Christophe Gans

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Christophe Gans
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Christophe Gans en 2010
Naissance (64 ans)
Antibes, Alpes-Maritimes
Nationalité Drapeau de la France France
Profession réalisateur, producteur, scénariste
Films notables Crying Freeman
Le Pacte des loups
Silent Hill

Christophe Gans, né le à Antibes dans les Alpes-Maritimes en France, est un réalisateur, producteur et scénariste français.

Il est connu pour soigner l'esthétique et le style de ses films, revendiquant des influences aussi variées que le cinéma européen, américain, asiatique et l'univers de la Bande dessinée.

Biographie

Jeunesse et journalisme

Christophe Gans naît le 11 mars 1960 à Antibes. Fasciné par le cinéma, il crée, très jeune, un fanzine alors qu'il vit encore dans sa ville natale d'Antibes. Après ses études à l'IDHEC où il réalise notamment un court-métrage intitulé Silver Slime — qui, en anglais, veut dire « bave d'argent », et de nouveau traduit en italien donne « Bava d'Argento », jeu de mots en hommage aux réalisateurs Mario Bava et Dario Argento[réf. nécessaire], il est nommé rédacteur en chef du magazine Starfix, lancé et financé par ses amis (distributeurs vidéo créateurs de Scherzo vidéo), défendant alors au sein de ses pages des cinéastes[réf. nécessaire] tel que David Cronenberg ou John Woo, parfois malmenés dans la presse cinéma « traditionnelle » de l'époque. Il anime en plus une rubrique consacré au cinéma dans l'émission Rapido d'Antoine de Caunes.

À la fin des années 1980, il crée la revue HK Magazine qui devient rapidement une référence en matière de cinéma asiatique, partant à la découverte de cinéastes tels que John Woo ou Hayao Miyazaki. À partir d'un large catalogue de titres inédits en VHS, HK lance la mode du cinéma asiatique en France.

Cinéma

Brian Yuzna et Christophe Gans au Festival de Cannes en 1996.

Avec l'aide du producteur Samuel Hadida, Christophe Gans travaille sur plusieurs scénarios avant de signer en 1993 The Drowned, première partie du film Necronomicon inspiré par l'œuvre de H. P. Lovecraft.

En 1995, il adapte le manga culte Crying Freeman, l'histoire d'un tueur chinois au sang-froid hors pair, d'après le manga éponyme de Kazuo Koike et Ryôichi Ikegami. Les rôles du Freeman et de l'inspecteur Netah sont respectivement confiés à Mark Dacascos et Tchéky Karyo[1]. Il définit son film comme « un poème d’amour adressé à The Killer de John Woo »[2]. Les critiques presse et spectateurs sont favorables, comme Libération qui salue « un film extrêmement léché, excessivement soigné, outrageusement esthétique »[3].

Fort du succès de Crying Freeman, il se lance dans un projet ambitieux, celui de réaliser une prequelle à Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. Écrit par Christophe Gans, Thierry Cazals et Michael Cooper, le scénario de Nemo suit les jeunes années du capitaine Nemo en pleine Guerre de Sécession, alors qu'il n'est pas encore le maître de son célèbre Nautilus. Le réalisateur se bat pendant des années pour assurer la mise en chantier du film mais les producteurs sont réticents. « J’ai rendu un script qui raconte la première plongée du sous-marin et l’histoire d’amour qui va brouiller la vie de Nemo (...) C’est l’occasion de réaliser un film d’aventures comme on en voyait dans les années 60, mais avec une vision moderne » explique-t-il en 1996[4]. Les illustrateurs Marc Caro et Matthieu Lauffray préparent des illustrations pour vendre le projet aux studios. Alors que les préparatifs pour un futur tournage commencent, la production est stoppée[5].

En 2004, Christophe Gans co-produit Saint Ange de Pascal Laugier. En 2006, après l'échec d'un projet d'adaptation de Bob Morane avec Vincent Cassel, il signe Silent Hill, transposition du célèbre jeu vidéo, qui réunit Radha Mitchell, Laurie Holden et Sean Bean. Il est aidé à l'écriture du scénario par Roger Avary, qu'il avait rencontré douze ans plus tôt pour la sortie de Necronomicon. Ce dernier dira de lui qu' « Il était tellement érudit que j'avais l'impression d'avoir rencontré le Quentin Tarantino français[6] ». Lors de la réalisation du film, le réalisateur a reçu de nombreuses menaces de mort de la part de fans du jeu qui ne voulaient pas voir leur monde favori trahi par un long-métrage n'ayant pas été conforme à l'esprit de Silent Hill[7]. Le succès est mitigé. Les Inrockuptibles note « un tableau subtil et malaisant, fruit de l'union enfin directement féconde entre le cinéma et le jeu vidéo »[8], alors que Chronic'art évoque « un fracas dégoulinant d'occasions manquées, de sauvetages avortés et de grands spasmes qui déséquilibrent le frêle terreau de base »[9].

Le Pacte des Loups

Gravure du XVIIIe siècle, représentant la Bête du Gévaudan et l'une de ses nombreuses victimes.

