Primaire populaire

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La primaire populaire est une élection primaire organisée en France en 2021 en amont de l'élection présidentielle de 2022 afin de désigner un candidat commun pour la gauche, organisée par l'association 2022 ou Jamais[1]. Elle se déroule en deux temps : un parrainage des candidats entre le 11 juillet et le 11 en ligne puis un vote à jugement majoritaire à l'automne 2021 (les dates précises restent à définir), en ligne, avec une aide physique dans 10000 bureaux de vote pour les citoyens qui le souhaitent.

Création

Fondation et structure

L'initiative d'une primaire dite « populaire » pour la gauche est lancée par le collectif Rencontre des justices[2], formé en par des entrepreneurs sociaux et des militants écologistes, féministes et antiracistes[3],[4] qui souhaitent fédérer un « bloc des justices » entre les nationalistes et les productivistes, dans un arc étendu allant du Parti socialiste au Nouveau Parti anticapitaliste[4]. Le collectif a l'ambition de faire émerger une candidature commune à gauche pour porter un programme écologique et social mais estime que la défiance populaire envers les partis et les personnalités politiques est trop importante et qu'il serait nécessaire de passer par un « tiers neutre »[5]. Il souhaite proposer une alternative au duel entre le président sortant Emmanuel Macron et l'extrême droite de Marine Le Pen en réunissant une gauche morcelée et divisée, afin de lutter contre les « urgences écologique, sociale, économique »[6],[7].

Une structure nommée « 2022 ou jamais » chargée de l'organisation de la primaire est créée en . Elle est composée d'une dizaine de salariés et bénéficie de 300 000 euros de levée de fonds[2]. Mathilde Imer, écologiste à l'origine de la Convention citoyenne pour le climat constituée en 2019, en est la vice-présidente et l'entrepreneur Samuel Grzybowski, issu du mouvement Coexister, en est le directeur politique ; ils sont tous les deux porte-paroles[8],[9],[10]. Le fondateur de « Générations cobayes » Martin Rieussec, le philosophe Abdennour Bidar et la sociologue Dominique Méda font partie du bureau de l'association[11].

Des comités locaux sont mis en place, afin de préparer un ancrage local au-delà des étiquettes et avec les élections législatives de 2022 en horizon[12].

La primaire populaire revendique le soutien d'une soixantaine de personnalités publiques d'horizons différents[13], dont le réalisateur Cyril Dion, les comédiens Charles Berling et Juliette Binoche, la militante Gilet jaune Priscillia Ludosky, la journaliste Marie-Monique Robin ou le climatologue Jean Jouzel, qui ont signé une tribune dans Le Monde[14],[15].

Mise en place d'un socle commun

La première étape du processus de la primaire populaire est l'écriture d'un socle programmatique commun formé de propositions phares auxquelles les candidats et électeurs doivent adhérer[4],[6][16]. Les organisateurs de la primaire associent à son élaboration différents partis politiques[17]. Ils réunissent notamment le les principaux partis politiques de gauche, qu'ils associent à l'élaboration du programme : Europe Écologie Les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS), La France insoumise (LFI), Cap écologie (CE), Ensemble !, la Gauche démocratique et sociale (GDS), Génération.s, la Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Nouveaux Démocrates (LND), Nouvelle Donne (ND), le Parti communiste français (PCF), le Parti pour une écologie populaire et sociale (PEPS) et Place publique[5].

Cependant, aucun parti politique ne s'engage en faveur de la primaire populaire[5] — sans toutefois exposer un refus total[12]. Jean-Luc Mélenchon, candidat déclaré pour La France insoumise, refuse d'y prendre part[5] et le Parti communiste français a désigné son candidat en [18]. Europe Écologie Les Verts organise sa propre primaire en septembre et seule la candidate Sandrine Rousseau a déclaré vouloir y participer si elle remporte la primaire de son parti[5]. Avec elle, l'eurodéputé Pierre Larrouturou, fondateur de Nouvelle Donne, et l'ancien socialiste Gérard Filoche, fondateur de la Gauche démocratique et sociale, sont les premières personnalités politiques à déclarer leurs candidatures[13].

