À l'occasion de cette 14e étape du Tour de France 1975 longue de 173,5 km disputée le vendredi entre Aurillac et le Puy de Dôme, le grand champion cycliste belge Eddy Merckx qui porte le maillot jaune de "leader" du Tour de France mais subit l'agression d'un spectateur, perd un peu de terrain face au coureur bourguignonBernard Thévenet qui a démarré 5 km avant l'arrivée en compagnie du belge Lucien Van Impe, vainqueur de cette étape et deux autres dans le même tour[1].
Sous la pluie fine, le peloton gravit groupé le Puy-Mary (pas de Peyrol) où le belge Lucien Van Impe conforte son maillot à pois de meilleur grimpeur[1]. Puis Antonio Menendez (Kas) s’échappe et engrange jusqu'à 1 minute 8 d’avance à Royat (km 162) peu avant la grosse difficulté de la journée : le Puy-de-Dôme où il est repris à 6 km de l’arrivée[1].
A 5 km, Bernard Thévenet, 2e du général à 1 minute 32 de Merckx démarre, suivi par Lucien Van Impe (Gitane), le maillot jaune et Joop Zoetemelk suivant à 20 secondes. Van Impe remporte ensuite sa 3e étape sur le Tour et Thévenet (2e) prend finalement 34 secondes à Merckx au classement général[1].
Lors de cette 14e étape, un coup au foie venant d'un spectateur reçu par Eddy Merckx, alors appelé "le cannibale" en raison de ses multiples succès, l'a traumatisé, lors de la montée du Puy de Dôme, à environ 200 mètres de l'arrivée[2]. Après l’arrivée, Eddy Merckx a reconnu son agresseur qu’il a fait appréhender par la police[1]. L'affaire se termine par un procès au cours duquel l'agresseur, Nello Breton, est condamné à une peine de prison avec sursis et un franc symbolique de dommages et intérêts[3]. Le contexte de lettres d'insultes et injures publiques contre Merckx sera évoqué plus tard dans le documentaire "Autour du Tour", consacré à ce Tour 1975[3].
Manuel Caillaud, journaliste au quotidien La Montagne, a reçu le prix interrégional LCL-UJSF (Union des journalistes de sport en France) pour son article « Le poing de déshonneur », publié en 2016, qui raconte cet épisode quarante ans plus tard[4],[3].
En négligeant les conséquences de son agression, le champion belge a réduit ses chances le surlendemain, lorsqu'il craque à la fin en montée, dans l'étape arrivant à Pra Loup[5] puis les jours suivants à Serre-Chevalier et dans le contre-la-montre de Morzine.
Pierre Lagrue, historien du sport et membre de l'Association des écrivains sportifs, a estimé dans sa biographie du champion belge pour l'Encyclopédia Universalis que « Ce jour marque la fin du merckxisme »[6], en parlant de l'étape du lendemain, la 15e étape du Tour de France 1975, perdue à Pra-Loup, même s'il remportera encore Milan-San Remo l'année suivante en 1976, puis quelques succès mineurs en 1977.
↑Notice biographique d'Eddy Mercx pour l'Encyclopédia Universalis par Pierre Lagrue, historien du sport et membre de l'Association des écrivains sportifs