1998. En collaboration avec Canal + Écriture, une structure de Canal+ visant à apporter aux jeunes auteurs une aide financière et artistique, le scénariste Stéphane Cabel développe un synopsis de vingt pages intitulé Le Pacte des loups. L'intrigue est basée sur l'histoire de la Bête du Gévaudan, qui fit de nombreuses victimes entre 1764 et 1767 dans l'actuelle Lozère, et y incorpore des éléments propres au romanesque. Le pitch de Cabel séduit aussitôt Gans qui a toujours eu une fascination pour le cinéma de cape et d'épée et l'imaginaire baroque. Le réalisateur a particulièrement été marqué dans les années 1960 par le téléfilm sur la Bête du Gévaudan produit pour la célèbre série Le Tribunal de l'impossible[10]. Il décide de retravailler le script de Cabel pour y apporter sa propre "patte" et de le transposer en un spectaculaire long-métrage avec le financement de Samuel Hadida et Richard Grandpierre pour Studio Canal.

C'est dans la région du Gers, le 14 février 2000, que débute le tournage[11], qui va s'étaler sur 23 semaines au lieu des 15 initialement prévues sur plus de 8 départements comme la Dordogne, le Val-de-Marne ou encore les Hautes-Pyrénées [12]. Quatre vingt décors du script sont extérieurs, et les problèmes liés aux conditions climatiques et à la gestion de l'équipe s’enchainent. Techniciens, figurants costumés et cavaliers doivent parfois patienter de longues heures pour pouvoir tourner sur des plateaux balayés par des orages[13],[14].

La distribution réunit de jeunes comédiens (Samuel Le Bihan, Vincent Cassel, Monica Bellucci, Jérémie Renier...) et des valeurs sûres du cinéma français (Jean Yanne, Jean-François Stévenin ou encore Édith Scob). Le réalisateur retrouve Mark Dacascos 5 ans après Crying Freeman. Les cascades sont assurées par Philip Kwok, un professionnel du cinéma hongkongais. L’auteur de bande dessinée français Matthieu Lauffray se charge d'illustrer les carnets du personnage joué par Le Bihan, tandis que le studio britannique Jim Henson's Creature Shop conçoit les effets spéciaux de la Bête. La vision de Gans confère au film une atmosphère unique où s’entremêlent les genres, du western au film de cape et d'épée en passant par le cinéma d'arts martiaux et d'horreur. Le Pacte des loups est l'un des plus gros succès français de 2001 avec près de cinq millions de spectateurs en salle. Il connait également le succès aux États-Unis à sa sortie en 2002.

La Belle et la Bête

En 2011, Christophe Gans co-écrit avec Sandra Vo Anh une adaptation du conte La Belle et la Bête de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, publié en 1740. Le film est produit par Pathé[15] et réunit Vincent Cassel, Léa Seydoux ou encore André Dussollier. Le tournage se déroule à Berlin dans les Studios de Babelsberg[16] pour une sortie fixée au 12 février 2014[17].

« La difficulté, je crois, vient du fait que la version Cocteau et la version Disney (que je n’aime pas) ont imposé des éléments qui ne sont pas dans le conte de Madame de Villeneuve mais qui sont désormais ancrés dans l’inconscient collectif (...) Avec ma version, j’entends apposer une grille de décodage plus contemporaine, avec des réflexions sur l’écologie ou encore sur les classes sociales, surtout en cette période de crise économique. Une part importante du film est consacrée à la chute sociale du marchand, à l’invasion de sa maison par des huissiers. Le remède à une pareille situation ? L’amour et l’imagination. Des valeurs qui ne coûtent rien et qui ne sont pas imposables ! » explique le réalisateur[18]. Le film est inspiré par l’œuvre de Hayao Miyazaki « parce qu'ils sont bâtis sur un système de valeurs humaines, écologiques, civilisationnelles, les œuvres du maître japonais ont su transcender les barrières culturelles et représenter pour le public international la quintessence du sentiment féérique. », déclare Christophe Gans à Variety[19]. « Avec ce film, je veux lâcher mon imagination. Bien que je veuille conserver la narration de ce conte intemporel, avec ses personnages et son rythme, je vais surprendre le public en créant un tout nouvel univers jamais exploré auparavant et produire des images d'une qualité sans précédent. Chacun de mes films a été un défi, mais celui-ci sera, de loin, le plus excitant et gratifiant. »[20].

Les critiques des professionnels sont partagées. Pour Libération, « Christophe Gans déploie comme à son habitude un grand numéro d’artificier obsessif, d’artisan brillant, mais aussi d’enfant prolongé, encore sincère dans sa façon de s’abandonner à ses pulsions scopiques»[21]. Pour Le Figaro, « on se plaît à trouver, dans un double discours plus symbolique, la tension sexuelle propre à tous les contes, à travers une représentation métaphorique du désir ». « (...) ce film divertissant n'égale pas la hauteur de ses ambitions » note Les Fiches du cinéma[22].

Filmographie

Réalisateur

Scénariste

Producteur

Distributeur

Christophe Gans supervise également la distribution de films étrangers pour le marché du DVD en France comme Shaolin Soccer de Stephen Chow et le label HK spécialisé dans le cinéma asiatique.

