermont. Ed. G. Mont-Louis, 1992. (ISSN 0035-1008)

Articles connexes

Liens externes