Homeland (série télévisée)

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Homeland
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Logo original de la série.
Titre original Homeland
Genre Série télévisée d'espionnage, thriller psychologique
Création Howard Gordon
Alex Gansa
Gideon Raff
Production Michael Klick
Katie O'Hara
Meredith Stiehm
Acteurs principaux Claire Danes
Mandy Patinkin
Maury Sterling
Damian Lewis (saisons 1 à 3)
Rupert Friend (saisons 2 à 6)
F. Murray Abraham (saisons 1 à 7)
Morena Baccarin (saisons 1 à 3)
Costa Ronin (saisons 7 et 8)
Numan Acar (saisons 4 et 8)
Musique Sean Callery
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Chaîne d'origine Showtime
Nb. de saisons 8
Nb. d'épisodes 96
Durée 55 minutes
Diff. originale
Site web http://www.sho.com/homeland

Homeland[1] est une série télévisée américaine en 96 épisodes d'environ 50 minutes créée par Howard Gordon et Alex Gansa, d'après la série télévisée israélienne Hatufim (en hébreu : « Enlevés »), créée par Gideon Raff. Elle est diffusée simultanément depuis le sur Showtime aux États-Unis et sur Super Channel[2] au Canada, et se termine en par une huitième et dernière saison.

En France et en Suisse[3] la série est diffusée depuis le lundi [4] sur Canal+[5], dès le samedi sur Canal+ Séries, à partir du lundi sur D8[6] et depuis le lundi sur D17[7] ; en Suisse, à partir du lundi sur RTS Un[8] ; au Québec à partir du sur Télé-Québec[9] ; en Belgique et au Luxembourg, depuis le sur BeTV, et depuis le lundi sur RTL TVI[10].

Synopsis[modifier | modifier le code]

Après une confidence de l'un de ses informateurs, Carrie Mathison, agent de la Central Intelligence Agency (CIA) souffrant secrètement d'un trouble bipolaire, est la seule persuadée que Nicholas Brody — marine américain libéré lors d'une opération commando en 2011 au terme de huit ans de détention par Al-Qaïda — est radicalisé et représente un risque pour la sécurité nationale américaine. Sa persévérance pour suivre le comportement du soldat, qui vire à l'obsession maladive, va l'amener à déterminer si le traumatisme de Brody est réel, ou s'il participe à une conspiration visant les États-Unis.

Distribution[modifier | modifier le code]

Acteurs principaux[modifier | modifier le code]

Acteurs récurrents[modifier | modifier le code]

 Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[11], Doublage Séries Database[12] et AlloDoublage[13]

Production[modifier | modifier le code]

Développement[modifier | modifier le code]

En 2010, Howard Gordon et Alex Gansa décident de développer la série en s'inspirant de celle créée par Gideon Raff et la proposent à la chaîne[14]. Le , Showtime commande un pilote de la série et le place comme une priorité de production[14]. Howard Gordon, Alex Gansa et Gideon Raff ont écrit le scénario du pilote et Michael Cuesta l'a réalisé[15]. Le , à la suite des bonnes appréciations du pilote, Showtime annonce le lancement de la série avec une commande de douze épisodes[16].

Le , Showtime renouvelle la série pour une deuxième saison[17].

Le , la série est renouvelée pour une troisième saison de douze épisodes[18].

Le , la série est renouvelée pour une quatrième saison de douze épisodes[19].

Le , la série est reconduite pour une cinquième saison de douze épisodes[20].

Le , la série est reconduite pour une sixième saison diffusée à partir du [21].

Les saisons 7 et 8[22] (saison finale[23]) ont été annoncées le , la saison 7 a été diffusée à partir du sur Showtime, aux États-Unis. La saison 8 a été diffusée à partir du .

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

En , Claire Danes est la première à intégrer le casting en obtenant le rôle principal féminin[24].

En , Mandy Patinkin est choisi pour rejoindre la distribution[25]. Plus tard, Damian Lewis obtient l'un des rôles principaux de la série, et David Harewood obtient un rôle secondaire[26].