Les projets inachevés

  • Patlabor : d'après le manga manga éponyme de Masami Yūki. En 1997, Christophe Gans parle d'un film de guerre « avec des tanks et des guerres urbaines » [25]. Le film ne se fera pas pour des raisons budgétaires.
  • Bob Morane : en 2001, quelques mois après la sortie du Pacte des Loups, Christophe Gans décide de réaliser une adaptation du héros d'Henri Vernes. Le cinéaste écrit un scénario avec Stéphane Cabel et Roger Avary. « Nous utiliserons des décors sans fioritures – Londres à Noël en 1959 et la Birmanie durant la décolonisation – mais avec des créatures de la magie noire, tirées de la mythologie taoïste et bouddhiste, qui se mêleront au combat ». L'acteur Vincent Cassel est choisi pour interpréter Bob Morane tandis que viennent se joindre à la distribution Mark Dacascos et Franco Nero. Mais le tournage, prévu en Thaïlande, est annulé à cause d'une importante épidémie en Asie et le projet sombre dans les tiroirs[26].
  • Fantômas, un remake de la célèbre saga des années 1960 avec Jean Marais et Louis de Funès. La genèse du film démarre au milieu des années 1990 lorsque Thomas Langmann acquiert les droits de la saga française qu’il veut ramener à l’écran. Les noms de José Garcia, Benoît Poelvoorde ou Jean Réno circulent pour jouer le rôle du célèbre criminel. Il sera aussi question de Jamel Debbouze en commissaire Juve. En 2010, Langmann révèle vouloir faire de son Fantômas une comédie spectaculaire dans l'esprit de Iron Man ou des films Marvel en 3-D « où le super-héros est un méchant, avec beaucoup de fun et d’action »[32]. Christophe Gans débarque sur le projet et choisit un ton beaucoup plus sérieux. Il co-écrit le script avec David Martinez et prévoit Vincent Cassel dans le rôle titre. L’écriture prend du retard avec les révisions de Nicolas Boukhrief et Karine Angeli. Le projet est finalement suspendu par Langmann[24].
  • Dark Agnès : d'après Dark Agnès de Chastillon (Agnès la Noire) de Robert E. Howard. Le film suit une jeune guerrière dans une France à l'approche de la Renaissance, où l'on passe d'une société patriarcale à un monde où les femmes ont une véritable importance au niveau politique [33]. En 2011, le réalisateur explique que son personnage est très différent des héroïnes hollywoodiennes : « À part chez Cameron (...) qui a quelque chose en lui de profondément féministe (...) On leur dénie leur féminité pour leur faire faire des trucs de mecs » [34].

Box-office

Références

  1. Biographie de Christophe Gans sur Premiere.fr
  2. Crying freeman - Les Inrocks (article de 1995)
  3. Crying freeman - Libération (article de 1996)
  4. Histoires de Tournages - DevilDead
  5. a et b Nemo de Christophe Gans
  6. Le magazine Score n° 18
  7. L'interview de la semaine - Christophe Gans - ARTE
  8. lesinrocks.com/
  9. Chronic'art
  10. Interview de Michel Subiela par Christophe Gans - 4ème disque du coffret DVD Édition Ultimate
  11. Zoom Cinéma - Article de 2001
  12. http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Pacte+des+Loups+%28Le%29&exact=oui&annee=2001
  13. http://cathol.films.free.fr/fichesfilms/PacteDesLoups.htm
  14. Making-of du coffret DVD Édition Ultimate
  15. Pathé International « La Belle et la Bête, un film de Christophe Gans » sur Pathé International, 2012
  16. http://www.patheinternational.com/fr/fiche.php?id_film=730
  17. La Belle et La Bête sur Allociné
  18. Salon Littéraire
  19. « Christophe Gans dirige "la Bête" Vincent Cassel et "la Belle" Léa Seydoux », sur AlloCiné, (consulté le )
  20. Anonyme, « Vincent Cassel et Léa Seydoux : Une relecture grandiose de La Belle et la Bête », sur PurePeople, (consulté le )
  21. Libération
  22. Les Fiches du cinéma
  23. "Nemo" de Christophe Gans Histoires de tournages | DevilDead
  24. a b et c Axis Mundi, artbook de Matthieu Lauffray (CFSL Ink, 2013)
  25. Christophe Gans' Patlabor
  26. http://www.devildead.com/histoiresdetournages/index.php?idart=92
  27. Le projet Gans dote Rahan d'un «langage»
  28. rahan.org
  29. Gans adapte Onimusha sur grand écran (Allociné, 2007)
  30. Christophe Gans et le Cavalier Suédois (Cinémovies, 2008)
  31. [1] Christophe Gans nous fait "Tarzan" (Allociné, 2008)
  32. Thomas Langmann : il dévoile son Fantômas (Premiere.fr)
  33. Christophe Gans parle de Dark Agnès
  34. Christophe Gans nous parle de Dark Agnes | Fantasy.fr
  35. Bilan France de Christophe Gans, JP's Box-Office.

Liens externes