Bernard Buffet

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Bernard Buffet
Bernard Buffet devant son atelier de Tourtour dans le Var[Note 1].
Naissance
Décès
Nom officiel
Bernard Léon Edmond BuffetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Représenté par
Lieux de travail
Mouvement
Conjoint
Distinctions

Bernard Buffet, né le à Paris et mort le (à 71 ans) à Tourtour (Var), est un peintre français expressionniste, composant aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs. Aquarelliste, c'est également un peintre de décors de théâtre et un illustrateur.

Biographie

Jeunesse et premiers tableaux

Enfant de Charles et Blanche Buffet, il est élevé dans le 17e arrondissement de Paris au no 29 de la rue des Batignolles[1] où il commence à peindre et dessiner dès l'âge de 10 ans. Renvoyé du Lycée Carnot en 1939, il suit en 1942 les cours du soir de la ville de Paris place des Vosges, où Monsieur Darbefeuille l'initie au dessin. Il remporte le concours d’entrée de l'École nationale supérieure des beaux-arts en décembre 1943 à quinze ans, passant deux ans dans l'atelier du peintre Eugène Narbonne où il est déjà considéré comme très doué. Il s'y lie notamment d'amitié avec les peintres Maurice Boitel et Louis Vuillermoz. En 1945, il part travailler seul dans la chambre de bonne de l’appartement familial. En 1946, il expose son premier tableau, un autoportrait, au Salon des moins de trente ans à la Galerie des beaux-arts.

En 1947, il expose L'Homme accoudé au Salon des Indépendants et en décembre a lieu sa première exposition particulière présentée par Pierre Descargues, à la Librairie des impression d'art organisée par Guy Weelen et Michel Brient. L'État, par l'intermédiaire de Raymond Cogniat, lui fait son premier achat pour le Musée national d'art moderne de Paris, la peinture Nature morte au poulet.

En avril 1948, il présente un tableau, Le Buveur au prix de la jeune peinture organisé à la Galerie Drouant-David, 52, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris. Il n'obtient pas le prix, mais le docteur Maurice Girardin, un collectionneur d'art contemporain qui acquiert dix-sept œuvres de Buffet entre 1948 et 1953, défend sa peinture avec passion et attire l'attention d'Emmanuel David sur ce jeune peintre[2].

Contrat d'exclusivité avec Emmanuel David et Maurice Garnier

Quelques jours plus tard, Emmanuel David se rend dans l'appartement du 29 de la rue des Batignolles et propose à Bernard Buffet d'entrer dans sa galerie avec un contrat d'exclusivité. Ce contrat a par la suite été partagé avec Maurice Garnier.

En juin, à la galerie Saint-Placido à Paris, il obtient le Prix de la critique ex-aequo avec Bernard Lorjou, de vingt ans son aîné. En juillet, une exposition de ses œuvres aura lieu dans cette Galerie. Il expose La Ravaudeuse de filet au Salon d'automne[2].

En 1949 Pierre Descargues publie Bernard Buffet aux Presses littéraires de France. Bernard Buffet épouse Agnès Nanquette, une camarade des Beaux-Arts, dont il divorcera l'année suivante. Un amateur d'art met un pavillon à Garches à sa disposition. Comme loyer, Bernard Buffet lui donne un tableau par trimestre.

En 1952 il reçoit le prix Antral.

Rétrospective à la galerie Charpentier

En 1955, il obtient la première place au référendum organisé par la revue Connaissance des arts désignant les dix meilleurs peintres de l'après-guerre. Il peint les maquettes des décors et des costumes pour La Chambre argument de Georges Simenon qui devient son ami. Il achète la propriété de Manimes à Domont, près de Paris, mais la quittera l'année suivante.

En 1958, première rétrospective de son œuvre à la galerie Charpentier de Paris. Pierre Bergé publie Bernard Buffet.

Buffet, Pierre Bergé et Annabel

En mai 1958, le peintre Xavier Zevaco lui présente Annabel Schwob à Saint-Tropez, alors qu'il était déjà installé dans le succès. C'est le coup de foudre. Elle avait alors de nombreux amants. Bernard venait de quitter Pierre Bergé, avec lequel il vivait depuis plusieurs années et qui gérait sa carrière. Le 12 décembre 1958, Buffet épouse Annabel Schwob à Ramatuelle. Buffet devait la portraiturer inlassablement. En 1961, l'une de ses expositions s'intitula « Trente fois Annabelle Schwob ».

Les années 1960

En 1961, il peint un ensemble de tableaux représentant la vie du Christ destinés à décorer la chapelle de Château l'Arc. Dix ans plus tard, à la demande de Monseigneur Pasquale Macchi, secrétaire du Pape Paul VI, Bernard Buffet offrira ces tableaux au musée du Vatican où ils sont exposés dans une salle particulière.

En 1964, Maurice Druon publie Bernard Buffet, légendes d'Annabel Buffet, images de Luc Fournol. Bernard Buffet achète La Vallée à Saint-Cast où il travaillera jusqu'en 1970.

Honneurs officiels

En mai 1971, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Le 25 novembre 1973, inauguration du Musée Bernard Buffet, fondé par Kiichiro Okano, à Surugadaira au Japon. Ses cendres ont été dispersées dans le jardin de ce musée[3].

