Le Genou de Claire

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Le Genou de Claire

Réalisation Éric Rohmer
Scénario Éric Rohmer
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films du Losange
Columbia Pictures
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie dramatique
Durée 105 minutes
Sortie 1970

Série Six contes moraux

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Genou de Claire est un film français d'Éric Rohmer, sorti en 1970. C'est le cinquième des Six contes moraux.

Synopsis[modifier | modifier le code]

À Talloires, au bord du lac d'Annecy, lors de ses dernières vacances de célibataire, Jérôme, un attaché culturel de 35 ans, retrouve son amie Aurora, une romancière roumaine qui écrit des romans sentimentaux en s'inspirant entre autres des histoires réelles de Jérôme, qu'à sa demande il lui raconte après les avoir vécues.

Dans la maison vit une amie d'Aurora, Mme Walter, locataire pour l'été et mère de Laura, une jeune fille d'une quinzaine d'années à l'esprit vif. La curiosité de Laura la conduit, à la suite de rencontres d'abord fortuites, puis qu'elle finit par provoquer avec Jérôme, à avoir une relation amicale tendre, cérébrale et presque amoureuse avec celui-ci. Apparaît alors Vincent, le petit ami de Laura, qui a son âge. Jérôme et Vincent se parlent abondamment mais posément.

Peu à peu, Laura se détache de Jérôme pour ne plus le voir que fortuitement mais toujours amicalement, tandis que Jérôme se trouve fasciné par la fille de la propriétaire, Claire, un peu plus âgée que Laura, qui a environ 18 ans.

Jérôme ressent le désir irrépressible de toucher le genou de Claire[1],[2],[3]. Tout ce qui s'ensuit donne à nouveau à Aurora de la matière pour écrire ses romans, mais sur une relation moins belle qu'entre Jérôme et Laura, et en dénouant ce qu'a vécu Jérôme et ce qu'il s'est imaginé.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Jean-Claude Brialy raconte dans son autobiographie[4] le tournage au lac d'Annecy. Selon lui, Rohmer avait logé toute l'équipe de tournage dans une vieille maison où il n'y avait qu'une seule salle de bain commune, et dormait lui-même dans une remise. La collaboration avec Béatrice Romand aurait été particulièrement difficile, celle-ci s'étant constamment immiscée dans le tournage et l'ayant même mordu dans une scène.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Le film est un succès en salle[5], tout en étant salué par l'ensemble de la critique française[6]. « Ces fragments d'un discours amoureux composent une extraordinaire étude du désir, de la jouissance verbale, quasi littéraire, qui accompagne toute inclination. Un bijou. » écrit Cécile Mury, dans Télérama, le 5 septembre 2009[6] ; « Cette histoire tissée de velléités, de rêveries indécises, de brèves effusions et de confessions alternées, Eric Rohmer la raconte dans ce style élégant et feutré qui caractérisait déjà Ma nuit chez Maud , commente Jean de Baroncelli dans Le Monde[7].

Pourtant, selon Henry Chapier dans Combat, le film « n'accepte aucun des compromis apparemment indispensables pour solliciter la curiosité du grand public »[6]. Et pour Jacques Fieschi dans Cinématographe, Le Genou de Claire est « ...le plus sensuel plastiquement, le plus lumineux et le plus ambigu des Six Contes moraux [...] Néstor Almendros traite en peintre le lac d'Annecy, ses monts, ses forêts, ses jardins, ses bouquets de roses. Entre Claire l'intouchable et le vilain petit canard Laura, contemporaine de toute sensibilité, notre regard hésite comme celui du narrateur. Un narrateur, comme toujours chez Rohmer, bien compromis... »[8].

Selon le critique italien Paolo Mereghetti, « Plus froid que certains des autres films de Rohmer (en fait, il finit par être à la fois une réflexion sur la construction d'une histoire et une psychologie de la séduction), mais construit avec une intelligence, cinématographique et autre, qui confine au sublime »[9].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cécile Mury, « Le Genou de Claire. Film d’Éric Rohmer (France, 1970) », Télérama,‎ (lire en ligne)
  2. Marion Vidal, Les contes moraux d'Eric Rohmer, P. L'Herminier, , p. 157
  3. (en) Jacob Leigh, The Cinema of Eric Rohmer. Irony, Imagination, and the Social World, Bloomsbury Publishing, (lire en ligne)
  4. Jean-Claude Brialy : Le Ruisseau des singes. Editions Robert Laffont 2000.
  5. a et b Valentin Pérez, « Souviens-toi des films des étés derniers. “Le Genou de Claire” : 1971 à fleur de peau », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. a b et c « Notre top 5 des films d’Eric Rohmer : “Le Genou de Claire” (5e) », Télérama,‎ (lire en ligne)
  7. Jean de Baroncelli, « "Le Genou de Claire", d'Éric Rohmer », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. Jacques Fieschi, , Cinématographe
  9. Paolo Mereghetti, Il Mereghetti - Dizionario dei film, p. 487.
  10. (en) « Claire’s Knee, film by Rohmer », sur Encyclopedia Britannica

Liens externes[modifier | modifier le code]