Laura Fraser, qui interprétait originellement le rôle de Jessica Brody, la femme de Nicholas dans l'épisode pilote[27], annonce son départ et est alors remplacée par Morena Baccarin[28].

Zuleikha Robinson[29] (vue dans Lost : Les Disparus) et F. Murray Abraham[30] obtiennent chacun un rôle récurrent dans la deuxième saison de la série.

Le , Showtime révèle la liste d'invités pour la troisième saison : Joanna Merlin (Grandma Lois, mère de Jessica Brody), Nazanin Boniadi (Fara), Amy Morton (Erin Kimball, avocate), Gary Wilmes (Dr Richardson), Sam Underwood (Leo), Tracy Letts (Senator Andrew Lockhart), Lawrence Clayton (en) (Admiral Jim Pennington) et Pedro Pascal (Majority Counsel David Portillo)[31].

En , Nazanin Boniadi est promue à la distribution principale pour la quatrième saison[32]. En , Corey Stoll et Laila Robins rejoignent le casting[33], ainsi que Suraj Sharma[34].

Pour la cinquième saison, Claire Danes, Rupert Friend, F. Murray Abraham et Mandy Patinkin sont entourés des acteurs allemands Sebastian Koch et Alexander Fehling, mais aussi de l'Australienne Miranda Otto et de l'Américaine Sarah Sokolovic dans les autres rôles principaux.

Tournage[modifier | modifier le code]

La série est tournée à Charlotte, en Caroline du Nord, aux États-Unis[35] puis en Virginie et à Washington[36] pour les trois premières saisons.

À noter qu'une grande partie de la troisième saison a été tournée au Maroc plutôt qu'en Iran pour des raisons de sécurité dues au conflit en Syrie en 2013. Et une grande partie de la quatrième saison est tournée au Cap en Afrique du Sud.

La saison 5, quant à elle, a été tournée en Allemagne[37].

La saison 6 a été tournée à New York.

La saison 7 a été tournée en Virginie[38].

Comme une partie de la saison 3, la huitième saison a été tournée au Maroc[39].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Générique[modifier | modifier le code]

Le compositeur de la série, Sean Callery.

Le générique des trois premières saisons en noir et blanc est composé :

Pour les saisons suivantes, le thème musical reste le même, mais les images et extraits de dialogue utilisés comme illustration sont tirés des épisodes de la saison.

Épisodes[modifier | modifier le code]

Première saison (2011)[modifier | modifier le code]

La première saison, composée de douze épisodes en version originale[42] et treize en version française[43], a été diffusée du au sur Showtime, aux États-Unis.

  1. Le Retour (Pilot)
  2. Étroite surveillance (Grace)
  3. Dans le rang (Clean Skin)
  4. Toujours fidèle (Semper fi)
  5. Angle mort (Blind Spot)
  6. Aveux (The Good Soldier)
  7. Le Week-end (The Weekend)
  8. Le Talon d’Achille (Achilles Heel)
  9. Tirs croisés (Crossfire)
  10. L'Appât (Representative Brody)
  11. Obsessions (The Vest)
  12. Électrochocs, première partie (Marine One [1/2])
  13. Électrochocs, deuxième partie (Marine One [2/2])

Note : Le dernier épisode de la première saison, d'une durée exceptionnelle de 90 minutes en version originale[44], a été diffusé en deux parties lors de sa diffusion francophone[43],[45].

Deuxième saison (2012)[modifier | modifier le code]

Le , Showtime a renouvelé la série pour une deuxième saison[17] de douze épisodes, diffusée entre le [46] et le sur Showtime, aux États-Unis.

  1. Fin de convalescence (The Smile)
  2. Retour sur le terrain (Beirut Is Back)
  3. Sale Journée (State of Independence)
  4. Nouvelle Collaboration (New Car Smell)
  5. Vérités et Mensonges (Q&A)
  6. Exécution sur mesure (A Gettysburg Address)
  7. Une partie de campagne (The Clearing)
  8. Double Jeu (I'll Fly Away)
  9. Agent double (Two Hats)
  10. En plein cœur (Broken Hearts)
  11. La Traque (In Memoriam)
  12. Le Choix (The Choice)

Troisième saison (2013)[modifier | modifier le code]

Le , la série a été reconduite pour une troisième saison de douze épisodes[18]. Le tournage a débuté au printemps 2013[47] pour une diffusion à partir du [48].