Organisation

Socle programmatique commun

La participation à la primaire populaire est basée sur un socle commun d'une dizaine de propositions politiques dite « de rupture », que l'organisateur affirme être inspiré des revendications des derniers mouvements sociaux[5] et qui a été jugé compatible à leur programme par les partis présents à la réunion du [5],[8]. Il contient notamment la reconversion vers une agriculture paysanne, un plan de rénovation thermique, un revenu de solidarité dès 18 ans, une modernisation de l'impôt sur la fortune, une convention citoyenne pour le renouveau démocratique[5], la mise en place du scrutin proportionnel plurinominal aux élections législatives, la reconnaissance du vote blanc, la baisse du temps de travail[8], une VIe République, l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne ou le remplacement de l'Inspection générale de la Police nationale par une autorité indépendante[13].

Les candidats peuvent cependant bénéficier d'une marche de manœuvre sur les modalités d'applications concrètes. Certains sujets pouvant diviser, comme le nucléaire civil et militaire, l'OTAN, l'Union européenne ou la laïcité, ne sont pas compris dans le socle commun[8].

Organisation du scrutin

Pour participer au vote final, l'électeur doit affirmer se reconnaître dans le socle commun, être de nationalité française, avoir plus de 16 ans et payer 2 [5].

Le processus de parrainage des candidats est ouvert du au [8], et gratuit, via l'outil de vote en ligne Neovote. L'électeur inscrit peut proposer jusqu'à 5 noms de candidats à la plateforme ou parrainer des candidats déjà présents sur le site. Ce processus de parrainage en deux temps s'apparente à la présentation des candidats à l'élection présidentielle mais avec panachage, suivi d'un vote par approbation permettant aux personnalités proposées de se qualifier pour le vote final.

Les candidats de l'arc écolo-humaniste ayant déjà présenté leur candidature à l'élection présidentielle antérieurement à l'organisation de la Primaire Populaire sont inscrits d'office dans la liste des candidats, quelque soit leur volonté d'y participer à ce jour[18]. Par ailleurs, les candidats proposés par les internautes, après avoir obtenu les 500 soutiens préalables[5] sur le site, avoir adhéré au socle commun[2], et après validation par le Conseil d'Orientation de la Primaire Populaire, peuvent ensuite figurer dans la liste des candidats et être intégrés au classement.

À l'issue des trois mois, l'organisateur propose aux cinq hommes et cinq femmes ayant réuni le plus de parrainages d'être candidats officiels à la primaire populaire[2] . En cas de refus, les suivants sur la liste sont consultés pour figurer dans la sélection.

Une fois les dix candidats retenus, il sont soumis à un vote par jugement majoritaire en un seul tour, organisé à l'automne 2021 [2]. L'électeur doit attribuer à chaque candidat une mention, allant de « à rejeter » à « très bien »[5] et le candidat le mieux noté remporte l'élection[4]. Le vote se déroule en ligne, avec une permanence prévue dans 10 000 bureaux de vote pour les personnes qui n'ont pas les outils informatiques ou les compétences nécessaires pour y participer[5].

Déroulement

Dix premiers candidats sont affichés lors du lancement du processus de parrainages, « qui ont participé à construire le socle » d'après les organisateurs: Pierre Larrouturou (ND), Sandrine Rousseau, Yannick Jadot et Éric Piolle (EELV), Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo (PS), Fabien Roussel (PCF), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Gérard Filoche (GDS), Delphine Batho [8],[13].

D'autres candidats ont, depuis, été ajoutés à la liste, après l'obtention des 500 soutiens et la validation par le Conseil d'Orientation de la Primaire Populaire: Christiane Taubira, François Ruffin, Cyril Dion , Gaël Giraud , Clémentine Autain , Benoît Hamon, Raphaël Glucksmann , et Jean-Marc Jancovici.

Au 18 septembre 2021, les profils de Christiane Taubira, François Ruffin et Gaël Giraud arrivent en tête, ce qui pousse ce dernier à présenter « 12 mesures pour les candidats à la présidentielle » sur son blog internet[19],[20].

D'autres candidats sont proches des 500 soutiens préalables à une candidature sur le site: Anna Agueb-Porterie, François Boulo , et Charlotte Marchandise-Fouquet.

Plusieurs candidats ont déjà fait part de leur souhait de participer au vote final de la Primaire Populaire: Gérard Filoche, Pierre Larrouturou et Sandrine Rousseau.