Élu à l’Académie des beaux-arts le 13 mars au fauteuil de Paul Jouve, c'est alors le plus jeune Académicien[2].

En 1978, à la demande de l’Administration des Postes, Bernard Buffet réalise une maquette pour un timbre de trois francs L’Institut et le Pont des arts. À cette occasion le Musée postal à Paris présente une exposition rétrospective de ses œuvres.

En 1986, Annabel publie D’amour et d’eau fraîche. Sortie du livre de Yann Le Pichon Bernard Buffet en deux tomes qui obtient le prix Élie-Faure.

En 1988, inauguration de l’extension du musée Bernard Buffet de Surugadaira au Japon.

En 1989, Alin Avila publie Bernard Buffet.

Fin de vie

Bernard Buffet, diminué par la maladie de Parkinson, se suicide par asphyxie dans son atelier du Domaine de la Baume près de Tourtour (Var), étouffé dans un sac en plastique noir sur la surface duquel son nom était imprimé avec sa calligraphie particulière, le 4 octobre 1999[2].

Le 20 juin 2007, Vladimir Veličković, lui ayant succédé à l'Académie des beaux-arts, a prononcé son éloge sous la Coupole.

En novembre 2007, parait le 3e et dernier volume de la monographie de Yann Le Pichon : Bernard Buffet, couvrant la période de 1982 à 1999.

Bernard Buffet est par ailleurs évoqué dans le 220e des 480 souvenirs cités par Georges Perec, dans son texte Je me souviens.

Expositions

Bernard Buffet a fait de nombreuses expositions particulières à l'étranger, notamment à New York, Chicago, Palm Beach (Floride), Montréal, Vancouver, Tokyo, Osaka, Johannesburg, Londres, Amsterdam, Bruxelles, Berlin, Varsovie, Bâle, Zurich, Genève, Rome, Venise, Milan, Madrid.

Rétrospectives

Œuvres diverses

Illustrations

Décors

Timbres postaux

  • En 1978, un timbre de trois francs, l'Institut et le Pont des Arts, a été émis par l'Administration des Postes d'après une maquette dessinée par Bemard Buffet.
  • En 1991 un timbre de 25,70 francs, Piste de la Terre Adélie, a été émis par l’administration des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) d'après une maquette dessinée par Bernard Buffet.

Sculptures

  • Bernard Buffet a réalisé quatre sculptures en bronze de plus de trois mètres d'envergure. Deux d'entre elles représentent un scarabée, les deux autres un papillon. Deux sculptures sont exposées dans le parc du Musée Bernard Buffet de Surugadaira (Japon), les deux autres, initialement dans le square Bernard et Annabel Buffet de Tourtour (Var), ont été installées sur la place de l'hôtel de ville, en témoignage de leur présence dans ce village de 1986 à 1999[9].

Décorations

Hommages

Bibliographie

  • Pierre Descargues, Bernard Buffet, éd. P.L.F., Paris, 1950
  • Stéphane Laurent (historien), Bernard Buffet, le peintre crucifié, Paris, Michalon, (ISBN 978-2841861392)
  • Jean-Claude Lamy, Annabel Buffet, Bernard Buffet : Secrets d'atelier, Flammarion, (ISBN 978-2080112989)
  • Jean-Claude Lamy, Bernard Buffet : Le samouraï, Albin Michel, (ISBN 978-2226180803)
  • Alin Avila, Bernard Buffet, Paris, Nouvelles Editions françaises Casterman, (ISBN 9782707900210)
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 2, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030125), p. 934-936
  • Henry Périer, Bernard Buffet et la Provence, Plomelin, Editions Palatines, (ISBN 9782911434754)
  • Henry Périer, Bernard Buffet, catalogue Rétrospective au Centre de la Vieille Charité à Marseille, éd. Indigène, mars 2009. (ISBN 2-911939-66-2)
  • Henry Périer, Bernard Buffet, post 1958 : une symphonie de couleur en plus, catalogue Musée du Touquet-Paris-Plage, novembre 2014. (ISBN 978-2-9531212-2-3)
  • A lire également : Emmanuel David,Le métier de marchand de tableaux, entretiens avec Hervé le Boterf, éditions France-Empire, 1978.

Notes et références

Notes

  1. Photo de Danielle Buffet.

Références

  1. Simone Buffet, épouse de son frère Claude devenu libraire de livres anciens, occupe toujours cet appartement en 2012.
  2. a b c et d Lydia Harambourg, « Bernard Buffet, peintre de la solitude », émission Canal Académie, 22 avril 2012.
  3. « Yves Tanguy, Bernard Buffet, frères ennemis », sur lefigaro.fr
  4. Bernard Buffet, In attesa di Godot, p. 29, Corriere della Sera, 17 maggio 2009
  5. « Bernard Buffet: Return of the 'poser' », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Buffet, Alexis Jakubowicz, Libération, 14 mars 2009
  7. Article sur l'exposition organisée à la galerie Pascale Froessel, Artistik Rezo, Solène Zores, 2 février 2010.
  8. Bernard Buffet : Actualité, expositions
  9. Les deux premières sculptures de Bernard buffet sont exposées au Musée Bernard Buffet au Japon, les deux suivantes dans le square Annabel et Bernard BUFFET de Tourtour


Liens externes