  1. En ligne de mire (Tin Man Is Down)
  2. Haute Trahison (Uh… Oo… Aw…)
  3. La Tour de David (Tower of David)
  4. Les dés sont lancés (Game On)
  5. Double Jeu (The Yoga Play)
  6. Ça passe ou ça casse (Still Positive)
  7. Passe d’armes (Gerontion)
  8. En quête de réponses (A Red Wheelbarrow)
  9. Pour l'honneur (One Last Thing)
  10. Demande d'asile (Good Night)
  11. Opération Téhéran (Big Man in Tehran)
  12. Héros malgré lui (The Star)

Quatrième saison (2014)[modifier | modifier le code]

Le , la série a été reconduite pour une quatrième saison de douze épisodes[19]. Le tournage a commencé mi-juin en Afrique du Sud au Cap[49]. Elle est diffusée à partir du [50] avec un épisode double durée.

  1. Dommages collatéraux (The Drone Queen)
  2. Instinct maternel (Trylon and Perisphere)
  3. Frictions (Shalwar Kameez)
  4. Rapprochements (Iron in the Fire)
  5. Recrutement (About a Boy)
  6. L'Appât (From A to B and Back Again)
  7. Provocations (Redux)
  8. Déséquilibres et Pouvoir (Halfway to a Donut)
  9. L'Échange (There's Something Else Going On)
  10. Assaut meurtrier (13 Hours in Islamabad)
  11. Loup solitaire (Krieg Nicht Lieb)
  12. Retour aux sources (Long Time Coming)

Cinquième saison (2015)[modifier | modifier le code]

Le , la série a été reconduite pour une cinquième saison de douze épisodes[20],[51]. Le tournage a commencé le à Berlin en Allemagne[52]. Elle est diffusée à partir du [53]. David Nevins, le président de la chaîne, a annoncé que la saison cinq se passera deux ans et demi après la quatrième saison[54].

  1. Exil (Separation Anxiety)
  2. Hospitalité monnayée (The Tradition of Hospitality)
  3. Esprit éclairé (Super Powers)
  4. Infiltration (Why Is This Night Different?)
  5. Trahison (Better Call Saul)
  6. Entre chien et loup (Parabiosis)
  7. Un revenant (Oriole)
  8. Souvenirs de Bagdad (All About Allison)
  9. Surveillance rapprochée (The Litvinov Ruse)
  10. Nouvelle donne (New Normal)
  11. État d'urgence (Our Man in Damascus)
  12. Fausse Lueur (A False Glimmer)

Sixième saison (2017)[modifier | modifier le code]

Le , la série est reconduite pour une sixième saison[21], diffusée à partir du [55]. Avant sa diffusion télévisée, la chaîne Showtime met en ligne le premier épisode à disposition de ses abonnés[56].

  1. Un coupable idéal (Fair Game)
  2. Douloureux passé (The Man in the Basement)
  3. Jeux d'alliances (The Covenant)
  4. Convictions profondes (A Flash of Light)
  5. État d'urgence (Casus Belli)
  6. Réseaux parallèles (The Return)
  7. Conflit d'intérêts (Imminent Risk)
  8. Confrontation (Alt.Truth)
  9. Faux-nez (Sock Puppets)
  10. Lutte intérieure (The Flag House)
  11. Avis de tempête (R is for Romeo)
  12. Le Grand Nettoyage (America First)

Septième saison (2018)[modifier | modifier le code]

Elle est diffusée à partir du [57].

