Une affaire de femmes

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Une affaire de femmes

Réalisation Claude Chabrol
Scénario Claude Chabrol
Colo Tavernier
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films du Camélia
Les Films A2
MK2 Productions
La Sept
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame, historique
Durée 110 minutes
Sortie 1988

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Une affaire de femmes est un film français de Claude Chabrol sorti en 1988. Il est adapté du livre du même nom écrit par l'avocat Francis Szpiner et paru aux éditions Balland.

Il s'inspire de l'histoire vraie de Marie-Louise Giraud, une des dernières femmes guillotinées en France.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Sous le régime de Vichy, Marie Latour (Isabelle Huppert) a deux enfants. Ayant vécu seule avec eux quelque temps, c'est sans enthousiasme qu'elle voit revenir son mari Paul (François Cluzet) de la guerre, fuyant tout contact physique avec lui et ayant manifestement apprécié son absence pour affirmer son indépendance. Elle accepte d'aider Ginette (Marie Bunel), sa jeune voisine, à avorter clandestinement. L'avortement est réussi. Ginette est reconnaissante. Encouragée par le succès, Marie devient faiseuse d'anges. Grâce à cela, elle sort largement sa famille de la misère des tickets de rationnement, ce qui indirectement humilie son mari souvent au chômage. Elle héberge, moyennant rémunération, Lucie (Marie Trintignant), une de ses amies prostituées, pour exercer ses passes. Elle prend un amant parmi ses clients, et va jusqu'à proposer de l'argent à Fernande, sa femme de ménage, pour coucher avec son mari de sorte à calmer ses avances. Jaloux, frustré et déconsidéré, son mari la dénonce. Marie est arrêtée, jugée, condamnée à mort et guillotinée.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse[modifier | modifier le code]

Marie-Louise Giraud, mère de famille née le , est guillotinée au matin du dans la cour de la prison de la Roquette à Paris pour avoir pratiqué 27 avortements dans la région de Cherbourg.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le film a été tourné à Dieppe, dans le quartier du « bout du quai ».

Accueil critique[modifier | modifier le code]

« Il y a du bovarysme, déjà, dans cette Marie jouée par Huppert comme une femme en fuite : échapper à la pauvreté, à la morosité, à son mari, qu'elle n'aime pas, et finalement à la réalité de sa petite entreprise. Chabrol met admirablement en relief ses contradictions, ses aveuglements. En revanche, il est sans merci pour la France de Pétain, ses rangs de traîtres érigés en juges garants de l'honneur de la nation. Un très grand Chabrol-Huppert. »

— Frédéric Strauss, Télérama, 11 février 2012

Distinctions[modifier | modifier le code]

Date Distinction Catégorie Nom Résultat
au Mostra de Venise Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine Isabelle Huppert[n 1] Lauréat
Ciak d'or du meilleur film Claude Chabrol Lauréat
Prix Bastone Bianco de la critique Lauréat
Lion d'or Nomination
21 au Festival international du film de Valladolid Meilleure actrice Isabelle Huppert Lauréat
César du cinéma Meilleur réalisateur Claude Chabrol Nomination
Meilleure actrice Isabelle Huppert Nomination
Meilleure actrice dans un second rôle Marie Trintignant Nomination
Los Angeles Film Critics Association Awards Meilleur film en langue étrangère Claude Chabrol[n 2] Lauréat
New York Film Critics Circle Awards Meilleur film en langue étrangère Une affaire de femmes Lauréat
Golden Globes Meilleur film étranger Claude Chabrol Nomination
National Board of Review Top des films étrangers Une affaire de femmes
1re place
Meilleur film en langue étrangère Lauréat

Autour du film[modifier | modifier le code]

Fait divers[modifier | modifier le code]

Une bombe lacrymogène utilisée le par des catholiques intégristes dans un cinéma de Montparnasse lors de la projection du film provoque la mort d'un spectateur cardiaque[1]. La phrase prononcée par le personnage de Marie à l'annonce de sa condamnation a en effet fait scandale ("Je vous salue Marie, pleine de merde, le fruit de vos entrailles est pourri").

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]