Visé

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Visé
Visé
Vue de Visé depuis la rive gauche de la Meuse
Blason de Visé
Héraldique
Drapeau de Visé
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Liège Province de Liège
Arrondissement Liège
Bourgmestre Marcel Neven (MR)
Majorité MR, CDH
Sièges
MR
PS
cdH
ECOLO
25
10
10
4
1
Section Code postal
Visé
Lanaye
Lixhe
Richelle
Argenteau
Cheratte
4600
4600
4600
4600
4601
4602
Code INS 62108
Zone téléphonique 04
Démographie
Gentilé Visétois(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
17 973 ()
48,48 %
51,52 %
648,25 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,97 %
61,58 %
17,45 %
Étrangers 8,76 % ()
Taux de chômage 17,14 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 19 168 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 44′ nord, 5° 42′ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
27,73 km2 (2021)
53,44 %
12,87 %
33,68 %
Localisation
Localisation de Visé
Situation de la commune au sein des arrondissement et province de Liège
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Visé
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Visé
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Visé
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Visé
Liens
Site officiel vise.be

Visé (en néerlandais Wezet, en wallon Vizé) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Liège.

Située en bord de Meuse, à la frontière avec les Pays-Bas, à mi-chemin entre Liège et la ville néerlandaise de Maastricht, Visé est également surnommée la « Cité de l'Oie ». Peuplée par environ 17 000 habitants, elle présente la particularité d'être la seule ville belge francophone à avoir une frontière directe avec les Pays-Bas. Elle fait partie de la région de la Basse-Meuse.

Dans l'église, la châsse de saint Hadelin est l'une des plus anciennes de l'art mosan (XIe et XIIe siècles).

Sections de commune

Argenteau, Cheratte, Lanaye, Lixhe, Richelle et Visé.

Histoire

Avant

Les plus anciens documents, des outils en silex taillés sur les deux faces, attestent une présence humaine à Visé dès la fin du paléolithique moyen (100 000 A.C.N.). Bien plus tard, à l'aube de l'ère chrétienne, les légions romaines imposent leur tutelle sur la région, massacrant ou chassant les Éburons. Ils implantèrent à la place les Tongres, peuple originaire de la rive droite du Rhin. C'est à partir du IXe siècle que Visé connaît son essor et devient le centre d'un commerce très actif. Très vite, s'y tiennent au printemps des foires internationales très fréquentées grâce à un privilège spécial de l'Empereur Charlemagne qui les affranchit de toute espèce de droits.

Bonne Ville de la Principauté de Liège, Visé est fortifiée en 1330 par le Prince-Évêque Adolphe de La Marck mais est aussi saccagée en 1467 par le Duc de Bourgogne Charles le Téméraire.

En 1672 et en 1675 lors de la guerre de Hollande, le Roi de France Louis XIV séjourne à Visé sur la rive gauche dans la maison Houbart. Il est accompagné de l'illustre mousquetaire d'Artagnan qui meurt en 1673 au siège de Maastricht. Deux ans après la prise de celle-ci, Louis XIV fait abattre les fortifications visétoises et ses fossés au frais des habitants.

Au XXe siècle, Visé connaît d'autres drames et notamment lors de la Première Guerre mondiale dont elle est la première ville martyre.[réf. nécessaire] Les premiers gendarmes[1] et fantassins belges[2] y tombèrent le . Le , les Allemands mettent le feu à l'église et, le 15 août, près de 600 maisons furent détruites ainsi que la plupart des joyaux de son architecture comme l'hôtel de ville, les anciens couvents des Sépulcrines et des Récollets ou les maisons des Gildes. Face à l'adversité, la population visétoise y puise un regain d'énergie et en quelques années, la ville relève la tête et est entièrement reconstruite en préservant son originalité.

Maintenant

Depuis 1977 et la fusion des communes, l'entité comporte Visé, Argenteau, Cheratte, Lanaye, Lixhe-Loën et Richelle.

Patrimoine et tourisme

La commune compte plusieurs monuments au patrimoine immobilier classé.

Les Arbalétriers et Arquebusiers de Visé

Visé compte dans ses murs trois guildes d'arbalétriers et d'arquebusiers.