  1. Mission clandestine (Enemy of the State)
  2. La Résistance (Rebel Rebel)
  3. Traitement de choc (Standoff)
  4. Visions troubles (Like Bad at Things)
  5. Mesures actives (Active Measures)
  6. La Mutation (Species Jump)
  7. Andante (Andante)
  8. Signature russe (Lies, Amplifiers, F**king Twitter)
  9. Utile idiot (Useful Idiot)
  10. Une évidence (Clarity)
  11. L'Échange (All In)
  12. Sacrifice (Paean to the People)

Huitième saison (2020)[modifier | modifier le code]

Cette huitième et dernière saison, initialement prévue pour [58] est reportée au [59].

  1. Tromperie détectée (Deception Indicated)
  2. Donnant donnant (Catch and Release)
  3. Faux amis (False Friends)
  4. Journée mémorable (Chalk One Up)
  5. Étape déterminante (Chalk Two Down)
  6. Deux minutes décisives (Two Minutes)
  7. Pour la paix (Fucker Shot Me)
  8. Ode funèbre (Threnody(s))
  9. En plein vol (In Full Flight)
  10. Mission suicide (Designated Driver)
  11. Le professeur d'anglais (The English Teacher)
  12. Prisonniers de guerre (Prisoners of War)

Univers de la série[modifier | modifier le code]

Personnages[modifier | modifier le code]

Carrie Mathison
Agent de la CIA, elle souffre de troubles bipolaires comme son père, qu'elle contient grâce aux médicaments que lui fournit sa sœur. Avant la libération du sergent Brody par les forces américaines, un proche du terroriste Abu Nazir lui apprend avant de mourir qu'un prisonnier de guerre américain s'est converti à leur cause et qu'un nouvel attentat se prépare sur le sol américain. Carrie, traumatisée par les attentats du dont elle demeure persuadée qu'elle aurait pu les empêcher, soupçonne le sergent Brody d'être un agent de liaison d'Abu Nazir et le met sous surveillance contre l'avis de ses supérieurs.
Peter Quinn
Agent de terrain expérimenté de la CIA.
Sergent Nicholas Brody
Sergent des Marines, il a été un prisonnier de guerre d'Al-Qaida de 2003 à 2011. Il est marié et a deux enfants : Dana, 16 ans et Chris, 12 ans. Il revit à travers des flashbacks les conditions de sa détention : tortures, humiliations, mort de son coéquipier. Pendant sa détention, il s'est converti à l'islam. Il souffre de graves troubles post-traumatiques et porte encore de nombreuses cicatrices.
Saul Berenson
Ancien agent haut placé de la CIA, il est le mentor de Carrie dont il est très proche. Il était le supérieur de David Estes, avant que ce dernier ne soit promu par le vice-président Walden.
David Estes
Directeur-adjoint de la CIA. Supérieur de Saul Berenson et de Carrie Mathison. Il coordonne la plupart des opérations.
Jessica Brody
Épouse du sergent Nicholas Brody et croyant son mari décédé, elle s'est rapprochée du capitaine Mike Faber, meilleur ami et compagnon d'arme de son mari. Ils ont eu une liaison. Elle envisageait de refaire sa vie avec lui avant que Brody ne soit ramené chez lui.
Capitaine Mike Faber
Capitaine des Marines, c'est un ami du sergent Brody et l'amant de sa femme.
Abu Nazir
Après la mort d'Oussama ben Laden en , il prend une place importante dans la hiérarchie d'Al-Qaïda. Il est activement recherché par la CIA qui le soupçonne de préparer un nouvel attentat sur le territoire américain. Son fils Aïssa a été abattu au nord de l'Irak par une frappe de drone américaine, en présence de Nicholas.

Accueil[modifier | modifier le code]

Audiences[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Diffusé le , l'épisode pilote de la série a rassemblé 1,08 million de téléspectateurs[60], ce qui constitue une audience plus que moyenne pour Showtime, mais plus les semaines passent, et plus la série est regardée. Le dernier épisode de la première saison, d'une durée exceptionnelle de 90 minutes (soit 84 minutes d'épisode effectif) a été suivi par 1,7 million de téléspectateurs, soit une hausse de 400 000 téléspectateurs par rapport à l'épisode précédent[61].

