Duché d'Apulie et de Calabre

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Duché d'Apulie et de Calabre

10771130

Blason
Description de l'image Normannen.png.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Melfi
Langue(s)

Langues officielles : Latin

Langues parlées : Dialectes italiens méridionaux, langue d'oïl (normand)
Religion Catholicisme

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Du XIe au XIIe siècle, la Calabre est une possession normande, faisant suite au thème byzantin de Calabre, d'abord nommée duché de Calabre, puis duché d'Apulie et de Calabre. Lorsque Roger II devient roi, le duché est intégré au royaume de Sicile.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'arrivée des Normands[modifier | modifier le code]

Georges Maniakès part de Reggio de Calabre et débarque en Sicile.
Image d'une carte géographique avec un secteur gris parsemé de petites écritures blanches délimité par secteur bleu clair ; certains endroits du secteur gris repérés par une couleur marron.
Territoires normands en Europe.

En 1039, Guaimario IV, prince de Salerne et allié des Byzantins, envoie les chevaliers normands, menés par Guillaume Bras-de-Fer à Reggio de Calabre. Là, ils s'unissent à l'armée du catépan d'Italie Georges Maniakès, composée également de troupes italiennes et lombardes. Cette armée appareille de Reggio et conquiert une dizaine de villes siciliennes, parmi lesquelles Syracuse. Elle est appuyée par une flotte commandée par le beau-frère de l'empereur Michel IV, le patricien Stéphane[1].

Vers 1050, Robert Guiscard arrive en Calabre, où il commence à faire des incursions. En 1052, les Normands sont vainqueurs face aux troupes impériales au voisinage de Crotone. Robert est rejoint par son frère Roger, et ils entament un plan systématique de conquête de la région[1]. Il conquiert ainsi Catanzaro et met à feu et à sang la province de Reggio, mais ne réussit pas à conquérir la ville. Il revient en 1059, et avec son frère il assiège Reggio, qui cède à la condition que les deux fonctionnaires byzantins les plus importants soient libres de s'en aller, condition qui est accepté par Robert[1]. Les exfiltrés de Reggio s'établissent d'abord dans le château de Squillace, qui est assiégé par Roger : les soldats byzantins s'embarquent de nuit vers Constantinople et la ville se rend aux Normands. Avec la chute de Reggio, Robert le Guiscard est proclamé officiellement duc, titre confirmé en août par le pape Nicolas II à Melfi qui le nomme « duc d'Apulie, Calabre et Sicile »[2],[1].

La domination normande[modifier | modifier le code]

En 1061, la Calabre est aux Normands, divisée entre Robert, « duc de Calabre », et Roger, « comte de Calabre ». La domination s'étend aux Pouilles et à partir de là il n'y a plus aucune possession byzantine. Robert confirme en Reggio la capitale de son duché, fait restaurer la cité, la fortifie et en étend la ceinture de murailles. Il en fait le siège prospère du « giustizierato di Calabria ». Roger, en tant que conte, est vassal de son frère Robert. Il place son siège à Mileto, qui obtient l'épiscopat de Vibo Valentia et de Tauriana (de nos jours une frazione de Palmi). La même année, certains chefs de Messine cèdent leur ville aux Normands.

En 1077, le duché de Calabre et le duché d'Apulie fusionnent en un « duché d'Apulie et de Calabre ».

Pour éviter de futurs problèmes avec les Byzantins en Calabre, en 1081, Robert attaque Constantinople, mais y trouve la mort en 1085. Son fils Roger Borsa lui succède. Il reprend l'administration de Reggio, toujours capitale du duché.

En 1088, le Sarrazin Ibn Abbad, émir de Syracuse, débarque à Reggio et détruit le monastère de San Nicolò sur la Punta Calamizzi (it) ainsi que l'église San Giorgio en abîmant les effigies des saints. Roger contre-attaque et le pourchasse, puis le tue sur le champ de bataille et conquiert Syracuse

.

Après quelques années, le duc Roger et le pape Urbain II convainquent Bruno de Cologne d'accepter la chaire d'évêque de Reggio[N 1].

En 1121 naissent des hostilités entre Roger comte de Sicile et son cousin Guillaume, nouveau duc de Calabre. Le pape Calixte II intervient et réussit à pacifier les rivaux en leur faisant signer un accord, selon lequel le comte de Sicile procure à son cousin un escadron de cavalerie lui permettant de réprimer la révolte du baron Giordano di Ariano. En échange, Guillaume abandonne ses possessions de Sicile et de Calabre.

Mosaïque représentant un homme barbu, aux cheveux longs, vêtu d'un riche manteau et couronné.
Roger II de Sicile, détail de mosaïque

Roger II, déjà prince de Salerne, se rend à Reggio où il est reconnu « duc d'Apulie et de Calabre » et « comte de Sicile » avec domination sur Amalfi et Gaeta, sur une partie de Naples, sur Taranto, Capoue et les Abruzzes.

La transition vers le Royaume de Sicile[modifier | modifier le code]

En 1131, Roger II est couronné roi de Sicile et transfère son siège de Reggio à Palerme.

Dans la réorganisation du Royaume voulue par le roi Roger en 1147, la Calabre est divisée en deux giustizierati tous deux dépendants d'un Maître Justicier :

  • giustizierato de Calabre, avec capitale Reggio ;
  • giustizierato de Val di Crati (ou Terra Giordana), avec capitale Cosenza.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En 1090 il sera élu archevêque ; plus tard il se retirera pour se consacrer à la vie contemplative.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (it) Giorgio Ravegnani, I Bizantini in Italia, Bologne, Il Mulino, , 240 p. (ISBN 88-15-09690-6, BNF 39215099), p. 187 à 199.
  2. (it) Adele Cilento, Potere e monachesimo : Ceti dirigenti e mondo monastico nella Calabria Bizantina (secc. IX-XI), Nardini, , 200 p. (ISBN 88-404-2422-9), p. 10.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles liés[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]