Cyrille Guimard

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Cyrille Guimard
Cyrille Guimard durant le Tour de France 1993
Informations
Surnom
Le Druide, Maître Guim’
Naissance
Nationalité
Spécialité
Sprinter
Équipes amateurs
1962-1967ASPTT Nantes
Équipes professionnelles
Équipes dirigées
1976-1977Gitane-Campagnolo
1978-1985Renault
1986-1988Système U
1989Super U-Raleigh
1990-1995Castorama
1997Cofidis
2007-2015Roubaix Lille Métropole
2017-2019 France
Principales victoires
2 championnats
Maillot tricolore Champion de France de vitesse 1970
Maillot tricolore Champion de France de cyclo-cross 1976
2 classements annexes de grand tour
Leader du classement par points Classement par points du Tour d'Espagne 1971
Leader du classement du combiné Combiné du Tour d'Espagne 1971
9 étapes dans les grands tours
Tour de France (7 étapes)
Tour d'Espagne (2 étapes)
Courses à étapes
Grand Prix du Midi libre 1972
Tour de l'Oise et de la Somme 1972
1 classique
Grand Prix de Plouay 1975
Autres courses
Gênes-Nice 1968 et 1969
Paris-Bourges 1972

Cyrille Guimard, né le à Bouguenais (Loire-Atlantique), est un dirigeant d'équipe cycliste et ancien coureur cycliste français. Il a notamment dirigé les équipes Gitane et Renault dans les années 1970 et 1980, remportant sept Tours de France avec Lucien Van Impe, Bernard Hinault et Laurent Fignon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Cyrille Guimard qui naît en 1947, d'un père maçon, a son premier vélo à six ans et évoquera plus tard avec malice qu'il est l'inventeur du BMX lorsqu'il évoque ses acrobaties avec un VéloSoleX sans moteur, dans la campagne où la moindre taupinière ou un trou de bombes près de l’aéroport Nantes-Atlantiques se transformaient en tremplins et l'inventeur du Gravel en pratiquant le vélo sur des chemins de cailloux de Provence[1]. Ayant obtenu son CAP d'ajusteur, il quitte l'école à 17 ans, puis travaille aux Chantiers Dubigeon de Nantes. Il commence sa « carrière » cycliste à 15 ans, il termine 3e du championnat de France cadet l'année suivante derrière Allan Bonnet.

Coureur cycliste[modifier | modifier le code]

Cyrille Guimard lors du Tour de France 1973.

Carrière[modifier | modifier le code]

En tant que coureur cycliste, il compte 94 victoires professionnelles à son palmarès, dont 7 étapes sur la Grande Boucle et le Grand Prix du Midi libre en 1972. Ses succès sont dus à ses qualités de sprinter ; il a d'ailleurs remporté le classement par points du Tour d'Espagne 1971. Sa plus grande performance reste son Tour de France 1972 où la 2e place derrière Eddy Merckx (qu'il bat au sommet du Revard) lui était promise, ainsi que le maillot vert du classement par points. Une douleur au genou le contraint cependant à l'abandon en fin de Tour près de Troyes, alors qu'il porte le maillot vert. Cyrille Guimard a été également double médaillé de bronze aux championnats du monde de cyclisme sur route à Mendrisio en Suisse en 1971 (victoire de Merckx) et à Gap en 1972 (victoire de Marino Basso).

Il quitte le milieu professionnel sur une victoire au championnat de France de cyclo-cross, le à Chazay-d'Azergues, devant les spécialistes de la discipline, Jean-Yves Plaisance et Alex Gérardin, puis sur une quatrième place aux championnats du monde 1976 de cette discipline. Il épouse la chanteuse Annie Philippe, avant de divorcer dans les années 2000.

Dopage[modifier | modifier le code]

Contrairement à la rumeur, Cyrille Guimard n’a jamais été contrôlé positif lors du Tour de Luxembourg 1972 mais bien lors du Tour de France 1974. Bernard Sainz, surnommé docteur Mabuse écroué à plusieurs reprises lors d'enquêtes sur le dopage de coureurs cyclistes, affirme s'être occupé de Guimard « à partir de 1969, alors qu'il était en panne de résultats et lui avoir fait retrouver la voie du succès »[2].