Après de longs mois de promotion de la part de Showtime, notamment grâce au succès critique de la série, le , le premier épisode de la deuxième saison rassemble 1,73 million de téléspectateurs, un record pour une nouvelle série sur la chaîne. Homeland est donc, à ce moment, la deuxième série la plus populaire de la chaîne, tout juste derrière Dexter[62]. Tout comme pour la première saison, plus les semaines passent, et plus la série convainc de téléspectateurs. Ainsi, le cinquième épisode de la saison réalise un nouveau record d'audience en franchissant la barre des 2 millions de téléspectateurs[63].

Dans les pays francophones[modifier | modifier le code]

En France, la série a réuni 1,3 million des abonnés de Canal+ lors de la diffusion des trois premiers épisodes, ce qui constitue pour la chaîne l'un de ses trois meilleurs lancements[64].

Atteignant 1,4 million des abonnés lors de la diffusion du dernier épisode de la première saison, la série réalise la meilleure part d’audience des séries américaines diffusées en exclusivité sur Canal+ devant Desperate Housewives et Terra Nova[65].

Réception critique[modifier | modifier le code]

La presse française salue la force de l'intrigue, la complexité des personnages et l'interprétation des acteurs[66],[67]. Barack Obama a déclaré que Homeland était sa série favorite[68] et l'acteur Damian Lewis, qui joue le rôle principal, a été invité à la Maison-Blanche[69]. La série a été à l'origine favorablement accueillie comme un « antidote » à 24 Heures chrono[70]. Arrêt sur images salue dans une émission le parallèle pris par la série entre les événements post puis, à partir de la saison 5, les attentats en Europe revendiqués par Daech[71].

Représentation du monde arabe[modifier | modifier le code]

La série est souvent critiquée pour sa présumée « propagande islamophobe »[71],[72]. Dans The Progressive (en), Meher Amad note qu'en dépit de l'intention affichée des auteurs d'inciter le spectateur à distinguer la religion du terrorisme[73], la série présente une vision biaisée des musulmans[74]. Dans une chronique publiée par Al Jazeera, Joseph Massad considère la série comme représentative de « fantasmes américains sur la race et le sexe »[75],[76]. Dans un article publié par le Guardian, Peter Beaumont (en) trouve la représentation des Arabes et des musulmans « non seulement grossière et enfantine mais offensante »[77]. Dans une chronique publiée sur le site « Le cinéma est politique »[78], l'auteure A.D. propose « d'analyser la fabrication des camps dans la série : celui d’une humanité incarnée par les États-Unis et Israël, obligée de se défendre contre la « sous-humanité » d’un camp musulman arabo-perse incarnée par l’Iran, la Palestine, l’Irak, le Pakistan ». Et la manière dont cette perspective habite et sous-tend les représentations de leur usage de la violence. En revanche, dans un article du Guardian, Yair Rosenberg considère que la série est plutôt mal informée qu'islamophobe[79].

De nombreuses erreurs factuelles entachent néanmoins le réalisme de la série. Ainsi, dans la saison 2, la coopération entre Al-Qaïda, groupe extrémiste sunnite, et le Hezbollah, groupe islamo-nationaliste chiite, est absolument fausse. Les deux mouvements n'ont ni le même statut, ni les mêmes objectifs, ni le même mode opératoire. Par ailleurs, la rue Hamra à Beyrouth, qui sert de théâtre d'opération au second épisode de la saison et qui est soi-disant une zone contrôlée par le Hezbollah, est en réalité une grande rue commerciale en plein cœur de la ville, pourvue de magasins de luxe, d'hôtels et de cafés branchés où sortent les jeunes le soir. D'autre part, le gouvernement libanais avait envisagé une action judiciaire contre les producteurs de la série à propos de ce qu'il estimait être une représentation fallacieuse du terrorisme à Beyrouth[80],[81].