Elles furent créées en 1310 pour les arbalétriers et en 1579 pour les arquebusiers.

Dissoutes lors de la disparition de l'Ancien Régime, elles se sont depuis le XIXe constituées en sociétés d'agréments et défilent dans les rues de la cité mosane deux fois par an. Chaque compagnie possède également un musée riche de souvenirs de l'histoire locale.

C'est en 1310 que la compagnie des arbalétriers fait officiellement son apparition à Visé. Reconnue comme telle par le prince-évêque Thibaud de Bar, la gilde sera chargée de la défense de la ville et des bateaux qui y accostent et jouira de privilèges pour son aide.

En 1579, alors que règne la campagne militaire entreprise par les Espagnols contre les provinces protestantes, certains poussent à la création d'une seconde confrérie sermentée à Visé. La localité est directement menacée car le duc de Parme qui assiège Maastricht a installé ses quartiers à Visé. Ses troupes amènent l'inévitable cortège de maraudeurs, de déserteurs et de pillards. Or depuis quelques années, la bonne ville cherche à renforcer ses moyens de défense et son armement. En réaction à la menace de brigandages, quelques bourgeois entreprenants s'associent pour apporter leur concours à cet effort de défense.

Gérard de Groesbeeck, prince-évêque de Liège, entérine le 15 mai 1580 la fondation de la Compagnie des Arquebusiers et la pourvoit de statuts qui, à l'heure actuelle, régissent toujours les activités de la compagnie qui en 1909 se scinda en deux, les Francs Arquebusiers d'une part et les Anciens arquebusiers de l'autre.

Les arbalétriers pour leur part ont fêté leur 700e anniversaire en 2010. C'est en effet une particularité de Visé ; alors que partout ailleurs dans le pays les guildes et corporations ont arrêté leurs activités à la Révolution française, à Visé elles se mirent parfois en sommeil mais ne disparurent jamais et continuent aujourd'hui encore à perpétuer leurs fêtes[3],[4],[5].

L'Église et ancienne collégiale

Selon la tradition, la première église est érigée en 779 grâce à la bienveillance de la princesse Berthe, fille de l'Empereur Charlemagne. Peu de temps après, elle est ravagée lors d'un raid normand en 881.

L'église devenue collégiale à la suite de l'arrivée de chanoines de Celles en 1338, fait partie intégrante du système défensif de la ville. Elle repose sur le mur d'enceinte et sa grosse tour carrée est fortifiée. Elle ne survit pas au sac de la ville par les Bourguignons de Charles le Téméraire en 1467.

Reconstruite en plusieurs phases, l'église est à nouveau détruite le 10 août 1914, incendiée par les Allemands. Seul le chœur gothique, datant de 1524 et classé en 1935, est conservé et les vitraux de l'abside sont miraculeusement épargnés. La reconstruction est réalisée sur les plans des architectes Edmond Jamar et Léon Habran en 1924 et c'est de cette époque que date la chapelle abritant les reliques de saint Hadelin, à ne pas confondre avec le saint patron de la paroisse, saint Martin.

La Châsse de Saint Hadelin

Hadelin, né au début du VIIe siècle en Aquitaine, est un disciple du fondateur de l'abbaye de Stavelot, Saint Remacle. Ses pérégrinations l’amènent à fonder lui-même un oratoire à Celles sur les bords de la Lesse. Il y meurt en 690 et un chapitre d'une douzaine de chanoines se consacre dans cette bourgade à vénérer sa mémoire.

En l'an 1046, l'évêque de Liège Wazon fait déposer les restes du saint dans une châsse ornée de reliefs en argent. Les longs côtés sont parachevés vers 1170 pour en faire ce trésor de l'art mosan que l'on peut encore admirer à l'heure actuelle en l'église Saint-Martin de Visé. D'abord conservée à Celles, la châsse est transférée à Visé en 1338 lorsque les chanoines doivent s'y réfugier.