Directeur sportif[modifier | modifier le code]

Cyrille Guimard commence sa carrière de directeur sportif dans l'équipe Gitane en février 1976. Il y est appelé par les dirigeants de Gitane afin de remplacer Jean Stablinski. Celui-ci n'est plus accepté par Bernard Hinault, qui commence alors sa carrière et est sur le point de quitter l'équipe. L'arrivée de Guimard au poste de directeur sportif convainc Hinault de rester chez Gitane[3]. Dès son premier Tour comme directeur sportif (en 1976), il mène à la victoire Lucien Van Impe, il est depuis le plus jeune directeur sportif « vainqueur » du Tour à 29 ans[4].

En 1978, à la suite du rachat par Renault du fabricant de cycles Gitane, l'équipe cycliste Gitane-Campagnolo devient Renault-Gitane-Campagnolo, puis Renault-Elf en 1981. De 1978 à 1985, l'équipe Renault remporte notamment six Tours de France avec ses leaders Bernard Hinault (1978, 1979, 1981, 1982), déjà présent dans l'équipe Gitane, et Laurent Fignon (1983 et 1984), recruté par Cyrille Guimard en 1982. Hinault gagne également durant cette période deux Tours d'Espagne et deux Tours d’Italie ainsi que le titre de champion du monde sur route en 1980. Greg LeMond est également champion du monde en 1983. Il commence sa carrière professionnelle en 1981 sous la direction de Cyrille Guimard, comme Fignon l'année suivante. Contrairement à ce dernier, il gagne ses trois Tours de France au sein d'autres équipes, après avoir quitté Renault en 1985. Laurent Fignon témoigne de cette époque dans son autobiographie Nous étions jeunes et insouciants en disant de Cyrille Guimard : « très grand directeur sportif mais humainement détestable »[5].

En 1985, la régie Renault annonce la fin de ses engagements dans le sport pour la fin de l'année, signifiant la disparition de l'équipe cycliste[6]. Guimard peine à trouver un repreneur. Il associe Laurent Fignon à sa recherche. Celui-ci propose de créer une nouvelle structure qui leur appartiendrait et vendrait à un sponsor un espace publicitaire : le maillot de l'équipe. D'abord sceptique, Guimard finit par accepter cette proposition. Il crée avec Fignon l'association sportive France Compétition et la régie publicitaire Maxi-Sports Promotion, dont ils sont propriétaires à parts égales. Ce type d'organisation, alors inédit, sera repris par d'autres équipes cyclistes durant les années suivantes. La société Système U s'engage avec cette nouvelle structure pour un montant de 45 millions de francs sur trois ans[7].

Fin 1995, après le retrait de Castorama, il connaît une année sans équipe. En 1997, il dirige la nouvelle équipe Cofidis. En octobre de cette année, il est mis en examen pour « abus de biens sociaux, banqueroute par comptabilité fictive et par emploi de moyens ruineux pour obtenir du crédit, et fausse déclaration dans l’acte constitutif d’une société », dans une affaire liée à la société Siclor qu'il a lancée en 1996. Cette mise en examen entraîne son départ de l'équipe, en raison notamment des « risques médiatiques qui pourraient atteindre injustement Cofidis »[8].

En 2007, il redevient directeur sportif chez les professionnels en encadrant l'équipe continentale Roubaix Lille Métropole.

Il reconnaît la pratique du dopage dans son équipe lorsqu'il était directeur sportif mais affirme que « le dopage était minime », essentiellement à base d'amphétamines, de cortisone, de caféine et éventuellement de testostérone[9].

Consultant dans l'audiovisuel[modifier | modifier le code]

À la radio, Cyrille Guimard collabore avec Europe 1 de 1987 à 2009[10], puis devient consultant sur RMC à partir du Tour de France 2009[11].

À la télévision, il est consultant pour La Cinq et France Télévisions. Il est aussi, de 1998 à 2015, commentateur de courses cyclistes avec Frédéric Brindelle sur AB Sports, Pathé Sport, Sport+ et Canal+. En 2018, il rejoint la chaîne L'Équipe. Il commente notamment le Tour d'Italie avec Patrick Chassé et Christophe Riblon[12].

Fonctions à la Fédération française de cyclisme[modifier | modifier le code]

En 2009, Cyrille Guimard est candidat sans succès à la présidence de la Fédération française de cyclisme, opposé à Michel Callot et David Lappartient (élu). De 2008 à 2012, il siège au bureau exécutif de la Fédération française de cyclisme, puis de 2012 à 2014, il fait partie du conseil fédéral de cette fédération. Il quitte ce poste le 24 décembre 2014 en considérant qu'il y est inutile puisqu'on ne lui a jamais demandé son avis sur le plan sportif[13].

Le , il est nommé sélectionneur de l'équipe de France masculine de cyclisme sur route par la Fédération française de cyclisme[14]. Il obtient comme meilleur résultat la médaille d'argent de Romain Bardet aux mondiaux 2018. Le dimanche 30 juin 2019, Michel Callot, président de la FFC, officialise son départ du poste de manager de l'équipe de France. Il est remplacé par Thomas Voeckler[15].

Palmarès[modifier | modifier le code]

Palmarès amateur[modifier | modifier le code]

Palmarès professionnel[modifier | modifier le code]

Résultats sur les grands tours[modifier | modifier le code]

Tour de France[modifier | modifier le code]

5 participations

  • 1970 : 62e, vainqueur du classement des points chauds et de la 1re étape
  • 1971 : 7e
  • 1972 : abandon (18e étape), vainqueur du prix de la combativité et des 1re, 4e, 14eb, et 15e étapes, maillot jaune pendant 7 jours (dont un à demi-étape)
  • 1973 : non partant (8e étape), vainqueur de la 3e étape
  • 1974 : abandon (21ea étape), vainqueur de la 8ea étape

Tour d'Espagne[modifier | modifier le code]

1 participation

  • 1971 : 12e, vainqueur du classement par points, du classement du combiné, du classement des metas volantes et des 3e et 15e étapes

Palmarès en tant que directeur sportif[modifier | modifier le code]

Tour de France[modifier | modifier le code]

Tour d'Espagne[modifier | modifier le code]

  • Leader du classement général Vainqueur : 1978 et 1983
  • Leader du classement du combiné Vainqueur du classement du combiné : 1987

Tour d'Italie[modifier | modifier le code]

  • Leader du classement général Vainqueur : 1980, 1982 et 1989
  • Leader du classement de la montagne Vainqueur du Grand Prix de la montagne : 1984
  • Leader du classement du meilleur jeune Vainqueur du classement du meilleur jeune : 1984
  • Vainqueur du classement par équipes : 1984

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Malgré le déclassement du vainqueur Paul Gutty pour dopage, le titre n'est pas attribué à Cyrille Guimard.
  2. Malgré le déclassement du vainqueur Yves Hézard et du deuxième Jean Dumont pour dopage, le titre n'est pas attribué à Cyrille Guimard.

Références[modifier | modifier le code]

  1. La première fois à vélo. (cyclosaintave.bzh)
  2. Les stupéfiantes approximations du "Docteur" Mabuse, sur www.cyclisme-dopage.com
  3. Bernard Hinault, Hinault par Hinault, éditions Jacob-Duvernet, , 215 p. (ISBN 978-2-84724-092-4), p. 33-36
  4. « Cyclisme – L’Equipe en flagrant délit d’ignorance : non Nicolas Portal n’est pas le plus jeune DS vainqueur du Tour ! », sur dopagedemondenard.com (consulté le )
  5. Jean-Louis Le Touzet, Un vélo dans la tête, Stock, , p. 327
  6. L'écurie de Formule 1 Renault disparaît également.
  7. Nous étions jeunes et insouciants, Laurent Fignon, Gallimard, Le Livre de poche, 2009, p. 169-172
  8. « Cofidis se sépare de Guimard », sur humanite.fr, (consulté le )
  9. Cyrille Guimard, Dans les secrets du Tour de France, Éditions Grasset, , p. 221
  10. « Pas de Tour de France 2009 pour Cyrille Guimard. », sur www.leblogtvnews.com, (consulté le )
  11. « Le dispositif de RMC pour le Tour de France », sur www.lezappingdupaf.com, (consulté le )
  12. Emile Gillet, « La chaîne L’Equipe couvre le Giro 2018 avec plus de cinq heures de direct par jour », sur www.sportbuzzbusiness.fr, (consulté le )
  13. « Cyclisme. Cyrille Guimard : «La Fédération m'a méprisé depuis six ans» », sur leparisien.fr, https://plus.google.com/+LeParisien (consulté le )
  14. « Cyclisme. Cyrille Guimard nouveau sélectionneur de l'équipe de France », sur www.ouest-france.fr, Ouest France, (consulté le )
  15. « Thomas Voeckler devient manager de l'équipe de France, Cyrille Guimard se retire », sur www.lequipe.fr, L'Équipe, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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