Candidats déclarés

Candidat (nom et âge[21]) Parti politique Notes
Gérard Filoche
(75 ans)
Gérard Filoche Gauche démocratique et sociale Ancien membre du bureau national du Parti socialiste, fondateur de la GDS[22].
Pierre Larrouturou
(57 ans)
Pierre Larrouturou Nouvelle Donne Fondateur du parti Nouvelle Donne, il est élu en 2019 député européen sur la liste socialiste[23].
Sandrine Rousseau
(49 ans)
Sandrine Rousseau
Europe Écologie Les Verts Économiste, ancienne porte-parole et élue EELV, elle est candidate à condition de remporter la primaire écologiste[13].

Résultats

Notes et références

  1. « Qui sommes nous ? », sur La Primaire Populaire (consulté le )
  2. a b c d et e « Présidentielle 2022 : la « primaire populaire » lance son processus de parrainages citoyens dimanche pour désigner des candidats », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. Rémy Dodet, « « On ne va pas les lâcher » : à gauche, la Rencontre des Justices bouscule les prétendants à l'Élysée », sur L'Obs, (consulté le ).
  4. a b c et d Lorène Lavocat, « Présidentielle : des citoyens lancent une « primaire populaire » humaniste et écolo », sur Reporterre, (consulté le ).
  5. a b c d e f g h i j k et l Béatrice Bouniol, « Présidentielle 2022 : une primaire populaire pour relancer la gauche ? », sur La Croix, .
  6. a et b Nadia Sweeny et Barnabé Binctin, « Avec « 2022 ou jamais », la société civile veut faire pression sur la gauche », Politis, no 1651,‎ (lire en ligne).
  7. Rachid Laïreche, « Présidentielle 2022 : à gauche, la fiction de l’union », sur Libération, (consulté le ).
  8. a b c d e et f Léo Seux, « « Primaire populaire » : quand des citoyens veulent peser sur la présidentielle », sur Le Parisien, (consulté le ).
  9. Mathilde Goanec, « « T'as cinq minutes pour parler politique ? » », sur Mediapart, (consulté le ).
  10. Youna Rivallain, « Présidentielle 2022 : Samuel Grzybowski, de l'interreligieux à l'union de la gauche », sur La Croix, (consulté le ).
  11. « Présidentielle : création de « 2022 ou jamais » pour une candidature unique à gauche », sur Le Figaro, (consulté le ).
  12. a et b Victoria Berthet, « En Gironde, des citoyens engagés pour une primaire populaire », sur Rue89Bordeaux, (consulté le ).
  13. a b c d et e Arnaud Focraud, « Présidentielle de 2022 : Mélenchon, Jadot ou Hidalgo candidats malgré eux à une primaire citoyenne », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  14. Benjamin Mathieu, « Présidentielle 2022 : une tribune appelle Anne Hidalgo à se déclarer candidate », sur France Info, (consulté le ).
  15. Rémy Dodet, « 55 % des sympathisants de gauche sont favorables à une primaire ouverte », sur L'Obs, (consulté le ).
  16. « Le socle commun », sur La Primaire Populaire (consulté le )
  17. « Primaire populaire : « Faire gagner l'écologie et la justice sociale en 2022 » », sur Natura Sciences, (consulté le ).
  18. a et b Paul Gratian, « Présidentielle. Des candidats malgré eux, un vote en novembre : c’est quoi la primaire populaire ? », sur Ouest-France, (consulté le ).
  19. Pascal Riché, « Les propositions du non-candidat (mais un peu quand même) Gaël Giraud pour 2022 », sur L'Obs, (consulté le ).
  20. Nina Jackowski, « Primaire à gauche : Gaël Giraud, l'inattendu populaire », sur Libération, (consulté le ).
  21. Par convention, l'âge des candidats est calculé à la date maximale de la tenue de la primaire : le .
  22. « Perpignan : Gérard Filoche en campagne pour la primaire populaire sur le quai du train des primeurs », sur L'Indépendant, (consulté le ).
  23. « Présidentielle 2022 : Pierre Larrouturou annonce sa candidature et demande une primaire de la gauche », sur Le Parisien, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes