Physalis alkekengi

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Alkékenge, Lanterne, Amour en cage

Physalis alkekengi (l'Alkékenge, la Lanterne, l'Amour en cage) est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Solanacées. On l'appelle aussi Cerise de juif, Cerise d'hiver ou Coqueret alkékenge.

La plante est surtout connue pour son faux-fruit, une baie comestible de couleur orange enfermée dans un calice rouge orangé accrescent semblable à une lanterne.

Appellation[modifier | modifier le code]

Le terme « alkékenge », qui est apparu dans la langue française au XIVe siècle, vient de l'ancien français « alquequange » ou « alcacange », lequel dérive de l'arabe al-kakanj. Dans son sens étroit, il désigne la lanterne chinoise, plante ornementale de l'espèce Physalis alkekengi dont les fruits sont enfermés dans une enveloppe d'un orange vif. Toutefois, dans la langue populaire, le mot peut désigner n'importe quelle plante du genre Physalis.

Description[modifier | modifier le code]

Alkékenge.
Fleur de Physalis alkekengi.
Fruit.

C'est une plante vivace à racines traçantes. La tige est glabre ou légèrement velue érigée de 30 à 60 cm de haut, anguleuse, non ramifiée. Les feuilles sont ovales acuminées, pétiolées, entières ou grossièrement dentées de 12 cm.

Les fleurs solitaires de 1 à 2 cm de diamètre apparaissent à l'aisselle des feuilles supérieures. Corolle à cinq lobes blanc crème.

En fin de floraison, le calice se referme sur l'ovaire et forme un ovale parcheminé veiné en réseau de 5 cm de couleurs vives allant de l'orange au rouge emprisonnant le fruit. À maturité du fruit, il devient très fin et translucide, d'où la comparaison fréquente avec une lanterne, puis il s'ouvre.

Nombre de chromosomes : 2n=24.

La floraison a lieu au début de l'été. Le fruit atteint la maturité en septembre. C'est une plante ornementale, mais qui peut pousser spontanément sur les terrains cultivés (vignes notamment) ou les friches.

La variété 'franchetii' appelée coqueret de Franchet est originaire du Japon. Elle est caractérisée par des feuilles plus larges, des fruits plus gros (surtout dans le type 'gigantea') et plus pointus et de petites fleurs de seulement 6 mm.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Bien qu'elle contienne un peu d’alcaloïdes, cette plante n'est pas toxique. Tout au plus faut-il se méfier des fruits non mûrs qui peuvent occasionner des désagréments intestinaux. Les fruits mûrs (riches en caroténoïdes) sont comestibles et peuvent être utilisés en confitures, compotes et gelées. Elle peut rejoindre la composition du sirop de rhubarbe composé ou du sirop de chicorée[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Petites graines.
  • organes reproducteurs :
  • graine :
  • Habitat et répartition :
    • Habitat type : friches vivaces rudérales pionnières, mésoxérophiles, subméditerranéennes
    • Aire de répartition : eurasiatique

données d'après: Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.

Physalis alkekengi et l'Homme[modifier | modifier le code]

Usage alimentaire[modifier | modifier le code]

Marché aux physalis en juillet, au temple Sensô-ji à Tokyo.

Indigène en Europe, sa cueillette est attestée dès le Néolithique sur des sites préhistoriques comme ceux du lac de Chalain dans le Jura français[2].

Toute la plante, sauf la racine, peut servir à préparer un vin diurétique. Les fruits peuvent être consommés en salades mais aussi transformés en confiture, gelée, marmelade ou encore être incorporés dans des tartes, clafoutis ou tout autre gâteau.

Au Québec, la société Kruger vins et spiritueux, par sa filiale Mondia Alliance, produit un apéritif appelé « Amour en cage » (23 % d'alcool), dont la Société des alcools du Québec possède les droits de commercialisation exclusifs.

Ceci étant dit si les fruits mûrs sont comestibles les fruits immatures s’avèrent toxiques car ils comportent de la solanine[3].

Usage médicinal[modifier | modifier le code]

La tradition lui reconnaît un usage dans le traitement de la goutte et des œdèmes du fait de son caractère dépuratif (qui purifie le sang par une action diurétique).

On lui reconnaît aussi un effet anesthésiant et anti-inflammatoire contre les douleurs causées par les hémorroïdes lorsque le liquide du fruit broyé est appliqué directement aux parois anales.

On utilise les baies à maturité. Fraîches ou séchées ; elles entrent dans la composition de nombreuses préparations magistrales médicinales. Il faut par contre éviter de les consommer lorsqu'elles sont vertes.

Usage décoratif[modifier | modifier le code]

Le calice se délite en hiver, laissant apparaître les nervures d'une feuille.
Dessin de la plante et du fruit (Vilmorin 1900)

Elle est une composante classique des bouquets secs[4].

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Dans Sido, le roman de Colette, le personnage éponyme aimait « ... même le coqueret alkékenge, encore qu'elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais... »[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Hariot, Paul, 1854-1917., Atlas colorié des plantes médicinales indigènes ..., Éd. Bibliomane, (ISBN 978-2-36743-016-4 et 2-36743-016-0, OCLC 897653067, lire en ligne)
  2. « Le néolithique des lacs », sur musees-franchecomte.com/ (consulté le ), p. 12
  3. Botineau 2015, p. 84
  4. Iris Makoto, « Composez vos bouquets secs ! », sur gerbeaud.com, (consulté le ).
  5. Colette, Sido, Paris, Au sans pareil, , 272 p. (ISBN 2-237-00020-4)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Botineau, Guide des plantes à fruits charnus comestibles et toxiques, Paris, Lavoisier, , 336 p. (ISBN 978-2-7430-2046-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]