En 1414, le crâne de saint Hadelin en est extrait pour être placé dans un reliquaire spécifique, restauré en 1654 par l'orfèvre liégeois Jean Goesin. Depuis 1788, tous les 25 ans, les Visétois fêtent par de grandes manifestations l'arrivée de la châsse dans leur ville. La dernière a lieu en 2013, la prochaine se déroulera en 2038. La châsse sort aussi chaque année, le troisième dimanche de septembre. La châsse est considérée comme un joyau de l'art mosan des XIe et XIIe siècles.

L'Hôtel de Ville

L’hôtel de ville de Visé

Fleuron de la renaissance mosane, l'Hôtel de Ville de Visé, construit en 1611 et 1613, a été gravement endommagé lors de la Première Guerre mondiale. Le clocher bulbeux qui culmine à près de 34 mètres, abrite un carillon qui joue à l'heure « où on peut être mieux » de André Grétry, aux quart un air des Arbalétriers et trois quarts d'heure, un air des Arquebusiers, et à la demi-heure le Valeureux Liégeois de l'abbé Ramoux, hymne à la révolution liégeoise.

À l'entrée, au-dessus de la galerie aux trois arcades, se trouvent les armoiries sculptées des deux bourgmestres bâtisseurs, Frambach de la Haye et Denis de Marets de Charneux.

Le Perron

Un perron de Visé

En Principauté liégeoise, le perron était le symbole de l'autorité du Prince-Évêque et de ce fait, il servait de plate-forme pour les crieurs publics. Il devint aussi l'emblème des libertés acquises par les Bons Métiers et la communauté locale. À Visé, le premier fut établi dès le XIIe siècle, sur la place du Marché, puis transféré en 1340 dans une rue appelée maintenant du Perron, où il resta jusqu'à la fin de l'ancien régime. Au bas de cette rue fut édifié au début du XVIIe siècle, l'Hôtel de Ville.

Deux perrons, dont l'un offert par la Compagnie Royale des Anciens Arbalétriers Visétois et inauguré en 1960 par le Roi Baudouin, ont été replacés près des emplacements originaux.

La Ferme du Temple

Demeure privée, cette ferme des Templiers construite au XIIIe siècle, fut un des huit manoirs belges de cet ordre religieux et militaire. Le dernier prieur, Eustache d'Argenteau, s'enfuit en Zélande suite à la suppression de l'Ordre le 22 mars 1312. En 1318, les Chevaliers de Malte prennent possession du manoir qui est détruit en 1675 par les armées de Louis XIV. Les Chevaliers le rebâtirent et le conservèrent jusqu'à la Révolution française.

Musée régional d'archéologie et d'histoire

Le musée donne l'image la plus complète possible du passé de Visé et de sa région, axée sur quatre thèmes : archéologie, architecture, histoire et traditions. De plus, une salle est consacrée entièrement aux armes et aux Gildes. Le conservateur du musée est Jean-Pierre Lensen.

Gastronomie

La ville de Visé est surnommée la « Cité de l'Oie » et ses habitants, appartenant ou non à la Confrérie de la Délicieuse Oie du Gay Savoir en Bien Mangier, y préparent traditionnellement[6] l’« oie à l’instar de Visé », cuisant le volatile dans un bouillon de légumes qui sert ensuite de fond pour une sauce à l’ail, puis le découpant, en panant les morceaux de cuisse qui vont être poêlés comme les morceaux de poitrine, juste avant d’être dressés et servis avec la sauce.

Sport

Équipes principales

Organisation

  • Visé est le lieu de départ et d'arrivée du marathon de la Meuse (MaasMarathon). Le 11 mai 2008 a eu lieu la dixième édition de ce marathon longeant la Meuse et passant par Maastricht.

Notes et références

  1. arquebusiers.be
  2. francs-arquebusiers.be
  3. arbaletriers.be pour les Arbalétriers
  4. www.arquebusiers.eu pour les Anciens Arquebusiers
  5. arquebusiers.be pour les Francs Arquebusiers
  6. « Certaines localités ont des spécialités de productions, le nom fait presque partie de la chose. Ainsi : Tous les jambons sont de Bastogne. Les oies sont toutes à l’instar de Visé. » – Joseph Dejardin, Dictionnaire des spots ou proverbes wallons, F. Renard, Liège, 1863, 628 p., p. 446.

Voir aussi

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Liens externes