La diffusion de la quatrième saison suscite des critiques de même nature. Dans un article publié par The Washington Post, Laura Durkey considère Homeland comme « la plus fanatique des séries télévisées », dont « la structure est construite sur le mélange de toutes les expressions politiques de l'islam, des Arabes, des musulmans et du Moyen-Orient en général en une sorte de menace terroriste globale, de monstre à la Frankenstein qui n'existe tout simplement pas »[82],[83]. Dans un article publié par The New York Times, Bina Shah critique les exagérations et les inexactitudes de la représentation du Pakistan dans la série[84],[85].

Graffitis détournés[modifier | modifier le code]

Des photographies de graffitis prises dans des camps de réfugiés sont montrées à une équipe de trois décorateurs, Heba Amin, Caram Kapp et Stone[85], chargés d'en appliquer sur les murs. Ils sont généralement pro-Bachar el-Assad, ce qui semble naturel dans des camps de réfugiés[86],[87],[88]. Il est cependant demandé aux artistes de répondre à trois contraintes : être apolitiques ; les images ne doivent pas être copiées pour des raisons de copyright; ils doivent contenir le message « Mohamed est le plus grand »;
Les artistes responsables de ces graffitis ont profité de l'ignorance de l'équipe de tournage dans cette écriture et langue pour transformer les graffitis en « Homeland est raciste », « Homeland n’est pas une série » et « Homeland est une blague, et elle ne nous fait pas rire »[86].

Réflexion sur la guerre menée contre le terrorisme[modifier | modifier le code]

La série donne des éléments qui permettent une réflexion critique sur la guerre menée contre le terrorisme. Le scénario inclut notamment une séquence sur les résultats d'une attaque par un drone américain qui a tué des enfants arabes, dont Aïssa, le fils du chef terroriste Abu Nazir. Face à cette barbarie, Abu Nazir pose la question : « Qui sont les terroristes ? ».
Les Américains ayant pris la décision de cette attaque en toute connaissance des risques qu'ils faisaient encourir à la population civile, cette tuerie peut être perçue comme criminelle, mais aussi contre-productive, puisqu'elle entraîne un désir de vengeance, donc renforce le terrorisme[89],[90],[91].

Distinctions[modifier | modifier le code]

L'actrice principale Claire Danes a reçu quatre nominations au trophée de la meilleure actrice dramatique (2011, 2012, 2013 et 2015) et l'a emporté pour sa performance dans les deux premières saisons.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Produits dérivés[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Un premier roman, intitulé Homeland: Carrie's Run et écrit par Andrew Kaplan (en), est paru aux États-Unis en 2013. Il a été traduit en français par Marc Saint-Upéry pour les Éditions du Seuil sous le titre Homeland : La Traque. Il se déroule en 2006, soit six ans avant le début de la série, et raconte une enquête de Carrie à Beyrouth.

En 2014, Andrew Kaplan écrit un deuxième roman, intitulé Homeland: Saul's Game. Il raconte la traque d'Abu Nazir en Syrie, en 2009.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Traduit littéralement « Patrie » ; le titre fait aussi référence au United States Department of Homeland Security (ou département de la Sécurité intérieure des États-Unis).
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  7. François, « Après D8, au tour de D17 de diffuser Homeland », sur Leblogtvnews.com, .
  8. « Diffusion sur RTS Un » sur Rts.ch-programme, consulté le .
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  10. Nathan Skweres, « La rentrée RTL du talent : un plaza, une céline et quelques nouvelles séries », sur Nostalgie.be, (version du sur Internet Archive).
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  91. « Homeland Open Thread: The Cure That Kills »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) : « Dick Cheney est clairement le modèle pour le vice-président Walden. « Mon action est dirigée contre les ennemis domestiques » dit Brody, une accusation contre Cheney et le président Bush. ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Hatufim, série israélienne à l'origine de Homeland
  • Un crime dans la tête, film de 1962 dans lequel un soldat est seul persuadé qu'un héros de guerre américain libéré au terme d'une captivité chez l'ennemi est radicalisé et représente un risque pour la sécurité nationale américaine

Liens externes[modifier | modifier le code]